Non mais Dom ça va pas ? Ce que tu racontes est complètement déplacé. Je veux bien croire que les carafes soient chargées à midi mais je n'ai fait que demander une précision sur une époque que je ne connais pas, rien d'autre.
Quand je vois le graphique de Vassilia avec la date de la masterisation mise en exergue, j'en viens à me demander si cette masterisation n'avait pas également pour but de piéger des étudiants dans un diplôme finalement moins ouvert sur le marché qu'une licence de maths fonda et qu'une fois l'investissement fait ils aillent moins facilement voir ailleurs si l'herbe est plus verte.
Soc, j'y vois autre chose. Il y avait un constat très alarmant sur le véritable niveau des personnes qui se présentaient au concours. Durant toute leur scolarité, ils avaient eu un enseignement en maths très réduit (réduction des horaires d'enseignement des maths tant au collège qu'au lycée), et je pense que cette année de masterisation a plutôt été mise là en se disant "ils auront une année de plus pour se former" ...
La mastérisation c'était pour harmoniser au niveau Européen. La mise en place a été chaotique avec de nombreuses réformes successives, et l'une des craintes principales des étudiants était de retarder leur arrivée sur le marché du travail d'un an. Cependant il y a 10 ans, une bonne partie des lauréats du CAPES étaient titulaires d'une licence de mathématiques fondamentales. De nos jours, vu la baisse d'exigence du concours, de nombreux lauréats du CAPES sont, soit titulaires d'un autre diplôme que la licence de mathématiques, soit titulaires d'une licence de mathématiques mais dans un parcours "enseignement" moins exigeant que le parcours standard.
Foys, Ford, pour les salaires, a fait exactement l'inverse avec succès. Après il ne faut oublier que c'est des trucs comme la loi de Gabor ou similaires qui guident l'automatisation et l'augmentation de la productivité, pas les salaires. D'autre part, dans de nombreuses professions, l'automatisation étant impossible, heureusement qu'il y a un salaire minimum ...
Dans l'enseignement, si le spectre du retrait du professeur est périodiquement annoncé (de la "cybernétique" des années 60 à l'IA d'aujourd’hui en passant par la "machine à apprendre" des soudoués passent le bac), je ne crois pas que ce soit le principal problème.
Il ne s'agit pas de la même chose. Dans ton exemple, l'employeur a proposé des salaires plus élevés de son plein gré, car il en avait la possibilité. Dans le cas du salaire minimum, l'employeur n'a pas le droit d'employer (sous peine de représailles étatiques) une personne sans débourser moins de X. Donc si l'employé ne peut produire qu'un gain strictement inférieur à X au bénéfice de l'employeur, ce dernier emploie la personne en question à perte. Donc il ne l'emploie pas, sauf au black (NB: en France la part de travail dissimulé est non négligeable).
@nicolas.patrois En même temps, selon wiki, cet économiste "parle et écrit sur les vertus du libre marché, les inconvénients des systèmes socialistes et l'intervention du gouvernement"
L'économie, selon par qui elle est pratiquée, s'interprète différemment, tout comme l'histoire. La figure du maréchal Pétain se verra différemment en fonction de qui en parle.
Franchement Foys je ne suis pas convaincu. Par principe les salaires des employés sont toujours trop élevés, c'est un dogme. Mais là, pour le métier d'enseignant, il est certain que l’aspect pécuniaire est important pour les attirer, si tu as quelque chose à développer c'est le moment Je crois personnellement qu'il y a, grosso modo, deux catégories de candidats : ceux qui ont vraiment la vocation pour enseigner, et ceux qui n'ont pas été pris dans les masters qui assurent un revenu décent. Il me semble que la faiblesse des salaires d'entrée dans la profession est un problème, du moins en maths et probablement en physique.
En même temps, selon wiki, cet économiste "parle et écrit sur les vertus du libre marché, les inconvénients des systèmes socialistes et l'intervention du gouvernement"
Sans blague, j’avais deviné.
Cela dit, il y a des interventions de gouvernements qu’il ne renierait pas.
Le libre marché, ça n’existe pas, ça n’a jamais existé (sans ça, pas de profits).
L'économie, selon par qui elle est pratiquée, s'interprète différemment, tout comme l'histoire. La figure du maréchal Pétain se verra différemment en fonction de qui en parle.
Sauf qu’il n’y a aucun lien entre emploi et salaire minimum.
Le salaire minimum découle d’un rapport de force, rien d’autre, tout comme la politique économique des banques centrales, qui elle-même donne les taux d’intérêts, donc la prise de risque des entreprises et donc l’emploi.
Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about. -- Schnoebelen, Philippe
J'ai passé le capes et l'agrégation en 93. Je n'ai pas le souvenir qu'il y avait un tel nombre de postes non pourvus au capes cette année-là. À moins que dans ces data, il soit tenu compte des défections des agrégés.
L'éducation nationale peinera à recruter et même lorsqu'elle a des profs avec plus de 20 ans d'ancienneté,elle les traite comme des bons à rien avec ce rendez vous PPCR dont je n'ai tu toujours pas compris à quoi ça sert si ce n'est nous rabaisser plus bas que terre en cochant des petites cases comme à la bataille navale! Même à mes élèves,je n'oserais pas infliger une méthode d'évaluation aussi humiliante et injuste.
Finalement, c'est la masterisation qui a entraîné une chute du nombre de candidats. Précédemment, il fallait valider sa licence et passer le CAPES l'année suivante, par exemple en parallèle de la maîtrise.
On pouvait essayer de rentrer directement dans l'enseignement avec une licence. Aujourd'hui la durée des études s'allonge pour devenir certifié, et le coût augmente : il n'y a plus de prise en charge financière en M2, alors que l'an dernier les élèves en fin de M1 MEEF pouvaient passer le concours. Et après avoir fait fait des études si couteuses, et si longues, le secteur privé propose maintenant beaucoup d'emplois type big data.
J'ai une étudiante en M1 qui enseignait en classe seconde comme contractuelle, pour avoir des revenus d'appoint. Les rectorats pourraient encourager les élèves en M1 de maths ( pas MEEF) à être contractuels. Cela remplirait les postes manquants, mais cela contredirait aussi la décision de passer au niveau M2 les concours d'enseignement.
@xax Il y a des étudiants qui ont vraiment la vocation. Je pense à une collègue à l'Inspe qui a fait une école d'ingénieur, un master 2, ensuite a fait un M2 MEEF, avant de devenir certifiée. Elle a même travaillé comme consultante. Et elle a quand même voulu enseigner. Maintenant, elle est dans une ville notoirement connue pour être déshéritée, je me demande si elle est toujours contente de son choix. Il y a aussi des étudiants qui bifurquent. J'ai une autre camarade à l'Inspe qui a fait des études de biologie, elle ne trouvait pas de poste, finalement elle a fait contractuelle, et maintenant certifiée.
La masterisation fait baisser le nombre de candidats l'année de changement, et marginalement l'année suivante. C'est un effet purement mécanique. Qui sont les candidats susceptibles de passer le concours l'année du changement ? Ceux qui sont en Master ? bof, ils ont déjà passé (et réussi) le concours l'année précédente. Ceux qui sont en L3 ? non, ils n'ont pas le droit. Ceux qui passent le concours sont ceux qui ont raté le concours l'année précédente... 2 fois moins qu'en année normale. Et sur la durée, il peut y avoir un 2ème effet, faible : quitte à faire de longues études, autant aller vers un job mieux payé.
Le trou en 2011/2012 est très majoritairement dû à l'effet 'mécanique'. Et dès 2014, on a retrouvé un niveau similaire aux années précédentes. Et même plus élevé avec la session exceptionnelle.
Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
Cette harmonisation européenne, cet ajout de deux ans, a-t-on le droit de dire que c’est idiot ? Si je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez, quel est l’argumentaire implacable ?
Est-ce harmoniser pour harmoniser ou bien existe-t-il quelque chose à laquelle je ne pense pas ?
Plusieurs pistes: * Je n'ai pas suivi les modalités de stage qui changeaient tous les ans, mais en gros il y avait là dedans de la main d'oeuvre bon marché.
* Des enseignants avec un diplôme et sans poste ça crée un vivier plus grand pour trouver des vacataires sous-payés. * Une formation plus longue et moins ouverte sur le marché du travail enferme un peu les étudiants qui ont plus de chance de venir boucher les trous.
Si quelqu'un a des stats sur ce que deviennent les diplômés M2 sans poste, cela peut être instructif.
La qualité de la formation n'a jamais été un objectif. J'en veux pour preuve que lorsque les iufm ont été transformés en inspe, c'était l'occasion parfaite pour repenser sérieusement la formation. Quelle a été alors la feuille de route donnée aux universités? Aucune. Quelle a été le retour d'expérience demandé par la suite? Aucun.
Fun fact sur l'harmonisation européenne, en Finlande par exemple puisque c'est supposé être un modèle à atteindre, la sélection ne se fait pas à la sortie mais à l'entrée : licence pour les futurs profs du secondaire et bac pour les futurs profs du primaire. Ensuite les années supplémentaires de licence et/ou master servent à la formation, ce n'est pas tout à fait la même chose.
J'avais tenté et réussi le CAPES après ma licence à l'époque des IUFM. Je n'ai pas été très enthousiaste par leur formation non plus. Cela ne me servait pas à grand chose en classe de 4ème (sans expérience et sans autorité naturelle, mes élèves se sont transformés en gremlins rapidement et pas vraiment de soutien des collègues et de la hiérarchie). J'ai arrêté mon année de stage par choix personnel au bout du premier trimestre mais j'ai pu retourner à la fac pour valider mon M1 la même année donc je n'ai pas perdu de temps par rapport à ma scolarité ce qui rejoint ce que dit Soc sur le fait qu'au moins, on pouvait partir en constatant que ce n'est pas pour nous au vu du contexte. J'aime vraiment enseigner de la manière dont je le fais maintenant mais ce n'est pas du tout comparable, je suis en post-bac très sélectif.
Merci Vassilia pour ce lien, et c'est appréciable que de telles données soient publiées. J'avoue cependant avoir du mal à en tirer des conclusions sur le devenir de ces diplômés.
Réponses
Je n’alimenterai pas davantage.
exact JLT !
-- Schnoebelen, Philippe
D'autre part, dans de nombreuses professions, l'automatisation étant impossible, heureusement qu'il y a un salaire minimum ...
Dans l'enseignement, si le spectre du retrait du professeur est périodiquement annoncé (de la "cybernétique" des années 60 à l'IA d'aujourd’hui en passant par la "machine à apprendre" des soudoués passent le bac), je ne crois pas que ce soit le principal problème.
En même temps, selon wiki, cet économiste "parle et écrit sur les vertus du libre marché, les inconvénients des systèmes socialistes et l'intervention du gouvernement"
L'économie, selon par qui elle est pratiquée, s'interprète différemment, tout comme l'histoire. La figure du maréchal Pétain se verra différemment en fonction de qui en parle.
Je crois personnellement qu'il y a, grosso modo, deux catégories de candidats : ceux qui ont vraiment la vocation pour enseigner, et ceux qui n'ont pas été pris dans les masters qui assurent un revenu décent. Il me semble que la faiblesse des salaires d'entrée dans la profession est un problème, du moins en maths et probablement en physique.
-- Schnoebelen, Philippe
Même à mes élèves,je n'oserais pas infliger une méthode d'évaluation aussi humiliante et injuste.
On pouvait essayer de rentrer directement dans l'enseignement avec une licence.
Aujourd'hui la durée des études s'allonge pour devenir certifié, et le coût augmente : il n'y a plus de prise en charge financière en M2, alors que l'an dernier les élèves en fin de M1 MEEF pouvaient passer le concours.
Et après avoir fait fait des études si couteuses, et si longues, le secteur privé propose maintenant beaucoup d'emplois type big data.
J'ai une étudiante en M1 qui enseignait en classe seconde comme contractuelle, pour avoir des revenus d'appoint. Les rectorats pourraient encourager les élèves en M1 de maths ( pas MEEF) à être contractuels. Cela remplirait les postes manquants, mais cela contredirait aussi la décision de passer au niveau M2 les concours d'enseignement.
Maintenant, elle est dans une ville notoirement connue pour être déshéritée, je me demande si elle est toujours contente de son choix.
Il y a aussi des étudiants qui bifurquent. J'ai une autre camarade à l'Inspe qui a fait des études de biologie, elle ne trouvait pas de poste, finalement elle a fait contractuelle, et maintenant certifiée.
Qui sont les candidats susceptibles de passer le concours l'année du changement ? Ceux qui sont en Master ? bof, ils ont déjà passé (et réussi) le concours l'année précédente. Ceux qui sont en L3 ? non, ils n'ont pas le droit.
Ceux qui passent le concours sont ceux qui ont raté le concours l'année précédente... 2 fois moins qu'en année normale.
Et sur la durée, il peut y avoir un 2ème effet, faible : quitte à faire de longues études, autant aller vers un job mieux payé.
Le trou en 2011/2012 est très majoritairement dû à l'effet 'mécanique'.
Et dès 2014, on a retrouvé un niveau similaire aux années précédentes. Et même plus élevé avec la session exceptionnelle.
Si je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez, quel est l’argumentaire implacable ?
* Je n'ai pas suivi les modalités de stage qui changeaient tous les ans, mais en gros il y avait là dedans de la main d'oeuvre bon marché.
* Une formation plus longue et moins ouverte sur le marché du travail enferme un peu les étudiants qui ont plus de chance de venir boucher les trous.