Profils cognitifs

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Réponses

  • Troisqua:
    Tu as une vision optimiste des choses. Les niches commerciales ont toujours existé et il ne faut pas sous-estimer l'opportunisme du commerce. Tu crois que tu imposes quelque chose au commerce, en réalité c'est le contraire mais le marketing est assez puissant pour te faire croire qu'on t'a écouté.
  • Que la discussion ait dévié par rapport au sujet initial, ce n'est pas un problème. C'est le contraire qui serait un problème.

    Mais quand tu viens dire que le geste isolé d'un individu-consommateur ne suffit pas à inverser la direction prise par telle entreprise, et que tu considères que c'est un argument valable, désolé, mais on tombe d'un coup dans une discussion de gamin de 5 ans, qui crie pour se faire entendre, alors qu'il n'a rien à dire.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Lourrran:
    Je suis désolé que cette vérité t'offusque. En quoi ce n'est pas un argument valable? En quoi parce qu'une seule personne va refuser d'acheter chez Zozone cela va changer quelque chose à leur façon de faire du commerce, de traiter leur salariés? Personnellement je ne vois pas.

    PS:
    Comme déjà indiqué les achats comme les votes sont anonymes. On n'a aucune manière de savoir qu'une personne agit conformément à ce qu'elle défend prétend défendre comme éthique. J'aimerais bien savoir où on achète un téléphone portable éthique quand on compte ses sous à la fin du mois? :-D
  • Nous sommes un peu loin des mathématiques...
  • Chaurien:
    Acheter chez Zozone ne te pose pas de problème à toi tant que la grandeur de la France n'est pas en danger B-)-
  • Tu dis : le geste isolé d'un individu-consommateur ne suffit pas à inverser la direction prise par telle entreprise

    Ok.
    Maintenant, on va nuancer, on va ajouter un adverbe ; il s'agit donc de remplacer xxx par un adverbe :

    xxx le geste isolé d'un individu-consommateur ne suffit pas à inverser la direction prise par telle entreprise.

    Quel adverbe convient le mieux ?
    Je propose Heureusement. Et toi tu proposes quel adverbe ?
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Lourrran: J'ai déjà commenté ce que tu écris. Je ne crois pas à ce type de démarche car personne ne rend de compte sur ses achats: ce qui permet de ne pas être jugé bien qu'on sache fort bien qu'on achète des produits peu éthiques à des gens qui ont peu d'éthique mais puisque on n'a pas besoin de s'en vanter sur les toits les apparences sont sauves.

    PS:
    Les grands commerçants n'ont pas de soucis à se faire: nous sommes la somme de nos égoïsmes.
  • Lourran, quand la discussion dévie par rapport au sujet initial, on considère généralement que c'est un problème et on supprime les messages déviants, voire on ferme le fil. C'est du moins ce que j'ai cru observer.
  • Ce qui assez surprenant c'est que la doxa de l'évaluation par compétences (sous la forme de vignettes multicolores, de "notes" dont la signification est pour le moins aléatoire etc.) est partie dans un mur et cela rend difficile au final, pour les parcours sélectifs en général et les maîtres taupins en particulier, le recrutement des étudiants - c'est la raison d'être de l'Aores dont les interrogations ont suscité ce fil.

    Plutôt que se demander, sur la base de travaux pédagogiques et sociologiques sérieux, comment enseigner au mieux les mathématiques, l'institution a encouragé toutes les modes qui au final se sont cumulées.

    Au final, avec les pratiques que j'observe il est rigoureusement impossible d'apprendre les mathématiques - je parle pour l'école primaire et le collège. Donc l'enseignement se fait exclusivement dans les familles qui peuvent, comme pour l'apprentissage de la lecture. J'ai lu une analyse des cahiers parascolaires, gros succès commerciaux, qui indique qu'il utilisent de plus en plus un style explicite, directe et efficace.

    Aux lycées ceux qui savent que la lancée est déterminante pour le supérieur s'y mettent bien, et quand on bénéficie d'un accompagnement dense (père, mère, fratrie, précepteurs spécialisés, cours particuliers en masse comme cela s'observe à Paris dans les grands établissement), sans surprise, ça marche bien.

    Et puis d'un coup rue d'Ulm ceux qui sont la quintessence d'un système pyramidale très effilé unique au monde disent "ah non là ce n'est pas possible, papa maman la fratrie quelles études avez-vous faites, on va appliquer un malus".

    C'est à se tordre de rire quand on y songe.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Toutes les modes se sont cumulées ? Ca voudrait dire qu'on aurait une liberté pédagogique ?

    Pour le reste, ce n'est pas ce que j'observe autour de moi. A commencer par chez moi, mais bon... l'exception qui confirme la règle certainement...
  • XAX a écrit:
    Au final, avec les pratiques que j'observe il est rigoureusement impossible d'apprendre les mathématiques - je parle pour l'école primaire et le collège. Donc l'enseignement se fait exclusivement dans les familles qui peuvent, comme pour l'apprentissage de la lecture.

    Tous ces messages pour arriver à la conclusion à laquelle tu voulais arriver depuis le début?
    Tu observes où? Tu t'assois au fond d'une vraie salle de cours et tu vois ce qu'un prof' fait? J'en doute fort.
  • On en est au stade où il faut dire en quoi les actes individuels et non concertés de dizaines de milliers d'individus modifiant leur façon de consommer modifient l'état du marché ? Je n'ai jamais écrit qu'un seul individu peut à lui tout seul infléchir le marché, tout comme ce n'est pas un électeur qui décide du sort d'une élection, tout comme ce n'est pas une goutte d'eau qui fait la pluie, tout comme la mesure de Lebesgue d'un point n'impacte pas celle d'un intervalle le contenant..... Bref, je rejoins l'étonnement de Lourran sur l'incongruité de certaines "argumentations", très surprenantes pour des matheux.

    J'ai trouvé des choses intéressantes et une évolution appréciable par rapport à d'habitude dans la discussion, je préfère en rester là.

    PS: @Zeitnot, les politiques ont répondu timidement et bien tardivement après la transformation du marché vers le bio. Les aides aux agriculteurs ne couvrent pas les frais de transformation de la production. Le moteur, c'est l'appât du gain et / ou les convictions bio de certains agriculteurs sentant le vent tourner. Le politique réagit ou accompagne (au mieux) mais a de toutes façons très peu de moyens budgétaires pour financer de telles transformations. Il a déjà fort à faire avec son propre service public.... Il suffit pour le vérifier de regarder les dates des très maigres mesures par Hollande et Macron pour accompagner ce qui a démarré 10 ans plus tôt.
  • Troisqua a écrit:
    On en est au stade où il faut dire en quoi les actes individuels et non concertés de dizaines de milliers d'individus modifiant leur façon de consommer modifient l'état du marché ?

    C'est toi qui a mis ceci sur le tapis. Pour répondre à ta question: trois fois OUI. Je suis curieux de savoir à quoi cela sert-il que des individus isolés, qui ne se sont pas concertés, prétendent avoir modifié leur façon de consommer?

    NB:
    Troisqua a écrit:
    Les gens n'ont pas non plus besoin de s'organiser pour avoir du pouvoir avec leur carte bleue. Par exemple, je n'ai pas attendu une consigne de mon voisin, ni d'un groupe de militants pour boycotter les logiciels propriétaires ni pour boycotter Amazon, Google, Apple, Microsoft, Facebook, et j'en passe.
    C'est une illusion tu n'as aucun pouvoir. Pendant que tout seul tu rames à contre-courant des centaines de millions de gens rament dans le sens du courant. Tu crois que tout seul tu vas infléchir la trajectoire du bateau humanité? :-D
  • Les modes cumulées ? J'ai quelques interrogations sur la pertinence de passer d'un exposé Youtube à l'utilisation de Geogebra puis à un "devoir" sur pronote pour continuer sur les truc du Cned de continuation à la maison Covid oblige puis par du scratch en passant ensuite à des cahiers d'exos pourris et truffés d'erreurs, puis sur des "cours" feuilles à trous.
    Apparemment cette diversité et cette grande richesse des "ressources" exploitées semblent valorisées.

    Je conçois bien que ce n'est pas partout pareil, mais lorsqu'on voit le niveau réel on est en droit de supposer que ces pratiques sont majoritaires.

    Le jour où Geogebra sera interdit au collège tout comme Youtube, les e-conneries et les livres et supports pourris, on en reparlera.

    Ce serait intéressant d'ailleurs qu'un chercheur fasse un recueil des carences pédagogiques et des dégâts cognitifs de ces trucs.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • J'ai mis sur le tapis le fait que chaque individu a plus de pouvoir avec sa carte bleue qu'avec un bulletin de vote. En effet, la somme des choix de consommation de tous ces individus a une action de transformation supérieure à celle des politiques élus tous les 5 ans. Je n'ai pas dit qu'un individu unique modifie à lui seul le marché. Bref, c'est ridicule de devoir justifier une telle évidence.

    Si sur 67 millions de personnes, 66,9 consomment comme d'habitude, et que 0,1 a modifié sa consommation (sans concertation donc de façon individuelle), alors un marché de niche se crée. Ça c'était le début des années 2000 en France avec le bio.

    Le bouche à oreilles, la transformation du climat, le ras le bol de la mal bouffe, la prise de conscience de la nocivité de certains aliments pour la santé, que sais-je encore, et 3 ou 4 ans plus tard c'est 1 million de nouveaux consommateurs, puis 2 puis 10. C'est en gros l'évolution du bio en France ces 20 dernières années. Le marketing a réagi à cette transformation individuelle de certains consommateurs sentant le vent tourner et l'appât du gain, les agriculteurs idem, et enfin les politiques commencent à peine à proposer des accompagnements (insuffisants).

    Aucun parti politique directement élu n'est responsable de cette transformation des habitudes de consommation ayant profondément modifié le marché alimentaire. C'est l'action d'achat individuel multiplié par une part croissante des consommateurs. Bref ce petit pouvoir de carte bleue est bien supérieur au pouvoir conféré par le bulletin de vote et il ne nécessite aucune concertation pour avoir de l'effet. Le mimétisme et/ou la prise de conscience individuelle peuvent, par exemple, largement suffire.
  • Troisqua a écrit:
    En effet, la somme des choix de consommation de tous ces individus a une action de transformation supérieure à celle des politiques élus tous les 5 ans.
    Désolé de te le dire c'est une croyance. Ces gens font des choix* de consommation individuels qui sont non concertés. Si dans un bateau les gens ne rament pas en cadence de façon concertée, le bateau tourne en rond ou n'avance pas.
    Un candidat sérieux qui se présente à une élection présidentielle a un programme de réformes. Tu aimes le programme tu votes pour lui, tu ne l'aimes pas , tu ne votes pas ou tu votes pour quelqu'un d'autre. Les gens se concertent sans s'en rendre compte en votant pour un candidat.

    *: Est-ce vraiment des choix ou ces choix sont-ils en réalité dictés par la publicité, le marketing?

    PS:
    Qu'on se comprenne bien, je ne suis pas hostile à tout ceci mais je crains que cela ait comme seule efficacité de procurer un confort moral à des gens mais que cela ne change strictement rien sur la marche du monde.
  • Lol.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • "Désolé de te le dire c'est une croyance." J'aimerais croire que c'est une croyance...à défaut d'être convaincu par tes arguments.

    Quand 0,1 million des consommateurs consommaient bio, au début des années 2000, chacun de ces consommateurs en marge du mode traditionnel de consommation alimentaire, isolé, n'a pas eu besoin de concerter les autres pour qu'ils "rament" dans le mêmes sens que lui. Surtout qu'à l'époque il n'y avait même pas de réseaux sociaux.

    Et le marché se fichait totalement du bio (les gens payaient d'ailleurs très cher le petit producteur du coin car il n'y avait quasiment aucune offre). Ce n'est donc pas le marché qui a créé cet élan que le marché raillait au début (cf le comportement méprisant des grandes surfaces vis à vis du marché de niche que constituait le bio).

    Pourtant il y a eu 1, puis 2 puis maintenant 10 millions de consommateurs de "bio" au quotidien. Sur ça aussi je pense qu'on est d'accord. Donc la somme de ces actions individuelles non concertées n'a certes pas fait voguer le bateau dans une autre direction (métaphore biaisée laissant croire que le marché n'a qu'une seule direction, ignorant de facto les différents type de consommation qui coexistent toujours).

    Par contre ces actions individuelles non concertées ont profondément modifié l'agriculture française, les rayons des grandes surfaces, offrant encore plus de visibilité (et d'intérêt) à ce qui était considéré comme "de niche" il y a 20 ans. Effet boule de neige, dynamique du marché en terme économique de classe de seconde. Bref, ces achats en carte bleue, individuels, non concertés, ont eu un impact qui a précédé les propositions politiques (les actions sont arrivées encore plus tardivement). Donc ce petit pouvoir que nous avons tous, est plus efficace que le bulletin de vote. Ceux qui le savent encore mieux sont ceux qui vivent de ce petit pouvoir que nous avons et qui n'ont qu'une envie: nous influencer pour se l'accaparer un peu chaque jour. Ça s'appelle la publicité.

    Bref, je ne comprends pas pourquoi j'essaye d'expliquer de telles évidences économiques et encore moins comment il est possible d'avoir à le faire en parlant à un matheux de mon âge vivant comme moi en pleine société de consommation. Je comprends encore moins pourquoi dévier sur la justification de telles évidences et épingler un tel détail dans un raisonnement global duquel il a été sorti et pourrir encore plus le fil.
  • Troisqua:

    Le bio dans mon quartier ce sont deux supermarchés de la grande distribution remplis de produits transformés qui coutent une blinde. Un commerce de niche pour les riches contrôlé par des grands groupes. La révolution en marche qu'on vous dit. :-D
  • Ça y est on a épuisé un argument on va sur un autre....

    Donc ce que tu vois dans ton quartier est représentatif de toute la complexité de la transformation vécue ces 20 dernières années ?

    Ces milliers d'agriculteurs qui ont transformé des dizaines de milliers d'hectares pour se débarrasser des pesticides, ça ne compte pas ? Par effet de bord, il ne t'a pas échappé que, l’engouement pour "le mieux manger" a permis la plus grande disponibilité de produits frais produits localement et faisant vivre des petits producteurs. Mais, ça ne compte pas non plus j'imagine. Des marchés proposant des produits à peu près sains à des tarifs abordables pour un plus grand nombre de personnes, ça ne compte pas non plus ? Bref, le bio n'a rien permis, c'est un marché de niche pour les riches, j'aurais dû dire les "petits bourgeois", ça n'a aucune vertu....

    Qu'on me comprenne bien, je ne défends pas le bio, je m'en fiche un peu, et le bio n'a pas besoin de moi pour être défendu. Je dis que ça a transformé le marché et que ça vient du petit pouvoir qu'on a tous plus ou moins, appelé "carte bleue".

    J'aurais pu remplacer "bio" par Netflix qui a transformé le cinéma (en le tuant petit à petit). J'aurais pu parler des gens qui consomment beaucoup en ligne et ont détruit, par leur choix de consommation, une grande partie du petit commerce local. Bref, on a du pouvoir pour transformer, plus que ne le font les politiques, notre environnement immédiat en faisant des choix de consommation dans un sens ou dans un autre. C'est juste une évidence... C'est pourquoi les commerçants cherchent autant à s'accaparer ce pouvoir à grand renfort de publicité...
  • Troisqua a écrit:
    Bref, le bio n'a rien permis, c'est un marché de niche pour les riches, j'aurais dû dire les "petits bourgeois", ça n'a aucune vertu....
    Oui, c'est un marché de niche pour les riches et c'est la grande distribution qui tire les marrons du feu.
    Ce n'est pas la carte bancaire des gens qui va permettre d'aller plus loin car une fois que les petits bourgeois auront de quoi se ravitailler ce commerce va s'arrêter de croître par manque de solvabilité des autres acheteurs.
  • J'irai dire ça à mes amis smicards qui mangent bio comme nous et qui se ravitaillent chez une amie à nous qui a trimé pendant 5 ans pour transformer un champ pourri au Monsanto, qui vient à peine de toucher des aides de l'état (qui ne remboursent pas un quart de ses investissements).

    Tu devrais y venir nous expliquer tout ça de vive voix, dans le champ, tous ensembles. Ça serait assez sympa. On y cueille ses haricots (aussi fins qu'on veut), ses petits pois, sa rhubarbe, ses carottes, ses belles tomates anciennes qui ont du goût. 9kg de légumes frais sans pesticides pour 18€...

    Mais c'est vrai que ça c'est pour les vilains bourgeois. Contrairement à la grande surface d'à côté qui s'adresse gentiment à la gentille classe prolétaire, pour lui vendre de la belle tomate bien rouge venue au mieux d'Espagne au pire d’Israël bourrée de conservateurs pour tenir 3 semaines avant la vente (le bateau c'est long). On s'en sort pour combien le kilo de tomate classique dans la grande surface du coin au fait entre 2 et 3€ le kilo n'est-ce pas ? Et la proportion de flotte dans cette tomate ? Et le goût ? Ah non, c'est vrai, le goût, c'est pour les bourgeois, le petit peuple n'a évidemment pas ces préoccupations puisqu'il doit manger du riz collant pour avoir des forces et faire la révolution, i.e un tour sur lui-même.

    Je quitte ce fil, c'est désespérant.
  • Troisqua:
    La plupart des gens vivent dans les grands centres urbains et ils n'ont pas accès à un jardin. Ce que tu vois autour de toi n'est pas représentatif du tout. Il y a bien des jardins "ouvriers" dans certaines villes* mais il y en a très peu. Le commun des mortels n'a aucune possibilité de faire pousser des trucs. Il est totalement dépendant pour son alimentation et les prix sont libres en France sur l'alimentation.

    *: c'est un fait peu connu mais sur le domaine du parc du château de Versailles il y a une petite surface de jardins "ouvriers". J'ignore qui sont les gens qui viennent y faire de la culture car à chaque fois que je passe devant il n'y a personne.
  • Dans les grandes villes il y a des coopératives qui fleurissent de partout qui proposent des paniers issus de production généralement situées à quelques km au maximum. Ces paniers sont souvent très abordables (moins chers que la grande surface du coin). Il s'agit de s'informer et clairement, tu ne l'es pas. Beaucoup de gens qui ont peu de moyens, sont mieux informés que toi. Beaucoup de gens qui ont beaucoup de moyens également ...

    Dans les universités et les écoles d'ingé on trouve de plus en plus d'associations d'étudiants qui proposent des paniers issus d'une culture provenant d'un partenariat avec un producteur local ou, de plus en plus souvent, directement dans l'école (c'est le cas dans plusieurs INSA que je connais par exemple).

    C'est dans les grandes villes qu'on trouve le plus d'associations permettant de manger sain pour pas cher. C'est à la campagne que c'est plus difficile. Enfin, les gens que je connais ont suffisamment de terrain pour cultiver, mais c'est chronophage, pas forcément simple (il faut du savoir, du savoir faire et beaucoup de matériel), donc ils vont dans les associations locales chercher leur panier.

    Les consommateurs de ces produits de qualité n'ont pour la plupart pas beaucoup de moyens. Je m'arrête là c'est juste insupportable de mauvaise foi et d'inculture sur le sujet donc épuisant et inutile.

    PS
    Pour s'informer et débuter : http://coops.fr/annuaire/
    En utilisant ta carte bleue ainsi, tu distribueras un peu de ton pouvoir différemment aux vilains agriculteurs bio qui ne vendent qu'aux bourgeois, et en arrêtant de donner à la gentille grande surface qui ne vend qu'au petit peuple, pour son bien. Donc attention, c'est mal.
  • troisqua a écrit:
    Dans les grandes villes il y a des coopératives qui fleurissent de partout qui proposent des paniers issus de production généralement situées à quelques km au maximum

    C'est un système complètement saturé: trop de monde, pas assez de production. Obligation d'acheter un certain volume.
    Il y a souvent des listes d'attente.
    Tu vis à la campagne et tu crois que ce que tu vois autour de toi est transposable partout.
    Quand je me promène dans le 78 au milieu des champs je vois surtout de la production céréalière intensive: blé, colza et un peu de maïs. Il y a quelques producteurs bio qui vendent leur petite production à la bourgeoisie du coin. La haute vallée de Chevreuse c'est un autre monde. Je connais plusieurs grandes fermes qui vendent directement leur production (non bio) mais cela reste cher, très cher (ferme de Villetain(91) à côté de Saclay, et celle de Romainville(78) à côté de Chevreuse qui ont chacune une boutique* où ils ne vendent pas que leur production).

    *: je me suis rappelé qu'il y a aussi une telle boutique à la bergerie nationale de Rambouillet.
    Il y a aussi quelques fermes qui vendent aux particuliers à côté de Vauhallan. C'est une région qui est habitée par des csp+ vu la nature des propriétés qu'on y voit.
  • PS

    Je vis à la ville. J'achète sans jamais faire la queue. Je prends un panier, avant je le regarde pour voir s'il me plaît, parfois j'en demande un autre, un plus petit, ou un plus gros, il y en a toujours plusieurs proposés (sinon on vend moins), je mange de saison, si ça ne me plaît pas je vais chercher dans l'amap à côté de chez moi, parfois, dans une asso encore plus proche de chez moi.

    L'année dernière j'allais souvent ici https://www.globalnpo.org/FR/Saint-Étienne-du-Rouvray/179466316021797/Jardin-Partagé-INSA-Rouen, bref à 1mn à pied de mon bureau, parfois je rends visite à une amie à 5km de chez moi qui a une ferme, dans la proche banlieue de ma grande ville :) Je change régulièrement en fonction des arrivages, des rencontres, du bouche à oreille et de l'évolution des prix.

    Le prix moyen d'un petit panier (une semaine) dans une AMAP c'est 6€. Tu en trouves dans toutes les grandes villes et on n'y fait pas la queue. Exemple par chez moi: https://amapstgervais.wixsite.com/amap-stgervais-rouen

    A la campagne on trouve moins de choses que dans les villes contrairement à ce que tu as affirmé car tu ne connais pas le sujet mais tu souhaites avoir raison, ce qui est ridicule mais tu sembles ne pas t'en rendre compte pour ne pas perdre la face. C'est triste mais c'est toujours un peu comme ça avec toi sur ce forum. Voilà tant pis, tu as le mérite d'être constant, ... si c'est un mérite...
  • Je n'ai pas de voiture, les fermes que j'ai mentionnées plus haut sont à plus de 30km de chez moi et même pas proches d'une station de train*. Je connais assez le sujet pour savoir que ce ne sont pas ces seules initiatives privées qui vont changer profondément les choses si elles sont laissées à des groupes d'individus isolés soumis à la loi du marché.

    *: mais elles ont chacune un beau parking. B-)-
  • Une AMAP c'est au cœur d'une grande ville pas dans une ferme. La plupart des associations de type Amap qui se développent se développent au cœur des grandes villes et villes moyennes, là où se concentre le prolétariat et aussi la bourgeoisie.

    Si je ne compte que les AMAP, il y en a 66 dans les Yvelines réparties sur presque toutes les communes des Yvelines. M'est avis qu'on n'y fait donc pas la queue. Le prix du panier de base y est de 6€, ça devrait intéresser à la fois le prolétaire et le bourgeois pingre.

    https://www.avenir-bio.fr/amap,yvelines,78.html

    Quand on veut avoir raison en dépit de toute raison, on est capable d'affirmer que les AMAP sont à la solde du grand capital et de la bourgeoisie et dans le même temps affirmer que le pouvoir d'achat n'offre aucun pouvoir.
  • troisqua a écrit:
    Le moteur, c'est l'appât du gain et / ou les convictions bio de certains agriculteurs sentant le vent tourner

    Mais alors pourquoi tous les agriculteurs ne passent-ils pas en bio pour faire fortune ? Donc les 90 % d'hectares en conventionnel sont produits par des cons qui ont fait vœu de pauvreté et qui passent à côté d'un pactole fabuleux.

    Et non, ça marche pas comme ça.


    Quand on impose des zones à zéro phyto autour des zones de captage d'eau et qu'on implante des cultures bios pour les protéger, ce sont des décisions politiques. Quand une mairie augmente la part de bio dans la restauration scolaire de l'école pour soutenir le lancement du maraîcher c'est aussi politique. La cantoche (4 fois par jour, avec 150 gamins par exemple) va aider davantage le maraîcher bio que le pékin avec sa carte bancaire à l'AMAP du coin. Quelque soit la couleur politique, certaines collectivités sont volontaristes, sensibles à l'opinion publique et on fait beaucoup pour l'essor du bio. Quand on impose une part minimum de connaissance en bio, de visites d'exploitations agricoles bio, dans le cursus des diplômés des futurs paysans, ce sont aussi des décisions politiques...
    Etc, etc.

    L'unique pouvoir de la carte bancaire du consommateur dans l'essor du bio est tout à fait faux.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • xax : tu ne te rends pas compte de la puissance des logiciels de géométrie. Qu'on utilisait déjà il y a 30 ans. Il y a probablement de l'abus de la part de certains à vouloir faire trop de numérique, mais quand même.
  • Troisqua:
    Je n'habite pas les Yvelines même si je peux y passer du temps. Le prix moyen du panier AMAP dans ma ville n'est sûrement pas de $6$ euros mais plus proche des $15$ euros. Tout du moins c'est la somme que j'avais retenue la dernière fois où j'ai demandé à un ami qui se ravitaille à cette AMAP.
    $66$ AMAP pour un département qui compte environ $1,4$ million d'habitants, la révolution est en marche. B-)
    Zeinot a écrit:
    L'unique pouvoir de la carte bancaire du consommateur dans l'essor du bio est tout à fait faux.

    L'idée que les "petits colibris" vont changer le monde avec leur petite action individuelle est bien ancrée dans ce milieu écolo-bobo.
    J'ai de la sympathie pour ces gens même si je sais que leur projet ne va rien changer fondamentalement.
  • Le maire est un citoyen quasiment comme les autres. Le maire n'a pas initié de mettre du bio dans sa cantine, il a suivi les citoyens, il a suivi les producteurs locaux qui ont décidé de faire du bio ... il a acheté leurs voix en référençant leurs produits dans les cantines.
    Si les producteurs locaux n'ont pas préalablement décidé de faire du bio, parce qu'il n'y a pas de particulier consommateur, si les consommateurs n'ont pas préalablement fait l'effort de soutenir ces producteurs locaux, alors le maire ne va pas aller chercher des producteurs bio plus loin, contre vents et marées.

    Le maire est une girouette, il suit le vent. Ce n'est pas lui qui fait le vent. Et si le vent souffle fort dans une direction, le maire ne fait que suivre cette direction. Bien entendu, comme c'est un grand communiquant, il vend la sauce, il s'approprie la décision bla bla bla.

    Et le maire est au final un super-consommateur, il a une délégation sur la carte bleue de ses administrés, et c'est avec cette super-carte bleue qu'il agit.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Zeitnot,
    Je suis d'accord avec toi sur le fait que le politique a fini par aider le bio (il y a à peine 10 ans). Mais c'est très tardif, et en réaction à une transformation venant à l'origine, du consommateur, pas l'inverse.

    En résumé: avant 2010 le bio est confidentiel mais progresse visiblement (on commence donc à en parler mais le marché s'en moque encore pas mal). Jusqu'à 2015: aucune cantine n'a d'obligation de proposer même une petite part de bio et il n'y a pas d'incitation pour les agriculteurs. Dans cette période c'est le "consomm'acteur" comme on l'appelle souvent qui est moteur de la transformation profonde en cours.
    Seulement en 2015, première proposition de loi sur les cantines scolaires (on impose au moins 20% de bio ou 50% de local). Ce n'est qu'en 2019 qu'on voit les aides de l'état arriver pour aider accompagner la transformation en cours (car l'état voit enfin que c'est potentiellement juteux et peut sauver des agriculteurs en grande crise).

    https://fr.statista.com/infographie/20912/chiffres-cles-evolution-bio-agriculture-biologique-en-france/

    Ensuite je n'ai jamais parlé d'unicité du pouvoir de la carte bancaire. C'est toi seul qui évoques une telle unicité non ? Nous avons tous plusieurs pouvoirs, pour la plupart d'entre nous, très petits, et je n'ai fait que comparer deux d'entre eux.

    Il y a un nombre croissant de consomm'acteurs sur des sujets très différents qui modifient l'état initial d'un marché et, qui par effet (ou pas) de boule de neige, modifient parfois de manière importante les rapports de force. C'est encore plus vrai à l'heure où l'information circule très vite. Par exemple les consommateurs qui se sont tournés massivement vers Netflix ont modifié (quasiment tué) l'état du marché cinématographique. On pourrait parler des clients d'Amazon qui ont flingué le commerce local et fait fleurir les routes de transporteurs de petits colis. La carte bleue a donc un pouvoir aux effets immédiats (bénéfiques ou non est un point de vue que chacun place où il veut).

    En tout cas, si on veut modifier les choses, on commence par modifier sa consommation plutôt que d'attendre patiemment l'élection du messie à la prochaine présidentielle.
  • Lourrran:
    Belle pirouette ! Le président aussi est un citoyen comme les autres et les députés qui font les lois aussi.
    Va demander à la FNSEA ce qu'ils pensent du bio déployé à grande échelle. B-)
  • J'insiste, nous sommes ici loin des profils cognitifs et des mathématiques. Je m'étonne qu'aucune mesure ne soit prise.
  • Bonjour

    Je suis du même avis que celui de Chaurien, donc je ferme ce fil, avant que l'on ne discute ad nauseam d'extra-terrestres. Sait-on jamais. Je ne comprends pas pourquoi les discussions finissent systématiquement par dévier. Inutile de me répondre par MP. Si vous avez des réclamations à formuler, vous pouvez toujours vous adresser à la modération.

    Cordialement,

    Thierry Poma
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
Cette discussion a été fermée.