Leibniz et sa caractéristique universelle
Pendant toute sa vie, Leibniz a poursuivi ce projet. L'idée derrière celui-ci est que la pensée est une forme de calcul et qu'il serait possible de l'expliciter, de mettre au point un langage écrit où des symboles représenteraient les concepts primordiaux (qui constitueraient une sorte d'alphabet des pensées humaines) sur lesquels on calculerait comme on le fait avec des nombres. On pourrait voir cela comme une théorie mathématique de la pensée. Pour lui, l'algèbre et le calcul infinitésimal ne sont que des échantillons de la caractéristique universelle et c'est d'ailleurs à ses recherches sur ce sujet et à l'utilisation de symboles appropriés que Leibniz attribue ses inventions mathématiques, notamment celles concernant le calcul infinitésimal.
Gödel lui-même, dont les travaux pourraient être vu comme un argument contre cette idée de mécaniser la pensée, prenait ce projet au sérieux et pensait qu'il était réalisable, au moins en partie, et qu'ils faciliteraient les mathématiques de la même façon que le système décimal avait facilité les calculs. Il avait même une théorie conspirationniste sur le sujet et pensait que certains écrits de Leibniz avaient été censurés afin de cacher qu'il était parvenu à son objectif. Quand on lui demandait qui aurait eu un intérêt à détruire les écrits de Leibniz, il répondait: "des gens qui ne veulent pas que les hommes deviennent plus intelligents".
Gödel lui-même, dont les travaux pourraient être vu comme un argument contre cette idée de mécaniser la pensée, prenait ce projet au sérieux et pensait qu'il était réalisable, au moins en partie, et qu'ils faciliteraient les mathématiques de la même façon que le système décimal avait facilité les calculs. Il avait même une théorie conspirationniste sur le sujet et pensait que certains écrits de Leibniz avaient été censurés afin de cacher qu'il était parvenu à son objectif. Quand on lui demandait qui aurait eu un intérêt à détruire les écrits de Leibniz, il répondait: "des gens qui ne veulent pas que les hommes deviennent plus intelligents".
Pour ma part, je pense que ce projet est sans fondement et que la pensée ne fonctionne pas ainsi (le peu de succès de l'approche classique en intelligence artificielle semble le montrer) mais je ne suis pas sûr qu'il n'y ait pas quelque chose derrière quand même et je ne peux m'empêcher d'être séduit par cette idée et d'y penser de temps en temps même si ça ne va pas chercher très loin.
Je suis curieux de savoir si vous vous êtes déjà intéressé à ce sujet et ce que vous pensez de son intérêt.
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Réponses
Leibniz philosophe et mathématicien du 18ème siècle avait en effet une pensée universelle et un raisonnement global d'esprit déiste
il était proche des scientistes (Pythagore puis au 19ème siècle Auguste Comte)
qui pensaient que tous les phénomènes physiques, naturels et humains
étaient explicables avec les mathématiques et en particulier les nombres
l'ambition scientiste est en fait illusoire pour tout ce qui relève des activités humaines
on ne peut pas décemment rattacher les comportements humains à telle ou telle équation mathématique
l'Histoire en particulier est une science sociale mais elle n'a que faire des mathématiques
Certains scientistes contemporains en sont venus à un esprit totalitaire
("toute vérité est mathématique" comme l'a proclamé récemment un matheux dont je tairai le nom)
donc non personnellement je n'ai guère d'attirance pour ces esprits universalistes et utopistes comme l'étaient Leibniz ou Gödel
même si je reconnais les apports importants de Leibniz aux mathématiques
Cordialement
Non, il n'y a pas eu d’autodafés des écrits de Bourbaki à ma connaissance, ils sont toujours accessibles, le fait que cela ne soit pas compréhensible par le plus grand nombre suffit pour que les gens ne puissent pas se les approprier.
Il faut distinguer les écrits de Bourbaki qui ont pour objectif d'être un recueil de connaissances (c'est très bien et je n'ai rien contre) d'un cours qui a pour objectif de transmettre des connaissances et se doit donc d'être compréhensible par le public visé.