Paris, capitale de l'édition mathématique

Bonjour,

Une visite aujourd'hui chez Gibert, ... et l'impression forte que le livre mathématique se porte bien.
Un petit cocorico en cette fin d'après-midi ne fait pas de mal !


Evidemment il y a les Yellow Sales de Springer qui occupent la table la plus visible, mais les livres mathématiques français, ou en langue française témoignent d'une vitalité impressionnante. Peu de titres, chez Springer, sont nouveaux, alors que très très nombreux titres,
bien de chez nous, arrivent simultanément et témoignent que le livre mathématique francophone est en très bonne santé. En tout cas les auteurs, qui se faisaient rares il y a douze ans ont poussé comme des champignons. Le pire pouvait être craint après la disparition de Gauthiers- Villars et la brouille entre Bourbaki et Hermann.

L'édition mathématique hexagonale se porte effectivement bien. Pourquoi ?

Bourbaki est mort. Un temps était nécessaire pour réaliser qu'il y a encore possibilité de dire quelque chose... et même si ce n'était pas du même niveau en qualité, cela pouvait être utile, imaginatif et intéressant.

Ensuite, il y a eu la démocratisation de TEX, qui a laissé croire à beaucoup de mathématiciens, de niveaux variés, qu'ils étaient des auteurs en puissance, car ils pouvaient s'offrir après quelques jours de travail un texte qui ressemblât par l'apparence à un livre mathématique imprimé !

Et puis, il y a eu Ellipses, si décrié, mais à qui je voudrais rendre hommage. Ensuite, l'aventure des fondateurs de Cassini, de C&K suivis par un renouvellement de EDP, PUG, et évidemment une prise de conscience chez Dunos, Hachette de revenir et de redoubler d'efforts.
Eyrolles et Belin n'ont pas encore prix le train.

Il me semble que la vitalité n'est pas venue d'arrangements financiers entre les mammouths de l'édition mais par l'imagination et l'effort des pionniers.

Il reste qu'il est bon que le public prenne conscience de tout cela et qu'il soutienne par son implication ce livre-boom.

Le succès intérieur redonnera des ailes à l'édition mathématique française pour revenir en force au niveau international, où il MANQUE DE GRANDS DISTRIBUTEURS.

Les HEC et autres ESSEC devraient s'y impliquer, et moins les quelques fonctionnaires à la francophonie ou au quai d'Orsay. A moins que ces nobles institutions ne recrutent les qualifications qu'il faut.

Achetez, offrez et lisez le livre mathématique français. Les mathématiques ne s'en porteraient que mieux. Faites le savoir aussi à vos bibilothécaires universitaires qui participent souvent un peu complices, par paresse et par facilité, au monopole des mastodotondes de l'édition mathématique en langue anglaise !


Bien à vous tous.