I.A. qui se dit consciente : fake news ?

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Réponses

  • Ce site est fatigant. Les gens modifient sans cesse leurs messages passés, et on ne comprend plus rien à la discussion. Je suis nostalgique du temps où, si on postait une bêtise, on devait l'assumer. Et si on cite le passage pour l'ancrer, l'administrateur supprime en disant qu'on n'a pas besoin de recopier le message passé.
  • Soc a dit :
    En quoi a-t-il appris les "chiffres"? il a retenu une séquence de 10 trucs qui fait gagner des cacahuètes, mais l'usage du mot "chiffre" est une arnaque. S'il arrive à placer dans une assiette le nombre de cacahuètes correspondant au chiffre qui s'allume devant lui, alors là je serais impressionné par son apprentissage des nombres.

    Le test ne vise pas à prouver que le chimpanzé sait compter jusqu'à 10 mais à mesurer sa mémoire visuelle à court terme. Cela dit, certains animaux peuvent dénombrer un petit nombre d'objets. Ce perroquet sait compter (=dénombrer) jusqu'à 5.
  • Bonjour,

    Soc, en quoi est ce une arnaque ? Le chimpanzé retient les chiffres, on n'a jamais dit qu'il retenait des nombres.
    J'espère que tu connais la différence entre chiffre et nombre.

    Cordialement,
    Rescassol

  • Soc
    Soc
    Modifié (June 2022)
    Wilfrid a dit :
    La variante "symbolique" est destinée à nous placer dans les mêmes conditions que le chimpanzé, à qui il a fallu apprendre les chiffres et leur ordre. Les chiffres lui sont aussi peu naturels que le sont pour nous les symboles.
    Je conteste ce genre de présentation qui peut laisser sous entendre que le chimpanzés sait compter. Le fait d'avoir utilisé des chiffres oriente notre interprétation.
    @Rescassol j'imagine que tu as conscience que les nombres à un chiffre sont des nombres :wink:
    The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
  • Soc
    Soc
    Modifié (June 2022)
    Il me semble avoir lu il y a bien longtemps que certains "autistes" (c'était le terme utilisé mais il ne correspond sans doute plus aux diagnostics actuels) étaient capables de mémoriser des séquences incroyablement longues sans se tromper, mais l'interprétation était que l'absence de structure de leur mémoire faisait qu'ils mémorisaient dans l'ordre plutôt que d'essayer de classer ou d'introduire une logique.
    The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
  • Bonjour,

    Soc:" j'imagine que tu as conscience que les nombres à un chiffre sont des nombres".

    Oui, mais rien n'empêche de raisonner sur des chiffres sans les associer à des nombres, même si on les ordonne, comme n'importe quels symboles.
    Par exemple, je peux placer trèfle, carreau, cœur, pique dans cet ordre, sans les associer aux nombres 1, 2, 3, 4.

    Cordialement,
    Rescassol

  • Soc
    Soc
    Modifié (June 2022)
    Rescassol a dit :
    Oui, mais rien n'empêche de raisonner sur des chiffres sans les associer à des nombres[...]
    Si, notre inconscient. (contre lequel on peut éventuellement lutter). C'est pourquoi utiliser des chiffres ici est trompeur et c'est précisément ce que je souligne. On aurait pu utiliser des lettres par exemple.

    The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
  • lourrran
    Modifié (June 2022)
    Chiffres ou lettres, on connaît l'alphabet par cœur, c'est la même difficulté.
    L'alphabet à l'envers, c'est une autre histoire, mais certains 'phénomènes' savent réciter l'alphabet à l'envers, ils ne seront même pas gênés par cette variante.
    Des symboles quelconques, avec les mêmes symboles ordonnés en bas de l'écran, c'est encore une autre histoire.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Je rappelle à Soc que les chiffres sont des symboles au même titre que tout ce qu'on peut nommer symbole. Il se trouve seulement que les humains les reconnaissent comme des chiffres et non comme des symboles abscons, ce qui n'est pas le cas pour le chimpanzé. Il lui a fallu passer par le processus d'apprentissage de l'ordre dans lequel il devait les toucher, tout comme nous devons apprendre l'ordre des symboles de la variante "symbolique", ce qui n'est pas une mince affaire au début.

    Lorsqu'il passe le test, la conscience du chimpanzé lui est entièrement dédiée, il ne "pense" à rien d'autre. Rien ne vient distraire son esprit lorsqu'il regarde l'emplacement des chiffres, c'est pourquoi la "photographie mentale" qu'il en fait ne lui prend que 65/100 ème de seconde. Il lui suffit ensuite de la conserver à l'esprit pour toucher les chiffres dans le bon ordre.

    Que font les humains, de leur côté ? Incapables de se concentrer sur le test au point de pouvoir le "photographier", ils tentent de mémoriser la position des chiffres relativement les uns aux autres, ce qui leur prend beaucoup de temps. Mais à peine ont-ils touché le 1 qu'ils en ont déjà perdu le souvenir.

    On pourrait comparer la conscience du chimpanzé à un lac à la surface parfaitement calme, telle un miroir, et celle des humains au même lac dont la surface serait chaotique, due au flot désordonné des pensées. Le chimpanzé est doté d'une conscience pure, il réussit le test ; les humains sont dotés d'une pensée chaotique qui recouvre leur conscience, ils échouent. Je rappelle en passant que c'est cet état d'esprit que nous tentons de simuler par ordinateur, et que nous qualifions d'intelligence.

    Toute la question est de savoir si nous sommes capables de "photographier" la position aléatoire des chiffres au premier coup d’œil.

  • usine
    Modifié (June 2022)
    Il me semble qu'on a oublié une option:
    Dans les évangiles on voit des esprits "coloniser" quelqu'un et si un esprit peut le faire sur un cerveau humain alors il pourra aussi trouver un "ersatz de cerveau" pas trop nul sur une I.A. pas trop mal foutue et s'il est très malin se faire passer pour cette I.A. et donner de "drôles" de décisions (enfin "drôle" pour lui). 

    Je cite : Luc 8:27 Lorsque Jésus fut descendu à terre, il vint au-devant de lui un homme de la ville, qui était possédé de plusieurs démons. Depuis longtemps il ne portait point de vêtement, et avait sa demeure non dans une maison, mais dans les sépulcres.

    bref...
    Et puis en ce moment les ersatz c'est la mode : On nous vend bien de l'huile de moteur (ou presque)  pour huile de tournesol .
  • Je ne vois pas le rapport avec le sujet du fil. Les chimpanzés réussissent le test du miroir, donc ont probablement une conscience de soi. Quant aux personnes "possédées par des démons", c'était des croyances anciennes mais de nos jours on dirait que ces personnes sont atteintes de maladies mentales.
  • Jean--Louis
    Modifié (June 2022)
    Je cherche une explication simple de l'apprentissage des machines comme celle qui a battu le champion de go. Je lis qu'on lui fait faire des millions de parties contre elle même. Mais comment en tire-t-elle une stratégie gagnante. Comment l'humain qui s'en occupe agit pour réussir ce prodige. Ma question doit être con, je m'en excuse, mais je n'arrive pas à voir comment on passe de ce que j'appellerai la programmation classique (y compris je pense pour une machine comme Deep Blue qui a battu Kasparov) au "deep learning" ?
    Bonne journée.
    Jean-Louis.
  • Wilfrid
    Modifié (June 2022)
    Je suppose que tu parles de AlphaGo, développé par DeepMind ? En 2019, le champion du monde de Go, un Coréen, a déclaré qu'il prenait sa retraite parce que AlphaGo était impossible à battre. Cette triste décision me fait penser à ce qui se passe aux États-Unis, où les hommes biologiques transgenres sont autorisés à intégrer les équipes féminines dans plusieurs sports (la natation par exemple), ce qui a pour résultat de démotiver complètement les ex-championnes, devenues incapables de gagner la moindre compétition et de battre le moindre record. Voilà où la connerie humaine conduit. Si j'étais DeepMind, je jetterais cette foutue machine à la décharge, en accompagnant ce geste d'une gigantesque fête en l'honneur de l'espèce humaine.
  • JLT
    JLT
    Modifié (June 2022)
    Je n'y connais pas grand-chose mais je crois que l'idée est la suivante. La machine dispose de deux fichiers de "poids" (gigantesques, de l'ordre de $10^8$ octets) qui permettent, à partir d'une position du plateau,
    1) D'estimer la probabilité de victoire
    2) De donner la probabilité de jouer tel ou tel coup à l'étape suivante.
    La machine joue contre elle-même, à chaque coup elle explore aléatoirement l'arbre du jeu en utilisant le deuxième fichier de poids et s'aperçoit ainsi que ses estimations initiales sont incorrectes, donc elle corrige petit à petit son fichier de poids.
    Bon ma description est sûrement inexacte mais dans tous les cas c'est une grosse boîte noire, personne ne sait ce qu'il y a vraiment dedans.
  • raoul.S
    Modifié (June 2022)
    Cette vidéo vulgarise assez bien et je pense qu'elle rejoint le message de JLT ci-dessus. On y parle entre autres de MuZero, toujours développé par DeepMind. C'est un algorithme qui apprend tout seul les règles du jeux.
  • Il ne faut pas respirer la compote, ça fait tousser.

    J'affirme péremptoirement que toute affirmation péremptoire est fausse
  • Jean--Louis
    Modifié (June 2022)
    Merci pour vos réponses. Mais moi qui suis vieux jeu, je me demande comment une machine (un programme) peut apprendre les règles du jeu tout seul. Il y a toujours des subtilités qui sont difficiles à mettre en évidence, la prise en passant, les règles pour pouvoir roquer...Alors, je pense que vous allez me dire c'est grâce à la masse de données accumulées... OK. Mais je ne le sens pas bien ce truc.
    Cordialement.
    Jean-Louis.
  • gerard0
    Modifié (June 2022)
    Heu ... elle n'apprend pas les règles du jeu, elle apprend les méthodes pour gagner. C'est assez différent.
    Cordialement.
  • Jean--Louis
    Modifié (June 2022)
    Oui gérard0, mais raoul.S parle de mu0 qui apprend les règles  du jeu. Et puis, pour gagner il faut parfois connaître certaines subtilités des règles, c'est implicite, la machine doit les connaître. pas à notre façon sans doute, mais il faut qu'elle sache par exemple qu'en cas de promotion d'un pion, celui-ci peut se muter en ce qu'on veut....Alors oui, sans doute dans la masse de données on lui aura donné toutes les possibilités. Mais en fait, ce que j'aimerais savoir, c'est "est-ce qu'il y a un programme, non évolutif, et de combien de lignes de programme" derrière tout ça? J'ai appris l'informatique dans les années 70 alors j'en suis resté au Fortran et éventuellement au basic. Mais ce truc d'IA m'intrigue. Et quand même le dernier humain à ma connaissance qui a été battu par la machine c'était Kramnik mais sur le score de 4 à 2. Donc, il avait battu la machine deux fois.
    Cordialement.
    Jean-Louis.
  • AlphaZero connaissait les règles du jeu et a découvert les méthodes pour gagner. MuZero ne connaissait pas les règles du jeu (mais il y a quand même une entité extérieure qui disait à la fin de la partie qui a gagné, et qui empêche de jouer les coups interdits je pense).
  • Wilfrid
    Modifié (June 2022)
    Google est ton ami :
    Etc.
    Je persiste cependant à penser qu'utiliser cette technologie dans des applications qui ne concernent pas la compétition serait une excellente idée, qui malheureusement n'est venue à personne. Si les tournois internationaux d'échec et de Go, entre autres, prennent fin parce qu'on a la certitude qu'il n'existera plus jamais de champion humain du monde, alors c'est une perte énorme pour les générations futures. Je pense personnellement qu'un humain qui a consacré plusieurs décennies à apprendre et peaufiner sa technique, qui a sué sang et eau pour parvenir au championnat du monde, a beaucoup plus de mérite que l'équipe à l'origine des algorithmes d'AlphaGo et autres. C'est pourquoi il est regrettable que de tels individus soient appelés à disparaître.
    EDIT : ou alors, les générations futures s'entraineront encore plus dur pour parvenir à battre la machine.
  • Les voitures n'ont jamais empêché les humains de s'entraîner à la course à pied. Les humains continueront de jouer aux échecs et au go, même s'ils ne surpasseront plus jamais la machine.
  • Merci Wilfrid.
  • Médiat_Suprème
    Modifié (June 2022)
    Pourquoi le plaisir de jouer disparaîtrait ? Si ce plaisir a disparu au profit de la "rage de vaincre", qu'il y ait des machines ou non, c'est triste !
    Personnellement j'ai toujours préféré jouer contre des joueurs plus fort que moi (et perdre), car c'est la meilleure (seule ?) façon de s'améliorer.
    Il ne faut pas respirer la compote, ça fait tousser.

    J'affirme péremptoirement que toute affirmation péremptoire est fausse
  • gerard0
    Modifié (June 2022)
    Il faut être raisonnable, on ne peut pas apprendre seul les règles d'un jeu inconnu (*). A la base des "IA" actuelles, il y a toujours quelqu'un qui donne une masse de données et décide ce qu'il faut en faire. Par exemple, pour une application de reconnaissance d'image qui doit déceler les panneaux de signalisation, il y a dans les données de base le nom des panneaux, ou ils sont donnés par les "formateurs". Généralement, même, ce ne sont pas leurs noms, mais des couples (nom image). Ça marche assez bien, mais on a montré qu'il suffit de modifier 1% des pixels pour que se produisent des erreurs grossières. Alors qu'un humain ne se trompe pas.
    Dans ce cas, pas "d'intelligence", juste une adaptation à une grande base de données. Si un nouveau panneau apparaît, il faut tout recommencer !
    En reconnaissance faciale, même problème, le choix des visages dans une population donnée rend l'algorithme inopérant pour les "étrangers".
    Cordialement.
    (*) Ce serait amusant qu'une IA découvre les règles des échecs en étudiant une partie de belote.
  • gerard0
    Modifié (June 2022)
    Donc leur logiciel définit les règles en utilisant les parties jouées. Comment détermine-t-il les "coups" interdits, vu qu'ils ne sont pas joués ? Par exemple, aux échecs, la règles des 40 coups sur des parties réelles alors qu'on a toujours gain ou accord sur la nulle avant.
    En fait, il y a bien préparation des données en vue de faire apparaître les règles, ou apprentissage ultérieur de "coups" interdits.
    Et comme les préparateurs ne savent pas ce qui se passe dans la mémoire de l'ordi, on cherche encore où est l'intelligence. "Intelligence artificielle" est un slogan publicitaire; Très à la mode vers 1960, revenu depuis 20 ans.
    Cordialement.
    NB : Je ne suis pas ignare sur le sujet, ça fait 50 ans que je suis l'actualité.
  • Ma remarque suivante n'est pas technique, mais il me semble qu'en considérant un coup interdit comme un coup perdant, apprendre les règles ou la stratégie gagnante ne sont pas deux activités fondamentalement différentes.
    Il ne faut pas respirer la compote, ça fait tousser.

    J'affirme péremptoirement que toute affirmation péremptoire est fausse
  • En gros, une fois que MuZero a joué un coup, il y a une entité extérieure qui avertit MuZero si le coup est illégal, ou si la partie est terminée et gagnée/perdue/nulle. Mais il n'y a pas d'apprentissage explicite.
  • gerard0
    Modifié (June 2022)
    Et comment sait-on que le logiciel connaît les règles ? Ne connaitrait-il pas seulement les "coups utiles" ? Ce qui est très différent. Et encore ... "connaît"-il ?
    NB. Des tas de conducteurs ne connaissent pas vraiment le code de la route, ce qui ne les empêche pas de bien conduire.
  • MuZero finit par cesser de tenter de jouer des coups illégaux, comme un conducteur qui ne saurait pas réciter le code de la route mais qui ne commettrait jamais d'infractions.
  • raoul.S
    Modifié (June 2022)
    Wilfrid a dit :
    Je persiste cependant à penser qu'utiliser cette technologie dans des applications qui ne concernent pas la compétition serait une excellente idée, qui malheureusement n'est venue à personne.
    N'est venue à personne ? Voici un extrait trouvé sur le site donné en lien par JLT :  

    La capacité de MuZero à la fois à apprendre un modèle de son environnement et à l'utiliser pour planifier avec succès démontre une avancée significative dans l'apprentissage par renforcement et la recherche d'algorithmes à usage général. Son prédécesseur, AlphaZero, a déjà été appliqué à une série de problèmes complexes en chimie, en physique quantique et au-delà. Les idées qui sous-tendent les puissants algorithmes d'apprentissage et de planification de MuZero pourraient ouvrir la voie à la résolution de nouveaux problèmes en robotique, dans les systèmes industriels et dans d'autres environnements complexes du monde réel où les "règles du jeu" ne sont pas connues.

    Sans parler de l'algorithme AlphaFold qui a permis d'énormes progrès (beaucoup plus rapide que la technologie précédente) concernant le problème du repliement des protéines en biologie. 
  • zeitnot
    Modifié (June 2022)
    gerard0 a dit :
     aux échecs, la règles des 40 coups
    C'est 50 coups. :smile:
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Merci, Zeitnot.
  • gerard0, je crois que 40 coups c'est le nombre de coups avec un certain temps pour les jouer, et à la fin on rajoute du temps, un truc comme ça.
  • lourrran
    Modifié (June 2022)
    Rajouter la clause : 'le programme devine lui-même les règles', ça me paraît bien tordu. Mais c'est presque secondaire.
    Dans les 2 cas, le programme a une série de positions en réserve, et pour toutes ces positions, on lui dit : ici, un champion a joué tel mouvement, et il a finalement gagné/perdu/fait match nul.
    A partir d'une position donnée, le programme regarde les situations qui sont un peu similaires, il les visualise dans un espace à n dimensions, il recherche un hyperplan qui va séparer les position gagnantes et les positions perdantes, et ensuite, il recherche un mouvement qui va nous emmener dans l'hyperplan des positions gagnantes.

    Dans un programme 'classique', la fonction d'évaluation est fournie par le programmeur. C'est lui qui donne la formule pour dire que telle position est meilleure que telle autre. Si la profondeur de calcul permet d'aller jusqu'au mat, c'est une fonction d'évaluation particulièrement simple. En AI, la fonction d'évaluation n'est pas fournie, elle est déterminée à la volée.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • raoul.S,

    Tu n'as pas compris le sens de ma phrase. Mais bon, l'erreur est simiesque (si tu as réussi 3 fois de suite le test de Kyoto à 9 chiffres, c'est que tu es un chimpanzé). En fait, c'est sans doute moi qui me suis mal exprimé. Je voulais dire qu'exclure la technologie mise en œuvre dans AlphaGo (par exemple) de la compétition avec des humains, aurait été une décision d'une grande sagesse. Le choix qu'a fait le champion du monde de Go en 2019 de renoncer à sa carrière après sa défaite contre une machine, aurait dû nous alerter. On pourrait aussi créer deux catégories de tournois : ceux qui voient s'affronter des machines, et ceux réservés exclusivement aux humains.

    Le battage médiatique dont on nous assomme à propos de la supériorité des machines, ne peut que fournir des munitions aux détraqués du transhumanisme de Davos, comme Klaus Schwab et son éminence grise Yuval Noah Harari, ou encore George Soros et Bill Gates. Le cas le plus hors norme reste celui de Yuval Noah Harari, un Israélien auteur de "Homo Deus", livre dans lequel il annonce la nouvelle religion que sera le Dataisme : l'univers est constitué de flux de données, et les règles mathématiques s'appliquent aux algorithmes biochimiques et électroniques. Par conséquent, le Dataisme supprime toutes les barrières entre les animaux, les hommes et les machines. Dans un futur plus ou moins rapproché, l'humanité ne sera plus à la merci de la sélection naturelle mais pourra diriger sa propre évolution grâce au génie génétique et à d'autres interventions technologiques. Les deux derniers mots doivent être compris dans le sens d'une hybridation de l'homme et de la machine, par exemple l'implantation de notre smartphone dans notre corps puisqu'il sera dirigé par l'esprit de son hôte et n'aura plus besoin de son encombrant écran tactile. Nous deviendrons alors de parfaits esclaves dirigés à distance via la 5G+, et privés de toute liberté individuelle. Le passeport numérique en cours d'élaboration par les non moins détraqués fonctionnaires de l'UE, est une indication que notre avenir prend la direction prônée par Harari.

    Et sur quoi tout ceci repose-t-il ? Sur l'amalgame qu'on fait entre le "savoir-faire programmé" (en lieu et place d'IA) et l'intelligence. Chacun devrait pourtant savoir que l'ordinateur le plus sophistiqué est à peu près dix mille fois plus con qu'une poule, ce qui n'est pas peu dire. Mais non, étant donné que l'ordinateur fait des choses complexes avec la rapidité de l'éclair, comme élaborer une stratégie gagnante au jeu de Go, on en déduit que le transhumanisme est l'avenir de l'humanité parce que l'espace de nous-même occupé par la machine sera beaucoup plus performant que l'espace d'origine, ce qui sera considéré comme un formidable gain. Si je m'élève contre le fait d'opposer un homme à une machine dans une compétition c'est parce que la victoire quasi-inévitable de la machine renforcera l'acceptation par les masses de la greffe d'un composant électronique (ce qui a déjà commencé avec les puces RFID) au prétexte qu'elles deviendront des hommes et des femmes XXL.

    Le CNRS s'est fendu d'un article très intéressant intitulé : "Transhumanisme : de l'illusion à l'imposture".

  • raoul.S
    Modifié (June 2022)
    Wilfrid a dit :

    raoul.S,

    Tu n'as pas compris le sens de ma phrase. Mais bon, l'erreur est simiesque (si tu as réussi 3 fois de suite le test de Kyoto à 9 chiffres, c'est que tu es un chimpanzé). 

    Je ne suis pas un chimpanzé car mon temps moyen au test a été de 17 secondes, les chimpanzés sont plus rapides... :mrgreen:

    Je ne crois pas que la supériorité des machines aux échecs par exemple a sonné le glas de ce "sport". D'ailleurs j'ai cru lire que les champions se basent sur les techniques "découvertes" par les machines pour étoffer leurs stratégies. Les connaisseurs pourront confirmer ou infirmer.

    Pour le reste je te rejoins et il faut effectivement faire attention aux dérives de ce genre de progrès, comme le transhumanisme.
  • Organiser un match 'exhibition' entre l'homme et la machine, c'est indispensable.
    Si un joueur de go est vexé parce qu'un programme joue mieux que lui, quelle conclusion en tirer ? Que ce joueur est extrêmement brillant au jeu de go, mais totalement idiot en dehors de ce domaine ? Par exemple.

    Le reste de ton message me semble un catalogue des thèses les plus folles : ces thèses farfelues te font peur, tu les combats. Bien.
    Tu dis que ces thèses reflètent les souhaits de tel ou tel groupe de pensée, et là, je te réponds qu'il ne faut pas croire tous les délires qu'on lit ici ou là.
    J'ai déjà eu l'occasion de te dire ce que je pensais de ta capacité à analyser tel ou tel problème, je constate que j'étais visionnaire.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Jean--Louis
    Modifié (June 2022)
    Bonjour, en fait c'est surtout au jeu de go, je crois,  que l'humain a profité des avancées provoquées par l'IA, et utilise maintenant des techniques développées par les machines Ceci dit, je ne crois pas (de la même façon que le 100 m existe toujours aux J.O.) que les joutes entre humains disparaitront. Par contre il faudra faire très attention aux techniques possibles de tricherie. Et ça c'est un autre problème.
    Cordialement.
    Jean-Louis.
  • JLT
    JLT
    Modifié (June 2022)
    Wilfrid a dit :
    Le choix qu'a fait le champion du monde de Go en 2019 de renoncer à sa carrière après sa défaite contre une machine, aurait dû nous alerter. On pourrait aussi créer deux catégories de tournois : ceux qui voient s'affronter des machines, et ceux réservés exclusivement aux humains.
    Lee Sedol avait déjà envisagé sa retraite bien avant, en 2013 (voir sur Wikipedia). Il y a de multiples raisons :
     * il n'était plus compétitif contre les tout meilleurs joueurs mondiaux
     * sa femme et sa fille vivaient en Amérique et lui en Corée, et il souhaitait les rejoindre.

    Il se serait probablement retiré, même sans sa défaite contre AlphaGo.
  • Wilfrid
    Modifié (June 2022)

    Je ne sais pas d'où tu tiens tes informations, mais sur la page Wikipédia de Lee Sedol tu trouves la phrase suivante : "Le 19 novembre 2019, Lee Sedol décide de prendre sa retraite. Cette décision est en partie motivée par sa défaite contre le programme Alphago. Il déclare à ce sujet : « Je ne suis plus au sommet, même si je deviens le numéro un. Il y a une entité qui ne peut plus être vaincue »". C'était probablement une part importante de sa décision, parce que le fait d'aller retrouver sa femme aux États-Unis ne l'empêchait nullement de poursuivre sa carrière là-bas.

    Ceci rejoint ce dont je parlais plus haut, à savoir que faire s'affronter les machines de ce type à des joueurs de haut niveau revient à faire s'affronter une équipe masculine à une équipe féminine lors d'une compétition sportive, avec les résultats prévisibles que ça entraine. Si ce genre de situation se produisait, les sportives du monde entier crieraient au scandale.

  • Comment savoir si un programme joue mieux que le meilleur joueur du monde ? 
    On propose un match au meilleur joueur du monde.
    Celui-ci, certain de gagner accepte le défi. Il accepte aussi le chèque qui va avec. Personne ne l'a obligé.
    Il perd.
    Et il arrête de jouer au go.

    C'est un non-événement. Passer plus de 3 minutes sur ça, c'est ridicule. Faut vraiment être tordu/manipulé/manipulateur pour en déduire que c'était une mauvaise chose pour l'humanité que d'organiser ce match.


    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Jean--Louis
    Modifié (June 2022)
    De la même façon que j'aime regarder par exemple les épreuves des jeux olympiques, n'est-il pas possible d'admirer les joutes entre programmes d'échecs ou de go? Et ce n'est pas parce que un coureur de 100m va moins vite qu'une auto que les coureurs de 100 m ont disparu.
    Je le répète, pour moi, le seul problème des moteurs de recherche d'échecs comme stockfish c'est la possibilité de triche lors de tournois entre humains.  Mais ceci est valable aussi sans doute pour tout examen ou concours. Vous, professeurs, devez sans doute avoir à vous méfier de ça.
    Cordialement.
    Jean-Louis.
  • @Lourran,

    Tu oublies que nous vivons dans la société du spectacle, et que de plus nous nous enorgueillissons de concevoir des machines beaucoup plus "intelligentes" que nous ; le résultat est qu'il faut l'annoncer au monde entier, il faut rameuter les médias internationaux pour couvrir le "non-évènement" de la preuve que les machines nous surpassent, même dans les domaines les plus difficiles. L'autre preuve qu'il fallait apporter au monde est que les ingénieurs de chez Google sont les plus forts.

    On aurait pourtant déjà dû le savoir, puisqu'en 2019 le laboratoire de recherche de Google a annoncé que son ordinateur quantique avait pour la première fois résolu un problème que les meilleurs supercalculateurs du monde étaient incapables de résoudre, coiffant au poteau Intel, IBM et Microsoft. Mais l'informatique quantique n'intéressant que peu de monde, c'était bel et bien un non-évènement et les médias ne l'ont pas couvert.

    Quant à Lee Sedol, s'il a accepté de participer à ce spectacle c'était probablement pour la gloriole, parce qu'il devait être persuadé de battre la machine. S'il avait pensé une seule seconde au risque qu'il faisait courir à sa réputation (l'homme battu par une machine), il se serait certainement abstenu. Il est vrai qu'on a encore un peu de mal avec l'idée que les machines sont susceptibles de nous foutre une bonne branlée. C'est sans doute dû au fait que leurs développeurs n'ont toujours pas réussi à nous en convaincre.

    Jean-Louis a écrit :
    ce n'est pas parce que un coureur de 100m va moins vite qu'une auto que les coureurs de 100 m ont disparu.

    Certes, mais un coureur du 100 m ne peut pas être battu par un ordinateur, pas plus que le pilote de la voiture.

  • Que d'émotions alors que les joueurs d'échecs se sont pris la même chose dans les années 90 et ont surmonté leur traumatisme.
    D'autre part le débat sur l'IA est bouffé par des préoccupations d'ordre purement réthorique ("ce n'est pas ça la vraie intelligence"), les questions importantes n'ayant rien à voir (en gros ce qui compte est: qu'est-ce que ces machines peuvent faire et qu'est-ce qu'elles ne peuvent pas faire).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Le non-événement, c'est que Lee Sedol ait décidé de ne plus jouer.

    Plus clairement, je répondais à ta phrase ci-dessous : 
    Le choix qu'a fait le champion du monde de Go en 2019 de renoncer à sa carrière après sa défaite contre une machine, aurait dû nous alerter.
    Tu considères que la décision de Lee Sedol est un événement, pas moi.



    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Cela me fait le même effet que lorsque je vois des joueurs ou des équipes quitter le lieu d'une compétition dès qu'ils sont éliminés, comme si la suite des matchs ne les intéressait pas, comme s'ils n'aimaient pas leur sport, je trouve cela extrêmement regrettable (et je pourrais être plus incisif).
    Il ne faut pas respirer la compote, ça fait tousser.

    J'affirme péremptoirement que toute affirmation péremptoire est fausse
  • Je répète que Lee Sedol envisageait de se retirer depuis longtemps, en 2013 plus précisément : https://www.usgo.org/news/2013/02/in-shocker-lee-sedol-announces-retirement-plan-to-leave-korea/

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