Convergence d'une série
dans Analyse
Bonjour,
Xcas est capable de donner la limite de la somme de la série de terme général n^2/2^n.
Cette limite est égale à 6.
Avez-vous une idée pour justifier ce résultat,
Merci
Xcas est capable de donner la limite de la somme de la série de terme général n^2/2^n.
Cette limite est égale à 6.
Avez-vous une idée pour justifier ce résultat,
Merci
Réponses
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Si $\left| z\right| <1$, alors $\underset{n=0}{\overset{+\infty }{\sum }}z^{n}=...$, $\underset{n=1}{\overset{+\infty }{\sum }}nz^{n-1}=...$, $\underset{n=2}{\overset{+\infty }{\sum }}n(n-1)z^{n-2}=...$.
Bonne journée.
RC -
Autre idée, plus "locale". On a : $S=\underset{n=0}{\overset{+\infty }{\sum }}\frac{n^{2}}{2^{n}}=\underset{n=1}{\overset{+\infty }{\sum }}\frac{n^{2}}{2^{n}}=\underset{p=0}{\overset{+\infty }{\sum }}\frac{(p+1)^{2}}{2^{p+1}}$,
d'où : $2S=\underset{n=0}{\overset{+\infty }{\sum }}\frac{n^{2}+2n+1}{2^{n}}$, et alors $2S-S=...$, et recommencer.
Mais $\underset{n=1}{\overset{+\infty }{\sum }}\frac{1}{2^{n}n^{2}}$ est plus rigolo, et pourquoi pas $\underset{n=1}{\overset{+\infty }{\sum }}\frac{(-1)^{n-1}2^{n}}{n^{2}}$ .
Bonne journée.
RC -
Ce que propose Raymond revient à faire une double transformation d'Abel ("dériver" le $n^2$, "intégrer" l'exponentielle $2^n$).
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Raymond Cordier écrivait:
> Mais $\underset{n=1}{\overset{+\infty }{\sum }}\frac{1}{2^{n}n^{2}}$ est plus rigolo.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fonction_polylogarithme
voir Li_2(1/2) -
@Ju’x
"double transformation d'Abel" J'savions point qu'j'avions fait un tel truc...
Ah qu'en termes galants ces choses-là sont mises...
RC -
Ne le prends pas mal, je voulais juste inscrire ta deuxième méthode dans quelque chose de plus général, pour ne pas que ça ait l'air d'une astuce ad hoc. Cette double transformation d'Abel est l'exact pendant de la double intégration par parties qui intervient dans le calcul de
\[
\int_0^\infty x^2 e^{-x}\,dx.
\]
D'un point de vue probabiliste : d'un côté on calcule le moment d'ordre 2 de la loi géométrique de paramètre 1/2, de l'autre c'est le moment d'ordre 2 de la loi exponentielle de paramètre 1. L'analogie va plus loin : si $X$ suit la loi exponentielle de paramètre $\lambda >0$, alors la partie entière de $X$ suit la loi géométrique
\[
\mathbb{P}(\lfloor X \rfloor = n) = e^{-\lambda n}(1-e^{-\lambda}) \qquad(n \in \N).
\] -
Encore une remarque sur les formules générales que j'ai signalées en premier.
On peut les établir par dérivation par rapport à la variable $z$, mais dans les classes où l'on n'étudie pas la variable complexe, il faut se confiner au domaine réel, et surtout justifier l'interversion dérivation-sommation.
Plus simple et plus générale à la fois est la méthode consistant à poser : $f_{p}(z)=\underset{n=0}{\overset{+\infty }{\sum }}(_{~p}^{n+p})z^{n}$ pour $p\in \N$ et $\left| z\right| <1$. La formule de récurrence de Pascal sur les coefficients binomiaux conduit à : $f_{p+1}(z)=zf_{p+1}(z)+f_{p}(z)$, et l'on en tire sans mal l'expression de $f_{p}(z)$, de façon tout élémentaire et dans $\C$.
Si l'on ne veut que $f_{1}(z)$ et $f_{2}(z)$, on peut aussi procéder par changement d'indice et différence, comme je l'ai fait dans le cas où $z=\frac{1}{2}$.
La dérivation par rapport à la variable $z$ peut servir de procédé mnémotechnique permettant d'écrire rapidement ces sommes.
Bonne journée.
RC -
@ Ju’x
Je connais bien la transformation d'Abel et je l'utilise ès-qualités quand c'est nécessaire, généralement pour accélérer la convergence des séries, mais ici la référence à ce procédé me semble superflue. C'est juste histoire de causer et ça ne fait pas avancer la solution. Mais bon, chacun peut raconter ce qui lui plaît, je ne le prends ni mal ni bien, les gens causent, c'est tout.
Ce n'est pas la première fois que sur ce forum on signale l'analogie entre la dérivée des fonctions et l'opérateur de différence des suites, qui à la suite $u_{n}$ associe la suite $u_{n+1}-u_{n}$. Et l'analogie entre l'intégration des fonctions et l'opérateur de sommation des suites, qui à la suite $u_{n}$ associe la suite $\overset{n}{\underset{k=0}{\sum }}u_{k}$, qui est en quelque sorte la réciproque du précédent.
Il en résulte l'analogie entre l'intégration par parties et la transformation d'Abel, qu'on pourrait appeler "sommation par parties". Bon, c'est dit, c'est dit, on est ben aise d'le savoir.
Dans les traités de math fin XIXème-début XXème siècle, il y avait souvent un chapitre "différences finies", qui justement traitait de cet opérateur-différence noté $\Delta $. L'adjectif "fini" signifiait que l'on considérait deux valeurs de la variable ayant une différence donnée, généralement $1$, et s'opposait à "infiniment petit", ou "infinitésimal", ces "différences infinitésimales" étant celles du calcul différentiel, le $dx$ remplaçant le $\Delta x$. Dans le mot "différentiel", il demeure la trace de "différence".
De même le signe de l'intégrale $\int $ n'est autre qu'un $S$ déformé et on le dénomme souvent "somme". On pourrait le considérer, à la physicienne, comme la somme de tous les "éléments différentiels" $f(x)dx$.
De même le "théorème des accroissements finis" s'appelle ainsi parce que la variable y subit un accroissement fini, qui a une valeur réelle assignable, et la fonction aussi, et ces accroissements se trouvent reliés à des accroissements infinitésimaux dans la dérivée. Le mot "fini" y a exactement le même sens que dans "différence finie".
Ce sont quelques compléments d'information sur ces questions, qu'il n'est pas nécessaire de rappeler à tout bout de champ, mais qui ne sont pas mauvais à savoir.
Bien cordialement,
RC -
Perso, je donne ça comme méthode à mes chères têtes blondes pour calculer des séries entières de terme général $P(n) z^n$ ou $\dfrac{P(n)}{n!}z^n$, où $P$ est un polynôme à coeffs entiers:
On décompose $P$ sous la forme $P(n)=a_0+a_1 n+a_2 n(n-1)+\cdots+a_d n(n-1)\cdots (n-d+1)$ ($d=deg(P)$). C'est particulièrement facile: on remplace successivement $n$ par $0,1,\cdots,d$.
On se ramène donc à calculer la somme d'une série de terme général $n(n-1)\cdots(n-k+1) z^n$ ou $\dfrac{1}{(n-k)!}z^n$, (avec $k$ fixé) qui sont immédiates à trouver en factorisant par $z^k$. -
Bonjour, juste pour le plaisir de titiller un peu RC,
ès étant contraction de "en les", qualités doit se mettre au pluriel.
Mais ne pas le prendre mal, tes messages sont parfaits du point de vue de l'orthographe (c'est si facile au clavier de commettre des coquilles...).
Bonne journée. -
@ Félix.
Merci, j'avais hésité, puis je n'y ai plus pensé.
Tout professeur français est professeur de français.
Bonne journée.
RC -
Bien reçus mais je ne vois pas comment on trouve que la limite est égale à 6.
Merci -
Très bien mais où en es-tu avec les indications données ?
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Raymond Cordier a écrit:Je connais bien la transformation d'Abel et je l'utilise ès-qualités quand c'est nécessaire, généralement pour accélérer la convergence des séries, mais ici la référence à ce procédé me semble superflue. C'est juste histoire de causer et ça ne fait pas avancer la solution. Mais bon, chacun peut raconter ce qui lui plaît, je ne le prends ni mal ni bien, les gens causent, c'est tout.
Pardon, ô grand maître des exercices de colles. Comment ai-je pu oser commettre une remarque « superflue » après l'une de vos interventions ! Elle ne faisait même pas avancer la solution. Quel sot je fais.
Merci de nous libérer de l'obscurité de notre inculture avec une telle gentillesse. -
RC = maître des colles ?
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Alors on pourrait interpréter Régisseur des Colles.
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Le débat entre Ju'X et Raymond Cordier est assez éloquent.
En ce qui me concerne, je partage totalement l'avis de Ju'X, dont le message plus haut, très intéressant, a le double mérite de mettre en évidence à la fois le contexte discret et continu de la question posée par cloclo13190.
On ne le répètera jamais assez : la sommation d'Abel, appelée aussi sommation partielle, est le pendant discret de l'intégration par parties. D'ailleurs, dans le cadre de l'intégrale de Riemann-Stieltjes, la sommation partielle EST l'intégration par parties (voir par exemple l'excellent livre de Montgomery & Vaughan, Multiplicative Number Theory 1 - Classical Theory, Cambridge, 2007 pp 486--494).
Elle rend donc exactement les mêmes services pour les sommes que l'intégration par parties ne les rend pour les intégrales.
Ce concept, cette double façon de voir les choses, me semble être fondamental.
Ceci étant dit, je ne suis pas certain que mon message fasse avancer les choses côté solution. -
La première méthode indiquée est peut-être la plus simple pour cloclo.
Il faut simplement généraliser le problème, et vouloir calculer :
$ \displaystyle \sum_{n=0}^\infty n^2 z^n $
au lieu de vouloir seulement calculer :
$ \displaystyle \sum_{n=0}^\infty \frac{n^2}{2^n} $
Pour ce faire, on part de :
$ \displaystyle \sum_{n=0}^\infty z^n = \frac{1}{1-z} $
Qu'on dérive :
$ \displaystyle \sum_{n=1}^\infty nz^{n-1} = \frac{1}{(1-z)^2} $
puis qu'on multiplie par $ z $ :
$ \displaystyle \sum_{n=0}^\infty nz^n = \frac{z}{(1-z)^2} $
Oh tiens, on a fait apparaître $ n $, et si on continue à dériver et à multiplier par $ z $, on va faire apparaître $ n^2 $ !
C'est assez classique de voir une série particulière comme étant la valeur d'une fonction elle-même définie par une série. -
On peut aussi éviter toute considération de dérivée (juste une justification de convergence de séries) et s'affranchir d'un calcul intermédiaire en utilisant la symétrie du binôme. Ce n'est pas pour faire mieux que tel ou tel (d'ailleurs c'est peu ou prou ce qu'a proposé RC), ni discuter des fondements mais juste pour montrer au quidam lambda que parfois une petite astuce peut aider. Pour $0<\left|x\right|<1$ je définis $S_{\alpha}=\sum_{k=0}^{\infty}k^{\alpha}x^{k}$. On a alors :
$$
S_{0}+2S_{1}+S_{2}&=\frac{1}{x}\sum_{k=0}^{\infty}(k+1){}^{2}x^{k+1}=\frac{S_{2}}{x}
$$ $$
S_{0}-2S_{1}+S_{2}=x\sum_{k=0}^{\infty}(k-1)^{2}x^{k-1}=xS_{2}+1
$$ On a donc en additionnant les $2$ lignes : $$
S_{2}=\frac{x}{(1-x)^{2}}\left(2S_{0}-1\right)
$$ Comme $S_{0}=\frac{1}{1-x}$ on a : $$S_{2}=\frac{x(1+x)}{(1-x)^{3}}
$$ En fait cette méthode est surtout efficace dans le cas discret si on veut calculer la somme exacte $S_{2}(N)=\sum_{k=0}^{N}k^{2}x^{k}$. -
Super !
Merci de tous ces résultats qui me rappellent ma jeunesse !
J'ai ma réponse.
Parfait. -
bonjour
la série proposée par Raymond Cordier soit : $-\sum_1^\infty(-1)^n\frac{2^n}{n²}$
est alternée convergente (d'une façon explosive)
elle ne s'exprime pas (à ma connaissance) avec des constantes classiques,
mais elle est égale (à un signe près) à l'image de -2 par la fonction polylogarithmique indicée 2
et on peut la déterminer numériquement par les intégrales convergentes auxquelles elle est égale
$- Pl2(-2) = \int_0^1 \frac{ln(1+2t)}{t}dt = -2 \int_0^1 \frac{lnt}{1+2t}dt = \int_0^\infty ln(1+\frac{2}{e^u})du = 2\int_0^\infty\frac{udu}{e^u+2}du$
cordialement
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Bonjour!
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