Une CNS d'imparité

Bonjour à tous,

Voilà un exo d'oral du CCP (ou de TPE) : Soit $f$ une fonction continue sur $[-T;T]$, montrer que $f$ est impaire ssi $\displaystyle\int_{-T}^T t^{2n}f(t)dt = 0$ pour tout entier $n$.

J'y arrive sans trop de problèmes en utilisant Stone-Weierstrass et en me ramenant au classique théorème des moments, mais j'ai l'impression de passer à côté d'un truc élémentaire. Une idée ?

Réponses

  • Bonjour,
    de façon élémentaire je pense qu'on peut établir d'abord que $f(T)=-f(-T)$.
  • En fait, il me semble difficlile d'eviter d'utiliser des theoremes de densite ou d'approximation (dans le sens difficile). La nullite des integrales donne juste le fait que la fonction est orthogonale (en considerant l'integrale comme un produit scalaire) aux polynomes pairs, puis il faut savoir ce que cela entraine.

    Il faut alors des theoreme d'approximation, genre S-W pour dire qu'on peut remplacer le polynome par n'importe quelle fonction paire continue (ou de carre integrable) et conclure alors.

    Tu peux aussi montrer que x donne f(x) + f(-x) est orthogonale a tout polynome, mais il faut la aussi unargumenr du meme type pour conclure.
  • Voici une proposition de démarrage:
    Si T=1, je suppose que $f(1)>-f(-1)$. Il faut contredire $\displaystyle\int_{-T}^T t^{2n}f(t)dt = 0$ pour un certain $n$.
    L'idée est que le déséquilibre sur les bords de l'intervalle ne pourra pas être rattrapé au centre quand n sera grand.
    La continuité en 1 et -1 donne sur les bords:
    \[
    \exists \epsilon_1,\epsilon_2 > 0 \text{ , } \forall t \in [1-\epsilon_1,1] \text{ , } f(t)>-f(-t)+\epsilon_2
    \]
    L'intégrale sur le reste de l'intervalle (la partie centrale) est en valeur absolue plus petite que $2(1-\epsilon_1)(1-\epsilon_1)^{2n}M$ avec M un majorant de $f$. Par contre sur les bords de l'intervalle, et en minorant par l'intégrale sur $1-\frac{\epsilon_1}{2}\leq |t| \leq 1$, on a au moins $2\frac{\epsilon_1}{2}\epsilon_2(1-\frac{\epsilon_1}{2})^{2n}$. Si $n$ est assez grand, l'intégrale ne peut être nulle et on a une contradiction.

    Qu'en pensez vous? Si c'est correct, je pense qu'à partir de là il est possible de poursuivre et de conclure de façon élémentaire, en éliminant par le même genre de majorations les cas de non-imparité.
  • Salut Vg.

    Ta démonstration pourrait aboutir pour montrer que f(-1) = -f(1) (ici T=1) sans rien donner : Après 1, tu prends quel nombre ?

    Cordialement
  • Il est effectivement très facile de voir que $f(-T)=-f(T)$
    en dérivant la fonction $F$ de $T$ définie pour $T>0$ par $F(T)=\frac{1}{2T}\,\int_{-T}^T\,x^{2n}f(x)\,dx$

    Mais ça ne fait pas avancer le schmilblick.
  • Aleg,

    Je ne comprends pas comment tu dérives par rapport à ...une constante.
    T est fixé au départ de l'exo.

    Cordialement
  • oui, oui, tu as raison, c'est n'importe quoi : en fait j'étais parti sur une fausse piste avec $F(u)=\frac{1}{2u}\,\int_{-u}^u\,x^{2n}f(x)\,dx$ pour $0<u\leq T$, et j'ai écrit que $F'(T)=0$ alors qu'on n'a rien pour l'affirmer.
    Une piste qui s'est donc révélée être un bourbier...
    Message à oublier, donc.
  • Quitte a prendre -f on peut supposer f positive .

    Ensuite on a decompose partie paire et partie impaire .
    une fonction est impaire ssi sa partie paire est nulle .

    Or ceci est aquis car :
    $\displaystyle\int_{-T}^T t^{2n}f(t)dt = 0$ pour tout entier $n$.

    ssi $\displaystyle\int_{-T}^T t^{2n}(pf(t))dt = 0$ pour tout entier $n$.

    ssi $\displaystyle\int_{0}^T t^{2n}p(f(t))dt = 0$ pour tout entier $n$.

    ssi p(f) est nulle (p(f) la partie paire de f

    je redigerai plus tard ...
  • Tintin :

    1) je ne vois pas en quoi le fait que f est positive t'est utile.

    2) et je ne vois pas comment tu peux supposer f positive. Il se peut très bien que ni f ni -f ne soit positive !

    Je critiquerai le reste plus tard ;)
  • desole pour la precipitation on ne peut pas supposer f positive car f n'est pas de signe constant mais cette piste est peut etre la bonne ,a plus tard
  • Salut,
    après 1, on peut considérer $t_0$ tel que par exemple $f(t_0)>-f(-t_0)$ et si $t_0\leq|t|\leq 1$ alors $f(t)\geq-f(-t)$. Puis faire des majorations du même genre et prendre $n$ assez grand.
    Cela vous paraît-il correct?
  • Salut Vg.

    Toujours le même problème ([-1,1] n'est pas dénombrable), même si tu fabriques une suite décroissante à partir de 1, rien ne dit que tu arriveras à 0. D'autre part, peux-tu prouver qu'un tel t0 existe ?

    Cordialement
  • bonjour,
    finalement je ne vois pas de solution élémentaire à ce problème.


    Avec l'hypothèse, on vérifie facilement les égalités
    $\int_{-T}^T\,(f(t)+f(-t))\,t^{2n}\,dt=0$ et $\int_{-T}^T\,(f(t)+f(-t))\,t^{2n+1}\,dt=0$, donc, en posant $\phi (t)=f(t)+f(-t)$, on obtient, pour tout entier $k$,
    $$\int_{-T}^T\,t^k\phi (t)\,dt=0$$
    d'où il s'en suit, classiquement, que $\phi $ est identiquement nulle sur $[-T;T]$.

    (mais je ne connais pas de démonstration de ce dernier résultat qui n'utiliserait pas la densité de l'espace des fcts polynomiales dans $C[-T;T])$)
  • Bon dans un certain sens ça me rassure.
  • du Furet: {\it Voilà un exo d'oral du CCP (ou de TPE)}

    C'est quoi ça???

    Vous semblez tous etonnés qu'il faille utiliser la densité des polynômes dans les fonctions continues, et je suppose donc que les sigles du Furet désignent des examens de 1er cycle (ou de lycée)?

    On suppose que pour tout entier $k$, $\int_{-T}^T\,t^kf (t)\,dt=0$

    Je ne suis pas super motivé pour faire tout plein de calculs, mais je pense que si quelqu'un de très hostile à la conclusion me donne $\epsilon >0$ alors je pourrai toujours chsoir une fonction affine par moceaux disons $g$ telle que pour tout $x\in [-T,T], g(x)$ est à une distance $<\epsilon$ de $f(x)$.

    Le $\forall n\in \N$ qui n'intervient qu'ensuite devrait assez raisonnablement permettre d'établir que sur {\bf chaque} petit intervalle sur lequel $g$ est affine, on a en fait que $g$ est proche de $0$.

    En effet, le calcul de l'intégrale avec $g$ en lieu et place de $f$ sur un de ces morceaux n'est quand même que de la forme $sa^{n+1}-sb^{n+1}+s'a^n-s'b^n$ avec $s,a,b$ fixés (enfin je crois) par le morceau en question, $g$, et des $n$ qui parcourent tout $\N$...
    non?

    Si personne ne réintervient, je rédigerai ça plus soigneusement après avoir brulé un peu de gras double à la salle de sport...
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Ca suggère un exercice plus "purement calculatoire" d'ailleurs:

    Soit $a_1,..a_n$ une suite de nombres dont on suppose que pour tout entier $p$, on a $(a_1-a_2)^p+(a_2-a_3)^p+...(a_{n-1}-a_n)^p=0$.

    Quelles sont les conséquences sur les $a_i$. Par exemple, est-ce que ça implique que $a_1=a_2=..=a_n$?
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • salut Gérard,
    Effectivement, je m'étais posé ce problème de l'existence de ce $t_0$. Je pensais (vaguement) que c'était une conséquence de la continuité, mais je n'avais pas pensé à un cas de figure analogue au cas $x\to x\sin\frac{1}{x}$ prolongée en 0, pour laquelle l'équivalent de mon $t_0$ n'existe pas. Merci. De plus je trouvais étrange de n'utiliser que faiblement l'hypothèse puisque seulement pour $n$ grand.
  • Autre idée: soit $h$ une fonction impaire telle que $\forall x<0: h(x)=f(x)$. Sur l'intervalle $[0,T]$, posons que $f(x)=h(x)+w(x)$ pour tout $x\in [0,T]$

    Il restera donc à prouver que $\forall x\in [0,T]: w(x)=0$, sachant que pour tout entier $n:\int _0^T t^{2n} w(t)dt=0$.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • "Quelles sont les conséquences sur les $ a_i$. Par exemple, est-ce que ça implique que $ a_1=a_2=..=a_n$?"


    Sont-ce des réels ? Dans ce cas, c'est évident (prendre $d=2$) :)
  • oui, c'est bien comme cela que je voyais les choses (mais cela clarifie bien de le formaliser). C'est aussi ce que dit Aleg. D'ailleurs ALeg, je n'ai pas compris comment tu obtiens que \emph{ pour tout entier} $k$ (et pas seulement pour $k$ pair),
    $$\int_{-T}^T\,t^k\phi (t)\,dt=0$$
  • Un changement de variable semble rendre suffisant de démontrer le truc en supposant que $T=1$ et que la valeur absolue de $w(x)$ ne dépasse jamais $1$.


    Disons, pour fixer les idées qu'il existe $1>a,b>0$ tels que $w(x)>b>0$ pour tout $x$ compris entre $a$ et $1$. En choisissant $n$ suffisamment grand, on parvient à rendre l'aire (regardée avec son signe) délimitée par la courbe de $x\mapsto x^{2n}w(x)$ presque aussi grande que celle du rectangle $b\times 1$. (En fait, on a écrasé tout le reste sur l'axe des ordonnées, mais c'est resté confiné dans le carré $1\times 1$)

    Dis-je une connerie?
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • ok, bon je pense pouvoir résumer l'idée intuitive, ensuite, faudra rédiger...

    Comme j'ai dit, il suffit de prouver que si pour tout entier $n$,

    $\int _0 ^T t^{2n}w(t)dt=0$ alors $w(x)=0$ pour tout $x\in [0,T]$.

    On peut supposer $T=1$.

    Soit $M$ un nombre choisi de manière que tout le graphe de $w$ soit contenu dans le rectangle délimité par les axes et les droites d'équation $x=T$ et $y=m$.

    La continuité de $w$ assure que $w(T)$ ne peut être que nul. En effet, sinon, qu'il soit positif ou négatif, la continuité assurerait que la région où $w(x)$ serait proche de $w(T)$ serait suffisamment étendue pour qu'on puisse la faire l'emporter sur tout le reste dans le calcul de $\int _0 ^T t^{2n}w(t)dt=0$ avec $n$ assez grand, ce qui donnerait une contradiction...

    Vous voulez pas m'aider sniiiiiiiiiiif........ je suis entrain de faire du gras bêtement là!
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  • Parfaitement d'accord, c'est ce que j'ai fait dans mon deuxième message. Mais une fois établi que $w(T)=0$, on ne peut pas améliorer (en tout cas pas comme j'ai essayé de le faire ensuite) avec le même genre d'argument car les 0 de $w$ peuvent s'accumuler en 1, comme c'est le cas de ceux de $x\to \sin\frac{1}{x}$ en 0.
  • pardon, ceux de $x \to x\sin\frac{1}{x}$
  • Merci PB! C'est vrai, je suis un peu bête sur bords lol... Je n'ose même pas avouer qu'en plus mon erreur était plus grave que ça encore:

    Je pensais à des expressions de la forme $u^p-v^p$ et j'ai écrit $(u-v)^p$... Ca rend philosophe!

    En fait, pour repartir sur le sujet initial, ce qui est valable avec les polynômes l'est (ici) avec les fonctions affines par morceaux, et continues sur $[0,T]$, fonctions plus abordables en lycée, en tout cas dans ce genre d'exo.

    Comme le fait remarquer vg, (et le furet) on "sent" (ou on espère) que l'exercice soit faisable avec les outils du lycée et on cherche... (enfin, je dis "on", peut-être que je suis le seul depuis 18h lol...)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Si on veut à tout prix jouer au naïf et déduire du fait $\int_1^1t^n w(t)\,dt=0$ pour tout $n$ que $w=0$ ($w$ étant la partie paire de $f$), par des arguments \og\ élémentaires\fg, je pense que l'on peut bricoler une approximation polynomiale de la masse de Dirac en un point $t_0$ de l'intervalle à partir des polynômes $(1-t^2)^n$ correctement translatés et mis à l'échelle. Si $P_{n,t_0}$ désigne ces polynômes (que je n'ai pas le courage d'écrire), on doit pouvoir montrer à la main que $0=\int_1^1P_{n,t_0}(t) w(t)\,dt\to w(t_0)$. Bon, c'est lourd mais élémentaire, mon cher Watson.
  • Bon ok, alors pour une fois c'est moi qui vais être courageux (à mettre dans le guinness book lol), et je vais appliquer "à la lettre" les conseils de "remarque"...


    Comme c'est pas là le problème, supposons que $\int _0^1 t^nw(t)dt=0$ pour tout $n$.

    Soit $0<a<1$

    Admettons qu'il existe une suite de polynômes $P_n$ ayant comme propriété que:

    $\int _0^1 P_n(t)w(t)dt=w(a)+\epsilon _n$ avec la limite de $\epsilon _n$ qui vaut $0$ quand $n$ tend vers $\infty$.


    Prenons un entier $n$. $P_n=a_0+a_1X^1+..+a_qX^q$. Par hypothèse

    $0=\sum a_i\int_0 ^1 t^i w(t)dt=\int _0^1 P_n(t)w(t)dt=w(a)+\epsilon _n$ ce qui oblige $w(a)$ à valoir $-\epsilon _n$.
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  • tssss, je suis pas trop d'accord, qu'ensuite, on demande à un lycéen des temps modernes d'être capable de construire seul les $P_n$... En plus, c'était dit dès le départ (certes, moins explicitement) par Aleg, Le furet, etc... que cette "astuce" illsutrait (dans cet exo) la puissance des outils d'analyse fonctionnelle (en fait, le fait qu'on sache "nous" pourquoi ces polynômes existent)

    Mais il semble une obligation "d'honneur" de trouver maintenant un "joli" et simple argument qui fait "exister" ces polynômes aux yeux du post ado de 17,5 ans... non?

    Mais ils connaissent les polynômes?
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  • Bon résumons (pour éviter les hors-sujet): avis à tous les profs de 1ère et Term.

    {\bf Rédiger une jolie correction à l'exercice suivant:

    On suppose que $w$ est continue de $[0,1]$ dans $\R$ et que $\int _0^1 t^nw(t)dt=0$ pour tout $n$. Prouver que $w$ est la fonction nulle sur $[0,1]$
    }
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Pour info, j'écris l'idée de remarque, pour les personnes qui ne connaissent pas l'expression {\it masse de dirac}:

    Supposons par exemple que le graphe de $w$ soit entièrement dans le carré de côté 1. Soit $a\in ]0,1[$ et $\epsilon, \lambda> 0$ . Montrer qu'il existe un polynôme $P$ avec les propriétés suivantes:

    1) pour $x$ entre $0$ et $a-\lambda, P(x)$ est compris entre $0$ et $\epsilon$

    2) pour $x$ entre $a-\lambda /2$ et $a+\lambda/2, P(x) $ est compris entre $1-\epsilon$ et $1$.

    3) pour $x$ entre $a+\lambda$ et $1, P(x)$ est compris entre $0$ et $\epsilon$

    Résultat, l'intégrale de $P(t)w(t)dt$ "ressemblera beaucoup" à $w(a)$, et toute le "reste de la courbe de $w$" sera "écrasé".
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Juste une remarque christophe : CCP c'est le Concours Commun Polytechnique et TPE c'est le concours de l'école des travaux publics. Et en plus je me suis planté, cet exo vient des mines. Donc niveau lycée, je pense qu'il est difficilement abordable.

    Pour remarque : ton début de raisonnement ressemble à une des démonstrations du théorème de Stone Weierstrass (par convolution avec une approximation polynômiale de l'unité).
  • Je réponds à vg (message de 18 h 52) :
    "je n'ai pas compris comment tu obtiens que pour tout entier $ k$ (et pas seulement pour $ k$ pair), $ \int_{-T}^T\,t^k\phi (t)\,dt=0$."

    On a
    $$\int_{-T}^T\,(f(t)+f(-t))\,t^{2n}\,dt=\int_{-T}^T\,t^{2n}f(t)\,dt+\int_{-T}^T\,t^{2n}f(-t)\,dt$$
    La deuxième intégrale du membre de droite étant égale à la première (changement de variable $x=-t$), et celle-ci étant nulle par hypothèse, on obtient bien
    $$\int_{-T}^T\,(f(t)+f(-t))\,t^{2n}\,dt=0$$

    De même,
    $$\int_{-T}^T\,(f(t)+f(-t))\,t^{2n+1}\,dt=\int_{-T}^T\,t^{2n+1}f(t)\,dt+\int_{-T}^T\,t^{2n+1}f(-t)\,dt$$
    Or, toujours par le changement de variable $x=-t$,
    $$\int_{-T}^T\,t^{2n+1}f(-t)\,dt=\int_{-T}^T\,(-x)^{2n+1}f(x)\,dx=-\int_{-T}^T\,t^{2n+1}f(t)\,dt$$
    donc on a bien aussi
    $$\int_{-T}^T\,(f(t)+f(-t))\,t^{2n+1}\,dt=0$$

    D'où évidemment : $ \int_{-T}^T\,t^k\,(f(t)+f(-t))\,dt=0$ pour tout entier $k$.

    à partir de là, et pour donner un peu mon opinion par rapport aux interventions qui se sont succédées sur ce point, on en revient toujours au même argument de densité :
    il s'agit de montrer qu'il existe une suite de fonctions $(g_n)$ qui converge uniformément vers la fonction définie par $\phi (t)=f(t)+f(-t)$ sur $[-T;T]$ et telle que $ \int_{-T}^T\,t^k\,g_n(t)\,dt=0$ pour tous $k$ et $n$.

    Je pense que, ni dans l'esprit ni dans la lettre de cet exercice d'oral, on n'exige une construction explicite d'une telle suite (il y a d'ailleurs plusieurs choix possibles).

    Ce serait d'ailleurs assez malvenu, puisque, fort heureusement, la plupart des théorèmes de densité en analyse ne reposent pas sur des constructions explicites des suites censées converger vers les objets étudiés.
    Mais ça ne signifie pas non plus que ces constructions ne soient pas intrinséquement intéressantes.
  • Au Furet : bien sûr ! Mais j'ai dit que j'étais naïf et que l'idée était surgie du néant. ;)

    Christophe Chalons : le prix du courage !

    Aleg : non, on n'approche pas n'importe quelle fonction continue, on construit une approximation de la masse de Dirac avec des polynômes écrits explicitement. On n'a donc jamais entendu parler de Weierstrass ni de densité de quoi que ce soit.:D
  • Pour enfoncer le clou sur le fait que la densité des polynômes ne donne pas tout:

    {\bf Admettons purement et simplement que toute fonction soit limite uniforme de polynômes!}

    Soit $\epsilon>0$. Le fait d'avoir un polynôme proche de $w$ (différence majorée par $\epsilon$ pour tout $x$) ne donnera au mieux que $\int _0 ^1 t^n P(t)dt$ compris entre $-\epsilon $ et $\epsilon$. Pour parvenir à en déduire que $P=0$, il y a une promenade épique à réussir.

    La {\it masse de Dirac} sortie de la copulation de "remarque" avec les muses est d'une autre nature, et elle est presque adaptée "spécialement" à l'exercice... Finalement, je ne pense pas que quelqu'un proposera une autre démo que celle ci-dessus (avec les polynômes convenables, supposés exister...) ou des variantes. L'énoncé impose "trop" les polynômes avec son "$t^n$"
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • je suppose que tu voulais dire : "Pour parvenir à en déduire que $ \omega =0$"

    Il existe une suite $(P_n)$ de fcts polynomiales qui converge uniformément vers $\omega $ sur $[0;1]$.
    Comme $\int_0^1\,P_n\omega =0$ et que la suite $(P_n\omega )$ converge uniformément vers $\omega ^2$ on a $\int_0^1\,\omega ^2=0$ d'où $\omega =0$.
    Il n'y a donc pas de "promenade épique" là-dedans, mais juste la continuité de $\omega $..
  • Bravo, mais oui, je dis que tu viens de réussir cette promenade épique sous nos yeux (je ne pensais pas du tout, au moment où j'ai écrit le post, à parler de $w^2$), et l'argument nécessite une (au moins petite) inspiration. (Ca partouze chez les muses)

    Par contre, il subsiste un petit inconvénient {\it de principe}: c'est l'implication (tout à fait vraie, certes) de la nullité de $w$ par le fait que l'intégrale de son carré soit nulle. Ca suggère un exercice (ce coup-ci, j'y vais doucement lol)

    Soit $w$ une application continue de $[0,1]$ dans $\C$. On suppose que pour tout entier $n\in \N$ l'intégrale $\int _0 ^1 x^nw(x)dx=0$. Montrer que $w$ est identiquement nulle.

    Bon, tu me diras, on sépare les parties imaginaires et les parties réelles, et tu auras raison: grrr, pourtant, ce procédé de passer par l'intégrale du carré nulle qui implique le caractère identiquement nul de la fonction laisse un arrière-goût de "tricherie" (je ne parle pas de toi, mais de l'argument of course).

    D'ailleurs, ça mérite la construction d'un "vrai" exo, bien soigné, que je vais préparer exprès pour qu'on ne puisse plus utiliser cet argument! A suivre, donc...
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Dans le même genre (et pris dans Berkeley Problems in Mathematics, de Souza et Silva, Springer)

    Existe-t-il une fonction réelle $f$ continue sur $[0,1]$ telle que :$$\int_0^1xf(x)\,\mathrm dx=1\quad\mathrm{ et}\quad \int_0^1x^nf(x)\,\mathrm dx=0\quad\mathrm{ pour}\ n\in\N\setminus\{1\}$$
  • On a droit à Stone-Weierstrass cette fois-ci ?
  • Bien sur ... mais on peut aussi s'en passer ...
  • Bon alors c'est non par Stone-Weierstrass, maintenant il faut voir comment s'en passer...
  • Apparemment, mon exercice n'a pas inspiré grand monde.
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