Que deviennent les chercheurs sans emploi?

Ici je voudrais énoncer une simple application du procédé des tiroirs. Il se trouve que le nombre de docteurs est plus grand que celui des emplois publics d'enseignement supérieur ou de recherche, un certain nombre de contrats de recherche
sont à durée déterminée et très profilés, j'en conclu qu'un nombre plus ou moins grand de docteurs ne travailleront jamais dans l'enseignement supérieur ou la recherche publique. Que leur reste-t-il? Les concours de l'éducation nationale? Sauf
que le formatage des écrits (deux longues épreuves sur deux jours consécutifs) fait qu'ils sont conçus pour des jeunes de moins de 30 ans et tiennent plus de la compétition sportive et de l'exploit physique que du recrutement d'un enseignant (ça
n'enlève rien aux qualités des étudiants mais convenons qu'un mathématicien ayant pour production journalière l'équivalent d'un devoir d'agreg donné pour 6 heures serait depuis longtemps prix Nobel ou médaille Fields). Que reste t il aux docteurs de plus de 30 ans qui ne deviennent pas enseignant du supérieur en dehors de l'ANPE et de ses classifications peu professionnelles?

Réponses

  • Post qui souleve plusieurs problemes (autre que le troll sur les concours de l'enseignement secndaire)

    Je ne parle que de la situation en maths
    Je ne connais la situation que dans ce domaine.

    1) Si tu n'es pas au niveau d'avoir l'agreg en tant que thesard, il est dur d'obtenir des resultats qui permettent de faire une these honarable. -> pas de poste, donc logique. Je parle juste de niveau. Je connais de nombreux enseignants-chercheurs qui n'ont pas l'agreg, car ils trouvaient inutile de la passer.

    2) L'emploi des thesards en maths dans le prive n'est pas si mauvais. Il n'y a pas longtemps, un article dans Le Monde disait que 50% des thesards (tout domaines confondus, donc les scientifiques durs et appliques avaient un meilleur taux) trouvaient un travail dans le prive. Evidemment, si tu fais une these de cohomologie crystalline, c'est plus dur. L'astuce. Apres la these, faire une formation grace a la tune que te donne l'ANPE, si tu avais la chance d'etre moniteur. Une thesarde de Nice l'a fait (Google est ton ami)
    Moralite. faut se sortir les doigts du cul et arreter de pleurer sur le site Sauvons la Recherche


    3) Pourquoi le ministere donne t'il plus d'allocations que de postes qui sont censes etre pourvus. Euh, alors la j'ai toujours pas la reponse. Si quelqu'un peut m'eclairer. Encore une belle gestion du personnel (pardon, des ressources humaines) de l'administration.

    4) Dans l'universite ou je suis actullement (.jp :D) les etudiants doivent tous les ans passer 2 mois en entreprise minimum. Officiellement, moi j'ai 2 heures par semaines de sciences economiques et sociales (remarquer le mot "sociales" ) faites en Seconde :D. Apres, dur de s'inscruter comme une fleur dans une entreprise

    4) Le Snesup et autres connards ont verrouille le fonctionnement de la recherche. Impossible de virer les traiteaux et branleurs qui ne font que 50% de leurs travail, ie plus ou pas de recherche. Dans mon labo, en France, il represente a peu pres 20% des enseignants chercheurs (Mathscinet, c'est genial pour fliquer les branleurs). Alors que les virer ferait de la place pour les bons (que je ne suis pas (:P) )

    Je tiens a dire que c'est une consequence indirecte de l'ouverture des facs a tout le monde. Pour absorber cette quantite d'etudiant, on a engage des mecs qui trainaient dans les couloirs
    - T'as une these, toi?
    - Euh oui, j'ai un truc qui ressemble vaquement a ca.
    - Tiens, voila un poste. Tu es maitre de conference, maintenant.
    - Ah bah, sympa. Merci monsieur.


    5) Aversation des etudiants francais pour le monde de l'entreprise (l'entreprise, c'est le mal)
    Reticence des PME, PMI a engage des doctorants en tant qu'ingenieur
    Developpement des labos des moyennes et grandes entreprises moins developper que dans d'autres pays. Donc, moins d'ingenieur de recherche.


    6) Gratuite des etudes superieures et bourses sur critere sociales plutot qu'au merite qui permet de tirer sur la corde

    [Je tiens a preciser que ce point n'est pas un troll. Je suis bien conscient que pour attribuer les bourses au merite, il faut revoir tout le systeme educatif depuis la maternelle jusqu'a l'universite. Moi meme, j'ai beneficie d'une bourse sociale. Pour ca que j'ai fait une these (:D(:D]

    Pour resumer, l'emploi des doctorants est une question collective:
    volonte de l'etat
    volonte de l'entreprise
    volonte du doctorant

    Quand je vois des doctorants venir gueuler pendant leur troisieme annee de these qu'il n'y a pas de boulot, ca me gave un peu. "Euh, jamais tu te renseignes ?". Moi quand j'ai signe je savais que j'allais galerer. Mais, j'ai tente ma chance et je ferme ma gueule. Maintenant, je me sors les doigts du cul...

    Voila mon constat sur l'emploi des thesards en maths en France. Vous remarquerez qu'il y a beaucoup de constations et peu de propositions pour y remedier ... :D:D

    Joaopa

    Edit: Rendu compte que je n'ai pas repondu a la question :D:D

    En general, apres la these on fait ATER (beurkkkk ) ou un beau voyage en post-doc. Profiter de son post-doc pour passer un diplome d'inge semble une bonne idee non? ;). Ca marche aussi pour ATER, mais c'est moins sympa :D

    Bref, quand on veut, on peut (aussi gueuler sur le site Sauvons la Recherche)
  • Que reste t il aux docteurs de plus de 30 ans qui ne deviennent pas enseignant du supérieur en dehors de l'ANPE et de ses classifications peu professionnelles?

    1/ enseignant dans le secondaire
    2/ réorientation dans le privé (un ami avec une thèse de géol fait de la finance)


    Maintenant sur les raisons de cette situation, il ya deux nombreux travers (qui ont aussi leurs bons côtés): difficulté d'une bonne sélection, difficulté d'une bonne évaluation, difficulté d'une réorientation en cours de carrière...
    Qui viennent seulement en partie de notre système éducatif et de nos choix de société.
  • Bonjour.

    Je cite Joaopa :" Pourquoi le ministere donne t'il plus d'allocations que de postes qui sont censes etre pourvus".
    Parce que la thèse n'est pas un recrutement de fonctionnaires. Les recrutements sont les concours de la fonction publique (y compris les recrutements de maîtres de conférences). La thèse est une formation à la recherche (On peut au moins l'espèrer).

    Le reste de son intervention est trop caricatural pour s'y arrèter.

    Pour revenir à la question initiale, la réponse évidente est "Ils en cherchent un, ou pas (s'ils n'ont pas envie)". J'ai bien évidemment traduit "chercheur" par "thésard, post-doc et autres". Le fait d'avoir été bon dans ses études, au point d'être choisi (?) pour une thèse ne donne aucun privilège.

    Cordialement
  • joaopa , j'apprécie ton post, il corrobore ce que me disent pas mal de copain en thèse.
    je suis prévenu (même si j'ai pris le filet d'une école d'ing), je vais faire le master anedp fr P6 l'année proch.
  • Il faut savoir assurer ses arrières. J'ai préparé le Capes en parallèle avec la thèse de 3ème cycle, il y a plus de 30 ans, parceque je ne me faisais pas d'illusion sur la possibilité d'avoir un poste en fac. Le Capes m'a permis d'avoir la sécurité de l'emploi et la thèse m'a permis d'avoir un poste en fac, à l'étranger.

    Cette voie de sortie n'est plus guère possible de nos jours, je le reconnais.
    Mais quand j'étais en fac, j'en ai profité pour passer l'agreg (beaucoup de travail, pendant des années), alors que des collègues munis d'une thèse de 3ème cycle et d'un contrat précaire, me regardaient avec mépris (fi donc, un concours du secondaire).

    J'en connais qui sont allés de plus en plus loin, pour continuer à gagner leur vie. Je les ai perdus de vue.

    J'ai connu ici un thésard étranger, qui s'imaginait avoir automatiquement un poste de maître de conf à sa sortie de thèse (il faut dire que c'était une thèse en Automatique,pas terrible, et ses quelques expériences d'enseignement peu convaincantes). Il a du déchanter.

    Comme le dit Gérard , la thèse ne donne aucun poste. Il faudrait que les gens se mettent ça dans le crâne et prennent leurs dispositions.

    PS: Pour contredire une phrase d'Alain Lyon, j'ai eu l'agreg à 33 ans.
  • Gérard et RAJ ont tenu de sages propos que les plus jeunes devraient méditer.

    (moi aussi, j'ai eu l'agreg à 33 ans, et je ne m'en sens pas crucifié pour autant... Mais je n'avais pas tenté de thèse auparavant, j'ai connu d'autres aventures..)
  • j'ajoute que qualifier l'agreg de "compétition sportive et d'exploit physique", comme le fait AlainLyon, c'est quand même largement exagéré !
    Il vaut mieux passer l'agreg de maths que d'être manutentionnaire à Carrefour, non ?
  • Quelques precisions:

    je cite Gerard "Parce que la thèse n'est pas un recrutement de fonctionnaires. Les recrutements sont les concours de la fonction publique (y compris les recrutements de maîtres de conférences). La thèse est une formation à la recherche (On peut au moins l'espèrer). "

    Je sais bien que le mode de recrutement des fonctionnaires est le concours. Par contre attribuer plus d'allocs (et monitarat) que de postes, ce qui represente un cout d'a peu pres 6000 euros par mois par allocataire et par mois pour l'etat, est vraiment surprenant.
    Car la finalite de la these, c'est d'etre chercheur. Pas inge, ni agrege.
    Donc, L'etat paie des gens pour se former a la recherche, sachant qu'il ne les embauchera pas. C'est comme si une entreprise formait (impliquant un cout tres important) une personne en informatique pour qu'elle se fasse embauche sur un poste de chimie dans une autre entreprise.

    Et l'etat n'a pas a former (en les payant sous-entendus) les chercheurs des labos prives, donc il ne doit paye que ceux qu'il compte engager.

    Apres qu'un allocataire n'ait pas de poste dans le public car il y a eu un autre candidat (non allocataire) meilleur que lui, ben c'est normal. Tout le monde est gagnant. Le candidat non allocataire et l'etat qui recrute le meilleur.

    Pour le cote caricatural de mon post. Desole, ce n'est pas caricatural. Ce n'est qu'un constat. Qu'il soit genant est un autre probleme. Si mon intervention etait caricatural, ca ne generait pas ;)

    Donc, je confirme. Dans mon labo en France: environ 20% de soit-disant enseignants chercheurs qui ne font pas (ou plus de recherche). C'est-a-dire qu'ils volent 50% de leur salaire. Mon allusion a mathscinet sous-entendait que des camarades allocataires et moi l'avons utilise pour obtenir ce chiffre.

    Apres, peut etre que je suis dans un labo exceptionnel par la quantite de branleurs. J'ai un doute, car il est passe UMR en 2001. Le CNRS considere donc que c'est un taux acceptable, et je suppose (ceci n'engage que moi) dans la moyenne des autres labos...

    Donc si mon post est caricatural, on peut les virer. Ben, pourquoi sont-ils toujours dans les facs? :S
    Dans mon labo, un candidat avait ete recrute. Le conseil scientifique ne voulait pas le titulariser apres son annee de stage. Reponse du president de l'Universite: Titularise (pas la peine de se mettre les syndicats a dos, pendant la redaction du plan quadriennal.....)

    Pour les MDC engages dans les couloirs, pout-on m'expliquer comment certains ont-ils pu etre engages sans aucune publications? :S :S

    Voila, voila

    Joaopa

    Si on pouvait me repondre point par point, plutot que de dire que je caricature, ca m'avancerait pour ma reflexion. Parce que sinon mon opinion ne peut pas changer. C'est bien ca l'interet d'une conversation (ou forum), non?
  • Pour répondre aux différents points abordés par Joaopa :

    1) Je ne suis pas d'accord. L'agrégation demande de couvrir une large partie des mathématiques, alors qu'en thèse on se focalise (en général) sur quelques thèmes précis. C'est sur qu'une personne qui maîtrise bien un large champ des mathématiques possède un meilleur potentiel pour faire une bonne thèse lorsqu'il la commence, mais beaucoup de choses peuvent se passer d'ici la soutenance...

    2) Je me suis jamais vraiment intéressé à la chose, mais j'ai entendu à plusieurs reprises qu'un gars avec une "bonne thèse" (en maths j'entends) finissait toujours par trouver quelque chose... à condition de ratisser très large, d'être prêt à faire un boulot qui ne l'emballe pas et d'être prêt à s'expatrier.

    3) Je suis d'accord avec le fait que le ratio actuel de recrutement coute les yeux de la tête au gouvernement, pour au final former trop de gens dont les compétences ne serviront pas à leur pleine mesure (ça veut dire tout comme toi, mais moi je mets les formes :D ).

    4) Je trouve que la façon dont tu abordes le sujet est trop simpliste. Ce qui est sur, c'est que lorsqu'il a fallu préparer les universités à l'enseignement de masse il a fallu recruter des gens, et que l'époque actuelle n'est pas la même. Ce qui est sûr aussi, c'est qu'il existe des systèmes dans lesquels un chercheur est payé au rendement, et qu'a choisir, je pense que beaucoup de gens préfèrent celui dans lequel on est, même si ça peut comporter des points faibles.

    5) "l'aversion" des étudiants pour les entreprises, c'est parce qu'ils s'imaginent qu'une fois embauchés ils vont se recevoir une pluie de calamités ? :)

    6) Il ne faut pas s'imaginer que la gratuité des études supérieures n'amènerait que du bon. Déjà, ça fait un manque à gagner certain pour les universités, et en plus ça va intensifier le phénomène de l'étudiant qui s'inscrit dans une licence parce qu'il ne sait pas quoi faire d'autre (j'en ai eu beaucoup trop en TD cette année...).
  • Je crois que le sens de mon post n'est bien pas compris et j'ai des "étonnements" quand aux manques de connaissances des réalités sociales et scientifiques fréquentes dans les élites et à leur comportement bêtement scolaire et leur jeunisme.
    Pour les épreuves d'écrits d'agreg : réussir à composer 2 fois 6 heures sur deux jours qui se suivent n'est pas une simple affaire de "niveau", passé mettons 35 ans c'est plus une affaire de performance : le mathématicien travaille avec un organe dont les connexions se multiplient et la vitesse ralenti avec l'age et cela sans compter ses obligations familiales. Une statistique officielle vous le confirmera :
    le plus faible taux de réussite à l'agreg se situe dans la catégorie des enseignants
    du secondaire ET du supérieur : c'est un comble!
    D'autre part, pour ce qui est de la "crainte" des "étudiants" de se faire recruter en entreprise, c'est plutot les entreprises qui craignent de recruter ceux dont le CV affiche les mot-clefs age avec un chiffre de plus de 33, "chercheur" surtout s'il est rattaché au mot-clef "public". Si vous connaissez des chercheurs d'emploi ayant passé 35 ans vous serez étonnés du faible pourcentage de simple réponse (même pour dire non) à des annonces de recrutement (il est inférieur de loin à 1% passé 35ans)
  • Bonjour,

    Il serait peut-être utile de jeter un oeil aux chiffres et aux tendances dans un premier temps :
    Association ANDES
    Cereq
    FutuRIS

    Sinon, chacun parle de son expérience personnelle avec moins de recul il me semble.
    Par exemple, je pourrais dire que je suis très bientôt docteur en statistique (spécialité plutôt épargnée) en thèse CIFRE (chômage moins important) et du coup je m'inquiète un peu, mais pas trop. Avec une thèse en cohomologie crystalline (mais qu'est-ce donc ce truc ? :)), je me ferais certainement plus de souci.

    Amicalement,
  • Bonjour à tous. Et surtout à Joaopa.

    Joaopa, ne sois pas si utilitariste. Si l'état devait ne donner que le nombre de bourses de thèses correspondant à ses recrutements, il ne ferait pas son boulôt de formation générale. A ce compte, il faut fermer la moitié des écoles primaires, les deux tiers des collèges, les trois quarts des lycées, etc.


    D'ailleurs tu m'a mal lu: J'ai parlé de formation "à la recherche", par de formation de chercheurs. J'ai été formé à l'anglais (mal), je ne suis pas anglais.

    Mais peut-être préférerais-tu que l'on fasse comme il y a 50 ans : Au thésard de financer ses études ?

    Et tu n'es pas très au courant de la vie ! je te cite :"Et l'etat n'a pas a former (en les payant sous-entendus) les chercheurs des labos prives, donc il ne doit paye que ceux qu'il compte engager."
    Bien sûr que si, l'état forme tous les chercheurs, même ceux des labos privés (majoritairement formés dans les écoles de la république, y compris à la recherche). Va les voir ..

    Comme tu veux une réponse point par point, je reprends autre chose : "Dans mon labo en France: environ 20% de soit-disant enseignants chercheurs qui ne font pas (ou plus) de recherche". C'est un excellent résultat, ou un labo très jeune. Car (mais peut-être ne le sais-tu pas) les enseignants chercheurs ont trois tâches (chacune à mi-temps, aussi surprenant que celà paraisse) : Chercher, enseigner et administrer l'université. Dans un labo, il y a en moyenne un tiers des chercheurs qui font essentiellement de l'administration (y compris celle du labo) et de l'enseignement. D'ailleurs, la productivité d'un chercheur en maths de 50 ans ...
    Alors d'accord, il y a les fumistes, comme partout, et un peu plus nombreux dans ma génération (j'approche la retraite), car on a recruté à tour de bras dans les années 60 et 70 pour accueillir les étudiants.

    Par contre, je voudrais dissiper une impression que j'ai pu donner : J'ai qualifié ton message de caricatural, mais il décrit une réalité que je connais (je ne suis pas enseignant chercheur, mais prag). Qui est plus complexe que ce que tu dis. Mais je suis d'accord avec une bonne partie du constat.

    Cordialement
  • Je reprend les propos de Joapo en les commentant :
    2) L'emploi des thesards en maths dans le prive n'est pas si mauvais. Il n'y a pas longtemps, un article dans Le Monde disait que 50% des thesards (tout domaines confondus, donc les scientifiques durs et appliques avaient un meilleur taux) trouvaient un travail dans le prive :


    Ce que l'article ne dit pas c'est au bout de combien de temps ni sur quel type d'emploi et avec quel salaire.
    Des docteurs au RMI j'en ai connu, en plus pour citer un exemple donné ici ils ne peuvent pas être manutentionaire à Carrefour parcequ'un chef de rayon qui dirige un docteur ça fait désordre!


    Evidemment, si tu fais une these de cohomologie crystalline, c'est plus dur.
    (Ce n'est pas le cas du tout! )
    L'astuce. Apres la these, faire une formation grace a la tune que te donne l'ANPE, si tu avais la chance d'etre moniteur. Une thesarde de Nice l'a fait (Google est ton ami).

    Pour les formations financées par l'ANPE : elles sont rares ou inexistantes!
    Pour les formations que je pourrais me payer, je touche 800Euros/moi, au prix où sont les loyers (à Lyon 600 ou 700Euros pour un F3 est courant), heureusement que ma femme travaille!
    Les seules formations envisageables sont donc données par l'Université tant que je suis ayant droit et que les inscriptions restent d'un coût abordable...
    Pour ce qui est de trouver un emploi (50% des cas à ce qu'il parait...) voici un extrait d'un rare entretien que j'ai eu et qui n'a pas abouti à un recrutement : "Vous allez vous ennuyez chez nous"
    "Je suis là pour exercer un métier et recevoir un salaire". (Sic!)
  • Gerard-> Je te remercie pour ton post.
    Juste quelques precisions. Effectivement, J'ai confondu forme par la recherche et forme des chercheurs:D

    Je suis un peu utilitariste car je sais que l'argent que je gagne, je le dois a des mecs qui se levent a 5H du matin pour porter des parpaings 9H par jours. Donc, je me dis moins de gaspillage de l'argent public serait le bienvenu pour le contribuable
    Utilitariste pour moi ne sous-entend pas qu'il faut cramer les chercheurs en sociologie, en histoire,litterature....
    Cela va s'en dire, mais C'est mieux en le disant
    Mais plutot utile pour faire fonctionner correctement la societe, pas acheter une pseudo-paie sociale

    Alors, oui je maintiens que l'etat ne doit payer les thesards qu'il pense embaucher. (et maintenir les concours d'acces publics pour permettre aux autres de tenter leurs chances malgre le fait qu'ils n'etaient pas allocataires)

    Je ne decouvre pas la vie :D:D. Je suis au courant que les chercheurs dans le prive ont ete forme par l'etat. Mais l'etat n'a pas a payer d'allocataires pour aller bosser ailleurs apres. Que l'etat forme ces chercheurs, ben c'est normal, les entreprises paient un impot sur les societe un peu pour ca non?
    Mais pas en plus retribuer des thesards pour aller voir ailleurs.

    Pour les 50%-50%-50% de charge de travail des enseignants chercheurs. Je suis tout a fait d'accord avec toi. A une petite exception pres. Ici aussi, il n'y a pas de partage du travail. Les branleurs branlent dans tous les domaines (sauf a militer au Snesup pour baisser la charge de travail X:-(X:-() et ceux sont les autres qui font les 50-50-50. Les branleurs ne le sont pas a moitie en general.

    Pour les fumistes, je ne pensais pas a ceux de la generation 60-70 (qui sont en general X, Ens, prag ). Ce sont eux qui maintiennent principalement mon labo en vie. Je pensais a ceux qui ont ete embauche entre 87 et 95 (qui decoule d'un recrutement local, d'ou mon dialogue sur le recrutement de couloir :D), dans la vague de democratisation de l'universite. Ceux la ont tout compris a la glantitude.

    Le 20% ne semble pas t'effrayer. Moi si. Dans mon labo, cela represente une douzaine de personnes. A minimum 8000euros par mois qu'il coute a l'etat......
    Multiplier par le nombre de labos.

    Mes quelques impressions sur le monde de la recherche que je cotoie de plus en plus loin maintenant...

    Joaopa

    Ps: Gerard, merci pour ta reponse et d'avoir precise quelques points. Ca m'a bien aide a comprendre ton precedent post.
  • Roger: que faire ? Tout simplement profiter d'avoir un emploi stable où l'on a pas de compte à rendre (ou si peu) sur l'aspect recherche pour petit à petit se former à des choses utiles en vue une reconversion, puis démissioner quand on prêt. Cela s'appelle avoir un plan de carrière. Il appartient à chacun des se réorienter selon ses goûts et ses compétences, on ne va pas le faire à leur place. Evidemment il y en a qui ne pensent qu'à glander et évitent le moindre effort, mais là on ne peut rien pour eux...
  • Ne donner d'allocations qu'aux thésard que l'état veut embaucher, ça veut dire décider à la fin du M2 qui sera un bon chercheur et qui ne le sera pas ? Quand je vois mon expérience perso, ça me semble quand même difficile (je pouvais difficilement savoir avant que la recherche ne me plairait pas trop et même si j'ai trouvé l'expérience de la thèse intéressant, je ne voulais pas après en faire mon métier).

    Quand aux concours d'enseignement, je vais dire un truc qui ne va peut-être pas plaire à tout le monde, mais à mon avis si un docteur en maths n'arrive pas à être admis au capes, il y a un gros problème... (même si les épreuves écrites sont longues et difficiles, une grande partie reste du niveau L1/L2 et il a souvent été répété sur le forum qu'il ne s'agit pas de tout faire mais d'en faire un peu correctement). Or un thésard à déjà l'habitude de produire et rédiger des mathématiques et si en plus il est moniteur, il a l'expérience de l'enseignement (disons au moins l'habitude d'exposer des mathématiques devant un public). C'est quand même un avantage certain face aux étudiants de L3/M1 qui passent le capes.
  • AlexB Écrivait:
    >
    > Quand aux concours d'enseignement, je vais dire un
    > truc qui ne va peut-être pas plaire à tout le
    > monde, mais à mon avis si un docteur en maths
    > n'arrive pas à être admis au capes, il y a un gros
    > problème...
    C'est une erreur de croire que les docteurs (ou les agrégatifs) ratent le CAPES parce que "ils n'ont pas le niveau", ils échouent en général à l'oral, précisément parce qu'ils ne savent pas se formater au niveau du Mammouth (cele ne veut dire en rien se mettre au niveau des élèves!), lequel a quelques problèmes. C'est un paradoxe que les Etats-Unis peu réputés pour la qualité de leur enseignement public aient été capables, à une époque il est vrai révolue, d'envoyer des chercheurs et des prix Nobels faire des classes au collège et pas la France réputée moins libérale et avec un meilleur service public, si tant est qu'en France cela ait été envisagé un jour!
  • L'oral du capes ou de l'agreg n'est pas une vérification de l'état de formatage du candidat, c'est une épreuve de maths. C'est à la sortie du concours, à l'iufm, qu'on formate les jeunes recrutés...
  • Oui mais dans ton premier message tu insistais sur l'écrit, pas sur l'oral. Ceci dit, si le niveau n'est pas un problème, reste l'agreg où le jury à l'oral est composé pour moitié d'universitaires.
  • d'accord avec je ne sais plus qui, quand on finit une thèse, on a une telle habitude de faire des maths que réussir le capes n'est pas un problème, surtout vu le niveau actuel.

    Quant aux débouchés éventuels, tous ceux où on ne demande pas qu'avez vous fait entre 18 et 30 ans. C'est à dire essentiellement ous les concours de la fonction publique (TOUS, pas seulement capes/agreg, aussi météo ou ministère des finances...)

    Moi, agent des impôts, bientot controleur...
  • "quand on finit une thèse, on a une telle habitude de faire des maths que réussir le capes n'est pas un problème".

    J'ai passé le CAPES en terminant ma thèse (de 3ème cycle) et j'ai vite compris qu'il fallait consacrer la moitié de chaque journée à la préparation du CAPES.

    Je ne conseille vraiment pas aux personnes dans cette situation de suivre les conseils de "passant ordinaire".
  • RAJ, ce n'est pas prudent d'être en désaccord avec un futur contrôleur des impôts. Un méchant contrôle fiscal n'est jamais loin...
  • M.. j'avais pas vu qu'il était contrôleur des impôts.
    Avec tous les étudiants qu'on place chaque année chez Clearstream à Luxembourg, il va nous avoir dans le collimateur.
  • J'insiste sur ce qu'écrit Passant, réussir l'écrit du capes devrait être une formalité encore qu'il faille quelqu'entraînement pour travailler un problème en temps limité et qu'un thésard est quelqu'un de spécialisé.

    Pour l'agreg, c'est encore plus évident surtout que certaines épreuves modernes doivent être hors de porté de quelqu'un de spécialisé sans préparation

    Pour l'oral, c'est une tout autre paire de manche, c'est un exercice dont il faut connaître les règles sous peine de quelques déconvenues.

    Un dernier point : gloser sur le "niveau actuel" du capes est un exercice dénué de fondement et qui mène à des lieux communs. Le rôle du capes est de classer les candidats ayant passé les épreuves. Tant qu'il y aura des candidats (entre 2 et 3 pour un poste à l'oral), le niveau restera étale.

    Bruno
  • comment peut-on avoir peur d'un contrôle fiscal avec un salaire de prof ? ;)
  • vous inquiétez pas, ils ont tellement de boulot avec ceux qui touchent beaucoup en magouillant que c'est pas en travaillant au Black quelques heures par semaine que vous allez vous faire attraper...
  • Toto, tu es trop optimiste : un contrôleur des impôts ne contrôle pas "ceux qui touchent beaucoup" (c'est du ressort de celui qui est bien au-dessus de lui..) mais contrôle surtout les salariés moyens...
    (ça répond aussi à la question de Jaybe).
  • Je ne suis pas convaincu, toto le zéro.
  • Bonjour a tous,

    Je me soulève contre tous ceux qui disent :

    Allez passer les concours de prof faute d'emploi de chercheur.
    Si vous êtes bon, vous l'aurez !!!

    Le nombre de poste en concours pour l'agreg de math cette année est de
    290. Avec toute la volonté et le talent que vous avez vous pouvez vous
    faire avoir ! Vous pouvez vous faire doubler par des types moins talentueux
    voir des glandeurs.

    Il y a trop de candidats par poste. Le systeme de selection par concours n'est
    plus efficace.

    Oliv.
  • "Il y a trop de candidats par poste. Le systeme de selection par concours n'est plus efficace."

    Je ne saisis pas trop la logique de cette phrase : pour moi, le recrutement par concours est efficace dès qu'il y a un nombre de candidats très nettement supérieur au nombre de place, car imaginons qu'il y ait 300 candidats pour ces 290 fameuses places à l'agreg de maths, il n'y aurait quasiment plus de sélection des "bons", ou de façon plus politiquement correcte, des "aptes" parmi l'ensemble des postulants. Et c'est là que l'EN se retrouverait à recruter en dessous du niveau (dans les faits, elle ne pourvoirait pas toutes les places ...). Quant aux glandeurs que je connais et qui ont quand même eu l'agreg, je reste persuadé qu'au fond d'eux c'etaient des types talentueux.

    Sinon, pour Joaopa, je te souhaite de faire une grande carrière au Japon, ou plus largement à l'étranger, car la recherche française n'a pas besoin de gens comme toi ... Afin d'argumenter ce que j'avance, je reprends point par point ton post (et je ne parle que des maths, vu que c'est aussi le seul domaine que je connais) :
    1)l'agreg se passe généralement avant d'entreprendre la thèse, puisqu'elle permet d'avoir un monitorat, ce qui financièrement se ressent (et pour répondre à Alain, cela évite de la passer en "catastrophe" à 30 ans, quoique des trentenaires y réussissent très bien !)
    2) A mon sens, le rêve d'une recherche privée performante est un leurre, car la recherche, en tant que vitrine intellectuelle d'un Etat, se doit, afin de garantir son indépendance, d'être totalement financée par les fonds publics. Et au passage, la nationalisation de toutes les entreprises doit etre faite, car une économie basée sur les entreprises privées a désormais montré ses limites
    3)La réponse a déjà été apportée : il n'y a pas de corrélation entre le nombre de postes de chercheurs et celui de thésards car la vocation d'un thésard n'est pas forcément de finir chercheur patenté (et c'est pour cela qu'on parle d'initiation à la recherche). De plus, bien malin celui qui est capable de prédire que tel thésard s'avérera meilleur que tel autre en sortie de M2.
    4) Je le répète, un étudiant de valeur n'a pas à avoir pour vocation à aller se vendre au grand capital, mais à servir l'Etat, seule chose à mes yeux qui soit digne de considération (et malheureusement, la politique actuelle qui nous fait des politiques asservis au MEDEF n'a plus de considération pour ses fonctionnaires)
    4bis ) Ne faire que de l'enseignement ou que de la recherche n'est pas une tare, à mon avis, du moment que c'est bien fait. Quant à "virer" les gens, il y a d'autres solutions à mon avis (reclassement pour ceux qui souhaitent se réorienter, valorisation des taches administratives, etc ...)
    5) Bien sur que l'entreprise privée, c'est le Mal ! Il n'y a qu'à voir l'etat de délabrement de notre économie pour en être convaincu (et la rémunération de ses dirigeants pour aller vers la lutte).
    6) Les études supérieures doivent rester gratuites, mais il faut alors accepter la sélection au mérite. C'est comme cela que l'URSS a pu faire émerger une recherche d'excellente qualité, tout en permettant à des enfants de familles pauvres de faire de longues études. De plus, il faut sortir du schéma études => travail dans cette branche, et décorréler les connaissances apprises à l'école (dans le but d'un épanouissement intellectuel personnel) du travail à effectuer (fonction des besoins de l'Etat).

    Sur ce, camarades, je vous souhaite un joyeux 1er mai !
  • Le communisme aussi a montré ses limites... Et il suffit de voir ce qui se passe en chine pour comprendre qu'inévitablement on retombe dans le capitalisme sauvage.

    "C'est comme cela que l'URSS a pu faire émerger une recherche d'excellente qualité, tout en permettant à des enfants de familles pauvres de faire de longues études" : de manière générale, l'URSS est réputé pour avoir "fabriqué" des gens tres performants dans tout type de domaines math, physique, echec, sport etc... mais à quel prix. Enfin bref vive la pensée unique

    Mais bon je vais m'arreter la, entre le controle fiscale et le risque de sejourner 20 ans dans le goulag ca devient chaud sur ce fil X:-(

    t-mouss
  • « c'est vrai. Recrutons 1000 agrégés l'an prochain comme ça on est sur d'avoir tous les bons candidats (mais la proportion de "glandeurs" sera plus grande à mon avis). ! »

    Roger le problème c'est qu'on va forcément y venir à force de baisser le nombre de recrutements. Dans les 20 prochaines années, beaucoup de profs nés durant le baby-boom partiront à la retraite et à moins que la démographie de notre pays ne change radicalement du jour au lendemain les étudiants seront toujours aussi nombreux. Il faudra augmenter rapidement le nombre de postes pour combler ce vide, et du coup plus de « glandeurs » passeront entre les mailles du filet. Baisser le nombre de postes aujourd'hui relève de la vision à très court terme, parce qu'à moyen terme on n'aura rien économisé mais l'enseignement aura perdu en qualité.

    A+
  • Mais non Guimauve, dans 20 ans les vieux postdoctorants de 45 ans qui voudront changer de vie passeront l'agreg à 1000 places. Tout est prévu dans ce système !
  • (Provocation (prémonitoire à l'insu de mon plein gré)) : Il y a pourtant une certaine cohérence : en faisant fondre comme neige au soleil les programmes de mathématiques, il faudra moins de recrutement dans le futur. Quand les TS option maths en seront à 2 heures de maths par semaine, 40 postes à l'agreg et 200 au CAPES ça sera largement suffisant.
  • Ayons un sens pratique:
    moralité faut voter quoi ?
    :P

    PS:yop ca marche ton imprimante ayest ?
  • Jaybe, tu ferais un excellent gestionnaire !
    (tu devrais proposer ton projet au ministre, je suis certain que tu deviendrais son directeur de cabinet !)
  • alain si la recherche t'interresse vraiment, tu peux aussi postuler sur d'autres universités ou instituts ailleurs qu'en France.
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