Enseignement en cpge
Bonjour
Ma question s'adresse aux professeurs de mathématiques en MPSI/PCSI/MP.
Quand j'ai fait ma math sup/spe, en cours de math, on passait la plus grande partie de notre temps à gratter. Est-ce que cela a évolué depuis. Par exemple, utilisez-vous des polys ou polys à trou ?
Merci.
Ma question s'adresse aux professeurs de mathématiques en MPSI/PCSI/MP.
Quand j'ai fait ma math sup/spe, en cours de math, on passait la plus grande partie de notre temps à gratter. Est-ce que cela a évolué depuis. Par exemple, utilisez-vous des polys ou polys à trou ?
Merci.
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Réponses
En prépa, et cela remonte aux années 1999/2001, j’ai passé une année à gratter le cours écrit au tableau et l’autre à gratter ce qui était écrit sur les poly l’année suivante.
Avec mes élèves de collège, je les fais écrire (une à deux phrases par cours...hein on fait du français en maths ??) et les élèves soufflent, transpirent, ont mal au poignet, tirent la langue dans l’effort, soufflent, pestent, rougissent dans la difficulté, voir fument l’hiver comme il fait froid dans la classe..mais l’écriture me semble indispensable. Donc en prépa, je ferais écrire les élèves. Bien sûr avec tous les dys c’est parfois compliqué mais bon...comme tous les élèves sont dys maintenant...
Pour conclure, je crois avoir lu que les pays qui ont essayé l’arrêt de l’écriture ont vite stoppé l’expérience (à confirmer).
Écrire, écrire, et écrire (j’appelle cela la mémoire de main...).
Les polys c'est un complément à travailler le crayon à la main.
J'en enseigné après la prépa, il y a un certain temps, mais il y a certains trucs je vois mal comment les intégrer sans gratter !
Je n'ai jamais dit qu'il ne faut pas écrire... je réécrivais d'ailleurs certaines démonstrations compliquées.
Mais ma question a effectivement un fondement et ne s'adresse pas par hasard uniquement aux professeurs de CPGE,
car la problématique au collège, lycée ou même à l'université n'est pas forcément la même (en prépa les cours sont d'une densité rare)
J'ai rediscuté récemment avec des anciens de diverses prépa. On était nombreux à avoir un ou des tableaux de retard et à recopier en mode automatique car on n'arrivait pas à écrire et écouter/réfléchir en même temps.
Cette affirmation largement répandue, est cependant complètement fausse.
J'ai eu 13.5 à ENS ULM en chimie... et j'avais laissé tomber de recopier le cours de chimie, j'ai tout bossé en lisant et relisant uniquement le Paul Arnaud (+exercices à l'écrit ou de tête). Je n'ai donc jamais écrit le cours de chimie... Et je regrette de ne pas avoir fait la même chose avec le cours de mathématiques, mais c'était impossible, la prof ne l'aurait pas accepté.
Il y a grattage et grattage ...
Noter rapidement les définitions et théorèmes, éventuellement les points essentiels d'une démonstration, ça c'est très utile. Copier intégralement tout ce que le prof écrit au tableau, y compris les explications intermédiaires rédigées à la va-vite et les rappels des cours précédents (*), ce n'est possible que pour les rares qui sont capables de copier en pensant à autre chose (copier la définition en écoutant et se concentrant sur les preuve du théorème - moi je ne sais pas faire).
Si des prof imposent de tout copier, c'est qu'ils ont la prétention que Leur Cours est meilleur que tous les autres et que les livres du niveau. Comme si un cours pouvait être le meilleur pour tous les étudiants; comme si "meilleur pour le prof" était synonyme de "meilleur pour l'élève".
Anecdote : Un de mes copains de fac a suivi un module de méca quantique en mettant le titre, et un point sur son cahier chaque fois que le prof disait "point suivant" (une dizaine de points en 18 h de cours). On a revu à 3, dont lui, les points essentiels de ce qui avait été traité, et lui qui était très faible en physique a eu la moyenne au partiel. Ce que la plupart des étudiants n'ont pas eu, bien qu'ayant tout noté.
Il faut dire que le prof ne voyait que nous trois, les seuls à le regarder quand il expliquait, et qu'il a détaillé chaque fois qu'on montrait une incompréhension.
Cordialement.
(*) j'ai vu ça sur les cahiers de mes élèves, ça devenait incompréhensible !
Heureusement, non, tous les enfants ne sont pas dys. Les dyspraxiques, puisque c'est à eux que tu fais allusion, représenteraient entre 2 à 4% des enfants. C'est un réel handicap, avec lequel on peut vivre, et même avoir une scolarité normale, si c'est diagnostiqué assez tôt, et qu'un suivi approprié (orthophonie, orthoptie, ergothérapeute, psychomotricité (pas forcément tout en même temps bien sûr)) est mis en place.
Il faut faire ce qu'on peut pour développer les capacités d'écriture, mais à un moment donné, le passage à l'ordinateur est nécessaire (mais c'est plus compliqué pour les maths).
Cela correspond à ce que je pense maintenant que j'ai du recul. J'ai vu un prof de cpge donner des poly à trou ou il oblige à prendre en note ce qui est important.
J'étais à une conférence ou un intervenant a réussi à entrer à l'ENS de cachan en math en ayant une dyslexie importante (niveau CE1 en lecture / écriture). C'est une grande victoire que ces élèves très intelligents puissent faire des études et s'insérer dans la société alors qu'avant ils n'auraient pas eu le certificat d'études.
Le vrai problème est que les enseignants ne forcent pas leurs élèves à lire des livres aux lycées, se contentant de leur cours et du manuel.
Au final certains étudiant de (fin de) licence ne travaillent toujours pas avec des ouvrages pour compléter leurs cours, cours qui n'est ni un minima ni un maxima attendu.
Aux USA beaucoup d'enseignants utilisent des textbook et complètent pendant le cours devant les élèves.
Je suis très attaché à la distinction entre comprendre et apprendre. Et je considère que les maths, c'est une matière où il faut comprendre, alors que la chimie, c'est une matière où il faut essentiellement apprendre (apprendre par coeur, mémoriser). Les méthodes à mettre en place sont donc différentes.
Effectivement on ne peut pas comparer directement l'apprentissage de la chimie et des maths.
Cependant, tu dis exactement ce que disaient les élèves qui n'arrivaient pas en chimie dans ma spe P'.
Ils n'avaient pas compris que presque toute la chimie orga se retrouve grâce à la compréhension de quelques grands principes de physique tel que la disposition des électrons sur les couches externes. Du coup, ils essayaient d'apprendre tout par cœur
et forcément n'y arrivaient pas.
Si on prend les maths, il y a quand même énormément de théorèmes à apprendre en prépa... Ceci même si on a compris les démonstrations et que l'on sait les refaire. La part du par cœur est très importante.
NB: un collègue qui pratiquait beaucoup le poly à trous se l'est vu reprocher par un IG. Cela vaut ce que cela vaut mais ce dernier trouvait qu'on était allé beaucoup trop loin dans la "non prise" de notes en général.
Bref, je ne sais toujours pas quelle est la bonne formule même si je suis convaincu qu'il faut maintenir une bonne dose d'écriture à la main pour les étudiants. Peut-être devrais-je aussi attendre la fin du chapitre pour distribuer le polycopié.
MPSI en 2015-2016=seconde en 2012-2013 c'est-à-dire lycée Chatel et programmes de maths de très bas niveau.....ces étudiants ont été élevés aux zilobonifiés, aux problemzouverts, à la narration de recherche, à dist norm ncd, aux zintervalles alakhon au seuil de 95 % .....
Dans deux ans, tu auras des étudiants qui auront subi le collège NVB....et leurs capacités descendront encore de plusieurs crans....
Peut-être verras- tu alors dans tes copies que:
ln x=2 équivaut à x=2/ln.....
BON COURAGE....
Vous connaissez l'anecdote (vraie) de Giscard qui passe l'X en chimie, aux oraux il a un interrogation sur l'hypochlorite de sodium, il est brillant, mais l'examinateur lui apprend que c'est l'eau de javel ....
Ce qui est écrit sur le niveau actuel fout encore un peu plus les jetons. Ramon tu exagères quand même un peu, le programme de TC des années 80 est vu au premier trimestre en prépa. Mais effectivement le collège NVB et une certaine volonté de reconstituer le filière C avec 9h (option maths expertes) ça va pas être facile à faire converger.
-- Schnoebelen, Philippe
En CPGE, on a des élèves motivés, ils ont choisi d'être là, ils sont prêts à souffrir si on leur explique que c'est pour leur bien.
En lycée, c'est exactement l'inverse. Donc effectivement, comme le cours à trous n'est pas adapté en CPGE, il peut l'être en lycée.
Personnellement, en tant qu'élève,, j'étais fainéant. Et donc, mon objectif, c'était : à la fin du cours, je dois avoir compris/mémorisé tout ce qui a été dit pendant le cours. Comme ça, je n'aurai pas à relire quoi que ce soit après le cours. Toujours avoir un temps d'avance.
En général, l'élève de prépa a le recul nécessaire pour avoir cette démarche.
Il recopie le cours, mais il le recopie à sa sauce. Il va sauter certaines phrases, parce qu'il sait qu'il maitrise bien cette partie, et il va souligner tel ou tel point important. Chaque élève va souligner/impasser telle ou telle phrase.
C'est un peu comme si je devais recopier une recette de cuisine. Si on me dit que je dois faire blanchir les légumes, je vais reformuler cette phrase, parce que je sais que 'faire blanchir les légumes', ça ne me parle pas. Un autre élève n'aura pas besoin de reformuler cette phrase, mais il va buter sur une aure phrase.
Dans un cours à trous, le prof doit faire des choix. Il doit décider à l'avance ce qui est difficile à mémoriser. Impossible. C'est de la pure démagogie. Faut il-caresser dans le sens du poil 2.5 Millions d'élèves ou 200000 profs ? Le choix est vite fait.
le Bac Blanquer bouscule aussi les prépas : https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/06/18/le-bac-blanquer-bouscule-aussi-les-prepas_5477731_4401467.html
Amicalement,
Je me souviens, quant j'étais à la fac il y'a 10 ans, en L2, eh bien, en module : Série numériques et séries de fonctions, le prof nous distribuait des polycopiés qu'on lisait en classe en 5/10 minutes ensemble pour le comprendre, et lui nous explique les points difficiles au tableau, et le reste de la séance, on fait beaucoup d'exercices aux tableau du facile au difficile, et à la fin du semestre, je ne sais combien d'exercices on avait fait. Je ne peux pas les compter. C'était une très très bonne méthode qui ne gaspille pas beaucoup de temps. et toute la classe avait de très bonnes notes à la fin du semestre. Ce qui compte, c'est de comprendre le cours et non pas de l'apprendre en ré-écrivant le cours dans un cahier, c'est un gâchis du temps ça.
5 à 10 minutes pour assimiler un cours de niveau L2, franchement ce n'est pas très crédible....
C'est suspect.....cela sent le CDAL à 10 km....
Aucun intérêt....ce n'est pas comme cela que l'on devient bon en maths....et cela confirme bien l'aspect CDAL de l'examen final....
De plus, contrairement à ce qu'affirme @Pablo, ce n'est pas en parcourant un polycopié pendant 5 à 10 minutes que l'on assimile un cours de L2
(seuls des génies capables de remettre en cause les travaux d'Evariste Galois et de Niels Abel peuvent se le permettre...)
Non, si tu suis le corrigé d'un exo du début à la fin au tableau, tu pourras faire tous les autres exos qui le ressemblent en mimant la meme méthode. D'ailleurs, si on prend un cours de maths, il existe un nombre finie ( limité, ne dépassant pas le nombre de pages du cours ) d'exos et de méthodes à acquérir $ A $ tel que tout autre exo se résout de la meme façon qu'un exo dans la famille $ A $ à calcul différent près. Si on suit tous les méthodes de la famille $ A $, on serait capable de résoudre seul tout exo qui se pose, et tout le cours est ainsi appris sans aucune confusion.
[Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]
Euhhhh, au risque de ne pas être politiquement correct, les autres élèves de la fac sont aussi devenus comptables ?
Non. Rien à avoir.
D'abord, je ne suis pas comptable mais je compte y devenir, oui.
Ensuite, ce n'est pas parce que je suis cette méthodologie que je ne suis devenu à la fin qu'un simple comptable à faible niveau en maths, mais c'est simplement parce que je n'ai pas suivi involontairement mes études en mathématiques jusqu'au bout. J'ai des capacités pour ça. Mais, si tu vis dans le meme calvaire social que moi, tu comprendras pourquoi je ne suis devenu qu'un simple comptable alors que les autres sont devenu des chercheurs ... etc. C'est insolent. Tu ne peux pas me reprocher ça, car ce n'est pas moi qui choisit mon destin.
Moi aussi je viens d'un milieu très modeste, mais j'ai eu 2 chances :
- j'étais étudiant au début des années 80, quand un enfant d'origine très modeste pouvait parfaitement suivre des études solides, s'il en avait les compétences.
- en cours, ce n'était pas le prof qui faisait les exercices, mais les élèves.