Corrigé / Correction d'exercices.

Votre avis m'intéresse ...

Bonjour à tous,
Voilà plusieurs fiches d'exercices que j'ai préparées pour mes petits collégiens, plusieurs interrogations et évaluations et une question me taraude :
POUR SOI-MÊME, doit-on faire les corrigés de tous les exercices ?

Je pense qu'il n'est pas nécessaire de tous les faire, on sait (normalement faire) ceux que l'on donne ;
Cependant, certains demandent peut-être quelques efforts de rédaction, ou une démarche particulière.
En plus de ceux-là, je pense qu'il est important de faire les corrigés des évaluations et interrogations, ne serait-ce que pour le barème.
Et vous, qu'en pensez-vous ?
Comment procédez-vous ?
Que corrigez-vous, pour vous ?

Merci pour l'échange constructif que, j'espère, nous aurons par la suite.

PS : Je crois avoir posté le sujet dans la bonne catégorie, désolé d'avance si ce n'est pas le cas...

Réponses

  • Personnellement, je ne fais rien du tout. Pour les évaluations, je lis, si je suis convaincu je mets les points, c'est tout
    Je crois avoir posté le sujet dans la bonne catégorie, désolé d'avance si ce n'est pas le cas...

    Bin oui c'est la bonne

    Pour les corrigés des DST, tout dépend si tu en distribues un aux élèves ou pas. Si oui, évidemment faut l'écrire.. avant de le photocopier :-D Mais tu peux corriger au tableau (ou pas du tout)

    Si tu veux une impression liée à l'expérience, tout ceci n'a à mon avis aucune importance! Ce qui compte c'est:

    1) La fréquence des DST (plus ils sont nombreux plus les élèves sont forts à la sortie
    2) la PRECISION de ce que tu racontes (99% des problèmes viennent du caractère ambigu de ce qu'on raconte, sans même qu'on s'en rende compte tellement on est habitué)
    3) Maintenir une certaine motivation technique (défis, récompenses, etc)
    4) Forcer le plus possible les élèves à ne rien écrire quand ils ont un doute, même un petit doute (ça les transforme en matheux chevronnés à terme)

    2-3-4 sont souvent difficiles à réaliser. Leur absence totale entraine que l'année est complètement foirée (ie ils auraient 1an de vacances à la place ils seraient meilleurs en sortant)
  • Forcer le plus possible les élèves à ne rien écrire quand ils ont un doute, même un petit doute (ça les transforme en matheux chevronnés à terme)

    On a appris en formation le contraire. Qu'il fallait inciter les élèves à écrire même s'ls n'y arrivent pas ... :-S
  • a) Se faire le corrigé pour construire un barème, toujours (selon moi).
    Et aussi on gagne du temps à la correction des copies.

    b) Inutile de faire en sorte que ça tombe sur 5, sur 10, sur 20. On est en maths, donc une note sur 42 n'est pas choquante et on peut la ramener sur 20 ou en pourcentage pour les non matheux.
    Par exemple, si on a 7 questions de même difficulté, pourquoi ne pas donner une note sur 7 ?

    Ce n'est que pour les formats DNB/BAC qu'on doit se forcer...et encore...

    c) la question de "il faut qu'ils écrivent coûte que coûte" ou "il faut qu'ils n'écrivent que ce dont ils sont sûrs" reste ouverte même si la tendance depuis quelques décennies est plutôt le "coûte que coûte" au détriment du fond.
    PISA (beurk) préconise cela (dans les analyses de l'échec des petits français en tout cas).
    Selon l'objectif de l'évaluation je pense qu'on peut alterner.
  • Ce qu'on demande aux élèves, maintenant, n'est pas tellement d'écrire coûte que coûte mais d'écrire leurs idées/essais/démarches (même inabouties) lorsqu'ils n'ont pas réussi à résoudre intégralement l'exercice à traiter. C'est en tout cas ce que je comprends et ce que je leur demande : si vous ne trouvez pas, écrivez quand même toutes vos idées et tous les petits pas que vous avez faits (même si ces pas ne vont pas dans le bon sens).
    Cela ne signifie évidemment pas : écrivez n'importe quoi (de faux ou juste), je ferai le tri.

    Exemple : sur un exercice de géométrie où la résolution demande trois étapes de démonstration qui ne sont pas détaillées dans les questions (ex : on démontrer que ABC est rectangle en A mais pour cela, il faut d'abord montrer que (d) // (d') puis calculer une longueur avec le théorème de Thalès), on demande à un élève qui a l'idée de montrer le parallélisme, de le faire même s'il ne sait pas où ça le mène et même s'il s'arrête là.

    Quand je parle d'écrire tous les "petits pas" : l'an passé (et régulièrement, d'ailleurs) j'ai filé en devoir un exercice sur la légende de l'échiquier (un truc où il faut estimer la masse totale de riz nécessaire pour honorer la demande de Sissa et voir que ça prendrait plusieurs centaines d'année à produire à l'heure actuelle) : tous les élèves ont pensé à calculer le nombre de cases sur un échiquier (je leur file une photo, c'est à eux de déterminer le nombre de cases) mais seulement 7 élèves (de mémoire, je sais que c'était environ un quart) sur 29 l'ont noté sur la copie. Quand je dis que tous y ont pensé, je l'ai vérifié pendant le contrôle en passant dans les rangs, c'était noté sur tous les brouillons ou à côté de la photo sur le sujet.
    Certes, c'est un tout petit pas vers la résolution de l'exercice, mais c'est un petit pas nécessaire que tous les élèves (ou presque) font chaque fois que je file le problème. Mais peu l'écrivent sur la copie.
  • On a appris en formation le contraire. Qu'il fallait inciter les élèves à écrire même s'ls n'y arrivent pas ...

    Un conseil: quand tu vas "en formation" à l'ESPE (je suppose que ta présence y est obligatoire), il est impératif que tu te mettes des boules quies. Si elles marchent mal, prends note de ce qui est dit et, en rouge, recopie en prenant l'opposé de chaque item. (il n'a pas dû t'échapper qu'ils ont complètement détruit les maths du secondaire, les "formateurs" en question)

    Si tu fais ça tout ira bien ensuite pour toi. J'essaierai de te retrouver un lien vers de longs débats sur cette histoire d'abstention vs écrire n'importe quoi***.

    *** je te résume ce qui est important.

    1) Quand tu feras connaissance avec les élèves tu t'apercevras que les lacunes ça n'existe pas (ce serait d'ailleurs le ponpon, vu les milliers de fois que les élèves se voient rabacher les quelques dizaines de connaissances qu'il y a à avoir en maths).

    2) Il y a deux catégories et l'entre deux a l'étonnante propriété d'avoir une population quasi-nulle.
    2.1) Celle de ceux qui ne comprennent strictement rien, récitent ou écrivent des trucs au hasard. Même en travaillant comme des dingues, ils échouent (ou surnagent à 9/20)
    2.2) Ceux qui "ont compris", ne peinent pas, ne travaillent jamais et ont toujours 15-18/20

    3) Je prends un individu générique dans 2.1 que je note X et un individu générique dans 2.2 que je note Y. Je note C(Z) l'ensemble de TOUTES les connaissances de Z (c'est à dire celles qu'ils utilisent ou peut utiliser face à des épreuves de maths). On a la propriété suivante:
    $$ C(X)\supset C(Y)\ et\\ card(C(X))\geq 100\times card(C(Y))$$
    Autrement dit, toutes les connaissances de $Y$ sont aussi des connaissances de X. Il ne manque rien à X.

    4) Pourquoi $X$ échoue? La réponse est très simple: parce que $X$ utilise sans cesse des inférences se trouvant dans $C(X)\setminus C(Y)$. Donc il résout tous les exercices de manière ... fausse. Et autre conséquence: il ne cherche jamais. En effet, $C(X)$ est tellement gros qu'il lui donne des réponses (fausses) à toutes les questions. Là où $Y$, ne disposant que de $C(Y)$, non seulement ne donne que des solutions correctes, mais quand il n'en donne pas, opére des recherches correctes, même si non abouties

    5) Comment sortir $X$ de son caca? Il y a une caractéristique des maths qui est formidable: les éléments de $C(X)\setminus C(Y)$, l'individu $X$ n'en est pas sûr. Alors que les éléments de $C(Y)$, aussi bien $X$ que $Y$ en sont parfaitement sûrs**. Il faut donc réussir à effacer la pollution $C(X)\setminus C(Y)$ du cerveau de $X$. Pour ça, il y a un moyen immédiat . Lui demander de suivre la règle suivante: n'écris que ce dont tu es PARFAITEMENT sûr. Sinon, n'écris rien. Ce faisant, il y a une phase durant laquelle $X$ est perturbé, car son $C(X)$ qui pèse très lourd va se vider et lui donner des sensations particulièrement perturbantes (chatouilles, sensation de manque, déprime, etc: comme quand un obèse ne mange plus). A l'issue de cette phase, $X_{new}$ est guéri: $C(X_{new}) = C(Y)$ et $X_{new}$ passe dans la catégorie 2.2. (Et se met à avoir 18/20 sans rien faire comme tous ceux de 2.2)

    6) Bon évidemment quand tu exerceras, tu ne pourras pas FORCER les gens de 2.1 à suivre ce chemin. Mais tu peux trouver des adaptations "douces" à la réalité que je viens de décrire. Par ailleurs, c'est l'essence des maths (chasser le sûr et non pas chasser le vrai, donc toutes leurs structures sont de nature à faire échouer quelqu'un qui écrit n'importe quoi de son énoorme $C(X)$, et ce même quand on ne s'en rend pas compte)

    Voilà, fais-en ce que tu veux.

    ** rappel ce sont les évidences connues de tous (acquises (plutôt formalisées) dans les premières années de l'école primaire): $0\times a=0$; (a+b) paquets de c = a paquets de c + b paquets de c; etc
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • michael a écrit:
    Ce qu'on demande aux élèves, maintenant, n'est pas tellement d'écrire coûte que coûte mais d'écrire leurs idées/essais/démarches (même inabouties) lorsqu'ils n'ont pas réussi à résoudre intégralement l'exercice à traiter. C'est en tout cas ce que je comprends et ce que je leur demande

    @michael: quand tu écris
    michael a écrit:
    Ce qu'on demande aux élèves, maintenant, n'est pas tellement d'écrire coûte que coûte

    Tu te trompes hélas lourdement sur les discours tenus à l'ESPE et dans les sphères pédago. Il s'agit bel et bien de leur demander d'écrire "n'importe quoi". (je te mets en lien une présentation faite par I.Jacques qui m'a confirmé de vive voix lorsqu'elle m'a inspecté ce que je te dis). Et au cas où tu ne me croirais pas, le lien est explicite:
    I.J a écrit:
    Attitude du professeur Respect des phases et de lordre des phases. Le professeur est linitiateur de la première et de la dernière phase. Pour les deux phases intermédiaires, il doit essayer de rester neutre [large]pour laisser « vivre le faux ».[/large]


    Voici le discours dont la citation est extraite. Par ailleurs, pour avoir écouté avec discipline et sans répondre (juste en posant de petites questions) la représentante IJ de la mouvance (c'est une IPR lambda, mais qui aime son rôle), je peux te dire que "laisser vivre le faux" est chez elle une idéologie extrêmement "extrême" :-D

    C'est pourquoi, quand j'ai réagi à l'article de la smf, j'ai dû émettre une précision insistante (fin de la page 1 et début de la page2 du pdf posté dans le lien vers ce fil

    car je savais que les propos de l'auteur de l'article de la smf par contre sous-entendaient bien évidemment ce que toi tu dis dans ton post (recherche inaboutie et non pas erreur de non matheux)

    Il faut aussi noter que quand un élève parvient au stade de produire des recherches inabouties, il est évidemment tiré d'affaire et caracole à 15 de moyenne sans peiner. On est alors très loin d'un débat "démocratique".

    En résumé: dans le débat ne confondez jamais deux choses:

    1) la recherche inaboutie (qui n'est pas une faute) et dont absolument personne, je dis bien personne n'aurait l'idée de ne pas la considérer comme une production de qualité. Il n'est évidemment pas besoin de "l'ESPE" :-D pour le conseiller

    2) écrire n'importe quoi au hasard (dont l'ESPE recommande explicitement et avec insistance qu'il faut rémunérer cette action des non matheux)

    Souvent quand les gens discutent, il y a malentendu (confusion entre (1) et (2)).
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Dans l'extrait que tu cites, Christophe, il n'est pas dit d'écrire n'importe quoi. Tu interprètes à ta sauce.

    Comme Dom, je pense que, selon l'objectif, on peut exiger l'un (réponse sans aucun doute) ou l'autre (toutes traces d'essais, gna gna gna).
  • @kioups: je n'avais pas de police plus grosse et de couleurs plus voyantes que le rouge pourtant. C'est page14 (si je ne me trompe pas). J'ai cité: aucune interprétation.

    De plus, je me fends d'un fait réel des fois que ce ne serait pas clair (après, je préviens, j'arrête de poster dans ce fil pour ne pas l'encombrer, faire des recherches pour ceux qui sont intéressés, plein de fils en parlent).

    Classe de 1ES
    exercice: résoudre l'équation $[x^3 + 7x -8=0;inconnue\ x]$

    Trois rédactions de trois types d'élèves différents.

    1) Elève en grande difficulté (dont je corrige juste les erreurs de calcul):
    delta = 49 - 4 fois 1 fois (-8) = 81, blabla, solutions sont $1$ et $-8$
    (J'ai corrigé les calcul, il avait trouvé, comme tous les ES, 49-32 = 17 et donné des solutions fausses à $[x^2+7x-8=0]$)

    2) Elève de S ne peinant pas:
    une succession de recherches qui n'aboutissent pas (il est gêné par le cube)

    3) Elève de S (le meilleur): rien n'est écrit. Comme en (2), il a fait des recherches, elle n'ont pas abouti, mais au brouillon

    Ordres donnés par les ESPE et les IPR de France (exercice sur 5): l'élève1 mérite 3 ou 4/5 (il s'est donné, montre qu'il connait le cours sur delta, etc). L'élève2 mérite (même s'il était en ES) 2 ou 3/5. L'élève3 mérite 0/5

    Pour les visiteurs peu compétents en maths: l'élève1 a fait absolument n'importe quoi (il a tout simplement fait exprès le hors-sujet de faire comme si on lui demandait de résoudre $[x^2+7x-8=0]$). Ca vaut évidemment 0/5 (et l'élève le sait lui-même au fond de lui, c'est donc extrêmement aliénant quand il voit revenir un 3/5). Les autres ont eu une démarche mathématique correcte (on peut penser à leur mettre par exemple 1/5 ou 2/5).

    edit: il faut cliquer sur la mise en route du flash player pour accéder à la page 14. Ce n'est pas un pdf
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  • En fait, sans vouloir opportuner importuner qui que ce soit, j'interprète de plus en plus les messages de @christophe c (sur ces sujets là seulement !) comme des messages militants, "syndicalistes" (sans grossièreté, sans le sens péjoratif que je lui attribue d'habitude), exagérés pour marquer le coup.

    Par exemple sur les "boules quies" et faire "l'opposé de chaque item".

    Le propos est donc vrai si on le modère, selon moi bien sûr.
    En ce sens c'est utile.
  • Talleyrand : "Tout ce qui est excessif est insignifiant".
  • @dom: je t'assure que je suis neutre. (Et puis, je ne me justifierai pas 107ans: la situation est connue, l'état des lycéens sortants aussi, ce n'est pas moi qui la présente telle. Maintenant, je suis très intéressé par la lecture d'autres explications que celles que je signale, mais ça va être dur: les profs n'ont pas changé, les programmes pas tellement, les horaires n'ont que peu diminué. Alors comment expliquer ce crash (je pense que personne ne nie le crash)). A noter que l'exemple de mon post précédent est FACTUEL. C'est un témoignage vécu.
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  • @christophe c
    C'est dans le passage que je cite* "faire l'opposé de ce que l'on entend à l'ESPE" que le propos est exagéré, par exemple.
    De mon point de vue, je tenderais l'oreille prudente et réfléchirais : chacun a sa conscience.
    Le reste de ton post me va assez bien.

    *Je cite mal, pardonne moi, je remanie dans le contexte, je sais que tu n'apprécie pas. Je ne crois pas dénaturer le propos ici.
    J'invite le lecteur à lire plus haut pour la vraie citation.
  • christophe : ce n'est pas parce que tu mets en rouge et en gros que je n'arrive pas à lire le reste du document.

    J'ai beau être plutôt d'accord avec toi sur le fond, je ne le suis absolument pas sur la forme !

    Dom : "opportuner" ne me semble pas très opportun.
  • @kioups
    Pareil au sujet du fond et de la forme.

    [small]Au passage, merci ! J'ai corrigé la correction du correcteur orthographique qui me taquine, quasiment à chaque mot[/small].
  • "faire l'opposé de ce que l'on entend à l'ESPE" que le propos est exagéré

    Ah ok! Evidemment que ça l'est (mais bon, c'était tellement évident). Mais c'est tout (à part ce passage humoristique, je n'exagère rien)
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  • @christophe c : je ne pense pas me tromper lourdement mais il se peut qu'on ne fréquente pas (qu'on n'ait pas fréquenté) les mêmes ESPE (ou IUFM) ou les mêmes "sphères pédago". Car dans celles où j'ai bossé, ai été formé ou ai fréquenté, il n'était pas question d'inciter l'élève à écrire n'importe quoi.
    Cela dit, je me cantonne à mon expérience toulousaine et je n'ai pas la prétention de la généraliser à toute ESPE ou toute "sphère pédago".
  • cc a écrit:
    évidences connues de tous (acquises (plutôt formalisées) dans les premières années de l'école primaire): 0×a=0

    Question sérieuse : n'est-ce pas le genre de calcul pour lesquels quand tu interroges ta classe tu as 50% de 1 ou de -a ?

    Si c'est non, qu'est-ce qui distingue 0×a de 1×42 (je suis à peu près sûr que tu as déjà déclaré sur le forum avoir déjà eu 50% de 1×truc=0) ?
  • quand tu interroges ta classe tu as

    Pas besoin de l'interroger (je n'y penserais d'ailleurs pas forcément, faudrait une sacrée imagination): je trouve ces affirmations dans les copies (en grosses proportions, parfois ça firse les 100%). Mais remarque, tu ne sembles pas avoir compris de quel phénomène je parle: le jour de la sortie des vacances (il y a 4 jours), je demandais très sérieusement à une élève qui avait écrit $5\times 40=5$ si elle connaissait la valeur de $5\times 40$. Elle m'a répondu aussitôt "oui, 200". J'ai alors dit "donc selon vous $5=200$. Elle a dit "bin dans l'exercice, oui". En version abstraite: ce n'est pas parce X a une connaissance A qu'il n'a pas aussi une connaissance B, même si B contredit A ($C(X)$ est rempli à raz brod de choses qui contredisent $C(Y)$ alors que $C(Y)\subset C(X)$ (notations d'un précédent post))
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  • J'aime bien le "ben dans l'exercice oui".
    C'est aussi drôle, qu'inquiétant.

    NB : sachez que je ne me moque pas de l'élève.
  • "ben si dans l'exercice on se place dans Z/5Z"...
  • cc a écrit:
    Mais remarque, tu ne sembles pas avoir compris de quel phénomène je parle: le jour de la sortie des vacances (il y a 4 jours), je demandais très sérieusement à une élève qui avait écrit 5×40=5 si elle connaissait la valeur de 5×40. Elle m'a répondu aussitôt "oui, 200". J'ai alors dit "donc selon vous 5=200. Elle a dit "bin dans l'exercice, oui".

    Ah, oui, c'est beaucoup plus clair avec la précision, merci.

    Du coup un résultat su avec certitude main-à-couper (un élément de C(Y) ?), c'est un résultat sûr à 100% hors cadre d'un exercice de maths (mais qui devient douteux dans le cadre d'un exercice de maths où les élèves croient qu'il faut écrire d'autres types d'arguments). Correct ?
  • Non, j'ai l'impression qu'il y a un point qu'en tant que matheux, tu n'abordes pas avec comment dire "gourmandise". C'est le fait que conjoncter des énoncés contradictoires ne gênent absolument pas les élèves [small](contaminés par le crash du secondaire en maths***)[/small].

    Un élève n'hésitera pas à juxtaposer tranquillement $3\times 2=6$ dont il est sûr et $3\times 2=5$ qui fait partie de son $C(X)$. Dans cet exemple précis, si on lui dit "alors vous affirmez finalement que $5=6$, comme c'est très concret, il arrive en général (mais seulement au retour de la copie dans un dialogue avec le prof) à renoncer à son $3\times 2=5$. Par contre, s'il y a des lettres, etc, c'est la fête. Pour être tout à fait clair: ce n'est pas parce qu'un élève est sûr de $A$, avec $A\in C(Y)$ que $non(A)$ n'est pas dans $C(X)$, même à la typo près.

    *** mais les autres sont tellement peu nombreux qu'il est difficile de tirer des conclusions.
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  • cc a écrit:
    Pour être tout à fait clair: ce n'est pas parce qu'un élève est sûr de $A$, avec $Ain C(Y)$ que $non(A)$ n'est pas dans $C(X)$, même à la typo près.

    Oui, ça j'ai bien compris, j'ai l'impression que tu paraphrases ce que j'ai écrit tout en me disant que je n'ai pas bien compris ce dont tu parles.

    Je reformule. Dans la vraie vie (et peut-être dans d'autres disciplines), les choses ont un sens et si on sait (C(Y)-main-à-couper) qu'une chose est fausse, on ne la dit / l'écrit pas. Par contre, en mathématiques, rien n'a de sens, il faut écrire n'importe quoi (ou du moins restituer des motifs montrés par les enseignants) sans chercher à mettre le moindre sens sur les choses car elles n'en ont pas. Correct ? Si c'est non, peux-tu le réexpliquer différemment (car je ne vois pas ce qui contredit cette version des faits dans ton précédent message) ?
  • J'ai l'impression que c'est une reformulation proche de ce que je rapporte, mais j'insiste sur un point: il y a assymétrie. Dans le sens "écrivable" ou "utilisable", il y a les choses sûres (1% du $C(X)$ du non matheux) + pour le non matheux les éléments de $C(X)$ (dont certains sont faux, et même d'autres sont des négations formelles d'éléments de $C(Y)).

    Dans le sens non écrivable, je ne me suis pas prononcé et pour tout dire, il n'y a pas tellement de règles constantes (à peu près tout est écrivable). Par exemple, même si $non(A)\in C(Y)\subset C(X)$, la tendance à la non-ecrivabilité n'augmente pas tellement.

    Je répondais là à ton
    on ne la dit / l'écrit pas

    où tu évoquais ce qu'on n'écrit pas, ce que l'élève n'écrit pas (au sens "à peu près jamais"). On n'a pas du tout de commutativité $A$ écrivable* $\iff $non(A)$ non écrivable.

    Par ailleurs, ce n'est pas une question de sens. Une preuve de maths n'a par définition pas de sens (sinon ce ne serait pas une preuve). L'assymétrie évoquée ci-dessus n'est d'ailleurs pas en soi un problème, je l'évoque juste pour te répondre, puisque la vérité n'a strictement aucune importance en maths, seul le sûr est accepté et on n'a pas non(sûr(A)) $\iff $ sûr (non(A)).

    Pour raccorder ce que j'écris dans le présent post avec ce qui t'a "ému" (je pense aux écritures de 5 fois 40=5; 40+1=50; x fois 1 = 0; etc, qu'on observe à profusion dans les copies des élèves du secondaire depuis qu'on n'y "enseigne plus" les maths) je signalais un grossissement de $C(X)$ jusqu'à un point ultime caricatural où il risque de finir par être tel que "tous est dans $C(X)$".

    Mais attention: ce grossissement ne se caractérise pas par une nouveauté qui serait sa contradiction (vu comme une théorie). Les $C(X)$ des non matheux a de tout temps toujours été "évidemment-contradictoire". Ca, ça n'a rien de nouveau. C'est sa grosseur spectaculaire qui est nouvelle et surtout la grosseur de $C(X)\cap elementaire$. La spécificité de l'époque est là.

    Une autre spécificité de l'époque (due à l'absence de maths dans le secondaire) est l'incapacité des élèves à prouver des choses en 3 lignes alors qu'ils ont la preuve dans la tête et que ces choses sont formulées non mathématiquement en apparence. Autrement dit, ça peut paraitre ahurissant à 15ans, mais ils... ne connaissent pas le fonctionnement du mot preuve****. Et ça, c'est très très méconnu même des professionnels qui critiquent durement la situation. L'explication de cette perte est subtile: elle est due au hold up fait par le pédagogisme qui a essayé de faire passer des tas d'activités hors-science pour des maths et qui a matraqué les élèves de toutes les classes (induction, passage du particulier au général, conjecturer, expérimenter, etc), tout en disant une fois sur 5 que démontrer est important: résultat, pour de jeunes enfants qui écoutent d'une oreille distraite et novice tout ça, ils ont enregistré que démontrer veut dire tous ces mots en même temps, autrement dit, qu'il ne faut surtout pas faire de déductions sous peine de hors-sujet (car sinon pas d'expérience, pas de risque***, pas de conjecture, pas d'induction, pas de modélisation). Donc quand ils essaient de "prouver" un truc, ils cherchent à produire un truc dans lequel il y aurait modélisation+expérimentation+induction+risque. Ca donne une suite de mots artistiques.



    *en occurence positive de l'exo, etc, j'entends évidemment.

    *** par définition déduire c'est ne rien dire de plus que l'hypothèse. Et dire "quelque chose" (disons de profond) c'est pour eux synonyme de "s'engager", ie ne pas déduire (au moins). Critère vendu avec le plus de succès: "si t'as déduit, alors c'est incorrect car tu ne t'es pas engagé" (<---- ce message est le plus grand succès, sans précédent, du pédagogisme)

    **** par exemple au test:
    <<il y a plus de blondes dans le lycée qu'il n'y a de brunes. Toutes les blondes sont mariées avec un garçon brun. Il y a plus de garçons bruns célibataires que de garçons bruns mariés. Le nombre de brunes est-il supérieur au nombre de garçons? >>, évidemment tous les élèves trouvent la bonne réponse, mais aucun n'est capable de la prouver (même très informellement), mais ça, c'est rien, beaucoup écrivent des choses complètement délirantes en guise de "preuve" (alors même qu'ils ont une preuve correcte dans la tête)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • cc a écrit:
    Critère vendu avec le plus de succès: "si t'as déduit, alors c'est incorrect car tu ne t'es pas engagé".

    Merci pour cette précision, je n'avais pas compris ce point.
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