Études, dépression et mon avenir

J'ai besoin de vider un peu mon sac, et puis qu'apparemment on a le droit de raconter sa vie ici, j'en profite.

Ça fait un an que j'ai obtenu mon Master. Un Master taillé pour l'agreg, que j'avais tentée l'année dernière en même temps que le CAPES... j'avais raté les deux concours (j'avais été admissible au deux, cependant). Cette année, j'ai retenté le CAPES et j'ai tenté le concours pour être prof de secondaire au Luxembourg, j'ai eu les deux, et là je vais déménager vers le Luxembourg ce mois-ci.

En tout, j'ai fait 9 ans d'études supérieures. J'avais fait une prépa PTSI-PT avant de décider que je détestais les cours, les profs, les étudiants, le système élitaire des grandes écoles et que je ne pensais pas vouloir devenir ingénieur. Ensuite, je suis allé à la fac et j'ai eu beaucoup de mal à valider mes semestres. Je n'ai pas encore consulté un psychiatre à ce sujet-là (je le ferai quand j'aurai le temps), mais beaucoup de choses semblent indiquer que j'ai fait une dépression depuis la fin du collège : idées noires, manque de motivation peu importe pour quoi, caractère misanthropique et asocial... bref, vous voyez le genre. Personne dans ma famille, mon entourage ou mes établissements scolaires/d'études ne m'a jamais rien fait remarquer.

Par contre, puisque là je déménage, je mets mes affaires progressivement dans des cartons, et j'ai retrouvé des cours de lycée, prépa, licence... j'ai trié ce que je voulais jeter ou garder, et du coup, j'ai un peu relu ces vieux papiers, et c'est comme si je ne les avais jamais vus. C'est comme si pendant la moitié de ma vie, je m'étais levé le matin pour aller en cours, noté les cours, mais que rien n'était resté accroché dans mon cerveau. En lisant certaines de ces choses maintenant, je me rends compte que j'ai dû être dans un état mental absolument délirant. Je vois que certains des cours qu'on m'a donnés soulèvent énormément de questions parce qu'ils n'étaient pas complets (du moins, pas assez complets pour mon niveau de curiosité), questions que je n'ai pas posées parce que je n'y avais pas réfléchi à l'époque. Comme si j'avais été un robot qui absorbe de l'information, mais ne la questionne pas ni n'essaie de la comprendre en détail ou d'en avoir plus.

En arrivant sur le forum, j'avais comme objectif de devenir un bon mathématicien amateur (objectif que j'ai toujours). J'essaie de compléter mes nombreuses lacunes, de remettre en question ce que je sais jusqu'à être satisfait de mon niveau sur le sujet en question, et un jour je veux être reçu à l'agrégation (externe). Visiblement, je suis sur la bonne voie, puisque j'ai au moins eu le CAPES entre temps. Une fois que j'aurai l'agrégation, on verra ce que je ferai. J'aimerais beaucoup faire une thèse, à mon rythme, sans quitter mon travail (même si ça prend 15 ans, je m'en fiche). Je ne sais pas encore ce qui m'intéresse le plus, mais j'ai déjà des idées. Peu importe, le chemin est encore long d'ici là.

Et en parlant de chemin long, j'aimerais remercier ceux sur le forum qui m'ont aidé à me reprendre en main, à reprendre confiance en moi mathématiquement, et qui m'aident à aller plus loin dans mon voyage à travers les mathématiques. Je remercie particulièrement Maxtimax et Poirot, ils sont loin d'être les seuls mais ils méritent une mention particulière.

Voilà. Ça avait besoin de sortir.
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Réponses

  • Bonsoir,

    Du courage pour l’après août, quand tout redémarre.

    Une remarque : j’ai déjà retrouvé des papiers de prise de note de ma main dont j’avais oublié l’existence.
    Pire, j’ai déjà retapé des polys que j’avais déjà confectionné sans m’en souvenir.
    Bref. L’homme est bizarre.

    À bientôt.

    Dom
  • Salut HT,

    Je suis désolé d'entendre que tu as été malheureux dans ton parcours et que tu as fait/fais une dépression. Si tu as encore le sentiment que quelque chose ne va pas, je te conseillerais bien entendu d'aller voir un.e psychiatre effectivement.

    Indépendamment de ça je te souhaite naturellement d'atteindre ton objectif de devenir un bon mathématicien, d'obtenir l'agreg et je te souhaite évidemment de prendre du plaisir à enseigner ! :-)

    Et bien sûr je suis ravi de t'aider et je continuerai à le faire dans la mesure du possible ;-) (j'espère que tu ne me trouves pas trop dur avec toi :-D)
  • Salut !

    Édit
  • @Dom : ton message m'a bien fait rire :-D :-D :-D

    @Flora : merci, c'est gentil... j'ai l'intention de profiter du Luxembourg, les gens sont gentils là-bas (et les profs sont bien payés, qui plus est :-D)

    @Max : dur, non... chacun comprend les choses différemment, et donc avec plus où moins de facilités, je dirais, et cette facilité dépend aussi de la façon de présenter les choses. Donc des fois, tu vas avoir l'impression qu'un truc devrait être facile à comprendre (parce que pour toi, de la façon dont ça a été présenté/tu l'as présenté, c'est clair) alors que quelqu'un d'autre aura plus de mal. Je me suis fait un poly sur les structures algébriques libres, reprenant ce que tu racontais, mais j'ai changé beaucoup de notations etc, juste pour mieux m'y retrouver comparé à ta présentation des choses. En plus de ça, j'ai encore des lacunes qui traînent un peu partout, et je ne me pose pas forcément des questions simples dont la réponse est simple : je me pose les questions qui me viennent naturellement, et s'il y a un truc compliqué derrière, tant pis, on fait le fox-terrier et on s'accroche.
  • Bonsoir Homo Topi,
    Je ne peux que te souhaiter bon courage, un bon nouveau départ au Luxembourg, et de continuer dans la voie d'une reprise de confiance en toi et en l'avenir : et comme te l'a dit Flora, il y a eu beaucoup de choses positives pour toi, ces derniers temps, il faut que tu t'appuies là-dessus pour chasser les coups de cafard !
    Très sincèrement
    JLB
  • @Homo Topi je ne te connais pas mais si tu veux je peux te raconter ma vie de pisseur de code à la... et tu verras tu te sentiras tout de suite mieux X:-(
  • Si t'es en dépression faut absolument consulter.
    flora a raison le Luxembourg peut te changer les idées.
    Je rentre en prépa, par curiosité tu détestais quoi dans ta prépa ?
  • @Parisien...

    Les profs que j'avais nous incitaient vraiment à viser le concours et rien que le concours. Si tu posais une question sur un truc qui avait attiré ta curiosité, ils répondaient de sorte à ce que tu comprennes que comme c'est pas expressément au programme, il fallait ne pas passer de temps dessus. Un peu comme si chaque minute passée à ne pas bosser pour le concours, c'était une place de perdue au classement. C'est quelque chose qui me dégoûtait pas mal, surtout quand certains des élèves me regardaient avec un air de "dégage avec tes questions qui rapportent pas de points au concours, tu nous fais perdre du temps" juste parce que moi, j'essaie d'apprendre quelque chose pas de chasser un diplôme.

    La prépa, pour ce que j'en ai vu, c'est un truc de carriériste. Tu sais, ces gens qui te font savoir qu'ils ont fait une prépa, puis une grande école ou une université de prestige... Je ne suis pas comme ça, je ne suis pas du genre lèche-bottes "tiens tu les as vus mes bôôô diplômes" et je me sentais un peu seul avec cette mentalité-là. En plus, depuis... j'ai fait ma 3ème année à la fac avec des gens qui avaient fait une prépa, réussi leur concours mais changé d'avis, ils étaient pas meilleurs que les autres, alors le prestige d'avoir le mot "prépa" sur son CV, si c'est pour être aussi mauvais que tout le monde, je trouve ça idiot. Et puis, des profs qui ont fait des grandes écoles ou des grandes universités parisiennes, j'en ai eus... ben, ils ont un CV largement meilleur que le mien, mais en tant que profs, c'est des blaireaux quand même.

    La prépa, c'est bien quand on sait exactement ce qu'on veut, qu'on est assez carriériste/orgueilleux, et qu'on est prêt à plaquer une bonne partie de sa vie privée/ses hobbys pendant 2-3 ans pour bosser "pour le concours". Moi j'avais juste pas envie de jouer à ça.

    Pour la petite histoire, mes parents ont essayé de me faire croire que j'avais raté ma prépa parce que je ne travaillais pas assez. Alors, j'ai été sage, et quand je suis allé à la fac, je suis allé à tous les cours, j'ai travaillé mon bazar soigneusement, et je ratais quand même mes examens régulièrement (et quand je le réussissais, en général c'était de peu). Comme ça finissait vraiment par me saper le moral, pour ma dernière année, j'ai commencé à sécher à peu près tous mes cours (sans le dire à mes parents qui s'occupaient de moi), je bossais avec des bouquins et/ou internet et je faisais des très longues pauses pour réfléchir à ce que je lisais. Figure-toi qu'en faisant ça, ben, ma dernière année, je l'ai eue du premier coup, pour changer.

    Résultat des courses, j'ai du mal à trouver qu'un cours est bien fait quand ce n'est pas moi qui l'ai écrit... les cours de mes profs ne suffisaient clairement pas à valider leurs propres examens. Du coup, ce que je fais, c'est que je me cherche quelques sources sur un thème, j'essaie de comprendre toutes les démonstrations, et je les complète les unes avec les autres jusqu'à avoir l'impression que je n'ai pas de "grosse" question sur le thème en question (qui indiquerait que le cours n'est pas assez complet).

    Ce n'est pas pour dire que la prépa, c'est forcément naze, mais j'en ai fait une très mauvaise expérience, et de ce que j'en ai vu, les gens qui y vont ou qui en sortent ne méritent pas particulièrement la réputation de surhommes qu'on leur donne.
  • Merci pour le témoignage si d'autres veulent temoigner c'est bien
  • edit hors MPSI


    Mon témoignage

    J'ai eu une dépression d'un autre ordre. je me posais la question pourquoi faire un master recherche, pourquoi faire un doctorat, pourquoi faire de la recherche comme profession.
    je comparais mon niveau avec des intervenants dans ME et aussi dans ce Forum , je me senti comme un nain devant ces géants .
    Vu la profondeur de la pensée des autres, je me demandais ce que je peux faire pour les mathématiques. je comtois des enseignants qui sont obligés de faire de la recherche que pour le cv, les avancements, le regard des autres,...
    J'ai consulté un psy, il m'a dit que la recherche c'est comme chercher des minerais dans une montagne, il y a ceux qui ont l'agilité de creuser en haut des montagnes, il y a ceux comme moi très ordinaires qui peuvent aussi trouver des minerais précieux en bas de montagnes.
    Il y a ceux qui sont capables d'inventer une théorie, il y a ceux qui peuvent en chercher des applications. Les ordinaires complètent les géants
    Le 😄 Farceur


  • Je voulais un témoignage sur la MPSI et la vie dans la filière...
  • Mon expérience de la prépa est mitigée.

    1) Mon expérience de la MPSI (en tant qu'éléve) quand à elle, est par contre excellente!
    J'ai eu la chance (et je pense que c'est le cas dans beaucoup de prépas) d'avoir eu un enseignant de mathématiques extraordinairement clair, cultivé et qui nous a fait partagé sa passion des maths (notamment pour des problèmes de théorie des nombres). Par exemple, je me souviens très clairement que notre cahier de tds compartait des informations historiques sur des théorèmes ou des conjectures (dont les énoncés sont accessibles pour un élève en première année de classe prépa) de théorie des nombres (à cette époque la conjecture de Catalan était une conjecture avec que R. Scoof la démontre un peu plus tard!).
    Enfin bref, tout ça pour dire que si tu aimes ce que tu fais et que tu aimes travailler (ce qui n'est pas toujours un processus naturel) ou devrais-je dire si tu aimes le travail bien fait, la classe prépa est un challenge intellectuel plus qu'intéressant!

    2) L'année des concours en MP* par contre était bien moins "rigolote."
    La pression se faisait vraiment sentir, la fatigue aussi! :(

    Mais, je garde un souvenir ému de notre enseignant de mathématiques qui nous a ouvert l'esprit si je puis dire!
    On est carrément passé au stade supérieur (ce qui est quand on est passionné de maths, vraiment agréable)!
    Il nous a donné des sujets variés :
    de son cru : en topologie et sur les séries de Fourier; des classiques en théorie des groupes et des corps : Wedderburn, Etude des quaternions et théorème des 4 carrés mais aussi des sujets de concours classiques : ENS, X, Mines-Centrale, Ensae...

    -Ce que critique @homotopi est : a-t-on besoin d'être littéralement gavé (de cours, de travail, de pression...) alors qu'en prenant le temps, on peut tout aussi bien faire les choses?
    Je dirais oui, si on veut gagner du temps (car apprendre ses gammes est une chose essentielle mais ce n'est pas toujours une fin en soi...)

    -L'aspect humain est aussi discutable : le "formatage" n'est pas propice à la créativité...
    Mais sans être fasciste, l'ordre et la discipline consitutent un cadre idéal pour apprendre.

    -Sans oublier que l'univers de la prépa est en mon sens un peu anxyogène et donc, il faut être solide psychologiquement (être prêt à en baver, se confronter à l'échec pour mieux apprendre) pour "résister", même si cela est largement surmontable.

    Et en ce sens, je ne conseillerais pas à tout le monde (comme on le fait aujourd'hui, dans ce grand élan de laxisme) d'aller en prépa : il faut des objectifs clairs pour être pleinement acteur de sa formation.

    Il faut avoir pleinement conscience que ce sont nos échecs qui nous permettent de nous bonifier, de nous transcender par la suite!

    -Je n'ai pas de réponse tranchée mais je sais une chose : la classe prépa (si tu veux embrasser des études scientifiques plus poussées) n'est qu'un tremplin vers l'autonomie intellectuelle (paradoxalement!) pour pouvoir à terme, apprendre à apprendre et pleinement s'émanciper.
  • Oui, le côté "formatage" m'a complètement dégoûté. Ce n'est pas comme ça que j'aime ou que j'arrive à apprendre. C'est peut-être moi qui suis atypique en ce sens-là, mais justement, les choses en maths que je maîtrise le mieux c'est ce que j'ai appris tout seul, dans mon coin, sans prof, simplement en sachant "ça c'est la suite logique de mon apprentissage, alors regardons ça maintenant".

    S'il y a des gens à qui la prépa ça convient, tant mieux, moi je m'y sentais comme dans une camisole. Je préfère choisir moi-même quoi apprendre et comment, et d'expérience ça me réussit beaucoup mieux que de me "conformer au système", on va dire.

    C'est un peu comme ça que je travaille depuis que j'ai mon Master. Je sais dans quel ordre logique apprendre les choses, donc je les reprends dans l'ordre, à ma manière, je me pose les questions que je veux, et quand il y a un truc que je ne trouve pas tout seul, je demande de l'aide ici. J'ai refait 2-3 sujets d'agreg qu'on nous avait donnés pendant mon M2, et en travaillant à ma manière, j'arrive à les faire largement mieux que quand je suivais la logique de mes cours en M2.

    Faut toujours qu'il y ait un anticonformiste dans le lot, ben, visiblement, dans ma promo c'était moi !
  • Tu décris le profil que devraient (dans le sens idéal) avoir des étudiants à l'université.
    Ne pas suivre tous les cours en amphi, travailler à son rythme, etc.

    Je suis comme ça également.

    Comme dit plus haut, ça ne permet pas de réussir concours rapidement. Par contre, on lit bien moins en diagonale, on fouille, on trifouille et on détaille tout ce qui permet d'ancrer des choses plus longtemps, de les acquérir, de se les approprier.

    Les gens comme ça sont nombreux tout de même et je crois que certains d'entre-eux ne le savent pas.
  • Je pense que tu as raison.

    Le passage à la fac, et le passage à la mentalité "oh j'en ai marre de ce(tte) prof, je vais apprendre ça sans lui/elle" m'a effectivement beaucoup libéré. Mais trouver où on se sent à l'aise, et comment on apprend (en gros, il faut "apprendre à apprendre", savoir comment notre propre cerveau fonctionne), ça prend du temps, ça m'a coûté assez cher en temps et en émotions.

    Je me suis un peu senti renaître quand j'ai repris les vieux trucs de première année que je n'avais pas compris, que je croyais ne pas avoir entièrement compris, où qui manquaient selon moi (avec le recul de quelqu'un qui a un Master) à ces cours-là, et que je les ai refaits/complétés par moi-même ou avec l'aide du forum. Peut-être que si j'avais été dans un meilleur état mental, je l'aurais fait plus tôt et j'aurais mieux réussi mes études (plus vite, surtout).

    Mais après, si j'avais raté ne serait-ce qu'une année de moins, ma copine, je ne l'aurais jamais rencontrée. Donc... un mal pour un (très grand) bien ? :-D
  • Je suis actuellement en voyage donc pas le temps d'en dire beaucoup plus (si ça intéresse toujours plus tard je préciserai); mais personnellement j'ai a-do-ré ma prépa (les deux années), ce qui montre qu'avant d'être un bon ou mauvais système, c'est un système dont l'intérêt dépend absolument de la personne considérée (cf. le témoignage d'HT versus le mien).
    Perso je n'y vois pas du tout un truc carriériste : j'y suis entré pour faire des maths et de la physique, j'y suis resté pour faire des maths et de l'info, et rien de plus. D'ailleurs dès la fin de ma première année il était devenu clair que si le choix devait être fait, je ferais la fac plutôt qu'une école d'ingé (heureusement le choix ne s'est pas présenté :-D)
    Quant au niveau, je ne ferai pas trop de commentaires, mais il est clair que la formation a des résultats différents (notamment sur la vitesse)
  • C'est intéressant de voir comment d'autres ont pu s'épanouir dans un système dans lequel moi, je me suis senti... oppressé.

    Et en parlant de niveau, ben... de ce que j'en ai vu, les gens qui font une prépa ne sont pas vraiment "meilleurs" mais ce qui me déçoit, c'est qu'ils ont la réputation de l'être, alors que ce n'est pas systématiquement vrai. Enfin bref.

    Ce que me dis, c'est que j'ai eu un Master, et que mon CV est pourri, mais peut-être que j'arriverai quand même à obtenir ce que je veux dans la vie. Je pense qu'un poste de chercheur dans une grande école/université, ça n'est pas ce que je cherche, la médaille Fields non plus... je veux juste faire des maths pour moi (bon, si ça peut servir, autant que ça serve, bien sûr). Je verrai bien où me caser. D'abord, je veux finir de "me rattraper" jusqu'à obtenir l'agreg, et après, on verra déjà.
  • Merci :-)
    Gebrane: pas grave tu peux aussi témoigner, car le sujet initial du fil c'etait la dépression moi je me suis rajouté
  • HT: dsl c'était sur ta dépression et non sur ma MPSI
    les gens: aidez h.t en lui apportant vos témoignages moi c'est bon je suis moins stressé
  • Ça va, j'avais vraiment juste besoin de laisser sortir 2-3 trucs.

    C'est assez bizarre quand d'un côté, on te tend un Master et tu réussis 2 concours la même année, et de l'autre côté, y a des concepts de base dans ta spécialité que tu penses ne pas avoir bien compris (que ce soit parce que les cours que tu avais étaient mauvais/incomplets ou parce que tu as pris du recul et estimes avoir besoin d'en savoir plus).

    J'ai la tête pleine de questions comme ça, sur des choses qu'on m'a apprises au début de mes études (parfois même avant le bac) et que je considère qu'on m'a mal apprises. Je ressens le besoin d'avoir une compréhension plus profonde des objets avec lesquels je veux travailler que celle qu'on exige en Licence/Master où à l'agrégation (donc le niveau de compréhension qu'on m'a enseigné), sans quoi j'ai l'impression de ne pas vraiment comprendre ce que je fais. Du coup, c'est difficile d'avoir confiance en moi/en mon niveau en mathématiques... même si ça (re)vient au fur et à mesure.
  • Quand on est reçu a un concours, même bien classé, on se rend compte qu’on mettait la barre plus haute que prévue.
    Enfin, c’est certainement très personnel.
    Pire on voit parfois des « collègues de concours » qui étaient à la ramasse toute la formation et qui sont reçus haut la main.
    Bref.
    Tout ça pour dire qu’en effet, on ne finit jamais sa formation. C’est assez positif d’ailleurs que le concours ne soit pas une fin en soi même si ça aide grandement pour la suite, évidemment.
  • c'est debilos mais c'est quoi qui vous aidait à tenir en sup ?
  • Comment on peut tenir en sup ?
    Chaque individu est différent.
    Dans mon expérience, je me souviens très bien d'un gars qui a abandonné au bout de 3 mois, mais c'était clairement une erreur d'orientation. Déjà en terminale, il avait des résultats moyens, alors qu'il travaillait comme un malade.

    En dehors de cette exception, j'ai vraiment le sentiment que 80% ou 90% des élèves qui étaient avec moi en prépa n'ont aucun regret, et ont tous très bien vécu ces 2 années.
    Je pense que le secret de la réussite, c'est une bonne orientation.Demander conseil à ses profs de 1ère ou Terminale, c'est eux qui savent le mieux vous dire si oui ou non vous êtes faits pour aller en Prépa. Mieux que les parents, mieux que personne.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Non "tenir en sup" c'est-à-dire vous mangiez des laits spéciaux avec des protéines ou des trucs comme ça ? J'ai des potes à ma soeur qui aimaient prendre du Guronsan en khâgne.
  • Ne t'abime pas la santé, ça n'en vaut pas la peine.
  • Non, aucun produit spécial, sauf si la cantine du lycée en mettait à notre insu dans le cidre ou dans l'alimentation ?
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Non "tenir en sup" c'est-à-dire vous mangiez des laits spéciaux avec des protéines ou des trucs comme ça ?

    En maternelle supérieure, on nous gavait de laits "spéciaux" à chaque récrée le matin, bourrés de saloperies comme celui ingurgité à la maison 2h avant. Double ration quotidienne !! A la fin des seventies, il n'y a pas les normes d'aujourd'hui en agriculture, et on faisait à peu prêt n'importe quoi, c'est l'âge d'or des pesticides, hormones et autres. Contrairement aux steacks par exemple, le lait laisse absolument tout passer et on y retrouve massivement les saloperies que les animaux de fermes ingurgitent ! De quoi résoudre dans quarante ans, le problème des retraites des bambins qui avaient moins de 5 ans à l'époque.
    Désolé pour le hors sujet. Je suis d'humeur soupe au lait. ;-)
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Bonjour Parisien,

    Edit
  • D'acc mais je veux pouvoir travailler plus que les autres
  • zeitnot: avec double ration bonjour le pipi culotte :-D
  • @Parisien75 Travailler plus ne sert à rien (à prendre avec des pincettes), pense plutôt à travailler mieux, plus efficacement que les autres!
  • D'acc je vois, je pensais vraiment que vous aviez un truc quoi, un truc qui vous fait du bien et qui vous aide à tenir. Mais c'était debilos dsl
  • Ben si c’était le cas on aurait (grâce à Internet) tous la recette donc pas de recette.
    Si tout le monde sait travailler plus que tout le monde, alors tout le monde travaille plus, mais comme tout le monde.
  • Parisien : même si la discussion a viré complètement du sujet de départ (bon, c'est pas grave, hein), s'il y a un conseil que je peux te donner, c'est de dormir.

    Bosser jusqu'à pas d'heure pour apprendre par coeur la démonstration de machin pour la colle de demain soir, c'est idiot.
  • Parisien75,
    edit
  • homo.t &flora: merci
  • Je suis désolé de ce qui t'est arrivé Homo Topi, je te souhaite de rebondir.

    Sinon @leparisien75, sans trop détailler pour ne pas polluer le fil d'Homo Topi, moi je garde un souvenir exceptionnel de ma prépa. Je n'ai pas nécessairement beaucoup plus bossé qu'avant (j'ai toujours énormément travaillé), j'y ai même bossé plutôt moins que maintenant (!), mais j'y ai appris des choses passionnantes. Certaines me dépassaient malheureusement largement (la prof d'Allemand nous faisait parfois bosser des textes tombés à l'agrégation d'Allemand, sauf que nous n'étions pas des littéraires), mais des profs qui étaient TOUS présents (ça a été mon principal changement par rapport au secondaire), je m'y suis fait la plupart de mes meilleurs amis, j'ai découvert des capacités incongrues à mon cerveau, j'ai appris durant les pauses à jouer à la belote coinchée et j'ai amélioré mes compétences en Tarot. Pour moi, le seul problème de l'enseignement en prépa, c'est effectivement le bachotage à outrance, et en cela je comprends la déception d'Homo Topi. J'y ai pris conscience que tardivement, car mes deux profs de maths ont aimé nous faire réfléchir en dehors du programme, et mon prof de physique de spé, peut-être parce qu'il était également préparateur à l'agrégation dans une ENS (ma prof de sup l'avait connu dans ce cadre) avait plutôt la tendance inverse : il ne corrigeait que très peu des exos de Centrale ou des Mines qu'il trouvait sans intérêt, en revanche on faisait beaucoup d'exos de l'X, des ENS et de sa créativité. On était peut-être moins bachoteur avec lui. Je m'en suis un peu rendu compte lorsque j'ai commencé la recherche (la prépa nuit à la créativité, même si c'est exagéré de le dire comme cela), et surtout lorsque je me suis rendu compte que mes étudiants provenant de prépa ont souvent du mal à faire un mémoire non balisé.
  • math2:Merci bcp, c'est plaisant de voir que t'aimais ta vie en prepa
  • C'est plaisant aussi les anecdotes, j'aime bcp écouter des anecdotes
  • En tout cas, ça me conforte pas mal que les gens comprennent qu'on peut "ne pas avoir sa place" en prépa même si on avait un excellent niveau jusqu'au bac et qu'on est travailleur... je me sentais un peu comme un alien, que ce soit en prépa ou quand les gens de la fac me demandaient comment/pourquoi j'avais "fini à la fac".
  • Certains sont faits pour la prépa d’autres pour la fac.
    C’est une évidence qu’il faut parfois rappeler.

    C’est une histoire de maturité au début (le besoin d’avoir un cadre). Sans cette maturité, la fac est très difficile.
  • Je pense qu'être travailleur n'est pas une qualité indispensable pour aller en prépa.
    Si on est travailleur, ça veut plus ou moins dire qu'on est autonome. Même si on est laissé libre (en Fac), on va bosser. On a donc le profil parfait pour aller en fac, et y réussir.
    Selon moi, un des profils-types du futur taupin, c'est l'élève doué/glandeur. L'élève qui est arrivé jusqu'au bac, avec une moyenne correcte, et sans bosser du tout. Et une fois en prépa, grâce à un encadrement très incitatif (que des mecs brillants tout autour, et plus accessoirement des profs qui mettent une certaine pression), le glandeur devient un bosseur.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • flora: je ne connaissais pas Lakanal le lycée, mais d'après le reportage l'ambiance a l'air glauque. La prof de physique a l'air flippante
  • Bonsoir, il y a une mauvaise nouvelle mon ancienne camarade @Flora est à l'hôpital. Elle a des problèmes cardiaques assez graves.
  • On est de tout coeur avec elle.
  • @Sunshine : elle m'a dit quelque chose de très gentil ici, si tu peux lui faire savoir que Homo Topi lui souhaite bon courage/rétablissement etc ça serait gentil de ta part.

    Un peu de soutien dans ce monde de dingues, même si ça provient de gens d'internet qu'on ne connaît pas vraiment, ce n'est jamais de trop.
  • Pour la jeune fleur Flora

    En ce moment difficile que tu traverses, je voulais te faire part de mon soutien amical et sincère.

    Je te souhaite de trouver le chemin de la guérison et de l’apaisement.
    Je te souhaite de la force et du courage afin de surmonter cette épreuve déstabilisante.


    Bises et pensées affectueuses.

    Un pixel qui pense à toi en ces moments difficiles
    Le 😄 Farceur


  • Sunshine a écrit:
    Elle a des problèmes cardiaques assez graves.

    Je suis assez vieux pour me méfier des assez.
    Toute ma sympathie et mes meilleurs voeux de rétablissement.

    Les coeurs purs

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Merci à tous, on lui dira. Par contre elle va nous tuer..Car je crois qu'il ne fallait pas le dire...
  • L'état de santé de @Flora s'est un peu stabilisé depuis 2 jours. Merci à tous elle vous écrira bientôt. Ça m'étonne pas qu'elle reçoive autant de soutien de votre part, vous êtes un bonne communauté. Et elle aussi elle est fofolle mais attachante. En prépa c'était la fille qui faisait le plus de bêtises mais aussi la plus proche de tous, y compris des profs ! En Maths elle dévorait toujours des cookies en cachette tellement célèbre de par ses cookies que c'était devenu une tradition. À chaque rentrée des vacances elle apportait 2 boîtes de biscuits danois pour les profs et des chocolats pour nous.

    Et faire des colles avec @Flora c'était tellement amusant ! Elle sortait toujours des phrases drôles comme: " Dios mio oh mais oui Monsieur Bernoulli n'est pas une nouille oh lalala il va falloir corriger cette méchante vilaine faute, le pauvre il doit se remuer dans sa tombe " Même les colleurs et les profs rigolaient avec elle !

    On espère qu'elle vivra encore longtemps !
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