Caractéristique d'un corps
Bonsoir,
Relisant mes cours, j'en profite pour démontrer, quand c'est possibles, quelques résultats que l'on avait admis. L'un d'entre eux est que la caractéristique d'un corps est soit nulle, soit un nombre premier.
Pourriez vous me dire si le raisonnement suivant est juste ?
On définit $Car : \Z \rightarrow \K$ par $\forall n \in \Z, \, Car(n) = n.1_{\K}$. Supposons $p \neq 0$. Alors $Ker Car = p\Z$. On considère donc $\phi = Car|_{\Z/p\Z}$ .
$\phi$ est clairement un morphisme d'anneaux. TOus les éléments de $\K$ sont inversibles, donc $\forall x \in \Z/p\Z, \, \phi(x)$ est inversible, c'est à dire que $x$ est inversible. Donc finalement, $\Z/p\Z$ est un corps, donc $p$ est premier.
J'ai une seconde preuve, plus rapide, mais elle utilise le 1er théorème d'isomorphie qui est hors programme.
Deux autres questions à propos de la caractéristique :
Mon prof m'a dit qu'il existe des corps de caractéristique finie qui sont de cardinal infini (!) : auriez vous des exemples ? Un tel corps est-il nécessairement commutatif (là c'est vraiment au pif, je n'ai aucune idée de la réponse).
Enfin, dans le cas où $\K$ est fini, alors son cardinal est une puissance de la caractéristique. C'est assez intuitif (indice de $\K$ dans $F_p$, son sous-corps premier), mais je n'arrive pas à le démontrer (je m'emmêle les pinceaux !). Faut-il chercher à démontrer que $\K$ est isomorphe à$F_p^{n}$ ?
Merci
Cordialement
Relisant mes cours, j'en profite pour démontrer, quand c'est possibles, quelques résultats que l'on avait admis. L'un d'entre eux est que la caractéristique d'un corps est soit nulle, soit un nombre premier.
Pourriez vous me dire si le raisonnement suivant est juste ?
On définit $Car : \Z \rightarrow \K$ par $\forall n \in \Z, \, Car(n) = n.1_{\K}$. Supposons $p \neq 0$. Alors $Ker Car = p\Z$. On considère donc $\phi = Car|_{\Z/p\Z}$ .
$\phi$ est clairement un morphisme d'anneaux. TOus les éléments de $\K$ sont inversibles, donc $\forall x \in \Z/p\Z, \, \phi(x)$ est inversible, c'est à dire que $x$ est inversible. Donc finalement, $\Z/p\Z$ est un corps, donc $p$ est premier.
J'ai une seconde preuve, plus rapide, mais elle utilise le 1er théorème d'isomorphie qui est hors programme.
Deux autres questions à propos de la caractéristique :
Mon prof m'a dit qu'il existe des corps de caractéristique finie qui sont de cardinal infini (!) : auriez vous des exemples ? Un tel corps est-il nécessairement commutatif (là c'est vraiment au pif, je n'ai aucune idée de la réponse).
Enfin, dans le cas où $\K$ est fini, alors son cardinal est une puissance de la caractéristique. C'est assez intuitif (indice de $\K$ dans $F_p$, son sous-corps premier), mais je n'arrive pas à le démontrer (je m'emmêle les pinceaux !). Faut-il chercher à démontrer que $\K$ est isomorphe à$F_p^{n}$ ?
Merci
Cordialement
Réponses
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pour ta demo, ca me semble bon..
je n'ai pas d'exemple en tete
il suffit de voir que tous corps de caracteristique $p\neq 0$ contient un sous corps isomorphe a $\mathbb{F}_p$, donc peut s'ecrire comme un $\mathbb{F}_p$-espace vectoriel de dimension $r$. par suite, il est de dimension $p^r$ -
Bonjour,
1) Pourriez vous me dire si le raisonnement suivant est juste ?
Il me semble que oui. Tout repose sur le fait que $K$ contient soit $\Z$ soit un anneau isomorphe à $\Z/n\Z$, et que ce dernier possède des diviseurs de $0$ dès que $p$ n'est pas premier.
2) a) Mon prof m'a dit qu'il existe des corps de caractéristique finie qui sont de cardinal infini (!) : auriez vous des exemples ?
L'exemple de base est $\mathbb{F}_p(T)$, corps des fractions rationnelles à une indéternimnée à coeeficients dans $\mathbb{F}_p$.
b) Un tel corps est-il nécessairement commutatif (là c'est vraiment au pif, je n'ai aucune idée de la réponse).
Barf, j'utilise mon joker, pour moi tous les corps sont comutatifs
3) Faut-il chercher à démontrer que $ \mathbb{K}$ est isomorphe à $ F_p^{n}$ ?
Amicalement,
Manuel.
Isomorphe en tant que quoi? Parce qu'il faut bien faire attention que $\mathbb{F}_p^n$ n'a {\it a priori} pas une structure de corps !
Il faut en fait remarquer, ce qui es classique qu'un corps $K$ qui en contient un autre, $k$, est alors un $k$-espace vectoriel. Il a alors une dimension (entière). -
Warf ! J'ai signé comme un porc après avoir vérifié l'aperçu. Lire la signature en bas, bine sûr.
(Et si je puis me permettre, lire également de {\it cardinal} $p^r$ dans le post de jobhertz). -
Bonjour,
La caractèristique d' un corps est le plus petit entier p tel que p.x=0.
Si p n'est pas nul, on suppose que p=p1.p2 , soit p1.p2.x=0 , mais alors puisque l 'on est dans un corps on aurait p2.x=0 avec p2<p ce qui est absurde.
Amitiés. -
Permets-toi, Manuel !! Merci de la correction...
[Corrigé dans le message en question. AD] -
Pour donner un énoncé un peu plus précis, je dirais qu'un corps est soit de caractéristique nulle, et auquel cas il contient un sous-corps isomorphe à $\mathbb{Q}$ et en particulier il est infini, soit il est de caractéristique non nulle, et alors cette caractéristique est un nombre premier $p$ et (le corps peut etre fini ou infini cette fois)
En esperant ne pas avoir dit trop de conneries. -
Pour donner un énoncé un peu plus précis, je dirais qu'un corps est soit de caractéristique nulle, et auquel cas il contient un sous-corps isomorphe à $\mathbb{Q}$ et en particulier il est infini, soit il est de caractéristique non nulle, et alors cette caractéristique est un nombre premier $p$ et (le corps peut etre fini ou infini cette fois)
En esperant ne pas avoir dit trop de conneries. -
Donc reste la question d'un corps infini de caractéristique p qui soit non commutatif.
Fp(T){F} = séries formelles en puissance du Frobenius F à coefficients dans Fp(T) où F est l'endomorphisme élévation à la puissance p .
T F n'est pas égal à F (T) donc non commutatif. L'anneau est intègre , donc le corps des fractions convient (j'ai jamais vérifié que la théorie du corps des fractions marchait dans le cas non commutatif mais ça doit se faire).
lolo -
Je crois qu'un autre exemple de corps infini de caractéristique finie est
$\bigcup_{n \in \N} \mathbb{F}_{p^{n!}}$.
En esperant ne pas avoir dit trop de conneries. -
Merci à vous tous pour ces réponses vraiment très complètes.
Pour le cardinal d'un corps de caractéristique non nulle, j'aurais dû y penser ! Quand je disais "$\K$ isomorphe à $F_p^n$", je pensais en tant qu'espaces vectoriels.
Par contre, pour $\mathbb{F}_p(T)$ comme exemple "de base"... je dirais qu'il m'est arrivé de rencontrer des exemples "de base" plus évidents... (bel euphémisme pour dire que jamais je n'y aurais pensé). Par contre, je ne vois pas trop pourquoi $\mathbb{F}_p[T]$ (polynômes) ne convient pas. En fait, j'ai du mal à concevoir que $\K[T]$ puisse être fini alors que $\K(T)$ (le nombre de fractions possibles à partir d'un ensemble fini...). Une petite explication ?
lolo : ton exemple me dépasse, mais je le garde au chaud, ca peut toujour servir.
Un exemple un peu plus élémentaire ?
Bernard Davous : chapeau pour cette démo, qui doit être la plus courte et simple existante !
Merci encore pour vos réponses. -
Fp[T] n'est pas un corps , il faut inverser T .
-
peut etre parce que $\mathbb{K}[T]$ n'est a priori pas un corps :-)
-
Toto, il est toujours un peu délicat d'écrire une union d'ensembles qui ne sont pas {\it a priori} contenus dans un même sur-ensemble...
Ici une bonne façon d'écrire ce à quoi tu penses est de remarquer pour commencer qu'il existe un unique morphisme d'inclusion entre $\mathbb{f}_{p^{n!}}$ et $\mathbb{f}_{p^{(n+1)!}}$, puis de parler de la limite inductive du système ainsi défini.
Dans le même ordre d'idée, on peut considérer la limite inductive du système formé de tous les $\mathbb{F}_{p^n}$ et des morphismes évidents de $\mathbb{F}_{p^n}$ dans $\mathbb{F}_{p^m}$ quand $n$ divise $m$. Ce corps est algébriquement clos et connu sous le doux nom de $\overline{\mathbb{F}_p}$.
C'est d'ailleurs une façon classique (en nommant ou pas la limite inductive) de construire une clôture algébrique de $\mathbb{F}_p$ à l'agreg.
Manuel. -
Effectivement, il y a eu un abus de notation de ma part.
-
Bon, d'une part il y a eu trois réponses le temps que je rédige, et d'autre part pour $\mathbb{f}$, lire $\mathbb{F}$ bien sûr...
Pour l'exemple "de base", je voulais juste rajouter qu'il n'y a pas que $T$ à inverser dans $\mathbb{F}_p[T]$, et que par ailleurs c'est vraiment l'exemple le plus simple que je connaisse (en y réfléchisant bien, les fractions rationelles sont connues en 3ème), vu que c'est l'extension non-algébrique la plus petite qui soit de $\mathbb{F}_p$, et que les extensions algébrique infinies sont un peu plus délicates à construire, comme mentionné dans mon post précédent. -
Evidemment... j'ai encore parlé trop vite. Et oubliez ma question à ce sujet, $F_p$ est de cardinal fini, mais comme $F_p[T]$ est de dimension infini, il est forcémment de cardinal infini (enfin... on serait plus à une bizarrerie près me direz vous).
Désolé toto, je n'avais pas vu ton post : j'étais en train d'écrire le mien quand tu as posté le tiens. Mais merci à toi d'ajouter un autre exemple.
Manuel, pourrais tu m'expliquer ce qu'est la limite inductive ?
Merci -
Manuel, ce terme de limite inductive m'étant peu familier, peux-tu nous rappeler ce que cela décrit ?
En fait, dans l'exemple que j'ai cité, j'ai vu une autre façon de faire montrant que l'ensemble que j'ai noté avec une union est un corps infini de caractéristique finie, peut-être m'a-t-on parlé implicitement de limite inductive ?
J'aimerais quelques éclaircissements sur cette notion, si cela ne te gêne pas bien entendu -
Dans le cas présent la limite inductive... c'est juste l'union que tu as écrite.
lolo -
disons que le mot limite inductive m'est étranger.
-
Hum... dans ce cas la limite inductive a un sens, l'union écrite précédemment n'en a pas, ou n'a pas celui voulu, ou bien a celui de ce qu'on appelle habituellement une limite inductive
Si l'on est purement ensembliste, dans l'union telle qu'elle est écrite, le $1$ de $\mathbb{F}_{p^ {n!}}$ et celui de $\mathbb{F}_{p^ {m!}}$ sont des éléments différents, ce qui est un peu gênant pour donner une structure de corps au schmilblick...
Par contre il est bien vrai que dans ce cas la limite inductive n'est qu'une manière de formaliser le fait qu'on a bien envie d'écrire une réunion, vu qu'on a déjà envie d'écrire que $\mathbb{F}_{p^ {n!}} \subset \mathbb{F}_{p^ {m!}}$ pour $m \geq n$ parce qu'on a un morphisme injectif entre les deux (lequel n'est d'ailleurs pas unique contrairement à ce que j'ai dit plus haut).
Je suis un peu fatigué et rouillé, donc j'attendrai sans doute demain pour rédiger un truc sur les limites inductives, mais en gros on peut imaginer que c'est ça : une généralisation de la réunion, où on remplace le fait que les éléments vivent dans un même grozensemble par un système de morphismes kivabien entre eux.
PS : ce que tu définis est en fait aussi $\overline{\mathbb{F}_p}$, comme ce que je définissais au 3ème paragraphe de mon post de 0h19, et c'est plutôt ta méthode, à condition de la formaliser correctement, qui en est la contruction classique à l'agreg. -
Le plus classique des corps non commutatifs en carac. finie:les quaternions sur $\mathbb F_q$
Joaopa -
il faut lire $\mathbb Q(T)$.
Joaopa -
On est pas a ca près: $\mathbb F_q(T)$.
Joaopa -
Oki, merci. J'imagine que $\mathbb{F}_q(T)$, c'est juste pour rendre le truc infini, et qu'il y a aussi des quaternions sur $\mathbb{F}_q$ ?
Comme je le disais, je suis vraiment très ignorant en corps non commutatifs, et quitte à faire un léger HS, je demanderais volontiers quelques références classiques pour voir si l'on peut construire des quaternions sur n'importe quel corps ? -
Exact, y'a des quaterions sur $\mathbb F_q$. Mais le truc marrant, comme c'est un corps fini, il est ......
Joaopa -
Des références pour les quaternions? LA REFERENCE: Bourbaki Algebre, chapitre 9 et 10
<BR>
<BR>Joaopa<BR> -
Merci pour vos réponses très très interessantes !
-
Bonjour naos.
Juste une remarque qui ne me semble pas avoir été relevée : dans ta démonstration initiale, ton application $\phi$ n'a pas de sens ; tu veux éviter le recours au théorème d'isomorphisme et $\phi$ ne prend de sens que dans ce contexte puisque $\Z/p\Z$ est un quotient de $\Z$ et pas l'un de ses sous-anneau ce que sous-entend ta "définition".
Bruno -
Je corrige un détail : les quaternions sur Fq c'est certes encore fini.....mais le problème c'est que ce n'est pas un corps ! La forme "norme" représente zéro et les non nuls n'ont pas d'inverse.
lolo (sauf erreur) -
D'accord avec Bruno : il ne s'agit pas de la restriction de $\phi$ à $\Z / p\Z$ mais bien d'un passage au quotient de $\phi$ qu'on noterait plutôt $\widetile{\phi}$.
Toutes les interventions sont très intéressantes. La limite inductive est plutôt une notion de théorie des catégories ; si on prend comme catégorie les parties d'un ensemble donné et comme flèches l'inclusion alors ça correspond à l'union croissante habituelle.
Sinon pour la question initiale et pour revenir à un niveau plus abordable, la notion de corps premier permet certainemet de s'extirper de ce mauvais pas. Un corps $\Pi$ est dit premier s'il ne contient aucun sous-corps strict. On montre que les seuls sous-corps premiers sont (à isomorphisme près) $\Q$ et les $\mathbb{F}_p$.
Dans un deuxième temps, on appelle sous-corps premier d'un corps $K$ l'intersection de tous les sous-corps de $K$. On montre aisément que c'est un corps premier, donc il fait partie de la liste précédente, et le lien avec la caractéristique se fait de manière évidente. Une référence : l'éternel Ramis/Deschamps/Odoux, tome d'algèbre. -
Re,
Chose promise, chose due : un petit aparté sur la notion de limite inductive.
On appelle système inductif une famille $(A_i)$ d'objets munis de morphismes $f_{ij} : A_i \to A_j$ telle que :
(1) il y a au plus un morphisme d'un objet de la famille dans un autre ;
(2) on peut composer les morphismes sans en créer de nouveaux.
La condition 2 signifie, que si chaque fois que dans la famille on a des morphismes $f_{ij} : A_i \to A_j $, $f_{jk} : A_j \to A_k$ et $f_{ik} : A_i \to A_k$, on doit avoir $f_{ik} = f_{jk} \circ f_{ij}$.
Pour un tel système, une (éventuelle) limite inductive est un objet $L$ muni d'une collection de morphismes $f_i : A_i \to L$ tel que :
(a) Pour tout morphisme $f_{ij}: A_i \to A_j$ du système inductif, on a $f_j = f_i \circ \f_{ij}$.
(b) pour tout objet $L'$ muni d'une collection de morphismes $f'_i : A_i \to L'$ satisfaisant à la condition (a), il existe un unique morphisme $g :L \to L'$ tel que $f'_i = g \circ f_i$.
Selon la catégorie dans laquelle on se place, les limites inductives existent ou pas : dans la catégorie des ensembles, celle des groupes abéliens (ou modules sur un anneau), elles existent. Dans celle des anneaux, elle n'existe pas en général (on n'a pas de quotients), mais peut exister dans des cas particuliers. Quand la limite existe, elle est unique à isomorphisme unique près.
Bon, tout ça a l'air très compliqué, mais il faut penser à des cas simples. Par exemple, en tant que $k$-espaces vectoriels, on peut considérer la famille des $k[X]_{\leq n}$ (espace des polynçomes de degré au plus $n$), munie des morphismes d'inclusion naturels entre eux. On vérifie que c'est bien un système inductif. La limite inductive de ce système existe et est $k[X]$. On remarque que la condition (b) est essentielle pour l'unicité, car par exemple $kX$ ou $k(X)$ vérifient aussi la condition (a) (on a d'ailleurs des inclusions canoniques de $k[X]$ dans ces derniers).
Ainsi, quand les morphismes sont des injections, on peut penser à la limite inductive comme étant le (un) plus petit ojets contenant tout les objets de départ. Quand les objets de départs sont tous sous-objets d'un même objet, ça s'appelle une [réunion pour des ensembles / somme pour des groupes]. Quand on souhaite justement construire l'objet en question qui va tous les contenir (ici, $\overline{\mathbb{F}_p}$), on ne peut pas formellement parler de réunion et on utilise la limite inductive.
Dans les cas où les morphismes ne sont pas injectifs, ça peut être plus compliqué, mais pas toujours. Exemple (avec des groupes abéliens) : $A_1 = A_2 = 2\Z$, $A_3 = \Z$, avec les seuls morphismes $f_{13} : x \mapsto 0$ et $f_{23} : x \mapsto x$. La limite inductive s'appelle ici $\Z/2\Z$. (Le vérifier en exo !)
Ainsi, la limite inductive est une notion pas si compliquée, et plutôt puissante (elle généralise pas mal de trucs). Pour en lire plus dessus : algèbre de Lang (dans mon édition (2ème américaine), c'est I.1.9)), ou je crois aussi que c'est fait de façon assez claire dans Atiyah-MacDonald (en anglais), ou tout bon bouquin d'algèbre commutative (il doit y avoir un Lafon qui fait ça).
Désolé pour le pavé,
Manuel. -
"Désolé pour le pavé" : Mais Manuel, je vais l'imprimer ton pavé ! C'est remarquable de clarté, merci. On veut le même pour les limites projectives !
-
Merci bien Manuel !
-
Je confirme, Manuel : remarquable !!!
Bruno et egoroff : je n'ai pas répondu dès que j'ai vu votre message, car je n'avais pas bien saisi. Mais là je comprend mieux le problème : je suis passé au quotient en pensant "restriction" (ce que je fais(ais) souvent...). Par chance, ca ne modifie pas la suite.
Et encore une question :
Peut on dire que si un corps est de caractéristique 2, alors c'est $F_2$ ? Ou il est lui est isomorphe ?
En fait, je me suis posé la question (à la plage... le soleil y est peut être pour quelque chose) car l'endomorphisme de frobenius donne :
$(x+y)^p = x^p+y^p$ donc : $(1+(-1))^2 = 1^2 + (-1)^2 = 2 = 0$
Et ca ne se produit que si p est pair, donc $p=2$.
Suis je en train de dire une grosse bêtise ou bien j'ai raison de me poser la question ?
Merci encore pour cette conversation très enrichissante
Cordialement -
Non, par exemple, F_8 est de caractéristique 2 Mais n'est pas F_2.
Par contre dans un corps de caractéristique p (p premier), on a bien
(x+y)^p=x^p+y^p.
et ça marche meme si p est impair. -
Je me suis mal exprimé :
l'endomorphisme de Frobenius marche bien sûr pour tout p premier. Là ou je parle de parité, c'est dans le fait que (-1)^p = 1 ssi p est pair, donc puisque p est premier et pair, c'est 2.
Attention, je parle de corps. Je dis ca, car tu me réponds $F_8 = \Z/8\Z$ (a moins que j'ai mal compris la notation $F_p$) qui n'est pas un corps. Dans le cas ou on force $\K$ a être un corps, qu'en est il ?
Merci -
$\mathbb{F}_8$ est bien un corps. Justement ce n'est pas $\mathbb{Z} / 8 \mathbb{Z}$.
Il y a une infinité de corps de caractéristique 2, donc $\mathbb{F}_2$ mais ce n'est pas le seul.
En esperant ne pas avoir dit trop de conneries. -
Et j'en profite pour demander vous demander : quel est le numéro ISBN du Ramis en question ?
Merci -
Tu trouves 2=0 dans le corps en question, mais je ne vois pas la contradiction puisque tu as supposé que ton corps est de caractéristique 2. Tout est bien qui finit bien quoi.
-
Je me suis "inquiété" pour rien.
Par contre, je veux bien savoir ce que sont les $F_p$ dans ce cas... -
Si $p$ est premier, $\mathbb{F}_p$ est l'unique corps à p éléments. Il est isomorphe à Z/pZ (qui est un corps).
En esperant ne pas avoir dit trop de conneries. -
Naos : dans ton premier message on peut lire "donc $\forall x \in \Z/p\Z$, $\phi(x)$ est inversible" ; je suppose que c'est une coquille. Pour commencer $\phi$ n'est pas défini sur $\Z / p \Z$ ; ensuite le cas $x=0$ est à exclure. Enfin le fait que les antécédents soient inversibles puisque les images par le morphisme quotient $\widetilde{\phi}$ (le tilde n'était pas passé dans mon post précédent) ne me paraît pas immédiat sans surjectivité mais bon là je délire peut-être.
Attention : $\mathbb{F}_8$ n'est pas $\Z / 8 \Z$ ! On sait montrer que pour tout premier $p$ et tout entier naturel non nul $r$ il existe un et seul (à isomorphisme près bien sûr) corps de cardinal $q=p^r$, noté $\mathbb{F}_q$. Il s'agit en fait du corps de rupture d'un certain polynôme de $\mathbb{F}_p[X]$ (lequel ?). Donc il y a tout un tas (une infinité) de corps finis de caractéristique 2 non isomorphes à $\mathbb{F}_2$ (puisque de cardinal au moins 4). Et pour les corps infinis, ben les posts précédents fourmillent d'exemples : $\overline{\mathbb{F}_2}$, $\mathbb{F}_2(X)$, $\mathbb{F}_2X$...
Enfin pour le Ramis ce sont les jaunes et verts (allez les canaris) que tu peux apercevoir ici : \lien{http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2225815011/sr=1-5/qid=1153165521/ref=sr_1_5/403-0528422-9869226?_encoding=UTF8&s=books&v=glance} et cont l'ISBN est d'après la même page : 2225815011. Chapitre je sais plus combien sur les corps. -
La fin de lien et l'ISBN ne sont pas passé, revoilà l'ISBN : 2225815011
-
Content que mon pavé sur les limites inductives vous ai plu ! C'est une notion qui m'avait fait très peur la première fois que je l'avais vue (introduite abastraitement), et ma prose explicative était une petite revanche personnelle.
Sinon, pour les limites projectives, c'est simple, on (prend le dual) renverse le sens de flèches Et dans les exemples, on remplace (union ou somme) par produit, et quotient (ou conoyau) par sous-objet (ou noyau). D'ailleurs, une terminologie (anglo-saxone) courante est limit = limite projective, colimit = limite inductive. (Et somme = coproduit pour aller au bout.)
Pour revenir sur $\mathbb{F}_8 \neq \Z/8\Z$, c'est très important de comprendre ça et de voir comment sont vraiment construits les corps finis (non premiers). C'est d'ailleurs une remarque qui revient souvent dans les rapports d'agreg, que les candidats devraient être capables de calculer la table de multiplication dans un corps fini pas trop gros.
Comme je suis flemmard, je prend $\mathbb{F}_4$ ! Il est par définition le quotient de $\mathbb{F}_2[X]$ par un polynôme de degré $2$. Or il n'y en a pas des tonnes : $X^2 + X + 1$ est le seul. Notons $a$ la classe de $X$ dans le quotient ; on a $\mathbb{F_4} = \{0, 1, a, a+1 \}$. La plupart des cases de la table de multiplication sont faciles (par $0$ ou $1$), les seules non-triviales sont données par la relation $a^2 + a + 1 = 0$ et sont :
$a^2 = a+1$,
$(a+1)^2 = a$,
$a(a+1) = 1$.
On peut vérifier au passage que $\mathbb{F}_4^\times$ est cyclique, engendré par $a$.
Manuel. -
$\mathbb{F}_4 = \{0, 1, a, a+1 \}$ -
Légère coquille dans le message de manuel où il dit que F4 est le quotient de F2[X] par un polynôme de degré 2 : il a juste oublié de préciser irreductible... mais bon, la suite du message laisse deviner que ce n'est qu'un oubli et non une erreur :-)
-
En effet, merci d'avoir rectifié. Parce que si on n'en demande pas l'irréductibilité, je crois que je connais au moins 3 autres polynômes de degré 2 dans cet anneau
-
Salut,
voici un autre exemple de limite inductive : les variétés topologiques. Une variété topologique est une limite inductive, c'est-à-dire un recollement, d'ouverts de $\R^n$.
Les objets du système inductif sont les cartes locales, et les flèches $f_{ij}$ sont les changements de cartes, qui doivent être des homéomorphismes (ou bien des $\mathscr{C}^{\infty}$-difféomorphismes dans le cas des variétés différentielles).
Watercat -
Hum... j'ai peur que ce soit un rien plus compliqué, ou que j'aie mal compris. Si $U_i$ et $U_j$ sont deux cartes locales, je ne vois pas trop (en général) de flèche $U_i \to U_j$, mais plutôt des flèches de $U_i \cap U_j$ vers $U_i$ et vers $U_j$. Il semble donc qu'il faille préciser un peu l'expression "changement de cartes".
Sinon, j'aime bien cette façon de voir, qui donne un nouvel exemple du cas où la limite inductive sert à construire un objet à partir de ses morceaux, objet qu'on peut voir après-coup comme la réunion desdits morceaux. -
Désolé pour le délai
Egoroff : je ne suis pas sûr d'avoir bien compris tes remarques. En fait, celle sur le fait que $\phi$ n'est pas définie n'est-elle pas la même que celle de ton post du 07-07-06 à 19:13 ? C'est bien le fait que la caractéristique soit définie sur des entiers, alors que $\Z/^p\Z$ est un ensemble d'ensembles ?
Ensuite, pour la surjectivité : je ne suis pas sûr de comprendre en quoi elle rend évidente l'inversibilité des antécédents. Peux tu m'expliquer ?
Manuel, merci beaucoup pour toutes les définitions très claires que tu nous donnes.
Si j'ai bien compris, pour obtenir $\mathbb{F}_8$, il suffit de quotienter $\mathbb{F}_2[X]$ par un polynôme irréductible de degré 3 (pour obtenir $4 = 2^2$ on prend un polynôme irréductible de degré 2, donc pour $8=2^3$... ?). Il s'agit donc de chercher les polynômes de degré 3 irréductibles sur $\mathbb{F}_2$... ce n'est pas une mince affaire, si ?
Comment les trouve-t-on ? Et s'il y en a 2, le quotient de $\mathbb{F}_2[X]$ par n'importe lequel donnera $\mathbb{F}_8$ ? Donc finalement, "trouver" $\mathbb{F}_{p^r}$, c'est trouver un polynôme de degré $r$ sur $\mathbb{F}_p$ ?
Merci encore
Cordialement
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