Préparer sa première séquence

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Réponses

  • Dom,
    j'ai transmis un exemple de cours de collège (cf message plus haut) datant des années 30.
    Merci de me dire ce que tu en penses.

    La seule différence est que tu introduis l'écriture fractionnaire très tôt.

    C'est pareil pour les manuels de cours moyens dont je dispose: on introduit l'écriture décimale (avec virgule) bien avant les fractions.

    Je crois que l'astuce consiste à parler de "fraction décimale" avant même d'avoir introduit l'écriture fractionnaire.
    L'écriture fractionnaire est complexe (elle suppose une certaine idée de la notion de fraction) alors que l'écriture décimale est rendue nécessaire par le fait même d'emploi du système métrique et de la pratique manuelle de la division.

    Cordialement
  • Je suis d’accord avec tout ça sauf sur la fin.
    La seule phrase que je conteste est « 2,4 est une fraction ».
    J’y vois une confusion « écriture en fraction/rationnel » avec mes définitions.
    Ça m’évoque une discussion du printemps où la (plutôt une) définition proposée était celle d’un rationnel.

    Cela dit : le terme « fraction » désigne de temps en temps un nombre et de temps en temps une écriture.
    Je m’attache à la deuxième acception dans le discours mathématiques.

    Dans cette démarche, dans la liste des quatre écritures de ton message, je vois :
    quatre écritures fractionnaires
    seulement deux écritures en fraction (certains disent « seulement deux fractions », parfois je le dis aussi)
    seulement une écriture en fraction décimale (certains disent « seulement une fraction décimale », parfois je le dis aussi)

    Remarque : je suis déçu de ne pas avoir la définition de fraction en 6e (ou autre niveau de collège) malgré ton introduction (sur le pinaillage).
    Je ne critique pas cependant que l’on dise « je ne donne pas de définition de ce truc », si on le dit clairement.
  • Mathurin,

    Oui, j’ai vu.
    Malheureusement en ce moment je ne consulte que de mon téléphone (comme dirait l’autre ;-)), donc ce n’est pas aisé.
    Mais je regarderai (c’était dans mes projets...).
  • Dom, le nombre 2,4 est une fraction, l’écriture 2,4 n’est pas une écriture fractionnaire.
    The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
            -- Harris, Sidney J.
  • Mais, Nicolas, j’aimerais bien le constater si je savais ce qu’est une fraction.

    L’élève $Benjamin$ de la $6e \ Jasmin$ demande ce qu’est une fraction.
    Que peut-on lui répondre ?

    NB : ça reste dans le fil « séquence » je pense, c’est pourquoi il me semble opportun de continuer.
  • $\mathbb{Z}$ est un anneau intègre, le corps des fractions de $\mathbb{Z}$ est défini à partir des axiomes classiques.
    En fait, tous les nombres de collège sont des fractions.
    Je pense qu’il est plus pertinent de parler d’écritures fractionnaires et quand on a besoin d’effectuer $1+\frac}{3}$, de rappeler que $1$ est aussi une fraction et qu’on peut l’écrire sous forme fractionnaire.
    Je trouve non pertinente la distinction entre fraction et écriture fractionnaire de collège (et même fausse mathématiquement). Elle n’apporte rien, elle embrouille les élèves.
    The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
            -- Harris, Sidney J.
  • J'ai une question : quand on écrit 49780,706 on met un espace entre 49 et 780 ou pas ?

    Je veux dire quand on veut écrire 49 780 on met un espace. Mais pour un nombre qui a une partie décimale non nulle on garde l'espace ou pas ?
  • Comme tu veux (et c’est une espace en typographie).
    The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
            -- Harris, Sidney J.
  • Hum.

    a)
    Ainsi pas de définition au collège du terme « fraction ».
    $Benjamin$ n’aura pas sa réponse. C’est fâcheux. Ou alors « Écoute $Benjamin$, c’est un peu compliqué pour qu’on en parle. ». Cela dit cette manière ne me dérange pas. C’est clair au moins.
    Mais est-ce vraiment ta réponse à $Benjamin$ ?

    b)
    Tu dis qu’au collège « tous les nombres sont des fractions », même $\pi$ ?

    c)
    Si on regarde la théorie, justement une fraction est un ensemble de couples d’entiers (la classe stable par produits en croix non nuls).
    Ça m’embête de parler de ça au collège (mais ça ne m’effraie pas) et je n’en ai pas besoin.
    Ça m’embête aussi (mais ça ne m’effraie pas) de dire que $\frac{4}{3}$ est un ensemble de pairs d’entiers et qu’on peut faire des calculs avec des ensembles de pairs d’entiers. Et là encore je n’en ai pas besoin.

    d) le terme « fraction » a de multiples acceptions dans le dictionnaire.
    J’en choisis une, celle de l’écriture. J’y trouve une cohérence.
    Ainsi on peut écrire certains nombre en fraction. Les rationnels, par définition.

    e) pour moi, $\frac{4}{3}$ est un nombre (existence admise) tel que multiplié par $3$, ça donne $4$ (ou bien qui, ajouté à lui-même trois fois, donne quatre). Je le note ainsi, et ce n’est pas un couple de nombres.
  • Les profs des écoles d'une école que je connais bien introduisent les choses comme ceci:

    Séquence 1 : partages de l'unité et définition de premiers nombres non entiers compris entre 0 et 1

    1) on trace une droite sur laquelle on place une origine $O$ et un point $I$ de sorte que $OI=1$. On choisit un entier $n$ (non nul et petit, souvent on prend $n=2$ ou $n=4$ pour commencer) et on subdivise le segment $[OI]$ en quatre segments de même longueur. Par définition chacun de ces segments a pour longueur un nombre qu'on peut écrire sous une forme appelée fractionnaire $\frac{1}{n}$.

    2) à ce stade certains enseignants introduisent souvent (sans le dire, sans formaliser) la notion d'abscisse (si je dis que $0$ est à l'origine et que $1$ est en $I$, où est $\frac{1}{2}$ ?)

    Séquence 2 : Que désigne $\frac{m}{n}$? Premières propriétés des écritures fractionnaires

    On partage en 2, on fait placer $\frac{1}{2}$. Puis (c'est extrêmement naturel), on demande "où est $3\times \frac{1}{2}$ sur la droite" ou, si on n'a pas introduit l'abscisse "trace moi un segment qui mesure $3\times \frac{1}{2}$"

    On fait observer que $2\times \frac{1}{2}=1$, $4\times \frac{1}{2}=2$ etc.

    On définit ainsi $\frac{m}{n}$ et on fait remarquer que c'est comme si on avait partagé $m$ en $n$ plutôt que $1$ en $n$ et de prendre $m$ parts.

    Séquence 3 : On peut additionner des fractions de même dénominateur (on met bout à bout !) et voit géométriquement que si les dénominateurs sont différents ça n'a plus de sens.

    Séquence 4: après avoir joué dans les 3 séquences précédentes avec $n\in\{2;4;5;10\}$, on a souvent déjà joué avec les dixièmes. Et pour les centièmes on partage simplement des dixièmes en 10 comme dans les séquences précédentes. On a donc les fractions décimales dont on dispose d'une écriture spécifique sur laquelle on pourra aisément revenir avec des bases construites.

    Les avantages:
    • un nombre est un nombre (en l'occurrence une distance) et une écriture fractionnaire (fraction) est une représentation (parfois non unique) d'un même nombre.
    • il n'y a pas beaucoup "d'arnaque" dans cette présentation ou de concept flou (du genre "un décimal est composé de deux nombres séparés d'une virgule" qui est bien le pire du pire qu'on peut enseigner à mon sens).
    • jamais on ne rencontre la barrière habituelle des fractions représentant un nombre supérieur à 1.
    • on pourra réutiliser cette approche pour aller "à gauche de l'origine" sans aucun souci.
    • la somme (dénominateurs égaux) et le produit par un entier sont totalement naturels
    • la règle $\frac{n}{m}=\frac{kn}{km}$ se visualise dès la première séquence et peut donc être répétée (jusqu'à ce que mort s'en suive) pendant des heures.
    • le décimal est visualisable (aisément au moins jusqu'au centième) et n'est pas une notion nouvelle, mais vu comme un exemple particulièrement courant d'écriture fractionnaire.
    D'après les enseignants qui ont mis cette méthode en place (méthode issue de Marie-Lise Peltier), c'est la présentation la plus efficace en terme de compréhension qu'ils ont observée à partir du CM1 et celle qui donne les meilleures évaluations (observations faites sur une vingtaine d'années et sur la base d'une seule école constituée de 3 CM1 et 3 CM2 concernant 5 enseignants (il y a un double niveau).

    Il faut dire aussi que l'équipe améliore chaque année ses présentations et se transmet le savoir entre collègues grâce à un ou deux enseignants particulièrement motivés. Ça aide beaucoup.

    En espérant que ce témoignage puisse servir à quelqu'un.
  • Dom a écrit: "Si on regarde la théorie, justement une fraction est un ensemble de couples d’entiers"

    Je dirais plutôt que ce que tu décris est un procédé de construction classique de l'ensemble $\Q$ mais on pourrait faire autrement et aboutir au même ensemble $\Q$. On pourrait même très bien dire que $\Q$ est le plus petit corps contenant les entiers naturels. Dans cette définition, il n'y a plus numérateur ni dénominateur ! On peut aussi définir les éléments de $\Q^{+*}$ comme des suites d'entiers relatifs nulles à partir d'un certain rang (penser aux valuations p-adiques).

    C'est comme dire qu'un réel est une une classe d'équivalence d'un certain quotient de l'espace des suites de Cauchy de rationnels alors que ça peut être construit à partir des coupures de Dedekind par exemple ou être vu comme des filtres sur les rationnels. Aucune de ces constructions ne s'impose plus qu'une autre mais toutes définissent le même objet au final. Il ne faut pas rester attaché à une construction particulière d'un ensemble de nombres mais plutôt à ce qui caractérise l'ensemble en question.

    Édit: en lisant mieux ce que tu appelles "fraction" je retire mes objections c-dessus. Tu voulais dire justement que le terme "fraction" est par définition associé à la fameuse construction avec la relation $(a,b)R(c,d)$ quand $ad=bc$ ? Me trompé-je ?
  • Et oui. C’est mon approche (« chers gamins, allez, on dit qu’il existe des nombres entre les entiers, on partage etc. »).
    J’appelle ça l’ensemble des rationnels et non l’ensemble des fractions.
  • Je partage un peu trop souvent tes points de vue et ça m'inquiète :-)
  • Ne t’inquiète pas. Parfois je ne partage pas les miens (:P)
  • Dom a écrit:
    b)
    Tu dis qu’au collège « tous les nombres sont des fractions », même $\pi$ ?

    $\pi=\frac{pi}{1}$ mais bien sûr que $\pi$ n’est pas une fraction d’entiers.
    c)
    Si on regarde la théorie, justement une fraction est un ensemble de couples d’entiers (la classe stable par produits en croix non nuls).

    Donc tu confonds fraction et rationnel. Pour toi, $\frac{1,1}{2,2}$ n’est pas une fraction alors que c’est égal à $\frac{1}{2}$ ?
    Pour moi, c’est une question de confusion entre un objet (un nombre) et sa représentation (son écriture).
    Je préfère parler d’écriture fractionnaire, au moins c’est clair et ça ne fait pas pinaillage sur des questions de vocabulaire qui n’ont aucun intérêt.
    Je te rassure, j’utilisais aussi fraction (probablement par manque de réflexion sur la question).
    The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
            -- Harris, Sidney J.
  • @nicolas : Dom n'a pas dit "un rationnel est un couple" mais "une fraction" est un couple. En gros, si j'ai bien compris Dom, sa définition, vu qu'il en faut bien une, c'est qu'une fraction désigne un couple qui représente (au sens représentant d'une classe d'équivalence) un nombre rationnel pour la relation d'équivalence de proportionnalité. Qu'il me corrige si je traduis mal sa pensée.
  • @Troisqua
    Très intéressant merci.
  • (Ma) Définition : Une fraction est une écriture fractionnaire (d’un nombre) dont les numérateur et dénominateur sont des entiers.
    Remarque : il se trouve que ce nombre est nécessairement rationnel.

    Exemple de consigne : « écrire 2,2 en fraction irréductible ».
    Si une fraction désigne un nombre alors « fraction irréductible » ne veut rien dire.

    Nicolas, tu ne verras aucune source qui dit que $\frac{1,1}{2,2}$ est une fraction.
    Idem pour $\frac{\pi}{2}$, ce n’est pas une fraction pour personne sauf toi, certains diront même « encore moins pour $\frac{\pi}{2}$ ».

    Enfin, j’en suis presque certain... là, personne va te suivre (ce qui ne prouve rien !).
    D’ailleurs si tu la construis avec l’anneau intègre $\mathbb Z$, ça m’intrigue.

    Enfin, tu parles de confusion rationnel vs fraction mais dans tes messages on dirait que tu confonds plutôt fraction et réel.

    Encore une fois : donne donc ta définition du mot fraction au collège ou bien dit qu’il n’en existe pas (ce n’est pas une critique).
    Le débat sera bien plus éclairant. Là on parle un peu dans le vide.

    Remarque :
    J’ose m’attribuer justement de la réflexion sur ce sujet.
    Même si parler comme ça (« moi j’ai réfléchi ») c’est s’enliser dans un débat sous la ceinture (« j’ai la plus grosse ») qui ne m’intéresse pas. Il s’agit d’une rhétorique en guise d’argument d’autorité.
    Tu n’es pas du tout coutumier du fait donc je ne pense pas que tu l’aies dit dans ce sens là.
  • Bon sang mais les nombres entiers et l’écriture décimale, ce n’est pas connu en 6e ? Que fait-on des élèves des zones urbanisées qui ont vu cela en CM ? Quelle image leur donne-t-on des mathématiques ?

  • C’est la dramaturgie perpétuelle depuis au moins trois décennies d’après ce que j’en ai compris.
  • Sato, en 1980, d'après les évaluations nationales, 44% des élèves de sixième trouvaient 70 pour le tiers de 210. Ça permet de relativiser. Concernant la multiplication d’un entier par un décimal ça donne :
    • 45 multiplié par 0,2 est réussi par 43 % des élèves.
    • 170 multiplié par 0,5 est réussi par 41 % des élèves.
    • 14 divisé par 20 par 43 % des élèves.
    • 1 élève sur 3 se trompe sur les deux comparaisons suivantes
      Dans chaque ligne, souligne le plus grand des nombres :
      0,51 0,072
      1,015 1,05


    Voici mes sources.

    C'est assez révélateur que tout n'était pas miraculeux non plus y compris il y a 40 ans.

    Il faut aussi préciser que ces scores concernent uniquement les élèves qui ont réussi le passage en 6ème. Les scores sont donc flatteurs par rapport à ce qu'ils auraient été en prenant en compte les élèves en difficulté qui n'ont pas pu passer en 6ème.
  • Un livre qui donne une définition fausse d'un nombre décimal108262
    1.png 261.3K
  • En quoi c'est faux ?
  • Comme disait Dom, $\pi$ a une écriture décimale ...
  • C’est très pervers.

    Comme déjà dit « qui peut » est à bannir.

    Que signifie :
    « Qui peut s’écrire à l’aide d’une fraction décimale » ?

    Que signifie :
    « Qui peut s’écrire à l’aide d’une écriture décimale » ?

    Dès qu’on quantifie, c’est clair.
    Tant que ce n’est pas fait, c’est ambigu.

    Que dire de $A$ lorsque : $A = 2^{2020}$ ?

    J’ai une fraction décimale toute prête, par contre je n’ai pas d’écriture décimale toute prête.
    Peut-on l’écrire ou pas, en écriture décimale ?
    Qui peut le faire ?

    Enfin, « un nombre qui peut » : un nombre ne peut rien. Ce n’est pas quelqu’un, ni même un animal.
    Mais là, je pousse mémé dans les orties alors qu’elle est en short.
  • Et oui, OShine :
    Le premier « qui peut » est mathématique : il existe...
    Le second « qui peut » est humain : « quelqu’un peut ».

    Sauve qui peut, vite !


    Ça m’évoque, à cette heure tardive :
    « Sauve qui peut le vin, et le pastis d’abord ».
    Dans « Supplique pour être enterré à la plage de Sète », de Brassens.
  • @oshine, cette définition joue sur l’ignorance des élèves. Ils n’ont pas encore vu une écriture décimale non fini. En lisant cette définition, l’élève pensera à l’écriture avec un nombre fini des chiffres après la virgule... Ce qui est vrai à condition de ne pas utiliser la calculatrice.

    @sato, non, ils ne connaissent pas les nombres. Un enfant qui joue aux dés ou à la Monopoly, connaît un nombre fini des nombres et sait les manipuler. Même à 7 ans. Mais pourtant il ne connaît pas ce que sont les nombres, ne pourra pas les définir.
  • OShine, tant que l'expression "écriture décimale" n'est pas définie, la définition donnée ne peut pas être considérée fausse.

    Le "ou" employé dans la définition du manuel semble devoir être compris comme "une écriture décimale ou [si vous préférez une autre façon de le dire,] une fraction décimale". En tout cas, je l'ai compris comme tel. Et j'imagine que le manuel définit bien ce qu'est une fraction décimale non ?
  • @OShine, pourrais-tu scanner le livre où tu as trouvé la 1ère définition que tu as donnée (celle où le nb décimal est composé de deux nb séparés par une virgule ) ? Ca 'intéresse de savoir quel est ce livre. Merci.
  • Je n'ai pas le courage de lire tous les messages de cette file alors excusez moi si je fais une redite.
    Avant de s'intéresser à une séquence de cours il faut établir la progression du cours, c'est à dire l'ordre dans lequel seront traités les chapitres du programme.
    Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir.
  • Certes, mais souvent il faut regarder en détail le contenu pour établir quels sont les prérequis.

    Si le programme était plus clair, on n’aurait pas à le deviner et on perdrait moins de temps.

  • Je pense que ce que veut dire Fin de partie est qu’il faut avoir une vision assez globale pour certaines séquences pour éviter de se rendre compte qu’une séquence a besoin absolument d’une notion prise dans une autre.

    Là, c’est parti sur la première séquence de 6e, c’est assez peu ouvert.
    Écritures des entiers ou Premiers éléments de géométrie.
  • Fin de partie la progression m'a été donnée par ma tutrice avec tous les détails.
    Tous les profs du collège suivent cette progression.
    C'est plus pratique pour les devoirs communs.
  • C'est le livre Nathan transmaths 6eme 2013.
  • Exact (pour la définition), la version 2016.
    Mais je ne vois pas l’histoire des parties entières et parties décimales.
    Ou plutôt, l’exemple pris est juste.

    Remarque :
    a) on y définit une fraction décimale avec le mot « fraction » qui n’est pas défini.
    Par contre cette définition me convient.

    b) ne jamais mettre la virgule dans le tableau de numération !
    Aussi, on retrouve l’ambiguïté sur le nombre de centièmes (nombre exacte ou nombre entier ?).108280
  • Mais est-ce vraiment important ?

  • Quoi donc, Sato ?
  • Bonjour,
    il y a deux présentations possibles :
    (1) écriture décimale des nombres décimaux > écritures fractionnaires des nombres décimaux> fractions générales> écriture décimale des rationnels généraux
    (2) fractions générales> écriture fractionnaire des nombres décimaux> écriture décimales des nombres décimaux> écriture décimale des rationnels généraux.

    La (1) correspond à l'enseignement traditionnel des écoles primaires et primaires supérieures.
    C'est aussi celle préconisée par L Lafforgue (qui veut introduire les nombres décimaux dés le cycle 2:L Lafforgue : "Le système des pièces, avec lequel les enfants sont très tôt familiers, permet d'introduire dès le cours élémentaire le système décimal jusqu'à deux chiffres après la virgule.").
    Elle se justifie par l'usage des nombres décimaux monétaires et dans le système métrique. Elle s'applique dans le calcul posé de la multiplication et de la division avec virgule. Elle permet l'introduction précoce des nombres décimaux.

    La (2) correspond aux instructions officielles actuelles pour le cycle 3. On la retrouve dans le Lebossé Hémery de 5ème (qui s'adresse à des élèves ayant déjà eu un premier contact avec les nombres décimaux). Utilisée au cycle 3, elle repousse au delà de l'école primaire la pratique de la division par des nombres décimaux (par exemple).
    Elle est justifiée par un texte de R Brissiaud (1998, Brissiaud):
    R Brissiaud a écrit:
    Toute progression pédagogique concernant les décimaux conduit d’abord à s’interroger sur le mode d’écriture qu’il convient d’enseigner en premier : faut-il commencer par les nombres à virgule ou les fractions décimales ?
    Nous avons choisi d’enseigner d’abord les décimaux sous la forme de fractions décimales. Ce choix résulte en premier lieu d’analyses que G. Brousseau a été le premier à développer. Longtemps, les décimaux ont été enseignés comme un recodage de mesures entières. Dans une telle approche 3,25 mètres, c’est, par définition, 325 cm. Ou encore : 3,25 est défini comme l’écriture de 325 "en prenant la centaine comme unité". Du coup, l’idée de fractionnement disparaît. Ce système de notation fonctionne comme celui des heures et des minutes, à la différence près que le groupement se fait par 10. On parle souvent à propos d’un tel système de "nombres complexes". Il se différencie de celui des décimaux du fait qu’on y groupe des unités, sans jamais les fractionner.
    Les nombres décimaux ont été inventés pour permettre d’approcher la mesure d’une grandeur continue d’aussi près que l’on veut, grâce à des fractionnements de plus en plus fins (dixièmes, centièmes, etc.). C’est leur raison d’être. Faire disparaître l’idée de fractionnement dans une progression didactique concernant les décimaux, c’est donc "passer à côté" de son objet d’étude, c’est quasiment décider de ne pas enseigner les décimaux, de laisser les élèves qui le peuvent, les inventer eux-mêmes.
    Une autre progression pédagogique est évidemment souhaitable : celle où l’on commence par présenter aux élèves les fractions, dont les fractions décimales, en utilisant la barre de fraction comme système de notation ; puis, dans un deuxième temps, l’écriture à virgule de ces fractions décimales.


    Dans la pratique actuelle, c'est la (2) qui est opérationnelle, les élèves de 6ème ont déjà vus les fractions décimales, mais n'ont qu'une pratique réduite du calcul sur l'écriture décimale des nombres décimaux.
    La question que pose Oshine, c'est "Comment introduire au calcul sur l'écriture décimale des nombres décimaux, des élèves qui connaissent déjà la notion de fraction décimale?"

    La difficulté c'est que les règles de calcul sur les fractions ne sont d'aucune utilité pour justifier le fait qu'on utilise les règles de calcul des entiers sur les écritures décimales de nombres décimaux.

    Peut-être faut alors revenir au mode d'exposition classique des nombres décimaux, c'est à dire à partir du système métrique et sans supposer connues les règles du calcul fractionnaire ?

    Cordialement
  • Mathurin

    "La difficulté c'est que les règles de calcul sur les fractions ne sont d'aucune utilité pour justifier le fait qu'on utilise les règles de calcul des entiers sur les écritures décimales de nombres décimaux."

    Tu peux préciser un peu ? L'introduction des fractions comme je l'ai mentionnée permet l'introduction naturelle des fractions décimales. On visualise alors très bien, géométriquement, les décimaux qui apparaissent comme des cas particuliers de rationnels, on visualise les opérations élémentaires etc.

    Par contre tu fais quoi comme séquence pour expliquer, je cite, " le fait qu'on utilise les règles de calcul des entiers sur les écritures décimales de nombres décimaux." ?

    Et comme te l'a demandé Dom, quelle définition donnes tu du nombre décimal ? Je parle bien de nombre décimal et non de d'écriture décimale.

    Enfin, le problème de l'importance qu'on donne à la monnaie pour introduire les décimaux, c'est que beaucoup d'enfants pensent qu'il n'y a aucun nombre entre 0,99 et 1.
  • Ha la chance, t'as des 6èmes !

    Il y a un truc utile que tu peux faire c'est rattraper ceux ont déjà commencé à décrocher des maths parce que les années suivantes ce sera un gros problème.

    Et puis, je n'ai jamais eu de 6èmes, mais j'imagine en me remémorant la manière dont mes 5èmes étaient blasés et les étoiles dans les yeux des 6èmes qu'il doit se passer un truc vachement décevant avec les maths en 6ème. Peut-être le fait de ne voir que des notions basiques alors qu'ils espèrent des maths de grand ?

    En tout cas, cette année, il faut rattraper les mois ratés par la fermeture des écoles, donc concentre-toi sur les bases, fais des heures de soutien, etc.
  • Troisqua,
    merci de m'avoir lu.
    Tu es prisonnier d'une vision essentialiste des maths alors que le besoin ici est calculatoire.

    On ne définit pas les nombres décimaux sans faire référence à une écriture particulière de ceux-ci, soit l'écriture décimale, soit l'écriture fractionnaire. C'est ensuite que l'autre écriture est introduite comme équivalente.

    J'ai donné le texte d'un cours d'Ecole Primaire Supérieure qui introduit les nombres décimaux avant les fractions et juste après les entiers.

    Ce que je pense c'est qu'il n'y a aucun avantage calculatoire, à faire le détour par les fractions décimales pour introduire les nombres décimaux. Maintenant tu peux considérer que l'aspect calculatoire est second et que prime l'aspect essentialiste, dans ce cas évidemment les décimaux sont un cas très particulier des rationnels.

    Cordialement
  • Ah, tiens donc, me voilà prisonnier !

    Disons que j'ai vu différentes méthodes en action et que j'ai regardé les résultats aux évaluations suite à ces différents enseignements. J'ai aussi écouté les professeurs des écoles qui ont testé ces différentes méthodes. Il n'y a pas vraiment photo, au moins sur la population que j'ai eu à observer.

    "On ne définit pas les nombres décimaux sans faire référence à une écriture particulière de ceux-ci, soit l'écriture décimale, soit l'écriture fractionnaire. C'est ensuite que l'autre écriture est introduite comme équivalente."

    Ce n'est pas très clair. Peux-tu faire un effort ? Comment un enfant visualise-t-il un nombre décimal avec ton approche ? Comme un couple d'entiers ?

    Enfin, pourquoi parler de détour par les "fractions" puisqu'un décimal est un rationnel ?
  • Troisqua,
    tu n'as pas regardé les chapitres du manuel d'EPS.

    Si tu avais lu mon message supra tu auras lu "un nombre décimal est la réunion d'un nombre entier et d 'une fraction décimale". Celle-ci étant définie par "les dixièmes, les centièmes, les millièmes,... qui expriment des parties de 10 en 10 fois plus petites, se nomment fractions décimales." (sans référence à l'écriture fractionnaire).

    Un enfant visualise une écriture particulière d'un nombre décimal, pas l'objet nombre décimal éthéré.

    La notion de couple d'entier fait référence à l'écriture fractionnaire, qui traditionnellement est introduite par la suite (à partir des fractions décimales).
    Ce n'est pas parce que nous avons appris en classes savantes qu'un nombre décimal est un cas particulier d'un rationnel, qu'il est opportun de l'introduire ainsi dans les petites classes.

    J'ai parlé de détour parce que pour calculer sur l'écriture décimale des nombres décimaux, nous n'avons pas besoin de savoir qu'ils ont aussi une écriture fractionnaire.


    Sur l'efficacité des différentes méthodes, c'est l'argument de R Brissiaud: "l'ancienne méthode donnait des résultats mauvais". Peut-on réellement prétendre aujourd'hui que la nouvelle donne de bons résultats ? Au vu des résultats de la France en matière de calcul à l'école ?
    En sus cette nouvelle méthode retarde considérablement l'introduction du calcul sur les nombres décimaux, ce qui est un défaut général de notre système : le retard qu'il fait prendre aux enfants.

    Cordialement
  • Bon, allez, je le dis clairement : En fait, savoir ce qui est un nombre décimal on n’en a rien à f***tre même pour toute la scolarité jusqu’en Terminale.
    Et même, on peut être agrégé sans le savoir.

    Ha si ! Ça peut permettre de grappiller un point sur cinquante dans un QCM.
  • En fait, je te dis simplement que sur une école particulière, sur 20 ans, l'expérimentation montre très clairement que l'introduction des rationnels telle qu'énoncée plus haut pour donner, dans le même temps, la notion de décimaux comme cas particuliers donne de meilleurs résultats aux évaluations de calculs chez les élèves et qu'elle fait l'unanimité chez les enseignants de cette école qui se sont particulièrement investis sur cette notion clé au sein de leur école pour des raisons particulières à l'histoire de cette école (qui a connu deux PE mathématiciennes et particulièrement investies dans leur travail).

    Je ne sais pas si les évaluations auraient donné d'autres résultats dans d'autres écoles mais c'est à mon avis peu probable vu l'écart très important en terme de résultats entre les deux approches. A signaler également: les enseignants trouvent l'approche très simple pour eux, et donc limpide pour les élèves.

    D'autre part, à part de fausses conceptions (que j'ai signalées plusieurs fois déjà), je ne vois ce qu'apporte cette représentation des décimaux et je me vois très mal l'enseigner surtout quand je lis les textes que tu donnes en référence que je trouve très peu clairs (c'est un doux euphémisme d'ailleurs).
  • Troisqua,
    tu m'opposes des données expérimentales que je n'ai pas et que je veux bien accepter dans ce cas particulier.
    Le problème est l'introduction en général des nombres décimaux et l'opportunité de celle-ci via les fractions pour initier au calcul sur l'écriture décimale de ceux-ci.
    Au minimum tu devras concéder le retard notable pris pour ce dernier lorsqu'on conditionne l'introduction des nombres décimaux à celle préalable des fractions (retard en général préoccupant dans l'enseignement français).

    Après tu sembles considérer que l'introduction des nombres décimaux par leur écriture décimale est par nature moins claire que celle par leur écriture fractionnaire. Cela n'a pas de sens.
    Au plaisir de te lire.
  • Troisqua,

    si tu préfères un autre manuel, j'ai un manuel de cours moyen (M Delfaud et A Millet Arithmétique, Hachette 1928) qui définit :
    "un nombre décimal est un nombre qui contient des parties décimales de l'unité".

    Et qui définit celles-ci par "Quand une longueur ne contient pas un nombre exact de mètres, on achève la mesure en se servant d'unités plus petites. Celles-ci proviennent de la division du mètre en 10, en 100, en 1000 parties égales. Ces unités sont de 10 en 10 fois plus petites. Ce sont des parties décimales du mètre. On divise de même d'autres unités (litre, gramme) en parties décimales. D'une façon générale on peut prendre des parties décimales de toute unité divisible en parties égales."

    Mais j'imagine que cette définition qui traduit la même idée (définir les nombres décimaux à partir du système métrique et non de la représentation fractionnaire, plus complexe), te paraitra également peu claire...
    Cordialement
  • Superkarl pour le niveau ça ne risque pas.

    L'année dernière j'avais une classe de 4ème avec une élève brillante, elle avait 20/20 partout, elle trouvait mes devoir très difficiles.
    A la fin je donnais des questions vraiment difficiles, qui poserait des problèmes à des élèves de seconde.

    Je ne sais pas en 6ème, mais je pense que je donnerai un exercice difficile à la fin de chaque devoir pour les élèves très bons.

    Là j'ai préparé des activité, certaines sont assez difficiles. Comme la question "On choisit deux nombres décimaux différents. Peut-on toujours trouver un nombre entre les deux ? Si oui, combien peut-on en trouver ?"
  • Mathurin, c'est moi ou bien c'est de pire en pire que tu apportes des définitions ? C'est le flou artistique total.

    Heureusement les élèves étaient très dociles à l'époque et on pouvait leur imposer de longues séances de répétitions de l'algorithme de l'addition, de la soustraction sur des suites de chiffres séparées (ou non) d'une mystérieuse virgule puis, en terme de compréhension, on pouvait ensuite parier sur "l'après-coup" (comprendre plus tard le sens de l'algorithme appris par cœur).

    Je comprends mieux pourquoi, malgré une population à éduquer plus docile, les résultats à l'entrée en 6ème (donc de ceux qui n'avaient pas redoublé !) étaient si moyens dès le début des années 80. J'imagine la catastrophe si on remettait cette approche au goût du jour dans l'état actuel de notre société.
  • Troisqua,
    imagine ce que tu veux.
    Il est vrai que les résultats actuels de l'enseignement français sont tellement brillants, qu'ils justifient pleinement ton mépris vis à vis des techniques antérieures, où comme chacun sait, l'enseignement marchait moins bien qu'aujourd'hui !
    Sinon, j'apprécie ton argumentaire ("j'ai raison", "c'est nul") à sa juste valeur.

    Je te laisse à tes certitudes d'autosatisfaction.
    Cordialement.
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