Petite question
Réponses
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Mmmmh, s'il existe un polynôme unitaire irréductible $f\in \mathbb{K}[X]$ de degré $n$, la réponse est oui. Désolé, je vais juste donner les grandes lignes de l'argument, je suis à la bourre!
Soit $C$ la matrice compagnon associé à un tel polynôme $f$ . Alors, le polynôme minimal de $C$ est un diviseur unitaire non constant du polynôme caractéristique de $C$, qui est $f$, c'est-à-dire $f$ lui-même.
Alors, on voit que facilement que $k[C]\simeq k[X]/(f)$, qui est un corps, car $f$ est irréductible. C'est en particulier un sous-ev de dimension $n$.
Et comme c'est un corps, tout élément non nul de $k[C]$ est inversible dans $k[C]$, donc dans $M_n(\mathbb{K})$.
Mais alors ton sous-espace et $k[C]$ s'intersectent non trivialement pour des questions de dimension ($n^2-n+1+n>n^2$), cqfd.
Dans le cas général, je ne sais pas...je serai tenté de dire que la réponse est toujours oui, mais je n'ai pas trop le temps d'y réfléchir maintenant. -
Je n'ai pas réfléchi au cas où $\mathbb{K}$ est un corps quelconque, mais si l'on est sur $\R$ ou $\C$ c'est oui. En fait, un sous-espace de $M_n(\mathbb{K})$ qui ne contient que des matrices de rang $\leq p$ est forcément de dimension $\leq np$.
On en a déjà parlé sur ce forum : avec une petite recherche, ça devrait se trouver. -
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Ca y est, j'ai un argument complet.
Deux cas:
- si $\mathbb{K}$ est fini, alors il existe un polynôme unitaire irréductible de degré $n$ (cela provient de la théorie des corps finis, par exemple), et on retombe sur le cas précédent.
- si $\mathbb{K}$ est infini. Soit $T$ une indéterminée sur $\mathbb{K}$.
Lemme: Soient $M_1,\ldots,M_m$ des éléments de $M_n(\mathbb{K})$ linéairement indépendants sur $\mathbb{K}$. Alors ils sont linéairement indépendants sur $\mathbb{K}(T)$, vus comme éléments de $M_n(\mathbb{K}(T))$.
Démo rapide: si on a une combinaison linéaire non triviale des $M_j$ qui est nulle, quitte à multiplier par un polynôme convenable et quitte à diviser par une puissance de $T$ convenable, on peut supposer que les coefficients de cette combinaison sont des polynômes en $T$, non tous divisibles par $T$.
Alors, on obtient une contradiction en faisant $T=0$.
Maintenant soit $V$ un sous-espace de dim $m:=n^2-n+1$ de $M_n(\mathbb{K})$, et soit $M_1,\ldots,M_m$ une base de $V$.
Alors le sous-espace $W$ de $M_n(\mathbb{K}(T))$ engendré par les $M_j$ est de $\dim m$ par le lemme.
Maintenant $f=X^n-T\in \mathbb{K}(T)[X]$ est irréductible.
D'après mon message précédent, $W$ contient une matrice inversible. Autrement dit, il existe $F_1,\ldots,F_m\in\mathbb{K}[T]$ tel que $S(T)=F_1(T) M_1+\ldots+F_m(T) M_m$ ait un déterminant non nul.
Considérons maintenant $P(T)$, le produit des dénominateurs des $F_i(T)$, du numérateur et du dénominateur de $\det(S(T))$. Par hypothèse c'est un polynôme non nul. Comme $S(T)$ n'a qu'un nombre fini de racines et $\mathbb{K}$ est infini, il existe $t\in\mathbb{K}$ tel que $S(t)\neq 0$.
Mais alors $S=F_1(t) M_1+\ldots+F_m(t) M_m$ est une matrice de $V$ inversible, par choix de $T$. -
Merci, c'est très clair!
> Guego: je crois que la démonstration donnée à la page que tu indiques ne marche que dans le cas d'un sous-corps de $\C$. En tout cas en ce qui me concerne je ne me risquerais pas à parler de formes quadratiques dans un autre corps; je ne sais pas ce qu'il en est...
Bonne soirée -
Juste pour revenir sur la démo de l'autre fil, je m'étais pas posé la question à l'époque mais, y a 1 points qui me chagrine:
1. dans le lien sur Google, pourquoi CB=0?
si quelqu'un pouvait m'expliquer...merci! -
>skilveg : dans le livre de Serre: cours d'arithméique, il y a un chapitre sur les formes quadratiques sur $\mathbb{Q}_p$ et sur $\mathbb{Q}$.
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Merci pour la référence aléa. Mais ce n'est pas pour tout de suite
Bonne soirée -
Bonjour à tous.
Cher Greg in UK, je te remercie de ta démonstration de virtuose.
Quelle élégance et quelle clarté !
Du coup, à la lumière du lien que tu évoques, cher Guego (salutations !), pourrait-on répondre à la question suivante ?
"Dimension maximale d'un sous-espace de Mn(K) disjoint de Gln(K) ?"
D'après la preuve de Greg (vive lui !), elle est n'excède pas n²-n.
D'après le lien de Guego (re-salutations), en référence à Gourdon, elle est au moins de n²-n.
Donc on pourrait conclure pour n²-n.
MAIS le lien que tu donnes, cher Guego, ne semble indiquer qu'une fin de démonstration.
Comment faire ?
Chers Guego et Greg, au nom de tous les petits curieux de ce forum, je vous demande de dézinguer ce problème.
Cordialement. -
La preuve de GreginUK pour un corps infini est tout à fait intéressante. Bravo !
Sur toutes ces questions, il devrait y avoir un article assez complet dans un prochain numéro de la RMS. En particulier, on trouvera une preuve, valable sans restriction sur la nature du corps, du fait qu'un sous-ev de matrices non inversibles est au plus de dimension n(n-1), ainsi que la détermination des sous-ev de dimension n(n-1) constitués de matrices non inversibles. -
Merci, mais je ne mérite pas tant d'éloges! Je trouvais ma démo plutôt sale, au contraire, je dois l'avouer.
En ce qui concerne les formes quadratiques sur un corps quelconque, il n'y a pas à en avoir peur, tout marche pareil SAUF en caractéristique $2$ où il faut faire un peu attention aux détails.
Enfin, il me semble que le lien de Guego donne aussi $\leq n(n-1)$ et non pas $\geq n(n-1)$,non?
KB, ta question est-elle de démontrer en fait que la borne $n(n-1)$ est atteinte? -
N'oublions pas que Greg enseigne à des Anglais, et qu'en conséquence il lui faut être d'une grande clarté ! Tu vois Greg, ton périple à SoixanteTonnes aura eu au moins un avantage dans ta carrière...:D
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Salut Greg in UK.
Tu as bien fait de me reprendre.
Je crois bien que je me suis lamentablement embrouillé.
Je reformule donc tout cela.
La question est :
"Quels sont les sous-espaces de Mn(K) non disjoints avec Gln(K) ?"
La réponse est-elle :
"Exactement ceux de dimension > n(n-1)" ?
Bon, je ne fais pas de boulette là, non ?
Très cordialement, à Greg et à tous les autres. -
KB: non, la droite vectorielle engendrée par une matrice inversible quelconque est non disjointe de GL_n. C'est juste qu'il y a toujours des sous-espaces de dimension n(n-1) disjoints de GL_n (par exemple l'espace des matrices ayant une certaine colonne ou une certaine ligne de zéros, ou plus généralement qui annulent un vecteur ou une forme linéaire fixés).
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Merci beaucoup, cher Mt-i.
J'en dis des bêtises !
Donc, sous ton contrôle, Mt-i, et sous celui de toute l'assistance, je reprends.
"Quels sont les entiers naturels m tels qu'IL EXISTE sous-espace de Mn(K) de dimension m disjoint avec Gln(K) ?"
(J'ai bon ?)
La réponse est-elle :
"Tout entier de 0 à n(n-1) inclus ?"
Cordialement et, encore une fois, tous mes remerciements, cher Mt-i. -
La réponse est bien celle-là, et de rien :-).
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Merci cher Mt-i.
Et maintenant, y a-t-il un lien menant à la preuve complète ?
Avec tous mes remerciements. -
Il me semble que l'excellente preuve de Greg in UK est bien complète. L'autre sens (que n'importe quel entier entre 0 et n(n-1) fait bien l'affaire) est très facile : on prend la matrice, on lui met des zéros dans la première colonne, et on rajoute autant de zéros que nécessaire pour atteindre la dimension souhaitée.
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Effectivement.
Désolé d'être si naïf.
Cordialement, cher Mt-i. -
Bonsoir ,
Dans la démonstration de GreginUK , je ne comprends pas ce passage :
" f= X^n - T de K(T)[X] est irréductible "
si quelqu'un peut l'expliquer , d'avance merci ? -
J'avoue que je ne vois pas non plus comment le démontrer... De même d'ailleurs pour l'histoire de $BC=0$... Si quelqu'un se sent l'âme charitable
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Sans filet :
si f= X^n-T n'est pas irréductible, c'est le produit de deux polynômes g et h avec g contenant T dans son expression et h ne le contenant pas (car l'exposant de T est 1).
Dans h il n'y a aucun terme contenant à la fois X et T donc h est de forme h'+T ou h'-T avec h' polynôme en X.
Mézalor g multiplié par h est de la forme gh'+gT ou gh'-gT, donc g est constant, impossible. -
Bonjour ,
Merci Sylvain .
K(T) est formé de fraction rationnelle en T ( enfin il me semble).
donc f est un polynôme d'indéterminé X dont les coeff sont des fractions rationnelles en T .
mais je crains de n'avoir pas vraiment compris ton argument quand tu écris que h n'a pas T dans son expression et qu'ensuite tu poses h=h' + T ?? -
Pour l'irréductibilité de $X^n-T$ (avec $n\ge 1$) dans
$(K(T))[X]$, on peut aussi dire :
Pour un polynôme unitaire (ou plus généralement primitif) à coefficients dans un anneau factoriel $A$, l'irréductibilité dans $A[X]$ équivaut à l'irréductibilité dans $K[X]$ où $K$ est le corps des fractions de $A$.
Donc l'irréductibilité de $X^n-T$ dans $(K(T))[X]$ équivaut à son irréductibilité dans $(K[T])[X]$. Mais $(K[T])[X]$ s'identifie à $(K[X])[T]$ où $X^n-T$ est un polynôme de degré $1$. Un polynôme de degré $1$ dans $A[X]$ avec $A$ factoriel (voire seulement intègre), unitaire, doit toujours être irréductible, ça doit être facile à prouver -
OK merci PB
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je me permets de relancer une question déjà posée, pourquoi (dans l'article sur google joint) on a BC=0???
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En effet j'ai interverti g et h à un moment, mes excuses.
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Bonjour!
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