Faire cours les mains dans les poches…
Réponses
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Ton expérience me fait penser à ce qui se passait il y a 3 ans, dans les Yvelines. Est-ce à ce moment là que tu as du subir l'iufm ?
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Bonsoir.
Tout au contraire, je trouve cette attitude très suicidaire et cette bouffée d'adrénaline (chez le prof ou chez les élèves) qui monte à l'idée de risquer de sécher ou de se faire doubler par un élève sur une démonstration (et cela peut arriver de temps en temps) entretient un certain dynamisme dans le cours qui en devient presque haletant.
Une triste histoire est qu'un certain prof de MP sans ses notes, c'est vexé lorsqu'un étudiant absent 1 mois pour maladie le dépanne lors de deux séances consécutives, au point de le chiffonner, ce qui a eu pour conséquence l’abandon pur et simple des maths et des études par cet élève, malgré les recommandations du proviseur et des autres taupins pour porter plainte.
Enfin pour la comparaison avec le théâtre, sa faculté à faire réagir le public et à conserver son attention est une qualité, certes de seconde zone pour un professeur, et de plus en math, mais c'est une façon dangereuse de susciter une passion pour une discipline qui perd de + en + sa réputation. -
J'étais à l'IUFM sur les années scolaires 1994-95 et 1995-96.
Si j'avais été titularisé j'allais en zone d'éducation prioritaire au fin fond des Yvelines. J'aurais craqué sans doute. -
Il est naturel et souhaitable de vouloir faire de bons cours, en y mettant de la passion, et pourquoi pas une certaine maestria. Sans oublier que le spectacle qui doit être admiré, ce sont les mathématiques, et non leur intercesseur.
Pour autant, le goût de faire un beau cours ne doit pas amener à nier la possibilité de l'erreur.
Cela fait, à mon avis, partie de la formation d'un scientifique d'apprendre que l'erreur est possible, qu'elle n'est certes pas souhaitable, mais ne doit pas être un objet de honte.
C'est bien qu'un enseignant voie son autorité scientifique respectée, mais si le message était que celui qui sait ne fait pas d'erreur, ce serait une bien dangereuse idée à transmettre aux cadres de la société de demain. -
Afin de remettre un peu de légèreté sur le sujet, j'ai exhumé quelques souvenirs.
Mon prof de maths de sup n'avait que le plan du cours sur son bureau (mais le reste de ses notes était dans sa serviette, car il en a eu besoin 1 fois dans l'année pour un "trou" lors d'une preuve), alors que mon prof de maths de spé gardait ses notes sur le bureau. Ils étaient tous les deux aussi pédagogues l'un que l'autre et c'est uniquement ce que je retiens (en fin je retiens surtout l'anecdote plus bas).
Dans le même ordre d'idée, mon prof de physique de sup avait ses notes, mon prof de spé uniquement 3 lignes sur une feuille et rien d'autre. Leur différence n'était pas là : le prof de sup était brouillon, alambiqué ("en physique, on laisse toujours de la place après le signe égal parce qu'on peut être amené à rectifier les signes ou ajouter des facteurs correctifs" !!!)... on ne comprenait rien; le prof de spé était limpide, ses exemples étaient bien choisis et clairs, et soulignaient parfaitement son cours.
Ce que je retiens ce n'est pas la capacité à faire cours mains dans les poches, mais à faire comprendre ce que l'on fait (l'essence du métier de prof, non ?).
Une dernière anecdote, qui est ce que je retiens le plus de ma prépa :
Lors d'une colle de maths, le prof de sup débarque papiers à la main et sourire jusqu'aux oreilles, va se planter devant le prof de spé (qui nous collait) pour lui dire "ça y est, c'est fait, je l'ai démontré ton truc ! A ton tour, vas-y, démontre ça maintenant !". Il lui pose un papier sur la table, et il s'enfuit en étant mort de rire.
Pour moi, ça a été une révélation. Oui, les maths c'est super, oui, les maths ça peut être fun... et oui, nos profs étaient des humains ! -
Je vais jeter un peu de pessimisme dans le fil. Ce fil concerne les postures potentiellement "épatantes" que peut prendre un enseignant dans un milieu (les prépas scientifiques) face à des élèves complètement acquis d'avance à cause du stress généré par leur ambition de réussir un concours sélectif 2 ou 3ans plus tard. De ce fait ce système (bien financé par rapport à la fac) a pris l'habitude d'être bien considéré et vu comme un truc qui tourne.
Ca peut faire oublier le crash actuel du lycée dans les matières scientifiques et le traitement assez dur actuel infligé aux élèves de prépa pour opérer un "breiffing" définitif qui ne doit pas ressembler aux promenades de santé que c'étaient il y a 20 ou 30ans d'aller en maths sup maths spé suite à un lycée qui avait déjà à peu près fourni une relative autonomie abstraite.
En gros, malgrè ce que cette bonne réputation héritée de longue date peut rendre caché, il y a probablement de gros bugs de ci de là entrain de faire leur office année après année dans l'enseignement en prépa.
Il ne faut pas oublier que dans ces classes le rôle "standard" de l'enseignant est extremement facile à tenir (classes motivées et disciplinées) en première approximation, le rôle des élèves est assez "épouvantable" (ils sont confrontés à la sélection, doivent plutot se débrouiller, etc) et que les postures ne font pas tout.
Bien que je n'ai pas vu ce qui s'y passe, je suis bien prêt à parier qu'en fouillant un peu on peut s'apercevoir que les "cancers" du lycée se propagent petit à petit à ces classes (de plus en plus d'exos donnés où il faut "réciter" une correction, ou adapter une astuce deja vue, plus de par coeur, moins de démonstration, etc): par conséquent, il me semble que si les enseignants jeunes veulent vraiment y accomplir quelque chose de noble quand ils y arrivent, ils doivent éviter de se faire abuser par l'impression que tout va bien et qu'ils doivent juste faire défiler un cours et des exos "as usual". Bien entendu, moins qu'ailleurs ils seront embêtés et évalués (raisons évoquées précédemment) et pourront "s'amuser" un peu à épater la galerie à peu de frais, mais puisque c'est facile, il faut aussi s'investir comme un acteur important de l'évolution de la société à long terme, mission qui est "impossible" poour les enseignants de lycée et qui ne devraient pas être regardée comme forcément aussi impossible en prépa.
Sinon à terme, ça fera comme au CAPES cette année: ce sont les jurys eux-mêmes qui diviseront par 2 ou 3 le nombre d'admis dans les GE en se désolant (trop tard) de l'évolution qui a précédé ça. Il y a déjà des échos tendant à penser que ça commence.Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi -
Des fois je me demande : peut être n' y a-t-il plus besoin de gens intelligents ??
ou alors on (nos chers élus) n'y tient pas trop... juste des moutons -
ya rien de vraiment "décidé" par quelqu'un (d'humain) pas plus les élus que quiconque. Ce sont des affrontements (vagues) de mouvements de pensée (vagues).
L'aspect mouton lui-même vient plus de résolutions hasardeuses de rapports de forces involontaires.
Par exemple, dans le secondaire, le crash scientifique s'est fait en deux temps, par un rebond paradoxal: d'abord il y a eu des apprentis sorciers qui se sont crus malin en "eclatant" le contenu mathématique en petites bulles colorées insensées mais décoratives, choses qu'ils ont vendu endisant "donnons du sens, faisons participer et reflechir les élèves" (ça pouvait passer pour harmoinisé avec les couleurs), puis comme le problème de la discipline moyenne dans la gestion des groupes a trés vite fait sentir la nécessité de diffuser un message simple "physiquement" à diffuser "des petits slogans à apprendre par coeur", le truc s'est complètement retourné à 180 degrés, mais en gardant le listing de petites bulles colorées (qui s'est retrouvé à être diffusé en demandant aux élèves de l'apprendre par coeur), résultat assez délirant: non seulement les maths ont été détruites et leur présentation incohérentes aux collégiens-lycéens, mais en plus, l'émergence du "apprends par coeur et tais-toi" du deuxième temps a donné beau jeu aux apprentis sorciers du début pour produire des tribunes dans lesquels ils prétendent encore dénoncer "la rigidité" ou "le manque de reflexion personnelle" à la quelle les élèves sont invtés et "osent" dire "je vous l'avais dit: faut surtout pas "imposer" un cours magistral", etc, etc... Ca s'autoalimente.
Dans les autres matières (peut-être de manière atténuée, même surement de manière atténuée) il y a un peu le même phénomène. Dans tout ça émerge parfois des trucs qui "émerveillent" les intellectuels de salon désoeuvrés (qui peuvent acheter très cher une poubelle accrochée à un mur dans un musée des beaux arts) qui croient en tirer que le système ne vas pas si mal, et il ne reste plus qu'à plaider pour une tolérance à l'égard des indices très voyants, comme la dégradation de l'orthographe (supposée être un petit prix pour une émergence de la liberté d'esprit qui n'existe que dans leurs cerveaux névrosés)
En fait, le problème est probablement que tout ça n'a pour l'instant que peu de chance d'être engagé dans les débats politiques (tu vois bien la politique à la TV).Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi -
Tiens j'ai pas vu passé ce fil. Je réagis car je débute moi même en sup.
Pour le moment je prépare mon cours, j'arrive avec le cours écris mais je n'ai pas vraiment le besoin de le consulter. Juste quelque fois cela me permet de vérifier que je n'ai pas oublié une conclusion dans une propriété. Jusque là je sais ce dont je veux parler, et je ne vois pas d'autre moyen de le dire que ce que j'ai sur mes notes. Mais il est vrai qu'à tête reposée je peux préciser des choses et les oublier dans le feu de l'action. Donc, c'est tout de même agréable. Mais je n'ai pas l'impression de lire mes notes.
J'ai quand même l'impression que les élèves s'en foutent. Ce qui compte plus, c'est lorsque tu es submergé de questions à la fin du cours tu puisses aider tout le monde le plus vite (oui, je leur ai dis qu'ils passeraient au tableau demain pour la correction du TD, ils sont un peu stressés ;-) ).
Je crois qu'ils sont plus impressionnés parce qu'ils pensent que j'ai 23 ans. J'attends avant qu'ils ne comprennent que j'en ai 30 et que je fais jeune. Pour l'instant cela m'amuse. -
J'ai quand même l'impression que les élèves s'en foutent
C'est ce que je disais en début de fil: je pense qu'on ne mesure pas les différences de conception du monde, la perception des adultes, etc pour des enfants qui ont très tôt des téléphones-internet, etc dans les mains. Ce n'est pas anodin. Par exemple, combien pensent ou savent que tous les traducteurs automatiques sont très mauvais?Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi -
ils pensent que j'ai 23 ans
Héhé, je connais ça aussi, quand j'avais plus de 30 ans on me demandait si je voulais m'inscrire à la sécurité sociale étudiante, on me tutoyait, etc. Maintenant à près de 40 balais, on me vouvoie et on m'appelle "monsieur" et plus personne ne me demande si j'ai une carte d'étudiant.
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