[HorsMath] Notation du capes
dans Les-mathématiques
C'est peut-être une question bête mais je ne sais pas comment cela marche.
Les points gagnés à l'écrit du capes s'ajoutent ils à l'oral pour faire une moyenne.
@+ et merci
Les points gagnés à l'écrit du capes s'ajoutent ils à l'oral pour faire une moyenne.
@+ et merci
Réponses
-
Les points s'ajoutent aux notes des oraux ( avec un coefficient 1 pour toutes les epreuves ), sachant que la barre d'admission l'an dernier etait aux alentours de 38 points.
Par exemple, si tu as 10 aux quatre epreuves, l'an dernier tu aurais été recu -
Merci Pitchou
La barre d'admission varie t-elle beaucoup d'une d'année pour l'autre? -
Ce qui varie d'une année à l'autre c'est le nombre de places au concours.
Petite précision, on ajoute pas les notes de l'oral et de l'écrit pour faire un total et prendre les 800 ou 900 premiers.
Chacun des 20 et quelques jurys a un certain nombre de places ce qui fait que les notes d'oral peuvent parfois paraitre un peu surprenante pour les quandidats. -
Faux. Il ne faut pas obligatoirement 20 candidats pour cette académie et 20 pour celle là. Il faut juste avoir une note supérieure à la meilleure note pour avoir une chance.
-
Désolé mais ce n'est absolument pas ce que j'ai dit.
Pour éviter qu'il y ait tropd'écart de notation entre les jurys, le nombre totalde places disponibles au concours est divisé par le nombre de jurys et chaque jury donne l'admission à un même nombre de candidats.
Pour avoir des niveaux de candidats a peu près identique dans chaque jury, on se base sur les notes de l'écrit ce qui fait que le numéro de jury te donne ton classement à l'écrit modulo le nombre de jury. (ce qui ne t'avance à rien bien entendu sauf si tu es très superstitieux) -
De toute facon le jury est seul maitre de ce qu'il fait des copies des candidats.
Chaque année, depuis 3/4 ans en tout cas, la barre d'asmissibilité est la meme (a quelques dixiemes pres) quelque soit le nombre de postes et quelque soit le nombre d'inscrits.
Pour l'oral, comme dit plus haut, il y a une repartition homogene selon les resultats de l'ecrit entre les jurys, qui bien sur ne savent pas qui a eu combien a l'ecrit. Et chaque doublette de jury (puisqu'ils marchent par deux) a le meme nombre d'admis à avoir.
En theorie cela permet donc de lisser les résultats finaux, quelque soient les personnes qui passent, en pratique cela peut donc donner des resultats tres surprenant, si parmi le groupe de candidats d'un jury on trouve que des personnes de mauvais niveau à l'oral, et dans un autre que des personnes tres à l'aise et qui se débrouillent tres bien. Le meme nombre de personne dans chaque groupe sera admis...
Mais ca fait aussi partie du jeu de l'anonymisation des candidats du concours ... meme si ca semble un peu dommage (pour les candidats recalés et pour les futurs élèves qui peuvent donc tomber sur un prof qui n'assure pas une cacahuette en expression orale) -
C'est impossible car certaines académies ont un niveau supérieur à d'autres. Je ne pense pas que cela se passe exactement comme cela
-
Une chose est certaine
Vous connaissez le sujet, vous parlez avec aisance. Vous avez des chances d'être admissible. -
Les commissions ont à une unité près le même nombre de poste, mais ce n'est pas comme cela que l'on compte.
Chaque épreuve compte pour 20 points, donc dans l'exemple de la barre de Pitchou, elle est à 38/80. Il ne faut pas s'étonner à l'écrit de voir des centièmes de points figurer sur les relevés de note car chaque épreuve écrite comporte une bonne centaine d'items et tous rapportent des points, donc le total se trouve souvent entre 100 et 200 points. La meilleure copie est mise à 20 et les dernières copies sont mises à 1 ou y restent (il n'y a pas de copies vide, elles sont retenues au ministère car éliminatoires, me semble-t-il). Les autres sont alignées informatiquement ce qui entraîne l'existence de ces trop fameux centièmes de points.
Pour déterminer le rang final, on ajoute la note d'écrit et la note d'oral elle. Le mode de répartition des candidats admissibles entre les jurys fait que chaque jury classe au-dessus de la barre à peu près le même nombre de candidats.
Si vous vous demandez s'il est préférable de passer au début, au milieu ou à la fin (les jurys sont-ils plus durs au début ou à la fin ?), sachez que les jurys ont une mémoire des candidats et qu'ils comparent souvent la note qu'ils envisagent de mettre à un candidat avec celles qu'ils ont déjà mises sur la même épreuve à des candidats précédents. Le système n'est pas parfait, tout le monde en est conscient et tout le monde est très scrupuleux. Bref, inutile de compter sur l'enthousiasme du début ou la fatigue de la fin pour avoir un petit plus.
Bruno -
L'expression à l'écrit (du 2 et 3) est très très important et joue beaucoup dans les résultats des oraux.
-
Pour Flo : as tu déà passé l'oral du capes externe de maths?
-
Bruno
Vous semblez bien connaître le problème. Les oraux sont-ils plus durs à obtenir que les écrits. Juge t-on beaucoup sur l'expression oral.
Pouvez vous me répondre. Avez vous votre capes?
Merci de me répondre -
Bonjour
J'apporte de l'eau au moulin :
Un chose super importante, connue, mais vraiment importante : être capable de se passer de ses notes.
Autre chose : Parler ! Stupide comment conseil et pourtant... Il faut s'adresser au jury et expliquer ce que l'on fait et pourquoi on le fait... sans baffouiller et sans s'adresser aux murs ou au tableau.
a+
et bon courage pour les révisions des oraux . -
Flo.
Les oraux ne sont ni plus durs, ni moins durs que l'écrit, ce sont des épreuves d'un autre type. Ce qui suit est une paraphrase des textes qui décrivent les épreuves, mais cette paraphrase n'est pas inutile.
Les épreuves écrites testent (ou tentent de tester) l'habileté mathématique et les connaissances également mathématiques des candidats, leur capacité à mobiliser leurs connaissance sur des problèmes qui ne leurs sont pas a priori familiers. Disons que les épreuves écrites sont là pour écarter si possible les gens qui ont une formation insuffisante en mathématique.
Les épreuves orales jugent toutes deux de l'aisance des candidats à se tenir devant un tableau, à savoir écrire sur celui-ci de façon à ce que les spectateurs s'y retrouvent. Il est bon de ne pas rester le nez collé ni au tableau ni dans ses notes ; la qualité d'écoute est essentielle : comprendre les questions posées et savoir formuler des réponses pertinentes à celles-ci ; bref tout cela est dans les rapports.
A côté de cela, la première épreuve vise à juger de la capacité d'un candidat à organiser un exposé sur un thème. Juger de ce qui est important dans l'exposé, organiser, hiérarchiser ses connaissances sur le sujet. Il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas une leçon : l'auditoire connaît le sujet et a ses idées sur le contenu d'un tel exposé, contrairement à une classe.
La seconde épreuve vise à permettre au jury de se faire une idée sur la capacité des candidats à résoudre un exercice et à se l'approprier.
Je le répète, les épreuves orales ne sont ni plus difficiles ni plus faciles que celles d'écrit. Par contre, ce sont des épreuves sans aucun doute plus épuisantes nerveusement, les choses vont plus vite, il arrive qu'une question anodine posée au début de l'entretien oriente celui-ci de façon totalement imprévue en raison de l'incompréhension du candidat. Ceux-ci ne doivent pas hésiter à demander une précision sur la question sans que cette pratique devienne une façon d'éluder les questions.
Enfin, il ne faut pas croire que les jurys essayent de piéger les candidats. Les questions sont franches et ne cachent rien de délicat sauf si le sujet est mal maîtrisé par le candidat. Par contre, à la base des questions, il y a souvent une imprécision du candidat.
Bruno -
Bruno
Merci infiniment de toutes ces précisions. Je viens de passer le capes externe pour la première fois.
Flo -
Bonjour,
Bruno a dit :
"Les questions sont franches et ne cachent rien de délicat sauf si le sujet est mal maîtrisé par le candidat. Par contre, à la base des questions, il y a souvent une imprécision du candidat."
Je le pense aussi mais parfois certaines questions me semblent déroutantes.
Voici ma petite expérience personnelle sur l'oral du capes, que j'ai passé il y a 10 ans :
La leçon était "introduction du produit scalaire dans le plan affine eucidien" (de mémoire...)
J'ai présenté le produit scalaire par 4 définitons-propositions équivalentes (je ne sais plus dans quel ordre) :
1) forme bilinéaire symétrique définie positive
2) Identité du parallélogramme
3) par le cosinus
4) par la projection orthogonale.
Et j'ai démontré. (Pas très clairement peut être)
C'est la leçon que j'avais apprise à l'IUFM.
Question du jury :
Quelle est la "meilleure" définition ?
J'ai répondu : aucune, elles sont équivalentes.
On a tourné autour du pot 10 minutes, et finalement j'ai compris qu'on attendait de moi que je dise que c'est le cosinus qui est la définition la plus "naturelle".
J'ai eu l'impression que le jury se disait : "monsieur vous avez appris une leçon archi-classique par coeur mais vous n'avez pas pris assez de recul"
Ma note fut très moyenne. Mon souvenir très mauvais. Je n'ai pas eu l'impression de faire des maths.
Voici ma question : la question du jury (qui a pris au final les 2/3 de l'entretien) était-elle une question franche et bonne ?
Merci de me répondre. -
Serge,
Losque tu as expliqué au jury qu'il est équivalent de définir le produit scalaire par une forme bilinéaire ou par projection, as-tu précisé que tu changeais d'axiomatique entre ces ces deux définitions? -
Serge2> la question est franche et bonne dans le sens où toute réponse prenant parti et argumentée un tant soit peu prouve ta capacité à réfléchir et à trancher en réfléchissant.
Je pense que le non-choix était la moins bonne des solutions.
On demande en oral de l'engagement, pondéré et réfléchi, mais un engagement quand même. -
Serge2> et puis leur question était la question type qu'un élève va poser si tu lui présente 4 définitions.
Tu étais testé aussi sur ta capacité à répondre à un questionnement naturel d'élève de 1ère, et en ça, les examinateurs ont posée une bonne question, puisqu'elle te mettait en situation. -
Il est agréable de disposer du barême d'une épreuve de concours sur laquelle on travaille.
Est-il possible d'en obtenir pour les épreuves de capes et agrég, ou bien sont-ils classés "secret Educ nat" ?
(Je ne veux pas déclencher un nième watergate.) -
Le probleme c'est qu'a mon sens, il n'y a pas de bareme.
Le sujet n'est pas fait pour etre fait à 100% par un candidat, mais pour que chacun puisse trouver de quoi travailler.
Et les notes ne sont pas absolues, mais relatives ... -
Bonjour Serge2.
Je ne voudrais pas avoir l'air de me défiler, mais je ne peux pas commenter un entretien entre un candidat et le jury. Si seulement j'y avais assisté, je pourrai émettre quelques hypothèses sur ce que j'ai perçu, mais pas dans le cas que tu évoques.
Greg a proposé des arguments que je ne repousserais pas a priori.
En tant que préparateur, je répondrais que logiquement, ta réponse n'est pas fausse, mais elle demanderait à être développée pour ne pas passer pour une dérobade : tu ne peux pas développer la théorie des formes quadratiques devant des élèves de première ; non pas que cela soulève des difficultés mathématique insurmontable, mais cette abstraction sort du cadre du lycée. Il y a une quinzaine d'année, un ouvrage, je ne sais plus lequel avait démarré la théorie du produit scalaire par l'étude de la forme quadratique en posant :$$\overrightarrow{AB} \cdot \overrightarrow{AC} = \frac 1 2(AS^2 - AB^2 - AC^2)$$avec $\overrightarrow{AS} = \overrightarrow{AB} + \overrightarrow{AC}$. En soi, quand on lit superficiellement, c'est satisfaisant, pas idiot du tout (en général les auteurs de manuels sont loin de l'être) mais la méthode n'a pas à ma connaissance convaincu grand monde Il reste à analyser pourquoi, ce que je n'ai jamais fait.
Je pense que le jury attendait de toi au moins une analyse de la pertinence du choix de la définition du produit scalaire dans ton exposé, notamment une "étude de faisabilité" en fonction du niveau d'enseignement. Mon opinion est confortée par ton commentaire : "on a tourné dix minutes autour du pot".
Bruno -
Pour jp.
Le barême est un document appartenant au jury, ce qui signifie sa divulgation ne peux pas être imposé pas plus, par exemple, que les annotations sur le contenu d'une copie que tout membre du jury met sur une feuille à part; Il y a là dessus une jurisprudence du tribunal administratif.
De plus, un barême n'a aucun sens propre puisque les séries de notes subissent un traitement de normalisation. Voir à ce sujet le rapport du Président Antoine de la session 98, je ne sais plus exactement.
Bruno -
Bruno a écrit : "Les épreuves écrites testent (ou tentent de tester) l'habileté mathématique et les connaissances également mathématiques des candidats, leur capacité à mobiliser leurs connaissance sur des problèmes qui ne leurs sont pas a priori familiers. Disons que les épreuves écrites sont là pour écarter si possible les gens qui ont une formation insuffisante en mathématique."
Respectueusement, je me permets de vous poser une question : a quoi ça sert donc d'avoir un diplome licence de mathématiques ?
Pour ma part, je crois que la phrase "Disons que les épreuves écrites sont là pour écarter si possible les gens qui ont une formation insuffisante en mathématique" est hypocrite. J'aimerais bien voir comment les profs du secondaire en exercice arrivent à se débrouiller sur des sujets de CAPES : les rapport de l'agreg interne sont élogieux. Je crois qu'il y a un problème dans notre système éducatif et les formules pompeuses en haut masquent bien la réalité : le jury sait très bien que la majorité des candidats reçus n'ont pas le niveau requis pour traiter un sujet fin math sup. La cause : on mène les étudiants de fac en bateau dans les prépas CAPES avec de pseudo préparation. Je pense que les concours sont la meilleure façon de recruter les fonctionnaires, mais à condition de donner une formation de qualité à toute le monde. Malheureusement on est arrivé à une situation où le travail n'est plus payant, la France prépare le grand retour de l'Ancien régime. Lisez les sites suivants :
- <http://www.fondapol.org/pdf/cahiers_debat_education_dec05.pdf>
- <http://michel.delord.free.fr/> -
Merci Bruno de cette réponse. Je comprends que ce soit sensible.
C'est un défaut que j'ai, j'aime bien faire mes petites additions en sortant d'une épreuve, et je me note moi-même. Ce genre de considération a son importance en épreuve en temps limité, on peut mieux gérer sa stratégie.
Clarté, rigueur (élégance, que sais-je encore...) sont prises en compte question par question, ou bien de manière globale sous forme de prime ? -
Une erreur de lien : <http://www.fondapol. org/pdf/cahiers_debat_education_dec05.pdf>
-
Pour jp.
Il y a des questions à plusieurs points, dans celle-là il se fait naturellement une modulation en fonction de la clarté de la rédaction. Il y a d'autres question où l'on a un point pour un résultat juste et rien s'il est faux ; là on ne peux pas moduler. La modulation se fait donc évidemment sur les questions clés là où le jury décide de mettre plus de points. Je ne peux guère être plus précis ; c'est du bon sens.
Bruno -
Merci pour toutes ces explications.
-
Je suis plutôt d'accord avec krikri étant moi même étudiant en prépa agreg et pour avoir parlé avec des prépa capes cette année dans mon académie certains se sont totalement plantés car non préparés aux probas ou disons mal préparés et pas habitués à de la géométrie algébrique. Or, il ne me semble pas que changer de repère soit la chose la plus difficile des maths, préparés ou non. On est en agreg donc on a un certain niveau mais franchement le niveau n'est pas élevé, on a un niveau supérieur tout en restant dans la médiocrité ambiante je dirais malheureusement :-(. Les très très bons se comptent sur les doigts de la main.
Deuxièmement, beaucoup ici et je le déplore se prennent pour ce qu'ils ne sont pas en se prétendant (et je grossis l'affaire volontairement) quasiment les égaux de Gauss ou Galois alors qu'ils sont "juste" des mathématiciens, n'ayant jamais rien accompli d'extraordinaire mais ayant juste un niveau supérieur aux autres, sûrement supérieur au mien d'ailleurs...Que diable un peu d'HUMILITE...
En venant sur ce site je pensais trouver des passionnés et à de nombreuses reprises je me suis heurté à des gens bornés où chacun voulait montrer à l'autre qu'il avait raison et c'est dommage car nous avons une passion commune LES MATHS et malheureusement le système actuel est tel que le niveau va empirer si on ne fait rien... J'ai fait un constat avec certains élèves de ma promo qui viennent de prépa et on était tous d'accord pour dire que le système de la fac est mal fait car il suffit de valider un module ou deux pour avoir une année dans certains cas et donc on passe en classe supérieure sans avoir acquis les 3/4 du programme donc ce n'est pas normal.
Exemple ; j'ai eu ma maîtrise l'an dernier sans valider aucun module du premier semestre... Bon certes, j'ai eu 9,5 - 9,9 - 8 et 7,6 et j'ai fait un second semestre correct pour avoir des points du jury mais ce n'est pas glorieux et après on nous lâche en prépa agreg ou capes dans cet état comment voulez vous que ça marche ? Triste constat et j'espère si un jour j'y arrive, devenir prof et inculquer à mes élèves l'envie de travailler de se battre pour ne pas justement qu’ils se contentent de valider une ou deux matières et se trimballer des lacunes gigantesques.
Voilà @ + tout le monde -
Merci à Greg et à Bruno.
Vous avez à l'évidence raison.
Quand j'ai préparé le CAPES je ne songeais qu'à être propre au niveau des démonstrations mathématiques. Or, si c'est nécessaire, ce n'est en aucun cas suffisant. il faut avoir longuement réfléchi aux notions, à leur articulation, à leur niveau de difficulté.
La question était, comme le dit Greg, tout simplement à prendre comme une question d'élève.
Je n'étais focalisé que sur la rigueur mathématique et j'ai été complètement désorienté. En réalité je n'avais pas envisagé d'autres questions que des questions du type exercice ou démonstration comme en prépa ou à la fac.
Si ces regrets peuvent aider quelques candidats ... -
Pour Krikri.
J'apprécie le caractère hypocrite et pompeux que tu donnes à mes formules !
"A quoi sert d'avoir une licence de mathématiques ?"
Je te répondrai sans détours : "A rien !!" En effet, tu as le droit de passer la capes de maths avec une licence de Sciences de l'Education, c'est dans les textes.
Ceci dit, j'ai exercé dans la préparation au Capes à Clermont entre 1978 et 2002 (fondamentalement parce que cela n'est pas un travail couru car extrêmemnt prenant) ; j'ai donc vu passer un licencié en physique et deux en mass (comme l'on disait). Bien que très motivés, ces quelques personnes ont eu d'énormes difficultés à préparer le concours.
Sur le fond du problème et bien que je n'ai plus aucune influence sur la question, je reste fondamentalement opposé à la suppression des épreuves théoriques : c'est pratiquement la seule fois de leur carrière où les candidats sont confrontés à un problème sur un thème favorisant ceux qui peuvent acquérir une vue globale du sujet. Les licenciés ont eu l'occasion de mobiliser ponctuellement un savoir partiel, ici il faut être capable de mobiliser l'ensemble de ses connaissances et de ses pratiques.
J'estime donc que je ne suis pas hypocrite avec la phrase que tu cites, mais je précise ma pensée (ou je la formule mieux) le but des écrits est de sélectionner les candidats qui ont le mieux profité de leur formation universitaire.
Que des professeurs en exercice depuis cinq ou dix ans ne soient plus capables de faire un carton sur les écrits du Capes, c'est une autre question. Celle-ci a d'ailleurs été abordé par J-L. Ovaert dans l'un de ses rapports (85-88). A l'époque, la presse avait eu connaissance de la barre d'admissibilité et en avait fait des gorges chaudes. Ovaert s'était livré à une analyse fine en distinguant les candidats frais émoulus de l'université et les enseignants en poste (auxilliaires et PEGC) qui tentaient d'améliorer leur statut en passant le concours (l'interne n'a été mis en place qu'en 87).
L'analyse d'Ovaert, même si elle n'est plus d'actualité reste pertinente. Un enseignant en exercice n'a plus les ressources nerveuses et les réflexes d'un candidat jeune. Personnellement, je rédige chaque année intégralement une solution de la seconde épreuve, mais il me faut deux à trois semaines notamment parce que je n'ai plus la motivation (quand j'exerçais, il me fallais pouvoir discuter avec les étudiants qui avaient préparé et passé le concours).
Maintenant, pour les prépas qui mènent en bateau les étudiants, je te laisse la responsabilité de tes déclarations. Quand je passais un week-end entier sur vingt copies où le sujet était intégralement traité (une exigence : vous vous groupez à trois mais vous négociez entre vous une solution et vous faites la totalité du sujet), je ne pense pas que je menais les étudiants en bateau ; leurs copies étaient lues intégralement et je ne suis pas le seul à l'avoir fait. Je t'invite d'ailleurs à regarder les statistiques de l'académie de Clermont dans les dix dernières années. Je ne me sens absolument pas culpabilisé vis à vis de ceux que j'ai formé.
Bruno -
"mais à condition de donner une formation de qualité à toute le monde. Malheureusement on est arrivé à une situation où le travail n'est plus payant"
Honnetement, si cela n'est pas de la provoc' ... En prépa Capes ou Agreg, on se doit d'être un minimum acteur dans sa formation, d'être capable de lire le programme et le BO, et surtout de connaitre ses lacunes pour y remédier efficacement ! En général, on passe ce type de concours vers 22 ou 23 ans, pour être amené à se trouver devant une classe six mois plus tard, et ce genre de post de gens attentistes vis à vis d'une formation qui, si excellente soit-elle, ne peut pas rattrapper les lacunes de trois ans en six mois, me laisse sceptique quant à ce qui va se passer pour eux en situation. Et si vous trouvez que votre formation n'est pas bonne, pourquoi ne dites vous pas à vos professeurs "nous souhaitons des rappels sur tel ou tel sujet, plus d'exercices, etc ..." ? Enfin, un concours externe n'est pas destiné à recruter des enseignants opérationnels, mais à sélectionner des gens pour les former au métier de prof, comment alors évaluer les candidats à cette formation - la plupart n'ayant jamais mis les pieds devant une classe - autrement que par un test d'adéquation à un programme donné ? Pour moi, il n'y a pas de corrélation obligée entre le programme d'un concours et les débouchées professionnelles qu'il offre - sinon il y aurait une épreuve de gestion et une autre de finance de marché à l'X - c'est un simple moyen de sélection et il faut le prendre comme tel, d'autant plus que, comme vous l'avez très justement remarqué, c'est le plus égalitaire de tous : je pense que pas mal de gens victimes de discriminations à l'embauche dans le secteur privé se satisferaient d'un tel mode de recrutement ... -
D'abord désolé pour mes adjectifs "pompeux et hyprocrite". Cela ne s'adresse naturellement pas à Bruno, mais à notre système éducatif. Deuxième remarque : je n'ai jamais proné le fermeture des concours. Non Ben, ce n'est pas de la provoc. Je m'adresse à Bruno, non pas en tant que candidat d'un concours. J'ai connu les IUFM, j'ai enseigné du collège au lycée. Je ne suis plus un étudiant de 22/23 ans, mais un citoyen de 31 ans qui regarde le monde de l'éducation avec un oeil observatoire. Ce que je dis à Bruno, je le dis avec une vue globale sur le système éducatif. Et pour ménager les subsceptibilité, je ne pointe personne du doigt. Le problème, c'est le système et cela commence dès le lycée. Je suis étonné qu'on évoque pas les problèmes de fond...
Je dis une chose simple : toute cette préparation, c'est une mascarade puisque contrairement à ce que dit Bruno, ça ne sélectionne rien du tout, ni les bons profs, ni des matheux. C'est le même phénomène que la sélection d'élèves en prépa. Voici ce qu'a déclaré un enseignant à ce propos :
"En classe préparatoire MPSI (donc là où il y a le plus de maths) on recrute des (bons) élèves de terminale S. Les commissions de recrutement se tiennent en mai.
Depuis quelques années, il nous est presque impossible de deviner qui, parmi les "bons en Terminale S", sera "bon en prépa". Les études que nous faisons prouvent même une corrélation plus que douteuse entre le classement que nous opérons sur les dossiers de terminale, et le classement des élèves en fin de MPSI.
La faute évidemment au fait que ce sont non pas les "bons scientifiques" qui sont en TS, mais les "bons élèves".
Aujourd'hui, de plus en plus de mes élèves de MPSI avouent ne pas spécialement aimer les mathématiques (c'est peut-être de ma faute...) et c'est nouveau. Si on les pousse un peu plus loin, on aura tôt fait de comprendre que ce qui les motive avant tout c'est la perspective d'une carrière lucrative. Le pognon, quoi.
Donc d'une part l'hégémonie de la filière scientifique ne pousse pas (bien au contraire) aux vocations scientifiques, d'autre part elle neutralise des qualités qui ne trouvent plus à s'exprimer."
Encore un extrait sur notre système :
"Notre système éducatif est, sinon en faillite, du moins en grande difficulté. Une loi du silence règne sur ses échecs pour deux ordres de raisons.
D’abord, on tait cette faillite parce qu’elle est partielle,
a) il y a encore des disciplines qui ne sont pas affectées par l’effondrement des connaissances (nous formons toujours aussi bien des médecins, des juristes, des physiciens, des ingénieurs, etc., dont les compétences suffisent ou excellent, selon les cas, dans la concurrence mondiale) ;
b) il y a encore des lieux de formation épargnés, on les nomme lieux d’excellence, et ils ressortissent le plus souvent soit à l’élite très sélectionnée du système d’Éducation nationale (nos post-doctorants se placent sans peine dans les grands laboratoires internationaux, nos Écoles normales supérieures se portent bien, etc.), soit à des ministères qui ne sont pas l’Éducation nationale (mais l’Agriculture, la Défense, l’Industrie...), soit à la gestion privée ou semi-privée (Instituts d’Études Politiques, Écoles de commerce...) ;
c) il y a des classes sociales dont les enfants ne prennent pas de plein fouet les dysfonctionnements de l’école, soit qu’ils reçoivent à la maison un complément que leurs parents financent des cours particuliers (l’essor de leurs officines est spectaculaire).
Ensuite, et c’est là la cause essentielle, on dissimule titre, que les Français gardent la foi dans leur système et avec Billancourt la France entière. Cependant, on ne s’avise pas que ce silence est lui-même un facteur du découragement collectif à présent que le manteau de Noé, pudiquement jeté sur ces faiblesses, est manifestement troué : les parents d’élèves fuient quand même, et si l’enseignement privé sous contrat ne s’accroît pas de manière massive, c’est seulement parce que sa croissance est statutairement bridée par le ministère de l’Éducation nationale au titre, précisément, de ces contrats".
Je m'arrête là, les polémiques à deux sous et les réponses à fleur de peau ne m'intéressent... -
perso : j'ai eu le capes avec de très bonnes notes à oral ( note presque maxi à oral 2) l'année dernière
préparer oral 1 m'a apporté bcp mathématiquement parlant car cela nous permet de réfléchir ( en essayant) de prendre du recul sur des notions
en tant que prof, on doit faire ça, en prenant du recul sur une notion ( aussi simple soit elle) on peut l'enseigner en prenant la meilleure approche pour que l'élève comprenne -
Pas très rassurant tout ça
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.
Bonjour!
Catégories
- 165.4K Toutes les catégories
- 62 Collège/Lycée
- 22.2K Algèbre
- 37.6K Analyse
- 6.3K Arithmétique
- 61 Catégories et structures
- 1.1K Combinatoire et Graphes
- 13 Sciences des données
- 5.1K Concours et Examens
- 23 CultureMath
- 51 Enseignement à distance
- 2.9K Fondements et Logique
- 10.8K Géométrie
- 84 Géométrie différentielle
- 1.1K Histoire des Mathématiques
- 79 Informatique théorique
- 3.9K LaTeX
- 39K Les-mathématiques
- 3.5K Livres, articles, revues, (...)
- 2.7K Logiciels pour les mathématiques
- 26 Mathématiques et finance
- 342 Mathématiques et Physique
- 5K Mathématiques et Société
- 3.3K Pédagogie, enseignement, orientation
- 10.1K Probabilités, théorie de la mesure
- 804 Shtam
- 4.2K Statistiques
- 3.8K Topologie
- 1.4K Vie du Forum et de ses membres