Maths, sciences et société, réforme du lycée et inégalités

Vidéo de cinq minutes sur les effets de la réforme du lycée sur l'enseignement des mathématiques et les inégalités afférentes.

Réponses

  • biguine_equation
    Modifié (April 2023)
    L’éducation se réforme en permanence. Récemment, lors d’un débat sur une radio publique, il était rappelé qu’au sortir de la guerre et dans les années 50, le grand baccalauréat était celui de Latin-Grec et non le baccalauréat scientifique. L’intervenant a été pensionnaire au collège des jésuites de Vannes où il a appris Tacite et étudié « La guerre des Gaules ». Une autre époque !
    Puis, en partie à la faveur de l’industrialisation du pays, le statut « iconique » s’est déplacé vers les sciences.

    Cela dit, j’aime beaucoup la manière décontractée dont Mélanie Guenais flingue la réforme: cette dernière est en décalage avec les futurs enjeux, plus élitiste, plus inégalitaire, aggrave les stéréotypes de genre, favorise l’abandon et le décrochage (particulièrement chez les filles et en spécialités « expertes »).


  • JLT
    JLT
    Modifié (April 2023)
    Il y a quand même une imprécision car elle ne parle jamais de "maths complémentaires" dans son exposé.
  • ev
    ev
    Modifié (April 2023)
    Pas besoin d'aller chez les jésuites pour étudier La guerre des Gaules. J'en ai eu un extrait à mon oral de latin au BEPC 100% public.
    La guerre des Gaules se lit très bien.
    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Vassillia
    Modifié (April 2023)
    Bonjour,
    Bonne question @JLT
    69% des élèves faisaient mathématiques en enseignement de spécialité en première et ils ne sont plus que 41% à conserver cette spécialité en terminale mais les disparités sont importantes :
    - 70% des garçons faisant des mathématiques en enseignement de spécialité en première ont conservé cette spécialité contre 50% des filles. Les filles choisissent l’enseignement optionnel mathématiques complémentaires à la même fréquence que les garçons. Au final 50% des filles et 69% des garçons font des mathématiques, soit en enseignement de spécialité, soit en enseignement optionnel.
    - 65% des élèves d’origine très favorisée faisant des mathématiques en enseignement de spécialité en première ont conservé cette spécialité contre 54% pour les élèves d’origine défavorisée. Les élèves d’origine très favorisée choisissent plus fréquemment l’enseignement optionnel mathématiques complémentaires que les élèves d’origine sociale défavorisée (66% contre 55%). Au final 50% des élèves d’origine sociale défavorisée et 68% des élèves d’origine sociale très favorisée font des mathématiques, soit en enseignement de spécialité, soit en enseignement optionnel.

    Source : https://www.education.gouv.fr/39-des-eleves-de-terminale-generale-suivent-un-enseignement-optionnel-en-plus-de-leurs-deux-323285


    In mémoriam de tous les professeurs assassinés dans l'exercice de leurs fonctions en 2023, n'oublions jamais les noms de Agnes-Lassalle et Dominique-Bernard qui n'ont pas donné lieu aux mêmes réactions sur ce forum (et merci à GaBuZoMeu)
  • biguine_equation
    Modifié (April 2023)
    ev: oui, bien sûr. Même dans certaines zones pudiquement qualifiées de «sensibles », des professeurs font découvrir les textes latins-grecs à leurs élèves. J’ai moi-même étudié les « Métamorphoses » d’Ovide en sixième mais c’était en traduction. 
    Dans les années 60-70, on reproche aux études classiques Latin-grec, ce que certains reprochent aujourd’hui aux maths: elles sont un instrument de reproduction sociale de l’élite bourgeoise (n’étant facilement accessibles qu’aux héritiers d’une solide culture familiale). Et leur valeur pédagogique serait exagérée. 
    Dernière précision sur le collège de Vannes: il avait une sinistre réputation car il accueillait beaucoup de fortes têtes et de réfractaires… qui en ressortaient avec une formation classique !
  • Foys
    Modifié (April 2023)
    Le latin-grec comme prétendu instrument de reproduction sociale est tout autant un mythe que les propos qui font jouer ce rôle au maths et à l'époque de l'école de la IIIième république il y avait moins de reproduction sociale qu'aujourd'hui, alors que maintenant et contrairement à cette époque les textes politiques émanant routinièrement de l'Education Nationale exhibent les expressions "égalité des chances" et "justice sociale" quasiment plusieurs fois par page.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • JLT
    JLT
    Modifié (April 2023)
    Vassillia a dit :
    Au final 50% des filles et 69% des garçons font des mathématiques, soit en enseignement de spécialité, soit en enseignement optionnel.
    Merci pour ces statistiques. Il faudrait comparer à la situation d'avant la réforme (disons en ajoutant terminale S + terminale ES), si quelqu'un dispose des chiffres...
  • Je n'ai pas exactement cette information (et un peu la flemme de la chercher) mais j'avais vu le graphique suivant même si je ne sais pas exactement ce que la SMF considère comme un enseignement de maths avant la réforme.
    In mémoriam de tous les professeurs assassinés dans l'exercice de leurs fonctions en 2023, n'oublions jamais les noms de Agnes-Lassalle et Dominique-Bernard qui n'ont pas donné lieu aux mêmes réactions sur ce forum (et merci à GaBuZoMeu)
  • Merci, ça répond bien à ma question. Je cite notamment
    "Avant la réforme, 90% des élèves suivaient un enseignement de math en terminale : nous avons donc perdu un élève sur trois."

  • dp
    dp
    Modifié (April 2023)
    La question à se poser maintenant étant, comment ces chiffres vont-ils évoluer avec le retour des maths obligatoires en première à la rentrée prochaine ? (le seront-elles aussi en terminale ? Je n'arrive pas à trouver l'info)
  • Fin de partie
    Modifié (April 2023)
    La fin de la vidéo qui est mise en lien dans le premier message reprend le discours du patronat: faut former plein de gens* mais rien à f... s'il y a embouteillage quand ces gens devront aller vendre leur compétences sur le marché de l'emploi. Les gens sont considérés comme un troupeau dans cette vision du monde.
    *: pour faire baisser le coût du travail notamment.
  • Vassillia
    Modifié (April 2023)
    Non pour terminale, en tout cas rien n'est prévu à ce jour. Ce sont uniquement les élèves de première générale qui ne choisissent pas la spécialité maths qui suivront 1h30 de maths en plus dans le cadre de l'enseignement scientifique du tronc commun.
    source : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A16124

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  • @Vassillia Merci, j'avais aussi trouvé ce lien et le « dès la classe de première » de la toute première phrase m'avait un peu perturbé.
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