Non mais Dom ça va pas ? Ce que tu racontes est complètement déplacé. Je veux bien croire que les carafes soient chargées à midi mais je n'ai fait que demander une précision sur une époque que je ne connais pas, rien d'autre.
Quand je vois le graphique de Vassilia avec la date de la masterisation mise en exergue, j'en viens à me demander si cette masterisation n'avait pas également pour but de piéger des étudiants dans un diplôme finalement moins ouvert sur le marché qu'une licence de maths fonda et qu'une fois l'investissement fait ils aillent moins facilement voir ailleurs si l'herbe est plus verte.
The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
Soc, j'y vois autre chose. Il y avait un constat très alarmant sur le véritable niveau des personnes qui se présentaient au concours. Durant toute leur scolarité, ils avaient eu un enseignement en maths très réduit (réduction des horaires d'enseignement des maths tant au collège qu'au lycée), et je pense que cette année de masterisation a plutôt été mise là en se disant "ils auront une année de plus pour se former" ...
La mastérisation c'était pour harmoniser au niveau Européen. La mise en place a été chaotique avec de nombreuses réformes successives, et l'une des craintes principales des étudiants était de retarder leur arrivée sur le marché du travail d'un an. Cependant il y a 10 ans, une bonne partie des lauréats du CAPES étaient titulaires d'une licence de mathématiques fondamentales. De nos jours, vu la baisse d'exigence du concours, de nombreux lauréats du CAPES sont, soit titulaires d'un autre diplôme que la licence de mathématiques, soit titulaires d'une licence de mathématiques mais dans un parcours "enseignement" moins exigeant que le parcours standard.
Foys, Ford, pour les salaires, a fait exactement l'inverse avec succès. Après il ne faut oublier que c'est des trucs comme la loi de Gabor ou similaires qui guident l'automatisation et l'augmentation de la productivité, pas les salaires. D'autre part, dans de nombreuses professions, l'automatisation étant impossible, heureusement qu'il y a un salaire minimum ...
Dans l'enseignement, si le spectre du retrait du professeur est périodiquement annoncé (de la "cybernétique" des années 60 à l'IA d'aujourd’hui en passant par la "machine à apprendre" des soudoués passent le bac), je ne crois pas que ce soit le principal problème.
Il ne s'agit pas de la même chose. Dans ton exemple, l'employeur a proposé des salaires plus élevés de son plein gré, car il en avait la possibilité. Dans le cas du salaire minimum, l'employeur n'a pas le droit d'employer (sous peine de représailles étatiques) une personne sans débourser moins de X. Donc si l'employé ne peut produire qu'un gain strictement inférieur à X au bénéfice de l'employeur, ce dernier emploie la personne en question à perte. Donc il ne l'emploie pas, sauf au black (NB: en France la part de travail dissimulé est non négligeable).
[Inutile de reproduire le message précédent. AD]
Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
@nicolas.patrois En même temps, selon wiki, cet économiste "parle et écrit sur les vertus du libre marché, les inconvénients des systèmes socialistes et l'intervention du gouvernement"
L'économie, selon par qui elle est pratiquée, s'interprète différemment, tout comme l'histoire. La figure du maréchal Pétain se verra différemment en fonction de qui en parle.
Franchement Foys je ne suis pas convaincu. Par principe les salaires des employés sont toujours trop élevés, c'est un dogme. Mais là, pour le métier d'enseignant, il est certain que l’aspect pécuniaire est important pour les attirer, si tu as quelque chose à développer c'est le moment Je crois personnellement qu'il y a, grosso modo, deux catégories de candidats : ceux qui ont vraiment la vocation pour enseigner, et ceux qui n'ont pas été pris dans les masters qui assurent un revenu décent. Il me semble que la faiblesse des salaires d'entrée dans la profession est un problème, du moins en maths et probablement en physique.
En même temps, selon wiki, cet économiste "parle et écrit sur les vertus du libre marché, les inconvénients des systèmes socialistes et l'intervention du gouvernement"
Sans blague, j’avais deviné.
Cela dit, il y a des interventions de gouvernements qu’il ne renierait pas.
Le libre marché, ça n’existe pas, ça n’a jamais existé (sans ça, pas de profits).
L'économie, selon par qui elle est pratiquée, s'interprète différemment, tout comme l'histoire. La figure du maréchal Pétain se verra différemment en fonction de qui en parle.
Sauf qu’il n’y a aucun lien entre emploi et salaire minimum.
Le salaire minimum découle d’un rapport de force, rien d’autre, tout comme la politique économique des banques centrales, qui elle-même donne les taux d’intérêts, donc la prise de risque des entreprises et donc l’emploi.
Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about. -- Schnoebelen, Philippe
J'ai passé le capes et l'agrégation en 93. Je n'ai pas le souvenir qu'il y avait un tel nombre de postes non pourvus au capes cette année-là. À moins que dans ces data, il soit tenu compte des défections des agrégés.
L'éducation nationale peinera à recruter et même lorsqu'elle a des profs avec plus de 20 ans d'ancienneté,elle les traite comme des bons à rien avec ce rendez vous PPCR dont je n'ai tu toujours pas compris à quoi ça sert si ce n'est nous rabaisser plus bas que terre en cochant des petites cases comme à la bataille navale! Même à mes élèves,je n'oserais pas infliger une méthode d'évaluation aussi humiliante et injuste.
Finalement, c'est la masterisation qui a entraîné une chute du nombre de candidats. Précédemment, il fallait valider sa licence et passer le CAPES l'année suivante, par exemple en parallèle de la maîtrise.
On pouvait essayer de rentrer directement dans l'enseignement avec une licence. Aujourd'hui la durée des études s'allonge pour devenir certifié, et le coût augmente : il n'y a plus de prise en charge financière en M2, alors que l'an dernier les élèves en fin de M1 MEEF pouvaient passer le concours. Et après avoir fait fait des études si couteuses, et si longues, le secteur privé propose maintenant beaucoup d'emplois type big data.
J'ai une étudiante en M1 qui enseignait en classe seconde comme contractuelle, pour avoir des revenus d'appoint. Les rectorats pourraient encourager les élèves en M1 de maths ( pas MEEF) à être contractuels. Cela remplirait les postes manquants, mais cela contredirait aussi la décision de passer au niveau M2 les concours d'enseignement.
@xax Il y a des étudiants qui ont vraiment la vocation. Je pense à une collègue à l'Inspe qui a fait une école d'ingénieur, un master 2, ensuite a fait un M2 MEEF, avant de devenir certifiée. Elle a même travaillé comme consultante. Et elle a quand même voulu enseigner. Maintenant, elle est dans une ville notoirement connue pour être déshéritée, je me demande si elle est toujours contente de son choix. Il y a aussi des étudiants qui bifurquent. J'ai une autre camarade à l'Inspe qui a fait des études de biologie, elle ne trouvait pas de poste, finalement elle a fait contractuelle, et maintenant certifiée.
La masterisation fait baisser le nombre de candidats l'année de changement, et marginalement l'année suivante. C'est un effet purement mécanique. Qui sont les candidats susceptibles de passer le concours l'année du changement ? Ceux qui sont en Master ? bof, ils ont déjà passé (et réussi) le concours l'année précédente. Ceux qui sont en L3 ? non, ils n'ont pas le droit. Ceux qui passent le concours sont ceux qui ont raté le concours l'année précédente... 2 fois moins qu'en année normale. Et sur la durée, il peut y avoir un 2ème effet, faible : quitte à faire de longues études, autant aller vers un job mieux payé.
Le trou en 2011/2012 est très majoritairement dû à l'effet 'mécanique'. Et dès 2014, on a retrouvé un niveau similaire aux années précédentes. Et même plus élevé avec la session exceptionnelle.
Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
Cette harmonisation européenne, cet ajout de deux ans, a-t-on le droit de dire que c’est idiot ? Si je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez, quel est l’argumentaire implacable ?
Est-ce harmoniser pour harmoniser ou bien existe-t-il quelque chose à laquelle je ne pense pas ?
Plusieurs pistes: * Je n'ai pas suivi les modalités de stage qui changeaient tous les ans, mais en gros il y avait là dedans de la main d'oeuvre bon marché.
* Des enseignants avec un diplôme et sans poste ça crée un vivier plus grand pour trouver des vacataires sous-payés. * Une formation plus longue et moins ouverte sur le marché du travail enferme un peu les étudiants qui ont plus de chance de venir boucher les trous.
Si quelqu'un a des stats sur ce que deviennent les diplômés M2 sans poste, cela peut être instructif.
La qualité de la formation n'a jamais été un objectif. J'en veux pour preuve que lorsque les iufm ont été transformés en inspe, c'était l'occasion parfaite pour repenser sérieusement la formation. Quelle a été alors la feuille de route donnée aux universités? Aucune. Quelle a été le retour d'expérience demandé par la suite? Aucun.
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Fun fact sur l'harmonisation européenne, en Finlande par exemple puisque c'est supposé être un modèle à atteindre, la sélection ne se fait pas à la sortie mais à l'entrée : licence pour les futurs profs du secondaire et bac pour les futurs profs du primaire. Ensuite les années supplémentaires de licence et/ou master servent à la formation, ce n'est pas tout à fait la même chose.
J'avais tenté et réussi le CAPES après ma licence à l'époque des IUFM. Je n'ai pas été très enthousiaste par leur formation non plus. Cela ne me servait pas à grand chose en classe de 4ème (sans expérience et sans autorité naturelle, mes élèves se sont transformés en gremlins rapidement et pas vraiment de soutien des collègues et de la hiérarchie). J'ai arrêté mon année de stage par choix personnel au bout du premier trimestre mais j'ai pu retourner à la fac pour valider mon M1 la même année donc je n'ai pas perdu de temps par rapport à ma scolarité ce qui rejoint ce que dit Soc sur le fait qu'au moins, on pouvait partir en constatant que ce n'est pas pour nous au vu du contexte. J'aime vraiment enseigner de la manière dont je le fais maintenant mais ce n'est pas du tout comparable, je suis en post-bac très sélectif.
In mémoriam de tous les professeurs assassinés dans l'exercice de leurs fonctions en 2023, n'oublions jamais les noms de Agnes-Lassalle et Dominique-Bernard qui n'ont pas donné lieu aux mêmes réactions sur ce forum (et merci à GaBuZoMeu)
Merci Vassilia pour ce lien, et c'est appréciable que de telles données soient publiées. J'avoue cependant avoir du mal à en tirer des conclusions sur le devenir de ces diplômés.
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Bonjour, petite mise à jour pour les graphiques du CAPES externe de maths En 2022 il y avait donc 1035 postes comme indiqué pour au final 817 admissibles et 557 admis En 2023 il y a 1040 postes et 1169 admissibles Soyons optimistes, c'est mieux que l'an dernier.
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Pour contextualiser un peu, oui les rémunérations des enseignants sont scandaleuses mais contrairement à ce qui est sous-entendu elles ne sont pas inférieures à celles des autres salariés. 70% des moins de 30 ans sont à plus ou moins 30% le SMIC : les enseignants ne sont pas les seuls lésées, c’est tout le monde qui est devenu pauvres. La France est devenu un pays de clochards. Avec les prix du foncier suisse. Et paradoxalement les enseignants sont les premiers à défendre tous les pires systèmes qui appauvrissent l’ensemble de la société comme la retraite par répartition, le monopole de l’EN, ils sont contre toute idée de libéralisation du secteur de l’enseignement etc...
J’ai une tante, elle a été éditrice. C’est une sale connasse de boomeuse, la pire engeance possible. Elle me racontait qu’elle était payée l’équivalent de 3000 euros et qu’à la retraite, elle touche maintenant 3500 euros. Exactement comme les enseignants en fait : les vieux actuels se sont très bien payés et les jeunes actuels doivent vivre avec un salaire divisé par trois et un prix de l’immo dix fois plus cher. Les gens qui bossent dans l’édition aujourd’hui sont payés au SMIC sans aucune possibilité d’évolution.
"Soyons optimistes, c'est mieux que l'an dernier " je le suis moins : un ratio de 1,124 alors que :
- la durée d'inscription au concours avait été allongée à grand renfort de publicité,
- il y avait pas mal de M1 qui ont du attendre le M2 pour concourir suite à la dernière réforme ...
Si le ratio des admis est le même que l'an dernier, on aura de l'ordre de 800 admis tout au plus avec un "réservoir" de candidats plus important cette année. Les contractuels et les heures sup ont encore de beaux jours ... On verra l'an prochain ...
Compléments :
2eme concours (interne) :
207 admis pour 207 postes (sur dossier apparemment ...)
3eme concours :
144 admissibles pour 174 postes (ce concours qui faisait presque le plein avant avec les ingés désireux de changer de métier n'attire plus)
Donc on aura un déficit compris entre 300 et 400 postes cette années.
À noter l'effondrement durable et inquiétant en lettres, anglais et espagnol, et des concours désormais en mort clinique (lettres classiques, allemand ...)
1169 admissibles contre 817 l'an dernier. Soit des profils 'doués' qui ne se présentaient pas dans le passé se sont présentés cette année, suite à telles ou telles annonces, mais je n'y crois pas beaucoup. Soit le profil des candidats n'a pas changé, mais leur niveau s'est subitement amélioré, mais je n'y crois pas tellement non plus. Soit le niveau demandé est plus bas que l'an dernier, et ça j'y crois un peu plus.
Je n'exclue pas totalement les 2 premières hypothèses, mais j'ai peur que l'élément explicatif le plus fort, ce soit la 3ème hypothèse. Et dans ce cas, cette hausse du nombre d'admissibles serait franchement une mauvaise nouvelle.
Mais je n'ai pas suivi l'actualité, et je ne demande qu'une chose : qu'on me dise que je me trompe.
Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
Mais non, mais non, ne paniquons pas : 2239 inscrits en 2022 et 3004 inscrits en 2023 donc le ratio est comparable
Je suis dans mon mode optimiste, je sais bien que cela reste nettement insuffisant, il faudrait dans les 2000 admissibles pour que le recrutement puisse se faire sereinement, il en manque...
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L'année dernière était impacté par la réforme : décalage d'un an du concours, donc gros trou dans le vivier. Encore heureux que cette année on ai plus d'inscrits (et donc plus d'admissibles). Mais comparé à 2021, ça pique...
Et paradoxalement les enseignants sont les premiers à défendre tous les pires systèmes qui appauvrissent l’ensemble de la société comme la retraite par répartition, le monopole de l’EN, ils sont contre toute idée de libéralisation du secteur de l’enseignement etc...
On a vu ce que donnait la libéralisation dans d’autres domaines (l’eau par exemple) et on ne peut pas dire que ça ait enrichi la société (les actionnaires et le gratin des boîtes de flotte, si).
Quant aux enseignants, si, ils ont été appauvris plus que la moyenne : leur salaire horaire baisse relativement à l’inflation, et depuis 1983, contrairement aux salariés du privé. Certains ont même le culot de dire que le passage d’échelon sert à compenser l’inflation.
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Je n’ai pas vraiment de critiques à formuler contre le système suédois vu qu’il fonctionne avec des chèques éducation que les parents utilisent comme ils veulent, dans les écoles publiques ou privées (financées via ces chèques éducation). Je veux bien croire qu’il y a des disfonctionnements mais on est typiquement dans un cas d’application de la parabole de Matthieu. Oui le système suédois peut présenter des problèmes mais l’école française est la plus merdique du monde, vous avez compris ? C’est un pays où les gamins passent 10h dans les classes tous les jours ouvrés et ne savent pas lire ou écrire après 15 ans à l’école. Ça c’est la réalité, on ne peut pas faire pire. Et pourquoi c’est le pire système du monde ? Parce qu’il est géré par des communistes qui refusent : 1) de laisser un modèle concurrent émerger 2) qui refuse de laisser les établissements choisir leurs profs et leurs élèves 3) parce que les professeurs sont fonctionnaires invirables, donc dans les faits ce n’est pas le personnel enseignant qui se planque mais bien le quart de profs jamais devant un élève (les chargés de mission pédagogique) ou la pléthore “d’administrateurs” 4) parce que les enseignants sont uniquement rémunérés “à l’ancienneté”
Je trouve ça sidérant que lorsqu’on vous propose des systèmes où les établissements décident de leurs élèves, leurs profs, leurs programmes (tant que ça suit certaines guidelines), leurs horaires vous pleurez en disant “Mais c’est le libéralisme”. Et bien oui, c’est justement ce que 100% des parents recherchent, ils ne veulent pas de l’école communiste gangrénée par les trotskystes.
Je sais que dans la réalité parallèle des enseignants c’est l’esstremdrôate qui contrôle l’éducation nationale mais même si c’était le cas, vous auriez tout intérêt à préférer un système décentralisé. “Libéraliser” c’est synonyme de “décentraliser”, ce ne sont pas 10 fonctionnaires corrompus parisiens qui vont décider de ce que doivent faire un million de professeurs et dix millions d’élèves. Enfin selon moi, mais évoquer la possibilité que peut être 10 fonctionnaires corrompus ne soient pas légitimes pour tout contrôler fait bondir les professeurs qui y voient déjà un “retour du nazisme”.
J'ai déjà lu beaucoup de choses intéressantes, mais tu m'apprends qu'il y avait encore des communistes, travaillant main dans la main avec des trotskystes, et à l'EN qui plus est
Oui Matricule_63, ce trou dans le vivier dû à la masterisation, c'est ce que je voulais dire en me connectant ce matin. Un trou en terme de quantité de candidats essentiellement, mais probablement aussi un trou en terme de qualité (les candidats de 2022 sont en grande partie ceux qui ont échoué en 2021). Oublions donc cette année 2022, totalement atypique, et comparons ce qui est comparable. En comparant avec les années antérieures, grosse baisse du nombre d'admissibles. Si on est optimiste, on se dit que peut-être, les jurys ont été plus exigeants. Si on est réaliste, on se dit que ce n'est pas ça du tout, mais c'est la baisse générale du niveau des collégiens et lycéens, constatée depuis des années, qui se voit de plus en plus dans cette épreuve.
Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
Oui la masterisation est un problème, mais ce qui bloque les recrutements ce n’est pas la mastérisation : c’est l’assignation. C’est le fait que le système soit centralisé et que passer votre concours côté Grenoble vous envoie dans un établissement d’Ile-de-France ou du Nord alors que vous voulez rester près de votre famille. C’est ça le problème. Hors de l’IDF enseignant est un métier sympa.
On peut aussi de nous même respecter les consignes de la modération à savoir rester dans le sujet pour leur éviter d'avoir à faire du nettoyage et/ou de fermer un fil chaque fois que la tâche devient trop chronophage.
[Ce message fait référence à deux messages que je viens d'effacer. Je réitère ma demande de rester dans le sujet du fil, sinon on devra effectivement le fermer. --JLT]
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Je ne sais pas si la masterisation est un problème ; l'année de passage entre un fonctionnement et l'autre est forcément foireuse, mais c'est vraiment un détail.
Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
La mastérisation fait que l'année de M2 est beaucoup moins bien rémunérée que dans le système précédent, ce qui peut être un obstacle pour pas mal d'étudiants.
Je pense que l'explication est plus "la baisse générale...." mais une autre question qui suit est : le niveau moyen est-il toujours suffisant pour enseigner en collège/lycée ? Je dirais que oui.
@Dom : "L'inpecteur la bavure" ? Quand Coluche n'a plus le choix car admis grâce aux états de service de son père...
Pour contextualiser un peu, oui les rémunérations des enseignants sont scandaleuses mais contrairement à ce qui est sous-entendu elles ne sont pas inférieures à celles des autres salariés. 70% des moins de 30 ans sont à plus ou moins 30% le SMIC : les enseignants ne sont pas les seuls lésées, c’est tout le monde qui est devenu pauvres.
Une petite illustration de la remarque de Positif : voici la nouvelle grille de salaires de la catégorie C (C1) où on observe que le tassement par le bas des salaires est la règle. Un agent de catégorie C passera désormais du premier échelon au huitième au SMIC soit 12 ans d'ancienneté et en 15 ans il ne gagnera que 10 euros brut ! Ce tassement s'observe même aujourd'hui dans les premiers échelons de la catégorie B. Au rythme où cela va dans 10 ou 15 ans tous les agents (A, B et bien entendu C) ou presque seront au SMIC!
Oui pour le coup d'accord avec Positif, l'attitude de M. le ministre sur les revalorisations (les récentes ne rattrapent même pas l'inflation) n'a pas envoyé le bon signal. Sachant que les promesses ont été faites avant l'inscription au concours (1), on voit que personne n'y a cru (on peut penser aussi que ça peut être un élément secondaire pour la plupart des candidats).
Si vous ne savez pas quoi faire, vous pouvez lire le rapport de la cours des comptes sur le recrutement et la formation des professeurs de février 2023 (170 pages quand même) https://www.ccomptes.fr/system/files/2023-01/20230201-devenir-enseignant-recrutement-formation-initiale-enseignants.pdf Comme je suis sympa, je vous fait un résumé des recommandations suite aux difficultés de recrutement : - Ouvrir davantage de postes et de sections aux troisièmes concours afin de diversifier les viviers de recrutement au profit des publics en reconversion professionnelle - Dans les académies en difficulté et les disciplines en tension, permettre au recteur de recruter des enseignants sur des contrats de moyen terme sur le fondement de leur diplôme (master, en particulier MEEF) et sur entretien, en les accompagnant par une formation adaptée, avec engagement des candidats à rester en poste pour la durée de leur contrat - Pour compenser le manque d’attractivité de certains établissements des académies de Créteil et Versailles, permettre aux recteurs de mettre en œuvre de façon ciblée des mesures et moyens financiers spécifiques Ce rapport ne traite pas du niveau de rémunération des enseignants, mais cela reste un point central dans la perte d'attractivité du métier et fera l'objet d'une prochaine étude a tout de même reconnu Pierre Moscovici C'est y pas beau une administration efficace !
In mémoriam de tous les professeurs assassinés dans l'exercice de leurs fonctions en 2023, n'oublions jamais les noms de Agnes-Lassalle et Dominique-Bernard qui n'ont pas donné lieu aux mêmes réactions sur ce forum (et merci à GaBuZoMeu)
Il y a un autre aspect dont nous avions parlé (je crois que c'est JLT qui l'avait évoqué) : l'augmentation des départs à la retraite dans les prochaines années.
Aujourd'hui on a dans les recrutements 3 cas de figure :
- les concours en comas dépassé (allemand, lettres classiques, certaines disciplines pro. etc.),
- les concours pour lesquels le recrutement est devenu ultra-critique critique avec un ratio admissibles présents / postes de l'ordre de 1 : français, anglais, espagnol, physique-chimie et bien entendu, mathématiques,
- les concours qui conservent une situation satisfaisante (ratio admissibles / postes de l'ordre de 2) : histoire-géo, SVT ...
À l'avenir si rien n'est fait et avec de grosses vagues de départs à la retraite, comment cela va-t-il évoluer en général et pour les maths en particulier ?
Ce que je lis (JLT, la condition financière initiale difficile, SeismiMine, la formation initiale catastrophique) n'incite pas à l'optimisme non plus.
Toutes ces choses sont quand même connus du ministère et de M. le ministre, je m'interroge sur ce qui se passe pour cet élément majeur pour le futur du pays qu'est l'éducation.
Réponses
Je n’alimenterai pas davantage.
exact JLT !
-- Schnoebelen, Philippe
D'autre part, dans de nombreuses professions, l'automatisation étant impossible, heureusement qu'il y a un salaire minimum ...
Dans l'enseignement, si le spectre du retrait du professeur est périodiquement annoncé (de la "cybernétique" des années 60 à l'IA d'aujourd’hui en passant par la "machine à apprendre" des soudoués passent le bac), je ne crois pas que ce soit le principal problème.
En même temps, selon wiki, cet économiste "parle et écrit sur les vertus du libre marché, les inconvénients des systèmes socialistes et l'intervention du gouvernement"
L'économie, selon par qui elle est pratiquée, s'interprète différemment, tout comme l'histoire. La figure du maréchal Pétain se verra différemment en fonction de qui en parle.
Je crois personnellement qu'il y a, grosso modo, deux catégories de candidats : ceux qui ont vraiment la vocation pour enseigner, et ceux qui n'ont pas été pris dans les masters qui assurent un revenu décent. Il me semble que la faiblesse des salaires d'entrée dans la profession est un problème, du moins en maths et probablement en physique.
-- Schnoebelen, Philippe
Même à mes élèves,je n'oserais pas infliger une méthode d'évaluation aussi humiliante et injuste.
On pouvait essayer de rentrer directement dans l'enseignement avec une licence.
Aujourd'hui la durée des études s'allonge pour devenir certifié, et le coût augmente : il n'y a plus de prise en charge financière en M2, alors que l'an dernier les élèves en fin de M1 MEEF pouvaient passer le concours.
Et après avoir fait fait des études si couteuses, et si longues, le secteur privé propose maintenant beaucoup d'emplois type big data.
J'ai une étudiante en M1 qui enseignait en classe seconde comme contractuelle, pour avoir des revenus d'appoint. Les rectorats pourraient encourager les élèves en M1 de maths ( pas MEEF) à être contractuels. Cela remplirait les postes manquants, mais cela contredirait aussi la décision de passer au niveau M2 les concours d'enseignement.
Maintenant, elle est dans une ville notoirement connue pour être déshéritée, je me demande si elle est toujours contente de son choix.
Il y a aussi des étudiants qui bifurquent. J'ai une autre camarade à l'Inspe qui a fait des études de biologie, elle ne trouvait pas de poste, finalement elle a fait contractuelle, et maintenant certifiée.
Qui sont les candidats susceptibles de passer le concours l'année du changement ? Ceux qui sont en Master ? bof, ils ont déjà passé (et réussi) le concours l'année précédente. Ceux qui sont en L3 ? non, ils n'ont pas le droit.
Ceux qui passent le concours sont ceux qui ont raté le concours l'année précédente... 2 fois moins qu'en année normale.
Et sur la durée, il peut y avoir un 2ème effet, faible : quitte à faire de longues études, autant aller vers un job mieux payé.
Le trou en 2011/2012 est très majoritairement dû à l'effet 'mécanique'.
Et dès 2014, on a retrouvé un niveau similaire aux années précédentes. Et même plus élevé avec la session exceptionnelle.
Si je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez, quel est l’argumentaire implacable ?
* Je n'ai pas suivi les modalités de stage qui changeaient tous les ans, mais en gros il y avait là dedans de la main d'oeuvre bon marché.
* Une formation plus longue et moins ouverte sur le marché du travail enferme un peu les étudiants qui ont plus de chance de venir boucher les trous.
En 2022 il y avait donc 1035 postes comme indiqué pour au final 817 admissibles et 557 admis
En 2023 il y a 1040 postes et 1169 admissibles
Soyons optimistes, c'est mieux que l'an dernier.
Soit des profils 'doués' qui ne se présentaient pas dans le passé se sont présentés cette année, suite à telles ou telles annonces, mais je n'y crois pas beaucoup.
Soit le profil des candidats n'a pas changé, mais leur niveau s'est subitement amélioré, mais je n'y crois pas tellement non plus.
Soit le niveau demandé est plus bas que l'an dernier, et ça j'y crois un peu plus.
Je n'exclue pas totalement les 2 premières hypothèses, mais j'ai peur que l'élément explicatif le plus fort, ce soit la 3ème hypothèse. Et dans ce cas, cette hausse du nombre d'admissibles serait franchement une mauvaise nouvelle.
Mais je n'ai pas suivi l'actualité, et je ne demande qu'une chose : qu'on me dise que je me trompe.
Mais comparé à 2021, ça pique...
-- Schnoebelen, Philippe
Je sais que dans la réalité parallèle des enseignants c’est l’esstremdrôate qui contrôle l’éducation nationale mais même si c’était le cas, vous auriez tout intérêt à préférer un système décentralisé. “Libéraliser” c’est synonyme de “décentraliser”, ce ne sont pas 10 fonctionnaires corrompus parisiens qui vont décider de ce que doivent faire un million de professeurs et dix millions d’élèves. Enfin selon moi, mais évoquer la possibilité que peut être 10 fonctionnaires corrompus ne soient pas légitimes pour tout contrôler fait bondir les professeurs qui y voient déjà un “retour du nazisme”.
Oublions donc cette année 2022, totalement atypique, et comparons ce qui est comparable.
En comparant avec les années antérieures, grosse baisse du nombre d'admissibles. Si on est optimiste, on se dit que peut-être, les jurys ont été plus exigeants. Si on est réaliste, on se dit que ce n'est pas ça du tout, mais c'est la baisse générale du niveau des collégiens et lycéens, constatée depuis des années, qui se voit de plus en plus dans cette épreuve.
(ça me rappelle des vieux films où le premier choisit son affectation parmi toutes, puis le second, etc. jusqu’au dernier qui n’a plus le choix)
https://www.ccomptes.fr/system/files/2023-01/20230201-devenir-enseignant-recrutement-formation-initiale-enseignants.pdf
Comme je suis sympa, je vous fait un résumé des recommandations suite aux difficultés de recrutement :
- Ouvrir davantage de postes et de sections aux troisièmes concours afin de diversifier les viviers de recrutement au profit des publics en reconversion professionnelle
- Dans les académies en difficulté et les disciplines en tension, permettre au recteur de recruter des enseignants sur des contrats de moyen terme sur le fondement de leur diplôme (master, en particulier MEEF) et sur entretien, en les accompagnant par une formation adaptée, avec engagement des candidats à rester en poste pour la durée de leur contrat
- Pour compenser le manque d’attractivité de certains établissements des académies de Créteil et Versailles, permettre aux recteurs de mettre en œuvre de façon ciblée des mesures et moyens financiers spécifiques
Ce rapport ne traite pas du niveau de rémunération des enseignants, mais cela reste un point central dans la perte d'attractivité du métier et fera l'objet d'une prochaine étude a tout de même reconnu Pierre Moscovici
C'est y pas beau une administration efficace !
Quelle fierté !
Et quelle surprise.