Décroissance des intégrales de Wallis, SANS utiliser sin ou cos

Bonjour à tous, 

Les fonctions sinus et cosinus ne sont pas au programme de mes classes, mais j'aimerais tout de même utiliser les intégrales de Wallis pour faire un peu de Stirling.

Je définis donc la suite $(W_n)$ de façon contournée par : 
$$
W_0 = \frac \pi 2,\ W_1 = 1,\ \ \forall n \in \N,\ W_{n+2} = \frac{n+1}{n+2} W_n
$$

Cela me semble bien définir la suite des intégrales de Wallis, sans utiliser les fonctions sin et cos.

Souci : avec cette définition, je n'arrive pas à démontrer la décroissance de la suite.
Une piste ?
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Réponses

  • Une idée folle, tu démontres que 
    $w_{2n+3}\leq w_{2n+2}\leq w_{2n+1}\leq w_{2n}$ :mrgreen:
    Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..


  • Hmmm, directement je ne vois pas comment intercaler les impairs et les pairs. Et par récurrence je retombe sur le même type de soucis que lorsque j'essaie de montrer que $W_{n+2} \leq W_{n+1} \leq W_n$
  • GuYem a dit :
    Hmmm, directement je ne vois pas comment intercaler les impairs et les pairs. Et par récurrence je retombe sur le même type de soucis que lorsque j'essaie de montrer que $W_{n+2} \leq W_{n+1} \leq W_n$
    Est-ce que tu ne pourrais pas calculer une formule explicite pour les intégrales de Wallis (avec les factorielles) à l'aide d'une récurrence et ensuite faire le quotient de $W_{n+1}$ par $W_n$, avec les factorielles ça devrait se simplifier et ainsi tu pourrais peut être déterminer la croissance
  • Effectivement Calembour, ça va fonctionner ainsi.
    Je n'y avais pas pensé en première approche parce que l'étude usuelle démarre toujours par les variations, avant de passer aux grosses formules avec les factorielles.

    Bizarre tout de même que l'on n'arrive pas à démontrer la décroissance uniquement à partir des premiers termes et de cette relation de récurrence d'ordre 2 ?!
  • GuYem a dit :
    Effectivement Calembour, ça va fonctionner ainsi.

    Donne les détails
    Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..


  • GuYem
    Modifié (September 2024)
    gebrane a dit :
    GuYem a dit :
    Effectivement Calembour, ça va fonctionner ainsi.

    Donne les détails
    Finalement non, pas mieux avec les expressions factorielles. Je pensais que ça allait bien se simplifier mais c'était sans compter que dans $W_{2n}$ le $(2n)!$ est au numérateur ; alors que dans $W_{2n+1}$ le $(2n+1)!$ est au dénominateur.
    Le quotient ne simplifie donc pas les factorielles, mais les multiplie entre elles.

    Si l'on simplifie ces factorielles avec les $\left(2^n n!\right)^2$, ce qui revient à défaire les expressions explicites démontrées par récurrence, on retombe sur les mêmes soucis que précédemment. Pas mieux donc pour le moment en utilisant les expressions explicites.

    Point intéressant : un peu de programmation montre que les variations sont très sensibles à la valeur de $W_0$ : 
    - Avec $W_0 = \frac \pi 2$ : décroissance comme on le sait.
    - Avec $W_0 = 1,56 < \frac \pi 2$ : dents de scie à partir de $W_{73}$.
    - Avec $W_0 = 1,58 >\frac \pi 2$ : dents de scie à partir de $W_{86}$.

    La preuve de la décroissance, sans passer par les intégrales et sinus/cosinus comme évoqué ici, devrait donc faire intervenir un contrôle assez fin entre $W_0$ et $\frac \pi 2$.

    gebrane, tu étais arrivé à quelque chose avec ton "idée folle" $W_{2n+3} \leq W_{2n+2} \leq W_{2n+1} \leq W_{2n}$ ?
  • i.zitoussi
    Modifié (September 2024)
    Curieux ! Serait-ce une nouvelle définition de $\pi$ ?
    J'ai aussi fait des tests numériques et pour $W_0=\frac{\pi}{2}+\varepsilon$ l'indice où la suite cesse d'être décroissante est :
    $\varepsilon = 10^{-1}$ : 10
    $\varepsilon = 10^{-2}$ : 80
    $\varepsilon = 10^{-3}$ : 786
    $\varepsilon = 10^{-4}$ : 7856
    $\varepsilon = 10^{-5}$ : 78542
    $\varepsilon = 10^{-6}$ : 785400
    $\varepsilon = 10^{-7}$ : 7853992
    $\varepsilon = 10^{-8}$ : 78547462
    $\varepsilon = 10^{-9}$ : 783462848
    Donc, en gros, quand on divise $\varepsilon$ par 10, l'indice de première obstruction est multiplié par 10.
    Par ailleurs, on aimerait retrouver $\pi$ par un processus style 'dichotomie', mais je ne vois pas trop comment procéder...
    Après je bloque.
  • Je n'ai pas gardé le brouillon et je n'ai pas envie de refaire les calculs. Un autre approche, on sait que $nW_nW_{n-1}=\frac{\pi}2, \forall n\in \N^*$ donc $$W_{n-1}=\frac{\pi}{2nW_n}$$ et pour démontrer que $W_n\leq W_{n-1}$ il suffit de démontrer que 
    $W_n\leq  \frac{\pi}{2nW_n}$ c'est à dire $$W_n^2\leq  \frac{\pi}{2n},\forall n\geq 1$$
    Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..


  • JLapin
    Modifié (September 2024)
    i.zitoussi a dit :
    Curieux ! Serait-ce une nouvelle définition de $\pi$ ?
    En quelque sorte... Je pose $\lambda = W_0$.
    Avec la formule de Stirling, on voit que si $\lambda<\dfrac{\pi}{2}$, alors $W_{2p}<W_{2p+1}$ pour $p$ assez grand et si $\lambda>\dfrac{\pi}2$, c'est l'inégalité $W_{2p+1}<W_{2p+2}$ qui est satisfaite pour $p$ assez grand.

    Donc la seule possibilité pour que la suite soit décroissante est $\lambda = \dfrac{\pi}2$.

  • Par curiosité : quelle est cette classe ? Le programme semble étrange...
  • Pour éviter les $\sin$, $\cos$, pose alors plutôt $W_n=\displaystyle\int_0^1\Big(\sqrt{1-t^2}\Big)^{n-1}$ pour $n\geqslant1$ (et même pour tout $n\in\N$ si ton programme permet l'intégrale impropre).
  • Autre piste: poser $v_{n}=\frac{W_{n}}{W_{n-1}}- 1$ et étudier le signe.

  • C'est une piste que certains ont exploré, sans succès apparemment. As-tu un développement fructueux pour accompagner ta suggestion ?

  • Merci à tous pour vos commentaires.
    Quelques réponses : 

     JLapin/i.zitoussi : effectivement la suite semble décroissante ssi $W_0 = \frac \pi 2$, d'où une "nouvelle" définition de $\pi$. L'approche de $\pi$ par dichotomie via cette équivalence semble intéressante, mais je ne vois pas non plus comment la mettre en forme de façon algorithmique.

    Héhéhé : CPGE Économique et Commerciale Générale, avec option maths appliquées (anciennement CPGE après bac ES). Aucune fonction trigo au programme, mais on fait tout de même des équivalents, séries, DL et tout ce qui en suit.

    gebrane : utiliser la suite constante pour ramener la décroissance à $W_n^2 \leq \frac{\pi}{2n} \forall n \geq 1$ semble en effet une bonne idée.
    Cependant je n'arrive pas à passer l'hérédité de la récurrence à deux pas qui démontrerait cette inégalité (encore des histoires de quotient pas du bon côté de 1...)
    Et j'ajoute que je crois que ça ne passera pas, à la lumière de la discussion sur la valeur de $W_0$ : l'initialisation à $n=1$ et $n=2$ est valable dès que $W_0 \leq \frac \pi 2$. Si l'hérédité passait, alors la suite serait décroissante même si $W_0 < \frac \pi 2$, contradiction.

    john_john : Sûr que l'on évite ainsi les sinus, la décroissance et la relation de récurrence doivent venir vite. Mais je ne vois plus notre $W_0 = \frac \pi 2$ dont j'aurai pourtant besoin au final : le but du jeu reste comme souvent de calculer la constante dans Stirling...


  • GuYem a dit :  

    john_john : Sûr que l'on évite ainsi les sinus, la décroissance et la relation de récurrence doivent venir vite. Mais je ne vois plus notre $W_0 = \frac \pi 2$ dont j'aurai pourtant besoin au final : le but du jeu reste comme souvent de calculer la constante dans Stirling...


    Quelle est ta définition de $\pi$ du coup ? Tu dois nous donner des règles du jeu plus précises :)
  • epiKx
    Modifié (September 2024)
    @JLapin
    Avec la relation de recurrence initiale on montre facilement:
    \[\frac{W_{n+2}}{W_{n+1}}=\frac{(n+1)^{2}}{n(n+2)}\times\frac{W_{n}}{W_{n-1}}\]
    (Je pars du principe que $(W_{n})$ ne s'annule pas)
    On montre donc:
    \[v_{n+2}=\frac{2n^{2}+4n+1}{n^{2}+2n}v_{n}\]
    d'où l'on déduit par recurrence à l'aide des premiers termes le signe de $v_{n}$ et donc les variations de $(W_{n})$ sauf erreur...
  • Je n'ai pas relu tes calculs mais je pense qu'il y a une erreur : d'après la formule de Stirling, la décroissance est obtenue pour un unique point de départ mais ta relation de récurrence semble dire qu'il y a plus qu'un point de départ pour lequel la suite est décroissante.
  • JLapin
    Modifié (September 2024)
    GuYem a dit :

    Héhéhé : CPGE Économique et Commerciale Générale, avec option maths appliquées (anciennement CPGE après bac ES). Aucune fonction trigo au programme, mais on fait tout de même des équivalents, séries, DL et tout ce qui en suit.


    A la vue de ce programme stupéfiant, je pense en fait que le nombre $\pi$ est hors-programme dans cette filière, en première année en tout cas.

    Edit : si, il apparait dans la loi normale. Donc on va dire que la définition de $\pi$ se fera à l'aide de l'intégrale de Gauss dans cette filière et pour cet exo :)

  • @JLapin
    Oui il y a un os effectivement...
  • Même si tu ne définis $W_n$ que pour $n>0$, tu poses $W_0=\pi/2$ parce que c'est la seule valeur qui satisfasse à la relation de récurrence $ W_{n+2} = \frac{n+1}{n+2} W_n$ pour $n=0$. Cela dit, comment calculer $W_2$ sans trigonométrie ?? La valeur $\pi$ doit bien venir de quelque part...
  • JLapin a dit :
    GuYem a dit :

    Héhéhé : CPGE Économique et Commerciale Générale, avec option maths appliquées (anciennement CPGE après bac ES). Aucune fonction trigo au programme, mais on fait tout de même des équivalents, séries, DL et tout ce qui en suit.


    A la vue de ce programme stupéfiant, je pense en fait que le nombre $\pi$ est hors-programme dans cette filière, en première année en tout cas.

    Edit : si, il apparait dans la loi normale. Donc on va dire que la définition de $\pi$ se fera à l'aide de l'intégrale de Gauss dans cette filière et pour cet exo :)

    Ca m'étonne. Parce que pas de fonction cosinus ou sinus signifie pas de nombres complexes... pourtant c'est quand même utile si on veut résoudre des équations du second degré par exemple 
  • Cherche "complexe" dans le programme et tu auras la réponse à ta question.
  • @JLapin Très instructive cette recherche. Pour celles et ceux qui auraient la flemme, une seule occurrence de "nombres complexes", pour annoncer que ceux-ci ne seront pas abordés, les autres étant "manipulations trop complexes", "commandes complexes", "relations [...] complexes", "monde complexe", "processus complexe", "défi complexe".
    Après je bloque.
  • Concernant le programme ECG maths appliquées, oui c'est assez étonnant : pas de trigo, pas de nombres complexes, les cas $\Delta<0$ dans les trinômes, et les suites récurrentes linéaires d'ordre 2, ne sont pas au programme ; comprendre que ça ne tombe jamais aux concours.

    Concernant la présence de $\pi$, il ne faut pas non plus couper les cheveux en quatre : valeur abordée au collège/lycée, et les étudiants ne sont pas choqués lorsqu'on l'utilise.


    Je précise la remarque que je faisais à la proposition des john_john. Mon objectif final est de trouver la valeur de la constante $C$ dans Stirling $n! \sim \frac{Cn^n\sqrt n}{e^n}$ via la méthode "usuelle" par les intégrales de Wallis, mais sinus/cosinus interdits !

    En définissant la suite de Wallis via $W_n = \int_0^1 \left(\sqrt{1-t^2}\right)^{n-1}\ dt,\ n \geq 1$, on peut avoir : 

    * la décroissance de la suite (en ce sens, cela répond bien au problème initial).
    * la relation de récurrence $W_{n+2} = \frac{n+1}{n+2} W_n$, et donc l'expression factorielle de $W_{2n}$ et autres résultats usuels nécessaires à ce calcul de $C$.

    Cependant on ne peut pas calculer $W_0$ : la convergence de l'intégrale généralisée $\int_0^1 \frac 1{\sqrt{1-t^2}}\ dt$ est envisageable, mais pour sa valeur je ne vois pas d'autres moyens que de reposer $t=\sin(x)$ ; non. Et comme tu le disais, le calcul de $W_2$, ou $W_4$ etc.. est inenvisageable sans trigo.

    Ainsi l'expression factorielle de $W_{2n}$ fera intervenir $W_2$, au lieu du $W_0$ habituel ; et après mélange avec Stirling on obtiendra la valeur de $C$ en fonction de $W_2$ ; ce qui n'est pas franchement satisfaisant. On a donc troqué la possibilité de montrer la décroissance, contre la valeur de $W_0$, ce qui empêche toujours d'atteindre le résultat.



  • $W_2$ est l'aire d'un quart de disque de rayon $1$ (intégrale  = aire sous la courbe) donc $W_2 = \dfrac{\pi}4$ (programme du collège du coup).

    Sinon, on peut tenter plutôt quelque chose qui utilise le TCL pour en déduire Stirling ? Je crois que c'est faisable et ça me semble plus dans l'esprit de ce programme.
  • i.zitoussi a dit :
    Curieux ! Serait-ce une nouvelle définition de $\pi$ ?
    J'ai aussi fait des tests numériques et pour $W_0=\frac{\pi}{2}+\varepsilon$ l'indice où la suite cesse d'être décroissante est :
    $\varepsilon = 10^{-1}$ : 10
    $\varepsilon = 10^{-2}$ : 80
    $\varepsilon = 10^{-3}$ : 786
    $\varepsilon = 10^{-4}$ : 7856
    $\varepsilon = 10^{-5}$ : 78542
    $\varepsilon = 10^{-6}$ : 785400
    $\varepsilon = 10^{-7}$ : 7853992
    $\varepsilon = 10^{-8}$ : 78547462
    $\varepsilon = 10^{-9}$ : 783462848
    Donc, en gros, quand on divise $\varepsilon$ par 10, l'indice de première obstruction est multiplié par 10.
    Par ailleurs, on aimerait retrouver $\pi$ par un processus style 'dichotomie', mais je ne vois pas trop comment procéder...

    Observation rapide concernant cette question de retrouver $\pi$ par dichotomie grâce à Wallis : on dirait que si $W_0 >\frac \pi 2$, alors ce que tu appelles "l'indice de première obstruction à la décroissance" est toujours pair.

    On parie (démontre ce serait mieux...) que si $W_0 <\frac \pi 2$, alors il est toujours impair ?

    D'où un algorithme de dichotomie, avec $a$ et $b$ comme tu veux (enfin pas trop quand même) :
    * on pose $c=(a+b)/2$
    * on part de $W_0=c$ et on détermine N l'indice de première obstruction à la décroissance.
    * si N est pair alors on est parti au dessus de $\pi/2$, on pose $b=c$
    * si N est impair alors on est parti en dessous de $\pi/2$, on pose $a=c$
    * on recommence.

  • JLapin a dit :
    $W_2$ est l'aire d'un quart de disque de rayon $1$ (intégrale  = aire sous la courbe) donc $W_2 = \dfrac{\pi}4$ (programme du collège du coup).

    Sinon, on peut tenter plutôt quelque chose qui utilise le TCL pour en déduire Stirling ? Je crois que c'est faisable et ça me semble plus dans l'esprit de ce programme.
    Ca me semble abusé... Les complexes et les fonctions trigonométriques sont hors-programme mais on déduirait Stirling du TCL (même pas au programme de MP) ?
  • GuYem
    Modifié (September 2024)
    C'est effectivement abusé, mais ça se fait. Je me rappelle bien d'un sujet (ESSEC ou HEC je ne sais plus) où Stirling sortait du TCL et autres considérations de convergences probabilistes. Que l'on soit bien d'accord : le TCL est totalement admis dans ce programme.


    Et la réponse de JLapin sur le calcul de $W_2$ par considération géométrique parait convenable. En combinant avec la proposition de john_john, on peut donc poser $W_0 = \frac \pi 2$, comme seule valeur qui vérifie la relation de récurrence à partir de $n=0$. On arrive ainsi, je crois, à avoir tout le nécessaire pour calculer le $C$ de Stirling, sans écrire un seul sin/cos. Bravo et merci à tous.


    Mais c'est tout de même bien compliqué !! Vraiment pas moyen de démontrer de façon plus directe la décroissance de la suite définie par $W_0 = \frac \pi2,\ W_1=1,\ \forall n \in \N,\ W_{n+2} = \frac{n+1}{n+2}W_n$ ?
  • Avec de la hauteur, c'est effectivement abusé, mais exercer des élèves à manipuler le TCL avec à la clé une jolie application ne me semble pas dénué d'intérêt dans le cadre de ce programme.
  • GuYem a dit :
    C'est effectivement abusé, mais ça se fait. Je me rappelle bien d'un sujet (ESSEC ou HEC je ne sais plus) où Stirling sortait du TCL et autres considérations de convergences probabilistes. Que l'on soit bien d'accord : le TCL est totalement admis dans ce programme.


    Et la réponse de JLapin sur le calcul de $W_2$ par considération géométrique parait convenable. En combinant avec la proposition de john_john, on peut donc poser $W_0 = \frac \pi 2$, comme seule valeur qui vérifie la relation de récurrence à partir de $n=0$. On arrive ainsi, je crois, à avoir tout le nécessaire pour calculer le $C$ de Stirling, sans écrire un seul sin/cos. Bravo et merci à tous.


    Mais c'est tout de même bien compliqué !! Vraiment pas moyen de démontrer de façon plus directe la décroissance de la suite définie par $W_0 = \frac \pi2,\ W_1=1,\ \forall n \in \N,\ W_{n+2} = \frac{n+1}{n+2}W_n$ ?
    Sinon il existe une généralisation de Stirling pour la fonction Gamma, et je crois que la démonstration de cette généralisation ne nécessite pas l'intervention de fonctions trigonométriques. Cependant ça fait quand même appel à des outils costaux (convergence dominée) qui pourraient être admis peut être ?
  • Je vais dans le sens de JLapin : dans cette filière on manipule du TCL, et même des intervalles de confiance après, sans entrer dans le détail de la théorie mathématiques qui se cache derrière. L'idée est de pouvoir interpréter quelques stats, résultats de sondage, voire un peu de maths financières, sans avoir besoin de faire 5 ans de maths pure en amont.
    Si on fait trop de maths, on ne s'intéresse plus à l'argent, non ?

  • gebrane
    Modifié (September 2024)

    Guyem, je te communique ce que j'avais fait au brouillon de ma deuxième approche avant de le perdre. On a  convenu que la décroissance de la suite \( W_n \) découle si je démontre l'inégalité suivante :  
    \[W_n^2 \leq \frac{\pi}{2n}, \quad \forall n \geq 1.\]
    Pour la démontrer, il suffit de la prouver pour les \( n \) pairs et les \( n \) impairs. Nous connaissons les expressions de \( W_{2p} \) et \( W_{2p+1} \), à savoir :
    \[ W_{2p} = \frac{(2p)!}{2^{2p}(p!)^2}\frac{\pi}{2} \quad \text{et} \quad W_{2p+1} = \frac{2^{2p}(p!)^2}{(2p+1)!}.\]
    J'ai démontré que \( W_{2n} \leq \sqrt{\frac{\pi}{4n}} \) et \( W_{2n+1} \leq \sqrt{\frac{\pi}{2(2n+1)}} \), conduisent à  à l'inégalité :
    \[ \frac{\sqrt{n} (2n)!}{4^n (n!)^2} \leq \frac 1{\sqrt{\pi}}\leq  \frac{\sqrt{n} (2n)!}{4^n (n!)^2}{\sqrt{1+\frac{1}{2n}}}.\quad (*)\]
    J'ai vérifié que la suite \( v_n = \frac{\sqrt{n} (2n)!}{4^n (n!)^2} \) est croissante car
    \[ \frac{v_{n+1}}{v_n} = \sqrt{\frac{n+1}{n}} \cdot \frac{2n+1}{2(n+1)} \geq 1 \quad (\text{après un petit calcul}). \] ou wolfram si tu veux 
     la suite $  \frac{\sqrt{n} (2n)!}{4^n (n!)^2}{\sqrt{1+\frac{1}{2n}}}.$ est décroissante (à vérifier)  ou wolfram 

    . Par Stirling, \( v_n \to \frac 1{\sqrt{\pi}} \) ou wolfram , donc l'inégalité (*) est vérifiée, et la décroissance de \( W_n \) en découle.







    Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..


  • @GuYem Oui JLapin avait fait la même remarque peu avant toi, et jen avais profité pour implémenter cet "algorithme pour retrouver $\pi/2$". Mieux vaut ne pas être pressé car il faut plusieurs minutes pour avoir 10 chiffres corrects après la virgule, et pour avoir 12 chiffres corrects, je ne préfère pas essayer.
    Après je bloque.
  • Bonjour à tous !
    Le nombre d'intervenants montre que la question est stimulante :smile: Je propose une définition de $W_n$ qui inclut $W_0$ : on pose $W_n=2\displaystyle\int_{0}^{1}\frac{(1-t^2)^n}{(1+t^2)^n}\,\frac{{\rm d}t}{1+t^2}\cdot$

    La décroissance est immédiate mais, sans trigo, il me semble toujours impossible de montrer que $W_0=\pi/2$. Si cela s'avère, il faudra donner une formule de Stirling contenant $W_0$ et non pas $\pi$.

    Au demeurant, je faisais toujours remarquer à mes élèves que la plupart des estimations asymptotiques font appel à une constante qu'il faut laisser telle quelle (par exemple, la constante d'Euler dans $H_n$) et qu'il est miraculeux que la formule de Stirling soit totalement <<explicite>>.
  • gebrane
    Modifié (September 2024)
    john_john  ma preuve est fausse ? 
    ou on a pas le droit d'utiliser Stirling? 


    Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..


  • gebrane
    Modifié (September 2024)
    je viens de regarder une preuve la formule de Stirling, la preuve repose que le fait que $w_{2n+1}\sim w_{2n}$ mais cette équivalence se démontre grâce  à :
    $W_n \leq W_{n-1} \leq W_{n-2}\iff W_n \leq W_{n-1} \leq \frac{n-1}{n} W_n \iff 1 \leq\frac{W_n}{W_{n-1}} \leq \frac{n-1}{n}$

    edit coquille s'est glissée voir le message de depasse ci-dessous

    donc moralité de la chose, utiliser Stirling rend le raisonnement cyclique 
    Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..


  • Bonjour fiston,
    la preuve est effectivement cyclique puisqu'il s'agit de prouver Stirling ; en outre, mon intervention de ce matin ne cherchait pas à infirmer ta démonstration, mais à proposer une définition des $W$ qui inclue $W_0$.
  • Bonjour
    @gebrane: des coquilles, je crois, dans ton dernier post:
    gebrane a dit :
    je viens de regarder une preuve la formule de Stirling, la preuve repose que le fait que $w_{2n+1}\sim w_{2n}$ mais cette équivalence se démontre grâce  à :
    $W_n \leq W_{n-1} \leq W_{n-2}\iff W_n \leq W_{n-1} \leq \frac{n-1}{n} W_n \iff 1 \leq\frac{W_n}{W_{n-1}} \leq \frac{n-1}{n}$

    donc moralité de la chose, utiliser Stirling rend le raisonnement cyclique 
    au lieu de

    $W_n \leq W_{n-1} \leq W_{n-2}\iff W_n \leq W_{n-1} \leq \frac{n}{n-1} W_n \iff 1 \geq\frac{W_n}{W_{n-1}} \geq \frac{n-1}{n}$


    cordialement
    Paul
  • gebrane
    Modifié (September 2024)

    Merci depasse pour la correction 
    Pour sauver ma preuve est ce que quelqu'un peut démontrer sans Stirling que  $v_n = \frac{\sqrt{n} (2n)!}{4^n (n!)^2}\to 1/{\sqrt{\pi}}$
    Ma preuve à un petit intérêt, j'ai démontré la réciproque de l'équivalence
    $$W_n \downarrow \iff \text{ Stirling vraie}$$ avec la suite $W_n$ définie par : $$W_0 = \frac \pi 2,\ W_1 = 1,\ \ \forall n \in \N,\ W_{n+2} = \frac{n+1}{n+2} W_n$$
    On connaissait que le sens direct :mrgreen:Bien sûr, à condition d'oublier que la suite \( W_n \) provient de l'intégrale de Wallis.
    Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..


  • john_john
    Modifié (September 2024)
    Cela doit pouvoir se faire, si l'on admet la valeur de $\Gamma(1/2)$, car la limite de Gebrane équivaut à $\Gamma((2n+1)/2)/\Gamma(n+1)\sim1/\sqrt n$. Or, cela doit se prouver assez facilement avec la méthode de Laplace (commencer par le changement de variable $t=nu$ dans chacune des deux intégrales).
  • Voir par exemple le sujet de Maths I de Centrale, en 1994, option M.
  • Merci Papa, 
    Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..


  • De rien, fiston ! Il reste tout de même un peu de boulot à effectuer parce l'énoncé de Centrale faisait estimer le quotient de l'intégrale de $t^n\ln t\times{\rm e}^{-t}$  par celle de $t^n{\rm e}^{-t}$, alors qu'ici on a au numérateur l'intégrale de $t^n{\rm e}^{-t}/\sqrt t$. Le principe reste le même, car toutes ces intégrales se concentrent au voisinage de $t=n$ (c'est le principe de la méthode de Laplace).
  • Si l'OP s'intéresse, on peut discuter les détails
    Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..


  • Suite à vos contributions et en suivant la définition de $W_n$ proposée par john_john et l'astuce de JLapin pour la définition de $W_0$, j'arrive à un énoncé qui me paraît cohérent : démonstration de la formule de Stirling, avec calcul de la valeur de la constante, sans utiliser de fonctions trigonométriques.

    Je joins cet énoncé, le calcul de la constante est dans la partie II. C'est très détaillé et adapté au programme ECG que vous avez regardé.

    En essayant d'utiliser plutôt la méthode de gebrane dans la partie II de cet énoncé (on garde la définition de $W_n$ par $W_0,\ W_1$ et relation de récurrence, puis on essaie de démontrer la décroissance), le caractère cyclique de la chose semble bien apparaître :
    * la décroissance de la suite $W_n$ revient à démontrer l'encadrement $(*)$ de gebrane, avec $\frac 1 {\sqrt \pi}$ au milieu.
    * on peut démontrer l'adjacence des suites notées $v_n$ et $v_n \sqrt{1+ \frac 1{2n}}$.
    * cependant la formule de Stirling établie en partie I, avec $C$ inconnue donc, donne uniquement $v_n \to C \sqrt 2$, d'où l'encadrement $(*)$ mais avec $C\sqrt 2$ au milieu, et on tourne en rond.


    Une preuve directe de la décroissance de $(W_n)$ définie de façon récurrente reste donc à trouver ; et semble ardue tant le rôle de $W_0 = \frac \pi 2$ joue sur cette décroissance.



  • gebrane a dit :
    Si l'OP s'intéresse, on peut discuter les détails

    À nouveau la fonction $\Gamma$ sort du programme de mes classes, mais aucun problème pour poursuivre la discussion et essayer de sauver ta preuve !
  • GuYem a dit :

    Je joins cet énoncé, le calcul de la constante est dans la partie II. C'est très détaillé et adapté au programme ECG que vous avez regardé.



    A ta place, je modifierais la question 7c) (graphe de $t\mapsto \sqrt{1-t^2}$).
    Telle que tu la poses, les élèves ont peu de chance de tracer un arc de cercle : personnellement, quand je trace un quart de cercle, j'utilise un compas et je ne m'occupe absolument pas des tangentes particulières.
    Tu risques d'obtenir une courbe plus proche de $t\mapsto \sqrt{1-t^3}$ ou $t\mapsto \sqrt{1-t^{3/2}}$.
    Du coup, la fin de la question (en déduire $W_2$ par argument géométrique) sera un peu perturbante...


  • Pour la partie I, si un de tes brillants élèves, imaginons que c'est  Jlapin, te dit que la suite 
    \[\frac{\sqrt{n} (2n)!}{(2^n n!)^2}\]
    est croissante, est-il si difficile de montrer qu'elle est majorée et d'en déduire sa convergence vers une constante \(C\) ? Que vas-tu répondre ?
    Je rappelle que \[\frac{\sqrt{n} (2n)!}{(2^n n!)^2}=\sqrt n  \prod_{k=1}^{n}\left(1-\frac{1}{2k}\right)\]
    Lorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..


  • JLapin peut répondre en majorant $\displaystyle1-\frac1{2k}$ par $\exp(-1/2k)$.
  • Je pense qu'un brillant élève comme JLapin répondra sagement aux questions posées sans chercher à fabriquer un énoncé parallèle :)
    Par contre, le collègue JLapin salue bien volontiers la qualité de l'énoncé et de ses variantes proposées sur ce fil !
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