Résultats de la grègue externe 2020

13

Réponses

  • @lfgnetcl : c'est très difficile de mesurer sa progression si on a pas beaucoup de temps pour travailler et qu'on est isolé.

    Si on n'est pas complètement dedans, on est très soumis aux aléas d'épreuve, les notes passées ne permettent pas de bien prévoir.

    Si je regarde les résultats de mes étudiants cette année, je suis déçu, mais pas surpris.
    Le redoublant qui n'était pas admissible l'an dernier n'est pas admis; celui qui avait été admissible est admis, pour les nouveaux qui arrivaient, ceux qui avaient les meilleures moyennes d'écrit sont admis, les autres sont tous sauf un au dessus de 6, ce qui correspond à un taux d'admissibilité classique.
    Exception: un étudiant en grosse progression pendant l'année, pas complètement saisie par la moyenne de l'année, finit avec un bon rang.
    C'est pour ça que je dis que je suis déçu sans être surpris pour ceux qui auraient sans doute remonté à l'oral.
    Les surprises sont pour deux étudiants qui ne suivaient pas la prépa à temps plein, qui, pour ce qu'ils ont passé dans l'année ont eu des bonnes notes, mais ont eu le jour dit en dessous de leurs performances de l'année. Mais c'est un peu normal que quand on a une autre vie à côté de la préparation de l'agreg, ce soit plus difficile d'être à l'épreuve des balles.
  • lfgnetcl a écrit: {les-mathematiques.net]

    Une bonne façon de s'évaluer lorsqu'on travaille seul est de mesurer le temps consacré à la préparation: par exemple la rédaction d'un sujet (en temps limité) suivi d'une correction complète avec révision des points du cours associé prends une dizaine d'heures.
    D'une année à l'autre la même durée donnera de meilleurs résultats en gardant à l'esprit qu'il existe pour chacun un minimum critique pour ce qui est de la fréquence (pour moi, une séance de six heures tous les quinze jours est très peu productive).
  • C'est noté, merci pour vos retours et conseils. Je ne pensais pas pouvoir être soumis à ce genre d'aléas pour les écrits (cette année je n'aurais pas été admissible du tout avec une barre à 5/6). Ma stratégie était plutôt de limiter les dégâts à l'écrit car je sais que je ne pourrai pas aller très haut (de par mes connaissances, mon investissement et surtout mes capacités "mathématiques") et de favoriser l'oral, et notamment l'option A que j'ai appris à aimer (c'était un choix vraiment par défaut au départ). Pour l'année prochaine je vais donc ré-investir du temps sur les écrits et la maîtrise d'exercices classiques et essayer de limiter les dégâts à l'oral (je ne pourrai pas tout faire de toute façon, le temps est limité...) en espérant que je ne perde pas trop de mes acquis sur l'option A.

    Je ne sais pas si @Locquénolé a trouvé des éléments de réponse, car il avait relancé le sujet. Je lui passe mon tour (et désolé d'avoir un peu monopolisé le fil le temps de quelques échanges).
    Merci pour vos retours.
  • @ aléa : "Dans un fonctionnement classique de l'agreg, plein de gens sont convoqués à l'oral mais y vont avec très peu de chances. Ceux-là sont passé cette année de 1% de chances à des chances raisonnables. Disons que le concours s'est ouvert pour eux cette année."

    Deux choses de mon point de vue :
    1- Je ne comprends pas cette idée qu'une personne A moins forte à l'écrit qu'une personne B aurait été meilleure à l'oral que la personne B. Les admis de cette année seraient partis à l'oral avec de l'avance sur les recalés et à priori, vu les écrits, avec un meilleur niveau mathématique (même si cela peut ne pas se jouer à grand chose, c'est vrai mais les admis sont quand même un poil devant au minimum).
    2- "Les gens convoqués à l'oral mais qui y vont avec très peu de chances" comme tu les définis ne sont pas en général des personnes qui ont le niveau de l'admission à l'écrit. Ces personnes là vont à l'oral car elles se situent à peu près à la barre d'admission (et n'ont, comme tu le sous-entends, quasiment aucune chance de refaire leur retard sur des candidats plus forts qu'eux déjà à l'écrit) du coup avec une barre aux écrits plus élevée ces personnes là n'ont pas été admises.
  • Il n'y a aucune raison que le meilleur sur les 2 premières épreuves soit encore le même sur 5 épreuves.

    Un exemple (fictif) d'admissible collé une année classique, reçu cette année
    MG:8
    AP: 9
    Oral MG: 7
    Oral Ana: 8
    Oral Modé: 5

    Un exemple (fictif) d'admis une année classique, collé cette année.
    MG: 6
    AP: 9
    Oral MG: 8
    Oral Ana: 9
    Oral Modé: 11

    Et encore, j'aurais pu faire bien plus extrême, car les épreuves écrites et orales testent des savoirs et des savoir-faire différents.
    Je crois que tu n'as pas idée des tôles que se prennent à l'oral les gens qui y vont sans préparation.
    Sans préparation à l'oral, tu ne fais pas 20 points, tu peux même être en-dessous de 15 en étant un matheux tout à fait raisonnable. Pour compenser ça, il faut un sacré matelas de points à l'écrit.
  • A peu près rien avoir mais savez vous depuis quelle année il y a un oral de modélisation ? Avant cela il n'y avait que 2 épreuves orales ? Les mêmes que maintenant ?
  • Quand j'ai passé l'agreg (en 2005), il y avait déjà une épreuve de modélisation. Cela dit, la forme de l'épreuve n'était pas tout à fait la même : on avait le choix entre leçon ou texte. La forme actuelle (avec textes uniquement) date de 2006, il me semble.
  • L'épreuve orale de modélisation est apparue en 1999.
    Pendant quelques années, il y avait le choix entre texte et leçons.
    Puis le niveau des leçons a augmenté pour inciter à prendre les textes.
    Enfin, les leçons ont disparu.
  • Ma pierre à l'édifice :

    Certifié depuis 2 ans, j'ai eu l'agrégation l'externe en candidat libre cette année. Ma formation universitaire en mathématiques s'arrête à mes deux années de prépa sur Paris. (après, j'ai fait une école d'ingé puis 3 ans dans le secteur privé)
    Je l'ai passé l'année dernière (pendant mon année de stage) J'ai été admissible mais recalé essentiellement à cause de l'oral d'analyse. Tirages défavorables, mauvaise préparation, année de stage à valider...
    Mes notes aux écrits : MG : 5.5, AP : 8.75
    Aux oraux : AP : 2,5, Algèbre : 8.5, Modélisation : 5,5

    Cette année, je pense que les règles du jeu avantageaient les candidats qui la préparaient comme moi en autodidacte car pour quelqu'un qui la prépare seul, il est plus rentable d'investir du temps à préparer les écrits et d'espérer avoir un tirage favorable aux oraux.
    (par exemple, l'épreuve de modélisation est difficile à préparer seul : peu de livres, annales...)

    Cette année, mes notes aux écrits :
    MG : 7.75 , AP : 9,25

    Si cela peut en aider certains qui, à l'avenir, souhaitent préparer l'agrégation en candidat libre, voici quelques conseils pour préparer les écrits : acheter les livres qui vous seront utiles (Gourdon, Grifone, Perrin etc.), refaire des exercices type khôlles de prépa (regarder directement les corrigés pour connaître les astuces, le site Biblimaths est très bien pour ça), refaire les annales des dernières années avec les rapports du jury à côté de soi (ne pas hésiter à refaire les annales spéciales docteur, elles sont dans le même état d'esprit).

    Pour les oraux, je ne me sens pas légitime pour donner des conseils. Cette année, j'avais commencé à préparer leçons et développements dès le mois de septembre. (je connaissais très bien une trentaine de développements lorsque j'ai passé les écrits)
    Lors des épreuves, j'ai privilégié largement la qualité de la rédaction à la quantité. ( MG : tous les exercices des préliminaires + la 1ere complète complète en sautant quelques questions / AP : Préliminaires + partie 1, un bout de la partie 2 et un petit bout de la partie 3)

    J'aurai finalement mis 3 ans à l'avoir (en travaillant à côté mais en sacrifiant quasiment tous mes week-end, une bonne partie de mes vacances et un investissement plus qu'accru pendant le confinement), j'espère que les déçus de cette année auront le courage et la persévérance de la retenter l'année prochaine et qu'ils la réussiront brillamment.
  • Bravo. Tu étais dans un collège pendant cette période ?
    Maintenant, as-tu pu passé dans un lycée ?
  • Non, j'ai fait mon stage dans un lycée bourguignon et cette année, j'étais TZR affecté à l'année dans un lycée en Franche-Comté. Pour l'instant, je n'ai aucune information concernant l'année prochaine...
  • À ce rythme là, tu rentres en Alsace désormais :)o
  • Et encore, je travaillais à Paris avant de faire prof :-)

    La Franche-Comté, c'est ma destination finale. B-)
    J'étais stagiaire dans l'académie de Dijon car ayant passé le CAPES en candidat libre, je me suis retrouvé sans aucun point au mouvement inter academique d'affection des stagiaires. J'ai quand même réussi à avoir un lycée sur Dijon, j'ai eu de la chance...
  • Asymptote t'es une machine. Avoir l'externe alors que t'as fait que prépa et pas master maths ::o Puis tu bossais en même temps, comment est-ce possible ?

    Jamais je ferai le poids face à des candidats comme ça.

    Tu devais être dans les meilleurs en prépa non ?

    Zestiria toujours ton obsession avec le lycée ?
  • @aléa : "Il n'y a aucune raison que le meilleur sur les 2 premières épreuves soit encore le même sur 5 épreuves. "

    En effet et je ne prétends pas le contraire mais avec la plus forte exigence demandée aux écrits cette année, il n'y a aucune raison pour que le meilleur sur 5 épreuves ne le soit pas sur les 2 épreuves (et c'est ce que je défends) ! D'ailleurs l'exemple d'asymptote est assez révélateur : pour cette année, ses notes sont meilleures, il a donc indéniablement progressé (grâce à une année supplémentaire de travail et pour le reprendre, du travail "en sacrifiant quasiment tous mes week-end, une bonne partie de mes vacances"), et dès lors rien ne dit qu'il se serait planté à l'oral par rapport à ceux qui sont derrière lui aux écrits cette année (il n'est pas ubuesque de penser qu'avec ses progrès et les notes de cette année notamment son 9.25 en AP, il aurait pu avoir 9 à l'oral d'AP au lieu de 2.5 l'an dernier ce qui lui donnait bien l'admission même avec 8.5 et 5.5 sur les deux autres oraux comme l'an dernier).


    Par ailleurs, il me semble que si on est un candidat qui fait partie de ce que tu qualifies de "gens convoqués à l'oral mais qui y vont avec très peu de chances" alors on a de grandes chances d'être un candidat qui est "admissible sans plus aux écrits" et donc recalés cette année car le niveau demandé pour les écrits de cette année n'est pas une barre d'admissibilité mais s'avère plus élevé (et asymptote le prouve encore avec ses notes de l'an dernier : pas près à l'oral donc recalé mais recalé quand même si le principe de l'an dernier avait été le même que cette année !)
    Bref, pas près pour les oraux = juste admissible en général = recalé cette année (comme cela l'aurait été une année "normale" puisque catastrophique aux oraux).

    Tes exemples fictifs peuvent avoir lieu d'habitude mais je pense que sur cette session ceux sont les deux candidats qui auraient été recalés, car il est fort probable que pour cette session 2020, la principale préoccupation du jury a été de ne pas donner l'agrégation à des gens qui se seraient plantés aux oraux ou si tu préfères : ne pas donner l'agrégation à des gens qui ne la méritent pas et pour ce faire les exigences aux écrits ont été encore plus relevées que d'habitude (ce qui justifierait d'ailleurs un peu le fait que certains aient été surpris de leurs notes dans le mauvais sens !)

    Quant aux cas extrêmes que tu sous-entends, ils ne sont quand même pas légion car cela signifierait être excellent aux écrits et nul aux oraux, tu avoueras que cela ne court pas les rues...::o;-)
  • @raidvert: si tu n'es pas en mesure d'imaginer que les compétences testées à l'écrit et celles testées à l'oral ne sont pas les mêmes, je ne peux évidemment pas te convaincre. Tu pourrais lire les rapports de jury.
  • Bonjour aléa

    Connaitrais-tu un lien pour accéder aux rapports de jury des années entre 1980 et 2002 ? Je crois me souvenir que ton site permettait autrefois de consulter un certain nombre d'entre eux mais que la liste des rapports qui y figuraient était incomplète.

    Cordialement,

    mathador
  • Alors, effectivement, il y a ici un certain nombre de trucs un peu en bordel

    http://www.iecl.univ-lorraine.fr/~Olivier.Garet/documents/

    avec des documents qui peuvent intéresser les uns et les autres, que je mets essentiellement sur demande.

    Pour les rapports de jury d'agreg, voici l'histoire: j'avais commencé à scanner un certain nombre de rapports, avec le projet de mettre ça accessible à tout le monde.
    Or, j'ai rencontré ici et irl quelqu'un qui avait entrepris de faire ça, et avec une qualité de travail supérieur à la mienne. J'ai donc pensé que c'était mieux qu'il le fasse, et je n'ai continué à scanner que les années qu'il ne souhaitait pas traiter (il s'est concentré sur 1988-2002).
    Par amitié, il m'a donné ses fichiers pour mon usage personnel.
    Malheureusement, il est tellement perfectionniste qu'il n'a jamais fini son site, ce qui me laisse dans une situation délicate.
  • @raidvert : dans quasi tous les rapports de jury, il est précisé que beaucoup de candidats que tu qualifies de "pas prêt" pour les oraux sont admissibles avec 5,5 ou 6,5 de moyenne aux écrits. Et pourtant lors des oraux, ils arrivent à faire remonter leur moyenne au moins au niveau de la barre d'admission.
  • @aléa : "si tu n'es pas en mesure d'imaginer que les compétences testées à l'écrit et celles testées à l'oral ne sont pas les mêmes, je ne peux évidemment pas te convaincre. Tu pourrais lire les rapports de jury. "

    Je suis bien évidemment d'accord avec ça et avec toi là dessus et ce n'est pas ce que j'essaie de dire mais vous êtes plusieurs à prétendre que certains recalés de cette année auraient été meilleurs à l'oral que certains admis de cette année et donc leur seraient passé devant or ce que j'essaie de faire comprendre c'est qu'en fait on n'en sait rien sur cette session particulière car la base des admis de cette année n'est pas la base des admissibles des années précédentes et que les gens qui vont à l'oral pour se planter sévère (car pas au niveau) n'ont pas été admis cette année tout simplement.
    En fait à vous lire, on dirait que ceux qui n'ont pas du tout le niveau à l'oral d'habitude ont pu être admis cette année or je pense que ce n'est pas le cas puisque c'est une des priorités du jury chaque année : ne pas donner l’agrégation à des candidats qui n'ont pas les qualités recherchées.

    Bref, tant pis si je ne suis pas parvenu à faire comprendre mon message:-( et que mon idée de l'agrégé se rapproche trop d'un idéal:-( trop proche peut-être d'un "iron man de l'agreg" au goût de Guego;-) !

    @M.Floquet : tu veux dire que tu apportes de l'eau à mon moulin, en disant que même ceux qui ne sont pas prêts d'habitude à l'oral arrivent à être admis B-)?
  • C’est le cas pour une poignée, éventuellement toute petite.
    M’enfin chaque année on a le « cocu » qui s’en sort, c’est la vie.
  • J'entends que parler de sacrifices, de travail acharné les week end, dommage qu'il n'y a pas de témoignages de passionnés de maths qui réussissent comme Homo Topi.
  • Je peux témoigner que je n'ai ni sacrifié ni réussi ! :-D

  • Moi je passerai quand je sentirai que j'ai un bon niveau. Si ça arrive un jour (:P)
  • Merci aléa.

    Un certain nombre de rapports récents sont disponibles sur le site du jury et un onglet d'archives sur les rapports plus anciens aurait été apprécié.
    Sur ton site, on constate qu'il ne manque seulement qu'une dizaine de rapports pour compléter le tableau.
    Si d'autres intervenants pouvaient te poster des liens vers des rapports manquant à ta liste, cela permetttrait de faire de ton site un lien d'archives intéressant pour les agrégatifs.

    Cordialement,

    mathador
  • OShine,
    avec ton expérience de contractuel, tu vas pouvoir passer très vite l'agrégation interne.
  • @Dom : "C’est le cas pour une poignée, éventuellement toute petite.
    M’enfin chaque année on a le « cocu » qui s’en sort, c’est la vie."

    Entièrement d'accord, il y a toujours cette part de chance qu'on ne pourra pas mettre à zéro et qui peut servir le "cocu" de service comme tu le dis. Néanmoins pour ceux qui sont prêts et qui détiennent le niveau requis ça passe ou passera tôt ou tard !
  • Ho oui.
    Il existe toutes les situations.
    De celui qui a le _ _ _ bordé de nouilles jusqu’au brillant qui est sept fois admissible et qui est quasiment le « premier à ne pas être admis ».
  • Raidvert : Ce qui suit est mon avis personnel, en grande partie nourri par mon expérience personnelle.

    J'ai passé l'agrégation externe il y a quelques années avec une préparation minimale. C'était en parallèle de ma première année de thèse et j'ai donc passé environ une semaine à préparer les écrits et 3 semaines pour préparer les oraux. J'ai aussi essayé d'apprendre scilab pour l'épreuve de modélisation dans le TGV en direction des oraux (spoiler : monde code n'était pas fini et ne compilait pas le jour de l'oral :-D). J'ai eu de très bonne notes aux écrits et de bonnes voir très bonnes notes aux oraux. En revanche j'estime avoir eu beaucoup de chance pour les oraux, j'ai notamment eu la main heureuse pour les tirages de mes leçons. J'étais assez confiant pour la leçon d'analyse mais pour l'algèbre ou la modélisation je savais que j'avais une probabilité non négligeable de tomber sur un tirage où je n'aurais rien su faire.

    Si on a suivi un cursus standard de math jusqu'en M1 et qu'on a bien intégré tout le programme alors les écrits ne demandent pas beaucoup de préparation spécifique. En revanche les oraux demandent beaucoup de préparation spécifique, et ce pour plusieurs raisons :
    -C'est un format d'épreuve inhabituel, là où les écrits sont au final assez proches des examens de la fac.
    -Les oraux demandent de mieux connaitre le sujet traité que les écrits. Les premières parties des écrits guident souvent le candidats pour lui faire redémontrer des résultats classiques (la décomposition de Dunford par exemple) et on peut très bien s'en sortir sans connaître le résultat à condition de savoir faire des maths. À l'inverse une leçon "équation diophantienne" ne s'improvise pas et si l'on a pas de solides connaissances à ce sujet on ne fait rien.
    -Il y a pas mal de leçons qui ne figurent pas dans les incontournables des programmes de L1-M1 de fac ou qui ne collent pas directement à un cours classique et sont plus "transversales". Si on tombe sur une leçon comme "espaces de Hilbert" on peut repomper ses cours de fac et s'en sortir mais on n'a généralement pas suivi de cours intitulé "connexité", "barycentre" ou "nombres complexes en géométrie". Si on tombe sur une de ces leçons là, sans préparation spécifique il est difficile de trouver à quoi se raccrocher.
    -Le format des leçons avec développement demande de mémoriser tout un tas de démonstrations et de références de façon assez poussée. J'ai bien essayé d'apprendre 2 développements pendant les 3h de préparation mais sans succès 8-) Encore une fois un cursus classique de M1 math ne prépare pas vraiment à ça.

    Tout ça pour dire que en ayant fait un bon M1 de math on est relativement bien préparé aux écrits mais pas aux oraux. Les candidats doués qui arrivent "juste" avec leur M1 de math comme préparation peuvent alors très bien s'en sortir aux écrit et se prendre de vraies taules aux oraux s'ils n'ont pas la chance d'avoir un bon tirage.
  • Corto c'est étrange, je croyais qu'on était censé connaître toutes les démonstrations pour l'externe.

    A l'oral on a le droit aux bouquins, ce qui est d'autant plus simple pour retrouver les démonstrations.
  • Non, les rapports du jury précisent que pour l'oral les candidats devraient au moins connaitre l'idée générale des démonstrations des principaux résultats qu'ils présentent. Seuls les développement doivent être refaits "par cœur" (il n'est pas interdit de réfléchir pendant un développement ceci dit ;-)). Il ne faut pas oublier non plus qu'il s'agit d'un idéal, on peut très bien obtenir l'agrégation et avec un très bon classement même si le jury s’aperçoit qu'on ne connait rien de la démonstration de tel ou tel résultat.

    On a le droit aux bouquins oui, mais seulement pendant la préparation de l'oral, pas à l'oral en question. Et surtout 3h c'est assez court pour tout ce qu'il y a à faire, on n'a clairement pas le temps d'aller chercher beaucoup de démonstrations dans les bouquins.
  • Oui on est censé toutes les connaître mais personne ne sait faire ça (:D
  • Horrible d'apprendre des développements par cœur.

    Je ne comprends pas en quoi ça montre des compétences en mathématiques d'apprendre par cœurs 90 développements.

    Les oraux du style prepa ou on te pose un exercice sans document c'est plus classe.
  • Corto a écrit:
    Tout ça pour dire que en ayant fait un bon M1 de math on est relativement bien préparé aux écrits mais pas aux oraux. Les candidats doués qui arrivent "juste" avec leur M1 de math comme préparation peuvent alors très bien s'en sortir aux écrit et se prendre de vraies taules aux oraux s'ils n'ont pas la chance d'avoir un bon tirage

    Encore une fois, je suis d'accord avec ça mais ce que je tente de dire c'est que ces gens là peuvent, comme tu le dis, "s'en sortir aux écrits" c'est à dire qu'ils sont capables d'obtenir d'habitude des admissibilités mais pas une admission cette année car le jury ayant connaissance avant les épreuves écrites qu'il n'y aurait pas d'oraux a surement modifié son système de notation des écrits en devenant plus exigeant ou sévère sur certains points (d'ailleurs certains ont été plutôt surpris de leurs notes dans le mauvais sens), chose qui n'a par ailleurs pas pu être le cas pour les concours internes puisque la suppression des oraux a été annoncée après les résultats d'admissibilités et où là, il peut y avoir une certaine injustice.

    En fait ce que j'essaie d'expliquer c'est que ces gens qui jouent à la roulette lors des oraux n'ont globalement pas un super niveau (puisque par définition ils ne maîtrisent pas un certain nombre de leçons et ont moins de recul mathématique que ceux qui sont bien préparés aux oraux), du coup leurs écrits ne peuvent pas en genéral (et encore plus sur cette session) s'avérer excellents ni dépasser les écrits de ceux qui justement sont très bien préparés aux oraux (hormis de rares exceptions et de _ _ _ bordés de nouilles pour reprendre Dom;-)).
  • Raidvert, je crois que tu ne réalises pas ce qu'est l'oral de l'agreg et à quel point c'est difficile pour quelqu'un qui n'a pas suivi de préparation spécifique, même si c'est un bon matheux par ailleurs.

    Ce que Corto, Aléa et les autres essaient de te dire est la chose suivante. Un bon M1 devrait bien réussir à l'écrit car il maîtrise le programme de L2-L3, calcule vite et bien, comprend l'enchaînement des questions, rédige proprement, etc. Un tel étudiant réussira à l'écrit, peu importe le barème ou la sévérité du jury.

    En revanche, s'il tombe à l'oral sur une leçon du type "connexité" et bien ça va être quasi mission impossible. Il aura alors seulement 3 heures pour essayer de deviner ce que le jury attend dans cette leçon, rédiger un plan potable et trouver deux développements. C'est hyper difficile si on n'y a jamais réfléchi avant et qu'on ne sait pas à l'avance dans quels bouquins piocher.

    Quant à lui, un candidat "plus faible en maths", mais qui a suivi une préparation, aura déjà consacré plusieurs jours à cette leçon, rédigé sa leçon (qu'il aura montrée aux responsables de la préparation), appris par coeur des développements, assisté à un oral blanc sur cette leçon, etc.

    En gros le "bon M1" non préparé va galérer pour avoir 6, alors que l'étudiant "plus faible qui a suivi la préparation" peut espérer au moins 10 s'il ne dit pas trop de bêtises lors de la discussion avec le jury.
  • OShine,

    Certains cherchent une très bonne note.
    Ainsi, une fois le développement plié et maîtrisé, la séance de questions peut faire augmenter la note sérieusement.
    Si le développement traîne et sort du temps, un jury peut ajouter « bon, vous pouvez conclure s’il vous plaît, rapidement », mais ça grille du temps.

    En toute généralité, le format est fait de telle sorte qu’il faut connaître des développements par cœur.

    Mais cela ne signifie pas qu’il faut passer son temps à les apprendre par cœur. C’est en les travaillant scrupuleusement qu’on les apprends. Ce n’est pas à apprendre comme une poésie, car là ce serait mortel pour l’oral.
  • Bintje,
    vous parlez en termes de compétition des candidats (et je suis entièrement d'accord avec ce que tu as dit et le fait qu'il y a une certaine in-équité sur cette session) alors que je m'illusionne sur le fait que, dans ma tête, un agrégé est bon quelque soit les épreuves et les circonstances.

    Ce que j'essaie de dire depuis le début c'est que pour moi, il ne faut pas chercher d'excuses lorsque l'on n'est pas admis cette année car au final comme souvent d'ailleurs c'est bien d'un certain niveau dont il est question (en effet cette année comme souvent il n'y a pas de compétition entre candidats puisque tous les postes ne sont pas pourvus)

    Du coup mais c'est encore mon point de vue, l'étudiant "plus faible" à l'écrit (et donc quelque part mathématiquement) qui a bossé les oraux ne mérite pas plus l'agrégation qu'un candidat performant et efficace mathématiquement qui n'a rien préparé et sècherait sur une leçon du type "connexité" comme tu l'as proposé car ils ont chacun leurs failles et qu'à ce niveau on ne devrait pas en avoir d'aussi marquées.

    "J'aime me battre":-);-):-S
  • Comme c’est du recrutement pour enseigner, l’oral est bien plus important. C’est, je pense, un paramètre décisif.
    Certains seraient recalés irrémédiablement même avec des connaissances colossales.
  • Je pense que la prestation aux oraux de l'agreg n'est que très faiblement corrélée avec la capacité à enseigner.

    Parmi les recalés à l'oral, il y a des titulaires du CAPES, certes insuffisamment préparés, mais qui ont déjà fait leurs preuves comme enseignants.
  • raidvert a écrit:
    il ne faut pas chercher d'excuses lorsque l'on n'est pas admis
    Je trouve cette formule très condescendante. La première fois, je n'ai rien dit, mais comme tu le répètes, je le dis cette fois.
    Du coup mais c'est encore mon point de vue
    Si j'ai bien compris, tu n'as jamais préparé aucune leçon, par contre faire un écrit, tout le monde sait ce que c'est. Je pense que c'est ce qui te fait écrire " l'étudiant "plus faible" à l'écrit (et donc quelque part mathématiquement)". Mais faire des maths et les enseigner, ce n'est pas seulement être capable d'enchaîner des questions, c'est aussi être capable de voir des architectures, des connexions, etc..

    Quoi qu'on en pense, une année normale, l'agrégation se joue à l'oral : plus d'épreuves, écart-type plus grand entre les notes. C'est bien que le jury leur accorde plus d'importance qu'aux prestations d'écrit.

    Je pense qu'on peut féliciter les élus de cette année, et en même temps, exprimer une juste compassion envers des collés de cette année qui n'ont pas eu l'opportunité de défendre leurs qualités à l'oral.
  • Aléa, si j'ai pu par ce que j'ai écrit faire penser à de la condescendance, je m'en excuse envers tout ceux qui l'ont pris comme tel.
    Tu as totalement raison sur ce que tu écris (sauf sur le fait que je n'ai jamais préparé de leçon ;-)), l'idée de ne pas chercher d'excuses c'est finalement de se dire qu'il faut encore s'améliorer et qu'au final si on a pu être soit disant injustement recalé cette année, on sera tôt ou tard admis en faisant preuve d'abnégation et non de rancune. La réussite n'en sera que plus belle !
  • « Je pense que la prestation aux oraux de l'agreg n'est que très faiblement corrélée avec la capacité à enseigner. »

    Faiblement oui.
    C’est plutôt : en en entendant certains s’exprimer, il vaut mieux remettre leurs admissions à plus tard.
    Même s’ils sont très bons à l’écrit.
  • Dom ils ne savent pas parler français ?
  • Bien sûr qu'à ce niveau quasiment tout le monde s'exprime suffisamment bien à l'oral en français. Ce n'est pas pour autant que tout le monde est capable de s'exprimer de manière intelligible debout devant un jury et accessoirement du public.
    Comme me l'a appris ma maîtresse de CE2, tata Suzanne, dite Susu, $\{l,é,o\} \cap \{t,o,t,o\}=\{o\}$
  • Les problèmes de langues existent.
    Je pensais plutôt à des excentricités jugées incompatibles avec l’enseignement auprès d’enfants.

    Ce doit être à la marge.
    Un préparateur capes et agreg m’en avait parlé : chaque année il tombait sur un candidat qu’il « fallait exclure ».
    C’est epsilonesquement négligeable.
  • Quelles excentricités ?
    Le jury va lui mettre des notes éliminatoires, mais s'il est bon en maths,
    et que son attitude n'est répréhensible, c'est anormal de l'exclure.
  • Il* [voir plus bas] avait donné un exemple :
    Le gars faisait son exposé, puis il a ouvert son parapluie (il faisait beau, il ne pleuvait pas) et à fait une blague que seul lui aurait compris. Puis d’autres phrases étranges malgré un exposé convenable.

    *Je tiens ça d’un membre du jury.
    Cet exemple vient du CAPES externe dans les années 2000.

    « Bon en maths » ne suffit pas. N’est-ce pas une évidence ?
  • Pour faire part de mon expérience personnelle, et pour confirmer ce qui a été dit plus haut, il est vrai qu'une admission sur les seuls écrits favorise les candidats libres. C'était pour ma part ma deuxième tentative après l'année dernière, et j'ai été admissible les deux années (donc admis cette année même si je n'ai pas pu conserver le concours), mais les oraux sont hors de portée pour moi. Je n'étais personnellement pas très à l'aise avec l'idée de me retrouver devant une classe après avoir simplement passé un examen sur feuille.
  • Zestiria,

    l'agreg externe n'est pas un examen de maths, mais un concours de recrutement, donc l'oral est un entretien d'embauche. Il est donc normal de ne pas retenir les fantaisistes.

    Cordialement.
  • Il y a quelques années j'ai accompagné une amie à son oral de capes.
    En l'attendant pendant qu'elle passait, j'ai vu sortir de la salle de préparation un candidat en survetement, sandales et t shirt délavé avec un trou.
    Je ne sais évidemment pas si il a été reçu ou non mais c'est un exemple de candidat "fantaisiste" qui aura peut-être été jugé sur un peu plus que sa maîtrise de la langue et des maths.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.

Bonjour!

Pour participer au forum, cliquer sur l'un des boutons :