Lycées : mathématiques au tronc commun rentrée 2022

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Réponses

  • @noix de totos : On est obligé d'enseigner des mathématiques qui peuvent servir dans la vie quotidienne car c'est souvent l'unique façon de motiver certains élèves. Il faut accepter que nous, mathématiciens, sommes marginaux à trouver l'abstraction belle et amusante. Nous considérons les mathématiques à la fois comme un jeu captivant et comme un art magnifique. Mais la plupart des élèves sont juste totalement rétif à cette forme d'abstraction et n'y trouveront jamais aucun plaisir. Leur parler "d'utilité concrète" reste alors la dernière option pour essayer de capter leur attention. Evidemment, ce ne sera jamais nécessaire avec une classe qui a 8h de maths par semaine, puisqu'eux savent pourquoi ils sont là, mais pour les autres ...
  • @Cyrano : Ce n'est pas si vrai. Je ne dis pas que tous les élèves peuvent être séduits par l'abstraction, mais quasiment tous. Il faut pour cela chercher à la rendre la plus simple possible pour qu'ils puissent se l'approprier. Si même en mathématiques on abandonne l'abstraction pour ne leur offrir que du "concret", alors ne nous étonnons pas d'avoir une société ultra-matérialiste. Par exemple, j'insiste en 6ème pour tenter de faire comprendre aux élèves que toutes les figures qu'ils tracent ne sont que des représentations imparfaites d'une figure imaginaire parfaite. Et cela ne passe pas si mal.
    The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
  • Cyrano : c'est un point de vue qui se répand sans doute de plus en plus parmi les professeurs de maths, mais je ne le partage pas vraiment. Ou plutôt que je pense qu'il ne fau(drai)t pas voir le métier uniquement sous cet aspect, même si l'on est parfois confronté à la réalité du terrain.
  • C'est ce que je faisais aussi pas mal quand j'étais en collège. Après, voilà, les maths, c'est une matière compliquée : on a besoin de connaissances, un peu, comme dans les autres matières, mais il faut aussi apprendre à produire des raisonnements. Et, ça fera plaisir à certains logiciens ici présents, on bosse très peu la logique et les raisonnements... 
    En 6ème, presque tous les élèves aiment les maths. Mais arrivés en seconde, c'est une des matières les moins appréciées. Et donc parmi les plus rejetées dans les choix de spécialité (avec des conséquences qui risquent de s'avérer assez catastrophiques). Donc, faute de logique, on se contente de concret... pour cet enseignement d'1h30, c'est peut-être un moindre mal...
    On verra comment tout ça s'articule avec l'enseignement de spécialité. A savoir si ça se fait en 2022 ou 2023...
  • Soc
    Soc
    Modifié (May 2022)
    Est-ce que l'on n'est pas bon en maths parce que l'on n'aime pas ça, ou bien l'inverse? Est-ce le même mécanisme pour tout le monde ?
    Si l'on écoute ceux qui n'obtiennent pas de bons résultats, c'est souvent parce qu'ils n'aiment pas ça. Les démagogues tiennent également le même discours et l'on nous dit donc qu'il faut faire aimer à tout le monde, qu'il faut rendre plus concret pour qu'ils accrochent et que cela résoudra leur difficultés. Peu à peu ils privent les maths de leur âme (non pas qu'il faille se détacher complètement de lien au réel, mais de là à n'enseigner que cela...).
    Par expérience j'aurais tendance à penser le contraire : les élèves n'aiment plus les maths quand ils ne parviennent plus à comprendre. Faut-il du coup s'attacher à tenter de leur redonner goût par tous les moyens plutôt que de tenter de leur faire comprendre ce qui leur paraît difficile ?
    En prenant un peu de recul, faut-il enseigner les mathématiques à ceux qui les comprennent ou un dérivé utilitariste des mathématiques à tout le monde ? On retombe encore et toujours sur des choix politiques et non pédagogiques.
    Enseignons l'abstraction et laissons les autres disciplines (et les élèves) se saisir de cet outil abstrait pour faire du concret. Par moment donnons-leur à toucher les miracles que peuvent accomplir les maths dans le monde concret, mais n'en faisons pas la substance première de la discipline.
    The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
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