La réforme du capes

Bonjour,
je vous propose un article intéressant de Philippe Nemo sur la réforme du CAPES, tiré du blog "liberté scolaire". P Némo

Il est un peu ancien (avril 2021), mais je viens de mettre la main dessus et je ne l'ai pas remarqué sur le site.
J'aurais tendance à partager son jugement et ses solutions.
Bien sûr, il ne parle pas que des mathématiques et dans l'esprit de ce forum, on se limitera dans les commentaires aux impacts sur l'enseignement des maths.
Cordialement

Réponses

  • Bonsoir Mathurin

    Le CAPES ne permet plus, depuis longtemps, de "recruter des professeurs compétents dans leurs disciplines". C'est la pédago-didactique qui vient de remporter une victoire honteuse. L'on devrait réduire à néant les INSPE et redonner la légitimité au CAPES, le métier de prof s'apprenant sur le terrain (disons pendant deux années de stage au lieu de une actuellement).

    Bien cordialement,

    Thierry
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Thierry, bonjour.
    Selon toi, depuis quand le CAPES ne permet plus de recruter des professeurs compétents dans leurs disciplines?

    Merci.

    GEO
  • Mais mettre les techniques de transmission au premier plan n’a de pertinence qu’à l’école primaire
    Non seulement c'est 90% du travail, collège compris, mais en plus il se trouve que plus les élèves sont "difficiles", plus les techniques de transmission sont prépondérantes sur la maîtrise en profondeur du cours, donc dire ça quand on a, selon PISA, les élèves les plus chahuteurs de l'OCDE est fort de café.

    Après, quand on voit le niveau de connaissance de beaucoup de professeurs dans certaines matières (les mathématiques en premier lieu), on est déjà à la limite de l'inacceptable donc je ne me réjouis pas de cette réforme, mais en tout cas, attirer de bons pédagogues est en soi une bonne idée par contre.
  • « Il est un peu ancien (avril 2021) »

    Est-ce vraiment ce que tu voulais écrire ? Ou alors était-ce de l’ironie ?
  • D'ici 2030-2035, on peut conjecturer la disparition des disciplines en tant que telles (maths, philo, histoire-géo, physique....).

    C'est déjà ce qui se passe en Finlande, le paradis des pédagogos.....et cela commence à se voir en France avec la SNT, le prétendu enseignement scientifique, le grantoral où un prof d'histoire-géo peut évaluer un oral de maths ....und so weiter.....
    https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://laliseusealafenetre.wordpress.com/2017/01/20/reforme-de-leducation-en-finlande-remplacer-les-matieres-par-des-themes-au-lycee/amp/&ved=2ahUKEwj4jJnW9pfxAhVJJzQIHSnjDoQ4ChAWMAF6BAgFEAI&usg=AOvVaw18a0vNVQrPRtS6SGPvg9Zi

    On peut conjecturer que les cours de maths d'ici 10 à 15 ans n'existeront probablement plus.....
    Dans ce cas akwabon conserver une épreuve écrite de maths pour recruter des gens qui, à moyen terme, ne les enseigneront plus ?????

    Pourquoi recruter des profs capables de faire un raisonnement par récurrence et de résoudre des ékwadiphes dans un monde où ils seront chargés d'expliquer à de futurs garçons de café comment rendre la monnaie ??????
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Dans l’article, on a déjà un mensonge : « Le système éducatif finlandais est considéré comme l’un des meilleurs au monde.»
    Dans cette phrase, le terme « monde » ne désigne pas le monde... sauf à dire que « l’un des meilleurs » est à prendre au sens large...
  • RM : je suis globalement d'accord avec toi, mais il y a des trucs que je ne comprends pas dans ton argumentaire. La SNT, ça enlève quoi aux maths ? Bon, pis pour le grand oral, ça se discute aussi...

    Les "thèmes", c'est déjà présent en enseignement scientifique et en maths complémentaires, je crois... et ne me fais pas dire que je pense que c'est une bonne chose...
  • kioups,

    La SNT transforme certains profs de maths (et autres) en profs d’autre chose.
    Ainsi, des heures de maths sont bien supprimées et remplacées par autre chose, d’un certain point de vue.

    Le [small][size=x-small]grand[/size][/small] oral, faudrait voir la grille et la fraction purement disciplinaire (quel contenu ?) de la note... je crains qu’on soit d’abord dans « le candidat regarde le jury », « le candidat s’exprime correctement », « le candidat essaye de répondre aux questions ».

    Je suppute... et espère me tromper...
  • geo je pense que Thierry sous-entend le constat que, pour les maths au moins, le fait qu'il y ait un nombre de candidats au niveau largement inférieur au nombre de postes mis au concours rend le recrutement critique aussi bien en quantité qu'en qualité. C'est dramatique pour l'évolution à long terme de l'enseignement des mathématiques. [small]C'est ce que je constate hélas.[/small]
    Ce n'est sans doute pas vrai pour toutes les disciplines.

    Après sur le fond on ne peut pas reprocher grand chose aux néo-certifiés eux-même victimes du délabrement des programmes et de politiques hasardeuses.

    Sur la Finlande j'attends de voir, des expériences malheureuses ou des politiques mal conduites peuvent effectivement planter les meilleurs systèmes éducatifs, la France en est un bien triste exemple.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • kioups a écrit:
    La SNT, ça enlève quoi aux maths ?

    La SNT, ce ne sont pas des maths, c'est de la techno....ce n'est pas le rôle d'un prof de maths d'expliquer le fonctionnement d'une tondeuse à gazon ou d'un grille-pain connectés....
    kioups a écrit:
    le grand oral, ça se discute aussi...

    Encore des heures perdues à préparer les élèves au concours du meilleur baratineur....alors que l'on pourrait consacrer ces heures à enseigner les courbes paramétrées, les coniques, le produit vectoriel, les ékwadiphes du second ordre....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Dom : la SNT n'enlève pas d'heures de cours de maths (du moins, pas par rapport à ce qui se faisait il y a 3-4 ans). Bon, le contenu, c'est autre chose...

    RM : c'est pas faux...
  • @kioups: bien au contraire, si on a la chance d'avoir une classe de seconde en maths et en snt, on peut même dire que ça en ajoute un peu -;) Parce que soyons honnête, le programme de snt....X:-(

    Bonne journée

    F.
  • Selon toi, depuis quand le CAPES ne permet plus de recruter des professeurs compétents dans leurs disciplines?

    Depuis que l'on demande un bac+5...

    Avant on s'inscrivait en maitrise (M1 en LMD) et on passait le CAPES en candidat libre beaucoup l'avaient et faisaient en plus une année de préparation à l'agreg (et rataient le concours...).

    Donc le niveau d'une partie des certifiés était élevé, aujourd'hui l'idée de faire un bac+5 pour finir dans un collège de l'académie de Créteil suffit pour faire fuir toute personne ambitieuse.
  • Le piège c'est de dire que si les élèves français sont mauvais en maths et qu'ils font du chahut c'est parce que les profs ne sont pas assez "pédagogues" et on est à côté de la plaque à mon avis. Vous pensez qu'en Russie ou à Singapour par exemple il n'y a pas de chahut (enfin, beaucoup moins ) parce que les profs sont tous des supers pédagogues? Je ne sais même pas ce qu'est un bon pédagogue quand il s'agit d'une classe entière et non d'un tête à tête tellement les élèves peuvent être parfois très différents dans leur manière de comprendre. Bien entendu que certains profs ne savent pas "gérer" les classes mais même dans ces cas on ne devrait jamais rejeter la faute sur le prof mais toujours sur les élèves.
    Si il y a bien un domaine où j'évite au maximum de dire des "yakafokon" c'est bien au sujet du "maintien de l'ordre". Ce qui me dérange beaucoup plus c'est bien cette baisse de compétence en mathématiques et de voir que l'on peut réussir le CAPES en ratant par exemple la première partie (ou deuxième je ne sais plus) de l'épreuve écrite qui a un niveau collège/lycée. Je ne vois pas comment un prof pourrait se faire respecter et dire "silence, je suis le prof" si ce dernier raconte de grosses âneries ou sèche sur des problèmes (une fois ça passe mais quand cela devient régulier...).
  • Les lacunes mathématiques béantes de nombreux candidats au CAPES sont la conséquence d'un enseignement désastreux des maths du CP à la terminable.....
    On n'apprend pas les maths en faisant des problemzouverts en zilobonifiés ou des zaktivités ....et il faut câbler le cerveau pour réduire au même dénominateur dès le CM1.....

    Aujourd'hui des étudiants d'ECS, voire de PCSI, voire de MPSI peinent à résoudre une équation ou une inéquation du premier degré....
    Dans certains DUT à vocation scientifique, il faut pratiquement tout reprendre à zéro
    ( développements, factorisations, puissances, racines carrées, équations et inéquations élémentaires.....).
    Mais curieusement, cela ne semble provoquer aucun émoi chez ceux qui ont à leurs postes haut placés, sinon favorisé du moins passivement accepté ce carnage.....

    À l'université, il est trop tard pour découvrir ce qui aurait dû être commencé en 4ème, c'est-à-dire s'initier à la pratique ardue de la démonstration....
    Aujourd'hui, de nombreux candidats au CAPES sont incapables de traiter correctement certaines questions de niveau collège-lycée qui apparaissent dans les épreuves écrites (il suffit de lire les rapports de jurys pour s'en convaincre).

    On apprend à marcher au début de sa vie et non pas à l'âge adulte.....sinon, on est condamné au déambulateur à perpétuité.......
    Liberté, égalité, choucroute.
  • RM pour retrouver le niveau des années 80 / début des années 90 il faudrait revenir sur des programmes cohérents et plus denses, en présentant effectivement les rudiments du calcul des fractions en CM.

    Dehaene dans une interview récente à France Inter parle de perte de savoir faire; je ne sais pas exactement ce qu'il en est dans le secondaire, mais dans le primaire c'est de l'ordre de la catastrophe industrielle.

    La difficulté réside donc dans la nécessaire vision d'ensemble de l'enseignement des maths du primaire jusqu'au niveau requis pour passer les concours pour en concevoir les attendus, enfin du moins ça me parait une évidence.

    Ce qui est malheureusement apparent dans l'actuelle réforme du Capes de maths, c'est qu'une telle vision ne semble pas avoir présidé à son élaboration ...
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
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