L'économie n'est pas une science, puisque les économistes sont profondément divisés dès qu'il faut préconiser quelque chose aux politiques (comme le faisait remarquer ironiquement F Mitterrand).
Ils prétendent énoncer des "lois" économiques, à partir de modèles reposant sur des hypothèses simplificatrices notoirement fausses, et pas toujours bien explicitées.
Dans ce contexte, utiliser des mathématiques ne suffit pas à fonder une veritable démarche scientifique (à une époque lointaine (années 70), "Mme Soleil" faisait tourner, sur son ordinateur sur les Champs Elysées (qui d'ailleurs était d'une puissance loin d'être ridicule pour l'époque), son modèle de prédictions astrologiques, qui , je n'en doute pas, avait, comme tout programme, sa logique , même si on peut la contester)) .
Nos économistes sont donc pour moi un peu comme cette Mme Soleil .....
(j'avoue que je me défoule, j'ai toujours détesté la suffisance de ces médecins de Molière).
"Une saignée, une saignée", devenant " plus de concurrence, plus de concurrence" ou "moins d'état, moins d'état" ........
Il m'arrive de penser à ces universitaires, professeurs d'économie dans les ex-pays socialistes, qui ont continué à exercer leur profession après la chute du Mur de Berlin ... en enseignant sans état d'âme exactement le contraire de ce qu'ils avaient enseigné, avec dans les deux cas la même prétention à enseigner un savoir "objectif", scientifiquement fondé.
@urmk :
Je ne suis pas convaincu par ton argument sur l'économie.
Par exemple, on peut dire :
Les mathématiques ne sont pas une science dure puisque les mathématiciens ne sont pas d'accord entre eux sur la meilleure façon d'aborder une preuve de RH ou de P=NP.
Il suffit de se mettre d'accrord sur ce qu'on nomme 'une science dure'. Si c'est exclusivement les mathématiques, alors toute non-mathématique n'est pas dure. Non ?
@YvesM : ton argument ne parait pas convainquant. Le désaccord entre les mathématiciens (l'exemple que tu cites en tout cas), ne porte que sur la façon d'arriver au résultat, mais pas sur le résultat lui-même. Une fois démontré, et considéré comme tel par la communauté mathématique, un résultat démontré le restera de toute éternité.
Rien de tel en "sciences économiques", où des écoles concurrentes avancent des "résultats" contradictoires, et où une loi ancienne peut finalement, à la lumière de nouveaux développements, s'avérer fausse.
En vérité , (comme c'est le propos de l'article initialement cité), l'économie est une science empirique, ou chacun se bricole son corpus de connaissances et de convictions, en tout cas , sous réserve qu'un contradicteur bien affuté ne les mette en pièces, comme cela arrive.
La distinction "sciences molles" / "sciences dures" que tu évoques (pas moi ...) , a je crois été reprise par le Collège de France dans le rapport célèbre remis au Président Mitterrand sur les problèmes d'éducation (peut être pas sous ces termes exacts, mais c'était l'idée), à sa demande (ce qui ne s'était pas produit depuis plusieurs siècles, comme noté ironiquement dans leur rapport)
Je n'ai donc pas de problème avec cette distinction (l'exemple vient de haut), mais :
- comme le Collège de France, je n'en tire pas argument pour dénigrer les "sciences molles" (elles ont leur utilité, je l'admets, et dans sa formation, un individu doit se composer un mix des deux).
- si les mots ont un sens, une science molle n'est pas pour moi une science, quelque soient les efforts qu'elle puisse faire pour le prétendre.
Donc tu définis les mathématiques comme unique science dure. Très bien. Donne ta définition et ne présente pas d’arguments vaseux pour démontrer que la non-mathématique n’est pas dure. On gagne du temps. Et on déplace le débat sur la définition d’une science dure.
Les mathématiques n’ont rien de dure. Elles sont fondées sur des axiomes qui ne font pas l’unanimité chez tous les mathématiciens. Non ?
Hélas je n'ai pas retrouvé ce fameux rapport du Collège de France (c'est bien dommage). Je me rabats donc sur un extrait d'une lettre d'informations du Collège, en date du 29/7/2010 (Page 4).
L'avantage d'internet, c'est qu'on retrouve tout ! voici donc ce fameux rapport (1985).
Comme je le pressentais, le rapport (remis au Président par pierre Bourdieu) ne parle pas de "sciences molles" et de "sciences dures" , mais évoque (Chapitre VI) "L'unification des savoirs" (sous-entendu, entre scientifiques et littéraires).
Je pense que la distinction "mou/dur" a été popularisée à partir de ce document, dans un souci de simplification, et pour frapper les esprits (c'est mon hypothèse, en tout cas, car je n'ai pas souvenir d'avoir entendu cette expression avant les années 80).
Elle a fini par s'imposer ... y compris dans les documents du Collège de France eux-mêmes, publiés par la suite ... (cf ma référence précédente).
la distinction "science dure, science molle" a été popularisée par Claude Allègre
ancien ministre de l'éducation dans le gouvernement de Lionel Jospin à la fin des années 1990
Allègre aimait polémiquer avec les géologues (Haroun Tazzieff en particulier) comme avec les économistes
moi-même j'enseigne depuis longtemps avec autant de plaisir l'économie comme les math (j'ai double formation)
et je serai plutôt d'accord avec l'Opinion de notre ami "Fin de partie"
l'économie est d'abord une science humaine et une science sociale
et à ce titre elle est forcément plus proche de la psychologie et de la sociologie que des mathématiques
ici même YvesM défend le caractère scientifique des études économiques, il a raison bien-sûr
car l'objectivité existe en économie comme elle existe en géographie ou en histoire
et on ne peut longtemps trahir la réalité des faits économiques
mais le rôle des mathématiques en science économique a longtemps constitué "un leurre" comme dit Fin de partie
surtout avec les petits modèles mathématiques que certains ont inventés pour faire joujou avec la réalité économique
en ce sens les auteurs français Auguste Comte et Augustin Cournot au 19ème siècle se sont largement illusionnés
lorsqu'ils pensaient que les math allaient faire progresser la science économique comme elles ont pu faire progresser la science physique
en fait les modèles mathématiques permettent à leur auteur d'escamoter allègrement les problèmes ou même la réalité économiques
qui sont d'abord le fait des hommes avec leur culture, leurs idéaux, leurs motivations,
leurs ambitions, leurs espoirs, leurs déceptions et leurs réactions souvent imprévisibles.
la statistique et la comptabilité disciplines mathématiques sont indispensables aux études économiques
comme l'actuariat est indispensable aux études financières
mais dire que les mathématiques générales sont nécessaires à l'économiste dans ses études micro ou macro-économiques
c'est comme dire qu'elles sont nécessaires au médecin, c'est faux.
Réponses
Ils prétendent énoncer des "lois" économiques, à partir de modèles reposant sur des hypothèses simplificatrices notoirement fausses, et pas toujours bien explicitées.
Dans ce contexte, utiliser des mathématiques ne suffit pas à fonder une veritable démarche scientifique (à une époque lointaine (années 70), "Mme Soleil" faisait tourner, sur son ordinateur sur les Champs Elysées (qui d'ailleurs était d'une puissance loin d'être ridicule pour l'époque), son modèle de prédictions astrologiques, qui , je n'en doute pas, avait, comme tout programme, sa logique , même si on peut la contester)) .
Nos économistes sont donc pour moi un peu comme cette Mme Soleil .....
(j'avoue que je me défoule, j'ai toujours détesté la suffisance de ces médecins de Molière).
"Une saignée, une saignée", devenant " plus de concurrence, plus de concurrence" ou "moins d'état, moins d'état" ........
Il m'arrive de penser à ces universitaires, professeurs d'économie dans les ex-pays socialistes, qui ont continué à exercer leur profession après la chute du Mur de Berlin ... en enseignant sans état d'âme exactement le contraire de ce qu'ils avaient enseigné, avec dans les deux cas la même prétention à enseigner un savoir "objectif", scientifiquement fondé.
@urmk :
Je ne suis pas convaincu par ton argument sur l'économie.
Par exemple, on peut dire :
Les mathématiques ne sont pas une science dure puisque les mathématiciens ne sont pas d'accord entre eux sur la meilleure façon d'aborder une preuve de RH ou de P=NP.
Il suffit de se mettre d'accrord sur ce qu'on nomme 'une science dure'. Si c'est exclusivement les mathématiques, alors toute non-mathématique n'est pas dure. Non ?
https://www.youtube.com/channel/UC7sXGI8p8PvKosLWagkK9wQ/videos
Rien de tel en "sciences économiques", où des écoles concurrentes avancent des "résultats" contradictoires, et où une loi ancienne peut finalement, à la lumière de nouveaux développements, s'avérer fausse.
En vérité , (comme c'est le propos de l'article initialement cité), l'économie est une science empirique, ou chacun se bricole son corpus de connaissances et de convictions, en tout cas , sous réserve qu'un contradicteur bien affuté ne les mette en pièces, comme cela arrive.
La distinction "sciences molles" / "sciences dures" que tu évoques (pas moi ...) , a je crois été reprise par le Collège de France dans le rapport célèbre remis au Président Mitterrand sur les problèmes d'éducation (peut être pas sous ces termes exacts, mais c'était l'idée), à sa demande (ce qui ne s'était pas produit depuis plusieurs siècles, comme noté ironiquement dans leur rapport)
Je n'ai donc pas de problème avec cette distinction (l'exemple vient de haut), mais :
- comme le Collège de France, je n'en tire pas argument pour dénigrer les "sciences molles" (elles ont leur utilité, je l'admets, et dans sa formation, un individu doit se composer un mix des deux).
- si les mots ont un sens, une science molle n'est pas pour moi une science, quelque soient les efforts qu'elle puisse faire pour le prétendre.
Donc tu définis les mathématiques comme unique science dure. Très bien. Donne ta définition et ne présente pas d’arguments vaseux pour démontrer que la non-mathématique n’est pas dure. On gagne du temps. Et on déplace le débat sur la définition d’une science dure.
Les mathématiques n’ont rien de dure. Elles sont fondées sur des axiomes qui ne font pas l’unanimité chez tous les mathématiciens. Non ?
https://www.college-de-france.fr/media/lettre-du-college-de-france/UPL9199_J29.pdf.
Comme tu le verras, je suis en bonne compagnie dans mon acceptation du terme ("définition vaseuse") d'une science dure......
Comme je le pressentais, le rapport (remis au Président par pierre Bourdieu) ne parle pas de "sciences molles" et de "sciences dures" , mais évoque (Chapitre VI) "L'unification des savoirs" (sous-entendu, entre scientifiques et littéraires).
Je pense que la distinction "mou/dur" a été popularisée à partir de ce document, dans un souci de simplification, et pour frapper les esprits (c'est mon hypothèse, en tout cas, car je n'ai pas souvenir d'avoir entendu cette expression avant les années 80).
Elle a fini par s'imposer ... y compris dans les documents du Collège de France eux-mêmes, publiés par la suite ... (cf ma référence précédente).
https://www.samuelhuet.com/paid/44-polemos/202-p-bourdieu-le-rapport-du-college-de-france.html
la distinction "science dure, science molle" a été popularisée par Claude Allègre
ancien ministre de l'éducation dans le gouvernement de Lionel Jospin à la fin des années 1990
Allègre aimait polémiquer avec les géologues (Haroun Tazzieff en particulier) comme avec les économistes
moi-même j'enseigne depuis longtemps avec autant de plaisir l'économie comme les math (j'ai double formation)
et je serai plutôt d'accord avec l'Opinion de notre ami "Fin de partie"
l'économie est d'abord une science humaine et une science sociale
et à ce titre elle est forcément plus proche de la psychologie et de la sociologie que des mathématiques
ici même YvesM défend le caractère scientifique des études économiques, il a raison bien-sûr
car l'objectivité existe en économie comme elle existe en géographie ou en histoire
et on ne peut longtemps trahir la réalité des faits économiques
mais le rôle des mathématiques en science économique a longtemps constitué "un leurre" comme dit Fin de partie
surtout avec les petits modèles mathématiques que certains ont inventés pour faire joujou avec la réalité économique
en ce sens les auteurs français Auguste Comte et Augustin Cournot au 19ème siècle se sont largement illusionnés
lorsqu'ils pensaient que les math allaient faire progresser la science économique comme elles ont pu faire progresser la science physique
en fait les modèles mathématiques permettent à leur auteur d'escamoter allègrement les problèmes ou même la réalité économiques
qui sont d'abord le fait des hommes avec leur culture, leurs idéaux, leurs motivations,
leurs ambitions, leurs espoirs, leurs déceptions et leurs réactions souvent imprévisibles.
la statistique et la comptabilité disciplines mathématiques sont indispensables aux études économiques
comme l'actuariat est indispensable aux études financières
mais dire que les mathématiques générales sont nécessaires à l'économiste dans ses études micro ou macro-économiques
c'est comme dire qu'elles sont nécessaires au médecin, c'est faux.
cordialement