Invention du concept de zéro

Il me semble que le terme calcul provient de la pierre, ou du caillou, et est relié au fondement même de l'écriture de nombres. Nous serions ensuite passés d'objets concrets aux nombres conceptuels du fait de la facilité que permet l'écriture relativement à l'amas d'objets concrets.

De fait je me posais la question, l'invention du concept de zéro a-t-elle pu procéder de ce proto-système de "monnaie" lié à l'écriture, en cela que si j'ai $n$ cailloux, ou $n$ objets, et que je me défais de $n$, dans le système avec les cailloux il n'y a pas de nécessité de formuler un nombre zéro puisque dans la réalité, dans le monde tangible, je n'ai plus aucun objet ou caillou; mais si la transition dans le monde de l'écrit a eu lieu ou et en train de s'opérer, si j'ai $n$ objets puis que je me défais de $n$ objets, alors, puisque je suis dans le monde de l'écrit, cela pousse à considérer une écriture pour dire que je n'ai plus les $n$ objets précédents.

En d'autres termes, l'invention du zéro n'aurait-t-elle eu de sens qu'en raison du fait que l'apparition de l'écriture l'avait précédée ?

Peut-être pourrait-on prolonger le raisonnement sous la question : "Le concept de zéro aurait-t-il un sens dans une société qui ignorerait l'écriture ?".

Que pensez-vous de ces bribes de réflexions ?

Réponses

  • Si c'était aussi naturel, le zéro (en tant que quantité nulle) aurait été introduit bien plus tôt dans les systèmes numériques. Au lieu de ça, on retrouve le zéro qui apparaît ci et là, sporadiquement, puis retombe dans l'oubli rapidement. Il a vraiment fallu du temps avant que le zéro se dégage comme un concept important.

    Je te conseille de jeter un coup d'œil à quelques ouvrages sur l'histoire du zéro, pour enrichir ta réflexion. (Il y a aussi une émission récente sur France Culture : Zéro : dans l'ombre des nombres, qui pourrait t'intéresser.)
  • Voir Jaïns (une secte hindouiste) dans wiki
    Le nœud de l'affaire est qu'ils devaient transmettre oralement de très grands nombres.
    Ils en récitaient les chiffres décimaux et avaient donc besoin d'un mot pour dire qu'une
    position, p.ex les dizaines de mille, était absent.
    Ce mot était "sunya", vide.
  • Je vais regarder cela, merci.
  • Il faut bien faire la distinction entre le zéro comme quantité nulle et le zéro positionnel. Le second est bien plus ancien. Par exemple, on le retrouve déjà chez les babyloniens (même si pas de manière systématique, souvent le contexte devant être utilisé pour déterminer la valeur d'un chiffre en fonction de sa position).
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