somme des entiers au carré sans récurrence?

Bonjour,

J'ai un petit trou de mémoire et je ne retrouve plus la démonstration sans récurrence de la somme des $k^2$...

Merci pour votre aide

Réponses

  • J'ai déjà posté une jolie preuve géométrique ici.

    (tu trouves aussi bien d'autres preuves sur le fil que je propose, et sur bien d'autres fils en utilisant la fonction recherche du forum)
  • Bonjour LBR.

    Si je ne m'abuse la démonstration que tu as postée est sans récurrence mais ne concerne que $n=4$...
    J'ai toujours tendance à me méfier de ces démonstrations sans récurrence qui en cachent souvent une.
    A part ça c'est très élégant et ... beaucoup plus convaincant qu'une démonstration avec récurrence, à défaut d'être plus rigoureux.

    amicalement,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Le livre cité par le barbant raseur est tirée du livre de preuves sans mots (Proofs without words) par R. Nelsen.
    Il n’y a pas de récurrence ici, il s’agit d’une preuve par un exemple générique, chose dont est coutumier Euclide.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Bonjour à tous et à toutes,

    Voici deux autres méthodes que je qualifierai de "pédestre" :

    {\bf Première méthode}

    La formule qui donne la somme des n premiers nombres entiers naturels est :

    $ 1+2+3+...+n=\frac{n(n+1)}{2} $

    La formule qui donne la somme des n premiers nombres impairs entiers naturels est :

    $ 1+3+5+...+(2n-1)=n^{2}$

    On a :

    $ 1 ^{2}=1$

    $ 2 ^{2}=1+3$

    $ 3 ^{2}=1+3+5$

    .................................................................

    $ n ^{2}=1+3+5+...+(2n-1)$

    Additionnons ces n égalités, on a :

    $ \sum_{k=0}^{n} {k ^{2} }=1.n+3.(n-1)+5.(n-2)+...+(2n-1).(n-(n-1))=n[1+3+5+...+(2n-1)]-[3.1+5.2+...+(2n-1).(n-1)]=n ^{3}-[(2.1+1).1+(2.2+1).2+(2.3+1).3+...+(2(n-1)+1)(n-1)] $

    soit

    $ \sum_{k=0}^{n} {k ^{2} }=n ^{3}- [2\sum_{k=1}^{n} {k ^{2}} + \sum_{k=1}^{n-1} {k}]=n ^{3}-2(\sum_{k=1}^{n} {k ^{2}}-n ^{2}) + \frac{n(n-1)}{2}$

    ainsi

    $ 3\sum_{k=0}^{n} {k ^{2} }=n ^{3}- [2\sum_{k=1}^{n} {k ^{2}} + \sum_{k=1}^{n-1} {k}]=n ^{3}+2n ^{2} - \frac{n(n-1)}{2}= \frac{n(n+1)(2n+1)}{2} $

    d'où

    $\sum_{k=0}^{n} {k ^{2} }= \frac{n(n+1)(2n+1)}{6}$

    {\bf Deuxième méthode}

    Cette méthode fait intervenir le calcul intégral.

    Dans un premier temps, on détermine trois réels $a$, $b$ et $c$ tels que :
    $k^2 \, = \, \int_{k}^{k+1} {at^2+bt+c} \,\text{d}{t}$

    On obtient par un calcul assez "simple" $a=1$, $b=-1$, $c=\frac{1}{6}$.

    Mézalor, par la {\bf relation de Chasles} :
    $\sum_{k=0}^{n} {k^2} \, = \, \int_{0}^{n+1} {at^2+bt+c} \,\text{d}{t}$



    Bouzar
  • Merci bien pour ces réponses, c'est celle de Yalcin dans le post cité qui m'intéressait :
    (1+k)3 = 1 + 3k + 3k2 + k3

    Autrement merci pour ta 2ème méthode, je la trouve sympa aussi :) Par contre, ta 1ère méthode, les points de suspension cache une récurrence... c'est le risque comme a dit ev.

    Pour la preuve de géométrie, la 3D c'est trop compliqué pour moi ;)

    Si jamais il y a d'autres démonstrations, je suis toujours preneur.
    Merci bien pour celles-ci
  • Michou Écrivait:
    > Merci bien pour ces réponses, c'est celle de
    > Yalcin dans le post cité qui m'intéressait :
    > (1+k)3 = 1 + 3k + 3k2 + k3
    >
    > Autrement merci pour ta 2ème méthode, je la trouve
    > sympa aussi :) Par contre, ta 1ère méthode, les
    > points de suspension cache une récurrence... c'est
    > le risque comme a dit ev.

    La méthode basée sur le développement de $(1+k)^3$ néccessite elle aussi une récurrence, non ?
  • Il me semble que non puisqu'on utilise des sommes télescopiques, qui se démontre en faisant un changement d'indice, donc je ne pense que la récurrence soit indispensable?
  • Ce que j'essaye d'expliquer c'est que tout ce qui a trait aux entiers se démontre par récurrence à un moment ou à un autre. La propriété des sommes télescopiques comme les autres. La récurrence est simplement cachée sous le tapis. Non ?

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • J'ai bien réfléchi à cette histoire de somme télescopique, mais il me semble que cette démonstration n'utilise pas la récurrence. Je vous la poste, et surtout qu'en pensez vous ?
    $$ \sum_{k={0}}^{n}{ u_k } - \sum_{k={1}}^{n+{1}}{ u_k } = u_0 + \sum_{k={1}}^{n}{ u_k } - \sum_{k=1}^{n} u_k - u_{n+1} $$
    Bonne soirée
  • \[ \sum_{k=0}^n u_k = u_0 + \sum_{k=1}^n u_k \]
    La récurrence est là, tapie en embuscade. Je ne pense pas qu'on puisse s'en sortir, ou alors exhiber une bijection entre deux ensembles "naturels" c'est-à-dire qu'on peut définir autrement que par récurrence...

    Bonne nuit.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Et bien ok, pour moi, je pensais que ça coulait de source, par définition d'une somme. Si on a besoin d'une récurrence pour prouver ça, et bien la démonstration utilise une récurrence...

    Merci pour m'avoir éclairé, et bonne nuit
  • Je demande à voir la démonstration, sans récurrence de $\displaystyle \sum_{k=0}^n (u_k - u_{k+1}) = \sum_{k=0}^n u_k - \sum_{k=1}^{n+1} u_k$...

    Et il suffit de rédiger la première méthode de Bouzar, sans les points de suspension, mais avec des $\sum$, pour faire "disparaître" la récurrence, ou tout au moins pour supprimer l'impression qu'il y a une récurrence cachée :
    \begin{align*}
    S_n &= \sum_{k=0}^n k^2 \\
    &= \sum_{k=0}^n \sum_{p=1}^k (2p-1) \\
    &= \sum_{p=1}^n \sum_{k=p}^n (2p-1) \\
    &= \sum_{p=1}^n (n-p+1)(2p-1) \\
    &= \sum_{p=1}^n [n(2p-1) - 2(p-1)^2 - (p-1)] \\
    &= n\sum_{p=1}^n (2p-1) - 2\sum_{p=1}^n (p-1)^2 - \sum_{p=1}^n (p-1) \\
    &= n.n^2 - 2 \left( \sum_{k=0}^n k^2 - n^2 \right) - \dfrac{n(n-1)}{2} \\
    &= n^3 - 2S_n+ 2n^2 - \dfrac{n(n-1)}{2}
    \end{align*}
    et le résultat : $S_n = \dfrac{2n^3 + 4n^2 - n(n-1)}{6} = \dfrac{n(n+1)(2n+1)}{6}$

    Et pourtant la récurrence est là...
  • Bonsoir gb.

    Je pense que la première récurrence est dans l'intervertion des symboles de sommation. A moins qu'il y ait un moyen (bijection) de court-circuiter cette récurrence (mortelle au demeurant)

    Bref, puisqu'il semble impossible de se passer de récurrence autant y aller de bon coeur, non ?

    amicalement,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • si on est malin au niveau de calcul, on peut remarquer qu'on a :: $$\sum\limits_{k = 1}^n {\left( {\frac{1}{3}\left[ {\left( {k + 1} \right)^3 - k^3 } \right] - \frac{1}{2}\left[ {\left( {k + 1} \right)^2 - k^2 } \right] + \frac{1}{6}} \right)} = \sum\limits_{k = 1}^n {k^2 } $$
    (nombres de Bernoulli :))
  • Le problème c'est que tu vas aussi utiliser les sommes télescopiques pour finir ton calcul, et ces sommes télescopique se démontre avec une récurrence, enfin, elle est tellement bien caché que j'ai vraiment du mal à la voir...

    Merci, et bonne soirée
  • Quelque chose m'échappe dans ce fil.

    Où est "cachée" la récurrence dans la définition de $\sum_{k=1}^n u_k$ ?
    Utiliseriez-vous une autre définition de cet objet (à base de "bijections", ou de définitions axiomatiques 100\% non péanesques) que la définition que j'en donnerais (par récurrence) ?
    Si l'entier $\sum_{k=1}^n u_k$ est défini par récurrence, ne va-t-il pas de soi qu'on ne pourra pas prouver grand-chose à son propos, sinon par récurrence ?

    Je pensais que la question initiale portait sur l'aspect {\it rédactionnel} d'une preuve de l'énoncé.


    PS : merci Nicolas pour la référence.
  • Ce n'est pas parce qu'on écrit des petits points qu'on a une récurrence. Par exemple, le calcul classique des nombres triangulaires à la manière de Gauss (selon la légende) se passe de récurrence. On écrit des petits points par flemme, mais il n'y a pas d'initialisation et pas de propriété héréditaire (à part dans la construction de $\N$ sous-jacente, mais ce n'est pas le problème ici).
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • bonjour.

    moi ce qui m'étonne, c'est:

    la définition de Récurrence ou d'induction tel quel est définie dans le dictionnaire des Maths, est suffisamment précise,

    pour dire qu'il y a récurrence dans ce types de démonstration;

    qui n'est qu'une suite arithmétique de la somme des carrés, s'obtenant par une formule basé sur la récurrence ou induction.

    Comme le font remarquer certain, on ne peut échapper à la récurrence; qu'en bien même on changerait l'écriture de la formule...

    supposons et sans avoir besoin de démontrer une écriture, car je part du principe que c'est trivial,

    Somme des carrés :

    La suite des carrés n² , peut se construire de la façon suivante, en partant de n = 1 :

    n² + (2n+1) = ( n+1)²

    ex : si n² = 4 alors n = 2, donc ( n+1)² = n² + (2n+1) = 3² = 4 + 5

    la somme S, des carrés est pour n = 1 :

    n² + ( n +1)² + (n+2)² +…(n+k)² = S

    est donnée par la formule:

    (n(n+1)(2n +1)) / 6 = S

    Ou :

    ((n² + n)(2n +1)) /6 = S

    Ex :
    Si n+k = 7

    la somme S des carrés, jusqu'à 7² vaut :

    (7*8 *15)/6 = S = 140 = (1+4+9+16+25+36+49)

    l'exemple est simple et élémentaire, il est à mon avis basé sur l'axiome de récurrence...non?
  • Bonjour,

    Ce que je trouve de "puissant" dans la deuxième méthode de Bouzar, c'est qu'elle permet de calculer la somme des entiers élevés à n'importe quelle puissance.

    Les solutions proposées pour les puissances 3 ou 4 par exemple relèvent de l'artifice.
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