Une perle

Lu cet après-midi dans la copie d'une étudiante, à propos de l'exercice suivant:

"une population augmente de 4 pourcent par an. Au bout de combien d'années est-elle multipiée par 5 ?".

Elle commence par écrire (coup de génie, ou pompage optique sur le voisin?):
1,04^n = 5
Elle continue:
n*ln(1,04) = ln(5)
n = ln(5)/ln(1,04).

Je me dis qu'elle tient le bon bout. Mais, d'un trait de règle soigné, elle barre ln au numérateur et au dénominateur, pour arriver à:
n = 5/1,04 = 4,8.

Une population qui augmente de 4 pourcent par an et qui est multipliée par 5 en moins de 5 ans ne lui a même pas mis la puce à l'oreille (c'est logique, elle ne connait sans doûte pas cette expression).

Il faut dire que dans une autre copie, la population était multipliée par 5 en 120 jours. A croire qu'ils se multiplient comme les lapins de Fibonacci.
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Réponses

  • A l'époque ou l'on usait de la notation "tg" pour la tangente, j'ai vu simplifier $\text{tg}\alpha" par l'accélération de la pesanteur $g$, et l'on se retrouvait avec $t\alpha$, où $t$ représentait bien évidemment le temps...
  • et bien c'est l'occasion de lui montrer qu'il ne faut pas faire ça, elle ne recommencera plus si on lui dit clairement.
  • A l'époque où l'on usait de la notation "tg" pour la tangente, j'ai vu simplifier $\text{tg}\alpha$ par l'accélération de la pesanteur $g$, et l'on se retrouvait avec $t\alpha$, où $t$ représentait bien évidemment le temps...
  • Vous avez l'enthousiasme de la jeunesse, arno_nora.
    Vous verrez plus tard que certains cas sont désespérés (autrement dit que le système pousse des gens vers les études, alors qu'ils devraient être sur le marché du travail depuis belle lurette).
  • ah dans ce que vous dites il y a du vrai,
    mais je t'interdis de me vouvoyer, (si vous me le permettez) ;)
    pardon, je rigole, je vous autorise à me tutoyer.
  • Un copain en colle de physique en math sup avait simplifié par tangente... réaction du colleur : Les maths, en physique on peut leur faire un gros pied de nez. Mais faut quand même pas se foutre de leur gueule...
  • Une autre perle :

    je donnais la suite : $u_n=3-5n$ et demandais $u_1$, $u_2$ et $u_3$ (en L).

    Réponse :
    $u_1=-48$
    $u_2=-49$
    $u_3=-50$

    Après m'être gratté la tête quelques instants, j'ai compris que j'avais provoqué son erreur. Je m'explique.

    Pour lui expliquer comment obtenir $u_{n+1}$ facilement, j'ai recours aux boîtes. ça donne :
    $u_{[]}=3-5[]$ et on met ce qu'on veut dans la boîte. Par exemple n+1.

    Donc elle a mis 1, puis 2, puis 3, d'où le résultat :

    $u_1=3-51$
    $u_2=3-52$
    $u_3=3-53$

    Logique...

    Bon, il va falloir que je trouve une autre manière de faire... C'est dommage, ça me paraissait pas mal.

    Allez, bande de matheux, bonne nuit.

    Sébatiduroc.
  • RAJ, je fais de la formation continue et je vois ce genre de chose souvent. C'est du meme tonneau que la multiplication des deux membres par $\cos ^{-1}}$ ou on simplifie par $\cos$ dans les equations $\cos x = \cos \alpha$.

    J'ai vu aussi $\ln x = \ln 2$ d'ou $x=\frac{\ln 2}{\ln}$ (C'était avant que je fasse mon cours, c'etait une evaluation d'entree).

    Lionel
  • Bonjour RAJ,

    une autre, d'un bon niveau :
    <http://www.ilemaths.net/forum-sujet-107264.html&gt;
  • Quel bon prof vous devez être monsieur Richard André Jeannin !!!
  • Julie, ce commentaire est très déplacé : RAJ enseigne en niveau post-bac, de telles bourdes ne doivent pas apparaître dans des copies. La réponse est un défi au bon sens (comme le souligne RAJ) et montre un manque de maîtrise des capacités exigibles à ce niveau les plus élémentaires.

    Bruno
  • Un bon élève de troisième pourrait répondre : je tape 1.04 sur ma calculatrice. Tant que la quantité qui s'affiche n'est pas au moins égale à 5, j'appuie sur le bouton "fois" (adapter le protocole selon la calculatrice). Lorsque j'obtiens une quantité plus grande que 5, je compte le nombre de fois où j'ai appuyé sur le bouton. Evidemment, si les post-bac n'avaient pas le droit à la calculatrice, c'est un peu moins la honte pour eux.
  • Mais ce n'est pas bien grave de simplifier les $ln$. La demoiselle a eue son bac. Elle aura son deug ou autre diplome. C'est ça l'enseignement de masse. Envoyons les mômes à la casse, distribuons leur des diplômes qui ne servent à rien.

    Ce qui me fait toujours marrer, c'est que le prof de collège se dit "mais enfin qu'est ce qu'ils font à l'école?" en voyant les lacunes de ses élèves; celui de lycée se dit "mais enfin qu'est-ce qu'ils font au collège?"; celui de fac se dit "mais enfin qu'est-ce qu'ils font au lycée?". C'est ça le résultat des discours de certains pédagogues et didacticiens.

    La semaine dernière en classe de seconde, en aide individualisée, j'ai vu des élèves qui ne savaient pas additionner 2 fractions dont l'un des numérateurs est multiple de l'autre (compétence soit disant exigible en cinquième). Il suffit de demander a des élèves de seconde ce que vaut $$\frac{\frac{a}{b}} {c}=$$ pour voir l'état des catastrophes. Même en fac, au moins la moitié des gens ne sauront pas.


    Après avoir enseigné 5 ans en fac, j'enseigne actuellement au collège. Quand je vois la façon qui m'est imposée de faire mon cours, je comprends un peu mieux d'où viennent les horreurs que je voyais chez les étudiants de deug 1 et 2.

    Il est quand même à noter que j'ai étais assez surpris de constater des horreurs du même type, qui montraient que les élèves n'avaient rien compris de certaines notions et s'étaient contentés d'apprendre par coeur une formule, chez des étudiants de prépa dans un des plus prestigieux lycée de province où j'ai eu l'occasion de coller.

    Ma première année d'enseignement en deug m'avait rendue limite dépressif avec les corrections des copies et la constation de l'echec massif des étudiants alors même que les exigences étaient abaissées au minimum (et je crois pouvoir le dire avec plutôt une très bonne équipe d'enseignant loin des clichés des profs de facs qui arrivent dans une sallle et copient la correction au tableau dans rien dire aux élèves et repartent). Ensuite, je m'y suis fait petit à petit.

    Maintenant me voila au collège, et je constate la même absurdité du système ou en classe de quatrième, je me retrouve avec des mômes qui ne maitrisent pas les programmes de sixième. Ces mômes, je les comprends lorsqu'ils "foutent un peu le bordel". Franchement, ca doit être tellement pénible pour eux d'être là que je ne peux pas leur en vouloir. D'ailleurs, c'est sans doute eux que je préfére, et ils le voient bien. J'essayes de les faire bosser, mais cela m'est impossible de m'occuper d'eux.

    Quand un as de la didactique vient me faire son grand discours sur la façon de faire mon cours, cela me fait bien rire encore que ça me donne souvent envie de lui dévisser la tête. Comment un prof de fac peut-il faire un cours à des élèves qui pour certains ne maitrisent pas le nive&au seconde? Comment un prof de collège peut-il faire un cours à des élèves n'ayant pas le niveau de sixième? Ca sert à quoi toutes ces conneries. Et pendant ce temps là, au ministère on écrit des programmes qui comportent des soit-disants compétences exigibles?

    Aura-t-on le courage un jour de faire un sujet de bac qui demandera bel et bien de maitriser les compétences exigibles? Est-on prêt a dire, et bien il y a peut-être que 50 pour cent des élèves qui auront leur bac. Les autres perdornt leur temps à poursuivre leur étude. Mais alors, il est vrai aussi que l'on peut se demander ce que l'on offrirar aux autres. Quelles pourront être les possibiiltés pour eux? Là, ce n'est pas évident de répondre.



    sk.
  • +0.5 pour moi...

    Parmi mes étudiants, un certains nombre sont capables d'écrire des choses du genre "simplification par cos^{-1}" (je n'ai encore jamais vu l'horreur qui a initié ce sujet). Ils ont eu leur bac, auront leur DUT, un certain nombre leur diplôme d'ingénieur ensuite. Et ils trouveront du boulot (pour les techniciens mesures physiques il y a plus d'offre que de diplômés souhaitant s'arrêter à bac+2)...

    Donc ils ne perdent absolument pas leur temps à poursuivre leurs études : sans ce diplôme, ils ne pourraient postuler sur des emplois qu'ils occupent ensuite, dans leur grande majorité, très correctement. En faisant preuve d'autres qualités que leur niveau en maths : sens physique, sens pratique, organisation, ...
  • "ça me donne souvent envie de lui dévisser la tête"

    allusion déguisée a l expression "tete d ampoule" ? ...


    Cocker humour Cocker amour .....
  • Ceci est peut etre vrai, mais dites vous bien aussi que parmi vos élèves il y en a qui seront plus doués que vous dans le futur.
    Et oui, on ne peut pas être entouré que de nuls....
    et même parmi vos nuls, certains vont progresser du jour au lendemain et deviendront peut etre les meilleurs.
    Ce n'est pas parcequ'on fait une simplifacation par "ln" qu'on est forcement nul en maths, c'est peut etre simplement parcequ'on n'est pas motivé par cette matière.

    J'ai remarqué que tous les gens que je considérais nuls avant étaient énormément plus doués que moi, mais on ne le voyait pas. Maintenant je ne considère plus personne comme nul.
  • Glag : dans ce cas là, c'est peut-être la place des maths dans leur enseignement qui est à revoir.

    J'ai des BTS bâtiment, pas très bons, mais je me suis rendu compte que la plupart de ce que je leur enseigne leur sera complètement inutile.

    J'en ai de plus en plus marre de me sentir inutile dans ce boulot...
  • Arno_nora
    Un message plein de bons sens. Merci pour eux
  • Je n'ai pas l'impression que ce que je leur enseigne soit inutile : ils utilisent de nombreux outils mathématiques en permanence (et ceux qui continuent en école d'ingé nous "reprochent" ensuite de n'avoir pas eu assez de maths).
    Mais je ne suis pas surpris que les mathématiques ne soient pas une passion pour eux...
    Certains peuvent être "nuls en maths" et avoir beaucoup d'autres qualités, dans d'autres matières et surtout en situation professionnelle ensuite. Et puis d'autres aussi vont se réveler en maths le jour où un besoin (autre que "avoir une bonne note au partiel") apparaîtra...Aller voir des étudiants en stage est très intéressant de ce point de vue : certains vont apprendre en 10 semaines plus de maths qu'ils n'en ont jamais appris en 2 ans, simplement parce qu'ils auront trouvé la motivation.
    Je ne me vois pas dire à quelqu'un qui a donné satisfaction en stage, et qui va trouver un boulot relativement intéressant et bien payé "ah non, vous n'aviez pas le niveau en TS, ça ne servait à rien de continuer des études". Même si a titre personnel je préférerai n'avoir que des maths subtiles et complexes à enseigner à des gens qui comprennent tout et que cela passionne.
  • Julie> je dis ça car j'ai été nul et je suis nul, je suis même très nul, et je le serai toujours ;-)
  • Arno_nora
    Il ne faut pas confondre instruction et intelligence.
    Bonne journée
  • Il faut quand même arrêter d’être démago. Il y a des erreurs qui sont franchement inacceptables à un niveau donné (par exemple, ne pas savoir diviser deux fractions en seconde), mais qui le deviennent parce qu’on n’a plus beaucoup d’exigence envers les élèves.
    Le dernier audit sur les horaires du collège est clair.
    The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
            -- Harris, Sidney J.
  • RAJ: n'êtes-vous pas tenu par le "secret" professionnel? :-); heureusement que non.

    Sinon, ,par exemple : pour a=3,375 et b= 2,25 on a effectivement:
    $ln(a)/ln(b) = a/b$

    Bonne continuation.
  • Bonjour

    Dans la série, ca fait mal à la tête. Un élève gentil voire simple me demande comment tracer un cercle(4ème), je pense à un problème de langue et discute quelques secondes en lui montrant le compas, quelques minutes plus tard, il revient à la charge et je remarque qu'il parle francais sans difficulté donc ma gentillesse n'ayant point de limite, je lui dis de tracer ce cercle avec une règle. Et il essaye, au départ je me dis si il veut faire le clown qu'il le fasse jusqu'à ce qu'au bout de 15 min tous les élèves se moquent de lui. La, hélas,je venais de comprendre que ce n'était pas une blague. Certains disent que le niveau baisse, je ne suis pas d'accord pour pouvoir baisser il faudrait qu'il existe. Par ailleurs, au sujet du dévissage de tête, je donne 2 propositions suggérées par un charlatanodidactologue( pour ce qui ne connaissent pas il suffit de regarder un cours quelconque dans une série AB prod, ils sont surement conseillers techniques) la première mais pq ne pas insérer le lemme de gauss en 6ième et par le même pq n'avez vous pas rappeller les nombres relatifs au 3ième.

    Je crois que tout prof de math encore sain d'esprit devrait lire Cioran.
  • "je me dis si il veut faire le clown qu'il le fasse jusqu'à ce qu'au bout de 15 min tous les élèves se moquent de lui"
    ça peut être traumatisant pour un élève de se faire ridiculiser, et ça peut le démotiver encore plus. En 4ième, s'il apprend à être pris pour un clown au lieu d'apprendre les maths, il va avoir des problèmes pour le reste de sa vie.
    il y a des gens qui font rire malgré eux
  • arno_nora> Tout à fait d'accord. Voila ce qui arrive quand on abaisse les exigences aux néants absolus. J'ai une amie qui donne des cours au collège et dans toutes ses classes, il y a des élèves qui se contentent d'attendre la fin du cours et pas par mauvaise volonté mais parce qu'à aucun moment, ils ne peuvent raccrocher au cours. Au final, ils ont plutôt honte qu'autre chose et, comme ce brave garçon, ne savent plus trop ce qu'ils savent mais on va pas les faire redoubler : ça les traumatise trop à ce qu'ils disent et puis, ceux qui redoublent réussissent moins bien leurs études à ce qu'ils disent aussi. C'est beau les raisonnements a contrario : on peut pas tout faire mais presque. Ca fait faire plein d'économie mais ça, ils ne le disent pas.
  • Qui a osé ouvrir cette boîte de Pandore ?
  • « Ca fait faire plein d'économie mais ça, ils ne le disent pas. »

    Si, ils le disent, mais c’est surtout un gros mensonge : ça va nous coûter les yeux de la tête à long terme.
    The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
            -- Harris, Sidney J.
  • Pour le plaisir,

    alors que je proposais à mes secondes d'exprimer sous forme de fractions les nombres 0.333..., 0.666..., je donne 5.666...

    Comme c'était assez difficile, je leur dit qu'ils peuvent faire des essais à la calculatrice.

    Un élève me dit que cela provoque une erreur...

    Il avait tapé 5.666... (il avait par-là même appuyé 4 fois sur la touche du point décimal !!!!)

    Pour les simplifications de ln, on m'a fait le coup en Term STG : "Que ce passe-t-il si on a un ln tout seul, sans nombre ???" Ce qui prouve bien que l'idée-même de fonction n'est pas maîtrisée !!
  • Ha bon, $5+\frac{2}{3}$ est dur en seconde…

    On ne loue d’ordinaire que pour être loué.
    -+- François de La Rochefoucauld (1613-1680), Maximes 146 -+-
    The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
            -- Harris, Sidney J.
  • Par difficile, j'entendais la suite (avec des choses du type 32.456456456456....)
  • Un exemple ultra-classique qui fait toujours beaucoup rire les étudiants (enfin, ceux qui comprennent..) :

    pour réduire $\frac{16}{64}$, je simplifie par $6$ donc je raye le chiffre $6$ en haut et en bas : ça me donne $\frac{1}{4}$, et c'est bon...

    (quoiqu'il ne faudrait peut-être pas trop la répéter aux élèves, car ça risque de convaincre définitivement certains d'entre eux qu'en écrivant n'importe quoi on a une chance que ça tombe juste..)
  • Ca, c'est dangereux. Certains risquent de le prendre au pied de la lettre et de simplifier à tout va les chiffres qui apparaissent en haut et en bas (enfin, tout dépend du niveau. Une plaisanterie pour les uns va devenir une règle pour les autres).

    Certains collègues ne nous aident pas non plus dans leurs notations. Je cite le cas d'une prof de compta dans mon entourage (par ailleurs excellente en maths), qui note ses copies de la façon suivante (je cite un exemple):

    premier exercice noté sur 12; l'étudiant a 5
    second exercice sur 8; l'étudiant a 3.
    Elle résume en haut de la copie:
    (5/12)+(3/8)=8/20.

    Elle comprend très bien ce qu'elle veut dire par là. Mais les étudiants (surtout les plus fragiles) risquent d'en déduire des calculs douteux.

    "Cet homme épris de boisson nous a enduit d'erreur", pour reprendre une vieille blague de J.E. Rombaldi.
  • il y a des cas où ils doivent savoir simplifier les fractions par les chiffres:
    dans le cas $\dfrac{12000}{5000}=\dfrac{12}{5}$, ça c'est une règle qu'ils doivent connaitre.
  • Bonjour à tous .

    Je n'ai pas tout lu mais sachez que de telles perles j'en vois tous les jours et plus rien ne m'offusque sinon j'arrête immédiatement . De plus en plus d'élèves nous arrivent au collège pratiquement sans connaissance et sans jamais avoir redoublé : ils arriveront en 3ème dans les mêmes conditions et certains d'entre-eux auront leur Brevet .

    Heureusement , ils ne vont pas tous au lycée !

    Domi ,

    encore une fois réac , mais j'ai pu m'extraire de l'avenir qui m'était destiné par l'école et j'aimerais que d'autres puissent le faire et je ne suis par sûr que si j'étais collégien actuellement j'aurais la volonté de sortir du lot .
  • Certain de vos élèves devrait peut être rejoindre le marché du travail, si celui ci en veut...
    Mais certain parmi vous, si vous deviez rejoindre un jour, le marché du travail je me demande quelle perle vous ferait!

    J’ai formé des apprentis et je pense que, certaine plaisanterie doivent rester du domaine de l'école, où cela s'est passé!
    Et non un sujet sur un fil de math, car peut être qu'il fallait s'interroger sur le raisonnement qui a amené cette anomalie, pour qu'elle raison votre élève en est arrivé à ce résultat!

    Est ce donc un manque de clairvoyance, ou autre qui ne vous permet pas de vous interroger !

    Que penseriez vous si dans le monde du travail on réagissait de la même façon, un employé fait ou commet, selon votre façon de voir les choses une perle et qu'on lui dise vous feriez bien de rejoindre le monde des études ...

    Cela ne m'étonne pas trop de voir le classement des universités Françaises à la traine...
  • je suis assez d'accord avec l.g pour ce point.
    De plus je n'aime pas qu'on se moque des autres, car bien souvent on est plus bête que ceux de qui on se moque.
  • Bonjour,

    "Heureusement , ils ne vont pas tous au lycée !". Porquoi pas pas 'malheureusement ils ne pourront pas aller au lycée' ?. C'est triste de lire cette phrase..

    Stas
  • Bonsoir,
    je n'aime pas trop ce genre de moquerie. ça me fait sourire aussi ,mais bon,ce n'est pas le premier post sur 'les perles de élèves' ça devient lourd à force...
    les élèves du collège dont vous vous moquez sont certainement plus doués que vous et moi dans d'autres domaines!(travaux manuels par exemple...)on aura peut-être besoin de leur service à jour ou l'autre.
    heuresement d'ailleurs que tout le monde ne pratique pas la même chose!

    Bonne soirée!
  • alors qu'on les mette ailleurs qu'au collège
  • Bonsoir,

    Je pense qu'au bout d'un moment un prof a obligatoirement du mal a accepter certaines bêtises. Moi ça m'avait presque rendu "dépressif".
    Ensuite, il est vrai qu'il faut distinguer suivant la filière des élèves. Un môme qui fait par exemple un IUT ou un BTS se destine a rentrer assez vite dans la voie du travail, les maths qu'on lui enseigne, on sait bien "qu'elles ne lui serviront presque pas". On peut donc accepter certaines perles.

    Par contre, j'ai eu l'occasion de voir passer beaucoup d'étudiants de Deug, 2ème année option maths avancées (et même quelques licences de maths), , et là quand un môme ne sait toujours pas déterminer le coefficient directeur d'une droite ou confond encore les notions de dérivable et continue, ou ne sait pas additionner des fractions, je trouve que c'est inacceptable en ce sens, que le système est hypocrite. Si à ce niveau, il ne sait toujours pas cela, c'est qu'il y a bien d'autres lacunes et que l'enseignement qu'il reçoit n'a aucune chance d'être assimilé. Ce n'est pas alors un bien de le laisser comme ça , en ne lui disant pas que même s'il avait son deug, ça ne lui "servirait" à rien. Des étudiants avec un deug, il y en a combien? Combien bossent chez MacDo ou sont vendeurs ou vendeuses? Il faut à un moment ou un autre se poser la question de la pertinence des études. Pourquoi fait-on des études? Ca sert à quoi et c'est pour quoi? Si c'est juste un moyen de passer le temps en attendant que ca se passe, je ne crois pas que ça serve à quelque chose. Des étudiants avec un Deug qui ne trouvaient pas de travail me disaient, mais enfin j'ai un diplôme, pourquoi on ne m'embauche pas. Franchement les pauvres mômes, que leurs dire ?

    sk.
  • Et les élèves c'est rien ! Quant on voit que des profs de fac écrivent des intégrales où la borne d'intégration porte le même nom que la constante d'intégration (des profs de physique certes mais quand même), on se dit qu'il n'y a pas à désespérer pour l'avenir des étudiant(e)s de RAJ. Et je ne parle pas de l'orthographe, puisqu'un de mes profs, qui nous a potinés lors de la correction d'un contrôle qu'on ne maîtrisait pas le français, a eu l'abominable outrecuidance d'écrire "les états d'énergie donner". Du coup je ne l'ai pas loupé. Et lui de dire "le père Julien, il ne me passe rien !" car j'avais déjà tiqué quand il avait divisé par un vecteur pour en prendre le logarithme (véridique !). J'ai rétorqué: "peut-être, mais il faut aussi penser à nos amis chinois.". Non mais ! :-)
  • Aujourd'hui j'ai encore eu la joie d'assister à une journée de didactique des mathématiques. Qu'est-il ressorti de cette journée? J'ai entendu à de multiples reprises que s'il y a du chahut dans une classe, si un élève ne comprend pas, si il y a la moindre petite chose qui ne marche pas dans la classe alors c'est obligatoirement que le professeur n'a pas assez réfléchi à l'organisation mathématique de sa séance. N'ayant pas réfléchi aux types de taches, aux techniques et technologies mises en jeu, il est reponsable de tous les déboires. Lorsque quelque chose ne fonctionne pas dans une classe, ne cherchez plus qui esrt responsable, c'est le professeur qui en mauvais didacticien à ruiner la journée de ses élèves par une mauvaise mise en situation (ah la théorie des situations, quel délice).



    C'est ce type de discours qui est responsable des déboires constatés aujourd'hui. Les mômes en difficulté qui sont dans mes classes, je n'ai rien contre eux. Au contraire, je les trouvent attachant car chacun a bien souvent une histoire particulière. Le problème est qu'il m'est impossible de les faire progresser car ils sont complétement largués. Une de mes élèves lors des devoirs recopie les énoncés des exercices pour passer le temps. Au départ je l'ai mal pris et puis on a parlé et j'ai vu que cette gamine n'était pas bien méchante, mais elle n'a rien à faire dans cette classe de quatrième. Il lui faudrait un enseignement spécial, qui reprendrait depuis la sixième, voir avant. Même si je veux l'aider, je ne peux pas, j'en ai 30 autres à m'occuper et parmi ceux restants d'autres sont dans la même situation.

    Ah bien sûr, il y a toujours le didacticien de service qui pourrait venir dire que je suis responsable car je ne sais pas gérer ma classe, que je n'ai pas assez réfléchi à la didactique de ma séance. Moi je l'invite cordialement à venir faire cours à ma place. Qu'il ne se contente pas de dire, "il faudrait faire....", non, qu'il vienne le faire.

    En cette période de mutation, il est d'ailleurs étrange de constater les barres des académies. Pourquoi Creteil et Versailles sont à 21 points?
    Les as de la didactique prétendant qu'il suffit de mettre en place une étude respectant les temps didactiques pour interesser et faire participer les élèves, où sont-ils? Puisqu'ils se croient capables de transformer n'importe quelle classe en formule un, pourquoi ne vont-ils pas faire un tour en ZEP ou ailleurs certains élèves sont en difficulté pour montrer leur savoir faire? Qu'ils y aillent pour aider ces élèves perdus.

    Bonne soirée.
  • Pour Stas : Ce n'est pas un malheur de ne pas entrer au lycée. Nos lycées sont bondés, remplis d'élèves dont en gros 20 pour cent n'a pas le niveau, et des professions qu'ouvrent les filières BEP et CAP sont sinistrées...
    Arrêtons de vouloir envoyer tout le monde au lycée et au bac !
  • >si il y a la moindre petite chose qui ne marche pas dans la classe alors c'est
    >obligatoirement que le professeur n'a pas assez réfléchi à l'organisation
    >mathématique de sa séance

    Au secours !
    Quand je pense que ce sont des types qui n'ont parfois jamais enseigné qui disent ce genre de chose, c'est dingue !
  • Les propos d'ami didacticien me rappellent ma séance de "rentrée", en tant que stagiaire de CAPES, en septembre 74, à Paris (dans un amphi de l'institut océanographique, je n'ai jamais compris le rapport).

    André Revuz était le responsable des capésiens à l'époque (un mec balèze, loin de moi l'idée de le critiquer).

    Il nous a expliqué qu'il s'était personnellement déplacé dans des lycées, qu'il avait expliqué aux élèves comment couper les epsilons en quatre, et que tous les élèves avaient parfaitement suivi sa démonstration.

    Et donc, on pouvait tous arriver au même résultat (c'était l'époque des maths modernes).
  • J'ai même vu enseigner les limites par les filtres devant des 1èreE (série scientifico-technique) en 1980...
  • Pour répondre à Stas , je maintiens "heureusement ils n'iront pas tous au lycée" . Si tu savais le nombre d'élèves en échec au collège qui reviennent nous voir épanouis parce qu'ils ont trouvé leur voie dans un lycée professionnel et qui ont souvent retrouvé le goût des études ! Le collège unique a déjà montré ses limites , un lycée unique c'est la catastrophe assurée . Bien sûr l'économie nous dicte d'autres lois mais là , nous sommes impuissants .

    Domi
  • « Bien sûr l'économie nous dicte d'autres lois mais là , nous sommes impuissants. »

    Bien sûr que non : la prétendue Loi d’Airain de l’économie est encore une grosse arnaque. C’est un choix politique déguisé en science exacte, comme il y en eut d’autres auparavant et comme les sciences de l’éducation.
    The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
            -- Harris, Sidney J.
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