Pétition de doctorants lillois

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Réponses

  • Dans la crise des subprimes, ce sont les banques qui ont fait défaut, pas les états.
    Bizarrement elles ne remboursent rien du tout, elles gagnent même de l'argent.

    Les peuples n'ont rien emprunté, on les a asservi avec la dette des banques.
  • Bonjour,

    Demande aux actionnaires et employés et partenaires d’affaires avec Lehman Brothers. Penses-tu qu’ils sont d’accord pour dire que les banques n’ont pas payé ?
    Les banques protègent l’argent des clients. Encore heureux qu’elles ne paient pas pour le défaut des emprunteurs de subprimes ! As-tu donné à ta banque un mandat pour qu’elles paie les dettes de subprimes ? Moi non plus.
    Les banques gagnent de l’argent : c’est normal, non ? Tu travailles toi pour rien ? Il faut bien nourrir les employés de banques...

    Je ne te dis pas que la situation est moralement satisfaisante. Les banques fautives, qui ont pris des risques fous, n’ont pas toutes étaient punies/ mises en faillites comme elles auraient dû, pour protéger l’argent des clients/ épargnants. Mais je préfère protéger l’argent des épargants que de payer pour les emprunteurs de subprimes, pas toi ?
  • Lehman Brothers fait figure d’exception.

    Les banques ont accordé des prêts pourris, elles en ont achetés et elles ont spéculé dessus.
    Elles font mal leur travail, elles paient. Les actionnaires gagnent de l’argent quand leur entreprise fait des bénéfices, ils devraient payer quand elle doit de l’argent.

    Pour protéger les épargnants, il aurait suffi que l’état se porte garant des dettes des banques et que celles-ci les lui remboursent. Au lieu de ça, c’est lui qui est endetté et les banques qui gagnent de l’argent sur une dette qui était la leur à la base.

    « Privatisation des profits et socialisation des pertes ». C’est absurde.

    D’ailleurs, ça te dérange que les petits salaires paient pour la scolarité des autres mais pas qu’ils paient pour les épargnes des autres.
  • YvesM a écrit:
    Et je laisse les arguments ‘humains’ hors de cette discussion. Ils ont leur intérêt mais ils ne remboursent pas les dettes.

    Cela en dit long sur ce que tu considères être les priorités que doivent avoir les êtres humains.
    Quand des gens ont du mal à se nourrir, à se soigner et voient leur espérance de vie chuter, cela peut être balayé d'un revers de manche par un:
    vous n'aviez pas qu'à pas vous endetter
    ?

    (il y a aussi l'astuce du "vous" utilisé comme collectif que j'ai déjà signalée)
  • YvesM, dans certaines civilisations, on arrêtait de rembourser un emprunt au bout de cinquante ans et les gens esclavagisés à cette occasion étaient rendus libres.
    Dans d’autres, une fois l’emprunt remboursé deux fois, on arrêtait aussi de rembourser.
    Dans les deux cas, même si les intérêts couraient encore.
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour,

    @Tableau Blanc : quand tu écris ‘il aurait suffi ... que les banques remboursent’. La crise est justement que les emprunteurs ne remboursent pas leur emprunt à la banque et il n’y a pas d’espoir raisonnable qu’ils remboursent un jour. Les banques ne peuvent pas rembourser. C’est le hic.
    Si tu veux dire que les banques paient sur leurs profits futurs, tu demandes aux futurs personnes à qui ce profit revient de payer pour le défaut des emprunteurs de subprimes. Donc tu prends à Paul, qui n’a rien fait, pour rembourser les dégâts causés par Pierre. Pour cela, il faudrait que Pierre et Paul soient solidaires. Es-tu solidaire des emprunteurs de subprimes à Houston ; es-tu prêt à payer pour eux en cas de défaut ?
    Non, n’est-ce pas ? C’est la raison pour laquelle les banques n’ont aucune raison, mandat, mission, de compenser le défaut.
    Sauf la banque qui a fait le prêt... mais elle a revendu ce risque sous forme titrisée aux autres banques et toutes se retrouvent dans la panade. L’Etat empêche l’effondrement du système...

    Je regrette mais ‘il suffit’ ne marche pas à moins de forcer la solidarité de tous les clients de beaucoup de banques d’etre solidaire et de payer les emprunteurs de subprimes. Il est normal que les banques défendent leurs clients et refusent (au nom des clients).

    En 2008, je dirigeais une équipe de 30 traders et un portefeuille de 15 milliards (valeur à risque de 50 millions par jour) : on s’est bien amusé avec une perte d’un milliard par mois pendant trois mois. Ce sont nos clients qui avaient des sueurs froides et aussi nos dirigeants puisqu’on gérait une partie du portefeuille pour notre compte. Je peux te dire qu’aucun client ne voulait payer pour le défaut des autres... B-)-et ‘il suffit’ ne marche pas : derrière ces sommes se trouvent de vraies entreprises, de vrais projets industriels, des vrais États, de vrais gens (dont des milliers qui perdent leur emploi parce qu’un projet industriel n’est plus financé, une fusion d’entreprise n’est plus fiancée, ...). Bref, ce sont des gens comme toi et moi derrière ces sommes et non pas des institutions pour lesquelles perdrent des milliards est un choix ‘politique’.

    @FdP : tes considérations morales sont zolies et respectables mais ne mettent pas le pain sur la table des familles grecques. Mais si elles te permettent de dormir sur tes deux oreilles, c’est déjà bien.
  • YvesM a écrit:
    En 2008, je dirigeais une équipe de 30 traders et un portefeuille de 15 milliards (valeur à risque de 50 millions par jour) : on s’est bien amusé avec une perte d’un milliard par mois pendant trois mois

    Je comprends mieux.
    YvesM a écrit:

    @FdP : tes considérations morales sont zolies et respectables mais ne mettent pas le pain sur la table des familles grecques. Mais si elles te permettent de dormir sur tes deux oreilles, c’est déjà bien.

    Tu t'aies fait plaisir au moins en écrivant cela? Il y a une solidarité internationale (au moins européenne) qui s'organise autour de la Grèce et je ne te parle pas de la "solidarité" des Etats membres de l'Union européenne.
    Et merci je dors très bien.
  • Bonjour,

    Que comprends-tu ? Ça m’interresse vraiment. Et je te dirais sincèrement si tu es dans le vrai. Soit donc clair dans ton analyse pour me permettre de mettre une valeur de vérité sur tes propos.

    C’est vrai, je me suis fait plaisir en écrivant cette phrase. On peut être taquin parfois... tout en restant bienveillant. Mon message principal est le suivant : les considérations politiques et philosophiques sont des mots, des attitudes ; je préfère juger sur les actes, les comportements. Et on sait tous qu’il n’y a pas de corrélation entre attitude et comportement. Par exemple, si on demande aux doctorants pétitionnaires s’ils sont égoïstes, ils vont dire non ; mais ils signent.
  • YvesM a écrit:
    Non, n’est-ce pas ? C’est la raison pour laquelle les banques n’ont aucune raison, mandat, mission, de compenser le défaut. Sauf la banque qui a fait le prêt... mais elle a revendu ce risque sous forme titrisée aux autres banques et toutes se retrouvent dans la panade. L’Etat empêche l’effondrement du système...

    Donc si je résume : les banques ont fait n’importe quoi et l’État passe derrière pour les sauver et qui paie in fine ? Toi et moi. Un jour moi aussi je vais jouer à faire n’importe quoi avec des sommes énormes tout en pensant que l’État va me sauver. Il va m’arriver quoi ? Je finirais en prison. Les banques savaient très bien (à part l’autre) qu’elles étaient trop grosses pour être laissées faillies. C’est magique. On nous serine qu’il faut payer ses dettes oui mais pas pour tout le monde et surtout, certains paient les dettes créées par d’autres. De qui se moque-t-on ?
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • J'approuve tout à fait ce que dit Nicolas.
    Franchement, la titrisation des dettes pourries, le mélange avec d'autres produits... Heu, comment dire un truc un peu sympa et compréhensif. Franchement, je ne vois pas.
    Après, cela n'exonère pas de leurs responsabilités les gouvernements qui, oubliant toutes les leçons des crises des années 30 (c'est la référence à la mode en ce moment), ont fait sauter tous les filets de sécurité qui empêchaient les banques de faire n'importe quoi.
  • YvesM a écrit:
    Que comprends-tu ? Ça m’interresse vraiment.

    Ce que je voulais dire est que je ne suis plus étonné de lire ce que tu écris après ce que tu as indiqué sur ton activité professionnelle. J'aurais été très étonné sachant cela que tu tiennes un discours comme celui d'Alea ou Nicolas.
    YvesM a écrit:
    les considérations politiques et philosophiques sont des mots, des attitudes ; je préfère juger sur les actes, les comportements

    Et comment tu juges les actes de gens que tu ne connais pas?

    Il ne faut pas ignorer la puissance des mots. Au commencement était le verbe... je pense que notre époque illustre bien cette phrase.
    YvesM a écrit:
    Par exemple, si on demande aux doctorants pétitionnaires s’ils sont égoïstes, ils vont dire non ; mais ils signent.

    Et si on demande aux 1% des gens les plus riches en France s'ils sont égoïstes ils vont répondre quoi?

    PS:
    Je note que tu ne te prives pas d'utiliser des notions morales comme l'égoïsme quand cela peut faire avancer ton discours.
  • Bonjour,

    @nicolas.patrois : on ne sauve pas une banque, mais les épargnes des clients. Pourquoi ne le comprends-tu pas ? Ne pas sauver une banque, c’est effacer d’un trait l’ensemble des comptes clients. Tu aimerais que ta banque ferme lundi matin ? La plupart des gens n’aimerait pas et l’Etat, en défence des intérêts des gens, sauve la banque - selon l’expression - pour préserver les comptes clients.
    Quand tu demandes qui paie in fine, toi et moi. Nous sommes d’accord, on parle de vraies personnes et in fine on parle de la vie des gens, pas ‘des banques’.
    Sache que des dixaines de milliers d’emprunteurs ont été ruiné par cette crise : ils ont bien ‘payé’ pour la prise de risque inconsidérée qu’ils ont contractée. Certaines banques les ont poussé à la faute et c’est détestable (et criminel).
    Je ne suis pas en désaccord avec ce que tu écris, sauf sur un point : il me semble que tu considères une banque comme une monstruosité cruelle et avide. Une banque représente les intérêts de ces clients et tu es un client... une banque travaille pour toi et défend, férocement, tes intérêts.

    Je n’ai pas d’avis sur le fait de considérer que des banques ont pris des risques sachant qu’elles étaient too big to fail. Lehman Brothers, et une dixaine de banques américaines, et leurs actionnaires l’ont payé plein pot. Sans l’intervention des banques centrales et des États, d’autres banques auraient fait faillites et c’est toi et moi qui seraient sans épargne du jour au lendemain.

    @aléa : la titrisation et d’autres dérivés financiers sont des outils de gestion des risques. Et il n’y a rien à redire. Le problème, selon moi, c’est que l’activité de transactions financières et de comptes clients soit mélangée. Il faudrait séparer franchement de sorte qu’une faillite d’une banque de transactions financières ne pose aucun problème à sa clientèle, sauf aux actionnaires et aux investisseurs qui ont pris leur risque et doivent assumer.

    Mais, pour diverses raisons techniques et politiques, cette séparation n’a pas été décrétée, même si des mesures ont été imposées. Ces mesures sont trés insuffisantes et une répétition de la crise est possible/ plausible....

    @FdP : je n’ai pas de données, mais je pense que le 1% est moins égoïste que les doctorants pétitionnaires, à travers le mécénat, et des investissements risqués qui accompagnent des entrepreneurs. Tu me répondras peut-être qu’il est plus facile de donner un peu quand on a beaucoup : je suis d’accord, c’est pourquoi le 1% est sans doute moins égoïste...
  • Donc des banquiers ont fait n’importe quoi et les gens qui ont y mis leurs sous sont mis à contribution :
    * Soit la banque coule et ils perdent leur sous.
    * Soit la banque est renflouée et ils passent à la caisse via l’État.
    Dans les deux cas, ils perdent des sous pour un jeu qui n’est pas le leur. Un employé de base français (ou même américain) viré parce que sa boîte a perdu des sous en 2007 a vraiment une part de responsabilité dans cette crise ?
    Je suis obligé de mettre mes sous à la banque et je devrais donc défendre les banquiers ? Pas question. Ils défendent mes intérêts… heu, pardon ? Quels intérêts ? Celui de ne pas perdre mes sous à leur jeu ? Sérieusement ?
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            -- Schnoebelen, Philippe
  • Il me semble qu'on est très éloignés du problème des doctorants de Lille, et encore plus de mathématiques... Et qu'en plus on tourne en rond.
  • Bonjour,

    Que proposes-tu ? Tes critiques ne sont pas infondées (elles manquent de nuance), mais alors quoi ?

    Personne ne te demande de défendre les banquiers : ils n’en ont pas besoin. C’est eux qui défendent tes intérêts.
    Ton intérêt est de ne pas tout perdre, non ? Et aussi de recevoir des intérêts de tes placements, non ? Ils bossent pour toi.

    Quand tu parles de leur jeu. Sache que sans banque, pas d’investissement dans l’economie. Ce n’est pas leur jeu, mais notre jeu. Il faut bien investir dans l’économie, non ?

    Bref, que proposes-tu ? Une société sans investissement ? Je suis curieux.
  • Omega a écrit:
    Il me semble qu'on est très éloignés du problème des doctorants de Lille, et encore plus de mathématiques... Et qu'en plus on tourne en rond.

    La terre tourne en rond, qui s'en plaint? X:-(

    YvesM a écrit:
    C’est eux qui défendent tes intérêts

    Tu veux dire les leur j'imagine.
  • Bref les doctorants n'ont qu'à avoir un petit job à coté : banquier!
  • YvesM a écrit:
    Personne ne te demande de défendre les banquiers : ils n’en ont pas besoin. C’est eux qui défendent tes intérêts.

    Non, je leur demande de ne pas perdre mon fric, c’est la moindre des choses.
    Sinon oui, mais on sort carrément du fil : une société sans capital.
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  • Les états ont été capables d'empêcher la plupart des banques de faire faillite : cela veut dire qu'ils auraient été capables de garantir les comptes des clients des banques en question. Si l'intérêt général avait été la priorité, c'est ce qu'ils auraient fait, en laissant les banques qui avaient pris des risques insensés faire faillite. Les clients concernés auraient alors pu transférer leurs comptes garantis par l'État vers des banques n'ayant pas fait de placement délirant, et donc a priori pas en faillite.

    Sinon, c'est trop facile : je (banque) joue au casino -> si je gagne, j'empoche tous les gains, si je perds, l'État paye à ma place et je peux continuer à jouer. C'est du foutage de gueule en bonne et due forme et n'incite pas les banques à se comporter de manière raisonnable.
  • Bonjour,

    Voilà une fin possible pour ce fil : je vais réfléchir à ce que pourrait être une société sans capital.

    @brian : une banque gagne pour ces clients, pas pour elle-même. Quand tu places ton argent dans un fond de placement, et il gagne 10%, c’est 10% sont pour toi, pas pour la banque. La banque prélève des frais et un peu de marge, comme toute entreprise de service. Quand la banque place son propre argent, ça ne te regarde pas ce qu’elle gagne ou perd : ce n’est pas ton argent.
    Enfin, la solution que tu proposes, par exemple que l’Etat français garantisse les comptes des clients des banques françaises qui sont touchées par les titres pourris, revient à faire payer aux français le default des emprunteurs américains. Car garantir nos comptes revient à compenser la perte liée aux prêts qui ne seront jamais remboursés. C’est donc parfaitement juste que l’Etat s’y refuse pour défendre nos intérêts, non ? Et au passage, l’Etat c’est nous et la génération future, et il détient une part trés importante dans les capitaux bancaires. Laisser tomber une banque moyenne une Europe, c’est typiquement 10 milliards d’euros perdus par l’Etat français à travers ses participations. Bref, ce n’est pas aussi simple... que de se venger des méchants banquiers en coulant leur société.
  • YvesM a écrit:
    une banque gagne pour ces clients, pas pour elle-même

    Dans le village des schtroumpfs peut-être....
    YvesM a écrit:
    Quand la banque place son propre argent, ça ne te regarde pas ce qu’elle gagne ou perd.

    La banque joue au casino et plume les petits épargnants....mais cela ne nous regarde pas....
    Préserver les gros et faire payer les petits, voilà la devise de la finance ultralibérale. On prend l'argent sur les comptes des clients (comme à Chypre par exemple...)puis l'Etat efface l'ardoise aux frais du contribuable.
    Ne venez pas pleurnicher si vos impôts explosent...on vient de vous dire que CELA NE VOUS REGARDE PAS !

    Allez, quelques extraits pour illustrer tout cela
    https://www.google.fr/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.dailymotion.com/video/xdaiux&ved=2ahUKEwiMoMqJ1MreAhUsyIUKHQfpCvgQwqsBMAV6BAgJEBQ&usg=AOvVaw3rexVUUCo_Zmi7BoZObAOK

    https://www.google.fr/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://m.youtube.com/watch?v=EkQ9GhvjOwQ&ved=2ahUKEwiMoMqJ1MreAhUsyIUKHQfpCvgQwqsBMAJ6BAgJEAs&usg=AOvVaw2PkwROVv6qQqI-shvQ7_bh

    https://www.google.fr/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://m.youtube.com/watch?v=hTK6ouvLQjI&ved=2ahUKEwiJpbbs1sreAhVCVsAKHf01BoM4HhCjtAEwCHoECAEQEw&usg=AOvVaw20SElTNi84eic4a2kCD71x

    https://www.google.fr/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.dailymotion.com/video/xb8ytz&ved=2ahUKEwi-2PfO7creAhVOyoUKHZiFAAo4ChCjtAEwBnoECAEQDw&usg=AOvVaw32zKkA9tpMBxPed-V2stdO
    Liberté, égalité, choucroute.
  • YvesM a écrit:
    une banque gagne pour ces clients, pas pour elle-même.

    Haha, la banque gagne pour ses clients, pas pour elle-même. Une philanthrope, quoi. C'est bizarre, en me baladant dans Paris, j'ai vu que ma banque a acheté quantité de bâtiments hors de prix, pourtant on ne m'a jamais dit que je pouvais m'y installer...
    YvesM a écrit:
    Quand tu places ton argent dans un fond de placement, et il gagne 10%, c’est 10% sont pour toi, pas pour la banque. La banque prélève des frais et un peu de marge, comme toute entreprise de service. Quand la banque place son propre argent, ça ne te regarde pas ce qu’elle gagne ou perd : ce n’est pas ton argent.

    Si, ça me regarde à partir du moment où les politiciens me forcent à me porter garant pour les banques en faillite par incompétence ou appât du gain démesuré.

    Si, en tant que particulier, je joues au casino ou investis à tout va en bourse et que ça tourne mal, je m'endette, je suis interdit bancaire, fiché et l'huissier va venir saisir tous mes biens. Si les montants sont assez importants, je me retrouve à la rue. Une banque qui fait la même chose, on lui dit : « Ouh là là, tu n'as pas eu de chance, tiens voici quelques dizaines de milliards pour te refaire, et surtout ne change rien ! » De fait, la régulation n'a subi aucun changement significatif depuis 2008 et la crise peut se reproduire d'un jour à l'autre. Cela n'est possible que parce que les politiciens l'ont décidé, et ce n'est clairement pas dans l'intérêt général, qui nécessiterait que les fauteurs de crise soient au minimum responsabilisés. Comment en est-on arrivé là ? Selon toute vraisemblance, ce n'est pas le peuple qui a dicté les lois de « régulation » post-crise, mais le lobby bancaire (cf. début du mandat de Hollande, juste après le « Mon ennemi (...), c'est la finance ! »). Le fait que José Manuel Barroso ait pu filer tranquilou chez Goldman Sachs après avoir quitté la présidence de la Commission européenne est sûrement une coïncidence.

    Quant à ton argument :
    Enfin, la solution que tu proposes, par exemple que l’Etat français garantisse les comptes des clients des banques françaises qui sont touchées par les titres pourris, revient à faire payer aux français le default des emprunteurs américains. Car garantir nos comptes revient à compenser la perte liée aux prêts qui ne seront jamais remboursés.

    Je ne suis pas d'accord. Si les banques sont toujours à flot (la plupart d'entre elles), cela veut dire que pour chacune d'entre elles,
    $$\text{avoirs(banque)} + \text{argent_public_injecté} \geq \text{dette_tolérée}$$
    Par conséquent, en saisissant $\text{avoirs(banque)}$ tout en mettant la banque en faillite, les états n'auraient pas eu à dépenser plus pour garantir les dépôts des clients. Mais cela aurait eu la vertu de dissuader les banques restantes de jouer au même jeu et de nous faire courir le risque d'une deuxième crise du même type. En plus, elles auraient récupéré les clients perdus par les banques ayant fait faillite du fait de leur appât du gain délirant et/ou de leur incompétence. Donc cela aurait récompensé les comportements allant dans le sens de l'intérêt général. C'est la vertu typiquement attribuée au libéralisme, une sorte de sélection naturelle qui sanctionne les comportements dangereux et récompense les stratégies prudentes. Bizarrement, les états n'ont pas appliqué cette doctrine aux banques, qui pourtant s'en réclament en permanence pour justifier qu'il ne faut surtout rien réguler sur les marchés. J'ai déjà expliqué ci-dessus pourquoi on en est arrivé là.

    Enfin, que certaines banques françaises, y compris la mienne, aient acheté des titres pourris, c'est un fait, mais c'est leur faute. C'est leur métier de savoir quels titres sont peu risqués et quels titres le sont beaucoup. Si ces banques ont acheté des titres pourris, c'est certainement par appât du gain (pile, je gagne le jackpot, face c'est l'État qui paye !). Si elles ne comprenaient pas la dangerosité desdits produits (est-ce crédible ? Je ne le crois pas), c'est de la pure incompétence et ce n'est pas à l'ensemble de la population de payer pour cela et d'encourager les incompétents et/ou criminels à recommencer exactement de la même manière.
  • Bonjour,

    Pourquoi autant de bêtises sur ce sujet ?

    Une banque A gére un fond pour ses clients. A la fin de l’exercice la performance est 4%. Elle prend des frais de 0.5%.
    Une banque B gère un autre fond pour ses clients. La performance est de 5%. Elle prend ses frais de 0.5%.
    Les clients de la banque A vont placer leur argent à la banque B.
    Ainsi, quand la banque B gagne sur le marché, elle gagne pour ses clients (qui reçoivent une performance supérieure) : en même temps, elle gagne pour elle-meme puisque les frais sont proportionnels aux sommes investies.

    Le paragraphe ci-dessus ne montre-t-il pas que la banque gagne pour ses clients ?

    Par ailleurs, j’invite à regarder la liste des banques qui font faillites année après année. Quand une banque fait une erreur de gestion, elle le paie plein pot. Et ses actionnaires (dont l’Etat parfois, les réassureurs, et d’autres banques) perdent leurs investissements. Dans le milieu bancaires, on préfère une fusion à une faillite. De trés nombreuses banques, aprés des erreurs de gestions, sont rachetées par une autre banque. C’est la version soft de la faillite...

    Par définition du risque, le résultat est incertain. Traiter d’incompétence une banque parce que le risque pris s’est réalisé avec une perte est un contresens. Au contraire, une banque qui ne prend pas de risque et ne perd pas sur certains postes ne joue pas son rôle. Son rôle est de financer des projets (entre autres). Elle écarte les projets non viables, ce qui évite à la société de perdre de l’énergie et du temps, et sélectionne les projets viables, qui font prospérer la société. Mais le risque est là. On l’assume. Et on n’est pas incompétent quand un projet échoue : avant qu’il échoue, son destin n’est pas certain. Enfin il existe une concurrence bancaire : un projet non financé que ne par l’une le sera peut-être par une autre...

    Est-ce si difficile à comprendre ? Je n’essaie pas de vous expliquer ce que fait une salle de marché... quand vous parlez de casino, c’est encore un contresens : une salle de marché gére les risques de ses clients et essaient de les minimiser ou d’etre rémunérée en proportion du risque. Au casino, à pile ou face, on ne peut pas minimiser le risque... et je ne connais pas de clients qui demandent à leur banque de parier au casino, vous si ? Je connais plutôt des professeurs qui économisent un peu pour leur retraite et, compte tenu de l’inflation, désirent placer leurs épargnes avec intérêt (modeste mais sans perte de capital)... et la banque joue ce rôle. Elle le fait avec des dixaines de milliards d’un fond de pension, mais derrière cette somme, se trouvent des vraies personnes qui ont économisé toute leur vie et qui ont besoin de ce complément de retraite pour manger. On ne s’amuse pas au casino dans ce cas là. On fait tout le contraire. On minimise le risque et on doit utiliser des instruments dérivés, dont la titrisation est un exemple. Ainsi, les salles de marché, loin d’etre des joueurs de casino à la recherche d’un risque et d’un gain facile, essaient d’extraire un tout petit profit, avec le moins de risque possible.

    Vous êtes sans doute confus parce qu’une banque opère sur le marché pour son propre compte. Mais dans ce cas, elle est le client. Un client comme les autres. Et qu’un autre client gagne ou perde son argent n’a pas d’influence sur votre argent. Pour reprendre votre image du casino, quand un autre joueur gagne ou perd son argent à pile ou face, votre argent n’est pas affecté. La taille du marché est si grande que l’influence d’une banque donnée reste faible. Et le régulateur veille au grain : ceux qui trichent vont en prison.

    D’où vous vient cette haine du secteur bancaire ? Un secteur où la France est bien placée, avec des centaines de milliers d’emplois, plutôt bien payés, et utile à la prospérité économique de la société... qui défend férocement notre épargne... et concurrentiel : vous avez un large choix, qui inclut les banques en ligne.
  • La discussion semble sortie de son cadre initiale, je la ferme donc.

    Bruno
Cette discussion a été fermée.