Deux annonces externes (prof menacée arme)

124»

Réponses

  • C'était déjà du même acabit il y a 10, 20, 30 ans; en effet, les mêmes causes donnent les mêmes effets.
  • Je suis entièrement d'accord avec ces propositions de bon sens !!!!!
    Quand ces principes étaient appliqués ( c'est-à-dire avant la funeste loi Jospin-Allègre de 1989) le système éducatif français était l'un des meilleurs du monde et le rayonnement culturel de la France était reconnu partout !!!

    Tu vois des conséquences là où il n'y a que des corrélations. Avec une vision simpliste.
  • soleilvert a écrit:
    Tu vois des conséquences là où il n'y a que des corrélations. Avec une vision simpliste.

    Je savais bien que mes propos allaient démanger certaines âmes bien pensantes...
    Tes affirmations sont péremptoires et ne reposent sur rien de solide....Pourrais-tu développer ????
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Les courbes de l'OCDE sont poudreauzyeuxesques....Il faut se méfier de la prétendue démocratisation qui n'a souvent pour conséquence qu'un nivellement par le bas.....81424
    81426
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ah bon ! Le bac n'est pas encore un CEP, même si un certificat d'études à 14 ans suffisait à être enseignant en 1950.
    De l'époque des trente glorieuses, il suffisait de sonner chez l'employeur pour passer à la caisse, comme caissier(e).
    A ce jour, le bac fait échouer à 50% en première année de fac de droit, de géo ou de psycho; or, il en affranchit 98% !
    Ce qui occasionne la montée en puissance d'une grande classe moyenne accroît les extrêmes de toutes catégories.

    ob_9ec9ee_riches-et-pauvres.jpg
  • Romyna a écrit:
    Un certificat d'études à 14 ans suffisait à être enseignant en 1950.

    Tu dis vraiment n'importe quoi !!!!
    Le niveau des profs de 1950 est nettement au dessus de celui des profs d'aujourd'hui (43 admis à l'agrégation de maths en 1950....)
    Beaucoup de profs d'aujourd'hui n'auraient pas eu un niveau suffisant pour être recrutés en 1950....
    Aujourd'hui, beaucoup d'admis au CAPES ont de grosses lacunes et certains contractuels sont embauchés sur Le Bon Coin.
    Romyna a écrit:
    A ce jour, le bac fait échouer à 50% en première année de fac de droit, de géo ou de psycho

    Cela n'a rien d'étonnant quand on connaît le niveau minable du Bac d'aujourd'hui....sans parler des traine savates et des punks à chien qui viennent dormir dans les amphis dans l'unique but de bénéficier de prestations sociales financées par les travailleurs et les contribuables français qui en auront bientôt assez que leurs impôts partent en fumée.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • En 1950, 40% de la pop était ouvrier, 20% agriculteur et 20% employé; face à la moyenne des Français, prof était ainsi un statut supérieur.
    Le niveau des autres métiers a largement augmenté depuis. Le nombre de cadres et chefs de service à décuplé dans d'autres professions.
    Une partie de la dévalorisation du métier de prof se marque aussi en relatif par rapport à la valorisation de nombreuses autres professions.

    Il est injuste d'évoquer le Bon Coin comme lieu supposé d'offres d'emploi au rabais. Depuis quelques années, c'est un des premiers sites,
    sinon le premier site d'emplois en France; qui propose de petits jobs jusqu'à des offres de cadre supérieur ou d'ouvrier spécialisé, en CDI.

    emploi-par-csp.png?w=700
  • La prochaine fois ils pourraient essayer un repris de justice en présentant cela comme une réinsertion X:-(
  • J'ai repris cet article du parisien parce que nommer un gendarme (en détachement) comme proviseur/principal adjoint si ce n'est pas de la démagogie alors cela y ressemble fortement. C'est aussi le symptôme pour moi d'une société qui n'a plus confiance dans ses valeurs pour résoudre les problèmes auxquels elle est controntée et qui doute.

    PS:
    J'imagine que le personnel enseignant qui fait grève avait pour attente d'avoir plus d'adultes dans leur établissement scolaire et à la place on leur oppose cette démonstration de démagogie.
  • Je sais que les militaires ont un service de ressources humaines très actif. Prenant leur retraite de militaire de bonheur bonne heure ? ;-), avoir des anciens militaires qui se reconvertissent comme chef d'établissement à l'E.N était (je ne sais pas si c'est toujours le cas) très courant, il y a quelques années.

    Un gendarme qui prend une telle reconversion me semble bien banal.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Bonjour,
    Zeitnot a écrit:
    Prenant leur retraite de militaire de bonheur

    C'est beau !!

    Cordialement,

    Rescassol
  • Zeinot:

    La France ne se réduit pas au département de la Seine Saint Denis.
    Comme déjà indiqué je pense que ce n'est pas que la nomination de ce type qui a mis en colère une partie (la totalité?) des enseignants de cet établissement scolaire. J'imagine qu'ils demandaient plus de postes de surveillants etc.
  • FDP a écrit:
    C'est aussi le symptôme pour moi d'une société qui n'a plus confiance dans ses valeurs pour résoudre les problèmes auxquels elle est controntée et qui doute.

    Si on avait maintenu une vraie sélection pour entrer en seconde, les problèmes de délinquance et de discipline ne se poseraient pas dans les lycées, y compris dans les banlieues prétendues défavorisées. En 1975, il n y avait aucun problème de violence dans les lycées de Seine Saint Denis.
    Ces problèmes sont arrivés dans les lycées après la funeste loi Jospin-Allègre de 1989 qui a ouvert les vannes et permis à presque n'importe qui d'entrer en seconde générale. Il faut réinstaurer d'urgence des paliers d'orientation en fin de 5ème puis en fin de 3ème.

    Dans TOUS les pays d'Europe, le lycée général ne concerne que 30% d'une classe d'âge comme cela était le cas en France jusqu'à l'annus horibilis 1989....Beaucoup de pays disposent d'une filière d'apprentissage efficace qui permet aux jeunes que les études rebutent de trouver une voie plus adaptée à leurs aptitudes et qui leur permet de s'insérer efficacement dans la vie professionnelle. Cela est vrai en Allemagne, en Suisse....et même dans le paradis des pédagogos (la Finlande) où 30% d'une classe d'âge seulement va au lycée....
    Seule la France a choisi la voie de la démagogie et de l'illusion...Le résultat est dramatique puisque le système éducatif français est au bord du néant à cause de politicards irresponsables qui ont mené depuis mai 68 l'école primaire puis le collège puis le lycée puis l'université à leur perte....

    Voici une video intéressante sur l'apprentissage en Suisse https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/apprentissage-la-suisse-un-pays-modele_877909.html
    La France ferait bein de s'inspirer de ce modèle au lieu d'accueillir des punks à chien à l'université....aux frais du contribuable....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • En effet, on espère que c'est parcqu'ils reclamaient davantage de moyens humains qu'ils râlent.

    Sinon, je trouve assez détestable de juger quelqu'un par rapport à son ancien métier.
    Ces chères personnes qui militent en général contre les discriminations ont un comportement honteux.

    L'article va quand même dans le sens de l'anti-gendarme un peu plus que dans le sens de "on voulait d'autres postes moins coûteux mais plus pertinents".

    Par contre, se réjouir (ça doit bien exister) que ce soit un ancien gendarme pour répondre aux problèmes de sécurité est tout aussi absurde et débile.

    Javoue être dubitatif quant à cet article qui ne nous dit rien, en fait.
  • Dom a écrit:
    Ces chères personnes qui militent en général contre les discriminations ont un comportement honteux.

    Il faut les comprendre. Ils ont des problèmes à résoudre qui demanderaient sans doute plus de moyens humains (qu'ils demandent depuis des années je le parierai) et on leur envoie UN "shérif" sauf qu'on ne l'envoie pas comme chef de la police municipale mais comme proviseur/principal adjoint d'un établissement scolaire.
    Le message est clair non? Ce type tel superman, parce qu'il est un (ex?)-gendarme il va régler tous les problèmes auxquels doit faire face cet établissement à lui tout seul et pour les moyens supplémentaires? Cet établissement scolaire peut se gratter très certainement. :-D
  • L'interprétation que tu fais, et que des grévistes font, n'est pas fondée.
    Tous les gendarmes seraient donc des gens à part, même en dehors de leurs services, même dans leurs vies civiles, même quand ils changent de métier ?

    Je comprends l'anecdote, mais si cela devient une question de fond, c'est inquiétant.

    Enfin, si c'était vrai (« on met un ancien gendarme donc ça va filer droit dans ce bahut ») c'est méconnaître totalement le fonctionnement d'un établissement où on l'a déjà dit, la direction n'a pas de pouvoir (sauf envers les profs dans le domaine logistique et administratif).
  • Dom:

    Si personne ne se laissait avoir par ce type de démagogie ceux qui la pratiquent arrêteraient immédiatement de l'utiliser.
    (lis les commentaires qui suivent l'article du Parisien pour te faire une idée de ce dont je parle).
  • Ha oui, mais ça, pour s'inscrire sur le site du parisien afin de donner un commentaire, c'est assez révélateur.

    Je comprends les réseaux sociaux et les forums, le café du commerce depuis chez soi dans son canapé.
    Ce que nous faisons d'ailleurs, ici même. Bon, allez, nous sommes un peu plus "nuancés" que les messages que tu me fais lire.

    Chacun son exutoire, après tout.
  • Dom a écrit:
    Ha oui, mais ça, pour s'inscrire sur le site du parisien afin de donner un commentaire, c'est assez révélateur.

    J'avais un compte sur ce site. La fabrique de l'opinion se fait aussi sur les réseaux sociaux. Il y a un tas de gens qui l'ont compris et il ne faut pas sous-estimer ce phénomène en terme d'influence réelle sur l'opinion (comme pour la publicité).

    Il faut avoir le coeur bien accroché quand tu fréquentes assidûment la rubrique commentaires de certains sites de grands médias: c'est un égout de toutes les rancoeurs, de ce qui a de pire dans l'être humain. Si tu veux perdre espoir en l'humanité tu te fais une plongée dans ces rubriques de commentaires pendant quelques temps, pour devenir misanthrope c'est une bonne approche.
  • En 1909, le philosophe Alain de son vrai nom $\textbf{Emile Chartier}$ écrivait:

    "Tout le monde connaît le mal, personne n'ose en parler. Les professeurs eux-mêmes rougissent du chahut qu'on leur fait comme d'une maladie honteuse (...) L'administration connaît ces désordres mais elle veut les ignorer. Elle laisse entendre, dès qu'on la pousse là-dessus, que le professeur est seul coupable. En quoi elle ment. C'est à peu près comme si un gendarme accusait de maladresse ceux qui se laissent assassiner.

    Non; le rôle d'un jeune savant est d'instruire, et non pas de faire le garde-chiourme. Aux surveillants, aux censeurs, aux proviseurs il appartient de faire régner l'ordre.
    Et, dès qu'ils voudront bien agir énergiquement, le professeur fera sa classe en paix.
    Mais tout au contraire, ils ont peur de tout. Peur des parents, peur des amis des parents, peur du maire, peur du député
    ."

    Vous remplacez "garde-chiourme" par "Pascal, le grand frère" et ce texte aurait pu être écrit aujourd'hui. Et pourtant, il n'y a dans ce texte que des évidences.
    ...
  • Df:

    Je pense que le métier d'enseignant a bien changé depuis 1909. C'est peut-être une évidence mais il me semble que ce n'est pas une évidence pour tout le monde. J'avais exactement, ou pas bien loin, la conception que décrit ce philosophe quand je suis devenu enseignant. Quel malentendu ! Il s'est assez rapidement levé !!!

    C'est à ce philosophe qu'on doit l'expression jurer comme un Chartier? X:-(
  • Merci pour ce beau texte du philosophe Alain.
    Je suis étonné de voir que les problèmes étaient déjà les mêmes. L'humanité ne change pas...
  • Certes, mais il y a 100 ans, la discipline règnait dans les lycées. Ceux qui ne travaillaient pas redoublaient et finissaient par être renvoyés. Ceux qui foutaient le bordel étaient implacablement sanctionnés (8 heures de colle le dimanche....on devrait rétablir ce type de sanction...j'entends d'ici les cris de cochon des bonnes zâmes de la gôche sociétale). A cette époque, on n'avait pas un comportement de bisounours face à l'indiscipline.....l'ordre devait règner en classe pour le bien de tous. Relisez donc Le temps des secrets de Marcel Pagnol pour voir comment fonctionnait un lycée de la Belle Epoque....La France était alors un pays respecté dans le monde et reconnu pour la grande qualité de son enseignement.
    Depuis, la fausse révolution écologauchobobo de mai 68 a sapé les fondements de notre société et les lycées sont devenus des temples de l'ignorance.....Le coup de grâce a été porté par Jospin-Allègre en 1989 puis par Peillon-Najet entre 2012 et 2017.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Et que dit la droâte marchéiste de l'embauche de surveillants ? Les effectifs des surveillants ont fondu, alors pour surveiller des colles de 8h le dimanche, tu rêves.
  • Ramon Mercader:

    Tu penses que le passé est devant nous, devant l'humanité?

    Comme tu sais parfaitement que la situation de l'école que tu décris ne peut pas exister sans la société qui avait autour tu ne milites pas seulement pour ce changement (retour en arrière) de l'école mais aussi pour le changement (retour en arrière) de toute la société? Cela n'arrivera pas le passé ne revient jamais tu le sais bien. Mais les tentatives malgré tout pour y arriver seront de la souffrance inutile que subiront des gens; c'est cela que je combats à mon humble niveau.
  • aléa a écrit:
    Et que dit la droâte marchéiste de l'embauche de surveillants ?

    Je n'en sais rien car je ne fais pas partie de cette tendance (je rappelle que 2/3 des macronistes viennent du PS....)

    On pourrait confier la surveillance des 8 heures de colle dominicales à des gendarmes en retraite....ou à des entreprises privées de vigiles. Cela permettrait de créer des emplois.
    FDP a écrit:
    Tu penses que le passé est devant nous, devant l'humanité?

    Non. Je crois que la société française est au bord du néant.....No future comme disait ce cher Johnny Rotten...
    https://www.google.fr/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://m.youtube.com/watch?v=BaHhxRGYjFA&ved=2ahUKEwjMlvCI7MfeAhVDXxoKHeSuDLoQ3ywwAXoECAoQEQ&usg=AOvVaw1k4MZVN3bZS8VOOql5KoKJ
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon Mercader a écrit:
    Non. Je crois que la société française est au bord du néant

    Ne t'inquiète pas on ne crèvera pas tout de suite de soif en région parisienne suite au réchauffement climatique X:-(
  • @RM: je ne parlais exclusivement d'"en marche", quoique l'adjectif leur colle comme un gant
    marchéiste
  • Ramon Mercader a écrit:
    Certes, mais il y a 100 ans, la discipline règnait (sic) dans les lycées.

    Jolie vision angélique.

    J'ai eu des comptes rendus - peut-être pas d'il y a 100 ans j'ai du mal à trouver des témoins, mais anté 68 assurément - de scènes de caillon (chahut en lorrain) dans un lycée où les fils à papa menaient la vie dure au prof pendant que les boursiers - les seuls concernés par l'enseignement du prof - essayaient tant bien que mal d'extraire des bribes du cours.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • @RM: tes souvenirs de l'enfance de Marcel sont un peu sélectifs.
    Cette année de cinquième s'annonçait plaisante car nous
    avions fondé de grands espoirs sur le fait que nous allions la
    passer chez M. Bidart, dont la classe était une pétaudière.
    Quand on passait devant sa porte, on entendait des cris, des
    mugissements, parfois des chœurs, et de tels orages de rires que
    les plus sages mouraient d'envie d'y participer. Un jour, même
    Berlaudier n'avait pu résister à la tentation. Louchant, boitant
    et bégayant, il s'y était présenté comme un nouveau, et
    l'innocent Bidart l'avait inscrit sous le nom de Patureau Victor,
    venant du collège du Sacré-Cœur de Palavas-les-Flots. Pendant
    plus d'une heure le nouveau s'était livré à de telles excentricités
    qu'à travers la cloison on entendait rugir toute la classe; tant et
    si bien que Bidart finit par le mettre à la porte avec une
    consigne du dimanche, dont la feuille exécutoire cherche peut-
    être encore à joindre Patureau Victor.
  • @aléa:
    Je connais très bien cet extrait mais je n'ai jamais dit qu'il n y avait aucun désordre dans les lycées de 1900. J'ai simplement dit que ceux qui ne travaillaient pas étaient punis et redoublaient et que ceux qui créaient le désordre étaient lourdement sanctionnés. Je souhaiterais que l' on revienne à cette sévérité. Je trouverais parfaitement normal d'infliger 8 heures de colle le dimanche à un élève gravement perturbateur.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Avec qui pour le surveiller au fait ?
  • J'ai donné quelques suggestions pour la surveillance...tu as lu un peu rapidement les messages précédents.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Dans la Revue française de psychanalyse (Paris) - 1927 :81766
  • Cidrolin et Aléa: merci. Le bon vieux temps n'est pas ce qu'on croyait qu'il fût, la mémoire nous joue des tours.
  • @aléa aurait-il lui aussi la mémoire sélective ?
    On pourrait le croire en lisant l'extrait ci- dessous qui montre à quel point on ne badinait pas avec le travail scolaire à la Belle Epoque...
    Je pense qu'il faudrait retrouver cet esprit et que cela permettrait sans nul doute aux lycées de redevenir des lieux où les mots travail, mérite et discipline ne seraient pas vains...
    Certes, le chahut et le manque de travail existaient à cette époque mais les élèves devaient en assumer les conséquences.
    C'est comme cela que l'on devient peu à peu adulte...
    Au-dessus de tout le monde, régnait M. le proviseur,
    qui ne se montrait que rarement.
    La première fois que je le vis, il accompagnait M. le censeur
    de l'externat, qui était venu dans notre classe pour nous
    signifier les résultats de la composition de mathématiques. Son
    entrée fit grande impression.
    Il était immense, portait un chapeau de soie, un gilet blanc,
    et une longue redingote d'un noir brillant. Il avait une large
    barbe brune, et une loupe plantée dans un œil.
    Dès qu'il parut sur la porte, toute la classe se leva, les bras
    croisés sur la poitrine. Alors, il saisit le bord du gigantesque
    chapeau de soie, salua largement d'un éclair noir, s'avança vers
    la chaire, et serra sans mot dire la main de Pétunia, venu
    respectueusement à sa rencontre. Le censeur, qui le suivait, lut
    alors à haute voix les résultats de la composition. M. le
    proviseur se taisait toujours, mais d'une façon grandiose.
    M. le censeur ne proclama pas, seulement les places. Après
    avoir révélé la note obtenue par chaque composant, il égrena n arpège de trois chiffres, qui exprimaient, en valeur absolue,
    « conduite, devoirs, leçons ».
    J'étais classé troisième, après Gilis et Picot, qui étaient
    premiers ex æquo. J'en fus assez satisfait, car j'ai une tendance
    naturelle à me contenter de n'importe quoi. Lagneau avait
    copié mes solutions, en y ajoutant astucieusement quelques
    fautes : mais il avait voulu trop bien faire, et il fallut attendre
    au moins deux minutes pour entendre enfin proclamer son
    nom : il était 22e, ce qui ne lui fit d'ailleurs ni chaud ni froid.
    A partir de ce rang, la voix de M. le censeur se teinta peu à peu
    de mélancolie, puis de regret, puis de blâme. Enfin, il dit
    longuement, et sur le ton de la consternation : « Trente et
    unième et dernier, Berlaudier, 1 ½, 6, 4 et 0. »
    Alors M. le proviseur, sans que le moindre frisson fit trem-
    bler sa barbe, répéta d'une voix noirâtre : « Zéro. »
    M. le censeur traça une petite croix sur la feuille, et dit
    automatiquement : « Consigné jeudi. »
    Ainsi M. le proviseur, sans daigner prononcer une condam-
    nation, pouvait la faire tomber d'un seul mot, comme il suffit
    parfois de l'écho d'un souffle pour déclencher une avalanche...
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon:

    Je trouve curieux le choix de cet extrait. On nous apprend que les élèves fraudaient à cette époque comme aujourd'hui et ce n'est pas le fraudeur qui était collé. Une merveilleuse école que voilà. :-D
  • Encore plus curieux, le pléonasme "assez satisfait".

    Il y avait du laxisme dans l'écriture des académiciens avant 68.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • On ne punissait pas tous ces flemmards...

    Topaze est professeur dans la pension dirigée par M. Muche. Une mère d'élève, la baronne Pitart-­Vergniolles, accompagnée du directeur, vient le trouver afin de lui demander des leçons particu­lières pour son fils, et surtout pour le prier de réviser l'infamant bulletin scolaire qu'elle vient de recevoir.

    M. Muche, qui n'oublie pas qu'il a dans son établissement les trois fils de la baronne - par ailleurs influente auprès de l'inspecteur d'aca­démie -somme Topaze de trouver l'« erreur » qui se trouve inévitablement sur le bulletin du jeune Pitart- Vergniolles !



    MUCHE. - Vous avez retrouvé l'erreur?

    TOPAZE. - Mais non... Il n'y a pas d'erreur...

    MUCHE, impatienté. - Voyons, voyons, soyez logique avec vous-même!... Vous croyez Mme la baronne quand elle vous dit que vous aurez les palmes et vous ne la croyez pas quand elle affirme qu'il y a une erreur !

    TOPAZE. - Mais, madame, je vous jure qu'il n'y a pas d'erreur possible. Sa meilleure note est un 2... Il a eu encore un zéro hier, en composition mathématique... Onzième et dernier : Pitart-Vergniolles...

    LA BARONNE, elle change de ton. - pourquoi mon fils est-il dernier?

    MUCHE, il se tourne vers Topaze. - Pourquoi dernier ?

    TOPAZE. - Parce qu'il a eu zéro.

    MUCHE, à la Baronne. - Parce qu'il a eu un zéro.

    LA BARONNE. - Et pourquoi a-t-il eu zéro ?

    MUCHE, il se tourne vers Topaze. Sévèrement. - Pourquoi a-t-il eu zéro

    TOPAZE. - Parce qu'il n'a rien compris au problème.

    MUCHE, à la Baronne, en souriant. - Rien compris au problème.

    LA BARONNE. - Et pourquoi n'a-t-il rien compris au problème? Je vais vous le dire, monsieur Topaze, puisque vous me forcez à changer de ton. (Avec éclat.) Mon fils a été le dernier parce que la composition était truquée.

    MUCHE. - Était truquée!... ho ! ho ! ceci est d'une gravité exceptionnelle...

    Topaze est muet de stupeur et d'émotion.

    LA BARONNE. - Le problème était une sorte de labyrinthe, à propos de deux

    terrassiers qui creusent un bassin rectan­gulaire. Je n'en dis pas plus.

    MUCHE, à Topaze, sévèrement. - Mme la baronne n'en dit pas plus !

    TOPAZE. - Madame, après une accusation aussi infamante, il convient d'en dire plus.

    MUCHE. - Calmez-vous, cher ami.

    LA BARONNE, à Topaze. - Nierez-vous qu’il y ait dans votre classe un élève nommé Gigond ?

    MUCHE, à Topaze. - Un élève nommé Gigond ?

    TOPAZE. - Nullement. J'ai un élève nommé Gigond.

    MUCHE, à la Baronne. - Un élève nommé Gigond.

    LA BARONNE, brusquement. - Quelle est la profession de son père?

    TOPAZE. - Je n'en sais rien!

    LA BARONNE, à Muche sur le ton de quelqu’un qui porte un coup décisif. - Le père du nommé Gigond a une entreprise deterrassement. Dans le jardin du nommé Gigond, il y a un bassin rectangulaire. Voilà. Je n'étonnerai personne en disant que le nommé Gigond a été premier.

    MUCHE, sévèrement. - Que le nommé Gigond a été premier. (A la Baronne en souriant.) Mon Dieu, madame...

    TOPAZE, stupéfait. - Mais je ne vois nullement le rapport...

    LA BARONNE, avec autorité. - Le problème a été choisi pour favoriser le nommé Gigond. Mon fils l'a compris tout de suite. Et il n'y a rien qui décourage les enfants comme l'injustice et la fraude.

    TOPAZE, tremblant et hurlant. - Madame, c'est la première fois que j'entends mettre en doute ma probité qui est entière, madame... qui est entière...

    MUCHE, à Topaze. Calmez-vous, je vous prie. Certes, on peut regretter que le premier en mathématiques soit précisément un élève qui, par la profession de son père, et par la nature même du bassin qu'il voit chez lui, ait pu bénéficier d'une certaine familiarité avec les données du problème. (Sévèrement.) Ceci d'ailleurs ne se repro­duira plus, car j'y veillerai... Mais d'autre part, madame, (la main sur le coeur) je puis vous affirmer l'entière bonne foi de mon collaborateur.

    LA BARONNE. - Je ne demande qu'à vous croire. Mais il est impossible d'admettre que mon fils soit dernier.

    MUCHE, à Topaze. - Impossible d'admettre que son fils soit dernier.

    TOPAZE. - Mais, madame, cet enfant est dernier, c'est un fait.

    LA BARONNE. - Un fait inexplicable.





    Marcel Pagnol.
  • Une fois de plus, @FDP raconte n'importe quoi.....
    Le fraudeur ne s'est tout simplement pas fait prendre sinon il aurait sans nul doute été collé 8 heures le dimanche.....
    @FDP est prêt à user de tous les subterfuges pour étayer sa propagande....Il aurait fait un excellent commissaire politique à Shanghai en 1966 ou à Moscou en 1917...

    Je m'étonne d'ailleurs que @FDP n'ait pas poussé de cris de cochon au sujet du classement des élèves lors de cette composition. Je m'attendais à lire son sempiternel discours sur ce monde de brutes ( dont je fais selon lui partie....soit dit en passant) où les individus seraient dès le plus jeune âge mis en compétition par le méchant système capitaliste.....
    N'oublions pas que pour @FDP, un établissement scolaire est avant tout un lieu de vie.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • J'imagine que @FDP va nous dire que la mort de cet enfant est due au fait qu'on lui a donné des devoirs à faire chez lui....(quelles brutes ces profs tout de même !!!!)
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Il n'y a pas besoin de demander le rétablissement des punitions pour que des parents "dérouillent" leur enfants s'ils estiment qu'ils ne travaillent pas assez bien à l'école.

    PS:
    Cela m'a rappelé un épisode de mon enfance, beaucoup moins dramatique mais assez violent pour que je m'en souvienne près de 50 ans après.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.