« Le Monde » et les maths, 11/02/2022

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Réponses

  • Petite remarque: faire du calcul appelle aussi à de la réflexion pour pouvoir appliquer la meilleure stratégie, ce n’est pas seulement je pose et j’applique les tables (j’ai hésité à écrire raisonnement car effectivement cela est peut-être exagéré d’utiliser ce dernier terme). 
    Quand je vois par exemple sur mathALEA les corrections sur le calcul des fractions avec $\frac{3}{5}×\frac{8}{9}$=$\frac{3×8}{5×9}$=$\frac{24}{45}$=$\frac{3×8}{3×15}$=$\frac{8}{15}$ (et j’ai vu bien pire comme exemple) je me dis qu’il y a un petit souci. 

  • Dom
    Dom
    Modifié (February 2022)
    Là au moins on applique des théorèmes. 
    On se féliciterait si l’on parvenait à obtenir cela de 80% des bacheliers. 

    Bon, pardon pour mes digressions sur le redoublement. 
    Je pense qu’il faut arrêter car ce n’est pas le sujet du fil. 
  • Dans l’article du Monde il est écrit qu’il serait souhaitable de créer une option maths complémentaires dès la première et de laisser les mathématiques dans le tronc commun. J’ai envie de dire: revenons à l’ancienne version,  ce sera plus simple. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis...
  • L'article questionne entre autres la désaffection des maths au lycée, et la baisse de niveau.

    Pour avoir une chance de résoudre un problème il faut commencer par en identifier les causes. Mon avis est que le redoublement est la cause majeure (plus explicitement l'absence de travail, causée par la suppression du redoublement). La tâche est ardue mais je ne desespere pas.

    Dom, pose la question directement aux élèves : as tu peur de ne pas passer?. Compare aux stats des années 80.
    The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
  • Biely, dans l'état actuel de la réforme, créer une option "maths complémentaire" en 1ère serait une bonne solution.
    Maintenant idéalement, oui, il vaudrait mieux renoncer à la réforme dans son ensemble, mais cela semble illusoire.

    Sur la baisse de niveau, outre l'action sur le primaire, il faut renforcer les horaires au collège et créer des classes de niveau en 4ème-3ème avec des horaires "sur-renforcés".
    Cordialement
  • Désolé, Soc, je ne crois en rien dès qu’on interroge les élèves. 
    Aussi, selon les bahuts, dans les très sinistrés, personne n’a jamais eu leur de quoi que ce soit. 
    Mais j’admets possiblement avoir tort. 
  • Je crois que les famille s'en fichent un peu du niveau réel de leur enfant. Elles veulent le passage, le bac (même sur un malentendu)  puis le sacro-saint diplôme, quitte après le bac à investir dans une boîte à fric.
    Tout le monde a intégré l'idée qu'on ne réussit pas à trouver un emploi par des qualités attestées par le diplôme (qui reste obligatoire, car si tu ne l'as pas c'est que tu n'a aucun sens de la démerde) mais par chance, piston etc.
    L'école républicaine c'est un peu fini.
  • nicolas.patrois
    Modifié (February 2022)
    biely, comme son nom l’indique, mathALEA (ou chingatome ou mathsmentales) produit des exercices aléatoires, le programmeur peut prévoir telle ou telle correction en fonction des objectifs et du niveau ; et en fonction des données pondues par le générateur pseudo-aléatoire, il peut arriver que d’autres méthodes soient pertinentes. C’est le rôle du professeur, justement, de faire dire à Vanessa que sa méthode, bien que non proposée officiellement, est juste.
    Par exemple, dans un tableau de proportionnalité, le programmeur prévoit le calcul avec les colonnes et écrit la correction en fonction. Or, il peut se trouver que le coefficient de proportionnalité soit utilisable (ça arrive) ou un calcul direct avec la règle de trois.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Dom
    Dom
    Modifié (February 2022)
    Oui, et puis, Nicolas, ce n’est même pas grave. 
    On ne s’intéresse pas à trouver la meilleure manière, ou la manière la plus intelligible. 
    Tiens, pour énerver biely, je dis que ça ne m’agace absolument pas qu’une solution propose de trouver les racines de $x^2=4$ en appliquant sans scrupule « b-2-moins-4-assez ». 
    Je le répète. 
    Quand toute une bonne partie de la population saura appliquer un texte mathématique MÊME dans les cas où il est inutile de l’utiliser, je pense qu’on sera gagnant.
  • nicolas.patrois
    Modifié (February 2022)
    Dom a dit :
    Oui, et puis, Nicolas, ce n’est même pas grave. 
    On ne s’intéresse pas à trouver la meilleure manière, ou la manière la plus intelligible.
    Un peu quand même, un matheux est assez fainéant (mais pas trop).
    Disons qu’on ne pénalise pas un élève qui bourrine quand on peut faire astucieux, il s’est pénalisé tout seul en perdant du temps.
    Quand je collais, j’aimais bien proposer l’exercice suivant :
    Soit $n$ un nombre entier naturel. Calculer la dérivée n-ième du polynôme $X^2 (X+1)^n$.
    Certains m’ont pondu deux tableaux sans une seule erreur (bravo !), d’autres le font en trois lignes. Il m’est même arrivé de le proposer comme exercice à faire de tête, cinq minutes avant la fin de la colle.
    Tiens, pour énerver biely, je dis que ça ne m’agace absolument pas qu’une solution propose de trouver les racines de $x^2=4$ en appliquant sans scrupule « b-2-moins-4-assez ». 
    Oui mais rien n’empêche de signaler une ruse.

    Quand toute une bonne partie de la population saura appliquer un texte mathématique MÊME dans les cas où il est inutile de l’utiliser, je pense qu’on sera gagnant.
    Tout dépend des cas où il est inutile de l’utiliser. Si tu restes dans les mathématiques, pas de problème.
    Si tu sors des mathématiques, les problèmes et les raisonnements fallacieux commencent à arriver.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Dom
    Dans le cas d’une équation comme $x^2=4$ l'élève se plante la plupart du temps avec son ”bcarrémoins4assez’’   >:) car il s’emmêle les pinceaux et le plus souvent on a droit à a=1 et b=-4 (voire 4) ou alors on a la méthode ’’rapide’’ avec l’unique solution 2...
  • L'efficacité du redoublement dans les années 80 ne se mesure pas au nombre de redoublements. Elle se mesure au nombre de personnes qui ont atteint un certain niveau en fin de cursus, elle se mesure au nombre d'élèves qui ont acquis des méthodes de travail, parce qu'il y avait cette épée de Damoclès.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • biely,
    oui, il s’emmêle, et je dirais, justement !
    j'ajoute que les lacunes existent d’ailleurs dans la capacité de proposer des calculs sans erreurs sur plusieurs lignes

  • gerard0
    Modifié (February 2022)
    biely a dit :
    ... car il s’emmêle les pinceaux et le plus souvent on a droit à a=1 et b=-4 (voire 4) ou alors on a la méthode ’’rapide’’ avec l’unique solution 2...
    Pas clair du tout ! C'est la méthode à Biely, ou celle de l'élève ?
    Gentiment !
  • Bonjour,

    un compte rendu de la réforme Blanquer par la SMF et diverses sociétés savantes.
  • Des conclusions sans appel…
  • Ce qui m’étonne est le fait qu’on découvre ces conséquences. 
    « On enlève le truc obligatoire » => « moins d’élèves font le truc ». 
    Bah oui !
  • Je me demande si quelqu'un ou quelqu'une s’inquiète du fait qu'il n'y a pas assez de garçons dans les filières littéraires.
    On pourrait aussi faire des articles sur le thème « comment intéresser les garçons aux filières littéraires ? »
  • df
    df
    Modifié (February 2022)
    Je n’y croyais pas, il y a plus de deux ans quand j’ai pris connaissance du contenu de cette réforme.
    J’ai cru à une blague. Mais bon… Tout a déjà été dit et bien dit.
    J’ai posté le compte-rendu de la SMF parce-que je le trouve clair et bien rédigé.

    Quand au doublement, j’ai toujours trouvé que c’était une grande violence pour l’élève.
    Recommencer une année ratée avec les mêmes méthodes pédagogiques inadaptées ou foireuses, ça équivaut à rater une deuxième année. Chez ceux que je connais, cette mesure a eu pour effet de les sortir prématurément du système scolaire. C’était peut-être le but recherché.
  • verdurin: on estime peut-être en haut-lieu qu’il sera plus dommageable pour la France de manquer d’ingénieurs que de manquer de romanciers ou de poètes.
  • Recommencer une année ratée avec les mêmes méthodes pédagogiques inadaptées ou foireuses, ça équivaut à rater une deuxième année. 

    Et passer dans la classe supérieure avec les mêmes méthodes pédagogiques inadaptées ou foireuses, c'est bien ?

    Si les méthodes sont foireuses, le plus grand cadeau qu'on puisse faire à un gamin, c'est de lui épargner cette torture.

    Je repense à ce gamin, en école du numérique. Il a toujours été en échec, personne ne lui a jamais rien dit, il passait à chaque fois dans la classe supérieure. 
    Et arrivée dans cette école du numérique, payante, il a fini par comprendre qu'on se moquait de lui depuis 7 ou 8 ans.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Chaurien
    Modifié (February 2022)
    Qu'il manque des scientifiques, d'accord, mais on ne voit pas pourquoi il faut à toute force chercher les scientifiques manquants parmi une catégorie déterminée de la population, à savoir les jeunes filles. La remarque de Verdurin me semble tout à fait pleine de bon sens.
    Et les filières littéraires ne conduisent pas qu'à des carrières de romanciers ou de poètes ! Quel mépris ! Je connais plusieurs personnes qui n'ont pas souhaité faire des études scientifiques, notamment des femmes, et qui sont au moins aussi intelligentes que les matheux !
     Mais cette histoire de la nécessité de 50 %  de jeunes filles dans les filières scientifiques est à l'évidence un dogme établi, et avec les croyants on ne discute pas. Et je suppose que les associations féministes comme « Femmes et Maths » sont grassement subventionnées sur nos impôts, alors il faut bien qu'elles vivent sur des problèmes inventés, comme d'autres associations.
    On s'en sortira en refondant tout le système scolaire de fond en comble (en relation avec les problèmes de population), et pas par des bêlements sur la nécessité que telle ou telle catégorie de la population suive des études scientifiques. En attendant, les initiatives privées sauvent ce qui peut l'être.
  • MrJ
    MrJ
    Modifié (February 2022)
    Le compte-rendu rédigé par les sociétés savantes est très bien présenté et très bien documenté.

    Avec un tel document, il devrait devenir très difficile pour JMB d’embrouiller des journalistes (qui souvent n’y connaissent rien et ne font presque aucun effort de vérification de ses propos, alors qu’ils sont souvent pour le moins trompeur).
  • zeitnot
    Modifié (February 2022)

    Chaurien a dit :
    Qu'il manque des scientifiques, d'accord, mais on ne voit pas pourquoi il faut à toute force chercher les scientifiques manquants parmi une catégorie déterminée de la population, à savoir les jeunes filles.
    Une réponse possible.
    J'imagine que chez les garçons bons en sciences la grande majorité s'orientent déjà vers les sciences. Donc, si on fait déjà le plein chez les garçons et si on veut plus de scientifiques, il faut, (faudrait ?) chercher vers les filles, seule façon d'augmenter le vivier.
     Je  n'exprime ni une opinion, ni une certitude, mais un argument qui pourrait se tenir.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • verdurin
    Modifié (February 2022)
    À df.
    « On estime peut-être en haut-lieu qu’il sera plus dommageable pour la France de manquer d’ingénieurs que de manquer de romanciers ou de poètes. »
    Je ne crois pas que ce soit le problème.
    Les haut-lieux sont occupés par des gens qui ne sont ni scientifiques, ni romanciers, ni poètes.
    Et qui méprisent profondément quiconque produit quelque chose.
  • « Romanciers » et « poètes » ne sont pas péjoratifs chez moi, au contraire. Bien sûr, on peut citer d’autres débouchés comme journalisme, enseignement, administration etc… 
  • Je ne pense vraiment pas que le problème soit le nombre de jeunes qui passent un bac avec 'beaucoup' de maths. Le problème est que ce bac qu'on présente comme le bac avec des maths contient en fait trop peu de maths.

    Alors, c'est sûr. Remettre en place un bon vrai bac, c'est un long chantier. Disons 15 ans. Et en attendant, on fait quoi ?
    On fait ce qu'on peut. On bricole. On met des attèles sur des jambes de bois

    Mais ce qu'il faut garder comme objectif, c'est de remettre en place 
    1. Un primaire qui n'aurait pas 20% d'échec, mais 5%
    2. Un collège qui marche
    3. Un vrai bac qui veut dire quelque chose.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • df a dit :
    verdurin: on estime peut-être en haut-lieu qu’il sera plus dommageable pour la France de manquer d’ingénieurs que de manquer de romanciers ou de poètes.
    Vu les fautes d’orthographe et de grammaire que je lis dans les livres, les revues et les journaux (y compris de grossières erreurs de traduction), on manque aussi de littéraires.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • On manque peut-être effectivement de littéraires mais je pense qu’il y a surtout un gros problème au niveau des priorités dans le recrutement. A l’heure actuelle je pense qu’il est malheureusement plus utile pour devenir journaliste d’être très calé sur le numérique,  les réseaux sociaux et la ’’communication’’ en général que d’être irréprochable sur l’orthographe ou sur l’Histoire par exemple ou même d’avoir une belle plume.

  • Hum… pour être journaliste, il faut en préalable avoir une certaine idéologie. Ce sont des journalistes qui le disent.
  • Blueberry a dit :

    Tout le monde a intégré l'idée qu'on ne réussit pas à trouver un emploi par des qualités attestées par le diplôme (qui reste obligatoire, car si tu ne l'as pas c'est que tu n'a aucun sens de la démerde) mais par chance, piston etc.
    L'école républicaine c'est un peu fini.
    Le phénomène a toujours existé. Chez Pôle-emploi on ne dit pas piston, on dit réseau. La méritocratie c'est une idéologie destinée à convaincre les gens qui n'ont pas de réseau qu'ils peuvent concurrencer dans l'emploi les filles et fils de bourgeois, c'est à dire, en général les gens les moins riches.

  • Blueberry a dit :
    Je crois que les famille s'en fichent un peu du niveau réel de leur enfant. Elles veulent le passage, le bac (même sur un malentendu)  puis le sacro-saint diplôme, quitte après le bac à investir dans une boîte à fric.
    Tout le monde a intégré l'idée qu'on ne réussit pas à trouver un emploi par des qualités attestées par le diplôme (qui reste obligatoire, car si tu ne l'as pas c'est que tu n'a aucun sens de la démerde) mais par chance, piston etc.
    L'école républicaine c'est un peu fini.

    Je partage malheureusement ce que dit Blueberry. Rares sont les parents qui s'intéressent au niveau réel de leurs enfants. Ils veulent le passage à tout prix. Ceux qui s'y intéressent (au niveau réel de leurs enfants) sont en général des profs, des universitaires ou des gens qui ont fait des études assez poussées et découvrent un jour par hasard et avec stupeur que leur fils de 16 ans ne sait pas additionner deux fractions ou résoudre une équation du premier degré ou confond le verbe être et le verbe avoir. Là ils se disent qu'il y a quand même un problème et que les diplômes c'est pas tout. Mais c'est malheureusement une minorité.
  • Ce que dit omega est probablement très juste, vu mon expérience dans l'enseignement secondaire.
  • Oui, ce que dit Omega est réaliste.
    C'est accentué chez les fils de non-diplômés. L'ouvrier qui a juste son CAP voit que son gamin est en lycée, il prépare son Bac. L'ouvrier s'efface, il se dit que son fils est brillant, puisqu'il va devenir bachelier. Il considère qu'il a juste à regarder tout ça, et à s'en réjouir.
    Il ne sait pas que le Bac que son fils va avoir, il vaut beaucoup moins que le CAP que lui, il a eu il y a 30 ans.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Chaurien
    Modifié (February 2022)
    Il est vrai qu'il y a des difficultés avec l'orthographe. J'ai parfois moi-même des doutes, et alors j'essaie de trouver la bonne orthographe, avec les moyens modernes. Chacun pourrait faire de même, pourvu qu'il daigne s'en donner la peine.
    J'avoue que j'ai du mal à comprendre qu'on puisse être élève de lycée, a fortiori étudiant, et confondre le verbe être et le verbe avoir. Ceci se trouve de temps en temps sur ce forum, et encore aujourd'hui :
  • Chaurien, je trouve de plus en plus souvent dans les copies : "La fonction f et croissante." J'en ai discuté avec une collègue de français, elle fait le même constat, la confusion "et" "est" devient un classique.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • biely
    Modifié (February 2022)
    omega
     Rares sont les parents qui s'intéressent au niveau réel de leurs enfants. Ils veulent le passage à tout prix.
     Je nuancerais ce "à tout prix’’. Beaucoup de parents veulent voir des bonnes notes et que leur gamin passe leur bac car ils ont encore confiance dans le système et que pour eux : bonnes notes=bon niveau. Beaucoup ne sont toujours pas conscients de la supercherie et certains commentaires de profs disant qu’ils ne faut pas (ou qu’on leur interdit de) dire la vérité montre bien qu’il y a un souci.
    Il y aussi effectivement ceux qui se fichent totalement du niveau réel...
  • SchumiSutil
    Modifié (February 2022)
    C'est accentué chez les enfants de non diplômés c'est vrai - et je trouvais scandaleux qu'une élève ayant eu 18 de moyenne au 3eme trimestre de 4eme puisse avoir 5/100 au brevet - et plus globalement un bulletin comparable au mien avec 6/20 de moyenne générale aux épreuves finales du brevet 2019 - mais le plus grave est surement la remarque de l'IPR m'ayant reproché mes notes "très basses". De tels agissements, pour un système plus sain, devraient être signalés. Mais on en est loin.
    Mais je crois que malgré tout, dans le lycée favorisé dans lequel j'étais il y a deux ans (et celui où je suis actuellement), beaucoup d'enfants de CSP+ ont un niveau disons de 5ème de 1980 en fin de lycée et leurs parents s'en fichent : ils veulent à défaut de "bons" résultats, quelque chose d'honorable pour Parcoursup. Un message envoyé en ce sens aux parents de mes premières a provoqué plus de colère ("d'incompréhension" selon leurs termes) de leur part.
  • df
    df
    Modifié (February 2022)
    Oui, il y a un problème avec l’orthographe comme en témoigne cet internaute qui a pris de plein fouet la pénurie de profs de français.
    Je fais des captures d’écran quand je tombe sur ce genre de message. Celui-là porte le numéro 39. J’aimerais un jour tous les publier (à conte d’hauteur).
  • @ShumiSutil
    Le problème était que peut-être tu étais un peu seul dans ce ’’combat’’ donc forcément c’est plus difficile de croire le prof qui étale certaines vérités douloureuses à entendre.
  • Effectivement, les propos de l’IPR relatés par Schumisutil sont bien des propos d’IPR, mais aussi des propos de protal (« je vois les listes de moyennes : y’a un problème ») de CPE (on abîmerait « l’estime de soi » des élèves, les empêchant de s’élever), de nombreux collègues aussi (« tu saques, toi ? »). 

  • Un type qui n'a aucun diplôme, et qui fait 10 fautes en 10 mots, on peut considérer que c'est un problème.
    En démocratie, ce type qui n'a aucun diplôme a autant le droit de s'exprimer que le diplômé. Et au moment du vote, la voix du premier compte autant que la voix du second. Personnellement, je le regrette, et je sais qu'en disant ça, je choque.

    Le vrai problème (le seul problème ?), c'est quand on donne un diplôme comme le bac à un type qui fait 3 fautes tous les 10 mots.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • zeitnot
    Modifié (February 2022)
    Sur le papier tu as raison Lourran, mais je nuancerais. Dans les faits, moins on a de diplômes moins on vote et de manière générale moins on s'implique et moins on fait entendre sa voix, ceci à tous les niveaux.  Et ceux qui n'ont vraiment aucun diplôme aujourd'hui, ce sont les gens les plus en marge de la société et vraiment rare sont ceux qui vont aux urnes.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Soyons honnêtes, le souci de l’orthographe dans les SMS, réseaux sociaux ou autres forums n’est pas le même que celui dans les copies. 
    Les copies sont truffées d’erreurs d’orthographe mais tous ces « écrits électroniques » sont à distinguer de la plume et du papier selon moi. 
    J’entends par là que le souci « d’écrire droit » dépend du média utilisé par l’auteur. Rappelons aussi qu’en général les profs constatent que l’auteur connaît les règles ou au moins quelques unes mais qu’il ne prend pas la peine de les appliquer dans une copie de sciences ou d’économie, par exemple. 
    Je ne dis pas que c’est génial. Je constate que selon le support, on fait plus ou moins attention à la trace que l’on laisse. L’immédiateté du ‘chat’ par exemple dessert royalement la cause. 
    Ainsi, déduire d’un message sur le forum que l’auteur possède des carences en orthographe est une conclusion hâtive. 
    Ça n’excuse pas l’auteur, mais c’est ainsi. 

    Vous savez que je ne donne pas de leçons, je commets énormément d’erreurs dans mes messages. 
    Je n’ai pas d’excuse. Je dis que j’écris de mon téléphone (qui trouve les mots tout seul) et j’ai le tort (c’est sincère !) de ne pas relire avant de poster. 
    Parfois, c’est lorsque l’on me répond que je réalise les « fautes » ici et là.  
    C’est ainsi. 
    En dictée je vais me poser mille questions, sur un ‘chat’, beaucoup moins. C’est fautif, oui, mais n’allez pas en déduire mon niveau d’étude.

    ***un ‘chat’ est une messagerie instantanée 
  • omega
    Modifié (March 2022)
    biely a dit :
     Je nuancerais ce "à tout prix’’. Beaucoup de parents veulent voir des bonnes notes et que leur gamin passe leur bac car ils ont encore confiance dans le système et que pour eux : bonnes notes=bon niveau. Beaucoup ne sont toujours pas conscients de la supercherie et certains commentaires de profs disant qu’ils ne faut pas (ou qu’on leur interdit de) dire la vérité montre bien qu’il y a un souci.
    Il y aussi effectivement ceux qui se fichent totalement du niveau réel...
    Tu as raison Biely : beaucoup de parents veulent d'abord les bonnes notes à tout prix. Mais ceux qui n'ont pas les bonnes notes se contentent du passage à tout prix. Je me rappelle une histoire déjà un peu ancienne :
    Il y a une quinzaine d'années je donnais des cours particuliers à des gamines issues d'un milieu assez huppé de Paris. Elles étaient dans des boîtes privées assez chères. En fin de seconde la plus jeune s'est vu refuser le passage en filière générale et ce quelle que soit la filière. Les parents ont fait le tour des boîtes privées huppées de Paris et l'une (une seule...) a accepté de prendre la gamine en première L. La gamine n'était pas franchement douée en français, elle n'avait pas la moyenne (le bahut en question ne devait pas considérer la filière L comme une filière importante pour y accepter une fille qui n'a pas la moyenne en français...). Résultat : elle n'a pas eu son bac.
    Cela faisait plusieurs années (j'ai suivi ces gamines pendant 7 ou 8 ans) que je leur disais que la plus jeune devrait redoubler (ce n'était pas la première fois que le redoublement était évoqué par le conseil de classe). À chaque fois les parents refusaient quitte à changer la gamine de bahut.
    Je m'échinais à leur dire qu'ils allaient droit dans le mur car elle accumulait les lacunes. Je parlais dans le vide : la seule chose qui les intéressaient c'est qu'elle passe. Ils étaient convaincus que leur fille était très douée mais avait un gros poil dans la main et que le jour où elle s'y mettrait ça irait sans problème.
    C'était vrai qu'elle avait un gros poil dans la main. C'était faux qu'elle était très douée. Elle était dans la norme (le milieu de la gaussienne pour ceux qui seraient choqués par le mot norme). Et quand on est dans la norme on ne rattrape plusieurs années de lacunes en quelques mois. Surtout si on a un gros poil dans la main.
    Je n'ai jamais compris l'attitude de ces gens qui pour le coup avaient fait des études (ils étaient tous deux médecins). J'ai essayé de leur dire à maintes reprises qu'on ne rattrape pas des années de lacunes en quelques mois. Je leur pointais du doigts des fautes de français grossières qu'elle faisait comme confusion du verbe être et du verbe avoir, insistais sur les lacunes en calcul (tables de multiplication non connues, grosses difficultés avec les fractions), je parlais dans le vide. La seule chose qui comptait c'était le passage.
  • noix de totos
    Modifié (February 2022)
    Voici une conversation surprise, vers mai 2017, dans les couloirs d'un ministère, entre le ministre de l'éducation nationale M. Noyaublanc et l'un de ses conseillers à la DEGSCO, que nous nommerons M. X pour respecter les vies privées des uns et des autres.

    M. Noyaublanc : "J'ai deux problèmes : je souhaite à la fois faire des économies et, en même temps, palier le manque de profs de maths. T'as une idée ?"

    M. X : "Oui, de génie : on supprime les maths au lycée. Ainsi, les deux problèmes sont instantanément résolus."

    M. Noyaublanc : "Tu déconnes, on ne peut quand même pas faire ça ?..."

    M. X : "Bon, OK ! On va alors les mettre en option à partir de, disons, la classe de première. On appellera ça spécialité, ça claque plus !"

    M. Noyaublanc : "Ah ouais, génial ! D'ailleurs, la populace moyenne se fout royalement d'une disparition des maths, ils n'ont jamais aimé ça, de toute façon...Tiens, je me souviens, quand j'étais en Terminale B, je n'ai jamais pu blairer ces prétentieux de terminale C, D ou E, avec leur melon pas possible et leur maths de m....Moi, les maths, comme disait Luc Ferry, j'ai toujours trouvé ça inutile et ch...! Et puis, en plus, ça passera sans problème : il n'y a qu'à voir les forums de profs de maths, ils ne sont jamais d'accord entre eux, toujours à chinailler sur le moindre petit truc !"

    M. X : "Pour compliquer tout le bazar, on va supprimer une spécialité au moment du passage en terminale ! Ça les mettra bien dans la mouise, en particulier ceux qui veulent aller en BCPST !"

    M. Noyaublanc : "En quoi ?"

    M. X : "...BCPST ! C'est une prépa pour ceux qui veulent faire véto, je crois, ou un truc comme ça !"

    M. Noyaublanc : "Ah ben tiens, les prépas ! Ils nous gonflent là aussi, avec ce truc inutile qui nous coûte un bras ! Je vais aller voir le ministre de l'enseignement supérieur...comment il s'appelle, déjà...Ah oui : Charles Delestraint ! Oh le nom foireux !...Bon, bref, je vais lui vendre le truc suivant : on lui dira qu'on veut intégrer les prépas au sein des facs, avec tout le baratin habituel sur l'égalité des chances, la simplification administrative, etc !...Ah Ah !...Le bouseux va gober ça du premier coup, et nous on pourra virer ces pseudos institutions..."

    M. X : "Monsieur le ministre, vous êtes un génie !" 

    M. Noyaublanc : "Hé ! Pour une fois que mes cours de Sciences Po me servent à quelque chose...La plupart du temps, je dormais profondément pendant ces cours..."

    Je n'ai pas la suite de la conversation : à ce moment-là, ils ont découvert le micro...
  • df
    df
    Modifié (February 2022)
    Ah d’accord ! Si cette conversation est bien réelle, c’est juste une question de ressentiment !
    On se sert de la politique pour assouvir une vengeance contre le supposé élitisme des maths.
    Est-ce que la vérité peut-être à ce point caricatural ? Je crois qu’en politique, le pire est toujours certain.
    En tout cas, si cette conversation est fictive, tout ce qu’elle contient a été appliqué à la lettre.
  • Cela prouverait une forme d’expertise et d’intelligence. Je ne peux pas le croire ou ne veux pas le croire. Mais je n’ai pas d’arguments. 
  • MrJ
    MrJ
    Modifié (February 2022)
    @noix de totos : Tu as oublié le passage où ils recrutent des anciens mathématiciens pour nous expliquer qu'en faisant moins de mathématiques, on en fait davantage finalement!
  • Tout d'abord, la phrase usuelle : Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite et due entièrement au hasard...

    MrJ : exact, mais je l'ai dit : ils ont découvert le micro...
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