
Maths en musique
Réponses
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Hier soir au festival creusois Le Bruit de la Musique a été joué Canons sur écran divisé, une composition de Sébastien Roux basée sur les canons dits "de Vuza", du nom du mathématicien roumain Dan Tudor de Vuza (né en 1955). Ces canons ont ceci de particulier : les différentes voix ne ne superposent jamais et, une fois qu'elles sont toutes entrées, tous les temps son occupés. Cela est expliqué en détail sur cette page, avec des pistes audios. Voir aussi cette thèse sur les canons modulo p.
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Je suis bien curieux de lire l'article de Jean-Marc Chauvel : La représentation hexagonale toroïdale : application à l’analyse harmonique de la musique d’Hermeto Pascoal (séminaire Ircam 2002). Si l'un d'entre vous parvient à le dénicher ce serait extra. Cadeau : le fabuleux quart d'heure du Gaio da roseira d'Hermeto (1973) :
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Disons que de 0:55 à 3:20 c'est un truc qu'on ne peut pas écouter... c'est du bruit quoi. Ensuite ça devient écoutable.
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Objection ! Je peux écouter le passage que tu cites, et je l'apprécie. Du bruit ? Non ! Je ne sais pas avec quoi il fait tous ces sons mais on reconnait par moments la mélodie principale, par exemple à 1'25'', et il là chante juste après. J'avoue cependant préférer les parties plus "traditionnelles", et surtout l'explosion à partir de 11'40''.
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Ludwig a dit :Du bruit ? Non ! Je ne sais pas avec quoi il fait tous ces sons...
Si quelqu'un pense que j'exagère alors qu'il écoute en particulier le morceau de dix secondes entre 2:25 et 2:35.
Ceci dit je critique seulement ces parties là, pas le reste. -
Tu ne crois pas si bien dire @raoul.S ! Car on entend des animaux de ferme dans son disque Slave Mass. Il tient d'ailleurs un porc dans ses bras au dos de la pochette (visible à partir de 1'40'', cris d'animaux juste avant).On entend mieux un porc au tout début de ce morceau :
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Ok, je dois avoir un talent caché... C'est original en tout cas.
J'ai trouvé de très belles photos de lui (dans le sens artistique...) :
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Entendu ce matin sur France Musique : La Joconde, Mick Micheyl, 1966. Je lis Archimède et Euclide (1''25''), une citation d'Euclide anecdotique mais la chanson est drôle.
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Bach portait l'épée ! Et ce depuis au moins depuis l'âge de 20 ans. C'est ce qu'on peut lire dans Le monde de Bach (éditions Fugue, octobre 2023, 600 pages), un dictionnaire écrit par Gilles Cantagrel, grand spécialiste du Cantor de Leipzig. Mais ce n'est pas de cela dont je veux vous parler, c'est de l'entrée Numérologie de ce beau dico. Tout a commencé en 1950, lorsque le musicologue allemand Friedrich Smend publie son étude Jean-Sébastien Bach par son nom, dans laquelle il "traduit" certains motifs musicaux en substituant des lettres aux notes, puis en opérant un calcul de gématrie. Une méthode féconde dans certains cas, mais souvent fumeuse, nous dit Cantagrel. Il ajoute que "ces spéculations farfelues n'ont pu que jeter le discrédit sur les travaux sérieux". Il cite alors parmi ceux-ci La Symbolique des nombres dans l'oeuvre de Bach, d'Esther Assuied, article paru dans la revue L'orgue en France en 2020. Cet article est également disponible sur leur site. Bonne lecture !
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Voici une rareté : Hyperbole, le dernier morceau de $SO^4H^2$ (1973), un disque du français Michel Gonet (1934-2021), compositeur qui mérite d'être davantage connu. Il a beaucoup travaillé dans ce qu'on appelle l'illustration sonore. Une chaîne Youtube propose les deux volumes de ses Phazing News, et son bel album Fireworks. Ce chef d'orchestre est aussi connu sous le pseudonyme de Cecil Wary, voir par exemple sa Fugue to Cuba.
Les contraintes c'est bien connu ça favorise la création, et cette Library Music est remplie de pépites. Je vous en offre trois autres françaises : Supranatural (Marie-Claude Robert, 1970), Musique en vrac 1971 (le flûtiste Raymond Guiot, le secret le mieux gardé de France!), et Maxi Music (1972) de Guy Pedersen (le générique de Thalassa c'est lui).
Dans ces disques les musiciens sont rarement mentionnés et on peut s'amuser à trouver de qui il s'agit. La flûte sur cette Kermesse Non-Héroïque (Maxi Music) c'est Raymond mais la méchante guitare électrique finale (11'00) ? -
Who were some mathematicians who have had a musical background?Ce lien en donne quelques uns, plutôt des physiciens en fait. Ma recherche est plus précise : je veux des mathématiciens qui ont enregistré de la musique, ou composé de la musique qui a été enregistrée. Pour l'instant je n'en ai qu'un : Tom Lehrer (encore que.. il est plus facile de trouver sa musique que ses travaux mathématiques...).[Inutile de crier. AD]
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Dove Attia a fait prépa puis Polytechnique et prof de prépa... et a composé de la musique.
Comme me l'a appris ma maîtresse de CE2, tata Suzanne, dite Susu, $\{l,é,o\} \cap \{t,o,t,o\}=\{o\}$ -
Excellent ! Je le connaissais en tant que jury de la starac. Je vois sur discogs qu'il a composé de la musique avec Vincent Baguian, que j'aime bien. On écoute La chanson de l'aubergiste, composée par eux.
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Je préfère le livre à l'adaptation audio.Je déconne
Bien à vous. -
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Aux confins de la musique, une rubrique musicale sur la plateforme Pearltrees. Le seul point commun avec les maths étant que son auteur est un prof de maths (moi). J'ai posté et commenté 1 morceau par jour pendant tout le premier confinement, c'est-à-dire 55 jours. Quelques liens sont cassés, mais on peut retrouver la cible avec le titre.
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C'est un peu téléphoné mais le fil Un dur brevet m'a fait penser à la chanson Une duuuuure limite de Téléphone.
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Les titres de deux des quatre morceaux de 1991, le premier EP d'Azealia Banks (2012), sont des nombres entiers : 1991, l'année de naissance de la rappeuse, et 212, l'indicatif de Manhattan, où elle a grandi. Sur 212 elle y chante I guess that cunt getting eaten ou encore I'ma ruin you cunt, I'ma ruin you cunt I'ma ruin you cunt, et plein d'autres paroles assez crues. J'aime beaucoup. Quand elle s'énerve à 2'20'' je pense au funk débridé de Betty Davis, qui n'était pas avare de propos salaces non plus.
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Lorsqu'il était à la retraite le chef d'orchestre et compositeur italien Victor de Sabata aimait résoudre des problèmes arithmétiques. Écoutez l'émission Chefs Oubliés sur France Musique. J'ai cherché sur le net si on avait des traces de ses recherches, rien trouvé. Peut-être en aura-t-on un jour si sa correspondance est publiée.Bref, le recueil d'aphorismes de Régis Debray (février 2024) est dédié à Herman Iline : À Hermann Iline, poète et mathématicien franco-russe, ami des abruptes sagesses. Je ne connaissais pas cet Iline. Voici une courte notice biographique prise sur amazon à propos de son livre de 2020 La Russie : admirer et/ou à détester : Russe d'origine, Hermann Iline a étudié les mathématiques à l'université de Moscou. Installé en France, il s'est consacré aux recherches en intelligence artificielle et a publié une cinquantaine d'ouvrages littéraires et philosophiques. L'ouvrage présent est le premier adressé au public français.
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Dans quelques mois va sortir un livre présenté comme LE livre définitif sur Satie. Une occasion de fouiller sur le net pour trouver des liens entre sa musique et les nombres. Pas trouvé grand chose, hormis quelques études numérologiques.Il y a aussi un dossier de l'APMEP intitulé Musique et transformations qui nous parle d'une oeuvre d'Alice Pilastre, Möbius Gymnopedy. Cela ne va pas chercher très loin et le choix de cette surface semble bien artificiel, voire décoratif. Mais pourquoi pas.Il suffit qu'on dise : Gymnopédie!, et chacun fait sa petite gym dans sa tête en chantant la mélodie, no ? Si. ll est passé à la postérité le compositeur de la rue Cortot. Mais je relis les pages que Lucien Rebatet lui a consacrées dans sa belle Histoire de la musique et j'ai bien envie d'écrire non pas postérité mais poster raté !Le guitariste Pierrejean Gaucher à récemment travailler sur les liens entre la musique de Satie et celle de Frank Zappa. Je n'aurais jamais pensé rapprocher ces deux immenses compositeurs. Mais le résultat vaut le détour.
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Hier dans la plus ancienne émission de radio qui soit toujours diffusée (La Tribune des critiques de disques sur France Musique, créée en 1946) : Sonate n°14 en ut mineur de Mozart. C'est la pianiste portugaise Maria-João Pires qui gagne. Je ne la connais pas bien et du coup je fouille sur le net, je tombe sur un certain Philippe Guillaume, "Le prof de maths qui retrouve le son des pianos anciens" (article La Dépêche, 2004), car il a préparé l'instrument de Pires. Je le retrouve 12 ans plus tard, il a fondé une entreprise qui modélise le son (article La Dépêche).Il a écrit un livre, Musique et acoustique : de l'instrument à l'ordinateur (Hermès, 2005).Sur sa page du département de génie mathématique INSA Toulouse on trouve notamment le cours Son et Musique. Bonne lecture !Et n'oubliez pas d'écouter la gagnante.
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Devinette : qui a fait ce dessin et que représente-t-il pour lui ?
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C'est un exercice de la théorie des graphes ?
Comme me l'a appris ma maîtresse de CE2, tata Suzanne, dite Susu, $\{l,é,o\} \cap \{t,o,t,o\}=\{o\}$ -
J'ai pensé à ça aussi, mais non
Ce dessin figure dans un livre qui vient juste de sortir (première édition française d'un livre en anglais de 1959), et aussi sur sa quatrième de couverture.
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Il s'agit de la réponse d'Igor Stravinsky à une question que lui a posée le chef d'orchestre américain Robert Craft :Leurs Conversations sont désormais traduites en français (éditions Allia). Je recopie ici la fin d'un article de France Musique : On peut imaginer, confie Igor Stravinsky, qu’il existera dans le futur des « sonates électroniques que l’auditeur aura le soin de compléter, ainsi que des symphonies pré-composées (« Symphonies pour l’imagination » : on achète une panoplie de notes et une règle de calcul pour déterminer la durée, le timbre, le rythme, ainsi que des tables de logarithmes pour décider de ce qu’il se passera à la mesure 12, 73, ou 2000). Ce qui me paraît certain, en revanche, c’est qu’il y aura des catégories de musique correspondant à des paramètres psychiques. Igor Stravinsky aurait-il pressenti l’usage de l’intelligence artificielle et des musiques fonctionnelles, des playlists algorithmiques proposées selon nos humeurs dans cet entretien ? C’est une des nombreuses réflexions qui peuvent nous venir en lisant ces passionnantes conversations avec l’un des derniers géants musiciens du 20e siècle…
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Un autre passage de ces Conversations, plus spécifiquement lié aux maths (page 19) :Robert Craft : Considérez-vous que la forme musicale, sous certains aspects, relève des mathématiques ?Igor Stravinsky : En tout cas, elle s'apparente bien plus aux mathématiques qu'à la littérature. Peut-être pas aux mathématiques stricto sensu, mais sans aucun doute à des choses comme la pensée mathématique et les relations mathématiques. (Combien est trompeuse toute description littéraire de la forme musicale!) Je ne dis pas que les compositeurs pensent sous forme d'équations ou de de suite de chiffres, ni que ces éléments constituent des symboles plus adéquats pour la musique. Mais le processus réflexif des compositeurs - le mien, en tous cas - ne me semble guère différent de la pensée mathématique. Déjà en tant qu'étudiant, j'étais conscient de la similitude entre ces deux modes de pensée, et d'ailleurs, les mathématiques étaient déjà la discipline pour laquelle j'avais le plus de goût à l'école. La forme musicale est mathématique parce qu'elle est idéale, et la forme est toujours idéale, qu'il s'agisse, comme l'écrivait Ortega y Gasset, d'"une image de la mémoire ou [d'] une pure construction". Mais quels que soient les aspects mathématiques de la musique, le travail du compositeur ne peut se résumer à la recherche de formules mathématiques.Fin de citation. J'en profite pour passer un message : Il serait intéressant de relever la vision des mathématiques qu'ont les compositeurs et les musiciens en général, et inversement celle de la musique par les mathématiciens. Par exemple : Grothendieck s'est-il exprimé sur la musique ? Quel genre de musique écoutait-il ? Etc.
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Non solo matematica (Pas seulement les mathématiques), un morceau du vol III des Onze Heures Onze Orchestra (2021), composé par le guitariste David Chevallier. Pourquoi ce titre ? On ne le saura probablement jamais. Mais c'est un joli titre, et une jolie musique.
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Les bords de la route, sur la pochette du LP Horizon unlimited (Lijadu Sisters, 1979), convergent vers les soeurs jumelles Lijadu, Taiwo & Kehinde. Un point double donc, cet infini.
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How black parents teach their children maths! Le musicien dans cette vidéo très marrante c'est Mononeon, un bassiste américain né en 90. Ce n'est pas la première fois qu'il se livre à cet exercice, mimer avec sa guitare la voix humaine. Hermeto Pascoal a fait ça aussi, par exemple avec la voix d'Yves Montand, fouillez sur le net.Pour en savoir plus sur Mononeon le mieux est de lire son Manifeste (visible à la toute fin de cette vidéo.. microtonale ! Pas si courant ! Voir aussi son bandcamp (déjà une quarantaine de disques).Ce petit coup de projecteur sur ce grand musicien car... il revient en France ! A Paris en 2023, cet été trois villes dont Toulouse le 2 juillet. Un truc à pas louper ! Il va faire chaud, très chaud, et j'en serais.Ah au fait, How white parents teach their children maths ?
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Basic Maths était une émission éducative sur la télé anglaise Central TV, dans les années 80. En voici une : Large Numbers. Il y en a plein d'autres sur youtube. C'est Ron Geesin qui en signe la musique. Les fans du Pink Floyd le connaissent sûrement car c'est lui qui a arrangé et orchestré Atom Earth Mother (1970), sur le mythique album à la vache. Je crois bien qu'il en a composé des parties aussi.Les 30 musiques de Ron pour Basic Maths viennent d'être éditées, pour la toute première fois.
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Vian présente également à Goraguer "La java des bombes atomiques" [...]. L'auteur de L'Écume des jours imagine la mort des chefs d'états durant la présentation d'une bombe atomique fabriquée par une sorte de savant, Cosinus [...].L'ennui c'est qu'il n'y a pas de savant Cosinus dans la chanson, mais juste l'oncle de l'auteur. Quel est ce mystère ? Une petite recherche internet et on tombe sur le Panégyrique du Savant Cosinus : panégyrique signé Gédéon Mauve, petit-fils du docteur Guy Mauve, chirurgien-dentiste, député du xviiie arrondissement et demi, recueilli par Boris Vian, son neveu. Ceci explique cela.Je n'ai pas réussi à dénicher ce texte de 2 pages, quelqu'un l'a sous la main ?
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Pour l'occasion j'ai acheté le livre Cinéma Science-Fiction de Vian au format epub. Je rechignais à me procurer une liseuse, désormais je n'en suis plus très loin. Et voici ce Panégyrique du Savant Cosinus :Mesdames, Messieurs,Que l'inventeur, et du Savant Cosinus, et de l'anémélectroreculpédalicoupeventombrosoparacloucyle n'ait pas encore sa statue à la place ou s'élève l'obélisque, c'est bien parce que ce dernier jouit de protections scandaleuses en notre époque ou l'art abstrait l'emporte sur l'art de reproduire la figure humaine et ses accessoires. Mais la postérité scientifique de Colomb, l'ensemble de ceux qui peuvent, avec fierté, se targuer d' avoir sucé le lait substantifique de l'estruction au milieu des pages où s'inscrivaient, tels des hiéroglyphes éblouissants, les fulgurantes aventures du renommé savant (pour avoir eu de condamnables rapports avec l'Ecole Polytechnique, il n'en reste pas moins l'archétype de toute une génération capable de modeler le monde à l'image d'un truc extrêmement bizarre) ceux-la, où en étais-je, savent bien quel éducateur fut Christophe et quelle marque leur a laissée l'impérissable Cosinus. Il nous faudrait la plume de vautour du dénommé Pindare pour célébrer avec un tant soit peu d'envergure la probité intellectuelle de cet homme, fidèle à sa devise de toujours « sic itur ad astra » (devise remplacée ultérieurement, sous l'impulsion sournoise des dirigeants d'une marque de margarine, par ce slogan « vous voila délivré d'un préjugé, etc. ») et pour louer à jamais la rondeur et la bonhomie du chien Sphéroïde et les charmes de Mme Belazor dont on a aussitôt compris que le vrai nom devait se lire, par antiphrase, Beauminou ; hommage rendu en passant à ce sexe qu'à notre avis, l'on a tort de délaisser. Cosinus est l'élément capital de cette trilogie qui, dans un raccourci saisissant, donne une image de la société moderne : le savant (Cosinus), le commerçant (Fenouillard) et le militaire (Camember), le monde métaphysique étant représenté ainsi que le monde moral, par ces deux abominables crétins de Plick et Plock, qui restent, il faut l'avouer, en marge de la partie majeure des oeuvres de Colomb. Et le fait que le bain de pieds, à la moutarde ou non, ait été remplacé de nos jours par la télévision prouve bien à quel point l'on a méconnu, dans les sphères populaires, le message laissé par Cosinus : le vulgaire se gonfle la tête plutôt que les pieds, et c'est pour cela qu'il souffre. Mais n'importe ; peu à peu la vérité se fait jour, et Cosinus des adeptes ; le jour n'est pas loin qui verra l'homme idéal revêtir l'aspect élégant de ce modèle à suivre, et s'élancer d'un pied allègre sur les chemins grisants de la connaissance ; et l'on peut dire avec certitude qu'Einstein a eu de la veine de découvrir son équation, car s'il ne l'avait pas fait le premier, Cosinus l'eût, à coup sûr, précédé dans cette voie. Messieurs, Mesdames, levons ensemble nos gobelets de vermeil à Cosinus, le véritable oeuf de Colomb.Gédéon Mauve, petit-fils du Dr Mauve (Guy), Chirurgien-dentiste Député du 18e arrondissement et demi.
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Alain Goraguer ? La musique de La planète sauvage (Topor & Laloux, culte !!!) c'est lui, celle de L'affaire Dominici c'est lui, Tou tou you tou (Gym tonic) c'est encore lui, et je ne vais pas faire la liste des milliers de chansons dont la musique a été arrangée ou composée par lui.Moins connu, on lui doit la musique de dizaines de films porno : Infirmières privées, Autostoppeuses en chaleur, Le droit de cuissage, Esclaves sexuels sur catalogue... que des classiques ! J'ai cherché si certains de ces films parlaient de maths, rien trouvé (pas de maths, mais je mate). J'ai voulu tricher et bifurquer vers Sex & Maths, un album de Daniel Levitin (2021), mais la musique n'en valait pas le coup. Par contre je n'ai pas pu résister à l'écoute de Marie-Jeanne astique le pont (Croisière pour couples en chaleur, 1980).
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La pochette de l'album Numbers (1997) de Fay Lovsky est due au dessinateur Joost Swarte. On pense à Hergé et on imagine que la Castafiore ne doit pas être loin ! Des musiciens jouent grimpés sur une table, il semble qu'un courant d'eau traverse la maison et qu'ils veulent s'en protéger. Que viennent faire ces chiffres aquatiques ici ? Sont-ils dangereux comme les requins du tableau ? En tous cas les musiciens n'ont pas l'air inquiets...Je n'ai rien trouvé sur les nombres dans les paroles des chansons. Peut-être est-ce des numéros de téléphone (il y a un téléphone sur la pochette), mais là encore rien dans les paroles. C'est très curieux et mystérieux.Quant à la musique elle est très bonne ! Fay Lovsky est connue pour jouer d'instruments assez rares, comme la scie musicale ou le thérémine (écoutez Late night airport). Le thérémine, inventé par l'ingénieur russe Léon Thérémine en 1920, on le voit en jouer dans cette vidéo. Pour ceux qui voudraient l'étudier j'ai trouvé une épreuve de physique de 4h sur son fonctionnement !
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Jeudi dernier au festival creusois Le Bruit de la Musique a été projeté le film expérimental Line Describing a Cone (Anthony Mc Call, 1973). On y voyait un point lumineux qui se déplaçait de façon circulaire sur un fond noir, sa trace formant finalement un cercle complet (au bout de trente minutes environ). En même temps et à intervalles réguliers était envoyé de la fumée entre le projecteur et l'écran (la toile du chapiteau en l'occurrence). Se dessinait donc lentement dans cet espace intermédiaire un cône en trois dimensions. Les spectateurs pouvaient se déplacer librement entre le projecteur et la toile, ils touchaient la surface en construction ou bien s’amusaient à obturer le rayon lumineux générateur du cône.
Mais le plus intéressant n’était pas de regarder l’image projetée, il fallait plutôt regarder en direction du projecteur depuis la toile car l’appareil qui projetait la fumée était placé à côté du projecteur et envoyait sa fumée en direction de l’écran, formant un joli tourbillon. Et des spectateurs-acteurs qui glissaient par exemple une main à l’intérieur du vortex conique on ne voyait que cette main, la fumée empêchant de voir à l’extérieur du cône. Ce dispositif simple et efficace enchanta le public.On pourrait dire que le sommet de ce cône coïncide avec la lampe du projecteur, il est en fait un peu derrière celle-ci car une lampe ne saurait être réduite à un point. Il y a un début, la source lumineuse, et une fin, l’image qui s’écrase sur la toile. Tel un big-bang originel la source crée une scène entre elle et la toile, c’est là où vit l’acteur-spectateur. Avant la source il n’y a rien, c’est le néant concentré au sommet du cône, derrière la toile il n’y a rien non plus : vous êtes sortis du chapiteau et il n’y a plus de film :-:smile:. -
Entendu ce matin au réveil sur France Musique, le trio SR9, des amoureux du marimba. Vous devinez pourquoi ils ont choisi de s'appeler ainsi ? SR9 pour Square Root of 9, qui fait 3, en référence au trio donc. On écoute leur version de la Danse rituelle du feu de Manuel de Falla.Cela me fait penser à L'Ensemble Lemniscate que j'ai vu cet été au festival creusois Le Bruit de la Musique. On écoute In Transito (2013) du brésilien Ricardo Eizirik.
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In Transito : lorsque produire des bruits les plus désagréables possible devient un exercice de style...
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Perso j'aime assez, c'est ludique, joyeux. Mais il est vrai que c'est un peu le désordre (encore que, il s'agit peut-être seulement d'un désordre apparent, car il y a sans aucun doute une structure sous-jacente, d'ailleurs, composer, ça s'apprend, on ne fait pas n'importe quoi !), et beaucoup d'entre nous préfèrent l'ordre (surtout les matheux ?).En écoutant certaines oeuvres atonales de Schoenberg par exemple on peut aussi je pense éprouver une sensation désagréable. Le chef d'orchestre et musicologue Ernest Ansermet, qui a fait des études de maths - il a eu une licence et a été prof de maths un temps - a beaucoup écrit sur les "fondements" de la musique. Il a étudié le phénomène de l'audition à l'aide des logarithmes et développé une théorie comme quoi une musique digne de ce nom est forcément tonale.Mais je ne vais pas en dire plus sur la musique tonale/atonale car j'ai peur de dire des bêtises... Voici un article intéressant sur les "fondements" de la musique d'après Ansermet. Bonne lecture !
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Comme me l'a appris ma maîtresse de CE2, tata Suzanne, dite Susu, $\{l,é,o\} \cap \{t,o,t,o\}=\{o\}$
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Ludwig a dit :Il a étudié le phénomène de l'audition à l'aide des logarithmes et développé une théorie comme quoi une musique digne de ce nom est forcément tonale.
The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
-- Harris, Sidney J. -
Merci @zeitnot je connais et apprécie le répertoire de Oldelaf mais cette chanson, j'étais visiblement passée à coté.
La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley) -
Moi aussi j'aime bien Oldelaf et j'étais passé à côté de ce "chef-d’œuvre"Comme me l'a appris ma maîtresse de CE2, tata Suzanne, dite Susu, $\{l,é,o\} \cap \{t,o,t,o\}=\{o\}$
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Certains ont pu voir Nevermore (un concert de Mylène Farmer) au cinéma ces derniers jours. Je ne l'ai pas vu mais récemment j'ai entendu L'instant X sur radio Nostalgie, avec les paroles suivantes :C'est l'équation
L'AX+B qui fait tiltOn s'en fiche un peu, mais j'avais bien aimé Maman a tort :
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Ludwig a dit :Hier dans la plus ancienne émission de radio qui soit toujours diffusée (La Tribune des critiques de disques sur France Musique, créée en 1946) : Sonate n°14 en ut mineur de Mozart. C'est la pianiste portugaise Maria-João Pires qui gagne. Je ne la connais pas bien et du coup je fouille sur le net, je tombe sur un certain Philippe Guillaume, "Le prof de maths qui retrouve le son des pianos anciens" (article La Dépêche, 2004), car il a préparé l'instrument de Pires. Je le retrouve 12 ans plus tard, il a fondé une entreprise qui modélise le son (article La Dépêche).Il a écrit un livre, Musique et acoustique : de l'instrument à l'ordinateur (Hermès, 2005).Sur sa page du département de génie mathématique INSA Toulouse on trouve notamment le cours Son et Musique. Bonne lecture !Et n'oubliez pas d'écouter la gagnante.
*1er mvt à partir de 15:30
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@Ludwig je suis en train de survoler ce bijou!! Merci 1000x, j'adore. J'adore que le IV "instruments de la Grèce antique" n'apparaisse que p28 au mileu d'une dissertation technique sur un ton à la fois sérieux et léger, c'est de la poésie
-c'est par ce terme que je classe les œuvres aux supports inclassables. certes c'est un livre mais il y a une vie derrière et autour, c'est beau, tout simplement et ça rend le monde beau ces attitudes
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Lol je ne sais pas qui (une sorte de chat gpt me signale : "nous avons analysé le document et il ne comporte aucun pishing "(sans blague hahahaha) , première fois que je vois ce truc s'afficher, envie de dire de quoi je me mèle chat Gepeto🐱🤥🐳^^
Un petit passage<3
Voici l’histoire : Hermès enfant, encore au berceau, s’échappe de son antre etrencontre une tortue ; il l’emmène, la tue et la vide à l’aide d’un outil en fer. Il tendune peau sur la carapace en la fixant avec des bâtons de roseau ; il fixe, on ne sait pascomment, deux cornes de chèvres sur l’instrument, entre lesquelles il adapte unebranche de chêne vert, puis confectionne les cordes avec les boyaux de brebis.Content de lui, il part pour de nouvelles aventures, s’en va voler les bœufs de sonfrère Apollon et finalement, lui cède la lyre, sur l'injonction de Zeus appelé en arbitrepar le frère lésé, en échange de la clémence.
Merci Ludwig !! -
Oui, super document( retravaillé par l'auteur pendant plus de 10 ans !).Avant hier dans émission Very good trip (Michka Assayas, France Inter 21h, et 3h du matin) a été diffusé Hey Kekulé du groupe texan Font, qui se revendique des Talkings Heads et de LCD Sound System. Bon ben c'est raté, tellement c'est timide.Le morceau fait référence au livre The Kekulé Problem de Cormac McCarthy (l’auteur de La Route).August Kekulé était un chercheur en chimie dans l’Allemagne du dix-neuvième siècle. Il avait longtemps travaillé sur la formulation développée du benzène jusqu’à ce qu’un rêve le mette sur la voie de la structure de la molécule, sur laquelle il butait (voir la page de VGT sur France Inter).Il se trouve qu'on peut faire certains calculs en lien avec ce problème (voir par exemple AN ALGEBRAIC EXPRESSION FOR THE NUMBER OF KEKULE STRUCTURES OF BENZENOID CHAINS).Du coup on écoute quoi ? Les Talkings Heads bien sûr !
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Bonsoir,je n'ai pas écouté ou très peu ses oeuvres, mais s'il y a bien un créateur de musique qui s'est appuyé sur les mathématiques comme source de création, c'est Iannis Xenakis, qui a eu le privilège d'avoir une exposition consacrée à sa méthodologie à la cité de la musique il y a deux ans de cela si la mémoire ne me fait pas défaut. Et sur l'analyse des rythmes et le codage mathématiques, Je ne peux pas m'empêcher de recommander la chaine Mathémusique sur youtube.Et pour rebondir sur le post initial, que dire de width of the circle de David Bowie ?
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Pour moi plus que tout autres, y compris Bach, les deux mathématiciens de la musique sont Mozart et Chopin même si ça peut surprendre, ce n'est pas que le sens de l'équilibre, car Schubert l'a de façon quasi parfaite aussi , et je ne trouve pas cette liberté et cette évidence, ce recul ce "game" qu'il y a dans le contrepoint de Chopin, plus parfait que le cosmos lui-même, et l'insolence mozartienne, chez Mozart quand on ne connait pas une œuvre et qu'on essaie de prévoir ce qu'il va y avoir on se trompe toujours (en tout cas c'est mon cas), mais quand on entend la suite, c'est pile ce qu'il fallait!!! C'est comme la vie : à la fois évident et inattendu !! Les deux ont un sens de l'économie poussé à leur paroxisme (je sais que ce n'est pas courant d'entendre ça mais je pourrais étayer) et cette sensibilité à optimisation ne se retrouve que dans les maths (peut-être le sport aussi mais je n'y connais rien et je n'ai pas envie de continuer ce parallèle) Chez Mozart, c'est même un style, il cultive une certaine pauvreté miraculeuse et maçonnique, tout en donnant l'impression que tout se fait du bout de la canne, et sans effort (ce qui, parait-il était le cas), chez Chopin l'optimisation vient du fait que c'est juste parfait, tellement parfait que certains idiots (oui j'ose le dire!!!!) se piquent (et se vantent!!) de ne pas l'aimer - il faut une certaine dose de snobisme pour ça - et confondent ce qu'ils pensent être de la mièvrerie (hahah c'en est comique tant ils dévoilent la leur par contraste) avec les aspects déchirants poignants et aristocratiques, collatéraux à la perfection contrapuntique, la science subtile des harmoniques (on ne s'en rend vraiment compte que quand on joue, particulièrement quand on joue une pièce pour la première fois, il y a plus que les notes, on les sent vibrer et résonner de façon tout à fait irrésistible et presque inaudible, c'est le seul à ma connaissance qui n'est "pas pareil quand on le joue", on se rend compte de la monstruosité cataclysmique de ce grand guerrier. Je sors un peu du sujet mais je vais y revenir à la fin, là je continue sur l'aspect guerrier , vous allez me dire, la guerre c'est pas bien, oui c'est vrai, c'est comme l'ego, et la tristesse, ces concepts me sont assez étrangers dans la vie de tous les jours, mais seule la musique les autorise et les splendifie, cliquez sur tout le lien c'est trop beau, et si vous faites attention à chaque note (essayez d'entendre ce que vous n'entendriez pas naturellement vous serez émerveillés je pense et peut-être vous verrez ce que je veux dire quand je le trouve mathématicien. Attention je ne penche pas dans le lieu commun de dire "musique et mathématiques ça va ensemble" qu'on entend tout le temps... bah c'est-à-dire que les mathématiques vont avec beaucoup de choses madame (c'est souvent des dames qui disent ça, je m'en rends compte maintenant)) c'est assez inexplicable en fait, même si je pourrais bien sur étayer techniquement, ce'st plus un ressenti, sur le fait qu'ils avaient tous deux...un esprit de mathématicien, je pense n epas me tromper (pareil pour le lieu commun sur Bach et les maths, oui ok mais là c'est sur un autre plan...)
Par contre.
Depuis le début du 20e siècle, quand on s'est rendu compte qu'on pouvait moduler un peu partout, et quand mélanger des tonalités ne suffisait plus, certains se sont dit qu'on allait enlever la tonalité. Traiter les douze notes pareilles, à ce moment-là pourquoi s'embêter avec 12, j'imagine que certains se sont affranchis de cette limite mais je ne suis pas trop curieux, car quand Chopin est quasi atonal, il ne l'est pas pour rien, il l'est par rapport à quelque chose je veux dire, il n'annulé pas les tensions naturelles pour en fabriquer d'autres basées sur des courbes mathématiques. Certains "musiciens" contemporains, croient faire de la musique en manipulant de vagues concepts mathématiques, ou même en s'intéressant à telle ou telle courbe, qu'ils mobilisent pour des raisons quasi visuelles, mais c'est pas joli quand on écoute, enfin c'est mon avis, mais j'espère qu'ils n'ont pas le toupet d'espérer que quiconque trouvât ça joli, et il y en a qui "aiment" même parmi des musiciens, pour moi ils se mentent à eux-mêmes, et ce qu'ils aimeraient c'est faire des maths sans trop avoir à se fatiguer ; c'est évidemment encore plus le cas pour les compositeurs eux-mêmes, pourquoi ne pas faire des maths directement ? Ah c'est sûr que ça sera moins facile de berner son monde ! -
J'ai fait une faute d'orthographe en mettant raisonner à la place de résonner mais je n'édite pas car je trouve qu'elle "sonne" bien
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