Récurrence forte sans initialisation ?
Bonjour,
Peut-on utiliser la récurrence forte sans initialisation ?
Si oui, avez-vous un exemple d'une telle démonstration ?
Merci,
FB
Peut-on utiliser la récurrence forte sans initialisation ?
Si oui, avez-vous un exemple d'une telle démonstration ?
Merci,
FB
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Réponses
$$\forall n\in\mathbb{N},\quad u_{n+1} = u_0 +\cdots + u_n.$$
Citation en cours
- Si $u_0$ est pair, alors $u_1=u_0$ est pair.
- Si $u_0$ et $u_1$ sont pairs, alors $u_2= u_0 + u_1$ est pair.
- etc.
Hérédite. Si $n\in\mathbb{N}$ est tel que les propriétés $\mathcal{P}_k$ soient vraies pour tout $k\in\llbracket 0,n\rrbracket$, alors la propriété $\mathcal{P}_{n+1}$ est vraie.
On peut démontrer formellement la propriété ci-dessus, même si un tel entier $n$ n’existe pas (c’est le rôle de l’initialisation d’assurer son existence.
Mon exemple initial n’est pas très intéressant, car il n’y a que les deux premières valeurs qui posent problème, mais on peut le modifier légèrement en $u_0=1$ et $$\forall n\in\mathbb{N},\quad u_{n+1} = \sum_{k=0}^n 2^k u_k.$$
(La section et l'exercice proposés ne m'ont pas éclairé).
Je cherche une propriété que l'on démontrerait sans initialisation, et où ce serait pertinent de le faire.
Merci.
Citation en cours
1. Pour tout n positif ou nul, si la propriété P est vraie pour tous les entiers naturels k strictement inférieurs à n, alors elle est vraie pour n.
Avec cette variante, pas besoin de traiter l'initialisation, la démonstration de l'hérédité va prouver en même temps que la propriété est vraie pour n=0.
2. Pour tout n positif ou nul, si la propriété P est vraie pour tous les entiers naturels k inférieurs ou égaux à n, alors elle est vraie pour n+1..
Ici, il faut vérifier l'initialisation.
Mais on est vraiment en train de couper des cheveux en 4. Dans le doute, on considère que la vérification de l'initialisation est obligatoire. Ca ajoute une étape, qui est en général triviale.
Voici un montage du principe de récurrence mis en scène dans ce fil, extrait de la Théorie des ensembles de Bourbaki :
Puisque dans le critère C59, la lettre $x$ n'est pas une constante, il revient au même d'écrire les relations en jeu comme suit : \[(\forall\,x)\left((x\in{}E\text{ et }(\forall\,y)(y\in{}E\text{ et }y<x)\Rightarrow{}R(y))\Rightarrow{}R(x)\right)\text{ et }(\forall\,x)((x\in{}E)\Rightarrow{}R(x))\qquad(\star)\]Enfin, vu que l'ensemble $\N$ est bien ordonné par l'ordre usuel $\leqslant$, l'on déduit le principe de récurrence transfinie correspondant en faisant $E=\N$ dans $(\star)$. C'est un principe de récurrence que l'on utilise avec les ordinaux, les entiers naturels étant des ordinaux.
Citation en cours
@JLapin : Merci pour l'exemple.
En l'état, si je devais démontrer $P_n$, je ferais une étape d'initialisation.
Et j'ai l'impression que ça revient au même que ce que tu fais quand tu distingues le cas $n=1$.
Pour répondre à ta question : c'est pour ma culture, je n'oserais pas faire ça à mes étudiants, je les perdrais instantanément.
Dans une récurrence il y a une phase d'initialisation, puis une phase de propagation.
Quant à la fortification, cela consiste à faire comme si on était encore plus fort que les récurreurs ordinaires,
puis à s'indigner des haussements d'épaules.
On peut oublier !
$\forall n \in \N, P(n)$ si, et seulement si, $ \forall n \in \N (\forall m < n, P(m)) \implies P(n)$
Et en fait, c'est assez facile à démontrer.
=> je ne saurais toujours pas quand l'utiliser (et ne voudrais probablement pas l'utiliser), mais au moins je suis convaincu !
Merci pour votre aide !
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Enfin, dans la jeunesse fougueuse du moins.
Il le fait dans ce fil aussi, je crois (désolé mais là lecture sur mon téléphone ce soir me fait des misères…).
Il y a deux stratégies pour prouver une propriété dépendant d'un nombre entier. (1) partir d'une valeur de validité, puis propager (2) montrer que s'il y avait une exception, il y aurait une exception de taille minimale, et montrer que cela coince. On peut toujours dire que chacune des deux méthodes peut servir à prouver l'autre et que tout cela n'est qu'un morceau d'une théorie générale des ordinaux, elle même n'étant qu'un morceau... (et récursivement).
Il n'en reste pas moins que, lorsque l'on cherche une preuve, il vaut mieux choisir si l'on va procéder par montée ou bien si l'on va procéder par descente. Et lorsque l'on rédige une preuve par descente, il n'est pas raisonnable de l'appeler preuve par montée forte.
Cordialement, Pierre.
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