Famille libre de polynômes

Bonsoir tout le monde,
Etant donnés deux scalaires $a$ et $b$ distincts d'un corps $\mathbb K$, on définit $P_k=(X-a)^k(X-b)^{n-k}$.
Je voudrais montrer que la famille $(P_k)_{k \in [\![0,n ]\!] }$ est libre.
Je commence par calculer $P_k$ : je trouve $\displaystyle P_k=\sum\limits_{i=0}^n C_k^i C_{n-k}^{n-i} a^{k-i}b^{i-k}X^i$, mais le terme $ C_{n-k}^{n-i} $ me paraît bizarre car $n-k \le n-i$ ...
Avez vous des idées ?
Cordialement.

Réponses

  • dans une base bien choisie, la matrice de passage sera triangulaire
    A demon  wind propelled me east of the sun
  • Je ne sais pas si c'est une bonne piste mais tu peux peut-être dériver une combinaison linéaire nulle et choisir une valeur particulière bien choisie...
  • Tu peux le faire par récurrence.
  • Avant tout, est ce que le calcul est juste ?
  • Oui, la récurrence peut être. J'essaye.
    On va donc initialiser de n=k...
  • Je n'ai pas vérifié ta formule peut-être est-elle juste en tenant compte de $C_{n-k}^{n-i} = 0$.

    Face à un calcul compliqué, il est toujours bon d'utiliser la symétrie du problème. Ici, le problème est invariant par translation: $X\mapsto Y+a$ induit un isomorphisme de $K$-espaces vectoriels $\phi: K[X] \to K[Y]$. Donc montrer que ta famille est libre équivaut à montrer que la famille des $Q_k(Y) = \phi(P_k) = Y^k(Y-c)^k$ où $c=b-a$ est libre. En d'autres termes tu décomposes $P$ dans la base des $(X-a)^i$ au lieu de la base des $X^i$. Cela fait disparaitre un coefficient binomial.
  • Je fais équipe avec Gilles Benson, car je trouve son maître vachement sympa.

    Comme c'est compliqué, je prends un cas particulier (j'ai le droit, je suis chez moi)
    Je prends $a=0$.

    C'est plus simple, non ?

    amicalement,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Supposons qu'on ait une relation $\sum_{k=0}^n \lambda_k(X-a)^k(X-b)^{n-k}=0$. On fait $X=b$, ça donne $\lambda_n=0$. Bon, on peut maintenant diviser notre relation par $(X-b)$ et on recommence...
  • Souki,

    quand on doute d’une formule, on essaie pour des valeurs (ici de n, k, a et b) simples. Tu aurais vu tout de suite où est le problème et que le coefficient de X est composé généralement de deux termes (comme dans la plupart des produits de polynômes) et pas d'un seul.

    Cordialement.
  • c'est vrai qu'il y a une certaine affinité entre les labradors et les baudets du Poitou
    A demon  wind propelled me east of the sun
  • merci pour vos contributions :)
  • Bonjour,

    Une question sur l'intervention de afk.

    afk écrivait:
    > Face à un calcul compliqué, il est toujours bon
    > d'utiliser la symétrie du problème. Ici, le
    > problème est invariant par translation: $X\mapsto
    > Y+a$ induit un isomorphisme de $K$-espaces
    > vectoriels $\phi: K \to K$.

    1°) Je comprends parfaitement l'invariance par la translation précisée, mais pourquoi est-ce la symétrie du problème initial?

    2°) Pourquoi cela induit un isomorphisme de K[X] dans K[Y]?

    Ensuite, pas de soucis, je conçois bien que la liberté de la famille de polynômes ainsi obtenue dans K[Y] est plus simple à prouver que celle de l'ensemble de départ, et comme on a un isomorphisme, toutes les propriétés de l'ensemble d'arrivée se transmettent à l'ensemble de départ, donc on conclut.

    Merci pour votre réponse,
    Cordialement,
    Clotho
  • Bonjour,

    Je fais remonter ce fil. Car je suis très intéressé par les 2 réponses à mes questions.

    A moins que cela soit très évident, auquel cas...

    Merci.
    Cordialement,
    Clotho
  • 1. Si tu as une famille de polynômes quelconque, faire opérer une translation sur cette famille ne modifie pas son caractère libre ou lié. Donc si une translation particulière simplifie la chose, pourquoi pas ?

    2. Regardes le noyau et l'image, peut-être ?

    Ceci dit, l'idée de Bu est bien meilleure, à mon humble avis.
  • Merci remarque pour les infos.

    Cordialement,
    Clotho
  • Je m'auto-punis car je viens de perdre 80E probablement en retirant un truc de ma poche, ils sont tombés, donc matinale calculatoire :D :

    J'essaie de suivre l'indication de Bu pour voir si c'est reproductible de descendre d'un cran: comme remarqué par plusieurs, on peut supposer $a=0$ et $b\neq 0$.

    Soient $d_i$ avec $\sum_{0\leq i\leq n} d_i X^i(X-b)^{n-i} = 0$, ce qui entraine que $d_0(0-b)^n = 0$ et donc que $d_0=0$. Donc $d_1X(X-b)^{n-1} + ... + d_nX^n =0$ et donc $d_1(X-b)^p +d_2X(X-b)^{p-1} ... + d_nX^p =0$ avec $p:=n-1$.

    Ceci est de la forme $e_0X^0(X-b)^p + e_1X^1(X-b)^{p-1} + ... + e_pX^p(X-b)^{p-p}$ avec $e_i:=d_{i+1}$

    Effectivement, il ne peut donc y avoir de plus petit entier n tel que $i\in \{0;...;n\}\mapsto X^i(X-b)^{n-i} $ soit liée.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
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