Décidabilité en géométrie et algèbre

[ancien titre: Messages effacés]

Je recopie ici un message effacé par deux fois du fil "Droites concourantes 5". Il visait à commenter le PS de ce message de Pappus.

Pour qui ne comprend pas le PS de Pappus, il fait allusion à un message de Christophe (effacé par la modération) mentionnant la décidabilité de la géométrie et de l'algèbre élémentaire (la théorie du premier ordre du corps ordonné $\R$), résultat bien connu depuis Alfred Tarski : il y a un algorithme pour décider la vérité de tout énoncé de cette théorie (l'énoncé de Bouzar par exemple). L'hypothèse de Riemann n'est pas un énoncé de cette théorie.
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Réponses

  • Je t'aurais pensé suffisamment perspicace pour constater l'aspect hors sujet de tout
    ceci dans le fil en question... d'où tes messages effacés.
    Ouvrir une autre discussion s'imposait, ce que tu viens de faire.
    Je me permet d'en changer le titre.

    Eric
  • Alors logiquement, tu aurais dû effacer le PS du message de Pappus. Ouvrir un autre fil pour commenter une partie d'un message ne me semble pas idéal.
  • Mon cher Ga?
    Je n'aurais pas dû répondre à Christophe mais je voulais savoir s'il était aussi fort en décidabilité qu'il le laissait paraître!
    Ce n'était pas bien méchant!
    On peut en tout cas décider qu'il l'est plus que moi!
    Amicalement
  • Cher Pappus,

    Constatons les faits : de l'intervention de Christophe dans le fil en question il ne reste comme trace, grâce à la modération d'Eric, que ce petit PS de ta part qui vise à la ridiculiser (pas très méchamment, d'accord). Alors qu'objectivement, du point de vue mathématique, Christophe avait parfaitement raison sur cette histoire de décidabilité algorithmique, et faire intervenir comme tu l'as fait l'hypothèse de Riemann dans l'histoire ne prouve que ta méconnaissance de la question, sauf le respect que je te dois.
    C'est la raison pour laquelle je voulais, sans polémiquer et dans un message très court (les 3-4 lignes du 1er message du présent fil), rétablir les faits mathématiques à la suite de ton PS,. Eric ne m'en a pas laissé la possibilité, et j'ai dû me résoudre à ouvrir un nouveau fil dont il a d'ailleurs changé le titre, alors qu'il n'était aucunement dans mon intention de lancer un fil sur la décidabilité.

    Maintenant, je me permets un brin de polémique.

    Cher Pappus, tu te lamentes à longueur de message sur le manque de culture géométrique de nos élèves et étudiants. Mais alors que penser de ce manque de culture logique que tu manifestes, toi un professionnel des mathématiques et de la géométrie, sur un résultat aussi important théoriquement et aussi parlant concernant la géométrie élémentaire ?

    Bien sincèrement.
  • Je constate que le PS de Pappus a disparu du message : vous pouvez cliquer sur le lien contenu dans le premier message, vous ne verrez rien. Pour que ce fil reste compréhensible (mais peut-être sera-t-il effacé lui aussi, ce qui réglerait le problème) voici le PS qui m'a fait intervenir :
    Pappus a écrit:
    PS
    Il semblerait que christophe ait trouvé le moyen de prouver ou d'infirmer la conjecture de Riemann, un simple problème géométrique d'alignement des zéros de la fonction $\zeta$. Encore une affaire à suivre de près!
  • Mon cher Ga?
    Je croyais que supprimer mon PS était une bonne idée mais je viens de rétablir cette preuve manifeste de mon inculture, ce qui devrait te rendre joyeux.
    Mais comme le dit la célèbre chanson:

    Moins je s'rai calé, plus je s'rai le meilleur!

    Je devrais donc être en bonne compagnie.
    Je ne suis donc ni un professionnel des mathématiques ni a fortiori un professionnel de la géométrie, cela doit-il te rassurer ou t'inquiéter?
    En tout cas, je dois être un peu maso car j'adore que tu me tapes sur les doigts, en toute logique évidemment!
    Amicalement
    Pappus
  • Pour que le fil ne meurt pas totalement, je donne un détail sur l'algorithme en question:

    soit une famille de polynomes $P_1,...,P_n, Q_1,...Q_p$.

    Il suffit d'exprimer $Z:=\exists x: P_1(x)=0\wedge ...\wedge P_n(x)=0\wedge Q_1(x)>0\wedge ...\wedge Q_p(x)>0$ sous forme d'un énoncé E sans quantificateurs, avec des "ou" et des "et" des $=$, des $>$, des polynomes en les coefficients des $P_i,Q_j$. Sachant "qu"on ne sait rien" des paramètres (ie des coefficients des $P_i,Q_j$) et donc rigoureusement ce qui doit être obtenu est $(\forall a\forall b...: Z)\iff (\forall a\forall b...: E)$ où $a,b,..$ sont les paramètres.
    Ca c'est pour $(\R,+,\times)$ et c'est rendu possible par la technique des "tableaux de variations" (mais je sais pu comment, si je l'ai jamais su un jour d'ailleurs :D en gros on sait qu'un "x" existe quand des conditions beaucoup plus laches existent par le TVI)

    Lorsque vous avez affaire à $(\C,+\times)$ c'est un peu plus simple (dans mon souvenir) car il n'y a que $=$ et $\neq $ à gérer et j'ai vaguement l'impression qu'on peut même se passer de $\neq$, ie ramener

    $\exists x: P_1(x)=0\wedge ...\wedge P_n(x)=0$ (probablement qu'un histoire de résultant suffit???)

    à un énoncé avec des $=$ et des polynomes des "et" et des "ou".

    Celles et ceux qui voudraient plus de détails, Ga? connait probablement parfaitement cet aspect.

    Pour la partie logique:
    1) tout énoncé est équivalent à un énoncé sous forme prénexe
    2) la partie ouverte (celle qui suite les quantificateurs) peut être mise sous forme d'une disjonction de conjonctions
    3) un $\exists $ devant des "ou" se distribue, ie $(\exists x: A\vee B\vee C... )\iff [(\exists x A)\vee (\exists x B) \vee ...$. On n'a donc qu'à traiter le cas $\exists x: A\wedge B\wedge C... $
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je corrige : pour $\C$, le $\neq$ est indispensable dans la formule sans quantificateur, comme le montre la chasse au quantificateur dans $\exists y\ xy=1$.
  • Ah oui, merci beacoup!

    Le pire c'est que par deux fois j'ai eu "le sentiment" que $\neq$ n'était pas nécessaire exactement pour la raison que $x\neq y\iff \exists t: tx=ty+1$ autrement dit, presque au sens propre j'ai marché sur la tête (j'ai renversé l'argument invalidement)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • A la lumière de ta remarque, il est possible que même sans chercher dans de la doc, on puisse entrevoir une preuve relativement simple de l'élimination algorithmique des quantificateurs de la théorie de $(\C,+,\times)$, mais je suis peut-être un peu négligent?

    1) On n'a qu'à traiter la situation: $\forall x: [ P_1(x)\neq 0\vee ...\vee P_n(x)\neq 0 \vee Q_1(x)=0\vee ...\vee Q_p(x)=0 ]$

    2) Ce qui se ramène à traiter une situation $\forall x: [ P_1(x)\neq 0\vee ...\vee P_n(x)\neq 0 \vee Q(x)=0 ]$

    3) qui s'écrit aussi: $\forall x: [ (P_1(x)= 0\wedge ...\wedge P_n(x)= 0 ) \to Q(x)=0 ]$

    4) Avec le degrés, on peut de manière effective ***** borner les degrés et trouver effectivement un nombre entier $k$ et donc traiter cette situation en se demandant si :


    5) le PGCD des $P_i$ divise $Q^k$

    6) ce qui nous ramène à une (grosse, certes) dijonctions de conjonctions d'égalités et inégalités polynomiales** en les coefficients des $Q_j$ et $P$

    je peux me tromper, en particulier sur la facilité de calculer le PGCD par disjonction de cas (ou ailleurs, je suis vraiment béotien pour ces trucs-là)

    ***** par exemple la phrase $\forall x: P(x)=0\to Q(x)=0$ équivaut à $P$ divise $Q^{deg(P)}$ (je pense) car "en imaginant" que le scindage des deux fera apparaitre les mêmes (enfin une inclusion de ceci dans cela entre ensembles finis) racines (mais avec des multiplicités différentes) et on court-circuite la difficulté en mettant Q à une puissance suffisamment grande)

    ** le PGCD dépend seulement de la nullité ou non de certains polynomes en les coefficients ce qui amène une disjonction de cas
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • J'essaie de faire le même genre de post que le précédent, mais dans le cadre de $(\R,+,\times)$

    1) On n'a qu'à traiter la situation: $\forall x: [ P_1(x)> 0\vee ...\vee P_n(x)> 0 \vee Q_1(x)=0\vee ...\vee Q_p(x)=0 ]$

    2) Ce qui se ramène à traiter une situation $\forall x: [ P_1(x)> 0\vee ...\vee P_n(x)> 0 \vee Q(x)=0 ]$

    3) qui s'écrit aussi: $\forall x: [ (P_1(x)\leq 0\wedge ...\wedge P_n(x)\leq 0 ) \to Q(x)=0 ]$

    4) qui s'écrit aussi: $\forall x: [ f(x)\leq 0 \to Q(x)=0 ]$

    où $f:=(x\mapsto max_i P_i(x))$

    Mais $a=0$ peut s'écrire $a\leq 0$ et $-a\leq 0$

    donc on peut traiter seulement les situations

    5) $\forall x: [ f(x)\leq 0 \to Q(x)\geq 0 ]$

    6) qui revient à $\forall x: g(x)\geq 0$

    car il y a équivalence entre:
    6.1) $a\leq 0$=> $b\geq 0$
    6.2) $max(a,b)\geq 0$

    où $g$ continue est écrite avec des opérations polynomiales et le signe $\sigma$ qui désigne $x\mapsto max(0,x)$ qui est dérivable partout sauf en $0$ et dont en plus la dérivée est très simple.

    7) On n'a plus alors qu'à étudier les antécédents par $g'$ la dérivée de $g$ de $0$, ainsi que les éléments qui ne sont pas dans le domaine de $g'$, et pour chacun $x$ d'eux, se demander si $g(x)\geq 0$.

    8) Pourra-t-on exprimer l'énoncé $\forall x: g(x)\geq 0$ comme un énoncé qui est une combinaison booléenne de propriétés polynomiales et "u>v", "u=v" concernant les paramètres apparaissant dans $g$? That is the question... :D (Peut-être bien que non)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Précision: j'ai un peu rallongé les choses ci-dessus, en fait il suffit (ce que je ne sais pas faire) de trouver une combinaison booléenne E d'énoncés de la formes $u=0$, $u>0$ où les "u" sont des polynomes en les coefficients de polynômes $P_1,...,P_n$ et telles que l'énoncé suivant soit un théorème:

    $\forall coefficients [(\forall x: (min_i (P_i(x))\leq 0))\iff (E)]$
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  • Christophe, tu es pas mal "ole-ole", même un peu trop pour que ce que tu racontes ne se retrouve pas dans le fossé au premier virage.

    Si on veut voir des choses comme ça racontées sérieusement, on peut se référer à la littérature, et il y en a disponible sur le web : ici un livre qui contient tout ça et beaucoup d'autres choses, avec analyse de la complexité etc.
  • Merci pour ce lien, sur lequel je clique dès que j'ai posté le présent post. Ta remarque me fait penser à ces familles qui vont au bled l'été et qui "chargent" trop la voiture :D

    Avant de cliquer sur "envoyer", quand-même, je défends mon oeuvre (:D en ce qui concerne le cas des corps algébriquement clos de caractéristique zéro.

    A moins que je me sois trompé sur le fait ***** sinon, passé la routine logique vraiment élémentaire, j'étais assez content de ce que j'avais raconté, et il ne me semblait pas qu'un lecteur studieux aurait rencontré des obstructions essentielles

    En tout cas, moi, je serais prêt à parier que si on me donne une famille finie de polynomes $P_1,..,P_n, Q$ (dont on privilégie la variable $x$ mais qui contient tout plein de coefficients (formant la liste L=$a_1;...;a_k$) qui sont aussi des "lettres") je peux trouver une combinaison booléenne $E$ de formules de la forme $u=0, u\neq 0$ où chaque $u$ est un polynôme écrit uniquement avec les lettres figurant dans $L$, de sorte que:

    $\forall a_1,...,a_k [(\forall x: [(P_1(x)=0\wedge ... \wedge P_n(x)=0)\to Q(x)=0])\iff E]$ sera un théorème


    Et pour ça, je me dis: "ça revient à ce que le PGCD des $P_i$ soit un diviseur de $Q^{max_i(deg(P_i))}$ en visant large"

    Of course, "le PGCD" des $P_i$ n'est pas "un seul" polynome car il y a de nombreuses possibilités selon que certains trucs soient nuls ou non, mais tout ça, ça me semble me faire une zolie combinaisons booléenne après application de l'algorithme d'Euclide :)-D

    Par contre, pour le cas "réel clos", je pense que tu as totalement raison sur le fait que je me suis retrouvé bloqué sans même avoir la moindre idée sur la question de savoir "est-ce que j'avais au moins simplifié comme il fallait la question pour entrer dans la dernière ligne droite calculatoire"


    Bon, je dois faire une course, mais après, je vais confronter toutes ces idées avec ton lien
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  • Bon pour le cas réel, j'ai parcouru assez "lentement" les pages 40-80 (où tout semble se jouer), mais y a quand-même du travail à faire pour trouver où se trouve l'idée-clé (je ne l'ai pas trouvée encore) qui débloque le chemin. En tout cas, j'ai vu qu'ils se servent du fait qu'une conjonction de $a_i=0$ peut se réécrire en $\sum a_i^2=0$ ce que je n'ai pas utilisé à mon dernier post sur la question et ce qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille.

    J'ai l'impression que le livre (du moins ces pages) travaille dur à "formaliser" un argument qui permet de raisonner par récurrence sur un algorithme de "tableaux de variation" et c'est effectivement ce qui me pose problème (bon d'un autre côté, j'ai fait tellement de tableaux de variation dans ma vie :D )

    Bon bin, ça m'a tellement épuisé que je n'ai pas regardé le cas $\C$ encore merci pour ce joli livre (qui fait 700 pages!!!!!)
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  • Si tu veux juste voir le cas réel, tu as un texte moins encyclopédique ici (le cours "An introduction to semialgebraic geometry" dont voici la table des matières.

    En ce qui concerne la complexité, il faut se référer au livre mis en lien plus haut : c'est essentiellement doublement exponentiel en le nombre d'alternances de quantificateurs (moche, mais tout de même nettement moins affreux qu'une tour d'exponentielles de hauteur le nombre de variables !).
  • Merci infiniment effectivement ce document a l'air plus facile à digérer*****!!! Je suis au travail (et poste de ma classe :D dans un lycée entièrement informatisé, lol vive matrix) et regarderai plus en détails ce soir (j'en ai soif car même après reflexion dans mon trajet métro, je n'ai toujours pas trouvé seul** comment éliminer le "il existe x " de $\exists x: P_1(x)>0\wedge...\wedge P_n(x)>0\wedge Q(x)=0$ et je pense que des arguments importants qui me manquent sont vraiment nécessaires

    ** pourtant j'ai traficoté dans tous les sens en imagination

    Oui, la borne de complexité, j'avais entendu dire qu'il existe un preuve*** qu'elle ne peut être moindre que celle que tu dis et j'ai dû me tromper en évoquant la tour d'exponentielle. Je regarderai dans l'autre document

    *** (et pas seulement un résultat du genre: "la meilleure efficacité connue est..." mais je peux me tromper)

    ***** Quelle patience tu as même mis un exemple détaillé page 14 à ce que j'ai vu!
  • Bon je suis un peu overbooké, mais mes trajets dans le métro ne m'ont pas permis de trouver seul. Donc demain j'imprime le fichier (le léger :D) dans mon lycée. Peux-tu me dire (afin de ne pas trop malmener les arbres) s'il y a une plage de pages à préférer que je n'imprime qu'elle?

    En gros, ce qui m'intéresse en premier chef, c'est l'élimination de $\exists x$ dans $\exists x: P_1(x)>0\wedge...\wedge P_n(x)>0\wedge Q(x)=0$

    ou la pseudo-élimination de derniers ${\red } \exists x_1\exists x_2....\exists x_n}$ dans $....\forall\forall...\forall {\red \exists x_1\exists x_2....\exists x_n}: P(parametres, x_1,...,x_n)=0$

    en appelant "pseudo-élimination" le fait de parvenir à les remplacer par des $\forall y_1...\forall y_p$ de façon à faire disparaitre une alternance de quantificateurs. (Tu m'as fait penser à ça en parlant d'alternances*****)




    ***** On pourrait alors avoir une stratégie (j'ignore si elle est possible):

    $..\exists...\exists \forall ...\forall {\red \exists ...\exists }$
    $..\exists...\exists {\green \forall ...\forall} {\red \forall ...\forall ...\forall }$
    $..\exists...\exists {\green \forall ...\forall \forall ...\forall ...\forall }$
    $..\forall...\forall {\red \exists ...\exists \exists ...\exists ...\exists }$
    et recommencer

    en notant que $\exists x: P_1(x)>0\wedge...\wedgeP_n(x)>0\wedge Q(x)=0$ se met aisément sous la forme $\exists ...\exists : R=0$
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  • Pardon, au fait, je m'adressais à Ga? que je remercie à nouveau d'ailleurs pour ces documents importants
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  • Le coeur de la démonstration présentée dans le texte est le comptage des racines réelles de $Q$, et le comptage des racines réelles rendant $P_1,\ldots,P_n$ positifs. C'est le théorème de Sturm et ses variantes (il y a d'autres méthodes de comptage, dont celle de Hermite mentionnée en fin de chapitre 1). Ce chapitre 1 contient l'intégralité de la démonstration de l'élimination des quantificateurs.
  • Merci beaucoup, j'imprimerai le chapitre1 intégralement demain alors!
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  • Bonjour,

    je n'arrive pas vraiment à suivre la discussion, mais voici une question concrète qui est peut-être une reformulation de ce qui précède mais comme je ne comprends pas...

    Dans beaucoup de problèmes de géométrie, on sait que le truc de Morley permet de conclure à coup sûr. Par exemple, prenons le fil "Point de Nagel et droites sécantes".

    Je n'ai pas de solution synthétique à ce problème, mais je sais qu'on pourrait procéder ainsi : on considère les points de contact $A',B',C'$ du cercle inscrit avec les côtés. On se place dans un repère tel que le cercle inscrit est centré en l'origine et de rayon 1. Appelons $z_1,z_2,z_3$ les affixes de $A',B',C'$. Il est facile de calculer les affixes de $A,B,C$ en fonction de $z_1,z_2,z_3$. On calcule ensuite facilement les équations des bissectrices intérieures et extérieures, puis du point de Nagel, puis de $D,E,M,T$. Une résolution d'un système linéaire permet de trouver les équations des cercles circonscrits de la figure, puis en faisant la différence de deux équations on trouve l'équation de l'axe radical, ce qui permet d'obtenir l'affixe de $P$. On calcule alors les équations de $\Delta_1$ et $\Delta_2$, on trouve l'affixe du point d'intersection et on vérifie qu'il se trouve sur le cercle circonscrit.

    Ici, on voit donc que c'est facile parce qu'on peut partir d'un nombre fini de points "libres" $z_1,\ldots,z_n$, et on peut calculer simplement un polynôme $P(z_1,\bar{z_1},\ldots,z_n,\bar{z}_n)$ et l'exercice consiste à montrer qu'il est nul, ce qui peut se faire de manière automatique.

    D'ailleurs, Rescassol muni de Matlab parvient à résoudre la plupart des exercices de géométrie postés sur le forum. Pldx1 lorsqu'il travaille en complexes fait de même avec des notations un peu différentes afin d'utiliser les outils du calcul matriciel.

    Certains exercices peuvent s'avérer plus compliqués. Ils peuvent se présenter sous la forme de $n$ points $z_1,\ldots,z_n$ donnés, vérifiant un ensemble de contraintes que l'on peut coder sous la forme d'un polynôme $P(z_1,\bar{z}_1,\ldots,z_n,\bar{z}_n)=0$ (en fait il pourrait y avoir plusieurs polynômes $P_1,\ldots,P_k$ mais on peut les remplacer par un polynôme unique $|P_1|^2+\cdots+|P_k|^2$). La plupart des problèmes de géométrie peuvent donc s'écrire sous la forme : montrer que

    $$P(z_1,\bar{z}_1,\ldots,z_n,\bar{z}_n)=0 \implies Q(z_1,\bar{z}_1,\ldots,z_n,\bar{z}_n)=0.$$

    La première question serait donc : y a-t-il un algorithme efficace permettant de démontrer une implication telle que la précédente ? Si oui, a-t-il déjà été programmé dans un logiciel de géométrie ? J'imaginerais une extension de Geogebra, où on ferait une figure avec un certain nombre de points libres et de points liés, et où on demanderait à l'ordinateur de démontrer par exemple que deux points sont égaux, ou que deux droites sont parallèles,...


    Autre question : y a-t-il un théorème du genre "si ça se voit sur la figure alors c'est vrai" ? Plus précisément, est-ce que étant donnés $P$ et $Q$ comme ci-dessus on peut trouver de manière effective $\eta>0$, $\epsilon>0$ et $R>0$ tel que si $\forall z_1,\ldots,z_n$ de module $\le R$ on a $|P(z_1,\bar{z}_1,\ldots,z_n,\bar{z}_n)|<\eta\implies |Q(z_1,\bar{z}_1,\ldots,z_n,\bar{z}_n)|<\epsilon$, alors on peut en déduire que $\forall z_1,\ldots,z_n$, $P(z_1,\bar{z}_1,\ldots,z_n,\bar{z}_n)=0 \implies Q(z_1,\bar{z}_1,\ldots,z_n,\bar{z}_n)=0$ ?
  • @JLT, je suis trop pressé pour te répondre en détail, mais oui, si on en croit ce qu'a annoncé Ga? sur le fait que la complexité augmente surtout avec les alternances de quanteurs (enfin spéculons que oui), alors ta famille de questions qui s'expriment sous la forme (sous IR) :

    $\forall x_1,...,x_n: P(x_1,...,x_n)\neq 0$ ***

    doit pouvoir "se calculer" honorablement rapidement

    Je viens d'imprimer (et en couleurs STP!!) le chapitre1 de Ga? Je te ferai une fiche de lecture soignée dès que j'aurai compris le truc qui me manque

    *** P1 non nul ou P2 non nul ou .. Pn non nul ou Q nul se dit:

    P1 non nul ou ... ou Pn non nul ou 1-tQ non nul (en rajoutant un "quelque soit t")

    qui se dit: pour tous .....: [ P1² + ... + Pn² + (1-tQ)² ] non nul

    ie qui se dit "il n'existe pas de x1,x2... tels que R(x1,..)=0"
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • oups j'ai oublié de te dire (mais je n'ai tjs pas bcp de tps, je suis en cours): malgré l'optimisme de ma réponse, il y a quand-même une "mauvaise nouvelle". C'est AU MOINS NP-complet. En effet,

    pour dire $x\in \{0,1\}$ on peut écrire $x^2=x$
    pour dire "truc=0 ou machin=0" on peut écrire $truc.machin=0$
    pour dire "truc=0 et machin=0" on peut écrire truc²+machin²=0
    pour dire non(truc), on peut écrire 1-truc

    On peut ainsi réduire toute question de savoir si une formule du calcul propositionnel est satisfaisable à une question de savoir si un polynôme réel à plusieurs variables a un uplet solution à peu de frais.
  • @JLT, bon tu as posé plusieurs questions, j'essaie déjà de te préciser du mieux possible ce dont on parle et de te répondre.

    1) Dans le cas des nombres complexes (ou des corps algébriquement clos de caractéristique 0), si on note $Z(P)$ l'ensemble des racines du polynome $P$ alors la question de savoir si $Z(P_1)\cap ...\cap Z(P_n) \subseteq Z(Q)$ est "facile" dans le sens où elle s'exprime en une question équivalente qui s'écrit avec des "et" , des "ou", des $=$ des $\neq$ , des expressions algébriques avec $+, \times, 0,1$ et des coefficients des $P_i, Q$.

    2) Autrement dit on peut, sans rien connaitre des coefficients des $P_i, Q$ trouver un énoncé sans quantificateurs $E$ tel que: $\forall a_1,...,a_k [(\forall x: P_1(x)=0\ et ... \ et P_n(x)=0 \ implique Q(x)=0)\iff E]$ où les $a_i$ sont les variables libres apparaissant dans les $P_i,Q$ (ce qu'on appelle généralement les paramètres)

    3) Pour prouver (1) et (2), pense à la forme scindée des polynomes. Dire que tous les zéros communs aux $P_i$ sont des zéros de $Q$ revient à demander que $Q$ mis à une puissance assez grande mais effectivement exprimable uniformément soit un multiple du PGCD des $P_i$, or le PGCD des $R_i$ se calcule facilement, même s'il ya plusieurs cas (ce "plusieurs cas" se traduira par des "et" des "ou" rajoutés)

    4) Dans le cas de $\R$ c'est nettement plus difficile, mais j'y viens dans la suite (j'ai identifié les passages du doc mis en lien par Ga? )

    5) Pourquoi faire tout ça?

    5.1) Soit $K$ un corps (un des deux corps $\R,\C$)

    5.2) Un énoncé écrit avec les signes $\forall, \exists , et, ou, =,\neq, 0,1,+,\times, variables,>$ (le strictement supérieur ne concerne que $\R$) peut être vrai ou faux (comme tu sais :D ) et s'il contient des variables libres il détermine une application qui envoie chaque uplet de valeurs sur $\{vrai, faux\}$

    5.3) Tu sais que chaque énoncé (dans toute théorie) écrite avec des "et","ou" peut s'écrire sous la forme d'une conjonction de disjonctions tout aussi bien que sous la forme d'une disjonction de conjonctions

    5.4) Maintenant imagine que tu as un $\exists x$ devant une disjonction: $\exists x: D_1\ ou ... \ ou \ D_n$. Et bien c'est équivalent à $(\exists xD_1)\ ou ... \ ou \ (\exists xD_n)$

    5.5) De même en ce qui concerne $\forall$ avec les conjonctions

    5.6) Par ailleurs, quand tu mets un "non" devant un énoncé, tu peux le distribuer jusqu'à plus possible via:
    5.6.1) $non(\forall xP)$ qui devient $\exists x(nonP)$
    5.6.2) $non(A\ et\ B)$ qui devient $(nonA)\ ou\ (nonB)$
    5.6.3) $non(A\ ou\ B)$ qui devient $(nonA)\ et\ (nonB)$
    5.6.4) $non(a=b)$ qui devient $a\neq b$
    5.6.5) $non(a\neq b)$ qui devient $a=b$
    5.6.6) $non(a>b)$ qui devient $a=b$ ou $b>a$

    5.7) Dans le cas précis de $\R$: $P=0\ et\ Q=0$ peut devenir $P^2+Q^2=0$
    5.8) Dans tous les corps $P=0\ ou\ Q=0$ peut devenir $PQ=0$

    5.9) En 5.7,5.8 j'ai mis des majuscules mais elle désignent n'importe quoi

    5.10) Le bilan de 5.2-5.9 est la chose suivante:

    5.10.1) (Cas $\C$): [size=x-large]SI[/size] on peut éliminer la quantification $\exists x$ dans n'importe quel énoncé $\exists x: P_1(x)=0\ et\ P_2(x)=0\ et\ ...\ et\ P_n(x)=0\ et\ Q(x)\neq 0$ [size=x-large]ALORS[/size] n'importe quel énoncé de la théorie de $(\C, +, \times)$ (avec ou sans paramètres, ie variables libres) peut de manière effective être démontré équivalent à un énoncé (contenant les mêmes variables libres) et qui est sans quantificateur

    5.10.2) (Cas $\R$): [size=x-large]SI[/size] on peut éliminer la quantification $\exists x$ dans n'importe quel énoncé $\exists x: P_1(x)>0\ et\ P_2(x)>0\ et\ ...\ et\ P_n(x)>0\ et\ Q(x) = 0$ [size=x-large]ALORS[/size] n'importe quel énoncé de la théorie de $(\R, +, \times)$ (avec ou sans paramètres, ie variables libres) peut de manière effective être démontré équivalent à un énoncé (contenant les mêmes variables libres) et qui est sans quantificateur

    5.10.3) Remarque: une fois ça fait, les théories $(K,+,\times)$ sont du coup récursives pour ces corps-là, ie il y a un algorithme qui dit si un énon cé clos (sans variable libre) est vrai ou faux

    5.11) Il reste donc les cas techniques 5.10.i à traiter.
    5.11.1) Le cas 5.10.1) est facile et (sauf erreur) traité en (3) ou à un de mes posts précédents
    5.11.2) Le cas 5.10.2) est traité dans le DEUXIEME lien (pdf d'une soixantaine de pages) mis par Ga? entre les pages 1 et 10 environ. Je ne peux pas te résumer car, comme c'est un mécanisme calculatoire, je l'ai un peu lu, mais ne l'ai pas encore "intégré". Mais pour toi, ça devrait nromalement être du gateau. Je crois que les pages 1-10 en question font plus que dire si "oui ou non" $\exists x: P_1(x)>0\ et\ P_2(x)>0\ et\ ...\ et\ P_n(x)>0\ et\ Q(x) = 0$: elles associent de manière effective le nombre de réels différents $x$ qui marchent à une formule sans quantificateur dont les variables libres sont les paramètres

    6) Dans un post ultérieur j'essairai de connecter ça avec ta question.

    Voilà, il ne reste plus qu'à cliquer sur son lien et à lire les premières pages.
  • Pour que ce soit plus clair, je te donne un exemple d'une élimination d'un $\exists x$ qui est bien connu:


    $\forall a,b,c: ([a\neq 0] \to [(\exists x: ax^2+bx+c = 0)\iff (b^2-4ac\geq 0)])$

    (Bon, ça me saoulait de réfléchir au cas $a=0$ :D mais ce qui est à droite de $\iff$ est sans quantificateur mais ce qui est important est qu'on puisse mettre un $\forall parametres$ devant l'équivalence (ici "$\forall a,b,c$") .
  • Bonjour,

    Je tente de répondre à JLT. D'abord, la formulation avec des complexes ne sert pas à grand chose (du point de vue théorique, parce que du point de vue pratique ça peut être commode d'utiliser des calculs sur les complexes pour certains problèmes). On considère donc un problème géométrique qui se traduit en coordonnées par
    $$P_1(x_1,\ldots,x_n)=\ldots=P_k(x_1,\ldots,x_n)=0 \Rightarrow Q(x_1,\ldots,x_n)=0\;.\eqno(*)$$
    Le résultat théorique fondamental est: il y a un algorithme qui décide la vérité de tout énoncé de ce type (sur $\R$ ou sur $\C$), et aussi de tout énoncé du premier ordre du langage des corps (des corps ordonnés si on est sur $\R$). Il y a des logiciels où cet algorithme d'élimination des quantificateurs est implémenté. Mais ces logiciels "à tout faire" restent très limités pratiquement, du fait de la complexité de l'algorithme.
    Il y a par ailleurs des logiciels de démonstration automatique en géométrie. En très gros, un moyen de faire pour le type de problèmes $(*)$ ci-dessus est de diviser la conclusion $Q$ par les hypothèses $P_i$ et de vérifier si on trouve $0$. Ca a bien un sens, on peut vérifier algorithmiquement et assez efficacement l'appartenance à un idéal (en utilisant les bases de Gröbner par exemple). Il y a pas mal de travaux dans ce domaine, avec un pionnier chinois qui s'appelle Wu, si je me souviens bien. Je connais Tomas Recio, très actif dans le sujet (on peut googler)

    Pour ta deuxième question, toujours à cause du résultat général d'élimination des quantificateurs, on peut donner une réponse comme suit. Avec la formulation du problème comme ci-dessus, en fixant le nombre $n$ de variables, le nombre $k$ d'hypothèses $P_i$ et le degré maximum $d$ des polyn\^omes $P_i$ et $Q$ (de sorte que seuls les coefficients varient), on peut produire algorithmiquement des fonctions strictement positives calculables $R$, $\eta$, $\epsilon$ des coefficients telles que $(*)$ pour les coefficients $\mathbf{a}$ est vrai ssi pour tout $\mathbf{x}$ avec $\Vert \mathbf{x}\Vert \leq R(\mathbf{a})$ vérifiant $|P_i(\mathbf{x})|<\eta(\mathbf{a})$ pour $i=1,\ldots,k$, on a $|Q(\mathbf{x})|<\epsilon(a)$. Mais produire $R$, $\eta$ et $\epsilon$me semble inatteignable pratiquement.
  • @Ga?
    En très gros, un moyen de faire pour le type de problèmes $(*)$ ci-dessus est de diviser la conclusion $Q$ par les hypothèses $P_i$ et de vérifier si on trouve $0$

    Tu parlais dans $\C$ pour ce cas précis ou dans $\R$? (Parce que si on divise $X+5$ par $X^2+1$ on obtient $X+5=0.(X^2+1) + X+5$ (enfin je crois :D ) ou peut-être ce genre d'exception est plus ou moins "le seul genre")

    @JLT et Ga?
    Mais produire $R$, $\eta$ et $\epsilon$me semble inatteignable pratiquement.

    Une des raisons qui me semble assez violente de cette difficulté est qu'on peut ramener la question de savoir si une formule propositionnelle est une tautologie à une question du genre:

    $\forall (x_1,...,x_n): $ si $x_1^2=x_1$ et $x_2^2=x_2$ et ... alors $P(x_1,...,x_n)=0$


    Autrement dit, on peut ramener un problème co-NPcomplet à une question d'existence de points vérifiant des conditions simples de géométrie planaire (car quitte à rajouter des $\exists y_i$ on peut même faire que tous les polynomes sont des degré au plus 2 en toutes les variables, et même que ce soient des polynomes très simple, ie soit de degré au plus 1, soit de la forme $x^2=y$, puisque:

    $a=bc$ s'écrit $\exists : x=b+c, x^2 = y, y=u+v+a+a, u=a^2, v=b^2$

    et je crois qu'il y a sur le forum un post de Bruno qui explique comment représenter la condition $y=x^2$ avec des mots très simples "règle, équerre"
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @JLT et Ga?

    je n'ai pas oublié, j'ai même passé probablement 1H ce matin à lire les pages 1-16 (et surtout 1-10 et 14-16). Hélas, mes handicaps calculatoires + ma non maitrise de l'anglais m'empèchent de "capter" le truc***. De toute façon ça a tjs été comme ça (je me demande s'il m'est déjà arrivé de lire quelque chose où finalement, je ne vois pas un peu d'avance l'idée des auteurs et où après coup je comprends, voire je me demande s'il m'est déjà VRAIMENT déjà arrivé de lire "quelque chose" :X :X au cours de ces 50 dernières années).

    *** le théorème de Sturm, etc, avec les tableaux de signes-variations

    Bon, j'abandonne pas, je m'y remettrai, mais, à JLT, la fiche de lecture promise n'est pas pour ce WE (enfin ça m'étonnerait)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Je ne pense pas que JLT ait besoin de ta fiche de lecture pour connaître le théorème de Sturm, mais que cela ne te décourage pas de lire la dizaine de pages en question.
  • Oui, je suis bien d'accord :)-D (en fait, c'était une politesse de principe parce que je l'avais promise quelques posts avant), j'espère surtout (car c'était ce qui semblait lui poser souci) que nos quelques posts précédent lui a permis de comprendre "le plan" de notre discussion, ie de comprendre de quoi on parlait et "pourquoi le théorème de Sturm" est "le produit" qui va tout faire marcher.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Merci pour vos réponses.
  • :D si tu captes avant moi une manière de me faire "capter" Sturm sans passer par des étapes "calculatoires", je te ferai un gros bisou!
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Honnêtement, j'ai toujours eu du mal à retenir la démonstration du théorème de Sturm alors ce sera difficile de te donner une manière de le "capter". Et ta proposition de récompense n'est pas suffisamment motivante...
  • bin t inviter a "l entrecote " a montparnasse c est un peu cher pour moi apres ces deux annees de vacances ou j ai explose mon compte en banque et alors que j ai gratis le lien de Ga imprime sous la main. Mais enregistre le toi aussi: en gros Sturm je peux tjs l admettre et appliquer l algo il me reste.plus grand chose a capter a part me representer mentalement une demo ou un "why". J ai fini par comprendre ce que veut dire "remainder" :D.

    Pour moi je crois surtout que le plus torturant pour moi c est ce qui se passe page 9-10 y a des matrices et puis apres des histoires de "leading coefficients" et la mon pauvre anglais . . .

    poste de mon tel sorry pour la frappe
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bon ça y est, je crois que j'ai enfin tout compris ( :D la nuit doit porter conseil): je termine donc la fiche de lecture promise, qui peut intéresser d'autres visiteurs que JLT d'ailleurs. Si je commets des erreurs, Ga? se connectera surement dans le WE donc pourra éventuellement les signaler.

    Les références en rouge renvoient au document que Ga? mentionne dans le lien nommé "ici" du post http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?8,773709,774408#msg-774408

    Attention: ce qui suit est la suite de http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?8,773709,775552#msg-775552

    On en était à:

    il suffit d'écrire (j'appelle cette conrtainte "faire une phrase pauvre") avec des "ou", des "et" des "+" des "×", des "=", des ">" et des coefficients "lettres" des $P_1,..,P_n, Q$ mais pas de quantificateur un énoncé qui exprime $\exists x: P_1(x)>0$ et $P_2(x)>0$ et ... et $P_n(x)>0$ et $Q(x)=0$

    20) Il y a deux théorèmes de Sturm détaillés dans le document mis en lien par Ga?

    20.1) pour chaque $n\in \N$ une phrase pauvre qui exprime le nombre de racines de $P$ comprises entre $a$ et $b$ est $n$ (theos 1.1 et 1.2 pages 5-6)

    20.2) pour chaque $n\in \Z$ une phrase pauvre qui exprime le nombre de racines $x$ comprises entre $a$ et $b$ de $P$ telles que $Q(x)>0$ moins le le nombre de racines $x$ de $P$ telles que $0>Q(x)$ est $n$ (avec une petite précaution que ni a ni b ne doivent être des racines de $P$) (theos 1.5 debut page8)

    21) Apparemment leurs démonstrations semblent digérables

    22) Partant de là, en faisant une assez grosse comptabilité, on peut parvenir à exprimer sous forme d'une phrase pauvre il y a au moins une racine $x$ de $P$ comprise entre a et b telle que $Q_1>0$ et ... et $Q_n(x)>0$

    23) Pour s'en apercevoir, on étudie toutes les phrases pauvres qui expriment le nombre de racines $x$ comprises entre $a$ et $b$ de $P$ telles que $R(x)>0$ moins le le nombre de racines $x$ de $P$ telles que $0>R(x)$ est $n$ où $R$ varie sur l'ensemble fini des polynomes de la forme $(-1) ^{s(1)}Q_1....(-1) ^{s(n)}Q_n$ quand $s$ est une application de $\{1;...;n\}$ dans $\{1;2\}$ (stratégie expliquée et contenue dans lemme 1.8 page 9)

    24) Puis on peut conclure, vu qu'il suffit de prendre (de manière effective) un $a$ assez proche de $-\infty$ et un $b$ assez proche de $+\infty$ (le "assez proche" étant facile à deviner à partir des coefficients dominants)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • J'ai rajouté les numéros des pages du doc en rouge
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Il y a plusieurs vies antérieures j'avais rencontré le théorème de Sturm. Très joli, pas très connu. C'était dans un livre d'Hourya Sinaceur.

    J'avais retenu que le fait que $\mathbb{C}$ soit algébriquement clos, reposait sur des keutrus, oulala, de l'analyse, un autre keutru quoi. Genre un polynôme du troisième degré admet au moins une racine réelle.

    On en est où maintenant ?

    je précise qu'avant d'écrire ce post, j'ai relu le livre "Comment parler d'un livre que l'on a pas lu ?".

    S
  • Bonjour,

    Oui: Hourya Sinaceur - Corps et Modèles - Collection Mathesis chez Vrin - Janvier 1991 (il valait quand même 198 F à l'époque !).
    C'est là aussi que j'ai vu pour la première fois ce théorème.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Je propose un "FAQ" (foire aux questions) pour les lecteurs qui avaient envie de bien tout capter et qui n'ont peut-être pas osé tout demander:

    0) Connaissez-vous les mots "récursives", "décidables"?

    1) Avez-vous bien compris pourquoi (dans le contexte présent), parvenir à "éliminer les quantificateurs" rend la théorie récursive (on dit aussi décidable, mais c'est un abus de langage)?

    2) Avez-vous bien compris pourquoi il suffit d'éliminer $\exists x$ des $\exists x: (A_1$ et $A_2$ et ... $A_n)$ et les $\forall x$ des $\forall x: (A_1$ ou $A_2$ ou ... $A_n)$

    3) Avez-vous bien compris la délicate (triviale mais délicate) rédaction pour dire que ça doit se faire "uniformément en les paramètres"?

    4) Avez-vous bien compris la quasi absence de "non" dans cette histoire, ie la présence de prédicats (par exemple comme $=; >; etc$) atomiques qui permettent de se passer de "non"?

    5) Avez-vous bien compris comment c'est assez "routinier" pour $\C$? (J'ai eu la flemme d'écrire why les zéros communs aux $P_i$ sont tous des zéros de $Q$ ssi $Q$ mis à une puissance suffisamment grande est un multiple du PGCD des $P_i$?

    5.1) En particulier avez-vous bien compris comment on remplace sans insister des A=>B par des "nonA" ou B, etc?

    6) Avez-vous bien compris que le cas $\R$ est nettement plus difficile et semble nécessiter le théorème de Sturm (qui n'est pas une mince affaire) et est traité soigneusement en 20 pages dans le lien mis par Ga? ?

    7) Avez-vous bien compris pourquoi quitte à rajouter des "et" et des "ou", on peut écrire uniformément en les paramètres un énoncé $E$ sans quantificateurs a par exemple la propriété que: $\forall a_1,...,a_n [($ les zéros communs aux $X\mapsto P_i(a_1,..,a_n, X)$ sont tous des zéros de $X\mapsto Q(a_1,..,a_n,X))\iff E(a_1,..,a_n)]$

    8) Avez-vous bien compris pourquoi ça implique que la géométrie est "décidable"?
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Pour ceux que ça intéresse, voici deux nouveaux liens mis par Meu qui sont très proches du sujet: http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?2,549404,776883#msg-776883

    J'avais posé la question parce que ça me turlupinait un peu l'idée d'éliminer non pas UN "il existe x", mais d'un coup tous les " $\exists x_1,\exists x_2..,\exists x_n$" à la file dans une succession de quanteurs

    Ca semble peu probable qu'il y ait quelque chose de ce genre qui soit possible pour donner une sorte de "toute autre" preuve du même résultat (récursivité de la théorie de $\R$ )
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Il y a des moyens d'éliminer d'un coup un bloc de quantificateurs existentiels. C'est comme ça qu'on obtient les meilleures complexités d'algorithme. Mais ça demande de travailler un peu plus que d'utiliser le théorème de Sturm pour éliminer un quantificateur à la fois. C'est dans la lignée de la démonstration de Seidenberg (de Tarski-Seidenberg). Très très en gros, l'idée est de dire qu'on a $\exists x\exists y\;P(x,y)=0$ si et seulement s'il existe un point sur la courbe $P=0$ à distance minimum de l'origine, et la recherche de tels points critiques de la fonction distance à l'origine sur la courbe (qui sont, si tout se passe bien, en nombre fini) se ramène à un problème à une variable.
  • Ah!!! merci infiniment pour cette réponse. [size=x-small]Je suis trop mauvais en calcul différentiel pour m'être assuré (l'autre jour dans le métro) de cette finitude.... euuu... je suis entrain de dire n'importe quoi en relisant ton post.

    En fait, je pensais aux points $(x,y)$ qui minimisent $|P(x,y)|$[/size]

    En fait, tu veux dire qu'on "joue sur l'ensemble vide"? ie qu'on remplace "$ \{(x,y) | P(x,y)=0\}\neq \emptyset$ par "tel calcul différentiel qui cherche un minimum dans cet ensemble dont on ignore s'il est vide le trouve?" (c'est rigolo ça, je comprends mieux tes rappels sur l'ensemble vide maintenant :)-D )
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • L'idée, c'est de remplacer la vérification qu'un (potentiellement) gros ensemble (comme une courbe ou une surface etc.) est non vide par la vérification qu'un ensemble fini est non vide. C'est plus facile à manipuler.
  • Merci! (Et j'imagine que l'outil académique pour ce faire va entre autre être de manipuler des dérivées partielles dans tous les sens (et même pire, puisque qu'on minimise sous contrainte. Là, je crois que je ne pourrai pas entrer dans ce territoire dangereux pour moi :D )
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Que veux tu ? Il faut travailler plus pour avoir plus, il n'y a pas de miracle... (TINFL)
  • Il paraît que l'éducation passe par un traumatisme.

    10 paressent 10 contre 1

    S
  • Ga? a écrit:
    il y a un algorithme pour décider la vérité de tout énoncé de cette théorie (l'énoncé de Bouzar par exemple)


    De quel énoncé de Bouzar s'agit-il ?

    Merci
  • Il y a dans le message un lien sur la discussion qu'il suffit de suivre.
  • Bonjour,

    je reviens à deux questions de la FAQ de Christophe, que je vous demande de bien vouloir l'expliquer car pour l'instant je ne comprends pas :

    1) Avez-vous bien compris pourquoi (dans le contexte présent), parvenir à "éliminer les quantificateurs" rend la théorie récursive (on dit aussi décidable, mais c'est un abus de langage)?

    2) Avez-vous bien compris pourquoi il suffit d'éliminer $\exists x$ des $\exists x: (A_1$ et $A_2$ et ... $A_n)$ et les $\forall x$ des $\forall x: (A_1$ ou $A_2$ ou ... $A_n)$

    merci
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