Postdoc ou ATER ou autre

Bonjour à tous,
J'ai eu un parcours un peu spécial, j'enseigne dans un lycée, je suis agrégé et je vais soutenir une thèse en maths ( 4 articles publiés) cette année et j'ai 41 ans. Je sais que mes chances de devenir MCF sont nulles. Je ne veux pas arrêter la recherche, qu'est ce que je peux faire comme truc? existe-il un poste autre que MCF qui peut réunir recherche un enseignement? puis-je envisager un postdoc ou ATER, puis-je être accepté à cet âge ?
merci de votre aide

Réponses

  • ATER est très mal payé, pour un postdoc en général il y un salaire plus élevé ( appellé souvent une bourse) et il peut être dans un autre pays que le tien et s'expatrier à 41 ans n'est pas chose aisée surtout quand on n'est pas célibataire. De plus un postdoc à l'étranger peut compliquer le calcul des points retraite (j'ai dans mon entourage un ancien expatrié dans sa jeunesse en Ecosse et qui a dû batailler deux ans pour faire reconnaître ses trimestres écossais). Si tu as de bonnes conditions de travail dans ton lycée alors il vaut peut-être mieux y rester après ta thèse et continuer de participer à ce site.
    Les mathématiques ne sont pas vraies, elles sont commodes.
    Henri Poincaré
  • Bonjour.

    Si tes recherches intéressent un labo de maths, ils essaieront de te trouver un poste PRAG. Si c'est possible.

    Cordialement.
  • Merci Alainlyon.
    Merci gerard0: et en étant PRAG on peut faire de la recherche?
  • Bien sûr! Si tu n'as pas de famille et que tu ne dors pas la nuit...
    The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
  • On a beaucoup d'heures et de charges administratives, mais l'équipe peut répartir la charge. L'intérêt est d'être à proximité de l'équipe.
  • Version synthétique: un poste de maitre de conf c'est moitié enseignement, moitié recherche. Un poste de PRAG, c'est le double d'enseignement du MCF, sans la recherche. Déjà que concrètement les MCF ont du mal à caser la moitié de leur emploi du temps en recherche, alors en ayant le double en enseignement, je te laisse faire le calcul. Evidemment c'est également moins bien payé, mais c'est normal c'était le but!

    Une lecture rapide et instructive
    The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
  • Je rejoins Soc. Un poste de prag n'est pas prévu pour faire de la recherche. La charge d'enseignement est deux fois plus lourde que pour un mcf. Certes, j'en connais qui ont réussi à faire de la recherche pendant pendant un à deux ans parce qu'ils avaient eu le poste à leur sortie de thèse et baignaient dans la recherche, et aussi parce qu'on ne leur avait pas encore donné beaucoup de responsabilités puisqu'ils venaient d'arriver, mais sur le long terme ça n'a pas duré...

    Si vraiment tu veux faire de la recherche sur le long terme, je crains qu'il faille t'expatrier. Ailleurs qu'en France, l'âge n'est pas ou, en tout cas, est moins un obstacle.
  • Il faudrait clarifier ce que tu appelles "faire de la recherche".
    Si on en a l'envie, il me semble tout à fait possible de faire de la recherche assez amusante tout en étant enseignant dans le secondaire. Plusieurs labos de recherche permettent d'accéder à un statut de "chercheur associé" qui donne quelques facilités, l'accès à des revues. Bien sûr, il est difficile dans ces conditions de révolutionner la recherche, mais on peut donner quelques contributions pas plus mauvaises que ce que font des (enseignants-)chercheurs attitrés.
  • Merci soc et omega pour vos clarifications.
    Aléa: ce que tu me dis m'intéresse, en fait je ne me vois pas révolutionner la recherche, mais être un chercheur lambda qui publie un article par an, qui fait des présentations de temps en temps, grosso modo le statut du prof associé me convient. peut-on l'être toujours ou juste pendant une durée limitée?
  • En fait, personne n'est membre à vie d'un laboratoire.
    De manière régulière, les laboratoires sont expertisés, et alors la composition du laboratoire peut être changée par le fait d'une décision politique.
  • Le statut des profs et des mcf me semble quand même beaucoup stable que celui des chercheurs associés. Les cas que je connais de mcf qui ont été "virés" d'un labo sont rares et pathologiques (au sens où vraiment la personne posait problème). Tandis qu'il me semble que les chercheurs associés dépendent seulement du bon vouloir du directeur de labo. Et que celui-ci peut leur dire du jour au lendemain sans avoir à se justifier auprès de qui que se soit qu'ils ne seront désormais plus associés au labo.

    alea, tu connais ça bien que mieux moi, et corrige-moi si je dis une bêtise.
  • Ce n'est plus le cas maintenant, mais il y a quelques années, les maths du CNRS (je ne sais plus si ça s'appelait déjà l'INSMI) ont incité les labos à sortir les non-publiants.
  • En fait, j'ai tendance à penser que si tes conditions de travail sont agréables là où tu es, mieux vaut rester dans ton établissement, et continuer la recherche "pour le plaisir". L'important est d'avoir des contacts dans les thématiques qui t'intéressent.

    L'étranger est sans doute une piste à explorer.

    Il y a une prime au jeunisme sur les concours de MCF. On peut le regretter, mais en même temps je le comprends, il y a tellement de très bons dossiers qui restent sur le carreau.

    J'ai discuté avec plusieurs PRAG. Ce qu'il en sortait, c'est que hors recherche (qui ne fait pas partie des attributions), ils travaillent en moyenne 25% de plus dans le supérieur que dans le secondaire, avec des fortes disparités selon que tu sois dans une UFR mandarinale ou non, selon le manque de personnels. Après tu n'as pas les mêmes étudiants, et le programme est sans doute plus intéressant.

    Après, comme le dit omega, continuer la recherche en étant PRAG est compliqué. Ce n'est sans doute pas impossible (même des profs de prépa y arrivent), cependant si l'objectif est de devenir MCF un jour, ça va être compliqué. J'ai connu un PRAG recruté vers l'âge de 45 ans, après 20 ans de collège ZEP/REP, il s'est mis à publier beaucoup, il a même très rapidement soutenu une HDR. Son recrutement comme MCF a été très compliqué malgré un dossier impressionnant dans un domaine réputé vraiment difficile.
  • Petite remarque sur la dernière phrase de Soc : les PRAG ne sont pas vraiment moins payés que les MCF comme on pourra s'en convaincre en allant voir leurs grilles ici et . Les échelons finaux sont identiques (jusque dans la hors classe et la classe exceptionnelle) et bien que l'échelon de départ des PRAG soit un poil plus bas que celui des MCF leur progression est plus rapide au début. Le MCF bénéficie d'une prime d'enseignement et recherche (2350€) là où le PRAG bénéficie d'une prime d'enseignement supérieur (1546€). Les heures complémentaires sont payées pareil pour tout le monde si je ne dis pas de bêtises. Les rémunérations sont donc très semblables.

    Ceci dit le statut de PRAG est un statut un peu bâtard souvent oublié par les textes de loi ou l'administration et avec, selon moi, un certain nombre de problèmes (qui sont exactement les mêmes pour les maîtres de conférence et professeurs) :
    -Les heures complémentaires sont moins bien payées que les heures de base. D'ailleurs elles sont moins bien payées que le smic horaire si l'on en croit wikipédia.
    -Le service de 384h équivalent TD ne prend pas en compte le niveau des classes là où il est pris en compte pour les autres agrégés. Les heures en terminale, BTS et prépa (sup ou spé) comptent plus que des heures en seconde. Pour un PRAG que les cours soient faits en L1 ou M2 ne change rien au décompte des heures.
    -Le service d'enseignement ne prend pas en compte le nombre d'étudiants. Qu'il y ait 20 ou 150 copies à corriger à chaque contrôle ne change rien au décompte des heures, de ce point de vue là les professeur en CPGE sont bien mieux lotis. Les enseignants du secondaire ayant des classes de plus de 35 élèves bénéficient aussi d'une (petite) indemnisation.
    -La charge des tâches administratives est toujours plus grande pour le personnel enseignant des universités. Sur ce dernier point j'avoue ma méconnaissance des tâches administratives qui incombent aux enseignants du secondaire, peut-être que les PRAG ne sont pas si mal lotis, comparativement parlant du moins.

    Au final un agrégé en collège gagnera facilement plus et pour potentiellement moins de travail qu'un PRAG à l'université. Évidemment ces deux métiers sont difficilement comparables bien que le concours de recrutement soit le même.
  • Merci pour les précisions/rectifications.

    Je précise mon propos: l'état se désintéresse de la recherche publique mais il a besoin que les cours d'université soient assurés, d'où ces postes de PRAG qui pour le même salaire assurent le double d'enseignement. Et encore une fois, la recherche représente très rarement la moitié de l'emploi du temps effectif d'un MCF, donc doubler la charge d'enseignement et y ajouter souvent encore plus de charges administratives, cela correspond souvent à un emploi du temps global plus lourd qu celui d'un MCF.

    J'avoue que je pensais qu'il y avait en plus une différence salariale plus marquée (il faut tout de même 5 ans de plus au PRAG pour accéder à l'échelon 11).
    The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
  • Ah oui, je n'avais pas remarqué la différence de 5 ans pour atteindre l'échelon max, ce n'est pas négligeable non plus !

    Le but de mon message était un peu d'aller dans le sens de celui de math2 (Si l'auteur du fil s'en sort bien au lycée le mieux c'est peut-être encore d'y rester) et de donner une idée des avantages et inconvénient d'une situation de PRAG par rapport à une position d'enseignant du secondaire. Enfin, j'avoue que j'ai surtout parlé des inconvénients 8-)

    Pour les avantages on peut noter :
    -Une plus grande proximité avec des chercheurs et enseignants chercheurs.
    -Un bureau, très pratique si on a du mal à travailler chez soi.
    -Des congés d'été plus longs, les "petites vacances" sont généralement plus courtes cependant. Le nombre de semaines de cours est plutôt de l'ordre de 25/30 contre 36 au lycée. Les semaines d'examen, qui ne sont pas des semaines de cours, ne sont pas de tout repos cependant.
    -Un programme généralement plus intéressant* et l'enseignement est fait à des adultes. Pour certains ce point n'as presque pas de prix.


    * : Tout dépend du poste... On peut trouver sur galaxie des postes de PRAG math où une bonne partie du service consiste à apprendre la bureautique (word, excel, powerpoints...) à des étudiants de DUT. Un exemple parmi d'autres. La situation peut énormément varier d'un poste à l'autre.
  • Une copine m'a envoyé ce texte écrit par une délégation de PRAG, qui font régulièrement des AG pour se plaindre de leurs conditions de travail dans leur université. Cela est un compte rendu de réunion avec une partie de l'équipe présidentielle.

    Il m'a été dit que la "porteuse" de l'AG est une normalienne Ulm, docteure, en langue ancienne, qui a fait un peu de secondaire avant d'être recrutée PRAG ; elle serait très active en recherche. Cela peut, peut-être, expliquer certains aspects du texte.

    Comme on a tendance à penser que l'herbe est plus verte ailleurs, cela peut donner une idée du malaise ressenti par ces collègues. Je pense que la transfo les PRAG en MCF (en local) est encore moins l'usage en maths que dans des disciplines littéraires, mais je peux bien entendu me tromper.
  • Merci math2 pour ce document, c'est intéressant. Le chiffre des 288h en prépa me parait étrange, l'ORS (obligations réglementaires de service) d'un prof de math en prépa de première année est entre 11h et 9h. Avec 36 semaines de cours cela fait entre et 324 et 396h sur l'année. Pour les enseignants de deuxième année c'est entre 8h et 10h par semaine pour l'ORS mais je ne sais pas combien de semaine de cours sont faites avec les concours.

    J'imagine que ça peut varier pas mal d'un poste à l'autre, sans parler des heures qui sont effectivement faites et qui ne collent pas forcément à l'ORS.
  • Oui, et puis même il m'est arrivé en temps que MCF d'avoir énormément de copies à corriger (j'ai même dépassé les 2000 certaines années), je pense que je dois passer moins de temps sur 200 copies d'examen de fac (où je n'écris presque rien sur une copie d'examen final) que le temps que prennent nos collègues en prépa sur 40 copies, et ce très régulièrement (c'est peut-être moins vrai dans les matières plus littéraires ou SH dont semblent relever les PRAG de la délégation).
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