programme maths spé vs DEUG (L2)

Hello,

Je voudrais savoir quel sont les éléments qui sont enseignés en classe de mathématiques spéciale et qui sont normalement enseignés en licence (par exemple, une bonne partie de la topologie). Je parle de licence 3ieme année bien sur. Est-ce que quelqu’un à une liste exhaustive ou au moins les grandes lignes ? (en gros, qu’est-ce qu’il y a de plus en maths spé par rapport a une seconde année de DEUG = L2)

Merci de toute aide.

[ATTENTION. Il s'agit de comparer les programmes. Toute dérive amènera la fermeture de la discussion. AD]

Réponses

  • D'une part, les programmes de MP/MP* (pour parler des programmes de taupe les plus substanciels en maths) sont nationaux, alors que chaque fac est relativement libre de fixer ses programmes de L1/L2 et a fortiori L3. D'autre part les objectifs de formation ne sont pas les mêmes (concours nationaux VS examens locaux et semestrialisés). Cela étant dit, les différences significatives entre les programmes de L2 et ceux de MP* sont :
    - une partie de l'algèbre générale (groupes, anneaux) qui faisait partie de l'ancien programme de spé (avec les actions de groupe, les groupes quotients et les idéaux) et qui était traditionnellement vue en L3. Désormais, le programme de spé a été modifié (pas forcément dans le sens d'un allégement d'ailleurs) mais dans les faits le chapitre est encore souvent traité (ou sous forme d'exercices)
    - l'intégration : les élèves de spé disposent des théorèmes de convergence monotone et dominée dans le cadre de l'intégrale généralisée de fonctions continues par morceaux, cependant c'est un résultat qui est souvent admis, par rapport à l'intégration selon Lebesgue telle qu'elle est vue en L3
    - La partie réduction du programme de taupe est relativement poussée, et abordée d'un point de vue plus théorique que ce qui peut l'être en L2, me semble t il
    - la géométrie différentielle et le calcul différentiel (courbes, surfaces, inversion locale et fonctions implicites) figurent en bonne place dans le programme de prépa, alors que certaines de ces notions sont le plus souvent abordées en L3, non dans leur énoncé mais dans leur démonstration
    - pour ce qui est des séries entières et des séries de Fourier, la première permet une ouverture sur l'analyse complexe tandis que la seconde se nourrit d'un enseignement préliminaire sur les espaces préhilbertiens, et en particulier l^2. Aborder les séries de Fourier au niveau L3 permet de disposer d'un outil d'intégration plus poussé que celui de taupe.
    - la géométrie est un peu le parent pauvre des programmes de prépa, on peut le regretter, mais je ne suis pas sur que la situation soit plus brillante au niveau L2. Au niveau L3 et même M1, on peut parler de jolies choses pourtant relativement élémentaires en lien avec les groupes finis, mais cela dépend des contenus des modules des facs.

    Bon, et sinon comme ce fil est un troll odieux, je dirai juste niaisement que [*** Hors du sujet de la discussion ! :X AD] !
  • Ben... AD, je ne comprends pas ton agrésivité. T'as du te lever du pied gauche.

    Et je ne compredns pas non plus pourquoi c'est un troll.
  • C'est parce que ce type de sujet revient très régulièrement et part en général très rapidement en vrille et dans le n'importe quoi...
  • Bonjour,

    Je suis tout de meme surpris de ce que dit Ben, j'ai tout fait à l'université, et j'ai traité les groupes-anneaux-corps-idéal-quotient dès la première année avec approfondissement en seconde année avec les actions de groupe.

    En algèbre linéaire je ne sais pas ce qui se fait en prépas, mais dans mon cours de L2 figure les CNS pour qu'une matrice soit diagonalisable à l'aide des sous-espaces propres, puis à l'aide des polynomes d'endomorphismes (un endomorphisme est diag si et seulement si il existe un polynome scindé à racines simples qui anule l'endormorphisme). Ensuite les sous-espaces caractéristiques, la décomposition de Jordan, la démonstration de la décomposition de Dunford, une initiation aux espaces Hermitiens pour démontrer le résultat de réduction des matrices réelles symétriques, enfin les applications de la réduction (calcul d'exponentielle de matrice, résolution de système différentiel). Peut etre qu'en prépas on en fait plus, mais je trouve tout de meme qu'on en fait pas mal à l'université.

    Il ne faut pas oublier non plus qu'à la fac on fait des probabilités en L2 contrairement en prépas.

    Le problème de la fac, est que les professeurs sont des chercheurs, donc plus spécialisés que les professeurs de prépas qui sont des agrégés (certains profs de fac sont agrégés mais une minorité dans mon université). Le problème est que lorsque par exemple il n'y a plus de prof d'algèbre, un prof plutot orienté analyse va faire le cours d'algèbre ce qui lui fait perdre en niveau. Par contre avoir en algèbre un prof spécialisé en algèbre si il est pédagogue est extrèmement agréable et sera capable de fournir un cours de tres bonne qualité (ce qui fut mon cas en L1 et L2).
  • Pourquoi c'est un sale troll ? Parce que dire dans un message qu'on va comparer fac et prépa, c'est s'exposer à une avalanche de messages pro-fac ou pro-prépa reposant sur des arguments plus ou moins construits et vérifiables. Et la plupart des discussions se retrouvent dans des impasses assez stériles. Qui plus est, les tenants de chaque partie (prépa > fac et son contraire) ne changeront pas d'avis, donc c'est inutile de chercher à convaincre. Tu peux aller regarder sur wilipedia la définition précise d'un troll, elle me semble s'appliquer totalement à ce message. D'ailleurs, ces problèmes sont récurrents dès qu'il s'agit de dire qu'un truc est mieux qu'un autre.
    Pour conclure, je ferai remarquer que dans la première partie du message que j'avais posté et qui n'a pas été censuré je liste un certain nombre de points du programme qui sont censés être traités en spé et plutot en L3 qu'en L2 coté fac (vu que c'était ce que tu avais demandé). Chacun peut en tirer les conclusions qui l'arrange, et cela peut aussi être considéré comme le fait de nourrir le troll, mais de façon un peu plus deguisé que ton premier message !

    PS : en guise de défouloir, on pourrait juste laisser ouvert un fil de discussion "la fac vs la prépa" où chacun pourrait débattre librement ... vu qu'on a bien laissé un fil de discussion ouvert pour la nouvelle théorie des cardinaux des parties bornées de R^n .
  • Pour blue_mathematics : quand je parlais de l'exemple de la réduction, je pensais plutot au niveau des exercices proposés. A mon avis, les exercices proposés en L1/L2 sont plus orientés vers l'application du cours et les techniques de calcul (ie obtenir la forme diagonalisée ou trigonalisée d'une matrice donnée) alors que les exercices et problèmes de concours sont plus orientés vers des questions théoriques (topologie des classes de similitude, étude du commutant, etc...). Bien sur que le cours en fac et en prépa sera proche, les mathématiques y sont les mêmes (!), par contre, c'est l'esprit des exercices et le degré d'exigence qui sera variable, à mon avis.
    Pour ce qui est des probabilités, je suis assez circonspect quant à leur approche sans un bagage solide de théorie de la mesure, ce qui est somme toute assez rare au niveau L2.
  • blue_matematics : tu es dans quelle fac ? Ton programme de maths n'a donc rien à envier à celui des spé !
  • Pour comparer les contenus, on prend les "Moniers" pour la prépa, par exemple
    et les "Liret-Martinet" pour la fac.
    J'ai les 2 séries et je peux dire franchement qu'ils m'ont tout autant été utiles quand j'étais en deug.
    Et ils me le sont toujours quand je donne des cours à des élèves de prépa. (je ne peux pas comparer avec des élèves de fac car ce "groupe d'individus" ne demande généralement pas de cours particulier)
  • Pensez-vous, lecteurs de ce forum, qu'il y ait grand intérêt à étudier les probabilités dès la L2, et ce sans avoir étudié au préalable la théorie de la mesure et de l'intégration ?
  • Oui bien entendu.

    On peut déja étudier les va à valeur discrètes (voir dénombrables) sans aucune difficulté technique au niveau de la mesurabilité (qui n'a finalement pas lieu puisque dans ce cas tout est mesurable).
  • "Pensez-vous, lecteurs de ce forum, qu'il y ait grand intérêt à étudier les probabilités dès la L2, et ce sans avoir étudié au préalable la théorie de la mesure et de l'intégration ?"

    Les cours de proba commencent souvent par des proba discrètes, ça permet de comprendre comment fonctionnent les probas, de prendre de bonnes habitudes et techniques.
  • Mathématiquement, peut-être pas. Mais la plupart des utilisateurs de probas (les ingénieurs non spécialisés dans le domaine) les utiliserons sans avoir vu sérieusement (et même souvent, jamais vu du tout) la théorie de la mesure..
    D'ailleurs il y a pas mal de probas dans les prépas bio et commerciales, sans théorie de la mesure.
  • En ce qui me concerne, je ne trouve justement pas très pédagogique de traiter d'abord le cas des va discrètes, puis de recommencer tout le travail dans le cas général. Mais peut-être suis-je seul à penser de la sorte : dans ce cas, je m'incline. 8-)
  • moi je suis d'accord avec pioupiou...B-)
  • Je fais partie, et je pense être loin d'être le seul, des gens qui préfèrent commencer par un exemple "simple" pour voir comment les choses fonctionnent, avant de traiter le cas général. Le temps perdu n'est pas vraiment perdu...
  • Kéké :

    Merci, je me sens moins seul :D

    GlaG :

    Justement, j'ai plutôt l'impression de "voir comment fonctionnent les choses" lorsque j'étudie le cas général et, une fois que j'ai bien assimilé le cas général, que j'en connais les résultats ainsi que leur démonstration, je traite le cas particulier d'un seul trait : cela me permet de voir que j'ai bien compris.

    A l'inverse, je suis toujours bouleversé (:-() lorsque l'on passe du particulier au général, je me sens obligé de vérifier avec le plus grand soin que les définitions sont bien des prolongements des définitions précédemment données etc, et ce va-et-vient permanent amène de la confusion dans mon pauvre esprit tourmenté 8-)
  • Pioupiou,

    Que tu penses que ton intelligence fonctionne du général au particulier, fort bien, tant mieux pour toi. Mais ça n'est qu'une opinion et non une certitude, car, en réalité, notre cerveau fonctionne exactement à l'inverse.

    D'autre part, il s'agit plutôt d'une pétition de principe que d'une réelle expérience : par exemple, je ne connais personne (absolument personne) qui ait choisi, ex nihilo, de lire d'abord le livre de Topologie Générale de Bourbaki pour ensuite rencontrer la continuité -éventuellement uniforme- d'une fonction numérique de variable réelle...

    Enfin, des gens (c'est même la majorité !) ont bien le droit de vouloir ne posséder que certaines notions élémentaires de mathématiques sans chercher à aller plus loin.

    Q'un point de vue plus général, plus abstrait, plus théorique, apporte des lumières et une meilleure compréhension de choses élémentaires, c'est indéniable, mais ça n'est vrai que pour des personnes qui ont déjà passé du temps à travailler sur ces connaissances élémentaires. Pour un ignorant total, lire le Bourbaki n'apporterait absolument rien.
  • Je me range du côté d'Aleg, surtout pour rappeler que L2 c'est assez généraliste, ça doit notamment former des informaticiens, cadres dans l'administration, ingénieurs, instituteurs, etc...

    Si on s'intéresse aux applications, on peut très bien faire des probas assez élévées genre martingales, chaînes de Markov, méthodes de Monte-Carlo sans avoir fait de théorie de la mesure.
  • Je décide de sortir de ma torpeur légendaire pour apporter un soutien à Pioupiou. Je ne nie pas ce que tu dis Aleg dans ton propos ligne 2 à 3 dans ton post précédent.
    Cependant, en licence je n'avais pas trouvé évident le lien entre les proba discrètes et la théorie de la mesure. Du coup, moi perso, j'aurais préféré que les proba discrètes soient présentées dans le contexte de la théorie de la mesure.
    Bisou
  • Bonsoir,

    N'existe-t-il pas un programme officiel de spé, et un autre de L2, établis par l'EN, et disponibles sur le net ? Ce qui permettrait de comparer objectivement;)

    Au dodo.
  • Bonsoir,
    pour le programme de spé (et sup), j'ai trouvé à partir du SCEI:
    http://prepas.org/ProgrammesCPGE/
    Mais bon, ce n'est qu'un programme officiel, le "programme utile" pour un taupin est ce qui tombe aux concours, et qui varie donc en fonction des concours visés ...
    Les enseignements peuvent donc varier entre différentes classes et professeurs ...
    Je serais par contre intéressé d'avoir le programme de L1/L2/L3 et + !!
    Teg
  • Teg :

    As-tu fait une prépa ? Contrairement à ce que tu écris, les enseignements ne varient pas d'une classe à une autre, ni d'un professeur à un autre.

    Il se peut qu'un professeur fasse du HP, même si c'est complètement inutile (voire néfaste) dans la seule perspective des concours, mais dans tous les cas l'intégralité du programme est traité.

    Enfin, que dire de ta phrase : " ce qui est utile est ce qui tombe aux concours ", comme si l'on connaissait le sujet des concours avant de les passer 8-)
  • pioupiou,

    effectivement j'ai fait une prépa, et si toutes les classes que je connais ont traité effectivement tout le programme "officiel", elles ne l'ont pas toutes fait selon le même angle, et le reste des enseignements (exposés, exercices, TD, contrôles etc ...), qui comptent beaucoup, varient grandement.

    Je t'enjoint de lire certains rapports de concours (notamment ceux de l'ENS), ou il est explicitement dit que certaines notions "hors programmes" sont préférables d'être sues.
    http://www.ens.fr/concours/Rapports/2006/MP/mp_oral_math_u_ulc.pdf

    Enfin, bien que l'on ne sache pas ce qui tombera aux prochains concours, on peut remarquer que la plupart des concours traitent assez souvent des mêmes parties du programme, qui doivent être "plus travaillées". (C'est mon avis personnel)

    Et puis j'ai discuté avec des élèves venant de grands lycées parisiens (je suis en province), et ils font vraiment beaucoup plus de choses, plus vite ...

    Mais bon, mon point de vue (élève) peut être biaisé, et ne refléter que partiellement la situation réelle!

    Teg
  • Mais je suis tout à fait d'accord pour dire que le contenu des TDs, des compositions durant l'année, varient d'une classe à une autre (en fonction du niveau du lycée, de la classe, etc), mais que je sache, on parlait du contenu du programme, c'est-à-dire des chapitres, des théorèmes abordés etc, et non pas des exercices 8-)

    " Et puis j'ai discuté avec des élèves venant de grands lycées parisiens (je suis en province), et ils font vraiment beaucoup plus de choses, plus vite ... "

    Ca c'est faux, en revanche :)
  • Je me permets de revenir sur la question des probas L2/L3.
    Bon, quand j'ai commencé à enseigner, j'étais plutôt de l'avis de Pioupiou,
    pas mal influencé en cela par mon cursus d'ex-taupin.
    Avec le temps et l'expérience (j'ai enseigné ce fameux cours de L2 !), je suis
    plutôt devenu de l'avis d'Aleg et Lucas.

    En fait, je crois qu'on surestime la part de la théorie de la mesure dans le
    substrat probabiliste. Bien sûr, cette part est importante pour étayer les
    fondements de la théorie et dans un certain nombre d'applications, mais il
    y a des choses très importantes à assimiler, et dont l'assimilation prend
    un certain temps qui font qu'il n'est pas forcément inutile de s'y exercer
    même sans théorie de la mesure. J'en cite quelques uns
    \begin{itemize}
    \item principe de partition
    $P(A)=\sum_i P(A\cap\Omega_i)$ (dans mon esprit c'est l'objectif numéro un du cours de L2)
    \item Souvent on ne sait pas calculer $P(A)$ mais on sait que la propriété
    qui définit $A$ entraîne la propriété qui définit $B$, soit
    $A\subset B$ et donc $P(A)\le P(B)$: ce deuxième point est le pain quotidien des probabilistes et demeure pour beaucoup d'élèves un pont aux ânes sur lequel on n'insiste pas toujours assez.
    \end{itemize}

    Par ailleurs les rappels élémentaires sur les probabilités liées aux dénombrement doivent être faits un jour ou l'autre, avec beaucoup d'applications intéressantes qui peuvent trouver plus naturellement leur place dans le cours de L2 que
    dans celui de L3. De plus, comme qu'il y a des probas en terminale, le hiatus me parait également contre-productif.
  • Je n'ai pas lu tous les commentaires.
    Il n'est pas possible d'avoir un programme officiel de la L1,L2 etc car le programme est fait à l'appréciation des profs, mais j'imagine qu'ils font au mieux afin que les étudiants ne soient pas lèsés dans leur formation en tant que mathématicien.
    En tout cas, en magistère de math, il y a des élèves d'université et il ne me semble pas qu'ils soient à la traine par rapport aux ex prépa.
    En ce qui concerne la proba, c'est fait en L2, puis en L3 où l'on débute la mesure et l'intégration selon Lebesgue; même dans certaine université le cours proba va de pair avec le cours de mesure. Puis, on fait encore de la proba en M1 premier et second semestre.
    Subjectivement... prétendre faire de la proba en L2, ça ne rime à rien... j'ai le sentiment que les ex L2 qui ont fait proba ont plus d'intuition que les ex prépa
    C'est un avis purement perso.
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