Exercices sur les groupes

135

Réponses

  • Modifié (2 Jun)
    Ne peut-on pas le déduire des deux faits classiques suivants :
    • le centre d'un $p$-groupe n'est pas réduit au neutre ;
    • si  $G/Z(G)$ est abélien, $G$ l'est aussi ?
    Pour le premier point, on peut cacher l'équation aux classes dans l'action de $G$ sur lui-même par conjugaison : le cardinal de chaque orbite est une puissance de $p$ et pour le neutre, c'est $1$ (et bien sûr la somme des cardinaux des orbites est divisible par $p$), donc il y a au moins $p-1$ autres orbites de cardinal $1$, ce qui fait un centre non trivial.
    Ah, ben non, on ne peut pas parce que le deuxième point est faux : si $H=\{\pm1,\pm i,\pm j,\pm k\}$ est le groupe quaternionique, alors $H/Z(H)\simeq (\Z/2\Z)^2$ mais $H$ n'est pas abélien.
  • Modifié (2 Jun)

    Julia Paule a dit :
    C'est un exo, et ce n'est pas difficile à montrer.
    M’-enfin Julia, c'est un résultat classique à connaitre.
    Citation : J'en vois régulièrement qui demandent si leur preuve est juste,  si elle est juste on se dit que la personne a eu de la chance. R.S




  • Modifié (2 Jun)
    On a omis de mentionner l'affirmation mêlée d'un doute de MRJ selon laquelle,

    Si f est un morphisme surjectif de G → G, défini par f(x) = $x^n $ (n>1), alors G est abélien
    D’après l'argument de JLT, on sait seulement que les $x^{n-1}$ sont dans le centre de G

    Citation : J'en vois régulièrement qui demandent si leur preuve est juste,  si elle est juste on se dit que la personne a eu de la chance. R.S




  • Modifié (2 Jun)
    JLapin a dit :
    Perso, je trouve le théorème de Cauchy plus dur que l'exo
    Et il  y a aussi une action de groupe dans Cauchy :)
    Indication : on considère un sous-groupe $H$ d'ordre $p$ de $G$, et le sous-groupe de $G$ engendré par un élément $x \in G \setminus H$.
  • @gebrane, ceci une leçon d'oral d'agrégation. Perso, je n'ai pas vu ce résultat dans les quelques cours classiques sur les groupes dont je dispose.
  • Pour ça : https://les-mathematiques.net/vanilla/index.php?p=/discussion/comment/2429808/#Comment_2429808, je crois que ça ne marche pas, parce qu'on utilise d'abord l'exo de @JLT : https://les-mathematiques.net/vanilla/index.php?p=/discussion/comment/2429550/#Comment_2429550, puis on peut résoudre celui de @MrJ, mais les deux résultats utilisent essentiellement l'associativité dans un groupe, et se placer dans le groupe-quotient ne donne rien.
  • Julia, je ne raconte pas des salades. Regarde le corollaire 9.20  de ce PDF. Je travaille dans ce cours  la théorie des groupes pour combler mes lacunes et avoir un niveau proche du tien  :mrgreen:
    Citation : J'en vois régulièrement qui demandent si leur preuve est juste,  si elle est juste on se dit que la personne a eu de la chance. R.S




  • ADAD
    Modifié (2 Jun)
    Gebrane https://les-mathematiques.net/vanilla/index.php?p=/discussion/comment/2429799/#Comment_2429799
    À partir du moment que tu sais que $H_5$ et $H_7$ sont distingués dans $G$, que $H_5\cap H_7=\{e\}$ et que $G=H_5H_7$ (par cardinalité), tu sais que $G=H_5\times H_7$ produit direct. Donc tous les éléments de $H_5$ commutent avec ceux de $H_7$.
    Comme ils sont tous deux commutatifs, le produit direct l'est aussi.
  • Modifié (2 Jun)
    @gebrane, c'est un corollaire d'un corollaire, soit quelque chose qui apparait comme application d'un résultat important. Ben dans mon cours de L3 et dans le livre de Josette Calais que j'ai étudié, et d'autres cours encore, cela n'y est pas, cette propriété est éventuellement proposée en exercice.
    Et j'ai un niveau très faible en théorie des groupes, comparé à certains sur ce forum.
    Illustration : pour AD, ce qu'il vient d'énoncer sur les propriétés de deux sous-groupes qui en font un produit direct, c'est du cours, et pour toi, cela ne l'est pas puisque tu as éprouvé le besoin de le démontrer. Ben pour moi, ça c'est plus du cours que tout groupe d'ordre $p^2$ est abélien.
  • Julia, je ne connaissais pas ce résultat du cours cité par AD que je remercie. Peux-tu m'éclairer sur la preuve de ce résultat ?

    Soit $A$ et $B$ deux sous-groupes distingués d'un groupe $G$ tels que $A \cap B = {e}$ et $AB = G$. Alors $A \times B \cong G$.


    Preuve envisagée :

    Définissons l homomorphisme $f : A \times B \rightarrow G$ par $f(a,b) = ab$. Je ne vois pas clairement comment l'injection est assuré par $A \cap B =  e$ et la surjection par $AB = G$




    Citation : J'en vois régulièrement qui demandent si leur preuve est juste,  si elle est juste on se dit que la personne a eu de la chance. R.S




  • MrJMrJ
    Modifié (2 Jun)
    @Julia Paule : Supposons que l'application $\varphi : g\mapsto g^3$ est un endomorphisme surjectif du groupe $G$. On en déduit que
    $$\forall (g,h)\in G^2,\quad (gh)^3 = g^3h^3\quad\Rightarrow\quad \forall (g,h)\in G^2,\quad (hg)^2 = g^2h^2.$$
    On en déduit que
    $$\forall (g,h)\in G^2,\quad (gh)^4 = ((gh)^2)^2 = (h^2 g^2)^2 = g^4 h^4\quad\Rightarrow\quad \forall (g,h)\in G^2,\quad h^3g^3 = (hg)^3 = g^3 h^3,$$
    ce qui permet de conclure avec la surjectivité.
  • Modifié (2 Jun)
    Quelques critères de commutativité /cyclicité d’un groupe $G$.

    1. Si $Aut(G)=\{Id\}$, $G$ est abélien et tout élément de $G$ différent de $e$ est d’ordre $2$.

    2. Soit $\mu(G)$ l’exposant d’un groupe fini $G$ (i.e le plus petit entier naturel tel que $x^{\mu(G)}=e$ pour tout $x \in G$). Alors $G$ est cyclique si et seulement si $\vert G\vert=\mu(G)$.

    3. Soit $G$ un groupe abélien fini dont l’ordre n’est pas divisible par $k^2$ pour tout $k>1$. Alors $G$ est cyclique.

    4. Exercice : Soit $G$ un groupe fini et $\sigma$ un automorphisme de $G$ tel que $\sigma^2=Id$ (*) et tel que le seul élément fixé par $\sigma$ est l’identité de $ G$. Montrer que $G$ est abélien.

    (*) edit: notation corrigée suite au message de NicoLeProf. Merci !

  • gebrane a dit :
    Définissons l homomorphisme $f : A \times B \rightarrow G$ par $f(a,b) = ab$. Je ne vois pas clairement comment l'injection est assuré par $A \cap B =  e$ et la surjection par $AB = G$
    Pourtant, cela me semble abordable, dis moi ce que tu en penses : 
    soit $(a,b) \in \ker f$ . Alors $f(a,b)=e$ . Dès lors, $ab=e$ donc $b=a^{-1}$ .
    Or, $a \in A$ et $A$ est un groupe donc $a^{-1} \in A$ ainsi, $b \in A$. Par conséquent, $b \in A \cap B$ et $b=e$. 
    Ainsi, $a=e$ . Ce qui prouve que $\ker f = \{(e,e)\}$ donc l'injectivité de $f$.
    Pour la surjectivité, soit $y \in G$. Comme $G=AB$, il existe $a \in A$ et $b \in B$ tels que $y=ab$ .
    Donc on a : $f(a,b)=ab=y$ et $f$ est bien surjective...
    Je n'ai pas utilisé la condition "sous-groupes distingués", me serais-je trompé? Ce n'est pas aussi facile que ça?
    Ou bien est-ce si trivial et la condition de "sous-groupes distingués" n'est pas utile?
  • biguine_equation a dit :
    4. Exercice : Soit $G$ un groupe fini et $\sigma$ un automorphisme de $G$ tel que $\sigma^2=e$ et tel que le seul élément fixé par $\sigma$ est l’identité de $ G$. Montrer que $G$ est abélien.
    L'énoncé de ton exercice m'intrigue : quel sens donnes-tu à $\sigma^2=e$? Un automorphisme égal à l'élément neutre de $G$? Ne serait-ce pas plutôt $\sigma^2=id$ ?
  • NicoLeProf a dit : 
    Je n'ai pas utilisé la condition "sous-groupes distingués", me serais-je trompé?
    Elle est utilisée pour montrer que $f$ est bien un morphisme de groupes, c'est ça qu'il reste à vérifier. Il faut donc montrer que $\forall (a,b)\in A\times B, ab=ba$.
  • NicoLeProf '... la condition de "sous-groupes distingués" n'est pas utile ? '
    Tu n'as pas montré que $f$ est un morphisme de groupes.
    Alain
  • Modifié (3 Jun)
    Nicoleprof,
    Je voulais taquiner Julia, mais tu as coupé l'herbe sous mes pieds. Tu as besoin que les groupes soient distingués pour démontrer que f est bien un homomorphisme.
    Citation : J'en vois régulièrement qui demandent si leur preuve est juste,  si elle est juste on se dit que la personne a eu de la chance. R.S




  • Modifié (2 Jun)
    C'est vrai que gebrane affirme directement que c'est un morphisme de groupes, il faudrait le prouver.
    Soit $(a,b) \in A \times B$ . Comme $B$ est un sous-groupe distingué de $G$, on a : $aba^{-1} \in B$ . Donc $aba^{-1}b^{-1} \in B$ .
    Comme $A$ est un sous-groupe distingué de $G$, on a : $bab^{-1} \in A$ . Donc $bab^{-1}a^{-1} \in A$ . 
    Mais $bab^{-1}a^{-1}=(aba^{-1}b^{-1})^{-1}$ donc $bab^{-1}a^{-1} \in A \cap B$ et on a : $bab^{-1}a^{-1}=e$, ce qui conclut.
  • Modifié (3 Jun)
    Quand mème il faut démontrer que $$f((a,b)*(c,d))=f(a,b)f(c,d)$$ avec $(a,b)*(c,d)=$ :mrgreen:
    Citation : J'en vois régulièrement qui demandent si leur preuve est juste,  si elle est juste on se dit que la personne a eu de la chance. R.S




  • Exo suivant : déterminer le nombre d'éléments d'ordre $42$ dans $GL_2(\mathbb{F}_7)$.
  • gebrane a dit :

    Julia, je ne connaissais pas ce résultat du cours cité par AD que je remercie. Peux-tu m'éclairer sur la preuve de ce résultat ?

    Tu l'as déjà montré plus haut. C'est un éventuel corollaire d'un éventuel corollaire, très facile à démontrer.
  • Modifié (3 Jun)
    @MrJ J'essayais de résoudre ton exo en utilisant le groupe quotient (mon message plus haut), mais sans succès, et je me posais la question de la raison (voir plus haut).
    Pas mal ta démonstration qui n'utilise pas l'exo de JLT ! Je remarque que ce genre de démonstration se trouve sans chercher à démontrer le résultat, mais en laissant traîner son imagination.
  • MrJMrJ
    Modifié (3 Jun)
    Ma réponse me parait suspecte, mais je n'arrive pas à trouver une éventuelle erreur dans mon raisonnement.

    D'une part, on commence par remarquer que dans $\mathbb{F}_7[X]$, on a
    $$X^{42}- 1 = \left(X^6\right)^7 - 1 ^7 = \left(X^6 -1\right)^7 = \left(\Phi_1 \Phi_2 \Phi_3 \Phi_6 \right)^7 $$
    D'autre part, si $M\in GL_2(\mathbb{F}_7)$ est d'ordre $42$, alors son polynôme minimal $\pi_M$ est un diviseur de degré au plus $2$ de $X^{42}-1$. En utilisant la décomposition précédente, on constate que ce n'est pas possible : l'ordre de $M$ est un élément de $\{1,2,3,6,12,18\}$.

    Conlusion : Il n'y a pas d'élément d'ordre $42$ dans $GL_2(\mathbb{F}_7)$.

    Édit : Sage semble m'indiquer que je raconte n'importe quoi... :p
    La réponse semble être 96. Si quelqu'un peut me pointer mon erreur que je n'arrive toujours pas à repérer... Merci !

    Édit 2 : J’ai barré uniquement la partie fausse.


  • JLTJLT
    Modifié (3 Jun)
    @MrJ Noter peut-être que dans $\mathbb{F}_7$ on a $\Phi_6=(X-3)(X-5)$ et $\Phi_3=(X-2)(X-4)$. Que dire si le polynôme minimal est $(X-3)^2$ ?
  • MrJMrJ
    Modifié (3 Jun)
    Merci ! Je crois voir l'erreur : je me suis fait avoir en ne tenant pas compte des multiplicités (de la puissance $7$).

    On remarque que les polynômes $\Phi_1 = X-1$ et $\Phi_2 = X+1$ sont irréductibles dans $\mathbb{F}_7[X]$, puis qu'on a les égalités $\Phi_3 = X^2 + X + 1 = (X-2)(X-4)$ et $\Phi_6 = X^2 - X + 1 = (X-3)(X-5)$. Incroyable (ironie) : qui aurait cru que les éléments de $\mathbb{F}_7^\times$ sont les racines de $X^6-1$... :#

    On en déduit que $\pi_M$ est scindé sur $\mathbb{F}_7$. De plus, la matrice $M$ n'est pas diagonalisable, sinon on aurait que $M^6 = \textrm{I}_2$. On conclut qu'il existe $a\in \mathbb{F}_7^\ast$ tel que $\pi_M=(X-a)^2$. Réciproquement, par un calcul direct (en trigonalisant), on constate que $M$ est d'ordre $42$ si et seulement si $\pi_M \in\{(X-3)^2, (X-5)^2\}$.

    Finalement, il suffit de compter le nombre d’éléments dans la classe de similitude des matrices $M= \begin{pmatrix}3&1\\0&3\end{pmatrix}$  et $M=\begin{pmatrix}5&1\\0&5\end{pmatrix}$. Comme ces deux matrices représentent un endomorphisme cyclique, leur commutant est exactement $\mathbb{F}_7[M]$ : on en déduit que le cardinal de leur classe de similitude est
    $$ \dfrac{\textrm{Card}(GL_2(\mathbb{F}_7))}{ \textrm{Card}(\mathbb{F}_7[M]^\times )} = \dfrac{(7^2-1)(7^2-7)}{7\times 6} = 48.$$

    On retrouve bien qu'il y a $48 + 48 = 96$ éléments d'ordre $42$.



  • Modifié (3 Jun)
    Un élément d'ordre $42$ est semblable à $\begin{pmatrix}-2&1\\0&-2\end{pmatrix}$ ou $\begin{pmatrix}3&1\\0&3\end{pmatrix}$.
    Edit : Grillé !
  • JLTJLT
    Modifié (3 Jun)
    Généralisation : pour tout $p$ premier il y a exactement $(p^2-1)\varphi(p-1)$ éléments d'ordre $p(p-1)$ dans $GL_2(\mathbb{F}_p)$.
  • Il manque à cette fête de JLT;   @Namiswan et @Georges Abitbol
    Citation : J'en vois régulièrement qui demandent si leur preuve est juste,  si elle est juste on se dit que la personne a eu de la chance. R.S




  • Modifié (3 Jun)
    AD a dit :
    , tu sais que $G=H_5\times H_7$ produit direct. Donc tous les éléments de $H_5$ commutent avec ceux de $H_7$.

    Bonjour @AD
    Il me semble que le mot "Donc" rend ton raisonnement circulaire, car pour démontrer que G est isomorphe à $H_5\times H_7$, on a besoin de prouver que l'application $f:=f(a,b)=ab$ est un morphisme de groupe, c'est-à-dire $f((a,b)*(c,d))=f(a,b)f(c,d)$, autrement dit  acbd=abcd . Et là, clairement, tu as besoin de prouver que tout élément de $H_5$ commute avec tout élément de $H_7$. Je ne sais pas si tu as compris ce que je veux dire.
    Citation : J'en vois régulièrement qui demandent si leur preuve est juste,  si elle est juste on se dit que la personne a eu de la chance. R.S




  • Bonjour Gebrane
    C'est du cours, mais en effet, cela dépend de la manière dont est construit le cours.
    Je te mets en copie un extrait de mon livre "Groupes finis et treillis de leurs sous-groupe" chez C&M.
    Alain



  • Modifié (3 Jun)
    JLT a dit :
    Généralisation : pour tout $p$ premier il y a exactement $(p^2-1)\varphi(p-1)$ éléments d'ordre $p(p-1)$ dans $GL_2(\mathbb{F}_p)$.
    Le groupe $\text{GL}_2(\mathbb{F}_p)$ est de cardinal $(p^2-1)(p^2-p)$. On va dénombrer les matrices semblables à une matrice du type $M_{\alpha}=\begin{pmatrix}
    \alpha & 1 \\
    0 & \alpha
    \end{pmatrix}$, où $\alpha$ est d'ordre $p-1$ dans le groupe multiplicatif $\mathbb{F}_p^*$, qui est cyclique de cardinal $p-1$. En effet, ces matrices sont d'ordre $p(p-1)$ puisque $\begin{pmatrix}
    \alpha & 1 \\
    0 & \alpha \end{pmatrix}^n = \begin{pmatrix}
    \alpha^n & n\alpha^{n-1} \\
    0 & \alpha^n \end{pmatrix}$ donc leur ordre est le plus petit entier $n$ à la fois multiple de $p$ (pour avoir $n=0 \pmod{p}$) et de $p-1$ (pour avoir $\alpha^n=1$).
    Si on fixe $\alpha \in \mathbb{F}_p^*$, ce qui peut se faire de $\varphi(p-1)$ façons (le groupe multiplicatif $\mathbb{F}_p^*$ est cyclique, isomorphe au groupe additif $\mathbb{Z}/(p-1)\mathbb{Z}$ qui a $p-1$ générateurs), le stabilisateur de $M_{\alpha}$ pour l'action de conjugaison est constitué des matrices inversibles qui commutent avec $M_{\alpha}$. Ce sont exactement les polynômes en $M_{\alpha}$ parce que la matrice $M_{\alpha}$ est cyclique : son polynôme minimal $(X-\alpha)^2$ est égal à son polynôme caractéristique. Après division euclidienne par $(X-\alpha)^2$, tout polynôme en $M_{\alpha}$ s'écrit sous la forme $P(M_{\alpha})$ avec $P$ de degré inférieur ou égal à $1$. La matrice $P(M_{\alpha})$ est non inversible si et seulement si $P(\alpha)=0$. Ces polynômes sont de la forme $\beta(X-\alpha)$, il y en a donc $p$, qui correspond au choix de $\beta$ dans $\mathbb{F}_p$. Finalement, il y a $p^2$ polynômes en $M_{\alpha}$, dont $p$ ne sont pas inversibles. L' ensemble des matrices inversibles qui commutent avec $M_{\alpha}$ a donc pour cardinal $p^2-p$.
    On conclut qu'il y a $\dfrac{ \left|\text{GL}_2(\mathbb{F}_p)\right| } {p^2-p}=p^2-1$ matrices semblables à $M_{\alpha}$.
    Au total, cela fournit $\varphi(p-1)(p^2-1)$ matrices d'ordre $p(p-1)$.
    Reste à voir s'il n'y a pas d'autres façons d'obtenir des éléments d'ordre $p(p-1)$.
  • MrJMrJ
    Modifié (3 Jun)
    @Aristide Fatou : Il me semble que les arguments que j’ai utilisé pour le cas $p=7$ s’adaptent directement pour montrer que les solutions sont nécessairement de la forme que tu as donnée.
  • Effectivement, $X^{p(p-1)}-1$ est scindé sur $\mathbb{F}_p$, donc les matrices d'ordre $p(p-1)$ sont trigonalisables.
  • Et il y a $p^2-1$ matrices d'ordre $p$ dans $GL_2(\mathbb{F}_p)$. Pour voir si j'ai bien compris la méthode (mais c'est vraiment semblable).
  • Modifié (9 Jun)
    ...
  • Modifié (4 Jun)
    [Inutile de recopier l’avant dernier message. AD]
    Oui : le polynôme $X^p-1=(X-1)^p$ est scindé dans $\mathbb{F}_p$. Une matrice est d'ordre $p$ si et seulement si elle est semblable à $\begin{pmatrix} 1 & 1 \\0 & 1 \end{pmatrix}$.
    La classe de similitude de cette matrice a pour cardinal $\frac{(p^2-1)(p^2-p)}{p^2-p}=p^2-1$.
    Plus délicat : montrer que l'ordre maximal dans $\text{GL}_2(\mathbb{F}_p)$ est $p^2-1$ et dénombrer les matrices de cet ordre.
    Je fais le début : pour toute matrice $M \in \text{GL}_2(\mathbb{F}_p)$, l'algèbre $\mathbb{F}_p$ des polynômes en $M$ est de cardinal au plus $p^2$ (polynôme minimal de degré au plus 2) donc  il y a au plus $p^2-1$ matrices distinctes de la forme $M^k$. Ceci donne le majorant annoncé sur l'ordre.
    Pour réaliser une matrice d'ordre $p^2-1$, il faut regarder la décomposition de $X^{p^2-1}-1$ dans $\mathbb{F}_p$ et trouver un facteur irréductible de degré $2$ dont une racine est d'ordre $p^2-1$ dans une extension (de degré $2$) de $\mathbb{F}_p$. Le polynôme minimal d'un générateur de $\mathbb{F}_{p^2}^*$ convient. On peut ensuite prendre pour $M$ la matrice compagnon de ce polynôme de degré $2$.
  • MrJMrJ
    Modifié (5 Jun)
    On peut aussi ajouter que $X^{p^2-1}-1$ se factorise sans facteur carré, donc les solutions sont nécessairement des matrices diagonalisables dans une extension de $\mathbb{F}_p$.
    Comme le groupe $\mathbb{F}_{p^2}^\ast$ est cyclique, il admet $\varphi(p^2-1)$ générateurs, ce qui donne $\dfrac{1}{2} \varphi(p^2-1)$ polynômes minimaux sur $\mathbb{F}_p$. On conclut comme précédemment que le nombre de matrice $M$ d'ordre $p^2-1$ est
    $$\dfrac{\textrm{Card}(GL_2(\mathbb{F}_p))}{ \textrm{Card}(\mathbb{F}_p[M]^\times )} \times \dfrac{1}{2}\varphi(p^2-1) = \dfrac{(p^2-1)(p^2-p)}{p^2-1} \times \dfrac{1}{2}\varphi(p^2-1) = \dfrac{(p^2-p)}{2}\varphi(p^2-1).$$
    En effet, les éléments de $\mathbb{F}_p[M]$ s'écrivent de manière unique $a I_2 + b M$ avec $(a,b)\in\mathbb{F}_p^2$ et comme $M$ n'a pas de valeurs propres dans $\mathbb{F}_p$, ils sont tous inversibles sauf pour $(a,b)=(0,0)$.
  • MrJMrJ
    Modifié (4 Jun)
    Exercice : Déterminer à isomorphisme près les sous-groupes finis de $SL_2(\R)$.
  • Modifié (5 Jun)
    Un sous-groupe fini de $\text{GL}_2(\mathbf{R})$ est conjugué à un sous-groupe de $\mathcal{O}_2(\mathbf{R})$, donc cyclique ou diédral.
    Si en plus les éléments doivent être de déterminant 1, c'est un groupe cyclique d'ordre arbitraire (considérer le groupe engendré par une rotation d'ordre $n$).
    La suite : les sous-groupes finis de $\text{GL}_2(\mathbf{Z})$.
  • MrJMrJ
    Modifié (5 Jun)
    Cette question m'avait beaucoup intéressé par le passé, donc je peux un peu tricher avec mes archives :
  • Modifié (4 Jun)
    Je crois avoir généré un monstre :) Mathieu doit s'en retourner dans sa tombe !  Coïncidence fâcheuse, je me suis interrogé récemment sur les sous-groupes finis de $GL_2(\mathbb{R}).$
    Il me semble qu'on fait intervenir un produit scalaire pour établir la conjugaison, mais je n'ai jamais compris pourquoi on le "moyennisait". Est-ce juste esthétique ?
    L'injection brillamment établie des sous-groupes finis de $GL_2(\mathbb{Z})$ dans $GL_2(\mathbb{F}_3)$ ferait-elle l'affaire pour leur classification ?
  • MrJMrJ
    Modifié (5 Jun)
    Le résultat général est le suivant : si $G$ est un sous-groupe compact de $GL_n(\R)$, alors il existe une forme quadratique définie positive $q:\R^n\to\R$ telle que $G\subset O(q)$.
    Dans le cas où $G$ est fini, une autre possibilité est d'utiliser le produit scalaire $\varphi :\R^n\times\R^n\to\R$ définie par :
    $$\varphi(X,Y) = \dfrac{1}{|G|}\sum_{M\in G} \langle  MX\mid MY\rangle.$$
    C'est ce que tu as appelé le procédé moyennisant.
    Cette démonstration très courte se généralise en utilisant la mesure de Haar du groupe $G$, mais on sort du cadre élémentaire.
  • Modifié (5 Jun)
    gebrane a dit :
    On a omis de mentionner l'affirmation mêlée d'un doute de MRJ selon laquelle,
    Si f est un morphisme surjectif de G → G, défini par f(x) = $x^n $ (n>1), alors G est abélien
    D’après l'argument de JLT, on sait seulement que les $x^{n-1}$ sont dans le centre de G
    Salut, c'est faux si $n>3$: il suffit de savoir que pour tout $k>2$ il existe un groupe non abélien dont tous les éléments sont d'ordre divisant $k$. Si $k=n-1$, l'application $f$ ci dessus n'est alors rien de plus que l'identité, donc un morphisme surjectif.
    Pour montrer l'existence du groupe, il suffit de le faire pour $k$ premier impair et pour $k=4$:
    -pour $k=p$ premier impair le groupe $G$ formé des matrices $\begin{pmatrix} 1 & a & b \\ 0 & 1 & c \\ 0 & 0 & 1 \end{pmatrix}$ avec $a,b,c\in \mathbb{F}_p$ marche (exo).
    -pour $k=4$, le groupe diédral à 8 éléments marche. 
  • Dans la continuité de certains posts antérieurs, que certains très anciens pourraient reconnaître:

    1) Si $m$ et $n$ sont deux entiers premiers entre eux, et si $G$ est un groupe tel que pour tout $x,y$ dans $G$, $x^my^m=y^mx^m$ et $x^ny^n=y^n x^n$, montrer que $G$ est abélien.

    2) Si $m$ et $n$ sont deux entiers tels que $\frac{m(m-1)}{2}$ et $\frac{n(n-1)}{2}$ sont premiers entre eux, et si $G$ est un groupe tel que pour tout $x\mapsto x^m$ et $x\mapsto x^n$ sont des morphismes de $G$, montrer que $G$ est abélien.

    3) Montrer que les hypothèses sur $m$ et $n$ sont nécessaires dans les deux questions précédentes.
  • MrJMrJ
    Modifié (5 Jun)
    @Namiswan : Merci pour ton contre-exemple. Je dois confondre avec un autre résultat dont l'énoncé est proche, mais je n'arrive pas à le retrouver.
  • Modifié (5 Jun)
    Deux nouveaux critères dont un probabiliste pour la commutativité.
    Un groupe fini $G$ dans lequel l’équation $x^p=e$ admet, quelque soit $p$, au plus $p$ solutions, est cyclique.
    Soient $G$ un groupe fini et $k(G)$ la probabilité que deux éléments $g,h \in G$ choisis de manière uniforme et indépendante soient conjugués.
    Si $k(G)< \frac{7}{4\vert G \vert}$, alors $G$ est abélien.
  • Je n'ai pas trouvé de solution élémentaire à la 1ère question:

    Si $H$ est un $p$-Sylow de $G$, disons d'ordre $p^k$, alors $H$ est nécessairement cyclique, sinon tous ses éléments seraient d'ordre divisant $p^{k-1}$, ce qui contredirait l'hypothèse. De plus, $H$ contient tous les éléments de $G$ d'ordre divisant $p^k$, c'est donc l'unique $p$-Sylow de $G$.

    Ainsi pour chaque premier $p$ divisant l'ordre de $G$ il existe unique $p$-Sylow $H_p$ de $G$, cyclique. Ces différents Sylow $H_p$ sont distingués de par leur unicité, et ils s'intersectent trivialement. On en déduit que le groupe $G$ est donc isomorphe au produit direct des $H_p$, et est donc lui même cyclique par le lemme des chinois.
  • Ne peut-on pas appliquer la même démonstration que celle pour montrer qu’un sous-groupe fini de $K^\ast$ est cyclique (en comptant les éléments de chaque ordre, voir le Perrin).
  • Sans hypothèse de commutativité, c'est un peu plus difficile, non ?
  • Namiswan, 

    je crains de t’avoir induit en erreur en ne précisant pas que $p$ est un entier quelconque (pas nécessairement premier).
    On considère un groupe $G$ d’ordre $n$ et on note $x_p$ le nombre d’éléments de $G$ dont l’ordre est égal à $p$. On peut avoir une solution élémentaire à partir de là.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.