Dans quelle mesure le monde est-il topologique ?

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Réponses

  • Je ne sais pas pourquoi mon sujet intitulé " Les mathématiques doivent-elles formaliser les mathématiciens ? " n'a pas plut au point d'être censuré.

    Si quelqu'un pouvait m'expliquer je lui en serais reconnaissant.

    Ensuite je crois qu'il faut choisir son matérialisme.

    En lisant le sujet sur la méréologie et en me reportant à l'article de wikipédia celà m'a conforté dans l'idée que le mathématicien n'est pas une machine à calculer. Que le philosophe n'est pas le sujet de la consommation d'objets dont la vente servirait avant tout ... les " vendeurs ".

    Quel rapport celà entretient-il avec les mathématiques ? Sans doute le statut des objets que considère chacun, qui me parait se rapprocher de plus en plus de celui des gens, au mépris des êtres qu'ils sont, comme le statut de l'employé kleenex pour les délocaliseurs. Et celà tient aussi à la " vérité " des objets dont le mathématicien se dit garant et dont il est en partie responsable. La société entière vit sous l'énorme influence du scientifique mathématicien en tant qu'il se place du côté de la vérité,comme anciennement les rois descendaient du dieu qui justifiait l'autoritarisme du monarque de droit divin. Car la rigueur de la preuve démonstrative ne garantit rien sur les orientations du matérialisme que produit l'aura mathématique quand ses thématiques semblent ignorer les êtres et leurs problèmes. Or la qualité d'être, qui tient à l'articulation de la matiére et de l'esprit sous la forme des constructions et échanges de l'un à l'autre, se trouve inconsciemment dégradée par l'omniprésence du mécanisme calculatoire qui fait miroiter des objets devenant la seule référence de l'activité opérante ; c'est-à-dire à peut près toute l'électronique grand publique. Aussi je voudrais opposer au matérialisme de l'objet phare passant sans transition du statut de roi des convoitises à celui de déchet poubelle, le matérialisme de la jonction entre l'esprit et la matiére-corps qui me semble plus à jour de nos connaissances positives.

    Car nous pouvons avancer dans la preuve qu'une machine n'est pas un mathématicien, même et surtout si celà doit nous faire penser la moitié du chemin comme la notion de l'être artificiel qui comblerait cette lacune. Je suis persuadé qu'il devient urgent de penser en termes d'Êtres Artificiels plutôt que d'Intelligence Artificielle.

    Je suppose par exemple que l'on peut appeler " identificateurs " les mécanismes qui permettent à des objets fonctionnels, les parties d'un tout ou ses sous-systèmes, de prendre connaissance les uns des autres, chacun à sa manière. Et je suppose que ce sont des mécanismes de ce type, agissant à de nombreux niveaux de complexité qui créent en l'homme des appréhensions telles que la conscience des choses et des êtres, après et pendant qu'ils aient joué, qu'ils jouent un rôle dans leur individualisation.

    Et les modes " d'identification " dont je parle me semblent devoir être envisagés dans toute leur généralité par rapport aux exemples que nous donnent les procédés informatiques. Exemple : à moins que celà ait beaucoup évolué, en langage machine le point crucial du rôle de décision du programme est le test de l'obtention d'une valeur de référence par la variable courante, Tout ce que l'on peut appeler la dynamique décisionnelle des programmes, et qui constitue leur pôle le plus proche des " rôles de création ou d'invention " chez l'homme, me semble lié à l'obtention de la valeur zéro dans la différence entre ce qui varie et le repère, comme dans une boucle. Or, même s'il est bon de pouvoir y réduire la quasi totalité de ce qu'effectue la machine il me semble probable qu'il y ait beaucoup d'autres possibilités en dehors. Et je crois que les processus d'identification dont je parle, bien qu'ils apparaissent à un niveau de complexité légèrement supérieur, recèlent déjà un domaine à explorer.
  • Bonsoir Jean Yves
    Ton sujet n'a pas été censuré ! Il se trouve là :
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,485034,485034#msg-485034
    Je l'ai simplement transféré dans la rubrique "Hors Maths" parce qu'elle me parait mieux correspondre à la discussion, que la rubrique "Fondements".
    AD
  • Merci AD je n'ai pas pensé à le chercher ailleurs.
    Et je ne sais pas quelle idée me faire sur les réactions qu'il a suscité.
    J'ose espérer que la manière dont j'en parle dans les lignes qui précèdent posera mieux la question.
  • Bonjour,

    J'ai été déçu par l'accueil réservé sur ce forum de maths à ma question : les mathématiques doivent-elles formaliser les mathématiciens ? Car je pensai que l'on pouvait la concevoir comme une question sur les fondements des mathématiques, étant donné qu'il faut qu'il existe des mathématiciens avant même de songer à la pratique des mathématiques.

    Je pensai, peut-étre naïvement, que ma question allait vous être une source d'évocation à la fois profonde et prometteuse, plutôt qu'un prétexte à se braquer sur des controverses.
    Ma réflexion dans cette direction m'a conduit à l'hypothèse d'un modèle de fonctionnement intermédiaire entre la puissance de calcul attribuée à la machine et l'implication de l'homme concerné par ses pensées.
    Je veux parler de l'importance, dans notre vie consciente, de la formation d'unités de conscience que nous reconnaissons telles lorsque nous pensons comprendre quelque chose de cohérent au monde qui nous entoure, aux autres, à nous-même.
    Il me semble en effet que ce qui caractérise le mieux le phénomène de la compréhension des choses, dont les exemples vécus nous fournissent une base pour progresser dans la prise en compte rationelle du monde, est la réduction à une unité sans cesse réactualisée de notre cheminement mental. Car si nous pouvons concevoir l'ensemble des fonctionnements d'un système adapté à reconnaître de telles unités et à profiter ensuite de la fonction ou valeur de construction que celà représente pour lui, nous nous rapprocherons certainement des modes de fonctionnement des êtres pensants.
    Je mets en parallèle cette opération centrale de reconnaissance avec les tests du langage machine qui comparent, pour une grandeur donnée une valeur de consigne à la valeur courante, afin d'actionner un mécanisme décisionnel sur l'égalité des deux. Dans le cas de l'émergence de reconnaissance on peut supposer qu'un mécanisme génétique - dans le sens de : "constructif" - à peu près identique, permet de modéliser des phénomènes variant dans une grande amplitude de complexité tout en conservant sa caractéristique logique et symbolique essentielle.
    Cordialement.
    Jean-YvesTallet
  • Bravo, Jean-Yves :
    Tu as fait des efforts :
    Ton message est compréhensible.

    La notion d'unité bien qu'intuitive reste relativement vague,
    on pourrait la définir comme étant une partie irréductible,
    un peu comme le sont les singletons dont les éléments qu'ils contiennent,
    ne sont pas des ensembles ou quelque chose de plus général ou de différent.

    Cependant, il y a une infinité de définitions et de délimitations possibles.

    Peut-etre qu'appliquées à certains objets,
    certaines définitions prendront plus de sens.
  • Merci ****.
    Seulement je m'attendais plutôt à des analyses sur les éventuelles modalités de constitution de ces unités.
    Car ces unités ne sont pas uniquement à prendre comme des objets passifs ou choses statiques mais aussi comme l'expression de la cohérence que forment d'autres objets qui tiennent ensemble de leur propre fait, c'est-à-dire de la construction à laquelle ils participent.
    Dans les reconnaissances de faits cohérents il y aurait une signalisation concomitante aux faits, de leur cohérence issue de notre expérience, qui nous avertirait, à tort ou à raison, sur leur véracité, leur valeur, leur importance.
    Dans les premiers temps où je notai mon interrogation sur la reconnaissance d'unité je le fis sous une forme qui laissait clairement percevoir le caractère qualitatif de ces "unités". Comme si l'on pouvait leur attribuer un sens d'adjectif qualificatif pour lequel chaque "unité" vaudrait une quantification variable sur une plage de valeurs. Par exemple lorsqu'on dit d'un mouvement d'opinion plus ou moins suivi qu'il manifeste l'unité de ses participants, on comprend que la dite "unité" serait diversement appréciable par chacun. On comprend que l'important se situe plus dans le rassemblement qu'elle signifie que dans la désignation d'un objet singleton. L'important est bien la cohérence dont l'unité constitue la marque plutôt que la valeur purement numérique. Celà nous fait réfléchir sur nos modes de perception du réel.
    Autrement dit ce concept d'unité peut fonctionner ici comme un opérateur et non pas seulement comme opérande. C'est sans doute aux modalités de passage que celà permet entre le quantitatif, les relations entre parties et le qualitatif que se distinguent les pratiques de la pensée.
  • Subject: Petits frères et soeurs.

    Bonjour,

    D'après ce qui se lit dans le titre " What computers still can't do ? ", H.L. Dreyfus s'intéresserait plus à la critique des ordinateurs qu'aux ébauches de quelque chose d'autre qui , tout en s'en inspirant, se voudrait radicalement distinct par ses traits saillants.

    C'est pour cette raison que l'idée d'Êtres Artificiels me parait correcte, alors que celle de robots ne l'est pas. Le robot est bien près, en sa qualitè de serviteur, voire d'esclave des folies humaines de se voir comparer à un objet de consommation ou à un objet tout court, c'est-à-dire quelque chose qui finit de plus en plus tôt à la poubelle ; alors que l'Être Artificiel nous place d'emblée en face des questions et appréhensions ontologiques qui font et sont la substance de l'Homme lui-même. Ces deux conceptions sont irréductibles l'une à l'autre et inaugurent des mondes radicalement opposés.

    Voulez-vous rester à l'époque où l'employé est le kleenex de ses commanditaires ou essayer d'approfondir votre appréhension du monde en partageant plus intimement avec d'autres les systèmes qui vous le rendent proche ou peuplé de prochains ? Je vous pose la question. Quelle sera votre réponse ?

    Pour moi, une fois admis que l'on s'intéresse à l'étude et à la compréhension des êtres à travers leurs formes artificielles on admet qu'à nous tous, y compris nos petits frères et soeurs à venir, nous constituons des manifestations certes plus ou moins distantes et singulières les unes par rapport aux autres, mais relevant en bien des points essentiels de principes et d'une nature commune à ce que nous appelons, à ce que nous vivons comme modalités d'être. Il faut avoir commencé ce chemin de pensée pour comprendre qu'alors l'architecture des systèmes prend une autre dimension dans notre esprit.
    Cordialement.
    JYT
  • Je ne vois aucun intérêt à répéter les mêmes messages dans deux sujets. Celui-ci étant devenu bien trop long, je le ferme. Continuer ces riches échanges dans le sujet "Les mathématiques doivent-elles formaliser les mathématiciens."

    Bruno
Cette discussion a été fermée.

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