Loi des grands nombres ...
Dans une discussion récente qui a été fermée, des membres du forum -- dont j'admire par ailleurs la patience -- ont reproché à dlzlogic d'évoquer une loi des grands nombres floue et ignorant la condition d'intégrabilité. Il me semble qu'il y a un quiproquo. Voici comment j’interprète sa loi :
Soit $X_1,X_2,X_3,\dots$ une suite de variables aléatoires indépendantes et de même loi. Quitte à prendre des classes, on suppose que le support $S$ de cette loi est fini. Pour tout $x \in S$, on note $N_n(x)$ le nombre de réalisations de $x$ parmi $X_1,\dots,X_n$. Presque sûrement, on a $$\forall x \in S, \quad \dfrac{N_n(x)}{n} \xrightarrow[n\to\infty]{} \Pr(X_1 = x).$$
À cet énoncé, qui résulte de la loi forte des grands nombres usuelle, on peut éventuellement reprocher d'être trop restrictif (encore qu'il entraîne la LFGN dans le cas d'un support fini) mais certainement pas de pécher par trop de généralité. Si j'ai bien compris, le théorème central limite auquel il se réfère est du même tonneau.
Je ne prétends pas que ceci éclaire ou justifie toute la prose de dlzlogic sur ces sujets. Je trouvais seulement dommage qu'une confusion à ce niveau l'encourage dans son dénigrement des mathématiques.
P.S. je confirme à dlzlogic qui a soulevé plusieurs fois la question qu'aussi bizarre que cela puisse paraître, le groupe nominal variable aléatoire a une définition mathématique précise mais pas l'adjectif aléatoire seul.
Soit $X_1,X_2,X_3,\dots$ une suite de variables aléatoires indépendantes et de même loi. Quitte à prendre des classes, on suppose que le support $S$ de cette loi est fini. Pour tout $x \in S$, on note $N_n(x)$ le nombre de réalisations de $x$ parmi $X_1,\dots,X_n$. Presque sûrement, on a $$\forall x \in S, \quad \dfrac{N_n(x)}{n} \xrightarrow[n\to\infty]{} \Pr(X_1 = x).$$
À cet énoncé, qui résulte de la loi forte des grands nombres usuelle, on peut éventuellement reprocher d'être trop restrictif (encore qu'il entraîne la LFGN dans le cas d'un support fini) mais certainement pas de pécher par trop de généralité. Si j'ai bien compris, le théorème central limite auquel il se réfère est du même tonneau.
Je ne prétends pas que ceci éclaire ou justifie toute la prose de dlzlogic sur ces sujets. Je trouvais seulement dommage qu'une confusion à ce niveau l'encourage dans son dénigrement des mathématiques.
P.S. je confirme à dlzlogic qui a soulevé plusieurs fois la question qu'aussi bizarre que cela puisse paraître, le groupe nominal variable aléatoire a une définition mathématique précise mais pas l'adjectif aléatoire seul.
Réponses
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Rappelons à tous ceux qui voudraient perdre des heures avec dlzlogic que :
1) Il considère que la fonction rand de scilab (option 'uniform', c'est-à-dire l'option par défaut) ne fournit pas un tirage aléatoire car "tout tirage aléatoire a une répartition conforme à la loi normale". Je dis cela de mémoire, je n'ai de toute façon jamais réellement compris ce qu'il voulait dire même si j'ai passé des dizaines de messages (peut-être 100) à dialoguer avec lui en privé sur le sujet. J'ai cru comprendre que "répartition conforme à la loi normale" signifie que le théorème centrale limite s'applique (il créé des classes, compte les effectifs par classe, regarde les écarts aux effectifs théoriques etc. On n'est pas très loin des théorème à la base du test du chi-deux). On a furieusement l'impression que c'est juste un problème de vocabulaire et qu'une fois expliqué ce qu'est la répartition d'un tirage pour le reste de la planète les problèmes seront résolus et j'ai cru à un moment avoir réussi à lui faire comprendre ce que c'était. Mais au final il est revenu dans son brouillard.
2) Un lien vers la conclusion d'un autre gros paquets d'échanges en privé :
http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,963859,963859#msg-963859
Ma conclusion personnelle est qu'il vaut mieux cesser de discuter avec lui. -
Salut H,
Content de te revoir dans les parages. À vrai dire, mis à part le post-scriptum, mon message ne s'adresse pas à dlzlogic mais à ses interlocuteurs.
J'étais passé à côté de ce sujet autour de Monty Hall. C'est difficile à croire.
Bref, en ce qui me concerne, je suis assez d'accord avec ta conclusion. -
J'aimerais bien savoir qui est le vicelard qui a créé l'expression "variable aléatoire". B-)-
Pour ceux qui l'ignorent c'est un procédé commun en probabilité de "munir un ensemble" (pour le dire vite) d'une probabilité à partir d'un autre "ensemble muni d'une probabilité".
Si $(E,T(E),p)$ est un espace de probabilité ($T(E)$ est un ensemble de parties de E qui vérifient certaines propriétés) et si $(F,T(F))$ est un autre ensemble on peut construire la probabilité $P$ sur $(F,T(F))$ si on a une application $X$ de $E$ dans $F$ telle que :
$X^{-1}(B)$ appartient à $T(E)$ pour $B\in T(F)$.
L'application $X$, sauf erreur, est appelée variable aléatoire.
La probabilité de l'évènement $B$ est définie par $P(B)=p(X^{-1}(B))$
Voilà sommairement, me semble-t-il, l'idée du concept de variable aléatoire.
(Pour faire avancer la discussion, un peu) -
Il n'y a pas qu'en probas qu'il est impossible de discuter scientifiquement avec dlzlogic.
Voir par exemple cet échantillon autour du redressement d'images.
Entièrement d'accord avec la conclusion de H.
http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?8,751743,page=1
http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?8,889606,889606#msg-889606
http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?8,911367,911367#msg-911367
http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?8,946445,946445#msg-946445 -
Je voudrais un peu recentrer la discussion:
Si dlzlogic est expressément mentionné dans le titre de ce topic, on ne peut pas l'écarter de cette discussion. Il ne s'agit pas de faire ici son procès, mais d'apporter des mises au point sur des concepts de probabilité, sinon on assistera presque sûrement à la fermeture prochaine de ce topic.
jacquot -
Bonjour,
Pour compléter ces interventions intéressantes, un petit exercice :
Un prisonnier est dans sa cellule. Il a un codétenu.
Les deux sont condamnés à mort.
Le geôlier a reçu l'ordre de faire la chose suivante.
Il y a 3 portes, on sait que l'une des 3 portes ouvre sur la liberté.
Le prisonnier doit choisir une porte, mais ne doit pas l'ouvrir.
Le codétenu doit choisir une autre porte.
Le jour arrive, le prisonnier choisi une porte et ne l'ouvre pas, le codétenu choisi une des deux portes qui restent, l'ouvre et voit 2 gibets prêts à servir.
Question 1 : le codétenu est avantagé ou désavantagé ?
Question 2 : le prisonnier a-t-il intérêt à changer son choix ?
Bon courage. -
Siméon,
dans ton énoncé, est-ce que S=]0,1[ est possible ? S est un support fini, mais S est un ensemble infini, du coup je suis en questionnement car tu parles de classes (donc ça me donne l'impression que tu veux que S soit un ensemble fini...). -
@Fdp "J'aimerais bien savoir qui est le vicelard qui a créé l'expression "variable aléatoire". smoking smiley "
Parfois deux mots différents peuvent désigner le même objet, mais on choisit le mot suivant l'usage que l'on attend de l'objet.
Par exemple selon que ton(ta) docteur(e) te dit "montrez moi votre penis", où "sors ton braquemart", l'attente n'est pas la même. Le contexte doit permettre d'éviter les malentendus. -
Copie d'écran, mon message ne passe pas
-
Tout dépend en effet si la discussion portait sur les lois à queue lourde.
-
dlzlogic écrivait:
> Question 1 : le codétenu est avantagé ou désavantagé ? initialement, ni l'un, ni l'autre. A la fin, vu ce qu'il y a derrière sa porte, il est désavantagé.
> Question 2 : le prisonnier a-t-il intérêt à changer son choix ? changer ou garder, cela revient au même.
Dlzlogic, tu es conscient que ton énoncé est mathématiquement différent de Monty Hall. -
Aléa:
Je ne comprends pas le problème.
Mon message comportait deux volets.
Tenter de définir ce qu'est une variable aléatoire (la définition n'est pas aléatoire, l'objet se laisse attraper et définir malgré son nom) et de montrer qu'à partir de cet objet on pouvait munir un ensemble d'une probabilité à partir d'un autre ensemble qui en était muni. -
@leon1789 : clarifions.
J'écris loi dont le support S est fini dans le sens loi discrète telle que l'ensemble $S := \{x : \Pr(X_1 = x) > 0 \}$ est fini.
(d'ailleurs je trouve ça franchement embrouillogène d'écrire que $]0;1[$ est fini. Borné ou compact pourquoi pas, mais pas fini...)
J'écris quitte à prendre des classes comme abbréviation pour : si $X$ est à valeurs dans un espace $E$ quelconque, on fixe une partition (mesurable) de $E$ en un ensemble $S$ fini de classes, et on considère la variable aléatoire $\tilde X$ à valeur dans $S$ induite par $X$. -
@dlzlogic : ton message http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?12,982789,982841#msg-982841 n'est pas à sa place dans cette discussion. Pourrais-tu le déplacer ?
Edit : merci à leon de m'avoir signalé le lien bancal. -
Ok Siméon, loi discrète à support fini.
...moi qui parlait à Dlzlogic de loi continue à support non borné... ;-)
PS. Ton lien juste au-dessus ne pointe pas sur un message. -
@Fdp: ce que je veux dire, c'est que généralement, on réserve plutôt le mot "événement" pour désigner une partie de l'espace abstrait sur lequel est défini la variable aléatoire, et pas pour désigner une partie de l'espace concret dans lequel la variable prend ses valeurs.
Ce que tu as écrit n'est pas incorrect, mais un peu perturbant par rapport à l'usage. -
Aléa: pour moi, évènement est synonyme de "partie mesurable" comme "variable aléatoire" l'est de "fonction mesurable".
En général, on ne sait rien de l'ensemble de départ E, j'imagine que c'est le fait qu'on ne sache rien bien souvent qu'on doit la présence du mot aléatoire dans l'expression "variable aléatoire". -
Ma conclusion personnelle est qu'il vaut mieux cesser de discuter avec lui.
-
Il me semble qu'il était banni à une époque. C'était une bonne chose.
(C'est fait à nouveau depuis hier. --JLT) -
Salut
Pour répondre à la question de FdP sur le nom "variable aléatoire", j'ai cru lire quelque part (mais faut que je retrouve où) que ça provient du moment où l'on faisait des proba avant le formalisme de Kolmogorov: pour les jeux (cartes, dés...).
Cela désignait par exemple le résultat d'un jet de dés.
Pour racrocher avec la théorie déjà existante (et donc la prolonger) on a gardé le même nom, bien que cela désigne alors une fonction mesurable (donc ni variable, ni aléatoire).
Cordialement -
Bonsoir.
Il faut quand même se rappeler que les "variables aléatoires" servent souvent à modéliser une expérience aléatoire dont le résultat est variable (mais réglé). Le nom historique a donc une vraie justification heuristique.
Sinon, on peut faire de la théorie de la mesure, en se restreignant aux mesures de masse totale 1.
Cordialement.
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