Réforme intelligente?

J'ouvre un fil pour proposer une "enfin vraie et efficace" réforme tenant compte des données pragmatiques que j'ai. N'hésitez pas à donner vos avis. (J'essaierai de peu participer, m'étant largement justifié dans de nombreux autres fils "maths et société").

1) Autorisation des documents (éventuellement, quantitié limitée, par exemple une fiche recto-verso) à tous les examens, interrogations écrites, (j'abrège par "exom" la longue expression "examen, concours, interrogations écrites, contrôles, devoirs sur tables, etc")

2) Interdiction de la calculatrice à tous les exoms

3) Suppression de l'enseignement de la matière appelée "maths" en classe de troisième et dans toutes les filières autres que S à partir de la première

4) Epreuve de DNB maintenue en maths. Adaptée selon (a)

5) Epreuve de bac maintenue en maths dans les filières ES, STMG, STIX. Adaptée selon (a)

6) Système de notation "1 faute 0 à tout le devoir" obligatoire pendant toute l'année de cinquième

7) Epreuves spécifiques d'informatique au bac et au DNB

8) Pas de commission d'appel ni de décision post-conseil de classe possible pour l'accès à la filière S en fin de seconde.

9) Promulgation d'une loi qui interdit (pas une loi-cadre, une loi avec sanctions et décrets d'application précis) les manip que j'ai dénoncées dans d'autres fils [small](donner la correction avant l'épreuve, ne poser que des questions dont les candidats connaissent la réponse par automatisme, astuce de la réponse constante, sujets impossible à traiter donc mise de tous les points à tout le monde (actuellement utilisé en proba-stat), question qui force qui que ce soit à donner la bonne réponse, etc)[/small]

10) Interdiction de produire sur internet, en librairie ou autrement des annales pour les épreuves siglées (a)
edit: Idée impossible à réaliser

11) Renforcement des enseignements maths dans la filière S.

12) Barème (b) pour les épreuves du DNB et du bac

13) Réformer la constitution pour que le ministre de l'éducation nationale ne soit plus nommé par le président mais élu par les deux académies

14) Interdire d'utilisation "officielle" (publication dans des revues à CL, inspiration de décisions gouvernementales, etc) tout texte trop bien écrit et imprécis. Ceci étant pour lutter contre les arnaques littéraires (voir post sur un texte sans contenu de Phillipe Mérieu plus loin dans le fil)

(a) Les épreuves devront être construites pour ne nécessiter que le programme CP-4e, (+seconde au bac) et rendre impossible une espérance de points due à un travail qui aurait eu lieu pendant l'année sans enseignement ou à la mémoire (afin de ne pas privilégier ceux qui "feraient des maths scolaires" pendant leurs années sans enseignement et d'habituer la population à ce que sont réellement les maths).

(b)*** Concernant le barème des épreuves (autant (a) que (b)), vu les progrès informatiques de nos pays, les candidats ont des exercices à faire pendant l'épreuve, marquent des points. La barre (le nombre qui se transforme en note 10) est fixée après correction et enregistrement des scores sur serveur central par le ministère. Pas de "max" (ie pas de "sur 20"). Seule la note 10 reste une référence légale.


Cette formalisation est le fruit d'une réflexion longue (que j'ai menée entre autre sur le forum via de nombreux échanges).

*** plus de besoin de trafiquer les barèmes locaux (question par question), assainissement total de la correction.


Pour éviter des débats "trop vagues", je propose qu'avant toute chose on objecte de manière très précise par signalement d'inconvénients ou de défauts concrets et indéniables de cette réforme.
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Réponses

  • rendre impossible une espérance de points due au travail

    !!!!! C'est vrai, faudrait quand même pas encourager les jeunes à travailler et puis quoi encore ?
  • @omega: c'est en équilibre avec le fait que la matière n'est pas enseignée, ça ne concerne que (a), pas (b).

    Pour le dire autrement, les épreuves devront être tournées de façon "mathématique", c'est à dire que toute personne qui a pu se payer des cours particuliers ou du coaching risque d'y arriver encore plus désavantagée (autrement dit, les épreuves [large](a)[/large] devront tester "l'intelligence", pas "le stockage d'antisèches").

    [small]Remarque: sinon, tu risques d'entendre des tas de bas du front qui ne comprennent rien à la vie crier aux inégalités sociales des candidats face à l'épreuve.[/small]
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  • c'est à dire que toute personne qui a pu se payer des cours particuliers ou du coaching risque d'y arriver encore plus désavantagée

    En quoi c'est mathématique ?
  • Je pense que je vois pourquoi tu voudrais supprimer les maths les années d'avant les exoms, mais:
    -ça va entraîner un business extra-scolaire inacceptable
    -je pense qu'il est interessant même pour les non-matheux d'avoir au moins un aperçu de ce que sont les maths à un niveau plus avancé que 4e. (Éventuellement ajouter un cours histoire des maths ou mieux histoire des sciences)
  • CC a écrit:
    2) Interdiction de la calculatrice à tous les exoms

    Vive les tables de logarithmes et de trigonométrie :-P
    CC a écrit:
    3) Suppression de l'enseignement de la matière appelée "maths" en classe de troisième et dans toutes les filières autres que S à partir de la première

    Avec une connerie comme cela, j'aurais quitté l'enseignement en collège...
    Pense un peu aux matheux qui ne voient presque pas de math au collège ni au lycée! (tu l'affirmes toi même...)
    Ou alors il faut un enseignement optionnel.
    CC a écrit:
    7) Epreuves spécifiques d'informatique au bac et au DNB

    D'informatique? C'est à dire tableur/traiement de texte, réseaux, développement logiciel ou utilisation en science?
    CC a écrit:
    8) Pas de commission d'appel ni de décision post-conseil de classe possible pour l'accès à la filière S en fin de seconde.

    Il serait plus simple de supprimer cette filière et d'envoyer ceux que cela intéresse passer une formation spécifique à la fac...
    CC a écrit:
    9) Promulgation d'une loi qui interdit (pas une loi-cadre, une loi avec sanctions et décrets d'application précis) les manip que j'ai dénoncées dans d'autres fils (donner la correction avant l'épreuve, ne poser que des questions dont les candidats connaissent la réponse par automatisme, astuce de la réponse constante, sujets impossible à traiter donc mise de tous les points à tout le monde (actuellement utilisé en proba-stat), question qui force qui que ce soit à donner la bonne réponse, etc)

    Tien une loi de plus! Celle-là est tellement contre nature qu'elle ne risque pas d'être appliquée...
    CC a écrit:
    10) Interdiction de produire sur internet, en librairie ou autrement des annales pour les épreuves siglées (a)

    Tu mets une amende ou de la prison ferme?
    CC a écrit:
    11) Renforcement des enseignements maths dans la filière S

    Et pourquoi pas le retour de la géométrie au lycée et de l'algèbre en licence!
  • @Shah: la règle (a) est censée résoudre l'écueil que tu soulèves: (Shah a écrit: [small]ça va entraîner un business extra-scolaire inacceptable[/small])

    @omega: bin c'est pas nouveau (j'ai dû le dire 1000 fois): le niveau mathématique de quelqu'un s'obtient (en simplifiant) en faisant N:= P / (M fois E) où (P,M,E) désigne (performance, mémoire, effort). Si on s'entend pour mesurer N et non pas P (ni P/M), plus "d'inégalités sociales". Par ailleurs, c'est bien la seule chose qu'on attend des jeunes adultes sortant du lycée: qu'ils soient vraiment capables de quelque chose. Pas juste qu'ils aient "marqué des points décoratifs après qu'on leur ait dit comment faire". <---- cette mesure de l'obéissance ou du conformisme peut se faire via d'autres matières, inutile de "déranger les maths" pour la mettre en oeuvre. (Je rappelle que je parle de (a) pas de (b))
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  • @SV

    Ou alors il faut un enseignement optionnel je l'ai dit (filière S renforcée). Bonne idée pour une option officielle d'1H/semaine, ultraélitiste allant de la fin 4e à la 1S

    Tu mets une amende ou de la prison ferme? Les deux!
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  • Je ne crois pas que ça le résolve. On ne peut pas nier que le travail entraîne aussi l'intelligence (ou la forme d'intelligence qui est travaillée).

    Autre point sur lequel on n'est pas d'accord: tu sembles faire passer l'évaluation des élèves avant tout. Je pense plutôt que, au moins jusqu'en seconde, le but est que chacun aie assimilé les bases indispensable à la vie (notemment en société) - ce qui ne devrait pas pour autant entraver ceux qui ont les capacité d'aller plus loin comme c'est trop souvent le cas.
    Jules Ferry a écrit:
    Il ne s’agit pas d’embrasser tout ce qu’il est possible de savoir, mais de bien apprendre ce qu’il n’est pas permis d’ignorer.

    Enfin, ton idée d'interdire la diffusion des annales me parait pour le coup assez ridicule. Déjà, je trouve le concept de propriété intellectuelle assez discutable, mais un exercice de maths qui existe, indépendemment de qui l'a posé en premier, et qui de plus a été rendu public, comment justifier que quiconque en soit propriétaire?
  • Pour les annales je parle juste des annales des examens (a) de ma reforme!! (Un peu comme fait l'agreg avec la modélisation). Et ce ne sont pas les textes qui sont interdits mais leur lien avec l'examen. Si pas de mention qu'ils sont "des archives de" alors pas de problème.
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  • Mais tu me fais penser qu'interdire les annales à TOUT EXAMEN DE MATHS serait une excellente idée!
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  • Sur le fond pourquoi pas mais demain j'écris un livre qui "officiellement" contient juste une liste d'exos mais en fait j'ai selectionné exclusivement des exos d'exoms, ça va se savoir trés vite et je suis pourtant inattaquable (limite je glisse dedans deux-trois exercices qui viennent d'ailleurs et je suis tranquille).
  • Bonsoir,
    longtemps j'ai entraîné des étudiants aux tests psychotechniques pour les concours d'entrée dans les écoles d'infirmiers.
    Il n'y a pas d'annales, et les postulants doivent rendre le sujet avant de sortir de la salle du concours.
    Mais, en fait, on sait en gros ce qui est demandé.

    Et on peut faire un entraînement, qui n'a rien à voir avec l'intelligence et encore moins avec les mathématiques, pour que les gens complètent la suite 1, 2, 5, 10, 17 par 26.

    Je crois que l'on pourrait faire la même chose avec des questions mathématiques.

    Et j'ai la douloureuse impression que la proposition (a) de christophe c se heurterait au même obstacle.

    Mais c'est quand même une idée intéressante.
  • Je suis d'accord avec toi: en pratique ça me semble infaisable. Je vais devoir revoir mon plan du 1er post
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  • Je pense que cette opposition entre mémoire et intelligence repose sur une vision fantasmée du fonctionnement du cerveau. Quand le médaillé fields Daniel Quillen est décédé des suites de la maladie d'Alzheimer sa femme a déclaré que les maths étaient la première chose qu'il n'a plus été capable de faire.

    Je répondrai en détail un peu plus tard mais à froid:
    9) une loi étatique peut-elle lutter contre la corruption étatique? C'est déjà très difficile de prouver que le trucage a bien lieu.
    Bien évidemment les gens bien placés s'assoieront allègrement sur cette mesure.

    10) la liberté d'expression est bien plus importante que toutes ces interdictions; la science est possible quand les idées circulent librement et à moins d'imposer un internet à la chinoise la mesure évoquée en 10) n'a absolument aucune chance d'aboutir (du reste la réalisabilité d'un énoncé commençant par "interdiction de produire sur internet.." est rès très très douteuse) . De toutes façons les solutions d'examens seraient des secrets de polichinelle et dans les cercles les gens ne se priveraient pas pour les échanger librement.
    La liberté d'entraînement est fondamentale comme dans n'importe quel sport.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Je crois que je l'ai dit mais pour mettre fin au problèmes que tu as évoqués, il faut casser le conflit d'intérêt qui pousse actuellement les organisateurs d'examen à dénaturer le bac: mettre fin au bac et autoriser les établissement supérieur à sélectionner leurs étudiants comme ils veulent (comme ça le testeur aurait un rôle "normal" vis-à-vis du candidat et la charge de la preuve serait du bon côté).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • J'ai modifié mon premier post et barré l'idée 10. Pour compenser il faudra que j'ajoute quelques items sur la construction des textes des sujets du coup (afin de rendre l'exploitation d'annales inutile)

    Précision importante: je n'oppose pas du tout mémoire et intelligence. Je traite d'un sujet dans un contexte précis extrêmement corrompu. Je suis donc obligé de "tirer fort dans un sens" pour rétablir seulement... l'équilibre. Par exemple, quand on a affaire à un élève qui n'a pas été détruit par certains types d'enseignants pedagogo-gauche-caviar-je-suis-superieur-a-toi-moi-je-comprends-toi-tu-appliques-je-te-materne, autrement dit, quand un élève est resté matheux malgré l'école dans ses orientations actuelles (qui fait une guerre enragée aux matheux), il est bien évident (je l'ai déjà dit 1000 fois) que tous les conseils standards (entrainement, mémorisation de trucs, pratique intensive, etc) marchent sur lui pour qu'il augmente son niveau. Mais la matière maths est exceptionnelle en ce que quand ces conseils sont prodigués aux non matheux [small](ie les élèves qui écrivent des trucs au hasard à la place de "je ne sais pas", encouragés par leur "prédateur-intellectuel-maternant", qui "récitent leur leçon" en tremblant devant le maitre)[/small] ils aggravent la situation. Comment on appelle ça déjà: c'est un point fixe repoussant, instable. Pour sauver un élève non matheux (tout le monde est matheux de naissance), il faut "un choc", il faut lui "faire exploser à la figure" que "réciter bêtement" (ce qui est attendu à 100% dans l'école actuelle) le détruit.
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  • @foys: "mettre fin au bac" serait difficile. J'ai encore lu tout à l'heure un tas de complaintes de démagos *** modéré*** (et ils sont hélas nombreux) qui appellent de leurs voeux un bac truqué (et qui s'en cachent à peine). Ils estiment que c'est de même nature qu'un acquis social, se vantant de voter EELV, etc, la totale quoi** et d'abolir les notes (ce qui est contradictoire mais ça ne les gêne pas). On est devant une affaire, hélas, politique (pour la suppression du bac). Leur but est de le donner à tout le monde, mais en plus de faire semblant de l'avoir organisé honnêtement. [small](Ma neutralité est que je me fiche qu'on le donne, du moment qu'on ne ment pas à l'enfant, ce qui est grave, du moment qu'on écrit "bac délivré à titre social" et qu'on le dispense d'épreuve)[/small]

    Par contre, le réformer pour le forcer à être honnête et à ne plus être factice, j'imagine (je suis peut-être naif) que c'est possible car même eux ne pourront pas répondre ouvertement "non, on souhaite ouvertement qu'il continue à être truqué"

    ** je rappelle que je suis politiquement neutre.

    *** au sens quasi propre, obtenant des postes en CPGE en contre partie
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  • La volonté d'interdire des annales montre que la "réforme" proposée manque d'un peu ... d'intelligence.

    Le concours Schweitzer https://en.wikipedia.org/wiki/Miklós_Schweitzer_Competition n'interdit pas la publication d'annales et la publication de telles annales https://www.amazon.com/Contests-Higher-Mathematics-Schweitzer-Competitions/dp/0387945881 et http://www.math.u-szeged.hu/~mmaroti/schweitzer/ ne l'a pas empêché de continuer à exister.
    Il suffit pour cela que les énoncés soient conçus pour ne pas être la bête répétition d'un corrigé déjà publié ailleurs (d'ailleurs le fonctionnement du concours Schweitzer permet l'utilisation de tout type de documents).

    Ce qu'il faut, ce n'est pas interdire la publication d'annales, mais avoir des concepteurs de sujets capables de se renouveler et de vérifier les connaissances des candidats sans leur demander une bête récitation (on peut supposer que de telles personnes existent, bien sûr pas parmi les concepteurs actuels, ni parmi ceux qui les sélectionnent) ... et surtout une volonté politique que les examens ne soient pas une vaste fumisterie.

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  • @Eric: ça fait au moins 30mn que j'ai barré l'idée 10, infaisabilité! :-D
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  • Ce n'est pas une question d'infaisabilité, mais bien une erreur de cible.
  • Eric a écrit:
    Ce qu'il faut, ce n'est pas interdire la publication d'annales, mais avoir des concepteurs de sujets capables de

    100% d'accord. Mais comme les candidats auteurs ne se vantent pas, j'ai fini par croire qu'il n'y aurait que moi à pratiquer ça et je n'étais pas du tout postulant pour tout écrire :-D
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Tu n'arrêtes pas de dénoncer la destruction de l'enseignement ded maths.
    Mais pourquoi détruit-on l'enseignement des maths?
    Parce que l'on détruit l'enseignement public.
    Et pourquoi détruit-on l'enseignement public?
    Parce que l'on détruit le sevice public.
    Et pourquoi... ?
    Cherche à qui le crime profite.
  • ola: nous ferais-tu un petit coup de politique? :-D
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  • Toi, jamais?
  • @Shah d'Ock @christophe c

    Je suis d'accord que la clef pour comprendre pourquoi et comment on en est arrivé là, et donc y remédier, est politique (même si c'est pas forcément le lieu pour en discuter et que je doute qu'on soit d'accord).
    Et que même si christophe c formulait la réforme idéale, elle resterait sans echo et inapliquée si les rapports de force politique restaient en l'état.

    Shah d'Ock a écrit:
    Mais pourquoi détruit-on l'enseignement des maths?

    Parce que c'est la matière par excellence qui permet aux enfants des classes populaires de partir sur un pied d'égalité avec les enfants des classes moyennes (je laisse de côté les enfants des riches qui eux de toute façon hériteront et donc s'en foutent).

    C'est elle qui a servi depuis longtemps à sélectionner les élites techniques. Et la technologie ne cessant de voir son importance grandir, le rôle de ces élites aussi.
    Les "bonnes places" sont alors largement pourvues à ceux dont les compétences techniques sont les plus grandes.

    Les maths servent depuis si longtemps à sélectionner qu'il est impossible, sans attirer le feu des projecteurs du pays entier, de les remplacer par une autre matière plus favorable aux enfants dont le capital culturel des parents est le plus important.
    D'où ce qu'on a fait de l'enseignement des maths et de la manière dont les examens se déroulent.

    Ce qui permet à ceux qui ont compris le jeu (grâce peut-être à des codes culturels plus familiers et donc plus aisément assimilables) d'être souvent les meilleurs dans ce contexte et de se réserver la grande majorité des bonnes places.

    Les maths ont été les plus attaquées (mais pas les seules) car elles sont (étaient) le pilier qui permet un système méritocratique (ou maximisant le mérite) dans le monde actuel.


    ps : nulle idée de complot ici. Seulement une classe sociale qui défend ses intérêts de classe avec la plus parfaite bonne conscience en se donnant l'illusion de défendre l'égalité et le bien-être des enfants. Et comme elle a toujours les manettes, elle continue de "réformer" dans ce sens.
  • @Shah
    Toi, jamais?

    Si, mais je suis neutre et prudent, je n'aime pas dire des choses exagérées ou trop subjectives. Précisément, ici, dire qu'il y a une intention coupable me parait s'avancer beaucoup.

    Dire par contre, maintenant que le crash est acté et qu'on a touché le fond, que certains veulent creuser et "manger sur les cendres", je suis d'accord. Mais ce serait vite confondu avec le crash lui-même.

    Le fil sur l'exhibition débile de Najat par elle-même résume assez bien comment j'ai vu l'évolution de ce problèmes, je vais remettre un lien.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • christophe c a écrit:
    ...je n'aime pas dire des choses exagérées ou trop subjectives.
  • Voici les deux liens :

    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,1285603,1286271#msg-1286271

    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,1285603,1286425#msg-1286425

    Je les ai diffusés à tout le cnrs (et périphériques) le jour même en les priant de prendre le relais (je suis un peu lassé de cette lutte) et en prenant soin de leur rappeler ma folie (on n'envoie pas un spam sans s'excuser)

    C'est un peu trop résumé, mais j'espérais en les écrivant que "des gens intelligents" pourraient lire à travers le style un peu gauche le fond du problème et la stratégie proposée** (ils sont au courant, ils recoivent 80000 TS par an, et ils doivent en renvoyer 72000 "à la maison" ou en "fac de socio ou autre", le lycée "n'existe plus" comme formateur d'étudiants)

    **judiciariser POUR médiatiser l'affaire. Hélas, je n'ai eu de réponse que d'amis. Aucune médaille field ne s'est précipitée pour faire enfin un truc utile (à part LL, mais il s'est hélas grillé en se faisant passer pour un reac***)

    *** L'un des grands mensonges classiques dans cette lutte est que les "adversaires" traitent de reac et utilisent des mots comme "je suis dégouté" toute personne qui dit pas comme eux.
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  • @dom: je suis d'humeur joyeuse, je m'amuse à prévoir des trucs à l'avance, et ça marche bien (Rescassol, toi..) :-D
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • bonsoir

    je lis les propositions 3, 4 et 5 de Christophe :

    - suppression de la matière appelée math en classe de troisième et dans les filières autres que S à partir de la première
    - épreuve du brevet maintenue en math
    - épreuve du bac maintenue en math dans les filières ES et STMG

    apparemment il souhaite que les candidats au brevet et au bac ES et STMG
    passent l'épreuve de math sans aucune préparation

    est-ce sérieux tout cela ?

    cordialement
  • Il devrait te dire que c'est lui le plus sérieux.
    Que tout le monde sait ce qu'il dit.
    Et qu'il est objectif.

    Puis de relire les 10000 posts où tout est argumenté.
    Et surtout que c'est l'objet d'une réflexion intense.

    Bon courage.
  • Non mais sur ce point on adhère ou pas mais ce que dit Christophe c'est que les maths qu'on fait faire aux STMG et ES en lycée auxquelles ils ne comprennent rien et qu'ils récitent dans leurs devoirs de façon décérébrée détruit toutes leurs capacités dans cette discipline (*) et quand je lis leurs productions je suis catastrophé d'une telle récitation de choses sans la moindre compréhension, c'est à pleurer. Ça n'a aucun sens, réduire les maths à ça, il n'y a que NVB qui peut s'en vanter...
    Le pire c'est qu'en corrigeant les S en analyse/algèbre j'ai réalisé que ça les contaminait aussi. Si vous lisiez les copies c'est affligeant pour les 2/3, un galimatias incompréhensible, c'est inouï.
    Alors oui il vaudrait peut-être mieux arrêter un tel massacre.

    (*) Et c'est vrai ils sont sur un mode de pure récitation, du coup disent des énormités et ça devient difficile de leur faire sortir de ce mode (j'ai vu ça avec des spé ES), des fois il y a un éclair de lucidité et se rendent compte de la simplicité de certaines choses mais la plupart du temps non.
  • Le débat est faussé par @cc lui-même.
    Je la fait courte :
    - les maths ne sont plus enseignées
    - si moi j'affirme enseigner les maths (dit par plusieurs intervenants sur le forum, tout au long de cette année, par exemple)
    - non, ce que tu dis n'arrives pas
    Je passe sur "qui est légitime de se prononcer et qui ne l'est pas".

    Ainsi, décrire des problèmes de l'EN, oui.
    Dénoncer la récitation de modèle de rédaction, oui (mais pas du tout dans une calculette, puisqu'on voit des mots qui changent de place).
    Dire que "le sujet et le corrigé" sont donnés à l'avance, non.
    Le (a) est encore rédigé d'une manière telle qu'on ne peut pas y adhérer : il faut ENCORE retoucher quelques mots pour ne pas dire n'importe quoi.

    Impossible de valider quoi que ce soit puisque la sémantique est toujours mal choisie et que le roi sait mieux que les autres profs ce qu'ils font dans leurs classes.

    Comme d'habitude : le fond, oui, la forme, non.
  • Mais tu devrais arrêter de focaliser sur cette formulation de corrigé donné à l'avance. Venons-y.

    Ce que je lis et ai constaté ressemble à la comparaison que fait cc sur le type qui a appris une conversation par cœur en chinois quand j'ai corrigé les S :

    * 1er exo proba :
    (le truc totalement standard vu en ES et en bac techno) : là ça va, RAS.

    * 2ème exo : géom dans l'espace :
    ça va aussi sur deux questions toutes simples (trois point sont-ils aligné ?(sic) et l'autre (un vecteur est-il normal à un plan défini par trois points --> deux produits scalaires à calculer).
    Les deux autres questions sont ratées en général(car il y a un petit raisonnement) mais ce que j'ai lu avait souvent quand-même du sens (ouf, vive la géométrie)

    * 3ème Exo :
    la c'est le pétage de plomb (décrit ci-dessus)

    Question:

    Pourquoi les élèves coupent-ils toute logique et intelligence et se mette en mode perroquet écrivant n'importe-quoi ? Comment stopper ça ? (Là on se rend compte qu'ils parlent pas un mot de chinois)
    --> Ils 'y mettent à cause de ces fameux exos toujours les mêmes (comme en proba) où ils peuvent réciter toujours la même chose (mêmes questions aux valeurs numériques prêt)
    --> Solution supprimer complètement ce type d'exercice.


    Alors c'est vrai que sur le sujet S tout n'est pas sur ce mode ("corrigé à l'avance") et on voit le résultat !! c'est le pétage de plomb sur des questions toutes simples !
  • Je suis d'accord avec ce que tu dis.
    Et, oui, en effet, je m'attache (un peu trop) à la formulation. Et même, c'est la chose essentielle que je reproche au discours.
    Ainsi, je pense que le message n'est pas crédible, et que cela dessert la cause qui est honorable et surtout légitime.

    Je suis d'accord pour que les exercices ne soient pas toujours du même type.
    On pourrait en mettre moins en incorporant des questions qui fassent appel à un vrai travail de l'élève, par exemple.

    Sur les "récitations", en effet ça commence dès l'école primaire.

    Cependant, ne nous leurrons pas, quelle que soit le sujet, on aura 80% de réussite (si rien d'autres ne change).

    Enfin, on en est arrivé à faire au moins deux camps : ceux qui savent apprendre des méthodes par coeur et ceux qui ne s'en donnent pas la peine. C'est bien triste, bien entendu.
  • Blue s'y prend mieux que moi pour causer avec dom, bravo et merci

    @JLismonde:
    JLismonde a écrit:
    apparemment il souhaite que les candidats au brevet et au bac ES et STMG
    passent l'épreuve de math sans aucune préparation

    On ne peut rien te cacher. Tu trouves que c'est une mauvaise idée***?

    *** Bon, allez, je n'ai rien de méchant en moi, je ne me résigne pas aux sous-entendus sarcastiques qu'on me conseille d'utiliser plus:
    c'est bien connu, dans la vie, avant de te tirer dessus, on te prévient (et même mieux, on te "prépare" (gilet par balles, etc) pour que tu aies le temps de te sauver :-D
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @dom, je voudrais revenir sur ton histoire de forme: tu vois bien que ce n'est pas en dénonçant ce que les matheux appellent "application aveugle de recettes de cuisine" (pour désigner le trucage du bac et par contagion du fléau, de plus en plus d'examens) qu'on a la moindre chance de faire avancer les choses. C'est offrir au crime commis l'assurance d'un classement sans suite de première classe

    De plus l'expression "application aveugle de recettes de cuisine" est assez vieille et ne dépeint pas du tout la situation actuelle. Elle était utilisée autrefois pour dénoncer le fait d'infliger "des maths appliquées bas de gamme" aux élèves en difficulté. Elle est porteuse d'un sous-entendu que chacun à son niveau enseignant transmet une compétence qui, à défaut d'être mathématique, serait supposément la compétence d'être un bon exécutant de formule

    Or, et là tu en es d'accord, tu l'as dit, cela bien longtemps qu'on n'est plus face à ce problème mineur.
    La raison est simple : quand quelqu'un applique des formules de maths, il est déjà réputé (au moins par la société) s'en servir (à défaut de les comprendre). En grossissant le trait, il "fait des maths". Et bien j'ai répété plusieurs centaines de fois que ce faisant de toute façon, une personne fait bien des maths (il est aussi difficile de trouver la bonne formule à appliquer que des trouver la bonne preuve d'un truc et c'est une recherche de même nature)

    Ce que tu veux et je veux dénoncer, c'est bien entendu que tout ça est mort depuis plus de 10ans, enseveli par le phénomène de l'escroquerie que je dénonce. Ne appeler ça escroquerie nécessite qu'on lui trouve un autre nom. Mais certainement pas un nom qui pourrait laisser croire aux gens que les élèves appliquent des formules, puisque ce n'est pas ça qui se passe (entre appliquer une formule et mettre des signes au hasard typographiquement les uns à côté des autres, il y a presque la même distance à parcourir pour aller aux maths que pour aller aux maths appliquées)

    Donc appel d'offre: quel nom on donne qui permette de gagner cette dénonciation***.

    J'insiste aussi sur un point: ça doit passer par une dénonciation et une loi. On ne peut pas réussir à faire ré-entrer les maths dans le secondaire par "évolution continue et lente". Pour la raison que Blue t'a expliquée avec plus de tendresse que moi: quoique tu fasses dans ta com pendant les années d'enseignement, tout est détruit par le fait qu'en bout de parcours, le gamin sait qu'avant l'examen officiel, il "aura la correction à l'avance" (je mets des guillemets pour éviter les espsilono-déviances de sujet). De plus, cette "escroquerie" (en attendant qu'on trouve un autre nom), du fait qu'elle est pratiquée par l'institution, mutile les cerveaux des élèves: ils revendiquent maintenant dans toute la France et à tous les DST d'être informés de la correction avant d'aller plancher. Autrement dit, ils ne s'en cachent même pas!! Voire trouvent légitime, comme un droit, de demander ça.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • rendre impossible une espérance de points due au travail
    Quel est l'objectif de tes évaluations ? Il me semble assez indispensable qu'un bac mesure les compétences/connaissances acquises lors de la scolarité, et pas seulement la capacité à se débrouiller face à un problème jamais vu (la capacité à être un bon matheux dans le cas des mathématiques). C'est bien d'évaluer cet aspect, mais quel est l'intérêt d'évaluer à 100% cet aspect et d'ignorer les compétences/connaissances acquises ? Je suis assez d'accord avec les étudiants qui râlent quand "l'examen n'avait rien à voir avec les TD". Je pense qu'un sujet d'examen devrait être fait de sorte qu'un étudiant qui a bien bossé obtienne au moins 10/20, et qu'il doit aussi inclure des exercices "de recherche" pour faire la différence entre les "simples scolaires" et ceux qui sont de bons matheux.
  • @cc
    Le débat peut se prolonger après ce léger Mea Culpa sur la forme.
    Si tu es perspicace, tu dois savoir qu'il est dangereux de combattre une thèse en disant des choses fausses.
    Ça décrédibilise d'une part et c'est ultra contre productif d'autre part, puisque les sceptiques vont dire à juste titre que tu mens.
    Il suffit d'écouter des discours politiques ou syndicaux, voire les "discours associatifs" pour le comprendre.
    Et comme tu n'es pas un lapin de six semaines, cela m'étonne encore.

    Sur le fait qu'il faille une loi, pourquoi pas, mais tu sais d'avance que le combat est perdu.
    Personne ne va légiférer sur les sujets d'un examen : la phrase miracle étant "le jury est souverain" (ici, il me semble qu'ils choisissent un sujet parmi trois ou quatre - quelqu'un confirme ou rectifie ces deux affirmations (qui choisit ? Parmi ?) ?), et donc c'est à eux de créer leurs propres règles...bref, c'est mort.
  • @Saturne, j'ai fait un ajout pléonasmatique pour insister dans le premier post. Il est question de ce que j'ai appelé les épreuves (a) (celles qui viennent après la 3e en collège et après les deux années de 1ere et Term dans les fillières sans maths). En aucun cas, je n'étends l'insistance sur ce point à toutes les épreuves.

    L'objectif est très simple: nous vous offrons une période sans maths pour que votre cerveau "se repose" et assainisse les agressions des années d'avant. Nous évaluerons de telle sorte de récompenser ceux qui ont respecté ce repos. Nous ne pouvons vous interdire de faire ce que vous voulez, mais nous pouvons orienter nos questions de sorte que blabla

    Il est par ailleurs évident que, pour le DNB réformé par exemple, les candidats arrivent quand-même avec une formation CP-4e complète. Seule la 3e est une année de dispense. Idem pour les autres cas.
    Saturne a écrit:
    ... la capacité à être un bon matheux dans le cas des mathématiques C'est bien d'évaluer cet aspect, mais quel est l'intérêt d'évaluer à 100% cet aspect et d'ignorer les compétences/connaissances acquises ?

    Ta question contient elle-même sa réponse: à un examen de maths, on évalue la matheusité. Je ne comprends pas ce que tu entends par ignorer les compétences/connaissances acquises. De 2 choses l'une: ou bien tu reconnais (ce que ta phrase fait à 90% des interprétations me semble-t-il) que la deuxième chose n'entre pas dans la matheusité (et alors, elle n'a pas à venir biaiser l'évaluation math), ou bien tou souhaites l'y faire entrer et dans ce cas, comme tu le sais et le dis toi-même, ce ne sont plus des "connaissances/compétences", puisque c'est devenu de "la matheusité" (quel vilain mot), c'est à dire s'est fondu suffisamment dans l'être pour que ça n'occupe plus d'octets dans la mémoire hémisphère gauche (c'est parti vivre en harmonie dans le droit et ce n'est pas du constituant mémoire). Je ne fais que reformuler ce que tu as dit avec une fraicheur spontanée quasiment évidente (et peut-être malgré toi).
    saturne a écrit:
    Je suis assez d'accord avec les étudiants qui râlent quand "l'examen n'avait rien à voir avec les TD"
    .

    C'est justement pour combattre ce terrible fléau (à mon sens: ce fléau qui voit des étudiants revendiquer qu'ils peuvent choisir les questions des tests qui les mettent à l'épreuve et qui veulent "avoir les réponses" avant d'arriver au test) que je propose ces orientations!
    Saturne a écrit:
    Je pense qu'un sujet d'examen devrait être fait de sorte qu'un étudiant qui a [large]bien[/large] bossé obtienne au moins 10/20, et qu'il doit aussi inclure des exercices "de recherche" pour faire la différence entre les "simples scolaires" et ceux qui sont de bons matheux.

    Tout le problème est que tu dis "bien" (j'ai juste grossi et mis du rouge). Si tu n'avais pas dit "bien", mais juste "bossé", ma réponse était évidente.

    Je ne crois pas qu'on rende service à qui que ce soit passé 14ans en créant un concept-impasse-trahison que tu nommes toi "simple scolaire" que d'autres nomment autrement, mais peu importe. La encore, ta simplicité et ton aisance à exprimer candidement en peu de mots de grands enjeux politiques me rendent admiratif.

    Tu extirpes en quelques mots et inconsciemment au niveau écrit et conscient des batailles et erreurs politiques terribles. Je détaille un peu, mais pas trop vue l'heure.

    L'affrontement gauche-droite se rencontre décidément un peu partout. Par exemple, en 96, lorsque Sokal a piégé les parties de la vie intellectuelle qui revendiquaient de s'appeler sciences alors qu'elles ne le sont pas (sciences économiques, sciences humaines, sciences de l'éducation, etc), ça s'est terminé en un combat des 2 bords (Sokal avec la droite et le Figaro, les autres chez libé aux côtés des "artistes humiliés"). C'est assez désespérant, mais c'est souvent comme ça.

    Ton concept de "simple scolaire", essaie donc d'en identifier au fond de toi le fondement. qu'est-ce que ça veut dire "récompenser les simples scolaires" au fond?
    Je ne crois pas me tromper beaucoup en disant que tu identifierais vite que tu le puises dans le réflexe "acquis social".

    Et là, pour moi, il y a vraiment une erreur grave qu'il ne faut pas faire. Lorsqu'on redistribue des biens ou de la monnaie, on fait réellement quelque chose pour ceux qui sont dans le besoin. Par contre, redistribuer des notes est une trahison terrible pour les étudiants (et même les lycéens). C'est un non-sens. On ne le fait (depuis une 40aine d'années) que parce que la propagande du bord gauche (modérée) de l'échiquer politique a un profil très particulier: elle s'est attaquée, en amont, au langage utilisé pour parler et l'a trafiqué (par exemple "pauvreté" est requalifié en "injustice" (ou parfois "inégalité"), etc). Du coup, c'est involontairement que des personnes comme toi, en toute bonne foi, ressentent le besoin "d'offrir quelque chose à titre social aux, comme tu dis, "simples scolaires". Je pense que ça coule de source pour toi, que tu vois de manière presque viscérale, instinctive comme une cruauté de "les éliminer alors qu'ils ont travaillé"

    Il y a des précisions à donner pour que mon paragraphe précédent ne soit pas mal compris (par exemple: je ne souhaite pas qu'il soit interprété comme décourageant le travail, mais juste le travail qui n'a pas marché) , mais j'ai la flemme. Je fais confiance à vos intelligences pour le lire en l'améliorant de tête.

    Dans ce résumé de réforme, on voit qu'il y a des tas de choses à réparer, en particulier, de décontaminer le langage des patchs gauche-rose*** qu'il a subi pour qu'on puisse recommencer à échanger sainement

    @dom: c'est bizarre, je t'accuse réception du fait que tu n'es pas d'accord avec la terminologie "escroquerie" et tu comprends, ou fais écho en parlant de "mea culpa" de ma part??? Je ne comprends pas, ça n'a rien à voir, j'ai gardé ma position, je te rappelais juste que je sais que tu n'es pas d'accord. Mais pour la suite, attendre demain, je baille

    [small]*** je dis ça en toute neutralité politique, je n'ai rien contre le fait qu'une idéologie s'affirme, mais je préfère qu'elle le fasse de manière explicite et non en traficotant la grammaire et la langue, car ces dernières sont plus souvent en amon et inconscients chez les auditeurs, qui ne peuvent alors plus contrôler leur jugement (on les "hypnotise"). Par exemple, le fait de requalifier "pauvreté" en "injustice" démunit les sceptiques de leur esprit critique face à la rhétorique "gauche" (en effet, ça déplace le débat sur des faits en débat sur "le souhaitable", or personne ne souhaite qu'il y ait de la pauvreté). De même la redistribution des notes et diplômes (et toutes les propagandes honteuses** qui vont avec: invention du concept de constante macabre, etc) comme si c'était de l'argent procède de cet endoctrinement qui prend les gens en traitre (ie ils sont privés de leur esprit critique, parce que ce n'est pas conscient, ça touche au coeur)[/small]

    ** tous les trucs de gourous qui essaient de se faire passer pour des gens sérieux et "scientifiques" (la fausse étude sur Orléans et la suppresion des notes, la constante macabre, etc).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Non ce n'est pas une question d'offrir à titre social. On dirait que tes évaluations servent à évaluer qui fera un bon docteur en mathématiques, comme si tous les étudiants se destinaient à ça.
    J'ai la tête qui tourne un peu ce matin, j'ai pas trop lu ton pavé encore :-D
    Au fait, il faudrait que tu arrêtes ta neuroscience de comptoir avec cette histoire d'hémisphère cérébral gauche/droit, ça fait longtemps qu'on sait que c'est un mythe.
  • J'ai vraiment la tête qui tourne, je ne vais pas m'attarder, mais je ne dis rien de subtil de toute façon.
    Oui "acquis social" si tu veux, quoique je ne sais pas exactement ce que tu entends par là, disons "acquis pour trouver un job".
    Je suis employeur je veux un gars qui sache faire une décomposition de Fourier, s'il a une licence je me dis qu'il sait. Si un gars a un brevet je me dis qu'il sait faire une multiplication. Je parle tout simplement de ça. Ça n'a rien à voir avec de la compassion.
    Que le gars sache résoudre un problème de maths non anticipé, ça n'intéresse que les employeurs qui cherchent un doctorant. Très bien de consacrer une part de l'évaluation à ça, mais toi tu veux y consacrer 100% dirait-on.
    Pour l'anecdote, j'ai sur mon CV une liste de publications en maths de haut niveau alors que je ne suis pas chercheur de métier, et ce n'est pas facile de me démerder à justifier ça lors d'un entretien d'embauche.
    J'aime bien tes idées (en général, je ne parle pas que de ce post), mais en tant qu'antithèse. Il y a les choses telles qu'elles sont, et christophe c renverse tout avec ses antithèses. C'est bien, ça secoue, mais après il reste un travail à faire pour en extraire ce qui est bon en le conciliant avec le raisonnable.
  • @Saturne: pour les hémisphères je l'ai déjà dit ça me sert de légende utile.

    @je l'avais précise dans un post avant: je mets maths appli et maths conceptuelles dans la même catégorie pour cette conversation. Il y a malentendu j'avais d'ailleurs essaye de l'éviter avec le 'bien' mis en rouge: j'utilise ton terme "simple scolaire" comme synonyme de "s'est battu courageusement mais a échoué à atteindre le niveau défini". Il en résulte que PAR DEFINITION ceux qui parviennent à bien appliquer leurs outils n'entrent pas dans ce groupe.

    Je pense que le mensonge est très dangereux : délivrer une fausse attestation qui sert à sortir de pôle emploi ne doit pas être confondu avec un geste social. Car après quand l'acheteur découvre l'imposture tout est négatif.

    Acquis social me semble aussi différent de "charité" (réponse à un autre extrait de ton post)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bin tiens, je viens de rentrer derrière mon pc et j'ai dû répondre à un collègue lors d'échanges internes sur mon doc liaison clg-lycée. Evidemment, quand je parle avec des collègues de la vraie vie, je n'ai aucun point commun de style avec ma logorrhée internet (sinon, ils auraient la flemme de me lire).

    Or en relisant et appuyant sur "envoyer", je me suis dit "tiens, je copie-colle la fin et le mets sur le forum car ça exprime en assez peu de mots des choses que j'essaie*** de publiciter ici":


    Comme je te l'ai dit, je considère que le vrai métier de prof est celui de prof de collège et plus encore que le vrai de vrai et dur métier est celui de prof de musique ou d'arts P au collège (18 classes / semaine, voir tout le bahut, etc, pour avoir de la discipline, faut vraiment des munitions)

    [...] Ce que j'appelle "maternage" ne vient pas des profs de maths, mais de l'ensemble de l'institution: "apprends tes leçons, c'est mal ce que tu fais, tu es vilain, ça ne se fait pas, etc", bref une charge morale exprimée qui gomme à mon sens trop la vérité aux enfants puisqu'in fine, ils sont presque tous "bons dans leur coeur" et que l'école les trahit en leur faisant croire
    "être bon dans son coeur => réussir dans la vie"

    Je suis totalement pour qu'on soit "bon dans son coeur" mais contre le fait d'annoncer à des enfants, ce qui est pire qu'un mensonge, puisqu'une trahison, que c'est une condition SUFFISANTE de réussite scolaire.

    A bientôt, probablement au pot de fin d'année.

    *** avec peut-être trop souvent des posts interminables et alambiqués
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @ Christophe. Déjà entendu

    amicalement,

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Pour les lecteurs qui trouvent l'échange entre Saturne et moi trop flou, je formalise une énième fois la partie présente dans l'échange qui vient de moi.

    Par définition, les tests de mathématiques sont des couples $(a,b)\in E^2$ tels qu'on attend du testé qu'ils écrivent sur sa copie une suite finie $u$ à termes dans $E$ (appelée "solution") dont le premier terme est $a$, le dernier est $b$ et pour tout $i\in dom(u)\setminus last(u): (u(i),u(i+1)) \in AcceptByCorrecteur$

    L'ensemble $E$ est essentiellement le même dans toutes les études maths du CP au doctorat et l'ensemble $AcceptByCorrecteur \subset E^2$ varie d'une spécialité à l'autre, d'un domaine d'étude à l'autre, d'un correcteur (parfois) à l'autre et d'une fac ou école à l'autre. Mais varie peu pour les derniers items.

    La différentiation sur laquelle a voulu mettre un projecteur Saturne est sur ce dernier ensemble $AcceptByCorrecteur(\dots)$ semblant afficher que pour les maths conceptuelles, il est celui attendu en doctorat et pour les "maths applis" il est très différents.

    Ma précision est que quelque soit (toute proportion gardée) la famille de tests (maths conceptuelles ou maths applis), c'est indiscernable pour le débat qui nous occupe. Je ne propose pas une réforme qui rejetterait ou amoindrirait la place des maths applis dans les études "routinières" de mathématiques.

    Ce que je dénonce est la tricherie (honnête ou non) et non les maths applis, qui se caractérisent par le fait que le candidat soit informé à l'avance de quels couples $(a,b)$ tomberont à l'examen et donc arrive à l'épreuve ne connaissant des solutions à l'avance (ie il ne les trouve pas par lui-même et donc rend caduque le test sur lui)

    En aucun cas, je ne prétends condamner certains $AcceptByCorrecteur$ par avance, par exemple parce qu'ils auraient la propriété que pour toute question $(a,b)$ posable, il existerait une suite de longueur $\leq 5$ solution joignant $a$ et $b$. Ce n'est pas mon propos

    Or, on peut comprendre que Saturne m'attribue peut-être cette idée.

    Les défauts de la triche que je dénonce sont d'une toute autre nature. Ils empêchent de tester et d'éliminer des copies qui répondraient une suite $u$ non incluse dans $\{ v\mid \forall i: (v(i),v(i+1))\in Accept\}$ (alors que toute personne au monde est d'accord qu'elles ratent d'office le test si elles font ça).

    Comment le dire autrement? Je ne cherche pas à dénoncer le manque d'inspiration, ce n'est pas du tout, mais alors pas du tout mon propos, ni à détecter qui a le profil d'un futur docteur. Je cherche juste à combattre un virus (plutôt même un cancer), et même à obtenir qu'il soit légiféré, dont la manifestation est la pratique d'un trucage d'examens qui les empêchent de jouer leur rôle (consensuel et unanime !!!). Autrement dit, je ne cherche pas à réformer ce que cherchent à mesurer les examens, je cherche à me faire entendre en dénonçant UN BUG TECHNIQUE ET OBJECTIF qui a émergé suite à un désir d'escroquerie, elle-même suite à une pression:

    je dis "Msieurs-dames, attention, vous ne mesurez pas ce que vous voulez, VOUS, mesurer".

    Je ne dis pas "Msieurs-dames, attention, vous ne mesurez pas ce qu'il faut mesurer"

    Et je ne pense pas enfoncer une porte ouverte, j'ai d'ailleurs apporté me semble-t-il les meilleurs éléments de preuve qui soient sur le forum, puisque j'ai permis à d'autres intervenants de s'exhiber entrain de se tromper (je mettrai un lien à l'edit, le temps de retrouver les extraits): [small]par exemple échange où des gens disaient "je leur ai appris à faire un tab signes - moi: non, détrompe-toi, ils feraient le même si tu mettais un "+""; "je leur ai appris à additionner-moi: non, détrompe-toi tu leur as appris à dire toujours 44, qu'ils répondraient même si on leur demandait 5+7=combien?"[/small]
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @ev: GENIALE cette chanson!
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Christophe : a écrit:
    Evidemment, quand je parle avec des collègues de la vraie vie, je n'ai aucun point commun de style avec ma logorrhée internet (sinon, ils auraient la flemme de me lire).

    Quel aveu ! Nous te servons d’exutoire.

    Bruno
  • @Bruno: ah non pas du tout, c'est que quand je poste ici, j'essaie de prouver tout ce que je dis, ce qui me conduit à essayer de prévoir à l'avance tous les trucs à justifier et à les justifier. Evidemment, le succès n'est pas au RV car les gens ne lisent pas entièrement et comme une "démonstration" ce que j'écris (en essayant d'en repérer les admis, etc). Ils lisent en diagonale ou partiellement (voir certains, cherchent les 2 lignes à copier pour les extraire, les citer et construire dessus tout autre chose).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
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