Capes de maths : la débâcle
Voici un texte d'un prof de CPGE à HIV :
https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/capes-de-maths-niveau-qcm-de-college-les-raisons-du-sinistre
Mon souhait : que ce texte emporte l'adhésion du plus grand nombre d'entre nous, surtout tous ceux qui sont du métier.
https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/capes-de-maths-niveau-qcm-de-college-les-raisons-du-sinistre
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Réponses
J’évite en général de la ramener sur les problèmes de niveau mathématique ! Mais j’avoue que j’ai été consterné par le CAPES ! Surtout le QCM parce que le deuxième sujet (le non-didactique) sur les fonctions convexes avait l’air plus consistant. Comment évaluer correctement le niveau de quelqu’un qui a répondu « non« à la question « 1/3 est-il un nombre entier ? »
Comme l’article, je caricature.
Si ça continue comme ça, on va avoir des profs chargés de transmettre une discipline qu’ils ne comprennent pas sauf si ils se perfectionnent en auto-didactes.
La mise en perspective du délabrement de l'enseignement des mathématiques dans le cadre du renoncement politique à un pays industrialisé, via la doxa politiste (ainsi que commercialiste certainement) est très juste.
En cherchant d'autres articles de Jean-Yves Chevalier, j'ai vu qu'il en avait écrit sur le "numérique", facteur important de sabordage des apprentissages. Malheureusement ils sont introuvables en entier et leur achat unitaire n'est plus possible :
https://www.cairn.info/revue-medium-2011-2-page-16.htm
https://www.cairn.info/revue-medium-2015-3-page-226.htm
En 1980, un enseignant débutant était payé 2,3 fois le SMIC, cela ferait aujourd'hui 3000 euros nets.
C'était super d'être enseignant en 1980 !
Aujourd'hui avec le salaire d'un enseignant débutant, il faut "le jeune professeur doit parfois déménager, trouver et payer un logement, se retrouver dans des établissements réputés difficile".
Je me rappelle qu'un jour j'avais acheté un meuble sur le bon coin, je suis allé l'acheter à quelqu'un, et en fait c'était une enseignante contractuelle en italien, elle vivait dans un chambre de bonne au dernier étage d'un appartement, avec douche sur le palier.
"Recrutement : l’État peine à attirer les foules" (le Canard 25-2-2022) commence ainsi le bilan par les chiffres du Capes de maths.
Je n’aime pas bien la structure de l’article mais on trouve tout de même des informations.
- « salaire passé d’un indice 2,3 à 1,2 par rapport au SMIC » (cela concerne toutes les matières mais en maths c’est clivant car il existe d’autres débouchés ce qui n’est pas le cas en histoire par exemple…)
- « la conjoncture exceptionnelle en 2022 avec le changement M1/M2 »
J’en comprends que c’est la crise du recrutement qui conduit à la baisse du niveau pour recruter.
-- Schnoebelen, Philippe
-- Schnoebelen, Philippe
À titre de comparaison, un certifié stagiaire gagne 1451€ net par mois et 1674€ au bout de 10 ans pour 18h de service hebdomadaire.
C'est 1674€ pour l'agrégé stagiaire et 2153€ au bout de 10 ans pour 15h par semaine.
Alors, quel effort sur les salaires des enseignants doit-on faire pour attirer plus de candidats et remonter le niveau ?
Un peu quand-même sinon on peut mettre n’importe quoi au niveau des questions. Si on pose au CAPES uniquement des questions niveau collège on ne va pas savoir grand chose sur le niveau des candidats globalement à part qu’ils ont au minimum le niveau collège.
@nicolas.patrois Le problème de recrutement en maths date d'avant 2010. Le problème n'était pas alors le manque de candidats, mais leur niveau. Il fallait déjà régulièrement baisser la barre d'admission pour remplir les postes.
@JLT merci pour les données. Aurais-tu également les postes qui étaient prévus chaque année, pour pouvoir comparer à ceux qui ont été réellement pourvus, et des données antérieures à 2000?
Le salaire minimum s'est appelé SMIG, puis SMIC. Le changement de nom est intervenu en 1970.
Avant, on avait un SMIG, qui ne concernait personne ou presque (peut-être les stagiaires et/ou les apprentis). Le salaire moyen des ouvriers était 3 ou 4 fois plus élevé que le SMIG.
Puis on a considéré que le salaire minimum serait un outil pour pousser la croissance.
En 1980, le salaire moyen des ouvriers était encore très nettement au dessus du SMIC. Et idem pour les professions intermédiaires.
En gros, tout le monde touchait au moins 2 fois le SMIC, y compris les profs débutants, les ouvriers débutants etc etc.
Une comparaison salaire d'un prof débutant / Salaire médian serait beaucoup plus pertinente. Mais beaucoup moins spectaculaire.
Par ailleurs, l'idée qu'il faudrait réduire les différences de salaires, réduire les inégalités, donner les mêmes salaires à tous, c'est une idée qui est assez répandue dans certains milieux, et chez les profs en particulier. On ne peut pas demander une chose, et en même temps dénoncer les effets délétères de cette chose qu'on a demandée.
Certains économistes parlent d'inégalités nécessaires, parce que créatrices de richesses. On en a l'illustration ici.
L'autre point qui est rappelé dans cette tribune, et que tout le monde occulte, c'est que la France ressort en avant dernière place au TIMMS-2019 pour les élèves de 4ème, mais aussi (ou surtout) pour les élèves de CM1.
On est mauvais en fin de CM1, et par suite, on est mauvais partout. Peut-être qu'on a en plus du problème du primaire un problème au collège, c'est probable, mais ce n'est pas certain.
Faisons en sorte qu'en fin de CM1, on soit les meilleurs, et forcément, ça va bien améliorer nos résultats en fin de collège ou fin de lycée.
N'oublions pas qu'on dépense en moyenne beaucoup plus que nos voisins pour chaque lycéen, mais beaucoup moins pour chaque élève du primaire.
J'entendais récemment Luc Ferry dire que le collège faisait le job, mais que c'est la matière première (les élèves) qui étaient de mauvaise qualité ... ou quelque chose comme ça. J'étais assez choqué en l'entendant, mais il y a une part de vérité là-dedans.
Est-ce qu'un Grand Ancien pourrait nous éclairer sur cette période ?
Plus les années ont tourné, plus j'ai eu à plusieurs reprises des stagiaires qui ne tenaient pas du tout la route en maths et qui pour certains ont quand même été validés, car la politique de l'époque était : "on ne peut pas les recaler tous"...
J'espère que ta remarque de 13h40 ne m'est pas destinée, car mon propos ne contient rien de tel.
C'est parfois le problème des messages qui s'intercalent.