Le concept d'indice en analyse complexe
J'ai hésité à mettre ce fil dans la partie Pédagogie ou même Histoire du forum, mais techniquement c'est une réponse surtout mathématique qui m'intéresse. Petit disclaimer : ce fil va avoir une légère odeur de constructivisme.
Je réapprends donc l'analyse complexe comme en témoignent mes fils récents. J'ai une sorte de problème pédagogique autour de la notion d'indice.
Je me suis construit le début d'un cours comme ça :
1) Définition de la dérivabilité au sens complexe, rapport avec la différentiabilité réelle d'une fonction $\R^2 \longrightarrow \R^2$, équations de Cauchy-Riemann, fonctions de référence. Là, pour étendre à la variable complexe les fonctions usuelles (exponentielle et logarithme surtout), un petit écart sur les fonctions analytiques est utile, sachant qu'on va démontrer que l'holomorphie et l'analycité complexe c'est la même chose plus tard.
2) Primitives, on montre l'importance des intégrales curvilignes en analyse complexe pour pouvoir définir des primitives (fonctionnement analogue au théorème fondamental de l'analyse), on étudie un peu ce bazar et on aboutit au théorème intégral de Cauchy (TIC).
Jusque-là, on mime à peu près un cours d'analyse réelle, on parle de dérivées et de primitives.
Un truc qui accompagne régulièrement le TIC, c'est la formule intégrale de Cauchy (FIC). La FIC c'est quand même un résultat qui a une belle tronche, la valeur en un point d'une fonction holomorphe est liée aux valeurs qu'elle prend sur les lacets entourant le point. En plus on fait encore d'autres choses avec ça, dont les résidus, qui sont l'un des principaux aboutissements d'un cours d'analyse complexe disons "niveau agreg". Donc la FIC, c'est important de l'avoir, c'est sûr.
Mais.
Pour pouvoir énoncer la FIC, ben, il faut la notion d'indice d'un chemin par rapport à un point. Et celle-là, dans les cours que moi j'ai pu voir, elle est toujours un peu parachutée. En plus, le lien entre la formule intégrale de l'indice et le concept "cette intégrale calcule un nombre de tours" c'est tout aussi parachuté, un théorème bien carré et on n'en parle plus. Donc en fait la FIC c'est un peu le truc "on en a besoin pour les résidus, et les résidus on en a besoin pour les calculs d'intégrales réelles, donc hop on balance ça vite fait bien fait et on en parle plus" dans les cours d'analyse complexe, je trouve.
Je n'aime pas trop ça. J'aimerais plusieurs choses.
1. Peut-on donner une motivation "naturelle", *en analyse complexe* (je précise parce que je sais que c'est un concept de topologie algébrique, je connais les histoires de relèvement etc), pourquoi s'intéresser au nombre de tours que font les chemins fermés autour d'un point ? C'est vrai, quoi : la FIC accompagne toujours un peu le TIC dans les cours d'analyse complexe, mais le TIC parle d'intégrales nulles sur des chemins fermés et implique l'existence de primitives... pourquoi on s'intéresserait à une histoire de nombre de tours à un quelconque moment dans ce bazar ? D'où vient l'idée que ça pourrait avoir une utilité ?
2. Pouvez-vous m'aider à trouver une manière moins parachutée de définir l'indice ? Parce que franchement, je ne sais pas pas pour vous mais $\displaystyle \dfrac{1}{2\pi i} \oint_{\gamma} \dfrac{1}{z-z_0}\text{d}z$ moi ça ne me saute pas aux yeux que ça compte le nombre de tours que fait un chemin fermé $\gamma$ autour du point $z_0$. Je comprends des choses comme : un cercle de centre $z_0$ parcouru $n$ fois fait $n$ tours autour de $z_0$, donc un chemin fermé homotope à ce cercle fera de même (ça serait une bonne manière d'introduire l'utilité du concept d'homotopie en analyse complexe aussi, ça sert pour le TIC mais ça sort un peu de nulle part aussi dans les cours que je lis), etc, mais de là à trouver cette formule intégrale là sans décortiquer une grosse démo dans mon bouquin je ne trouve pas ça très intuitif : d'où sort le $\dfrac{1}{z - z_0}$ (surtout, pourquoi y a-t-il un inverse), pourquoi y a-t-il une intégrale, pourquoi le $\dfrac{1}{i}$ etc etc. Si l'on veut définir l'indice par sa forme intégrale, j'aimerais savoir un peu comment construire cette formule, comment y aboutir "naturellement" pour que ça fasse un peu plus de sens.
Réponses
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Il faut faire le calcul de $$\int_{\mathcal C} \frac{\mathrm{d}z}{z}$$ une fois dans sa vie, où $\mathcal C$ est le cercle unité, et tout s'éclaire. C'est ça qui donne Cauchy, le théorème des résidus, etc.Ensuite, si $\gamma$ est le lacet constitué du chemin $\gamma_1$ suivi du chemin $\gamma_2$, une intégrale curviligne le long de $\gamma$ est égale à l'intégrale le long de $\gamma_1$ plus celle le long de $\gamma_2$.Avec ces deux choses-là, et en admettant que l'on peut déformer homotopiquement un lacet sans changer la valeur de l'intégrale d'une fonction holomorphe sur ledit lacet (c'est le contenu du théorème de Cauchy, qui se déduit du lemme de Goursat), on comprend d'où vient la notion d'indice : Si $\gamma$ est constitué de $k \in \mathbb N^*$ lacets faisant exactement un tour orienté positivement autour de $z_0$ (c'est-à-dire qui sont homotopes à un cercle centré en $\gamma$), l'intégrale le long de $\gamma$ est la somme des $k$ intégrales correspondantes, qui, par invariance par homotopie, valent toutes $1$. Si $k$ est négatif, il suffit de faire un changement de variable pour faire apparaître le signe moins.Avec du recul on peut aussi voir $$\displaystyle \dfrac{1}{2\pi i} \oint_{\gamma} \dfrac{1}{z-z_0}\text{d}z$$ comme la variation de l'argument (divisé par $2\pi$) de la fonction identité le long de $\gamma$, donc le nombre de tours que fait $\gamma$ autour de $z_0$.
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Ta définition préférée du logarithme, c'est la primitive de l'inverse nulle en $1$, non ? Ce qu'on voudrait appeler logarithme d'un nombre complexe $z$ non nul, c'est $\ln|z|+\mathrm{i}\arg(z)$, avec un problème parce que l'argument $\theta=\arg z$ n'est défini qu'à $2\pi$ près. Note que pourtant la différentielle $\mathrm{d}\theta$, elle, est parfaitement définie (c'est d'ailleurs l'archétype d'une forme fermée non exacte, ce qui est une bonne manière d'introduire le concept d'homologie) : partant d'une formule quelconque qui exprime $\theta$ en fonction de $(x,y)$, par exemple $\theta=\arctan(y/x)$ sur l'ouvert où $x>0$, ou bien $\theta=2\arctan\Bigl(y/\bigl(x+\sqrt{x^2+y^2}\bigr)\Bigr)$ sur $\C\setminus\R^-$, on finit par trouver que \[\mathrm{d}\theta=\frac{-y\mathrm{d}x+x\mathrm{d}y}{x^2+y^2},\]qui est – surprise ! – la partie imaginaire de $\mathrm{d}z/z$ (à un facteur deux près ?). On a en effet \[\frac{\mathrm{d}z}{z}=\frac{(x-\mathrm{i}y)(\mathrm{d}x+\mathrm{i}\mathrm{d}y)}{x^2+y^2}=\frac{x\mathrm{d}x+y\mathrm{d}y}{x^2+y^2}+\mathrm{i}\frac{-y\mathrm{d}x+x\mathrm{d}y}{x^2+y^2}=\mathrm{d}\ln r+\mathrm{i}\mathrm{d}\theta\] où $(r,\theta)$ est caractérisé par $x=r\cos\theta$, $y=r\sin\theta$, c'est-à-dire $z=r\mathrm{e}^{\mathrm{i}\theta}$.Quand un chemin fermé $\gamma$ fait des tours autour de $0$, le nombre de tours est le quotient par $2\pi$ de la variation de $\theta$, laquelle est l'intégrale de $\mathrm{d}\theta$ le long du chemin. Comme l'intégrale de $\mathrm{d}r/r$ – la partie réelle de $\mathrm{d}z/z$ – est nulle parce qu'il y a bien une fonction $r(x,y)$, eh bien l'intégrale de $\mathrm{d}z/z$ est celle de sa partie imaginaire.Après pour des tours autour de $z_0$ on remplace $z$ par $z-z_0$.
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@Poirot je m'amuse de constater que je savais déjà tout ce que tu as dit, hormis la première et la dernière phrase.Je n'ai pas vu mentionnée l'intégrale $\displaystyle \oint_{\mathcal{C}}\dfrac{1}{z}\text{d}z$ dans ma littérature. Et je ne l'ai encore jamais fait non plus, d'ailleurs. Donc il va falloir que je me rafraichisse un peu sur les déterminations du logarithme complexe, je crois. J'ai lu qu'il y a un lien entre logarithme complexe, argument et partie imaginaire, je ne sais plus par coeur qu'est-ce qui va où dans la phrase mais c'est évident qu'il y a un rapport entre argument et nombre de tours, et donc qu'il faut faire apparaitre ça. Cependant je ne vois pas encore en quoi cette intégrale correspond aux variations de l'argument comme tu dis.@Math Coss du coup tu me donnes les outils pour faire ce que m'a conseillé Poirot. J'ai des révisions à faire et du brouillon à gaspiller.Merci
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Pas besoin de parler de logarithme complexe ou de forme différentielle ou de je ne sais quoi pour calculer $$ \int_{\mathcal{C}}\dfrac{1}{z}\text{d}z = \int_0^1 \frac{2i\pi e^{2i\pi t}}{e^{2i\pi t}} \,\mathrm{d} t.$$
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C'est pas faux. J'allais utiliser la primitive au lieu de le faire simplement avec la définition . On trouve $2\pi i$.Je sais donc que $\displaystyle \dfrac{1}{2\pi i}\oint_{\mathcal{C}}\dfrac{1}{z}\text{d}z = 1$, et je sais que $1$ c'est le nombre de fois que je parcours le cercle unité paramétré comme tu l'as fait. Du coup, si on parcourt le cercle $n$ fois, le facteur $n$ va ressortir. Le fait que $\displaystyle \int_{\gamma_1} = \int_{\gamma_2}$ si les deux chemins sont homotopes, je l'ai revu, ils appellent même ça "théorème de Cauchy homotopique" dans mon bouquin. Donc ça va, c'est déjà moins parachuté avec ce petit calcul sous la main.
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1°) Soit $A$ l'ensemble des fonctions de $[0,1] \times (\R/2\pi \Z)$ dans $\R$ de la forme $x, y \mapsto P\left (x, \cos (y), \sin (y) \right)$ où $P\in \R[X,Y,Z]$. Alors $A$ est dense dans $\mathcal C^0 \left ([0,1] \times (\R/2\pi \Z) , \R\right)$ muni de la norme infinie (via le théorème de Stone-Weierstrass, en tout cas sa forme générale: $A$ est une sous-algèbre séparante de $\mathcal C^0 \left ([0,1] \times (\R/2\pi \Z) , \R\right)$ contenant toutes les fonctions constantes).2°) Dans ce qui suit, si $d\in \N$ et $E$ est une partie de $\R^d$, une fonction $f$ de $E$ dans $\R$ sera dite "$\mathcal C^{\infty}$" s'il existe un ouvert $V$ de $\R^d$ et une fonction $g$ de $V$ dans $\R$, de classe $\mathcal C^{\infty}$ au sens usuel sur les ouverts, et telle que $g|_E = f$.Le résultat du 1°) entraîne que toute fonction continue $f$ de $[0,1] \times \R$ dans $\R$ qui est $2\pi$-périodique en sa deuxième variable, est limite uniforme de fonctions $\mathcal C^{\infty}$; $(f_n)_{n \in _N}$ de $[0,1] \times \R$ dans $\R$, périodiques par rapport à leur deuxième variable.3°) Soit $U$ un ouvert de $\C$, $f: U \to \C$ une fonction holomorphe (ici cela veut dire $\mathcal C^1$ et dérivable au sens complexe. Dans le livre "analyse réelle et complexe" de Walter Rudin, il est démontré que l'hypothèse $\mathcal C^1$ est superflue).Soit $\gamma: [0,1] \times \R \to \C$ périodique en sa deuxième variable et dont les parties réelles et imaginaires sont $\mathcal C^{\infty}$.On suppose que l'image de $\gamma$ est contenue dans $U$. On désigne par $\partial_1 \gamma$ (resp. $\partial_2 \gamma$) la dérivée de $\gamma$ par rapport à sa première (resp. deuxième variable).Soit $\theta(x):= \int_0^{2\pi} \partial_2(\gamma) (x,t)f\circ \gamma (x,t) dt$. Alors $\theta$ est dérivable et de dérivée nulle. Et donc $\theta$ est constante.En effet, au vu des hypothèses de régularité employées, l'intégrande est dérivable par rapport à $x$ et de dérivée bornée sur $[0,1] \times [0,2\pi]$. On peut échanger dérivation et intégrale et on a l'égalité $$\begin{align} \theta' (x) &= \frac d {du}|_{u:=x} \left (\int_0^{2\pi} \partial_2(\gamma) (u,t)f\circ \gamma (u,t) dt \right)\\ &= \int_0^{2\pi} \partial_1 \partial_2 \gamma(x,t) f \circ \gamma_(x,t) + \partial_2 \gamma (x,t) \partial_1 \gamma (x,t) f' \circ \gamma (x,t) dt \\ &= \int_0^{2\pi} \partial_1 \partial_2 \gamma(x,t) f \circ \gamma_(x,t) dt + \left [ \partial_1 \gamma(x,t) f \circ \gamma (x,t) \right]_0^{2\pi} - \int_0^{2\pi} \partial_2 \partial_1 \gamma(x,t) f \circ \gamma (x,t)dt \\ &= 0 \end{align}$$En effet, on a $\partial_1 \partial_2 \gamma = \partial_2 \partial_1 \gamma$ par le lemme de Schwartz et le terme entre crochets est nul par périodicité de $\gamma$.4°) Soient $\mu, \nu$ deux fonctions $\mathcal C^1$ par morceaux et $2\pi$-périodiques de $\R$ dans $U$. Si pour tout $x\in [0,1]$ et tout $t\in \R$, $(1-x) \mu(t)+x\nu(t) \in U$, alors la fonction $\Theta;= x \mapsto \int_0^{2\pi} \left (x\mu'(t) + (1-x)\nu'(t) \right) f \circ \left ( x\mu(t) + (1-x)\nu(t) \right) dt$.L'argument est analogue à celui tenu au 3°).5°) Soient $\gamma_1, \gamma_2$ deux fonctions $\mathcal C^1$ par morceaux et $2\pi$-périodiques de $\R$ dans $U$. On suppose que $\gamma_1$ et $\gamma_2$ sont homotopes dans $U$ (i.e. qu'il existe $\delta : [0,1] \times \R \to U$ continue et périodique par rapport à sa deuxième variable, telle que $\delta(0,\_) = \gamma_1$ et $\delta(1,\_ ) = \gamma_2$). Alors pour toute fonction holomorphe $f$ de $U$ dans $\C$, $\int_0^{2\pi} \gamma_1' (f) f\circ \gamma_1 (t) dt = \int_0^{2\pi} \gamma_2' (f) f\circ \gamma_2 (t) dt $ (ce qui est le vrai théorème fondamental de l'analyse complexe à mon avis. Tout s'y ramène. Les homotopies laissent intactes les intégrales et donc un lien direct entre analyse et topologie de $U$ apparaît. On a des théorèmes analogues ave mêmes preuves pour des formes différentielles fermées de degré 1 en dimension finie).Pour prouver ce résultat il suffit de remarqer que par compacté il existe $\varepsilon>0$ tel que pour tous $(x,t) \in [0,1] \times \R$, La boule de centre $\delta(x,t)$ et de rayon $\varepsilon$ est contenue dans $U$ (voir l'autre fil de @Homo Topi sur le même sujet).On approche $\delta$ par une fonction $\mathcal C^{\infty}$ comme aux 1°) et 2°) et on applique les points 4°) et 5°) précédents.6°) Etant donné $f: C^0([0,2\pi], \C \backslash \{0\})$ telle que $f(0) = f(2\pi)$, il existe une homotopie continue et $2\pi$-périodique entre $f$ (prolongée en fonction $2\pi$-périodique de manière évidente) et une fonction $g$ $\mathcal C^{\infty}$. On définit l'indice de $f$ en zéro par $\frac 1 {2\pi} \int_0^{2\pi} \frac{g'(t)}{g(t)} dt$. Cette définition est correcte (le nombre en question est indépendant de la fonction $g$ choisie pour vérifier ces conditions et une telle fonction existe, à nouveau par Stone_Weierstrass).L'indice ainsi défini est constant sur les classes d'homotopie ($\mathcal C^0$: c'est ce que les considérations précédentes montrent).7°) L'indice en $0$ de $t \mapsto \exp(int)$ est égal à $n$ pour tout entier $n$.8°) Pour toute $f\in C^{0}(\R, \C \backslash \{0\})$ $2\pi$-périodique, il existe un entier $n$ et une homotopie continue entre $f$ et $t \mapsto \exp(int)$. Un tel entier est évidemment unique par ce qui précède.Pour montrer l'existence de $n$, il suffit de traiter le cas $\mathcal C^{\infty}$ (en fait $\mathcal C^1$) par ce qui précède. Soit $c\in \C$ tel que $\exp c = f(0)$. Soit $L(x):= \int_0^x \frac {f'(t)}{f(t)} dt$ et $G(x):= f(0) \exp \left (L(x) \right)$. Alors $ x \mapsto \frac {G(x)} {f(x)}$ est de dérivée nulle (calcul direct) et comme elle vaut $1$ en $0$, on en déduit l'égalité $f(x) = \exp\left (L(x) \right) = \exp\left (i M(x) \right) $ pour tout $x\in \R$ avec $M(x):= \frac 1 i \left (c+ L(x) \right)$ pour tout $x$. $L$ et $M$ sont dérivables (donc continues) et comme $f(x + 2\pi) = f(x)$ on a $\exp\left (iM(2\pi + x) \right) = \exp\left (iM(x) \right) $ pour tout $x$; ainsi la fonction continue $x \mapsto M(2\pi + x) - M(x)$ est à valeurs dans $2\pi \Z$ et est donc constante: il existe $n\in \Z$ tel que pour tout $x\in\R$, $M(2\pi + x) - M(x) = 2\pi n$.Pour tout $p\in [0,1]$ et tout $x\in \R$, soit $h(p,t):= pM(x) +(1-p) nx $. Soit $H(p,x):= \exp \left (i h(p,x) \right) = \exp \left ( ip (M(x) - nx)\right ) \exp (inx)$. Alors $H$ est continue, ne s'annule jamais, pour tout $p$ $H$ est $2\pi$-périodique comme produit de deux fonctions $2\pi$-périodique et enfin, $H(0,x) = \exp(inx)$ et $H(1,x) = f(x)$ pour tout $x$ ce qui est le résultat voulu.Cela donne un contenu formel à l'idée intuitive que l'indice de $f$ en $0$ est le nombre de tours que fait $f$ autour de $0$ (avec signe suivant le sens des tours).Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
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@Homo Topi : l'indice d'un chemin orienté(autour du point...mettons $0$) est une définition de topologie qui dépend des auteurs. Selon certains c'est $2i\pi\times nombre~de~tours~autour~de~0~dans~le~sens~trigonométrique$ pour d'autres c'est $nombre~de~tours~autour~de~0~dans~le~sens~trigonométrique$ où $nombre~de~tours~autour~de~0~dans~le~sens~trigonométrique$ est un entier relatif compté positivement si on tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre franc-comtoise, compté négativement si on tourne dans le sens des aiguilles d'une Lip !
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Avec du recul on peut aussi voir$\dfrac{1}{2\pi i} \displaystyle \oint_{\gamma}\dfrac{1}{z-z_0}\text{d}z$comme la variation de l'argument (divisé par $2\pi$) de la fonction identité le long de $\gamma$, donc le nombre de tours que fait $\gamma$ autour de $z_0$.
Je crois que c'est vraiment cette partie-là qu'il faut que je comprenne : pourquoi cette intégrale est-elle (proportionnelle à) la variation de l'argument de la fonction identité ? Pour moi ce n'est pas clair du tout. La variation de l'argument à mon sens ça devrait être une dérivée, là j'ai une intégrale curviligne, donc il doit y avoir quelques étapes de raisonnement/calcul pour établir que cette formule intégrale décrit ça.
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La variation de $f$ entre $a$ et $b$ est $\displaystyle f(b)-f(a)=\int_a^bf'(t)\mathrm{d}t$.Ici, même si $\theta$ n'est pas une fonction, la variation de $\theta$ est l'intégrale de $\mathrm{d}\theta$ le long du chemin, i.e. $\displaystyle\int_\gamma\mathrm{d}\theta$. Une façon de le voir est de calculer la forme différentielle comme je l'ai fait plus haut. Sinon @Poirot a présenté un argument fondé sur l'homotopie : sachant que tout chemin fermé tracé dans $\C^*$ est homotope à la concaténation de $n$ fois le cercle unité parcouru une fois dans le sens trigonométrique, que l'indice envoie la concaténation sur la somme et que l'indice dudit cercle est $1$, tu conclus.
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J'ai bien compris le truc fondé sur l'homotopie, oui (encore heureux, vu mon pseudo). Je n'ai pas besoin de comprendre le truc pour poser ma définition, je veux le comprendre "pour moi", comme une autre façon de faire.Je vais essayer de refaire tous les calculs. J'ai assez d'outils dans ce fil pour ça.
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Juste une petite question... de notation, bien entenduJe comprends* pourquoi @Math Coss a noté la quantité $\dfrac{1}{r}\text{d}r$ comme "$\text{d}\ln r$" mais je trouve la notation un peu perturbante et pas très pratique. C'est courant d'écrire les choses comme ça ? Parce que je ne me souviens pas avoir vu ça dans ma littérature.*Ce que j'ai fait : si $f(r,\theta)=\ln r$, alors $\text{d}f(r,\theta) := \dfrac{\partial f}{\partial r}(r,\theta)\text{d}r + \dfrac{\partial f}{\partial \theta}(r,\theta)\text{d}\theta = \dfrac{1}{r}\text{d}r + 0\text{d}\theta$ donc "$\text{d}(\ln r)$" $=\dfrac{1}{r}\text{d}r$.
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Si tu acceptes que $r$ soit une fonction – au choix, $(x,y)\mapsto\sqrt{x^2+y^2}$ ou $(r,\theta)\mapsto\ r$ – et si tu m'autorises à noter $\ln r$ la composée – sans le rond – alors $\mathrm{d}\ln r$ est la différentielle de cette fonction. C'est d'ailleurs exactement ce que tu as fait...Notation pratique ou pas ? Ici elle est surtout censée être évocatrice : elle a pour vocation d'expliquer le lien entre la différentielle du would be logarithme complexe et $\frac1r\mathrm{d}r$.
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Oui, en m'autorisant des raccourcis sans me prendre la tête je trouve les formules habituelles. Mais dans une même formule, on a l'impression que la même lettre désigne un point fixé et une fonction, je ne trouverai jamais ça non-déroutant. Je le fais moi-même pour trouver les formules classiques mais j'ai encore et toujours l'impression de ne pas comprendre ce que je fais. Ce n'est que du bordel de notations, dans le fond je pense comprendre les calculs sans toujours être sûr à quoi ils correspondent.Je vais y réfléchir pour pouvoir poser les choses bien dans un fil à part.
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Je reviens ici.J'ai donc refait le calcul $\displaystyle \oint_{\gamma}\dfrac{1}{z}\text{d}z = 2\pi i$. J'aimerais faire le rapprochement entre ce calcul et le logarithme complexe (pour faire apparaitre proprement un argument).Je sais aussi que la fonction $f(z)=\dfrac{1}{z}$ admet comme primitive le logarithme complexe, qui vient avec son fameux problème de détermination.J'ai dans ma littérature ce résultat : si $U$ est un ouvert, $f : U \longrightarrow \C$ est continue sur $U$, $\gamma : [a,b] \longrightarrow U$ est $\mathcal{C}^1$ par morceaux, et $f$ admet une primite $F$ sur $U$, alors $\displaystyle \oint_{\gamma}f(z)\text{d}z = F(\gamma(b)) - F(\gamma(a))$.Ma fonction $f(z)=\dfrac{1}{z}$ est définie et continue sur $\C^*$, mais il faut retirer une demi-droite pour avoir le droit à lui donner $F(z)=\log(z)$ comme primitive. Si j'appelle $U = \C \setminus \R_-$, alors $U$ est bien ouvert, $f$ est continue sur $U$ et admet $F$ (la détermination principale du logarithme complexe, j'entends) comme primitive sur $U$... mais si $\gamma$ est mon cercle unité, alors il sort de $U$ ! Certes, pour un seul point (celui où le cercle unité intersecte la demi-droite qu'on a retiré au plan complexe), mais quand même.La question est si je peux quand même relier proprement cette intégrale curviligne au logarithme complexe. Si oui, comment se contourne le problème du point qui sort de mon ouvert $U$ ?
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Fais un découpage en arcs de ton cercle. Si $\Gamma$ est le cercle unité alors $\Gamma = \Gamma_1 \cup \Gamma_2$ où $\Gamma_1$ (resp. $\Gamma_2$) est le demi-cercle fermé de droite (resp. de gauche). Dès lors $\Gamma_1 \subset \C \backslash \R_-$ et tu choisis la détermination principale du logarithme à cet endroit. De même $\Gamma_2 \subset \C \backslash \R_+$ et tu choisis la détermination opposée à cet endroit.
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Salut,
Oui, tu peux parfaitement relier le tout : pour définir une fonction logarithme (complexe), il suffit d'enlever une demi droite d'origine O.
Donc ce qu'il suffit de faire, c'est de couper ton chemin en morceaux de façon à ce que chaque morceau soit contenu dans C* privé d'une demi droite puis tu peux définir une fonction logarithme pour calculer l'intégrale de 1/z sur ce morceau de ta courbe.
Et bien sûr tu termines en sommant les morceaux.
Sur chaque morceau, la variation d'angle sera au maximum de 2.pi à cause de la coupure, mais bien sûr le total pourra être bien plus grand et ce sera forcément un multiple de 2.pi si ton chemin est un lacet.
Et, cerise sur le gâteau, vu que les fonctions logarithme complexe sont définies à un facteur 2ki.pi prés, tu peux même te débrouiller pour que deux fonctions log successives que tu utilises sur deux coupes successives de ton chemin coïncident sur le point où tu as coupé ta courbe ce qui te permet d'écrire que $\int_\gamma dz/z = \mbox{Log}_n(\gamma(b))-\mbox{Log}_1(\gamma(a))$, où les fonctions $\mbox{Log}_k\ ;\ 1\leqslant j\leqslant n$ sont les différentes déterminations du logarithme que tu as employé pour tes coupes. -
Il n'y a pas deux sans trois, voici une autre possibilité : en notant $\gamma :[-\pi,\pi]\to \C, t\mapsto e^{it}$ et $\gamma_{\varepsilon}:[-\pi+\varepsilon,\pi-\varepsilon]\to \C, t\mapsto e^{it}$ on a $\displaystyle \oint_{\gamma}\dfrac{1}{z}\text{d}z = \lim\limits_{\varepsilon \to 0^+} \int_{\gamma_{\varepsilon}}\dfrac{1}{z}\text{d}z= \lim\limits_{\varepsilon \to 0^+} \left(\mbox{Log}(e^{i(\pi-\varepsilon)})-\mbox{Log}(e^{i(-\pi+\varepsilon)})\right)=2i\pi$.
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Si je prends le découpage de Cyrano :Pour le demi-cercle de droite, j'utilise $\arg(z) \in ]-\pi,\pi[$ et donc l'intégrale vaut $\log(e^{i\pi/2}) - \log(e^{-i\pi/2}) = i\dfrac{\pi}{2} - i\dfrac{-\pi}{2} = i\pi$.Pour le demi-cercle de gauche, j'utilise $\arg(z) \in ]0,2\pi[$ et donc l'intégrale vaut $\log(e^{i3\pi/2}) - \log(e^{i\pi/2}) = i\dfrac{3\pi}{2} - i\dfrac{\pi}{2} = i\pi$.La somme des deux fait bien $2i\pi$.Et la somme des deux fait aussi $\log(e^{i3\pi/2}) - \log(e^{-i\pi/2})$. Avec un autre paramétrage ça ressemble bien à du $\log(e^{i(\theta + 2\pi)}) - \log(e^{i \theta})$, avec un angle de départ $\theta$ quelconque. Et vu que les deux nombres ont le même module puisqu'ils sont sur le cercle unité, j'ai $\log(e^{i(\theta + 2\pi)}) - \log(e^{i \theta}) = i\big(\arg(e^{i(\theta + 2\pi)}) - \arg(e^{i \theta})\big) = 2i\pi$, la fameuse variation de l'argument.Reste à dépatouiller les formes différentielles.J'ai $\dfrac{1}{z}\text{d}z = \dfrac{1}{r}\text{d}r + i \text{d}\theta$. Donc $\displaystyle \oint_{\gamma}\dfrac{1}{z}\text{d}z = \oint_{\gamma}\Big(\dfrac{1}{r}\text{d}r + i \text{d}\theta \Big)$.J'aimerais écrire $\displaystyle= \oint_{\gamma}\dfrac{1}{r}\text{d}r + i \oint_{\gamma} \text{d}\theta = 0 + i(2\pi)$ parce que ça me donne le bon résultat, mais je ne sais pas si cette manip est toujours vraie. Je suppose que oui mais je ne sais pas le démontrer.J'ai bien la définition que $\displaystyle \oint_{\gamma} \omega = \int_0^{2\pi}\omega(\gamma(t))\gamma'(t)\text{d}t$ pour $\omega$ forme différentielle de degré $1$. Mais je ne suis pas sûr comment calculer $\Big(\dfrac{1}{r}\text{d}r + i \text{d}\theta \Big)(\gamma(t))$. Les embrouilles avec les formes différentielles et changement de coordonnées qui reviennent...EDIT : j'avais oublié un $\gamma'(t)$
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Tu peux gagner du temps et directement écrire $f(z)dz = f(\gamma(t)) \gamma'(t) dt.$ Donc $$\int_{\gamma} \frac{1}{z} \, dz = \int_{0}^{2\pi} \frac{1}{e^{it}} ie^{it} \,dt = \int_0^{2\pi} i \, dt = 2i\pi.$$
J'ai sauté l'étape où on somme les deux "bouts" d'intégrales pour retrouver l'intégrale complète sur $[0,2\pi].$ -
J'ai déjà fait ce calcul-là. J'aimerais comprendre comment calculer quelque chose qui a la tronche de $\displaystyle \oint_{\gamma}\Big( \dfrac{1}{r}\text{d}r + i \text{d}\theta\Big)$
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@Homo Topi : Comment définis-tu $dr$ et $d\theta$ ?
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Qui est « tu » ?
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Ben en fait, c'est des lacunes sur l'intégration des formes différentielles que j'ai.Si j'ai une forme différentielle de la forme $f(x)\text{d}x$ je "sais" que l'intégrale se calculera comme d'habitude. Mais après, pour des formes différentielles un peu plus compliquées je ne sais plus trop.Là par exemple, si j'ai un truc de la forme $a(r,\theta)\text{d}r + b(r,\theta)\text{d}\theta$, est-ce qu'on a bien $\displaystyle \int \Big(a(r,\theta)\text{d}r + b(r,\theta)\text{d}\theta \Big) = \int a(r,\theta)\text{d}r + \int b(r,\theta)\text{d}\theta$ ?
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Par dérivation des fonctions composées on a $$dr = \frac{x}{\sqrt{x^2+y^2}} dx + \frac{y}{\sqrt{x^2+y^2}} dy$$ et $$d\theta = \frac{-y}{x^2+y^2} dx + \frac{x}{x^2+y^2} dy.$$ Donc tu peux calculer comme d'habitude et bien entendu scinder tes intégrales.
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Je pense qu'il me faudrait une démonstration concrète dans un cours sur les formes différentielles, mais dans la littérature ça ne ressemble pas à ça. Par exemple je m'attends à trouver des résultats sous la forme $\displaystyle \int(\omega_1 + \omega_2) = \int \omega_1 + \int \omega_2$, mais pas le détail si $\omega_1$ et/ou $\omega_2$ sont de forme $\text{d}$machin + $\text{d}$truc. La traduction de la théorie à la pratique n'est pas si simple pour moi, surtout s'il y a des $\text{d}x$, $\text{d}y$, $\text{d}r$ et $\text{d}\theta$ qui se mélangent dans tous les sens.Je vais chercher un peu.
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Tant qu'on fait des formes différentielles sur $\R^n$ et pas sur une variété quelconque, on dispose d'un système de coordonnées global et canonique donné par les projections de $\R^n$ sur $\R$.
Autrement dit, tant que tu fais de l'étude dans $\C$ (puisque manifestement tu souhaites faire de l'analyse complexe), tu peux simplement tout définir en terme de $dx$ et $dy$. Ce n'est sûrement pas la façon la plus intrinsèque et générale de faire mais ça permet de directement pratiquer l'analyse complexe sans passer par de la géométrie différentielle de plus haut niveau. Il n'y a même pas besoin de parler de bases duales ou que sais-je. -
C'est vrai que je peux faire comme ça, cf l'indication de Math Coss.Je fais de l'analyse complexe en ce moment mais j'aimerais bien quand même maîtriser un peu tout ce bazar. J'ai fait de la géo diff à la fac et j'ai trouvé ça sympa, mais j'avais trop de lacunes pour tout comprendre dans les détails à l'époque. Par contre les formes différentielles "simples", les intégrales curvilignes, l'analyse vectorielle et les EDP j'aimerais être à l'aise dessus un jour. C'est tout un taf...Et d'un autre côté oui, j'aimerais avoir une compréhension plus intrinsèque de la chose. À la physicienne, en gros, mais en connaissant les justifications mathématiques de pourquoi ça marche. Je pars bouquiner.
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Une forme différentielle de degré 1 d'un ouvert $U$ d'un espace de Banach $E$ est une fonction de $U$ dans le dual (topologique) $E'$ de $E$.Si $f$ est une telle forme est de plus continue, pour tous $a,b\in \R$ tels que $a<b$ et toute fonction $\gamma : [a,b]$ de classe $\mathcal C^1$, "l'intégrale de $f$ le long de $\gamma$" est par définition la quantité $\int_a^b f\left ( \gamma(t)\right) \left ( \gamma'(t) \right )dt$.Les notations usuelles avec des "$d$" et autres sont à considérer comme des graphies artistiques du passé et surtout pas à des supports de vrais raisonnements (puisque, faute de familiarité avec les véritables objets qu'elles désignent on ne sait jamais quand les interprétations intuitives -si on peut appeler ça comme ça- qui veulent s'éloigner du formalisme sont correctes et quand elles ne le sont pas).Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
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Ça m'a tout de même l'air d'un passé si récent qu'il n'est pas encore révolu...
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Je pense que l'un des principaux trucs qu'il faut qu'on m'explique, c'est ça :Je sais donc que, par définition, $\displaystyle \int_{\gamma} \omega := \int_a^b \omega(\gamma(t))\gamma'(t)\text{d}t$, quand $\omega$ est une 1-forme et $\gamma : [a,b] \longrightarrow \R^n$ est au moins $\mathcal{C}^1$ par morceaux.Maintenant, moi j'ai $\displaystyle \int_{\gamma} \Big( \dfrac{1}{r}\text{d}r + i \text{d}\theta\Big)$. Pour appliquer ma définition, faut-il considérer $r$ comme une fonction ici ? Donc a-t-on $\displaystyle \int_{\gamma} \Big( \dfrac{1}{r}\text{d}r + i \text{d}\theta\Big) = \int_a^b \Big[\dfrac{1}{r(\gamma(t))}\text{d}r(\gamma(t)) + i\text{d}\theta(\gamma(t))\Big]\gamma'(t)\text{d}t$ ?Si ça c'est correct, alors pour la suite il suffit d'avoir les définition de $\text{d}r$ et $\text{d}\theta$ sous la main pour continuer. C'est vraiment juste cette étape-là en fait.
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Mais évidemment que $r$ est une fonction ! de même que $x$ ou $y$ d'ailleurs – même si ce sont également des symboles dénués de sens, ce sont aussi les fonctions $(x,y)\mapsto x$... En revanche $\theta$ n'est pas vraiment une fonction – ou bien elle n'est définie que localement, ou bien c'est une fonction multivaluée – même si sa différentielle est bien définie.Bref, vu que $r(x,y)=\sqrt{x^2+y^2}$ on a\[\mathrm{d}r(x,y)=\frac{x}{\sqrt{x^2+y^2}}\mathrm{d}x+\frac{y}{\sqrt{x^2+y^2}}\mathrm{d}y.\]Cela ne sert à rien pour calculer l'intégrale vu que $\frac{\mathrm{d}r}{r}$ est la différentielle de la fonction $\ln r:z\mapsto\ln|z|$ donc l'intégrale est $\ln |\gamma(b)|-\ln |\gamma(a)|$ (c'est-à-dire $0$ si le chemin est fermé). Quant à $\mathrm{d}\theta$ elle est donnée plus haut.
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Ben, ça ne sert à rien pour calculer *cette intégrale-ci* mais moi je cherche à comprendre le principe général.
Si j'ai une intégrale curviligne de la forme $\displaystyle \int_{\gamma}a(r,\theta)\text{d}r + b(r,\theta)\text{d}\theta$, je veux savoir précisément quoi mettre dans cette parenthèse : $= \displaystyle \int_a^b \Big( ... \Big)\gamma'(t)\text{d}t$. Je pense que c'est $a\big(r(\gamma(t)),\theta(\gamma(t))\big)\text{d}r(\gamma(t)) + b\big(r(\gamma(t)),\theta(\gamma(t))\big)\text{d}\theta(\gamma(t))$ mais je ne suis pas sûr.On me disait dans l'autre fil que je confonds variables et fonctions dans certains contextes, ben j'essaie de dépatouiller les choses.Techniquement, quand tu écris une intégrale de Riemann classique $\displaystyle \int_a^b f(x)\text{d}x$, tu vois le $x$ comme une fonction aussi ? Pour moi c'est une variable muette "jusqu'à ce que j'ai besoin de faire un changement de variable". Là je vais lui donner un rôle de fonction. Avec les intégrales curvilignes et la même lettre qui joue différents rôles à différents endroits, ce n'est pas simple du tout pour moi de m'y retrouver. Je conçois très bien que presque tout le monde arrive à s’accommoder de ça, mais moi j'ai du mal avec, c'est tout. -
Bonjour,Ben si $\gamma : t\mapsto \gamma(t)=r(t)e^{i\theta(t)}$ sur $[a,b]$, alors$$\int_\gamma a(r,\theta)\,dr+b(r,\theta)\,d\theta=\int_a^b \left(a(r(t),\theta(t))r'(t)+b(r(t),\theta(t))\theta'(t)\right)dt\;,$$non ?
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@Math Coss : Il y a des jours où j'essaie de croire à ce que tu dis ("$x$ est une fonction") et j'essaie de calculer la dérivée partielle selon $x$ de $(x,y) \mapsto f(y,x)$ et là je pleure...
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Je suppose que si puisque je suppose que ta question est rhétorique. Mais je n'ai pas encore trouvé de preuve de ce genre de formule dans ma littérature. Et je ne comprends pas comment ça se démontre là comme ça tout de suite non plus.Donc en fait je vais avoir $\gamma(t)$ dans $\R^2$ (ou $\C$, pareil) soit sous la forme $(x(t),y(t))$ *en cartésien*, soit sous la forme $r(t)e^{i\theta(t)}$ en polaire. Donc là mes fonctions $x$, $y$, $r$ et $\theta$ sont des fonctions fixées par la définition de $\gamma$. Elles vérifieront bien $r=\sqrt{x^2 +y^2}$ mais ce que je viens d'écrire est donc une égalité entre fonctions et pas entre variables/symboles random ou je ne sais quoi ?
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[Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]
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Ce que j'ai écrit est juste la formule de changement de variable dans une intégrale, rien de plus ! Je ne te crois pas quand tu écris "je n'ai pas encore trouvé de preuve de ce genre de formule dans ma littérature".
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Je n'ai pas de telle formule pour des intégrales curvilignes de formes différentielles.
Si j'ai une intégrale de la forme $\displaystyle \int f(u,v)\text{d}u\text{d}v$ et que je pose $(u,v)=\varphi(s,t)$, alors oui je sais faire mon changement de variable.
Là avec un truc de la forme $\displaystyle \int_{\gamma}a(u,v)\text{d}u+b(u,v)\text{d}v$ je ne sais honnêtement pas faire de changements de variables.EDIT j'ai modifié le début. -
Euh ... $\int_\gamma (a(r,\theta)\,dr +b(r,\theta)\,d\theta)= \int_\gamma a(r,\theta)\,dr +\int_\gamma b(r,\theta)\,d\theta$, non ?
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Je ne sais pas ! Je comprends à peine ce qu'on fait. Je ne sais pas établir ça à partir de la définition *parce que je ne comprends pas la définition*. Je m'en suis rendu compte à l'instant
$\displaystyle \int_{\gamma}\omega = \int_a^b \omega(\gamma(t))\gamma'(t)\text{d}t$ ça ne veut rien dire.Si $\gamma : [a,b] \longrightarrow \R^n$ est $\mathcal{C}^1$ par morceaux, alors c'est $t \longmapsto \left\{ \begin{array}{c} \gamma_1(t) \\ \vdots \\ \gamma_n(t) \end{array} \right.$ et donc $\gamma'(t) = \begin{pmatrix} \gamma_1'(t) \\ \vdots \\ \gamma_n'(t) \end{pmatrix}$.$\omega$ doit ici être une forme différentielle $\R^n \longrightarrow (\R^n)^*$. Donc $\omega(\gamma(t)) := \omega(\gamma_1(t),...,\gamma_n(t))$ est une forme linéaire sur $\R^n$. Je ne peux pas "multiplier" une forme linéaire et un vecteur. Il manque des parenthèses ou un crochet de dualité, sinon ça ne veut rien dire. -
Une forme linéaire, ça mange un vecteur et ça sort un scalaire, non ?
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Oui mais la notation ça aide. Je suis un peu une sorte de Maple humain avec ça. J'ai besoin de notation très carrées, tout le temps, sauf quand je me sens vraiment à l'aise. Sinon does not compute et je bloque. Donc c'est $\omega_{\gamma(t)}(\gamma'(t))\text{d}t$ dans l'intégrale.
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Salut Homo TopiUne idée pour essayer de trouver une évidence à la formule des résidus et de faire un parallèle avec la transformation de Fourier d'un groupe :si on voit $\mathbb{N}$ comme un monoïde ses caractères vers $\mathbb{C}$ sont les fonctions pour tout $\xi$ dans le cercle unité définie par $n\mapsto \xi^n$. La transformation de Fourier d'une fonction $a : \mathbb{N}\to\mathbb{C}$ devient $\sum_n a_n\xi^n$, autrement dit la série entière associée à la suite des $a_n$.Pour la (pseudo) transformation inverse on va identifier les caractères du groupe des unités de $\mathbb{C}$ aux fonctions pour tout $k\in \mathbb{Z}$ : $z\mapsto z^k $, la formule d'inversion de Fourier donne $a_k =\int_{\mathbb{U}} f(z)z^{-k}du$ en intégrant sur la mesure de Haar du cercle unité. Si on reparamètre par la courbe $t\mapsto e^{i2\pi t}: [0,1] \to\mathbb{U}$ on tombe sur le facteur $i2\pi$C'est une heuristique
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C'est intéressant comme façon de faire, mais ce n'est pas trop ce que je cherchais. Pour moi, là tu "fais apparaitre" un facteur $i2\pi$, certes, mais ça ne montre pas vraiment géométriquement/dynamiquement l'idée de compter un nombre de tours. Mais ça c'est bon, j'ai compris l'idée que je voulais.
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