Calendrier de L’Avent III
Réponses
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etanche a dit :Est-ce bien l'esprit de ce calendrier de l'Avent (voire l'esprit de Noël
) que de répondre à une question par un lien ?
Pour créer une boucle spatio-temporelle, j'ai mis un lien de StackExchange vers Les-mathematiques.net ... -
Mia culpa, j'avais noté au brouillon que g était une fonction continue ( c'est pour quoi j'avais parlé d'une intégrale d'une fonction continue dans mon message précèdent)
Il faut avoir du temps pour ce genre de question peut être considérer la série de TaylorLorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs.. -
Quant à moi, je vais essayer d'utiliser le thm de Baire : pour un ensemble dense, réunion dénombrable d'intervalles ouverts $I_k$, la fonction $|g|$ admet resp. un majorant $M_k$ ? Ensuite ???
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Je vais être transparent. J'ai des éléments de solution à disposition (bouquin de problèmes d'analyse de Makarov et cie, édité par Cassini) : essentiellement un procédé de construction pour démontrer par l'absurde que les $(f^{(n)})$ sont uniformément bornées.Comme ce procédé ressemble fort à la démonstration du théorème de Baire, j'ai aussi cherché un peu une démonstration par Baire mais je n'ai malheureusement pas abouti.Désolé pour le côté un peu décevant de la preuve pénible qui s'annonce si on ne parvient pas à faire marcher Baire mais je trouve que c'est compensé par le côté spectaculaire de l'énoncé
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Jour XVIII (eh oui !)
Comme il m'avait bien fallu vingt-quatre heures pour résoudre l'exercice suivant lorsque l'on me l'a posé, je vous le dévoile d'ores et déjà, avec une indication cachée ci-dessous. Même avec l'indication, il reste encore du travail.
Une fonction indéfiniment dérivable $f$ de $\R^+$ dans $\R$ est dite CM (complètement monotone) si $(-1)^nf^{(n)}(x)\geqslant0$ pour tout $n$ et tout $x$. Quelles sont celles pour lesquelles $(-1)^nf^{(n)}(0)=1$ pour $n=0,1,2$ ?Si $f$ est CM, il existe une forme linéaire positive $\mu$ sur ${\rm C}(\R^+,\R)$ telle que, pour tout $x\geqslant0$, on ait $f(x)=\mu(e_x)$, où $e_x$ est la fonction $t\mapsto\exp(-tx)$. -
Pour le jour, Jour XVIII Une candidate est $f(x)=e^{-x}$Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..
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Courage Gebrane,Mon papa Jhon regarde sa série préférée à la télé, près de la cheminée, et moi, je dois comprendre ce problème cauchemardesque. Selon ton indication trouvée sur [Wikipedia] une fonction complètement monotone peut s'écrire : \[f(x) = \int_0^{+\infty} e^{-tx} \, d\mu(t),\]Pour \( n = 0, 1, 2 \), on a \( (-1)^n f^{(n)}(0) = 1 \). Calculons les dérivées successives de \( f \) en \( x = 0 \) :- \( f(0) = \int_0^{+\infty} d\mu(t) = \mu([0, +\infty[) \),- \( f'(0) = -\int_0^{+\infty} t \, d\mu(t) \),- \( f''(0) = \int_0^{+\infty} t^2 \, d\mu(t) \).Je pense que la mesure \( \mu \) est concentrée en un seul point :A démontrer si c'est vrai que \( \mu = \delta_1 \) (la mesure de Dirac au point \( t = 1 \)).Dans ce cas : \[f(x) = \int_0^{+\infty} e^{-tx} \, d\delta_1(t) = e^{-x}.\]Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..
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@JLapin Je viens de regarder ta proposition de solution https://les-mathematiques.net/vanilla/discussion/comment/2511273/#Comment_2511273, Tu es diabolique
@Philippe Malot peux tu donner ta solution , merciLorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs.. -
Papa (et même Papy) John ne regarde pas de séries mais parcourt quelques kilomètres quand il ne pleut pas. Alors, oui, il s'agit de montrer que $\mu$ est le Dirac au point $1$, ce afin de trouver $x\mapsto{\rm e}^{-x}$. Bien vu !
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Jlapin Eureka,
ton problème du jours m'as rappelé une énigme surprenante sur la caractérisation du sinus https://les-mathematiques.net/vanilla/discussion/1427732/derivees-uniformement-bornees
le point cruciale pour ton problème est de démontrer que f est analytique ( f est la somme de sa serie de Taylor) et pour cela on peut utiliser le théorème de boas qui dit que si pour chaque x le rayon de convergence R(x) de la serie de Taylor est infinie ( c'est le cas ici puisque pour chaque x les dérivées sont bornées) alors f est analytique
Bonne continuation à tous pour la suite, j ai eu un peu de temps de libre aujourd( huiLorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs.. -
SI on le voit pas j'explique pourquoi le fait de démontrer que f est analytique plie la question ,Puisque \( f \) est analytique, elle est égale à la somme de sa série de Taylor. Ainsi, on peut écrire :\[f(x) = \sum_{k=0}^\infty \frac{f^{(k)}(0)}{k!} x^k.\]Le but est de démontrer que la suite des fonctions \( g_n \), définies comme les dérivées successives de \( f \), est uniformément bornée sur tout compact, afin de compléter le raisonnement exposé dans ce post https://les-mathematiques.net/vanilla/discussion/comment/2511478/#Comment_2511478La suite \( g_m(0) \) est bornée car elle converge vers \( g(0) \). Il existe donc une constante \( C > 0 \) telle que :\[ |g_m(0)| \leq C, \quad \forall m \in \mathbb{N}. \]Borne sur tout compact \( |x| \leq M \)Si \( |x| \leq M \), alors, en utilisant l'expression de la série de Taylor, on a :\[ |g_n(x)| = \left| \sum_{k=0}^\infty \frac{g_n^{(k)}(0)}{k!} x^k \right|. \]En utilisant le fait que \( |g_n^{(k)}(0)| \leq C \) pour tout \( k ,n\), on obtient la majoration suivante :\[ |g_n(x)| \leq \sum_{k=0}^\infty \frac{C}{k!} M^k = C e^M. \]Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..
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Salut,
pour l'exercice 17 de JLapin et l'histoire de Baire:
Soit $F_k=\{x\in [0,1] | \sup_n |f^{(n)}(x)|\leq k \}$. Ce sont des fermés, et l'union des $F_k$ est $[0,1]$. Par Baire l'union des intérieurs des $F_k$ est dense dans $[0,1]$. Mais si $x$ est intérieur à $F_k$, on a une majoration une uniforme de $|f^{(n)}|$ par $k$ au voisinage de $x$, donc par votre argumentation, $f'=f$ au voisinage de $x$. Donc $f'=f$ sur un ensemble dense, donc $f'=f$ sur $[0,1]$.
edit: j'ai simplifié, j'avait fait inutilement trop compliqué
edit 2, suite à la réponse de Jlapin : confusion entre $f$ et $g$, on a pas $f'=f$ mais $g'=g$ sur un ensemble dense ce qui ne s'étend pas à $[0,1]$ si facilement.
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Très beau raisonnement @NamiswanJe n'ai reçu aucun retour de ma façon , tant pis.
N.B Dans mon raisonnement, je ne me suis pas restreint à l'intervalle \([0,1]\), j'ai considéré \(f \in C^{\infty}(\mathbb{R})\) et \(\forall x \in \mathbb{R}, \quad \lim_{n \to \infty} f^{(n)}(x) = g(x)\). Ceci pour démontrer que \(g = \exp\) sur \(\mathbb{R}\).Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs.. -
Pour le jour XVIII, si on suppose seulement f(0)=1, est ce que les seules CM sont $x\to e^{-ax}$ avec $a\geq 0$Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..
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Si tu suppose seulement que $f(0)=1$, tu vas en avoir plein : chaque fois que $f$ est CM et $f(0)\neq0$, alors $f/f(0)$...
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J'avais la même idée de départ avec les fermés $F_k$ mais je m'étais bêtement arrêté au fait qu'il existait au moins un $F_k$ d'intérieur non vide... Ce que tu obtiens me semble déjà plus prometteur !Simplement, je ferai remarquer qu'on a démontré plutôt que la limite simple des $f^{(n)}$, $g$, est dérivable (et $g'=g$) sur une partie dense, mais comme on ne sait pas si $g$ est continue sur $[0,1]$, ça ne règle complètement pas la question.Merci pour le pdf et ta réponse : je ne voyais pas d'observations particulières à formuler, c'est pourquoi j'ai répondu par le silence
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Par exemple $x\geqslant0\longmapsto\displaystyle\frac1{x+1}\cdot$
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De plus, si $f$ est CM et que $f(0)=0$, alors $f=0$ puisqu'elle est positive et décroissante.
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Merci Jlapin pour ta confirmation l'idée de montrer queo f est analytique me veniit de l autre fil. Maintenant on veut voir ta preuve.
Merci jhon pour le contre 1/(1+x) qui montre que f(0)=-f'(0)=1 n est pas suffisanteLorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs.. -
Petite contribution : en repartant du raisonnement de Namiswan, on obtient que pour tout point $a\in \displaystyle{U = \bigcup_{k\in\N} \textrm{Int}(F_k)}$ est contenu dans un segment $S$ sur lequel la suite $(f_n)_{n\in\N}$ est uniformément bornée par une constante $M_S>0$. On en déduit que $(f_n)_{n\in\N}$ est une suite de fonctions $M_S$-lipschitzienne sur le segment $S$ : par un exercice classique, la suite $(f_n)_{n\in\N}$ converge uniformément vers $g$ sur $S$, ce qui permet de conclure que $g$ est dérivable sur $S$ et $g' = g$ sur $S$, donc $g$ est dérivable sur $U$ et $g' = g$ sur $U$.Il reste à passer de $U$ à $[0,1]$.
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Une autre contribution pour arriver au même résultat :si $S$ est un segment (non trivial), contenant un point $a$, sur lequel $|f^{(n)}|\leq M_S$, alors, par Taylor-Lagrange, pour tout $p\in\N$ on a $$\forall t\in S, f^{(p)}(t) = \sum_{n=0}^{+\infty} \dfrac{f^{(n+p)}(a)}{n!} (t-a)^n$$La majoration $$\forall n,p\in \N, \Big| \dfrac{f^{(n+p)}(a)}{n!}(t-a)^n\Big|\leq M_S \dfrac{|t-a|^n}{n!}$$permet de justifier un passage à la limite quand $p$ tend vers $+\infty$ pour obtenir $$\forall t\in S, g(t) = \sum_{n=0}^{+\infty} g(a)\dfrac{(t-a)^n}{n!} = g(a)e^{t-a}.$$On obtient donc $g$ dérivable sur $S$ et $g'=g$ sur ce même segment.
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Jour XVIII ; il y a peut-être des zones d'ombre sans cette solution esquissée.Si $\varphi$ est une forme linéaire positive sur l'espace vectoriel des fonctions réelles continues et bornées sur $\R^+$ et dominées par une fonction monôme au ${\cal V}(+\infty)$ et si $\varphi(t\longmapsto t^m)=1$ pour $m=0,1,2$, alors $\varphi(f)=f(1)$ pour toute fonction bornée et u-continue.En effet, pour $f$ ainsi fixée et tout $\varepsilon>0$, il existe $M$ tel que $|f(t)-f(t')|\leqslant\varepsilon+M(t-t')^2$ pour $t,\,t'>0$ (s'inspirer du théorème de Korovkin) et donc, pour tout $t\geqslant0$,\[-\varepsilon-M(t-1)^2\leqslant f(t)-f(1)\leqslant\varepsilon+M(t-1)^2\]puis\[-\varepsilon-0\leqslant \varphi(f)-f(1)\cdot1\leqslant\varepsilon+0\]Cqfd, avec $\varepsilon\to0$.Donc, $\varphi(t\longmapsto1)=f(0)=1$ ; en outre, un peu de technique permet de calculer les dérivées à droite $f'_d(x)=\varphi(t\longmapsto-t{\rm e}^{-tx})$ et $f''_d(x)=\varphi(t\longmapsto t^2{\rm e}^{-tx})$, car les encadrements résistent bien aux formes positives. Ainsi, $\varphi(t\longmapsto t)=-f'(0)=1$ et $\varphi(t\longmapsto t^2)=f''(0)=1$. Pour conclure, $\varphi(t\longmapsto{\rm e}^{-tx})={\rm e}^{-1x}$.
Des inégalités de Kolmogorov impliquent que, si $f$ et $f''$ sont majorées absolue en valeur par $1$ en tout point de $\R^+$, alors $f'$ l'est par $2\cdot\sqrt{1\times1}$ ; ici, nous voyons que, avec une hypothèse un peu plus restrictive, une fonction CM devient alors unique. -
Jour XIVExercice 1 :$$\lim\limits_{n\longrightarrow+\infty}\left(\frac{1^12^2\ldots n^n}{n^{\frac{n(n+1)}{2}}}\right)^{\frac{1}{n^2}}$$Exercice 2 :Si un ensemble ordonné d'éléments est permuté aléatoirement, quelle est la probabilité qu'aucun de ces éléments ne se retrouve dans sa position originale. Que devient cette probabilité quand l'ensemble devient infini ?
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Exercice 1 on peut utiliser $H(n)=\prod_{k=1}^{n} k^k = An^{n((n+1)/2}n^{1/12}e^{-n^2/4}(1+1/(720n^2) -1433/(7257600n^4) +O(1/n^6))$
A est la constante de Gleisher-Kinkelin.
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Jour XIX, 1Comme la série $\sum n\ln n$ est très grossièrement divergente, un simple encadrement du terme général par deux intégrales ne suffira sans doute pas. Je passe à un terme de plus grâce à la formule d'Euler--McLaurin, après être passé au $\ln$ dans le produit :
$\sum k\ln k-\displaystyle\int_{1}^{n}x\ln x\,{\rm d}x=\displaystyle\frac{n\ln n}2+{\rm O}(\ln n)$.Donc, $\ln u_n=-\displaystyle\frac14+{\rm O}(1)$ puis $u_n\longrightarrow\exp(-\displaystyle\frac14)$ modulo d'éventuelles fautes de calcul.
Il convenait donc mieux de prendre $-4/n^2$ comme exposant, afin que ${\rm e}$ brille encore plus de mille feux -
Jour XIX, 2On peut prolonger l'exercice en cherchant la limite en loi de la la variable aléatoire $X$ qui à $k$ associe la probabilité pour $\sigma\in{\frak S}_n$ d'avoir $k$ points fixes. Ici, l'exercice XIX,2 demandait la limite de $P(X=0)$.
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XIX.2Le nombre de dérangements :$D_n = \left \lfloor \dfrac{n!}{e} + \dfrac{1}{2}\right \rfloor$, l'entier le plus proche de $\dfrac{n!}{e}$
Nombre de permutations : $n!$
Il ne faut pas respirer la compote, ça fait tousser.
J'affirme péremptoirement que toute affirmation péremptoire est fausse -
Pour Médiat_Suprème, et tous ceux qui auront terminé le 2 d'aujourd'hui, je propose un exercice analogue, dont les résultats ne laissent de me surprendre.
Un congrès de physiciens rassemble $n$ participants ; chacun laisse son chapeau à l'entrée. Le Pr Tournesol est le premier à sortir, mais part avec un chapeau au hasard ; ensuite, chacun des suivants tente de retrouver son chapeau mais en prend un au hasard s'il a déjà couvert le chef de quelqu'un d'autre (le dernier à sortir, lui, n'a pas cette alternative).
Quelle est la probabilité pour qu'un congressiste donné retrouve son chapeau ? Quel est le nombre de permutations qu'il est possible d'obtenir par ce moyen ?
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@gebrane voici une proposition de solution pour le jour 14 :D'après l'énoncé, il existe $M>0$ et $x_0\in\R$ tel que : \[\forall x\in\left[x_0,+\infty\right[, \vert f''(x)\vert\leqslant M\vert f'(x)\vert\;.\]
Cette condition donne envie d'appliquer l'inégalité des accroissements finis à $f'$ entre deux nombres plus grands que $x_0$ !
Lemme :
\[\forall x\in\left[x_0,+\infty\right[, \forall t\in\left]0,\frac 1M\right[, \left\lvert f'(x+t)\right\rvert\leqslant\frac 1{1-Mt}\left\lvert f'(x)\right\rvert\;.\]
Fixons $x$ et $t$ comme dans l'énoncé du lemme. On peut supposer que $\left\lvert f'(x+t)\right\rvert>\left\lvert f'(x)\right\rvert$, sans quoi l'inégalité est évidente.
On pose $t_0=\min\left\{t'\in\R_+^\ast\colon\left\lvert f'(x+t')\right\rvert=\left\lvert f'(x+t)\right\rvert\right\}$.
Comme $f$ est deux fois dérivable, $\left\lvert f'\right\rvert$ est continue et on a donc \[\forall\xi\in\left[x,x+t_0\right], \left\lvert f'(\xi)\right\rvert\leqslant\left\lvert f'(x+t)\right\rvert\;.\]
Le théorème des accroissements finis appliqué à $f'$ nous donne l'existence d'un $\xi$ dans l'intervalle $\left]x,x+t_0\right[$ tel que $f'(x+t_0)-f'(x)=t_0f''(\xi)$. On en déduit :
\[\left\lvert f'(x+t)\right\rvert-\left\lvert f'(x)\right\rvert\leqslant\left\lvert f'(x+t_0)-f'(x)\right\rvert=t_0\left\lvert f''(\xi)\right\rvert\leqslant tM\left\lvert f'(\xi)\right\rvert\leqslant tM\left\lvert f'(x+t)\right\rvert\;,\]
ce qui prouve le lemme.
Ce lemme nous permet dans un premier temps de voir que $f'(x)$ ne peut être nul pour $x\geqslant x_0$.
En effet, une application répétée du lemme nous donnerait que $f'$ serait nulle sur $\left[x,+\infty\right[$, ce qui n'est pas possible puisque $f$ serait constante sur cet intervalle et qu'on ne pourrait alors avoir $f(x)\underset{x\to +\infty}\sim e^x$.
La fonction $f'$, qui est continue, est donc de signe constant sur $\left[x_0,+\infty\right[$ et elle ne peut être décroissante (toujours à cause de la condition $f(x)\underset{x\to +\infty}\sim e^x$), donc $f'>0$ sur $\left[x_0,+\infty\right[$.
On peut donc ôter les valeurs absolues dans le lemme !
Soit $x\geqslant x_0+\dfrac 1M$, $0<t<\dfrac 1M$ et $0\leqslant u\leqslant t$. En appliquant deux fois le lemme, on a d'une part :
\[f'(x+u)\leqslant\dfrac 1{1-Mu}f'(x)\leqslant\dfrac 1{1-Mt}f'(x)\;,\]
et d'autre part puisque $x-u\geqslant x_0$ :
\[f'(x)=f'(x-u+u)\leqslant\frac 1{1-Mu}f'(x-u)\leqslant\dfrac 1{1-Mt}f'(x-u)\;.\]
On en déduit donc l'encadrement de $f'(x)$ suivant :
\[(1-Mt)f'(x+u)\leqslant f'(x)\leqslant\dfrac 1{1-Mt}f'(x-u)\;.\]
On intègre chaque membre par rapport à la variable $u$ entre $0$ et $t$ :
\[(1-Mt)(f(x+t)-f(x))\leqslant tf'(x)\leqslant\dfrac 1{1-Mt}(f(x)-f(x-t))\;.\]
On divise maintenant les trois membres par $te^x>0$ et on fait apparaître des quotients du type $\dfrac{f(a)}{e^a}$ :
\[\dfrac{1-Mt}t\left(\dfrac{f(x+t)}{e^{x+t}}e^t-\dfrac{f(x)}{e^x}\right)\leqslant\dfrac{f'(x)}{e^x}\leqslant
\dfrac 1{t(1-Mt)}\left(\dfrac{f(x)}{e^x}-\dfrac{f(x-t)}{e^{x-t}}e^{-t}\right)\;.\]
En passant à la limite inférieure dans les deux membres de gauche, on en déduit que \[(1-Mt)\dfrac{e^t-1}t\leqslant\underset{x\to +\infty}\liminf\dfrac{f'(x)}{e^x}\;,\] d'où en passant à la limite pour $t\to 0^+$ :
\[\underset{x\to +\infty}\liminf\dfrac{f'(x)}{e^x}\geqslant 1\;.\]
De même, en passant à la limite supérieure dans les deux membres de droite, on obtient :
\[\underset{x\to +\infty}\limsup\dfrac{f'(x)}{e^x}\leqslant\dfrac 1{1-Mt}\dfrac{1-e^{-t}}t\;,\]
d'où en passant à la limite lorsque $t\to 0^+$ :
\[\underset{x\to +\infty}\limsup\dfrac{f'(x)}{e^x}\leqslant 1\;.\]
Ceci montre que $\displaystyle\lim_{x\to +\infty}\dfrac{f'(x)}{e^x}=1$, autrement dit que $f'(x)\underset{x\to +\infty}\sim e^x$. -
Waw, les mathématiques sont belles ! Une preuve sublime. Merci infiniment.Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..
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Jour XXOn pose $a_n=2\times 3^2\times 5^3\times \dots \times p_n^n$, où $p_n$ désigne le $n$-ième nombre premier, c'est la suite A076954 de l'oeis.Soit $\textbf{1}$ la fonction arithmétique qui à tout naturel $n$ associe $1$, On pose $f_n=\textbf{1} \star \dots \star \textbf{1}$, convolution de $\textbf{1}$ avec elle-même itérée $n$ fois. Par exemple $f_2(n)$ donne le nombre de diviseurs de $n$.Déterminez$$\displaystyle \lim_{n\rightarrow +\infty}\sqrt[n]{\dfrac{f_n(a_n)}{f_{n+1}(a_{n-1})}}$$
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$f_k(a_n)=f_k(a_{n-1}) \times C^{k-1}_{n+k-1}$.
Donc $f_n(a_n)=C^{n-1}_{2n-1} \times C^{n-1}_{2n-2} \times \cdots \times C^{n-1}_n$
Et $f_{n+1}(a_{n-1})=C^n_{2n-1}\times C^n_{2n-2} \times \cdots \times C^n_n$
En divisant, on obtient $\frac{f_n(a_n)}{f_{n+1}(a_{n-1})}=\frac{\Pi_{k=0}^{n-1} \frac{(2n-1-k)!}{(n-1)!(2n-1-k-n+1)!}}{\Pi_{k=0}^{n-1} \frac{(2n-1-k)!}{n!(2n-1-k-n)!}}=\frac{n^n}{n!}$.
Donc la limite est $e$ grâce à la formule de Stirling.
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J'ai utilisé la relation 4 de Prem Kumar :
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Jour XXI
1) Est-ce qu’il existe une fonction $f$ continue de $\R$ dans $\R$ telle que, pour tout $x \in \R$, $f \circ f(x)=e^x$ ?
2) Est-ce qu’il existe une fonction $f$ de $\R$ dans $\R$ de classe $C^{ \infty}$ telle que, pour tout $x \in \R$, $f \circ f (x)= e^x$ ?
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Jour XXI,1La réponse est oui. Cela peut se faire par des raccordements continus de fonctions définies sur des sous-intervalles.
Posons $I=[0,\,1/2]$ et, si $x\in I$, $f(x)=x+1/2$ ; sur $f(I)=[1/2,\,1], f(x)={\rm e}^{x-1/2}$. Ainsi, $(f\circ f)_{|I}=\exp$ puis nous faisons en sorte que $(f\circ f)_{|f(I)}=\exp$ en posant $f(u)=u{\rm e}^{1/2}$ pour $x\in\exp(I)$, etc. Nous construisons aussi $f$ brique par brique sur $\R^-$.
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Bravo @john_john . J'ai aussi une solution avec une construction par briques.
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Merci, marco,
reste à voir si le même principe autorise des raccords ${\rm C}^\infty$. -
@john_john : mince, ma solution ne fonctionne pas pour $f$ de classe $C^{\infty}$. Je préfère prévenir pour que l'on ne cherche pas inutilement. Je m'en suis rendu compte en vérifiant. Je m'excuse.
Voici ma solution pour la question 1.$f$ est injective, car $f(x)=f(y)$ implique $f(f(x))=f(f(y))$ donc $e^x=e^y$, c'est-à-dire $x=y$.
$f$ est donc monotone, car injective et continue.
Cherchons par exemple $f$ croissante.
Si $\lim_{x\to -\infty} f (x)=-\infty$, alors $\lim_{x \to - \infty} f\circ f(x)=-\infty \neq 0=\lim_{x \to -\infty} e^x$, contradiction.
Si $\lim_{x\to -\infty} f (x)=a \in \R$, alors $\lim_{x \to - \infty} f\circ f(x)=f(a)=\lim_{x \to - \infty} e^x=0$. Donc $f(a)=0$. Or $f$ est strictement croissante, donc $\lim_{x\to - \infty}f(x) <f(a)=0$., donc $a<0$.
On a donc $\lim_{x\to -\infty} f (x)=a<0$ et $f(a)=0$.
De plus $f(0)=f \circ f(a)=e^a <1$.
Soit $\log^{(n)}$ le $n$-ième itéré du $\log$ pour la composition (de même pour $\exp$)
Soit $x \in \R$, il existe $n$ tel que $\log^{(n-1)} (x)>0$ et $y:=\log^{(n)} (x)\leq 0$. Alors $f(x)=f\circ \exp^{(n)}(y)=\exp^{(n)} f(y)$.
Soit $a$ un réel strictement négatif.Soit $g$ continue strictement croissante et bijective de $]- \infty, a ]$ dans $]a, 0]$. Alors $\lim_{x\mapsto -\infty} g (x)=a$, et $g(a)=0$.
On prolonge $g$ sur $]-\infty,0]$ par $f(x)=e^{g^{-1}(x)}$ sur $]a,0]$ et $f(x)=g(x)$ sur $]-\infty,a]$.
$f(a^+)=e^{g^{-1}(a^+)}=e^{-\infty}=0$. Et $f(a)=g(a)=0$. Donc $f$ est continue en $a$.
$f(0)=e^{g^{-1}(0)}=e^a$.
Soit $x \in \R$, soit $n$ le plus petit entier tel que $y:=\log^{(n)} (x)\leq 0$.
On prolonge $f$ sur $\R$ par $f(x)=f\circ \exp^{(n)}(y)=\exp^{(n)} \circ f(y)$.
Pour vérifier que $f$ est continue, il suffit de le faire en $0, \exp (0), \ldots, \exp^{(n)}(0), \ldots,$.
Soit $x=\exp^{(n)}(0)$, alors $f(x)=\exp^{(n)}\circ f(0)=\exp^{(n)}(e^a)$ et $f(x^+)=\exp^{(n+1)} \circ f(-\infty)=\exp^{(n+1)}(a)$, car $\log^{(n+1)}(x^+)=\log (0^+)=-\infty$.
Donc $f(x)=f(x^+)$, et $f$ est continue en $x$.
Sur $]-\infty, 0]$, il est clair que $f \circ f(x)=e^x$. En effet, $z:=f(x)=g(x) \in ]-a, 0]$ et, donc $g^{-1}(z)=x$, donc $f(f(x))=f(z)=e^x$.
Par construction de $f$, on a $f(e^z)=e^{f(z)}$. Donc $f\circ f(e^z)=e^{f(f(z))}=e^{e^z}$ si $z\leq 0$.
Donc pour $z \in ]0,1]$, on a aussi $f \circ f(z)=e^z$.
Et de même, de proche en proche, $f \circ f(z)=e^z$.
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La question 2 et monstrueusement difficile
voir H. Kneser, "Reelle analytische Lösungen der Gleichung $φ(φ(x))=e^x$ und verwandter Funktional-gleichungen", *J. Reine Angew. Math.* 187 (1949), 56-67.Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs.. -
Analytique c'est plus dur que $C^\infty$ (moins local). A mon avis la construction de John_john s'adapte en modifiant un peu la fonction initiale (x+1/2) pour que les dérivées au bord se raccordent...
Dans la continuité de l'exercice, je propose la suite:
Existe t-il $f:\C\to\C$ continue tel que $f\circ f=exp$? -
Dans $\mathbb C$ C 'est probablement faux du fait que l expo n'est pas injectiveLorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..
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Si j'ai bien compris, ta solution @john_john pour le jour XXI explique qu'il existe une surjection d'un ensemble à définir sur l'ensemble des fonctions continues et injectives de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$ ? via l'application $f \rightarrow f \circ f $ sur l'ensemble des fonctions continues et injectives de $\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$ ?euh j'ai l'impression d'avoir dit une connerie, si quelqu'un me remet dans le droit chemin, en mode non mais en fait sur ce raisonnement tu t'es planté à cause de "..." et "..." je prends , ça sera m'aiderait à apprendre de mes erreurs, je ne suis pas un shtameur troller (peu importe je veux savoir).
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Bonjour, plsryef,
il faut que j'y réfléchisse, car ma construction n'avait pas vocation à se généraliser. Pour commencer, si $f$ est injective continue, elle est strictement monotone et donc $f\circ f$ est strictement croissante. Donc $x\longmapsto{\exp}(-x)$ ne se mettra pas sous cette forme. -
Une autre propriété de l'exponentielle a facilité la construction : elle n'a pas de point fixe, de sorte que l'on couvre $\R$ entier en itérant l'intervalle $[0,1]$ par cette fonction ainsi que par sa réciproque. En revanche, si $g$ a un point fixe $x$ et si $f\circ f=g$, $x$ devra être point fixe de $f$ aussi, car $f(x)$ ne peut être ni $<x$, ni $>x$ : si $g$ a beaucoup de ces points, comme $x\longmapsto x+\sin x$, la construction va peut-être se compliquer.
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Jour 22
Soit $f$ de classe $\mathscr C^\infty$ sur $\R$ telle que $f^{(n)}\geqslant 0$ pour tout nombre entier naturel $n$ et $f(0)=f'(0)=f''(0)=1$. Montrer que $f=\exp$.
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Oh il est magnifique celui là, je ne connaissais pas.
(edit: j'ai en utilisant l'artillerie lourde, je cherche maintenant plus élémentaire) -
Les hypothèses donnent que f est développable en série entière sur $\R$. J’imagine qu’il faut arriver à $f’=f$.
Bonjour!
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