Opérateur dérivation et racine carrée

etanche
Modifié (31 Mar) dans Analyse
Bonjour
Soit $\Delta$ l’opérateur de dérivation de $C^{\infty}(\R)$ dans lui-même.
Existe-t-il $\delta$ tel que $\delta \circ \delta=\Delta$ ?
Merci.
Vu ici dans la vidéo ci-dessous. 
Remarque l’exercice n’a pas été résolu dans la vidéo avec $\C^{\infty}(\R^{*})$, ce qui plus difficile.

Réponses

  • Pour le cas de $\R$, le noyau de $\delta^2$ serait de dimension $1$ et celui de $\delta^4$ de dimension $2$ ; c'est incompatible avec la concavité de la suite des dimensions des noyaux itérés.
  • etanche
    Modifié (31 Mar)
    Même question avec $C^{\infty}(\R^{*})$. 
  • john_john
    Modifié (31 Mar)
    Je rectifie !!! Dans le cas de $\R^*$, l'endomorphisme $\delta$ existe ; en effet, si je représente un élément de C$^\infty$ par un couple $(f,g)$ (de fonctions définies respectivement sur $\R_-^*$ et sur $\R_+^*$, je définis $\delta$ en lui associant $(g',f)$.
  • MrJ
    MrJ
    Modifié (31 Mar)
    @john_john : J’essayais de rédiger ta solution au propre (celle du message original) et j’étais désespéré de ne pas y arriver. Je pouvais encore essayer longtemps. :D 

    On pouvait remarquer que la restriction de $\Delta$ au sous-espace vectoriel $\ker(\Delta^n)$ admet deux blocs de Jordan de taille $n+1$, donc cette restriction admettait bien une racine carrée, ce qui laissait entrevoir la possibilité de l’existence d’une racine carrée pour $\Delta$.

    Plus généralement, il me semble qu’on en déduit que si on enlève un nombre pair de points dans $\R$, alors $\Delta$ n’aura pas de racine carrée, tandis que si on enlève un nombre impair de points dans $\R$, alors $\Delta$ admettra des racines carrées.
  • Bonjour, MrJ,
    hélas, je pense que celle postée tard hier soir ne marche pas non plus : en effet, pour permuter les rôles de $f$ et de $g$, il faut en plus remplacer $x$ par $-x$ et cela fait intervenir un signe $-$ au moment de la dérivation  >:)

    Cela dit, j'ai, comme toi, malgré tout l'impression que $\Delta$ est un carré dans le cas de $\R^*$.

    Une remarque pour le cas de $\R$ : on peut aussi voir que le noyau de $\Delta+{\rm Id}$ est de dimension $1$, donc impaire,  et que ce noyau ne peut être de la forme ${\rm Ker}(\delta^2+{\rm Id})$.
  • MrJ
    MrJ
    Modifié (1 Apr)
    Mince ! J’aimais bien ta solution.

    Si on se restreint aux fonctions (localement) polynomiales et qu’on note $(g_n)_{n\in\N}$ et $(d_n)_{n\in\N}$ les « bases canoniques » respectives des fonctions polynomiales à gauche et à droite, alors on peut définir $\delta$ en reprenant ton idée avec $\delta(d_n) = g_{n-1}$ et $\delta(g_n) = d_n$ pour tout $n\in\N^\ast$ (en désignant la fonction nulle par $g_{-1}$).

    Pour passer de ce cas à l’espace $\mathcal{C}^{\infty}(\R^\ast)$, il ne reste qu’un pas (de taille inconnue)…
  • MrJ
    MrJ
    Modifié (1 Apr)
    Si on remplace $\R^\ast$ par $]-1,0[\cup]0,1[$, il me semble qu'on arrive a faire fonctionner ta solution.

    Je ne peux pas écrire les détails actuellement, mais il me semble que l'on ne peut pas passer (facilement) d'une situation à l'autre malheureusement.
  • Aurions-nous intérêt à algébriser le problème ? Si nous désignons par $E$ l'ensemble des fonctions localement polynomiales, alors $E$ est la réunion croissante des noyaux des $\Delta^k$ donc celle aussi des $\delta^\ell$ si $\delta$ existe. Ainsi, $\delta$ laisse forcément stable $E$.

    À noter que la non-solution supra montre que $\Delta^2$ est une puissance quatrième :smile:

    Continuons à mettre nos réflexions en commun !!

    Désormais, je noterai $(f,g)$ un élément de C$^\infty(\R^*)$, càd la fonction qui à $x<0$ associe $f(x)$ et à $x>0$ associe $g(x)$.
  • john_john
    Modifié (1 Apr)
    Merci, Chaurien ! On dirait même qu'ils n'ont pas essayé le cas de $\R^*$.

    MrJ : mon idée de se limiter à $E$ est une fausse (bonne ?) idée car, comme endomorphisme de ce sev, $\Delta$ est carré ; en effet, on prend $(P,Q)\mapsto (Q,P')$ mais sans remplacer $x$ par $-x$. Cela diffère du cas $C^\infty$ car les semi-fonctions polynomiales ont, elles, un prolongement naturel à $\R$ entier.
  • MrJ
    MrJ
    Modifié (1 Apr)
    Oui, c’est ce que je voulais indiquer dans mon message précédent en définissant $\delta$ sur une base des fonctions localement polynomiales.

    Je voulais également dire que si $\delta$ n’existe pas dans le cas de $\R^\ast$, il faudra normalement utiliser le fait que $\R^\ast$ n’est pas bornée (car sur $]-a,a[\setminus\{0\}$ avec $a>0$, on peut définir $\delta$ d’avec ton idée et une translation).

    Je suis en train d’essayer de voir si on ne pourrait pas utiliser la décomposition en fonction paire / impaire pour construire $\delta$.
  • marco
    Modifié (1 Apr)
    Pour la question initiale (sur $\mathcal{C}^{\infty}(\R)$), je crois que j'ai une autre démonstration.
    Soit $u$ la fonction qui à $x$ associe $e^{-x}$ pour tout $x \in \R$.
    Soit $v=\delta(u)$, alors $\Delta(v)=\Delta \circ \delta (u)=\delta \circ \Delta(u)=\delta(-u)=-v$.
    Donc $v'=-v$, donc $v= \lambda u$ pour un $\lambda \in \R$.
    Donc $-u=u'=\Delta (u)= \delta \circ \delta (u)= \lambda^2 u$.
    Donc $\lambda^2 =-1$. Contradiction.
  • Cependant, @john_john l'avait déjà écrit...
  • john_john
    Modifié (2 Apr)
    Eh oui, marco ! Tout nous dit que $\delta$ ne doit pas exister dans $\R$, mais mon idée est que $\delta$ devrait exister dans $\R^*$. Je vais essayer de voir du côté de la dérivation d'ordre fractionnaire, un $\delta$ du genre : échanger $f$ et $g$ (avec $x\leftarrow-x$), puis dériver d'ordre $1/2$, à condition qu'il consente à ne pas introduire de signe $-$ comme supra. Cela dit, je n'y crois pas vraiment, car cela doit revenir à demi-dériver deux fois sur place.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.