Patrick Dehornoy

Patrick Dehornoy est mort. C'était quelqu'un dont les rencontres m'ont enrichies à tel point qu'il y a 20ans j'avais eu l'impression de compter pour lui alors qu'en fait il devait donner cette impression à beaucoup de gens par une forme de disponibilité naturelle exceptionnelle, due en plus de son intelligence à une belle harmonie intérieure.
Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi

Réponses

  • Mes condoléances à sa famille, nous sommes à Dieu et à lui nous retournons.
  • Cette nouvelle est un choc pour moi. Je n'arrive pas à y croire.
  • Mes condoléances à sa famille. C'était un grand mathématicien, capable de communiquer son enthousiasme pour les sujets qui lui tenaient à cœur, et quelqu'un de très accessible. Je suis très attristé de cette nouvelle, j'étais en contact avec lui il y a encore peu de temps.
  • J'ai eu l'honneur de suivre ses cours dans une vie antérieure. Cette nouvelle m'attriste sincèrement.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Je vous transmets l'annonce news envoyee par Boban Velickovic

    J'ai le grand regret de vous informer que notre collègue Patrick Dehornoy a décédé hier le 4 septembre
    à l'hôpital Gustave Roussy à Villejuif suite à un cancer.
    Patrick a été professeur à l'Université de Caen. Il a travaillé en théorie des ensembles et en algèbre.
    Parmi ses nombreux résultats on peut souligner l'utilisation des grands cardinaux pour
    construire un ordre total invariant à gauche sur les groupes de tresses, connu comme l'ordre de Dehornoy.
    Il a aussi fait des contributions fondamentales dans l'étude des groupes de Garside.
    Ses travaux ont été récompensés par plusieurs prix : Prix Ferran Sunyer i Balaguer (1999),
    Prix Langevin (2005), Monograph Award EMS (2014). Il a été élu membre senior de l'IUF en 2002.

    Il nous manquera beaucoup et laissera une grande marque dans nos mémoires.

    cordialement,
    Boban Velickovic

    Pardon c'est difficile de faire des copier-coller de mon téléphone
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Sal....rie de crabe :-X

    Condoléances à la famille et à ses amis.
  • Bonsoir à tous,

    J'avais beaucoup d'admiration et d'affection pour Patrick Dehornoy. Sa disparition me fait mal et je porterai sans doute longtemps la peine de le voir parti si tôt, emporté par une maladie qui pèse sur la tête de chacun comme une épée de Damoclès.

    Son énergie, son enthousiasme, son intelligence ne pouvaient laisser quiconque indifférent. Il disait ce qu'il pensait, même si cela ne plaisait pas nécessairement à son interlocuteur ; sans nuances ou méandres, car il voyait la critique directe comme une expression d'amitié. Critiques qu'il adressait, encore plus volontairement, aux personnes qui peuvent encore faire mieux, et qui manquent à le faire. Plus d'une fois, me voyant dépassé par les nombreuses tâches que je lui avais promis d'accomplir et que je n'avais pu faire dans les temps, j'avais droit à une vive critique, accompagnée il est vrai d'un grand et généreux sourire... et il prenait quelques fois le soin de les faire à ma place.

    Notre collaboration autour de ses livres fut pour moi un réel plaisir, et source de bien d'enrichissements. Car, comme beaucoup de mathématiciens, Patrick avait une vaste culture, en histoire, en littérature, dans le monde des arts, etc. et faisait souvent en profiter sans ostentation ses amis, autour d'un verre ou d'un repas.
    Il me revient le souvenir d'une anecdote à l'occasion de l'anniversaire d'un de mes enfants. Devant mon embarras à lui choisir un cadeau qui pourrait plaire, il me conseilla de lui offrir Les Thibault de Roger Martin du Gard, que Patrick semble avoir beaucoup aimé à l'époque de son adolescence... Ouvrage que je m'étais empressé d'acheter en deux volumes dans la Pléïade. Le cadeau d'anniversaire fut décliné "Tu sais bien que je ne lirai jamais ça !" m'avait fait savoir sèchement Daniel ! J'ai laissé ces volumes dans leur emballage cadeau dans un coin de ma bibliothèque en attendant que Daniel grandisse. Je vais avoir plus envie maintenant de les ouvrir et de les lire pour moi-même !

    Patrick est parti, en laissant inachevés beaucoup de projets auxquels il pensait devoir et pouvoir se consacrer dans les mois et les années à venir. Après son monumental "Théorie des ensembles", et son livre exquis sur "Les tresses", il a évoqué dans un courriel un troisième projet... sans me donner plus de détails.
    " Quand est-ce qu'on met en route un troisième ? " m'avait-il écrit fin juin, le jour d'anniversaire même de la mort de mon père, lui aussi parti bien tôt ! Il n'y aura donc pas de troisième. La maladie ne lui a laissé aucun répit.

    J'espère pouvoir être pour les obsèques ce lundi. Un fidèle ami n'est plus.

    Condoléances à son épouse, à ses enfants et à tous ceux qui aimaient Patrick !

    Cordialement,

    Yann
  • @Yann : je serai présent lundi, j'espère qu'on se rencontrera.
    D'après ce que Patrick m'avait dit en mai 2018, le troisième projet est sans doute une histoire de la théorie des ensembles, qui lui avait été demandée par un éditeur. Il m'avait dit alors qu'il envisageait d'attendre d'être en retraite pour se consacrer à ce livre, dans lequel il n'y aurait pas un seul symbole mathématique (ou très peu).
    Pour la petite histoire, comme j'avais beaucoup participé à la correction des "coquilles" de son livre de théorie des ensembles, il m'avait fait parvenir en remerciement un exemplaire de la deuxième édition du livre. Ceux qui l'ont en leur possession pourront constater que je figure à la fin de la rubrique "remerciements". J'ai donc le rare privilège de posséder un exemplaire dédicacé de ce livre magnifique, que je garde comme la prunelle de mes yeux.
    Tout cela ne m'empêche pas d'être très triste.
    Je présenterai donc mes condoléances "en live" à la famille, même si je sais d'avance que ça va être un moment difficile.
    Bon WE à tous
    Martial
  • Je ne l'ai connu que par l'intermédiaire d'un ami pendant que je faisais ma thèse, malheureusement. Pour ceux qui ne la connaisse pas, une petite vidéo pleine de talent à la fois poétique, drôle et philosophique:


    (Lien corrigé ci-dessous)
  • On me signale que je me suis trompé de lien (merci!). Voici le lien correct vers le paradis des mathématiciens:
  • Superbe, merci ! Moralité : tous ceux qui comme moi ne trouveront jamais un théorème (intéressant) devraient s'abstenir de mourir.
  • Bonjour,
    j'ai appris le décès de Monsieur Dehornoy ce matin en feuilletant Tangente. Des larmes me sont venues, c'était quelqu'un d'extraordinaire et il avait répondu avec douceur et gentillesse à toutes mes questions concernant son magnifique livre de Théorie des Ensembles.

    Si l'un d'entre vous a la possibilité de transmettre mes condoléances tardives à sa famille (cc?).
    Tristement,
    F.D.
  • @François D,
    Je veux bien le faire (par mail), mais il faudrait que tu me donnes ta véritable identité, par exemple en MP.
    Parce que si je présente les condoléances de François D on va me prendre pour un cinoque...
  • Tout comme Patrick Dehornoy, j'étais en prépa à Rouen, mais deux ou trois ans après lui, de sorte que nous ne nous sommes jamais rencontrés (et moi, je n'ai pas intégré Ulm, hein ...).

    Le lycée bruissait cependant encore de ses empoignades avec notre professeur de mathématiques, "Le Boute" (Jacques Bouteloup), à propos de l'axiome du choix (alors qu'il n'avait que dix huit ans, je pense ...), qui passaient bien évidemment très haut au-dessus de la tête des autres élèves.

    Le Boute nous avait dit de lui "retenez son nom, il sera un jour célèbre" (les profs de prépa ne sont pas coutumiers de ce genre d'éloges ...). Il le fut, mais pas autant qu'il aurait pu le devenir, je pense, les sujets auxquels il s'est consacré étant particulièrement arides (mais c'est un point de vue personnel, non autorisé, je laisse à d'autres, plus compétents que moi, le soin d'argumenter sur cette question).

    Par curiosité, j'ai toujours suivi , de loin, sa carrière, en me demandant toujours comment un individu pouvait bien imaginer des noeuds en dimension n, ou même infinie , pourquoi pas .. sans se faire des noeuds au cerveau (mais c'est un mauvais jeu de mots, et ce genre d'homme n'avait peur de rien ....).

    Lorsqu'il a intégré Ulm, il était Major du concours, à la fois de l'X et d'Ulm. Par curiosité, j'ai retrouvé les résultats d'agreg 1974, où il n'était "que" quatrième (très mauvais résultat, quasiment humiliant, pour cette bête de concours (je dis ceci de façon admirative), par ailleurs très modeste.

    Ceci m’amène à penser qu’en maths, il devait être comme Grothendieck : ne reculant devant rien, et, après qu’il soit passé sur un problème, pas la peine de repasser derrière : le problème était explosé, volatilisé, et c’est bien simple, on devait se demander comment des gougnaffiers avaient pu voir un problème à cet endroit .,,

    C'était un homme plein d'humour. Je recommande à ceux qui ne les ont pas encore vues les vidéos désopilantes qu'il a réalisées, et publiées sur son site perso (dont l'une où il fait jouer ses enfants, sa femme, et son ami C Villani). (voir sur https://dehornoy.users.lmno.cnrs.fr/perso.html "Clips pour rire")

    J'éprouve beaucoup de tristesse, pour lui et sa famille.
  • @umrk : Je l'ai rencontré de visu en mai 2018. On a parlé de tout et de rien pendant 2 heures à la terrasse d'un café. Je savais bien entendu qu'il avait fait Ulm, mais il ne m'a jamais dit qu'il était major du concours, encore moins de l'X. C'est toi qui me l'apprends. Encore un exemple de sa modestie. Le jour de ses obsèques un de ses camarades de promo a parlé. Il a dit que sur les 30 et quelques élèves de leur promo ils n'étaient que 5 à venir d'ailleurs que de Paris (dont Patrick et lui).
    Quand tu dis qu'il est devenu moins célèbre que ce qu'il aurait pu, je ne pense pas que ça soit dû à l'aridité de ses travaux, mais plutôt au fait que, globalement, dans le monde, la théorie des ensembles, tout le monde s'en tape. On en a d'ailleurs parlé ce jour-là, il déplorait le fait qu'à ce jour il n'y ait eu aucun settheoretist médaillé Fields. Je lui [ai dit] si, il y a eu Paul Cohen. Il m'a répondu oui, t'as raison, il y a eu Cohen.
    Quant à la théorie des groupes de tresses, c'est une théorie toute nouvelle, qui, même si elle n'a aucun rapport avec la théorie des ensembles, tire ses origines des grands cardinaux. À la base le truc marchait modulo l'existence d'un cardinal I3, et Patrick a réussi à raccommoder les ficelles en faisant marcher l'affaire dans ZFC, ou même dans une théorie plus faible, je ne sais pas… Contrairement au problème de la périodicité des tables de Laver, pour laquelle on ne sait toujours pas si on peut se passer de I3.
    D'ailleurs à ce propos il me semble que l'article de Wikipédia sur ce sujet est un peu bancal, en tous cas très ambigu. Il faudra que je rectifie le tir un de ces jours.
    Cordialement et solidairement avec notre ami commun
    Martial
  • P.S. J'aurais beaucoup aimé avoir un résultat à l'agreg aussi lamentable que le sien, lol
  • @Martial : merci pour ce témoignage, j'espère qu'il y en aura d'autres (et comme toi, de gens qui l'ont réellement côtoyé et ont travaillé avec, ce qui n'a jamais été mon cas).
  • Patrick Dehornoy était mon directeur de thèse et c'est lui qui a essayé de m'apprendre à rédiger des maths...pour les gens.

    Je le remercie de m'avoir proposé d'être son étudiant, d'avoir eu confiance en moi et de m'avoir accompagné dans ce processus.

    Le cancer est impitoyable. Il faut être impitoyable avec lui. Je le sais car j'ai eu une leucémie foudroyante et d'après la médecine, j'étais condamné. C'était il y a quelques années. Mais je me suis battu. Patrick s'est-il battu aussi ? A-t-il pu le faire ? Dans ces moments, il faut savoir se battre, même contre les protocoles des hôpitaux et leur logique uniforme et dirigée par les statistiques et l'optimisation...de quoi ? des coûts ? du temps ?

    J'aurais souhaité que Patrick me recontacte au cours de cette année.
    J'aurais essayé de lui donner des conseils pour vaincre sa maladie.
    Il ne l'a pas fait, je le comprends, c'est difficile.
    C'est regrettable. C'est ainsi. C'est la vie.
    Il était fort, mais pas infaillible.
    Un mathématicien humain.
    Pensées à sa famille.

    PS. Je découvre ici avec tristesse son décès et avec un sourire, teinté d'affection et de nostalgie, vos témoignages et sa vidéo "paradisiaque".
  • Merci pour le partage de cette adorable vidéo.
  • @Serge : je peux te "rassurer" sur au moins un point, Patrick s'est battu jusqu'au bout.
    Il est tombé malade courant mars, et je l'ai appris par hasard le 17 mai, en lui écrivant pour autre chose.
    Il m'a dit alors être incapable de répondre au téléphone ou de recevoir des visites, autres que sa femme et ses enfants.
    On a cependant continué à converser par mail, à intervalles très irréguliers.
    Petite anecdote montrant son combat : le 17 mai, ignorant qu'il était malade je lui signalais une petite erreur dans la 2ème édition de son livre sur la théorie des ensembles. La correction figure sur son site, à la date du 30 juin. De plus, son éditeur m'a dit qu'il avait tout fait, de loin, pour veiller à la bonne sortie de son livre sur les groupes de tresse.
    Début juillet je lui ai demandé des nouvelles de sa santé. Il m'a répondu : "j'envoie régulièrement des bulletins de santé à ma famille et mes amis, je te mets dans la boucle". Il l'a fait et m'a joint les précédents bulletins.
    Le 13 juillet je lui ai annoncé ma promotion à la classe exceptionnelle des agrégés, il a même pris la peine de me féliciter. Sa réponse était très touchante, je cite de mémoire : "Je ne te connais pas bien, mais la curiosité magnifique dont tu fais preuve justifie à elle seule à mes yeux cette promotion".
    Pour l'essentiel, les bulletins de santé (tous les 15 jours environ) étaient "de plus en plus rassurants"... jusqu'à l'avant-dernier. Le dernier était catastrophique, et il est mort 15 jours ou 3 semaines après. Comme j'étais dans la boucle j'ai été averti par sa femme le soir-même.
    J'ai aussitôt prévenu Christophe, qui s'est chargé de rédiger le premier post absolument magnifique de ce fil.
    Voilà, hélas je n'ai plus rien à dire.
    Amicalement
    Martial
  • Merci @Martial, ton témoignage très réaliste n'en est pas pour autant moins touchant, au contraire.

    Amicalement aussi.
    Serge
  • Je viens de prendre connaissance de cette triste nouvelle, cela me touche beaucoup. J'ai été au Lycée Corneille de Rouen en même temps que lui de 62 à 71, j'ai été en Terminale avec lui (68-69) ou sinon dans la classe voisine, et ce de la 6ème à la Spé. C'est peu dire qu'il nous a impressionné, dès la 6ème il est devenu le phénomène dont on parle dans la cour de récré, premier dans toutes les matières (Latin en premier lieu), décrochant le "prix d'excellence" tous les trimestres, une récompense à l'ancienne qui a disparu avec Mai 68... Son prestige local est monté d'un cran quand il a eu le 1er accessit de Math au Concours Général (c-à-d. 3eème du concours), c'était en 67 de mémoire. Proviseur et professeurs des prépas ont pris conscience qu'ils avaient un crack d'envergure nationale, du jamais vu au Lycée, et dès ce moment il a été fortement incité à rester à Corneille, à ne pas céder à l'invitation de Louis le Grand. Il avait pris l'habitude d'avoir en gros une année d'avance, par exemple en Terminale il était du niveau Math Sup accompli. De temps en temps, pour éviter qu'il s'ennuie trop en classe, notre prof de Math nous posait un problème vraiment ardu, et 24h pour trouver la solution. Le lendemain bien sûr, aucun d'entre nous ne levait la main pour donner une solution (pourtant on y passait vraiment la soirée pour relever le défi), et le prof envoyait Patrick au tableau pour faire la démonstration. Cette année là (69), il a eu son Bac avec mention TB + félicitations du Jury (est-ce que ça existe encore). Ensuite donc, il passe en Sup à Corneille, pas de Louis le Grand. Il me semble qu'il a été un moment question qu'il passe les Concours de l'X et de l'ENS dès la fin de Sup, mais qu' "on" (Proviseur ?, le prof. de Math spé très influent, le fameux Bouteloup ?) l'a dissuadé de faire cela pour faire Spé et maximiser ses chances d'être premier à ces Concours, une grande première pour le Lycée Corneille (de mémoire, Bouteloup était aussi l'auteur d'un Que sais-je sur le calcul matriciel). Bref, il passe en spé (70-71) et sous la coupe directe de Bouteloup, un grand moment. Un jour, ayant fini ma colle, je m'arrête par curiosité dans la salle voisine pour assister du fond de la classe à la colle de Patrick avec Bouteloup : du chinois complet pour moi, chacun se renvoyait des arguments à vitesse grand V, d'égal à égal. Les Concours de 71, et une dernière anecdote qu'on m'a rapporté : à l'épreuve de Math de l'ENS, de durée 6 h, il serait sorti au bout de 4, ayant bien sûr tout fini. Il a été reçu 1er à l'X mais "que" 3eme à l'ENS (quelqu'un a indiqué 1er mais c'est pas mon souvenir, les 2 premiers avant lui étant paraient-ils les mêmes 2 premiers avant lui au Concours Général 2 ans avant, à vérifier). En tout cas, premier à l'X (avec des notes top dans toutes les matières, y compris le dessin), c'était le "contrat" pour la réputation du Lycée. Voilà mes quelques souvenirs perso, j'ai eu ensuite dans ma carrière d'ingénieurs la chance de travailler avec des personnes brillantes, mais performantes comme Patrick Dehornoy, jamais.
  • @Ariste : merci pour ce témoignage de première main, très émouvant pour moi. Oui, Jacques Bouteloup est l’auteur du « Que Sais-je » sur le calcul matriciel (mais aussi d’un autre, sur les marées (il faut dire qu’il était originaire de Trouville)). Normalien (Saint-Cloud), major de l’agreg, c’était un ancien instituteur …

    Il pouvait se montrer enjoué (comme je le raconte dans mon blog), avec ses célèbres maximes (souvent gentiment salaces, reproduites sur les murs de la classe), p ex : "Majoration et Minoration sont les deux mamelles de l'analyse !", mais je vous garantis que le passage au tableau était un grand moment de stress ... (de nombreuses années après, je me réveillais en pleine nuit du même cauchemar : séchant devant Le Boute !).

    Pour la première place de Patrick à l‘ENS, je n’ai que le souvenir de l’article que lui avait consacré le Paris-Normandie, hélas non conservé (sans doute la seule et unique fois où ce journal a parlé (vaguement) de Mathématiques…). Il n'avait d'ailleurs accepté de rencontrer les journalistes que par respect envers ses maîtres ...

    J’aurais pu l’avoir comme colleur (ce fut le cas de certains de mes camarades). Il n’avait pas la réputation de proposer des problèmes faciles …
  • "Normalien (Saint-Cloud), major de l’agreg, c’était un ancien instituteur … " intéressant, c'était une époque ou les écoles normales donnaient une certaine cohérence à l'enseignement primaire. La dénormalisation de celui-ci a été un des facteurs de la baisse du niveau.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @umrk : une élève de l'ENS Ulm (edit : Azélie Picot) a aussi été mentionnée par Paris Normandie cette année.
  • @Ariste : merci pour ce témoignage, c'est le premier sur ce forum de quelqu'un qui l'a réellement connu dans sa jeunesse.
    Le jour de ses obsèques il y a eu beaucoup de témoignages d'amis de longue date, dont un qui l'a connu à Ulm, et qui disait que sur 30 et quelques élèves ils n'étaient que 5 (dont Patrick et lui) à venir d'une prépa de province.
    Je vais me renseigner à l'occasion pour savoir s'il était 1er ou 3ème à Ulm, ça m'intrigue. A vrai dire je le vois mal arriver 3ème quelque part… même s'il n'a été "que" 4ème à l'agreg, mais là, à mon avis, ce n'était pas sa préoccupation essentielle du moment.
    En tous cas merci
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.