Une limite sup/inf

Bonjour, je n'arrive pas à déterminer la limite sup et inf des ensembles $[0,|cos(n)|]$. Mon seul avis est qu'il faut se référer aux valeurs des $cos(n)$, mais .....

Merci d'avance

Réponses

  • Salut Averse,


    Il faut revenir à la définition de la $\lim \sup$ et de la $\lim \inf$ d'une suite $A_n$ de parties d'un ensemble $E$. L'ensemble $\lim \sup A_n$ est l'ensemble des $x \in E$ qui sont dans une infinité de $A_n$, et l'ensemble $\lim \inf A_n$ est l'ensemble des $x \in E$ qui sont dans tous les $A_n$ à partir d'un certain rang.


    Maintenant tu vois que tous tes $A_n=[0,|\cos n|]$ sont inclus dans $E=[0,1[$. Si $x$ est un réel de cet intervalle, dans quels $A_n$ est-il ?
  • A préciser : sup et inf des ensembles, ou limite sup et limite inf des suites ? Le deuxième cas est nettement plus complexe.

    Cordialement
  • Oui egoroff, j'ai bien sûr utilisé cette définition, mais les éléments de $[0,1[$ ne sont même pas dans une infinité de $A_n$.
  • En-es tu sûr ? Par densité de $|\cos n|$ dans $[0,1]$ tu peux extraire une suite strictement croissante d'entiers $n_k$ telle que $\lim |\cos n_k| = 1$... De même tu peux trouver une suite $n'_k$ telle que $\lim |\cos n'_k| = 0$. Ca suffit pour répondre aux deux questions.
  • Excusez moi j'ai besoin d'explications....je me sens pas très bien

    -Pourquoi la densité de $(|cos(n)|)$ dans $[0,1]$ ? Si on a ça je vois bien qu'on a fini.

    -Quelle est la définition du sup d'une suite numérique par les quantificateurs et inégalités ? Parce que j'essaye de montrer $]-\infty,limsup$ $a_n[\subset limsup ]-\infty,a_n]\subset ]-\infty,limsup$ $a_n]$
  • La densité des $\cos n$ dans $[-1,1]$ est un grand classique, dont découle la densité des $|\cos n|$ dans $[0,1]$, mais il faut travailler un peu. Tout part d'un autre grand classique : un sous-groupe de $\R$ est soit discret (et monogène) soit dense. Le sous-groupe $\Z + 2 \pi Z$ n'est pas monogène puisque $2 \pi$ est irrationnel donc il est dense dans $\R$. Si $y$ est dans $[-1,1]$ on peut écrire $y=\cos x$ avec $x \in \R$. Il existe une suite $x_k$ de $\Z + 2 \pi \Z$ telle que $\lim x_k = x$. Autrement dit il existe deux suites d'entiers relatifs $n_k$ et $r_k$ telles que $\lim(n_k + 2 \pi r_k) = x$. Comme la fonction $\cos$ est continue et $2 \pi$-périodique on en déduit que $\lim \cos n_k = y$.

    Ici on a montré que $\cos \Z$ est dense dans $[-1,1]$ ; c'est encore vrai si on considère seulement $\cos \N$, simplement parce que $\N + 2 \pi \Z$ est encore dense dans $\R$, je te laisse le soin de le démontrer.


    Quant à la $\lim \sup$ d'une suite $(a_n)$, on considère d'abord $S_n=\sup_{k \geq n} a_n$ ; cette suite est décroissante donc elle converge dans $\overline{\R}$ ; on note $\lim \sup a_n$ sa limite. La $\lim \sup$ d'une suite est la plus grande de ses valeurs d'achérence (dans $\overline{\R} il y en a toujours car il est compact).
  • La densité des $\cos n$ dans $[-1,1]$ est un grand classique, dont découle la densité des $|\cos n|$ dans $[0,1]$, mais il faut travailler un peu. Tout part d'un autre grand classique : un sous-groupe de $\R$ est soit discret (et monogène) soit dense. Le sous-groupe $\Z + 2 \pi Z$ n'est pas monogène puisque $2 \pi$ est irrationnel donc il est dense dans $\R$. Si $y$ est dans $[-1,1]$ on peut écrire $y=\cos x$ avec $x \in \R$. Il existe une suite $x_k$ de $\Z + 2 \pi \Z$ telle que $\lim x_k = x$. Autrement dit il existe deux suites d'entiers relatifs $n_k$ et $r_k$ telles que $\lim(n_k + 2 \pi r_k) = x$. Comme la fonction $\cos$ est continue et $2 \pi$-périodique on en déduit que $\lim \cos n_k = y$.

    Ici on a montré que $\cos \Z$ est dense dans $[-1,1]$ ; c'est encore vrai si on considère seulement $\cos \N$, simplement parce que $\N + 2 \pi \Z$ est encore dense dans $\R$, je te laisse le soin de le démontrer.


    Quant à la $\lim \sup$ d'une suite $(a_n)$, on considère d'abord $S_n=\sup_{k \geq n} a_n$ ; cette suite est décroissante donc elle converge dans $\overline{\R}$ ; on note $\lim \sup a_n$ sa limite. La $\lim \sup$ d'une suite est la plus grande de ses valeurs d'achérence (dans $\overline{\R}$ il y en a toujours car il est compact).
  • Donc pour la première inclusion, il faut montrer que si <SPAN CLASS="MATH"><IMG WIDTH="82" HEIGHT="30" ALIGN="MIDDLE" BORDER="0" SRC="http://www.les-mathematiques.net/phorum/2006/06/15/90465/cv/img1.png&quot; ALT="$ x<limsup$"></SPAN> <SPAN CLASS="MATH"><IMG WIDTH="20" HEIGHT="29" ALIGN="MIDDLE" BORDER="0" SRC="http://www.les-mathematiques.net/phorum/2006/06/15/90465/cv/img2.png&quot; ALT="$ a_n$"></SPAN> alors <SPAN CLASS="MATH"><IMG WIDTH="12" HEIGHT="13" ALIGN="BOTTOM" BORDER="0" SRC="http://www.les-mathematiques.net/phorum/2006/06/15/90465/cv/img3.png&quot; ALT="$ x$"></SPAN> appartient à une infinité d'intervalles <SPAN CLASS="MATH"><IMG WIDTH="71" HEIGHT="32" ALIGN="MIDDLE" BORDER="0" SRC="http://www.les-mathematiques.net/phorum/2006/06/15/90465/cv/img4.png&quot; ALT="$ ]-\infty,a_n]$"></SPAN>.
    <BR>
    <BR>Mais s'il n'y a qu'un nombre fini de <SPAN CLASS="MATH"><IMG WIDTH="20" HEIGHT="29" ALIGN="MIDDLE" BORDER="0" SRC="http://www.les-mathematiques.net/phorum/2006/06/15/90465/cv/img2.png&quot; ALT="$ a_n$"></SPAN> dans <SPAN CLASS="MATH"><IMG WIDTH="73" HEIGHT="32" ALIGN="MIDDLE" BORDER="0" SRC="http://www.les-mathematiques.net/phorum/2006/06/15/90465/cv/img5.png&quot; ALT="$ [x,limsup$"></SPAN> <SPAN CLASS="MATH"><IMG WIDTH="25" HEIGHT="32" ALIGN="MIDDLE" BORDER="0" SRC="http://www.les-mathematiques.net/phorum/2006/06/15/90465/cv/img6.png&quot; ALT="$ a_n]$"></SPAN> alors <SPAN CLASS="MATH"><IMG WIDTH="52" HEIGHT="30" ALIGN="MIDDLE" BORDER="0" SRC="http://www.les-mathematiques.net/phorum/2006/06/15/90465/cv/img7.png&quot; ALT="$ limsup$"></SPAN> <SPAN CLASS="MATH"><IMG WIDTH="20" HEIGHT="29" ALIGN="MIDDLE" BORDER="0" SRC="http://www.les-mathematiques.net/phorum/2006/06/15/90465/cv/img2.png&quot; ALT="$ a_n$"></SPAN> n'est même pas une valeur d'adhérence. Donc absurde.<BR><BR><BR>
  • C'est une façon de voir les choses... Tu peux aussi dire que si $a_{\varphi(n)}$ est une suite extraite qui converge, en prenant la définition de la convergence avec $\varepsilon=\lim \sup a_n - x$ tu obtiens ton infinité de $a_{\varphi(n)}$ pour $n \geq N$ qui sont supérieurs à $x$, et sans passer par l'absurde.
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