Comment bien rédiger ?

Bonjour
Je cherche des articles, des livres, des blog posts etc. (en français ou en anglais) sur le sujet d'écriture en mathématiques.
Les sujets qui m'intéresse c'est : comment écrire pour bien enseigner, comment être pédagogique dans ses écritures, comment structurer ses documents, quelles sont les pièges à éviter etc. ?
Autrement dit, ce n'est pas des conseils du genre "comment écrire pour se faire publier" que je cherche.
Merci d'avance.

Réponses

  • Il y a le fameux texte de Michèle Audin : https://irma.math.unistra.fr/~maudin/howto.pdf
  • Et une fameuse conférence de Jean-Pierre Serre en anglais, intitulée How to write mathematics badly:
  • Il y a un texte écrit par Paul Halmos, un autre par des gens à Louvain la neuve et un texte écrit par un prof de taupe.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • En gros, tu prends le modèle parfait de copie d'agreg sur le fil d'à-côté et tu fais le contraire. Itou avec l'absolue continuité et autres affreux barbarismes. Tu peux aussi lire les bons et grands auteurs (en général, ça va ensemble), ça saute aux yeux.

  • Le « fameux texte » de Michèle Audin me paraît sans grand intérêt, comme plusieurs productions de cette « auteuzze », avec sa ridicule fixette rituelle sur « le sexe des personnages ». Sa citation de « Quel petit vélo ? » est hors-sujet : cet écrit est juste une histoire drôle, ce qui n'est pas sans intérêt car il est toujours bon de rigoler, mais il ne sert à rien ici. On ne peut toutefois dénier à M. Audin l'honnêteté de citer ce qu'elle a pillé, les écrits d'Halmos, Dieudonné et autres. Alors, autant aller voir directement ceux-ci, qui sont de véritables maîtres, eux. Ils sont en anglais, mais on peut se débrouiller.

    En novembre 1967, Roger Godement a rédigé un texte dactylographié de 30 pages « Sur la rédaction et la dactylographie des textes de T. P. » à l'usage de ses assistants. Outre quelques spécifications techniques aujourd'hui sans objet, il comporte des préconisations utiles pour n'importe quel texte mathématique. Malheureusement, il ne semble pas que ce texte ait été publié autrement.

    Plus près de nous (2005) il y a un texte de François Guénard, qui concerne les sujets d'examen mais comporte lui aussi des indications utiles pour toute rédaction mathématique : https://www.imo.universite-paris-saclay.fr/~guenard/General/Vade mecum du poseur de sujet.pdf.

    J'ai aussi trouvé ceci en anglais : https://www.ams.org/journals/bull/1943-49-03/S0002-9904-1943-07884-6/S0002-9904-1943-07884-6.pdf

    On pourra en trouver d'autres.

    Bonne soirée.
    Fr. Ch.
  • A quel niveau se situe cet enseignement? Est-ce à propos de la rédaction de cours, de polys de cours, d'ouvrages?
    The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
  • Disons c'est "comme" des ouvrages. Je pars de l'hypothèse que les polycopiés de cours ne sont qu'un support et le vrai apprentissage se passe en classe. Ce n'est pas le contexte dans lequel je cherche des conseils. Je vise plutôt un lecteur qui va s'appuyer uniquement sur ce que j'écris, pas de cours en classe.
  • Je dis souvent à mes élèves : "bien rédiger en mathématiques c'est donner le bon argument au bon endroit".
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Chaurien a écrit:
    Le « fameux texte » de Michèle Audin me paraît sans grand intérêt, comme plusieurs productions de cette « auteuzze », avec sa ridicule fixette

    Ton avis sur son texte m’importe bien plus que ton avis sur elle.
    C’est vraiment pénible, ces dénigrements systématiques dès qu’un auteur est éloigné de ton bord politique.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • En français, on ne peut que conseiller tous les écrits mathématiques de Jean-Pierre Serre.
  • Regarder comment les écrits de Bourbaki sont rédigés. Il y a aussi ceux de Jean Dieudonné ou Jean-Pierre Serre (déjà cité).
    Sinon, de façon générale, tout ce qui n'est pas démontré dans un texte en amont est supposé.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Est-ce qu'une rédaction est indépendante du public censé être visé par cette rédaction?
  • Fin de partie a écrit:
    Est-ce qu'une rédaction est indépendante du public censé être visé par cette rédaction?
    On ne sait pas toujours à qui on s'adresse. D'ailleurs l'une des principales difficultés de la vulgarisation mathématique est qu'au fond un texte mathématique est très souvent (suivant les connaissances du lecteur) soit trop trivial ou peu informatif, soit presque incompréhensible.
    Au pire mettre une indication des prérequis que le lecteur est censé posséder en en tête.
    En recherche on ne le fait pas, de toute façon il est complètement assumé qu'on s'adresse uniquement aux spécialistes du domaine.

    On pratique une discipline à prérequis et il faut l'accepter.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonjour,

    Ma réaction après 42 ans d'enseignement des mathématiques en lycée, de la seconde à la terminale (scientifique, économique et sociale, littéraire, technologique).

    Je mesure toute la valeur des différentes interventions.
    Celles-ci me semblent très pertinentes, mais elles proposent un idéal....

    Cet idéal est hors d'atteinte en collège et lycée.

    Les dernières années précédant ma retraite (janvier 2021), j'en étais souvent réduit à déchiffrer un sabir n'ayant qu'un lointain rapport avec la langue française (vocabulaire indigent et grammaire inexistante).

    Il m'était par ailleurs impossible de sanctionner cet état de fait, autrement que de manière symbolique, car les copies étaient déjà plombées par un contenu mathématique indigent.

    Et ce constat me semble pertinent concernant la plupart des élèves moyens d'une classe banale d'un lycée standard.

    Il faudrait mettre en œuvre des changements radicaux depuis le CP pour que la situation est une chance de s'améliorer.

    Courage, jeunes collègues.

    Cordialement.

    PG
  • Les polycopiés d'Antoine Ducros.
  • topopot a écrit:
    Les polycopiés d'Antoine Ducros.

    Ils sont bien assaisonnés ? :-D
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Je l'ai eu en cours, il se décarcassait !! Blague à part, il avait cette faculté d'être absolument limpide dans ses explications. On comprenait tout, c'était formidable.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • FdP a écrit:
    Est-ce qu'une rédaction est indépendante du public censé être visé par cette rédaction?
    Surtout pas, mais peut-être que la question était rhétorique ?

    Par exemple si je feuillette le livre arithmétique de Serre je le trouve très obscure, abscon, ce n'est visiblement pas l'avis de Gai requin. C'est tout simplement que le livre de Serre est adressé à des personnes ayant des souvenirs de leurs cours d'algèbre de licence plus frais que les miens :-D

    S'il y a bien un conseil à retenir des textes d'Audin et Halmos je dirais que c'est celui là : pour qui écrivez vous ?

    Chaurien : Je pense qu'il faut voir le texte de Michèle Audin comme une traduction presque littérale du texte d'Halmos. Indépendamment de ce qu'on pense du style de cette auteuriceuse il a au moins l'intérêt de faire connaître le texte à des non anglophones, des vrais.

    Personnellement j'ai beaucoup, beaucoup aimé le livre d'Halmos sur la théorie des ensembles. C'était l'un des livres de math que j'ai pris le plus de plaisir à lire, dans un style impeccable. C'est sans surprise que je suis d'accord avec à peu près tous les conseils de son texte, sauf peut-être pour l'écriture en spirale, mais c'est possiblement dû à ma fainéantise 8-)
  • Je pense que la rédaction est complétement dépendante du public auquel on s'adresse.

    Pour ce qui est du post-bac, j'attendais d'un cours qu'il m'explique le pourquoi autant que le comment, c'est à dire que l'on comprenne ce qui pousse à introduire telle notion, ce qu'elle apporte et comment on peut l'utiliser. Pour une démonstration, j'attendais davantage la structure que le détail. Si la structure était suffisamment claire, alors le détail était à mon sens une perte de temps. En revanche d'un ouvrage j'attendais plutôt le complément à ce cours, à savoir toutes les démonstrations détaillées et un certain nombre d'exemples/exercices pour aider à mettre en oeuvre/assimiler ces notions.

    Du coup si tu veux faire un ouvrage qui soit un cours à part entière, je pense qu'il faut les deux, à savoir les démonstrations détaillées, mais aussi ce que j'appelle "la graisse", à savoir tout ce qui va aider à comprendre pourquoi on s'intéresse à cela, et comment on va articuler la pensée autour de ces notions. Mélanger habilement les deux sans rendre l'ouvrage indigeste n'est pas simple. Une solution peut être de mettre toutes les démonstrations en fin de chapitre pour rendre la première lecture plus fluide, et de laisser dans le corps uniquement les idées des démonstrations. Cela permet aussi quand on retourne vers l'ouvrage de se remettre rapidement la structure en tête, sans avoir besoin de retourner dans le détail des démonstrations.

    Si tu t'adresses à des élèves du secondaire, c'est plus compliqué car il faut partir du principe qu'ils ne savent rien, et donc l'ouvrage s'épaissit très vite. Mais de toute façon ils n'ouvriront pas de livre...
    The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
  • Bonjour.

    À toute fin utile, dans le but d'accroître le sujet.

    La dernière note en fin d'article renvoie à des écritures non dépréciatives.

    À bientôt.

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