Revenu d'une université

Bonjour,

Je me demande comment une université gagne de l'argent.

Pour ce qui nous intéresse les mathématiques, c'est une partie de l'université. Je me demande comment cette partie génère des fonds.

Je pense qu'un département de mathématiques génère de l'argent. Par exemple la trésorerie de Paris Sud m'a dit que le département de maths était riche. Et effectivement ils sont fait construire un bâtiment tout en verre il y a deux à une grande vitesse, inauguré par Macron. Çà a du coûté une blinde.

L'université Paris Sud rayonne en mathématiques elle attire beaucoup d'étranger peut être que le prix d’inscription est élevé pour les étrangers ?

D'un autre côté il est aussi envisageable que l'état investisse dans les universités pour en tirer profil sous une autre forme.

Réponses

  • La majeure partie de l'argent reçue par les universités est donnée par l'État. Par exemple, le budget 2019 de l'Université de Bordeaux est de 570 millions d'euros (cf. https://www.u-bordeaux.fr/Universite/L-universite-de-Bordeaux/Budget ), ce ne sont pas les inscriptions qui engrangent autant d'argent !

    Si le département de maths de l'UPS est riche, c'est parce qu'ils savent se vendre, auprès de la direction de l'UPS, quant à l'intérêt du département.
  • Il faut savoir que toutes les formations à l'université n'ont pas un tarif encadré (seules les formations licence, master, doctorat ont un tarif, en principe, encadré)
    Les étudiants en formation continue, qui pour la plupart ne financent pas directement leur formation, ne se voient pas appliquer le même tarif. Même chose pour les étudiants en formation en alternance.

    Dans la loi il y a la notion de être "formation initiale", me semble-t-il, je ne serais pas étonné d'apprendre, après les mesures discriminatoires tarifaires appliquées aux étrangers primo entrant à l'université votées, que les personnes qui interrompront leur études* et tenteront de les reprendre se verront appliquer un tarif différent (c'est à dire plus élevé) que les autres.
    Dans une université que je connais bien, la fiche de transfert** tombait en désuétude et cette année (2019-20) ils semblent tenir à ce qu'un étudiant qui n'est pas primo entrant la fournisse. Je me demande si ce n'est pas un signe qu'ils vont, avant longtemps, se mettre à appliquer un tarif différent suivant que vous avez interrompu vos études ou pas.

    *: le concept d'année de césure est maintenant encadré et fait maintenant l'objet d'une démarche administrative.

    **: Normalement un étudiant doit avoir l'autorisation de départ de l'université où il était inscrit l'année précédente pour pouvoir s'inscrire l'année suivante dans une autre université, les universités ont un tel formulaire qui est plus loin obligatoire et dont l'absence a des conséquences plus ou moins graves.
  • Il est parfaitement normal que les tarifs pour les étrangers ne soient pas les mêmes que les tarifs pour les Français.
  • On appelle cela « remettre deux thunes dans le bastringue ».
    Enfin, bien plus que deux thunes, en l’espèce...
  • Merci beaucoup Poirot, très instructif.
  • Petit blague : UPS désigne Université paris sud et union des professeur de classes préparatoires scientifique.
    "Si le département de maths de l'UPS est riche, c'est parce qu'ils savent se vendre, auprès de la direction de l'UPS, quant à l'intérêt du département."
  • C'est aussi une entreprise et l'Université Paul Sabatier (Toulouse).
  • Bilan : L'état investie dans les universités. Et il y a évidemment des raisons. Je cherche les raisons concernant les retombées économiques sur le pays. Et, si vous voulez mon avis, ce n'est pas si évident de donner les raisons majeurs.

    Tout d'abord le rayonnement des universités françaises et la qualité des formations permet d'encourager l’implantation d'entreprises qui peuvent trouver des employés très qualifiés.

    Ensuite l'innovation passe parfois par la thèse. Cela a des retombées économiques évidentes.
    Par exemple l'état prévois d'investir dans l'IA (une des raisons principales de la vente de l'aéroport de Paris), ce qui passe par l’investissement dans les universités.

    Enfin je suis pas certain qu'il soit stupide de penser de la démocratisation des études pourrait aider à diminuer la misère sociale sur lequel l'état investie, et pourrait augmenter la richesse moyenne des foyers ce qui retombe après sur l'état.
  • L'investissement dans l'I.A. comme une des raisons principales de la vente de l'aeroport de Paris personnellement j'en doute, plutôt un moyen pratique pour remplir les caisses de l'État (même chose avec l'aeroport de Toulouse-Blagnac etc).
  • Bonjour,

    @biely : non, la vente d'ADP n'est pas remplir les caisses : c'est pour ne pas les vider. En effet, ADP doit investir des centaines de millions dans une extension et modernisation. L'Etat préfère laisser cette activitié au privé. Si tu prends l'avion à travers le monde, tu seras d'accord pour dire que CDG est une merde. Un investissement est nécessaire.
  • Chaurien a écrit:
    Il est parfaitement normal que les tarifs pour les étrangers ne soient pas les mêmes que les tarifs pour les Français.
    Bien évidemment que le rayonnement intellectuel de notre pays et accroître le nombre de gens qui parlent le Français a un coût.
    Mais au lieu de le voir comme un coût il vaudrait mieux le voir comme un investissement sur l'avenir.
    Je trouve plaisant que jusqu'à encore quelques années des étudiants Colombiens (et d'autres pays d'Amérique centrale ou du sud) préféreraient venir étudier en France qu'en Espagne malgré leur connaissance de la langue Espagnole et de leur méconnaissance, a priori, du Français.
    Je trouve plaisant de voir des Asiatiques (Chinois surtout je pense) dans nos universités etc.
    Quand la mesure discriminatoire sur les frais de scolarité appliquée à (certains) étrangers va réellement entrer en vigueur cela aura des conséquences catastrophiques, au minimum, en terme d'image de la France à l'étranger (hors U.E)
    Ce n'est pas un hasard si beaucoup d'universités n'appliquent pas (ou au moins partiellement) cette mesure discriminante.
  • L'aéroport de Toulouse-Blagnac fait partie des meilleurs en France et cela n'a pas empêché la volonté de le céder aux chinois (enfin, à 49,99% pour l'instant...). On vend nos aeroports comme on a vendu nos autoroutes, on voit seulement les bénéfices à courts termes en laissant aux boites privées les bénéfices à longs termes.n
  • YvesM:
    La vente d'ADP s'inscrit dans l'idéologie libérale: tout doit profiter au marché, rien, ou presque, ne doit échapper au marché.
    Sauf erreur de ma part, les USA ne vendent pas à la découpe leur installations aéroportuaires qu'ils considèrent, toujours sauf erreur, comme stratégiques.L'Etat a aussi vendu l'entreprise qui fabrique les turbines pour les installations nucléaires françaises sauf erreur de ma part (devinez qui est l'artisan de cette vente? )

    PS: sur le "pillage français" voir:




  • Bonjour,

    @biely :
    Tu proposes sans doute de baisser les retraites et le salaire des profs pour moderniser ADP. Pourquoi pas : c'est un choix. D'autres pensent que l'Etat a d'autres missions que l'extension d'un aéroport.

    Pour Toulouse, sache que si tu vends une merde, peu de gens l'achète. Il est normal que la vente se fasse sur un actif à fort potentiel, non ? ça maximise aussi le profit de la vente et il bon de voir que l'Etat pense à rentabiliser ces actifs.

    @Fin de partie :
    En Asie, on ne vient pas étudier en France puisque les frais de scolarité, si peu cher, sont synomymes de médiocrité. Augmenter les frais c'est attirer cette population.

    La discrimination est une belle et heureuse chose : je sais qu'on est d'accord sur ce point.

    Quand aux turbines nucléaires, tu peux les racheter si ça t'amuse. Il suffit de baisser les salaires des profs et infirmières et hop !

    Mais je suis sûr que tu as une solution non discriminante. Quelle est-elle ?
  • Les facs françaises ont énormément d'étudiants chinois.
  • YvesM a écrit:
    En Asie, on ne vient pas étudier en France puisque les frais de scolarité, si peu cher, sont synomymes de médiocrité
    Pour affirmer cela, tu n'as pas fréquenté une université française depuis longtemps visiblement.
    YvesM a écrit:
    Quand aux turbines nucléaires, tu peux les racheter si ça t'amuse. Il suffit de baisser les salaires des profs et infirmières et hop !
    Quel est le rapport entre le fait de fragiliser la filière nucléaire française et le traitement des profs et des infirmières?
    J'imagine que l'enchaînement "il suffit de" pourrait être complété par: supprimer les retraites, rétablir l'esclavage, buter tous les chiens...?
    Ce type de construction est est le BA BA dans le discours politicien cela permet d'éviter tout débat.
  • Une autre source de revenus moins connue:

    Une université peut louer une partie de ses locaux à une entreprise ou autre organisation qui paie pour ça afin d'y organiser des évènements.
  • @Gentil, les frais d'inscription sont faibles et ne financent pas grande chose. Après il faut distinguer l'université et l'UFR (construction des bâtiments, financement des formations niveau Licence) et les labos (recherche, masters, financement des posts CDD/postdocs).

    Au niveau de l'université : c'est l'état, à mon avis à 100% + peut-être quelques subventions EU

    Au niveau d'UFR : c'est la distribution du budget universitaire. Dans certaines université le budget est distribué en parts égales entre les UFR... sans tenir compte du nombre d'étudiants et effectifs. Quand j'étudiais à Nanterre, la fac des langues (très petite comparé à SEGMI et la fac de Droit), avait autant d'argent. Punaise... ils avaient des TDs de langue à 10-15 personnes en Licence, alors qu'on était 50 en TD d'anglais. :-X

    Au niveau du labo :
    1) financement des tutelles. Par exemple mon labo est riche parce qu'il y a CNRS+université+INRA.
    2) projets ANR, H2020, autres projets EU, autres projets. A ma connaissance pas d'argent de la part des entreprises. Pour avoir ces projets, il faut des chercheurs très actifs ET qui sont prêts à supporter l'usine à gaz (gestion administrative) ET que les chercheurs peuvent bénéficier de cet argent (pour les thèses, postdocs, recherche, conférence). Je connais un endroit, ou tu apportes de l'argent avec le projet et tu ne peux pas en bénéficier. Du coup les chercheurs ne s'engage pas.
    3) Thèses CIFRE : l'entreprise doit verser au labo de l'argent (le chercheur va s'occuper du doctorant et autre frais). C'est en général 30 000 - 40 000 euros. Dans certains labos des écoles d'ingénieurs, ils peuvent exiger 70k-100k. Oui oui. Pour ma thèse CIFRE l'entreprise a du verser 75k euros.
    Peut-être il y a autre chose...

    Quant aux écoles d'ingénieurs, c'est une autre paire de manche. Beaucoup de liberté, possibilité d'avoir des financements des entreprises, liberté d'embauche des gens très compétents, gestion assez libre du budget etc. etc. etc. Le labo, où j'avais fait la thèse, avait un super budget. Si je compare leurs budget (7 permanents, 2 appuis administratifs/finances, un informaticien) et le budget du labo universitaire où je suis en ce moment (50 permanents environ). Nous sommes un labo riche... mais comparé au labo de l'école d'ingé... notre budget est riquiqui.
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