Donner des cours particuliers à ses enfants ?

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Réponses

  • Ah, plus de fractions et de calcul littéral au collège ? C'est nouveau ça...
  • @Gaussien, j’ai du mal à comprendre ce que veut dire pour toi « maîtriser ». Le supérieur ne m’a rien appris sur le calcul avec les fractions et les nombres (sauf les complexes). De même pour le calcul littéral (développement, factorisation). Il se peut que la Licence est nulle et on aurait du apprendre des choses. Lesquelles? S’il n’y a rien à apprendre en plus, pourquoi on ne peut pas dire « maîtriser »?
    Ton exemple concernant le point et la géométrie, pourrait tu développer? Parles tu d’axiomes et/ou qu’il n’y a pas que géométrie Euclidienne ?
  • @kioups, aucun de mes étudiants français ne sait manipuler les fractions, ils les transforment en nombre réel, puis font les calculs. Le calcul littéral est une torture, même le plus simple et banal comme $a+a+a=3a$. Factoriser ? Ils ne savent pas ! On ne leur a pas appris. Fraction, calcul littéral, géométrie - on fait semblant d’en faire, mais de facto ils ne savent rien. Alors qu’au moins pour les fractions et le calcul littéral, c’est accessible presque à tout le monde.
  • Ok. Soit tu as de très mauvais élèves, soit tu es de mauvaise foi. J'ai ma petite idée !
  • Ce qu'écrit vorobichek n'est peut être pas tout à fait général, mais comme ça se retrouve en prépa (selon Tosel l'auteur du poly LLG : http://www.cge-news.com/contenus/99/cms_pc/fichier/1288/150527142844_article.pdf ) on peut effectivement penser que c'est vraiment très répandu.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Apparemment, certains profs ne maîtrisent pas non plus la logique formelle...
  • @kioups, je suis à l’université et pas en Licence science. Les très mauvais élèves, issus du BAC pro, je peu comprendre. J’en avais un cette année. Mais les autres??? Surtout ceux qui ont eu des biens ou TB au BAC maths. Il ne s’agit pas des choses compliquées. Même un élève faible doit savoir le faire. Quand je dis personne, c’est vraiment personne et non 1-5 sur 50/100.

    PS dans les licences sciences et prepa sciences, on doit croiser les élèves qui savent faire. Mais ce savoir a été acquis à l'école ou grâce aux parents, prof particulier, système éducatif étranger, professeurs refusant d’appliquer les méthodes et le programme officiel ? Au vu de la situation - l'école n’enseigne plus ces thèmes. Je ne compte pas le faire semblant.
  • Ben, lis l'article que cite xax, déjà. Mais arrête un peu de faire des généralités comme ça, ça nuit à ton discours pourtant intéressant...
  • xax : pour la logique, rien n'est fait en collège-lycée ! J'en ai fait un peu en 5ème-4ème, mais je n'ai pas le temps de reprendre au lycée. Et ça, c'est clairement un gros manque ! Mais je ne suis pas sûr qu'elle était vraiment plus enseignée il y a 20-30 ans...
  • @kioups ne blâme pas vorobichek :-)

    Ce dont nous parlons de façon récurrente dans certains fils, l'effondrement en sciences du niveau primaire + collège + lycée, c'est très difficile à saisir puisse que :
    - nous avons les moyennes (Timss, Pisa etc),
    - nous savons qu'il y a une forte hétérogénéité territoriale (cf atlas du Cereq https://www.cereq.fr/latlas-des-risques-sociaux-dechecs-scolaire-lexemple-du-decrochage-france-dom-tom )

    Mais pas beaucoup plus. Des analyses orientées démographie comme celle de Joanie Cayouette-Remblière ( https://journals.openedition.org/lectures/21601 ) sont assez rares. Et c'est normal on ne peut pas faire ça pour chaque lycée de France ou les premiers cycles / prépas.

    Par contre avoir des témoignages, même qui peuvent paraître contradictoires compte tenu de l'hétérogénéité, c'est déjà une information. J'ai remarqué que certains enseignants sont plus ou moins satisfaits tandis que d'autres s'arrachent les cheveux.

    C'est n'est donc pas aisé d'avoir une vision claire. Moi-même je pensais connaître l'essentiel de la situation, mais les irremplaçables témoignages des enseignants (parfois copies à l'appui) m'ont fait évoluer.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @vorobichek: le sens que je donne au mot "maîtriser" est: comprendre le concept dans son ensemble au point d'en comprendre les subtilités (si tant est que ce fût possible). Certes, le supérieur n'apprend rien quant à la maîtrise des fractions mais il permet de comprendre ce qu'est une fraction d'entiers, où elle vit (c'est formel, je le concède) parce que beaucoup auraient envie de définir une fraction d'entiers au sein de $\mathbf{R}$ (c'est comme cela qu'on le voit quand on est collégien), alors même que la construction de $\mathbf{R}$ dépend de $\mathbf{Q}$.

    En prenant en compte la définition que je donne de "maîtriser', je critique l'usage que tu en fais pour la raison suivante: il donne l'impression qu'il y a une liste de connaissances à acquérir et qu'une fois acquises, ces dernières sont inébranlables. C'est pour cela que j'affirme qu'on ne "maîtrise" pas la notion de fraction au collège, au sens où il existe des subtilités structurelles qui échappent.

    Pour ce qui est de la géométrie euclidienne, je précise mon propos et je le corrige (car il est erroné). Il y a plusieurs tentatives différentes d'axiomatisation de la géométrie euclidienne en logique du pemier ordre: l'axiomatique de Hilbert, donnée dans un langage $\mathcal{L}_H$ ou encore, l'axiomatique de Tarski, donnée dans un langage $\mathcal{L}_T$. Le plan euclidien est un modèle de ces deux axiomatiques et une question naturelle (que je m'étais posée comme collégien, avec les moyens du bord, et que je n'ai reformulée que plus tard) est: dans les langages respectifs, tout ce qui est vrai dans le plan euclidien (i.e. $\mathbf{R}^2$) est-il démontré par ces différentes axiomatiques? Autrement dit, la théorie de Hilbert et celle de Tarski sont-elles complètes? La réponse est (miaculeusement?) oui! On sait même que la théorie de Hilbert est catégorique.

    Édition: Le rapport du paragraphe précédent avec ce que tu disais est le suivant. Tu affirmais qu'un collégien n'avait pas besoin de savoir ce qu'est un point. Admettons. Ce que je comprends dans cette affirmation est qu'un collégien peut (vaguement) comprendre qu'il y a une approche axiomatique dans la démonstration qu'il fait. Néanmoins, il me semble évident que le collégien a l'illusion de faire de la géométrie euclidienne (entendre par là "hilbertienne") dans $\mathbf{R}^2$. Daprès le paragraphe précédent, cette illusion est justifiée, mais il est a priori non évident que les conséquences des axiomes d'Euclide (entendre "Hilbert") sont toutes les formules vraies dans $\mathbf{R}^2$.
  • La mienne m'insuporte. Elle rentre en PCSI, elle a des devoirs et elle n'a pas ouvert un livre du travail de vacances.C'est bientôt la rentrée et elle n'a fait aucun devoir. Je lui dis constamment qu'elle sera en compétition avec des personnes qui ont fait ça toute leur vie pendant le lycée et qui auront de l'avance mais rien. J'ai vraiment envie de la punir et la priver de sorties.
  • vorobichek écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,1845704,1846080#msg-1846080
    [Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]
    Cher Vorobichek,
    tu veux de la caricature ? Alors lis ce qui suit et surtout régale toi :
    je suis originaire d'un petit pays des Balkans qui n'a jamais vraiment été sous le joug soviétique. Dans ce pays, les gens sont fiers et patriotes, les femmes étendent le linge en portant le fichu, les hommes boivent un alcool fort à base de prune, ça cause fort dans les bars, on ne dit jamais "Pardon" dans les transports en commun (alors qu'en France on dit "Pardon"... avant de les effleurer...), on ne s'épile pas sous les aisselles (y compris les dames- nan j'déconne, quoique...) et le sport national est le basket. Et le pays est souvent bien classé aux OIM (ça va peut être vous parler cela)...

    Rétrospectivement, je ne remercierai jamais assez mon père (Oh grand Abdullah de Boulogne, paix à ton âme) de m'avoir administré quelques claques, cela m'a bien remis les idées en place lorsque j'étais un jeune con dans les classes du collège ...

    Pour le reste, quand je lis certains "projets d'éducation" ici exposés, je me marre quand même et je me dis que cela sent un peu le renfermé, mais ce n'est que mon avis après tout !
    See ya !

    PS. Non je n'ai pas chanté dans les Bratisla Boys".
  • @Gaussien c'est très facile de donner avec des intuitions propres des nombres : le décimal qui s'arrête, la fraction vu comme un nombre qui s'arrête ou pas et l’éventuel lien ou pas avec le décimal, observer la "période" le cas échéant, montrer certains nombres particuliers d'usage courant, l'introduction des nombres premiers, des nombres premiers entre eux.
    Lafforgue et Colmez donnent de très bonnes indications pour faire cela.

    Après on passe le braquet supérieur quand l'intuition est construite.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @xax: je suis tout à fait d'accord avec toi mais je crois qu'il y a un malentendu: mes messages sont voués à remettre en question l'usage du terme "maîtriser", cf. le deuxième paragraphe de mon message précédent.
  • @vorobichek
    Personnellement, je me souviens qu'à l'issue de ma troisième, ma formation en calcul littéral était faite. Au lycée, j'ai étudié le discriminant puis les complexes, mais toutes les bases du calcul étaient acquises dès le collège. Par exemple, je me souviens avoir étudié les identités remarquables en cinquième. Mais je souviens également que tous mes camarades n'arrivaient pas à faire des mathématiques.
  • @montesquiou: je me reconnais dans ce que tu dis (sauf que les égalités remarquables je les ai apprises en 4e ou 3e).
  • Abdallah a écrit:
    je suis originaire d'un petit pays des Balkans qui n'a jamais vraiment été sous le joug soviétique.

    Vive la Yougoslavie ! https://www.dailymotion.com/video/x3ojk6
    Abdallah a écrit:
    le sport national est le basket

    Ils étaient meilleurs que les étatsuniens. La jalousie de ces derniers explique la disparition de ton pays.
    Manolito a écrit:
    La mienne m'insuporte. Elle rentre en PCSI, elle a des devoirs et elle n'a pas ouvert un livre du travail de vacances.C'est bientôt la rentrée et elle n'a fait aucun devoir.

    Laisse la tranquille. Qu'elle profite de ses vacances, il y a un temps pour tout. Il ne sert à rien de passer juillet et août à faire des révisions.
    C'est au pied du mur que l'on voit le maçon.
  • 4ème les identités remarquables, comme la double distributivité évidemment.

    Je ne vois pas du tout une volonté d'égalitarisme par contre : le fait d'avoir des situations très hétérogènes, tant pour ce qui est de l'exigence, des programmes réelles et perspectives, tout cela indique plutôt un schéma inégalitaire délibéré. C'est ce que nous reproche l'OCDE.

    Ce qui est surprenant, c'est la relative indifférence des parents, au moins des fédérations de parents, qui pourraient s'exprimer la dessus plus durement.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @Manolito : c'est ta fille qui a voulu faire une prépa ou toi ?
  • Oui, quatrième pour les identités remarquables, vous devez avoir raison.

    @xax

    De mémoire, dans les années 90 et l'accélération de la désindustrialisation sont nés les concepts d'industries sans usine (ex : la Chine vassale de la France) et d'industrie des services (ex : l'industrie de la finance). La France sous-traiterait les tâches de production aux pays en voie de développement, se réservant les activités à haute valeur ajouté, dont celles du design, de la recherche et développement, de la distribution, du marketing et de la finance.

    Pour mener à bien ces projets, il fallait plus d'ingénieurs et de scientifiques, plus de cadres supérieus. Le gouvernement d'alors a doublé les places dans certaines grandes écoles. Les projets étaient de créer une société de la connaissance, avec l'objectif ultime d'amener 100% d'une classe d'âge au baccalauréat et de former ingénieurs et chercheurs en grand nombre. A l'époque, l'avis général était que les mathématiques étaient trop sélectives, pensant qu'en abaissant les exigences, on ouvrirait grand les vannes de la connaissance et qu'on permettrait à tous de bénéficer de cette nouvelle société. Voilà pour mon analyse et les souvenirs de lecture de la presse économique de l'époque.
  • @Dom : du Nutella et du coca ? Il faut quand même leur transmettre un minimum de valeurs, en leur faisant découvrir le chocolat noir à 85% de cacao et l'Aberlour 18 ans !
  • Xax, je vois souvent des parents de collégiens qui ne veulent exigent manifestement aucune exigence de l’école envers leurs enfants.

  • Le gros souci, et là je redeviens sérieux, c'est que les exigences de l'école n'ont rien à voir avec celles du monde du travail et plus généralement celles de la vie adulte. Mais faire comprendre ça à des enseignants...je sais de quoi je parle, je suis fils d'instits.
  • @ Sylvain.
    C'est exactement cela.
  • @montesquiou je comprends bien ce que tu veux dire je le vois souvent exprimé. Et c'est vrai dans une certaine mesure. Mais ce genre de situation est au minimum à une bande voire 2 ou 3.
    Si les pédagogistes n'ont pas été révoqués mais, au contraire, ont continué à prospérer (alors que parfois ils insultaient ouvertement les ministres ou avaient des attitudes indignes), c'est qu'ils arrangeaient tout le monde :

    - les rejetons des classes dirigeantes et de leurs collaborateurs directs n'ont plus de concurrence sérieuse,
    - les antipédagogistes qui ont vendu des bouquins par millions,
    - le pouvoir politique qui a tué dans l’œuf toute forme d'intellectuel populaire comme cela a pu exister "avant" avec une école plus exigeante (j'épilogue pas sur l'absence de meneurs crédibles dans les mouvements sociaux récents),

    Je crois (à vérifier, mais ça m'intéresse pas des masses) qu'à une époque on avait créé un diplôme intermédiaire "ingénieur maitre", en gros des sous-ingénieurs, et on a du vite se rendre compte que c'était plus facile d'augmenter directement le nombre d'ingénieurs.

    L'inconvénient c'est le réel effondrement du niveau, bien que le cœur ne soit pas trop touché (ens, X, agreg, Mines centrale etc.), ce que tu rappelles justement ("Il n'en va pas de même dans les milieux aisés, qui ont conservé tous les codes. ").

    D'après moi c'est Pierre Colmez qui a sorti l'analyse la plus concise et opérationnelle sur la question de l'égalitarisme (du moins pour un mathématicien) : une éducation d’un élitisme absolu au nom de l’égalité complète.

    L’effondrement n'est pas seulement de nature à désespérer les chercheurs, les enseignants, les amateurs de maths et certains parents conscients (en gros le public de ce forum). C'est une bombe à retardement pour l'économie du pays dont il sera difficile de chiffrer les dégats.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @Sato est-ce que tu perçois une stratification sociale / exigence demandée aux enseignants?

    Edit : pour préciser, il existe un certain nombre de modèles qui "segmentent" les parents ( exemple p7 : https://mediaserveur.u-bourgogne.fr/protected/videos/v12561fbf1bd4k089a5uk59flwwkqq/attachments/diaporama-de-joanie-cayouette-rembliere.pdf ), ça tourne toujours autour du même type de catégorisation. Ça me parait souvent assez sérieux.

    Par contre les travaux - du moins ceux que j'ai lus - sont assez légers sur les interactions (ce qui n'a rien d'étonnant, il faudrait faire un sondage côté profs, alors que l'on fait ça côté parents avec toujours les mêmes attentes : sécurité, possibilité de se ségréguer, préoccupation pour l'emploi etc.).

    Si d'autres que Sato ont des témoignages ou de la doc je suis preneur. Au moins en maths / physique.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @poliakov, :)o oui Kusturica illustre bien l'ambiance dans ses films....
  • @Xax et Montesquiou,

    votre analyse est totalement exacte à mon sens et peut être résumée par la formule:

    "le collège unique a tué l'ascenseur social."

    Cordialement
  • Hein ??? Je vous parlais bien de parents qui ne supportent pas qu’on fasse remarquer à leur rejeton qu’il faut être raisonnablement poli, travailler plus de 5 secondes dans une journée, venir avec ses affaires, ne pas s’amuser à jeter des déchets par terre, ne pas sans cesse couper la parole au prof ou crier en classe, etc.
    Quand on fait ça en entreprise, à ma connaissance, on risque de se faire virer.
    A l’école, virer pour cela est interdit.
    Quand on répond « et les exigences vis-à-vis des profs ? », c’est bien le discours pédagogiste.

  • @Sato, est-ce la faute de l’enfant? Ou ce comportement asocial vient des parents qui négligent complètement l’enfant?
    Quand tu croises ces parents, quelles sont leurs motivations et comment ils justifient ce comportement ?

    Ce qui manque, je trouve, c’est l’enseignement de la discipline en classe qui doit se faire en CP-CE2. Je soupçonne que la discipline est une grande absente des cours CP-CM2. Du coup, les gamins ne font pas la différence entre cours et activités ludiques. De l’autre côté, demander à des gamins de 6 ans d'être tranquille pendant 1h-1h:30 - c’est complètement illusoire. Ils ont besoin de bouger à cet âge.
  • D'après une étude, les élèves français seraient parmi les plus indisciplinés ... au monde.
    Sources : https://www.cnews.fr/france/2017-03-30/les-eleves-francais-parmi-les-plus-indisciplines-du-monde-752115
  • @vorobichek encore une fois : extrême hétérogénéité. Dans ma ville (France périphérique très défavorisée, département pauvre) :

    - 3 écoles style "avant" : peu de problème de discipline, enfants polis, niveau standard + EN (moyenne effondrée mais du bon côté),
    - 2 écoles "intermédiaires",
    - 5 écoles difficiles, impossibilité d'avoir la discipline, vie "sociale" de l'école réduite à néant (pratiquement pas de sortie, plus de kermesse suite à des problèmes de drogue ou à des bagarres entre parents, radicalisme etc.)

    + écoles privées primaire/collège/lycée en autarcie.

    D'après ce que j'ai pu observer dans 4 autres départements où je travaille (1 riche, 2 intermédiaires, 1 pauvre) , la typologie est grosso modo la même.

    Je connais moins les zones rurales pures, il se peut que ce soit différent.

    À mettre en perspective avec les discours lénifiants de l'EN sur le "vivre ensemble", la "laïcité", l'éducation civique, "l'école de la confiance" (le dernier slogan je crois?) etc. etc.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @montesquiou merci pour l'article, c'est effectivement cohérent avec ce que j'observe et certainement d'autres ici qui connaissent plusieurs villes.
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  • Mathurin a écrit:
    "le collège unique a tué l'ascenseur social."

    Qu'appelles-tu ascenseur social?
    Tu parles du fait que les très riches, de part leur faible nombre, ont besoin de collaborateurs/ de fondés de pouvoir qui n'appartiennent pas à leur classe sociale pour pouvoir les aider à mettre en coupe réglée la société, et que ceux-ci sont récompensés pour service rendu en obtenant une situation sociale meilleure que leur congénères? Je t'ai bien compris?


    PS: J'ai une autre hypothèse: l'ascenseur social est cassé parce que les très riches n'ont plus besoin d'octroyer de privilèges hors de leur classe sociale pour que la société tourne telle qu'ils le veulent.
  • Merci pour l'article de Pierre Gomez. Pour l'anecdote, j'ai eu deux élèves en cours particulier cette année : un terminale S (public) et un terminale ES (privé). L'élève scolarisé dans le privé devait systèmétiquement justifier le domaine de définition et étudier la dérivabilité d'une fonction, alors que cela n'est pas exigible par les programmes. L'élève scolarisé dans le public avait uniquement des exercices simples, le professeur acceptant les formulations du type "La fonction est définie, continue et dérivable sur tel domaine", sans justification. Le monde à l'envers ! Comme l'élève de Ts entre en Math-sup, j'ai exigé à chaque fois des études de définition et de dérivabilité séparées.
  • @fdp

    L'ascenseur social, c'est l'égalitarisme républicain : les chances sont égales pour tous au départ, l'enseignement est partout de bon niveau, et l'Etat récompense les élèves les plus méritants. De sorte qu'un élève qui souhaite s'élever dans la société en aura les moyens en utilisant le levier des études. L'inverse de l'ascenseur social, c'est l'inégalité face à l'enseignement, le copinage et la reproduction des élites.
  • @Fin de partie c'est pas très structuré ce que tu racontes, c'est dommage parce qu'il y a de l'idée.

    En effet, la classe révolutionnaire (la bourgeoisie) a décidé de se passer des services des gueux. Mais je ne vois vraiment pas ce qu'il y a d’extraordinaire, il suffit de lire le bouquin de Macron ("Révolution" pour s'en convaincre).

    Aucun régime autoritaire n'a jamais pris les gens en traître, que ce soit le communisme, le nazisme, le fascisme ou le néolibéralisme contemporain (lequel présuppose de façon totalement explicite la fin de l'expression démocratique, et c'est constamment réaffirmé). Pratiquement tout est écrit à l'avance.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • montesquiou : ce n'est pas l'établissement qui décide de l'enseignement en maths en TS. C'est la décision des profs. Privé ou public, ça ne change pas grand chose.
  • Xax: je ne vois pas ce que vient faire le mot structuré ici. J'aurais plutôt écrit: pas très précis.

    Ce serait intéressant de comprendre pourquoi de nos jours il n'est plus nécessaire d'octroyer des privilèges à des gens qui n'appartiennent pas à une "haute" classe sociale pour qu'ils deviennent des collaborateurs du système (qui aident à mettre en coupe réglée la société au très grand profit de quelques uns).

    Un début de réponse peut-être: La société est tellement fragmentée et en "crise" (chômage de masse etc) que les collaborateurs sont devenus des pions jetables et facilement remplaçables. La technologie permet de ne plus avoir à fidéliser des collaborateurs (ce qui était le sens des avantages donnés) un pion qui prend la place d'un autre pion est immédiatement opérationnel pour faire la tâche de son prédécesseur.
  • vorobichek a écrit:
    @Sato, est-ce la faute de l’enfant? Ou ce comportement asocial vient des parents qui négligent complètement l’enfant?
    Quand tu croises ces parents, quelles sont leurs motivations et comment ils justifient ce comportement ?

    Ce qui manque, je trouve, c’est l’enseignement de la discipline en classe qui doit se faire en CP-CE2. Je soupçonne que la discipline est une grande absente des cours CP-CM2.

    C'est ce qu'on appelle l'enfant roi. Pour ses parents, ils aura toujours raison. Le prof n'est rien. Au pire, un ennemi. Je me souviens d'un élève qui m'a dit une fois, alors que j'essayais de discuter avec lui pour comprendre ce qui n'allait pas et pourquoi il m'en voulait, en remontant à un ancien désaccord : « Ouais, vous m'avez dit que'que chose ! » Certains ne supportent pas le reproche car ils n'en ont pas à la maison et que toute la société autour du collège tend à leur montrer que nous n'avons pas à leur « dire » quoi que ce soit.

    De ce que j'ai observé (et aussi après discussion avec des collègues, mais je peux me tromper car les élèves sont toujours plus calmes en début d'année, beaucoup d'élèves (pas tous, oui...) arrivant en 6e sont très « cadrés » (comme on dit assez bêtement), c'est-à-dire sont disciplinés. Ils dégénèrent complètement en observant le bordel au collège, l'existence de règles rappelées mais systématiquement non suivies sans sanction, le mauvais exemple des plus grands.
    Ce n'est peut-être pas vrai partout, mais globalement, on voit des instits promener des classes dans la rue, deux par deux, qui s'arrêtent devant passage piéton, etc. C'est une nécessité vitale, presque une question de survie. Il y a d'ailleurs un risque juridique en cas de pépin.

    Cet acquis est détruit en quelques mois par l'incroyable laxisme qui règne dans la plupart des collèges. Je suis convaincu que ce n'est pas du tout une question d'âge et d'adolescence.

    Je parle bien sûr ici exclusivement de la discipline.

  • Sato a écrit:
    Cet acquis est détruit en quelques mois par l'incroyable laxisme qui règne dans la plupart des collèges
    Et pour lutter contre ce <<laxisme>> que faudrait-il faire? Rétablir les châtiments corporels, installer des cachots dans les sous-sols des collèges? :-D
  • Je réapparais, car le sujet initial est clos.

    kioups :
    C’est le chef qui valide une répartition.
    Il le fait tout le temps certes, mais il peut refuser une répartition.
    Là où j’hésite, c’est si un IG vient mettre son nez là-dedans et par exemple s’il désire que le seul agrégé de l’établissement ait à sa charge la TS au lieu d’un certifié. Mais il me semble que c’est dans les prérogatives du Chef tout de même en théorie (mais rarement en pratique).
    Les cas les plus fréquents de son intervention dans les répartitions sont lorsqu’il y a un désaccord entre les profs de l’équipe.
    Il a autorité dans ces cas là. Il tranche.

    Fin de partie :
    1) Tu écris laxisme entre gros guillemets.
    Pourquoi ? D’accord, pas d’accord ?
    2) Encore une extrapolation (châtiments corporels, cachots, même si tu mets le smiley) pour tuer le débat, une sorte de point Godwin. C’est assez général de nos jours, là tu suis bien la meute ambiante et même médiatique. Cela m’étonne.
  • Programme du cycle 4
    En vigueur à compter de la rentrée de l’année scolaire 2018-2019
    "Au cycle 4, les élèves consolident le sens des nombres et confortent la maîtrise des procédures de calcul,
    sans objectif de virtuosité technique"
    "Compétences associées
    développer, factoriser, réduire des expressions algébriques dans des cas très simples"

    Bref, on doit consolider, maîtriser mais seulement dans des cas très simples:-D
    Dans le genre absurde j'adore aussi le:
    "calculer des probabilités dans des cas simples (par exemple évaluation des chances de gain dans un jeu)"
    ’’Auparavant le monde était dirigé par des intelligents. C’était cruel. Les intelligents forçaient les imbéciles à apprendre. C’était difficile pour les imbéciles. Aujourd'hui le monde est dirigé par des imbéciles. C’est juste, car les imbéciles sont beaucoup plus nombreux. Aujourd'hui les intelligents apprennent à s’exprimer afin que les imbéciles puissent comprendre. Si un imbécile ne comprend pas c’est un problème d’intelligents. Auparavant souffraient les imbéciles. Aujourd'hui souffrent les intelligents. La souffrance diminue car les intelligents sont de moins en moins nombreux.’’
    Mikhaïl Jvanetski.

  • Dom a écrit:
    Encore une extrapolation (châtiments corporels, cachots, même si tu mets le smiley) pour tuer le débat, une sorte de point Godwin.

    Je posais une question, dont tu te gardes bien d'essayer, au moins, d'y apporter une réponse.
    Je vais te dire ce qu'évoque pour moi le mot laxisme: pas (assez) de punition, pas (assez) de contrainte exercée.
  • Dom : je suis d'accord mais je parlais des contenus, pas de la répartition.
  • @FdP,

    Ta logorrhée d’extrême gauche n’amuse que toi.

    L’ascenseur social c’est ce qui permet aux méritants de s’élever socialement par le travail et l’étude, cela n’a rien à voir avec « l’exploitation capitaliste ».

    Tout le monde sait bien que si tes idées étaient au pouvoir nous aurions la révolution, la guerre civile puis finalement un régime totalitaire bien pire que l’actuel. C’est ce qu’ont produit tous ceux qui discouraient comme toi et ont eu l’occasion de mettre en pratique leurs idées.
    Tu ne cherches pas à améliorer les choses, juste à « foutre le bordel », tu es « l’idiot utile du système », ce qu’on appelle un « agent provocateur ».
    Cordialement quand même.
  • Merci @Sato! J’ai donc des idées fosses.

    @FdP, je ne crois pas en punitions. Quand elles sont trop nombreuses, comme au collège et lycée français, cela n’a plus de sens et cela devient une routine pour les élèves.
  • @FdP

    Pour résumer en une phrase ce qui est écrit plus haut :
    Un bon marxiste a besoin de solides connaissances en culture potagère, afin de ne pas crever de faim.
  • kioups : ok, au temps pour moi.
    En effet l’établissement n’a rien à dire. Seule l’inspection (IA-IPR/IG) peut exiger des contenus (dont le prof pourra faire semblant qu’il les propose...).
    Pour préciser aux lecteurs : le Chef d’établissement n’a qu’un rôle administratif (mais qui peut peser tout de même dans l’année d’exercices) et l’Inspection n’a qu’un rôle pédagogique (disciplinaire).

    Fin de partie :
    Ok. On sera peut-être d’accord pour dire qu’il s’agit d’une énorme impolitesse de la part des gamins ?
    Que faire si un élève dit « fermez votre bouche » à son professeur ?
    Vas-tu encore me proposer un truc pour que ça n’arrive pas au lieu de répondre vraiment ?
    Bon, je m’autorise encore quelques messages sur ce sujet...
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