Reconversion après la thèse

Bonjour,

Je voulais vous faire part de ma situation et surtout vous demander des conseils.

Voilà, déjà je suis vieux (j'ai 35 ans). J'ai fait une thèse de maths pures (autour de la géométrie riemannienne à courbure non toujours négative).

Auparavant, j'ai passé l'agreg. Je l'ai eue avec le très beau rang de dernier et du deuxième coup. Idem pour le master 2, il m' a fallu deux ans pour le valider (après l'agreg) et ma thèse à duré 5 ans.

En fait, j'ai eu de sérieux soucis de santé pendant 6 ans (ça a commencé avant la première année où j'ai tenté l'agreg et ça s'est terminé vers le milieu de ma seconde année de thèse. C'est en grande partie cela qui m'a beaucoup ralenti dans mes études. J'avais un traitement lourd qui ne facilitait pas la réflexion et la concentration.

Depuis, j'ai fait deux ans de postdoc en Angleterre, et là je suis en postdoc en Allemagne. Mais avec la baisse drastique du nombre de poste (je suis plutôt section 25, il y avait 20 postes cet année) et mon âge avancé, je pense que mes chances d'avoir un poste sont nulles. Les deux années précédentes, j'ai eu quelques auditions (très peu...) et un seul classement la deuxième année.

Bref, je prends doucement conscience que je ne pourrai pas continuer dans la recherche et du coup je cherche ce que je pourrai faire. Je m'aperçois que je n'ai aucune envie d'enseigner en collège/lycée ; l'idée me plaisait quand j'ai passé l'agreg mais c'était il y 10 ans et quand je vois ce qu'est devenu l'enseignement de nos jours ça ne me donne plus envie (j'ai pas mal d'amis prof, notamment ceux avec qui j'ai passé l'agreg il y a 10 ans et avec qui j'ai gardé contact).
Je me suis renseigné sur l'enseignement en classe prépa histoire d'avoir des élèves sérieux et bosseurs et de ne pas avoir faire de la discipline 80 % du temps (car c'est ce que me décrivent mes amis en poste en collège/lycée), mais on m'a dit que mon rang à l'agreg (plus le fait que l'ai eu du 2ème coup) était rébitoire malgré mon doctorat (et des articles publiés dans des revues honnêtes).
Donc manifestement l'enseignement en prépa, c'est mort.

Enfin, dernière chose et non des moindres, je suis en couple et ma femme ne peut pas quitter son boulot, donc les idées comme aller faire de la recherche au Brésil ou en Australie, c'est pas pour moi.

Ma question est donc la suivante : auriez-vous des idées de travail intéressant en France (et de préférence près de la région parisienne) pour un docteur en maths pur ? je précise (car oui, j'accumule toutes les tares) que je suis une nullité totale en informatique.

Une dernière chose, l'enseignement en lui-même me plait, c'est ce qu'il est devenu dans le secondaire qui ne m'attire pas. Mais si vous connaissez des structures (enseignement pour adultes, enseignements "spécialisés" pour personnes en difficulté (enfants ou adultes)), ça peut m'intéresser : dès que les élèves (quel que soit leur âge et leur niveau) sont motivés, ça m'intéresse.

Voilà, merci à tous ceux qui auront pris le temps de lire ce message.

Amicalement
M.G

[J'ai ouvert un nouveau fil pour ce message --JLT.]

Réponses

  • Pourquoi ne pas postuler en IUT ?

    Gérard pourrait en dire certainement plus, s'il nous lit...
  • SI tu aimes bien l'enseignement, tu pourrais enseigner dans une école d'ingé? Sinon tu peux aussi faire un master en maths appli.

    M.
  • Salut Baston !

    En IUT on retrouve les mêmes élèves qu'en lycée, sauf les tout meilleurs en maths/physique, partis en prépa. Donc au mieux, des S moyens (dans quelques sections très particulières) ou faibles, des ES ou des L. Plus les gros bataillons des STT ou STI suivant les sections. Et de plus en plus de bac pro.
    Si on aime faire progresser les élèves, les ex bac pro sont souvent les plus intéressants. Mais dans la plupart des sections, les maths ne sont pas une discipline dominante.

    Cependant, pour candidater en IUT, il faut déjà être prof du secondaire, et les recrutements de profs n'ayant jamais enseigné en collège ou lycée sont très rares.

    Cordialement.
  • Merci à Gérard pour ses informations claires et précises.
  • Tu peux tenter des tas de concours dans la fonction publique, avec l'avantage que tu seras rémunéré pendant les 6 mois à 2 ans de formation (ingé météo, attaché insee, inspecteur des finances... regarde les archives du forum j'avais donné des liens il y a un an ou deux, ne rate pas les dates d'inscription). Par ailleurs sur la biep il y a aussi des cdd.
  • Merci à tous pour d'avoir pris le temps de me répondre. Malheureusement, cela ne m'éclaire guère...

    - Pour Mauricio : je me suis déjà renseigné pour les écoles d'ingé, apparemment, c'est assez bouché en ce moment, et mon profil trop "math pure" ne joue pas en ma faveur.

    - Pour Baston et Gerard0 : idem pour les IUT, je m'étais renseigné (j'ai trois copains qui enseignent en IUT) et ils m'ont en substance dit ce que disais Gerard0 : public identique au lycée, pas beaucoup de motivation de la part des élèves, bref pas le bon plan si on veut éviter les côtés négatifs du lycée. J'ignorais en revanche ce qu'a dit Gérard0 à la fin concernant le recrutement, et qui ne fait qu'ajouter au fait que ce n'est pas une bonne piste...

    - Pour ptolemee : j'ai pensé aux concours de la fonction publique, j'ai passé plusieurs jours à regarder les diverses possibilités pour les concours à bac +5, mais tout ce que je vois, c'est très tourné économie, finance, statistiques... Que des domaines auxquels je ne connais rien, et pour lesquels j'aurais à reprendre au moins 2 ou 3 ans d'études (rien que pour passer le concours, je veux dire). Ce qui n'est pas facile (voire impossible) vue ma situation familiale.
    Mais il y a peut-être des choses qui m'ont échappé.

    Bon manifestement, c'est quand même ce que je craignais, il n'y a pas des masses de possibilités...
  • On m'a dit que mon rang à l'agreg (plus le fait que l'ai eu du 2ème coup) était rébitoire malgré mon doctorat (et des articles publiés dans des revues honnêtes). Donc manifestement l'enseignement en prépa, c'est mort.

    Légendes urbaines. Un bon doctorat est un sérieux plus pour postuer en CPGE. Un bon rang à l'agrégation est un sérieux plus pour pour postuer en CPGE. Mais l'inspection générale a déjà recruté des enseignants sans doctorat ou (inclusif) avec un mauvais rang à l'agrégation.

    Ton dossier pourra, ou pas, intéresser l'inspection générale. Il y a beaucoup trop de paramètres (et notamment de paramètres conjoncturels) pour le savoir a priori. Si cela t'intéresse, postule (de préférence avec des vœux géographiques larges et en acceptant les remplacements), tu verras bien si ton dossier retient ou pas l'intérêt l'inspection générale.
  • Les concours que j'ai cité sont à bac+2/+3, météo et attaché insee ne demandent pas d'éco du tout. Tu peux même tenter contôleur insee et contrôleur finances (niveau bac tous les deux, puis devenir attaché ou inspectur plus tard via concours internes), l'éco de terminale s'apprend en quelques semaines, les inscriptions se terminent bientôt je crois. Il y a aussi la répréssion des fraudes, etc. Regarde le forum appelé Cap-public.
  • Encore une fois, merci de vos réponses.

    Pour Nîmes-man : je me suis précisément rensiegneé auprès de l'inspection générale. D'abord par téléphone, puis j'ai pris mon courage à deux mains et suis allé en renontrer deux. La réponse a été la même à chaque fois "on a plein de demandes d'agrégé-docteur, mais avec votre rang et sans être normalien, vous n'avez aucune chance"... (oui, moi je ne connais personne à l'IG, je sais que quand on a un ami là-bas ça aide, mais c'est pas mon cas).

    Pour ptolemee : ok, je n'avais pas compris que tu parlais des concours pour rang B ou C. C'est vrai que c'est à tenter. Le seul truc qui m'ennuie, là, c'est le salaire qui est vraiment bas. Ma femme ne gagne pas énormémement et on a un enfant de presque deux ans et un bébé un route...

    Bref, j'aurais cherché un truc dont le salaire équivaut à celui d'un prof agrégé en collège/lycée (avec moins, on ne s'en sortira pas avec les deux enfants). Mais bon je crois que cherche le mouton à 5 pâtes et que je vais très certainement enseigner en collège/lycée. C'est dommage car, j'irai sans motivation. Et quand je dis dommage, je veux dire dommage pour moi ET pour les élèves. :-(
  • Tu lis trop vite, les concours ingénieurs météo, géographie, travaux publics, attaché insee etc. sont de catégorie A : tu fais 2 ans en école et à la sortie avec les primes tu as ton salaire d'agrégé (et pour l'âge, oui la majorité de la promo externe seront des jeunots de 21 ans, mais les internes ont plutôt 25-30). Par exemple voici la grille attaché insee (brut hors primes, et les primes sont conséquentes) http://www.emploitheque.org/grille-indiciaire-etat-Attaches-statisticiens-de-l-INSEE-105 contre celle d'agrégé (là aussi brut hors primes, qui sont faibles) http://www.emploitheque.org/grille-indiciaire-etat-Professeurs-agreges-13

    Chaque année des profs de maths se reconvertissent dans les finances ou l'insee, que ce soit par les concours A (ingé/attaché) ou B (contrôleur). Pour le C (assistant administratif) c'est beaucoup plus rare évidemment.

    Toi tu avais regardé à bac+5 c'est à dire le niveau A+ (administrateur insee, 1er salaire net quand titulaire avec primes autour de 3700€) qui est effectivement inaccessible sans diplôme L3 d'économie (du moins en externe) et il y a très peu de places.

    Le fil ancien dont je parlais est celui-ci http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,892818,892958#msg-892958
  • Et bien moi je pense que tu pourrais chercher une reconversion après avoir accepté de bosser dans le secondaire et par exemple de t'être introduit auprès d'un lycée à prépa pour faire des colles. Je sais que ce n'est pas folichon au niveau contenu des enseignements, mais tu vas quand même te faire plaisir en colles puisque tu feras de vraies math. À propos des IUT, tu as la possibilité de faire des vacations (quelques heures par semaine) même si le taux horaire des TP est ridicule.

    En parallèle à ça tu continues à chercher dans un domaine qui te plait plus comme ça tu fais une pierre deux coups !
  • Pour Ptolemée ; merci pou ton message, en effet, je n'avais pas vu ça. Je vais regarder de plus près. C'est peut-être la solution !

    Pour Samuel DM : ce qui me rebute pour l'enseignement au ycée, ce n'est pas le n'est pas le niveau des maths enseignées, mais l'attitude des élèves. Les échos que j'ai là-dessus sont unanimes : ils n'ont en (à quelques rares exceptions près) rien à foutre, veulent qu'on leur donne des recettes qui marchent le jour du conrôle et point barre. Sans compter les problèmes de disciplines : mes amis profs disent passer 4 fois plus de temps à faire de la discipline (notamment se battre avec le téléphone portable) qu'à enseigner... C'est ça que je veux fuir. Avec des élèves sérieux qui ont une volonté d'apprendre, je veux bien aller en 6ème !!!!

    Pour ce qui est de "En parallèle à ça tu continues à chercher dans un domaine qui te plait plus comme ça tu fais une pierre deux coups ! " ça me paraît complètement illusoire. Tous les profs que je connais passent énormément de temps sur leur boulot. Moi-même j'ai deux enfants, dont j'essaye de m'occupper du mieux que je peux (et c'est pas facile, je ne les vois que le week-end depuis que je suis en postdoc), mais je doute qu'entre un boulot comme prof + deux enfants, on puisse continuer à faire de la recherche.
  • Tu as donné des enseignements lors de ta thèse ?
    Parce que j'ai des L2 (maths) en face de moi actuellement et ils n'en ont (à quelques rares exceptions près) rien à foutre, veulent qu'on leur donne des recettes qui marchent le jour du contrôle et point barre. :)
  • Personnellement j'ai des 6e, des 1S et je colle en sup. Je peux te dire que si le niveau de math est minable, les sixièmes ont pour eux cette candeur qui fait qu'ils ont envie d'apprendre. C'est à partir de la quatrième que ça part en vrille... En tout cas tu peux toujours postuler dans un lycée huppé, pourquoi pas dans l'enseignement privé sous contrat ?

    Pour la partie recherche, je voulais dire recherche d'opportunités professionnelles et pas recherche mathématique !
  • tenuki écrivait:
    > Parce que j'ai des L2 (maths) en face de moi
    > actuellement et ils n'en ont (à quelques rares
    > exceptions près) rien à foutre, veulent qu'on
    > leur donne des recettes qui marchent le jour du
    > contrôle et point barre. :)


    C'est quoi leurs plans à terme ?
  • Judoboy
    1/3 veut devenir enseignant-chercheur, 1/3 veut devenir enseignant du secondaire et 1/3 n'a pas d'idée précise ou veut faire autre chose (actuaire, ingénieur...).

    [Ne pas recopier le message précédent. AD]
  • Je me suis précisément renseigné auprès de l'inspection générale.

    Si ce sont des IG qui t'ont dit que ton dossier ne les intéressait pas, alors il faut effectivement faire une croix sur cette option.

    Du coup je suis intrigué : comment as-tu fait pour "aller en rencontrer deux" ? Pour moi les IGs étaient une entité abstraite :-). Où les trouve-t-on ?
  • La liste des IG est publique, on peut notamment trouver des noms sur le rapport de jury de l'agreg.
  • Ah, dommage, je vois qu'il y a eu une réponse détaillée à ma question mais elle a été éditée avant que je puisse la lire.

    Les noms sont publics mais j'imagine toutefois que docteur_déprimé n'est pas allé sonner à la porte du domicile personnel des deux IG qu'il a rencontré...
  • Pour Nîmes-man : pour l'un j'ai fait comme ce qu'omega a dit, j'ai regardé la liste des jurys d'agreg. Je suis allé voir l'un d'eux qui est chercheur dans son bureau de chercheur. Pour le deuxième, j'ai tout simplement appelé mon rectorat, exposé ma situation et demandé à rencontrer un IG. Ça ne n'est pas fait tout seul (les secretaires faisaient un peu barrage), mais en insistant, j'ai fini par avoir l'I.G au téléphone et il m'a proposé de passer le voir. A chaque fois l'entretient n'a pas duré plus d'un quart d'heure.

    Pour Tenuki : je ne sais pas si ça s'adressait à moi, mais oui, j'ai enseigné en L1/L2 pendant ma thèse. Les étudiants n'étaient pas hyper motivés, mais je n'avais pas de gros problèmes de disciplines : en fait les potentiels fouteurs de bordels ne venaient tout simplement pas aux TD, ce qui n'est pas le cas au lycée ou au collège. Donc oui, je devais les pousser, oui ce n'était pas folichon, mais d'une part, j'ai eu parfois des maths sympa à raconter (ce qui n'est plus le cas en collège et lycée avec les programmes qui se dégradent d'année en année) et d'autre part, comme je l'ai dit plus haut, les problèmes de disciplines étaient limités. Au pire ils ne foutaient rien, mais pas au moins c'était pas le bazard dans la classe.
  • Merci pour la réponse détaillée.
  • bonjour docteur-déprimé

    avec les diplômes que tu possèdes et l'expérience de la recherche que tu as acquise tu peux postuler :

    en faculté de sciences économiques (section AES ou économie-gestion)
    à un emploi d'enseignant contractuel ou statutaire en mathématiques première ou deuxième année
    les connaissances économiques ne sont pas exigées même si elles sont souhaitables
    quant aux étudiants ils sont motivés et disciplinés (ce ne sont pas des lycéens)
    les mathématiques constituent en effet une matière importante (et tu n'es pas obligé d'enseigner l'informatique)

    d'autre part en section BTS dans les lycées (formation initiale)
    ou dans les établissements post-bac (formation en alternance)
    tu peux prétendre à une place de titulaire
    les élèves sont ceux décrits par Gérard : d'un niveau moyen mais relativement intéressants
    et le programme est assez vaste (surtout dans les sections industrielles)

    attention ! contrairement à ce que dit Ptolémée le programme d'économie de terminale ES ne s'apprend pas en quelques semaines
    et surtout la maîtrise de la dissertation socio-économique n'est pas évidente surtout pour un matheux
    donc le concours de contrôleur externe Insee demande une vraie préparation

    cordialement
  • Pour ptolémée : merci, j'ai regardé les liens, pour les concours IGN et c'est intéressant. A ma grande surprise, je me suis aperçu que ça pouvait me plaire (moi qui ai toujours été convaincu que rien ne m'intéressait en dehors des "maths pures"). Du coup, j'ai téléphoné pour avoir un peu plus de renseignement, je suis tombé sur des personnes différentes qui m'ont donnné parfois des infos contradictoires.
    Mais ce qu'il en resortait c'est qu'il existe un concours à bac +2 et je ne sais pas si étant titulaire d'un M2 et même d'un doctorat, j'ai le droit de m'y présenter, sans parler de la limite d'âge (j'ai 34 ans, donc j'en aurais au moins 35 quand je passerai le concours) et là dessus personne n'a su me donner de réponse claire.
    Il existe un concours sur dossier pour entrer en deuxième année, mais il n'est pas ouvert tous les ans et quand il est ouvert il n'y a qu'une ou deux places (ils ne savent encore s'ils vont l'ouvrir cette année).

    Bref, je suis dans l'expectative... Si d'autres idées vous viennent, je suis preneur !
    En tous les cas merci à tous.
  • Les moyennes d'âge annoncées par ptolemee sont très sous-évaluées (mais ses conseils n'en demeurent pas moins judicieux). A titre d'exemple, au concours externe d'inspecteur des finances publiques 2014, la moyenne des admis est de 29 ans, le plus jeune a 23 et le plus âgé 51. Le concours interne augmente évidemment ces données, ce qui donne des promos de plus de 30 ans de moyenne. Il y a de nombreux parents dans le lot, tu ne ferais pas exception.

    Tu es agrégé, mais es-tu toujours dans le circuit ? Tu es en disponibilité, en détachement, tu as un échelon et un indice ? Si oui, en cas de réussite à un concours de la fonction publique, tu conserveras cet indice, ce qui induira dans ton cas une rémunération relativement élevée compte tenu des primes accordées dans les autres ministères.
  • @monsieur patate : docteur-deprimé parlait de l'IGN, et me il semble que les concours pour l'IGN sont des concours de classe prépa, non ? Donc pas si sûr que la moyenne d'âge soit si élevée que ça. C'est pas les mêmes concours qu'inspecteur des impôts. Et le diplôme requis n'est que le bac et non un bac +2 (bien qu'on passe le concours à bac +2, la prépa ne délivrant pas de diplôme au moment où on passe le concours on est seulement titulaire du bac).

    Sinon, intéressant ces histoires d'indices, je ne savais pas...
  • Omega, j'évoquais pour ma part l'ensemble des concours de la fonction publique, comme l'a fait ptolemee. Je n'ai pas rebondi sur l'idée du docteur pour ne pas le déprimer davantage : si son profil correspond, à mon sens, tout à fait dans des concours de l'INSEE ou de la DGFIP par exemple (où l'expérience professionnelle est valorisée) je ne pense pas qu'il en soit de même aux concours de l'IGN qui se destinent plutôt aux étudiants. Bref, ce n'est pas l'idéal pour une reconversion, à moins d'avoir déjà un pied dedans (stages, connivence, ...). Enfin, la scolarité à l'IGN n'est certainement pas rémunérée (sauf cursus d'ingénieur fonctionnaire où, laissez-moi deviner, on ouvre un poste tous les trois ans ?). Autant de critères rédhibitoires pour notre docteur.
  • Bonjour,

    Alors en effet ce que j'avais repéré c'est l'IGN et tout particulièrement l'ENSG (école des sciences géographiques), je ne suis définitement pas intéressé par les stats ou la finance, donc l'INSEE et la DGFIP ça ne me branche pas du tout.

    Sinon, il y a bien régulièrement des concours pour suivre une scolarité rémunérée à l'IGN, c'est le concours TPE/EIPV. Les épreuves écrites sont communes avec le concours Mines-Ponts mais les épreuves orales distinctes. Ce concours a manifestement lieu tous les ans et j'ai cru comprendre qu'il y a environ une trentaine de place.

    Mais ce que je ne sais pas, c'est si j'ai le droit de me présenter à un tel concours étant donné mon âge et mes diplômes : il me semblait qu'il y avait des limites d'âges pour les concours des grandes écoles et qu'on n'a pas le droit de s'y inscrire si on a déjà un L3, mais là je ne l'ai vu nulle part dans les textes et les personnes que j'ai eues au téléphone n'ont pas su me répondre avec certitude (pour l'une c'était "je pense que vous avez le droit, mais je suis pas sûr", pour l'autre c'était "je pense pas que vous ayez le droit, mais il faudrait vérifier" :-S). Je vais donc continuer à me renseigner.

    Il y a aussi un concours interne, mais là pour le coup, il faut (au vu des épreuves) avoir déjà un pied dans la discipline et effectivement ce concours ne semble pas être ouvert tous les ans. Mais encore une fois, vu les épreuves, je ne pourrais pas m'y présenter de toute façon.

    Sinon, oui je suis toujours agrégé, mais à échelon 0 : j'ai fait mon stage pendant ma thèse (via le monotorat) et depuis je n'ai cessé d'être en détachement ou en dispo (ATER et postdocs).

    Bref, je suis toujours déprimé car rien de ce qui semble accessible (INSEE ou DFGIP) ne m'intéresse (je préfère encore enseigner dans le secondaire). Je vais continuer à chercher mais si quelqu'un a une autre idée, je suis toujours preneur.

    Merci à tous.
  • Je me permets d'insister à nouveau sur le fait qu'enseigner en soit ne me rebute pas (quel que soit le niveau), ce qui me rebute dans le secondaire actuellement c'est ce qu'est devenu l'enseignement (d'après ce que me décrivent mes amis profs et ce qu'on peut lire un peu partout, notamment sur ce forum), entre les changements de programmes absurdes, le nivellement par le bas des connaissances requises...
    Hier encore, un ami me parlait de son paquet de copie d'élèves de secondes. Un DS sans calculette, les seuls calculs étant 4^2 et 6/3 et des trucs du genre. Plus de la moitié n'ont pas su donner la valeur de 4^2 (il a vu un paquet de gens pour qui ça donnait 8) et n'ont pas su calculer 6/3 (il a vu de tout là, y compris quelqu'un qui a dit que ça valait 0).
    Il me dit que les élèves ont pris l'habitude très tôt d'utiliser la calculette et ne font plus l'éffort de comprendre les calculs.

    Mais je serai en revanche très heureux d'enseigner dans des structures où les gens sont motivés, ont envie d'apprendre, de comprendre et de progresser et je me fous de savoir s'ils sont "bons" ou pas et je me fous du niveau.
    Je pensais par exemple à de l'enseignement pour adulte, enseignement pour personnes en difficultés (handicap, problèmes de santé, réinsertion sociale...). Je ne sais pas si de telles structures existent vraiment et je ne sais pas où chercher. Si vous avez des idées, je suis preneur.

    Je suis aussi preneur d'autres idées, of course !
    Encore merci
  • Certains lycées du privé sous contrat sont modérément épargnés par les dégâts de l'utilisation massive de la calculatrice. Les familles sont assez "old-school" et tu devrais pouvoir faire des choses intéressantes.
  • docteur-déprimé écrivait:
    > Mais je serai en revanche très heureux
    > d'enseigner dans des structures où les gens sont
    > motivés, ont envie d'apprendre, de comprendre et
    > de progresser
    C'est le cas de tous les enseignants ! Les places que tu convoites sont chères... et le public que tu cibles extrêmement réduit.
  • Je ne me rendais pas compte que le public était si ciblé que ça.
    J'ignorais que c'était le rêve de tous les enseignants d'enseigner auprès d'adultes (je pensais aussi à des étrangers qui parlent peu ou mal français, ou des personnes analphabètes) ou de donner dans la réinsertion sociale.
    J'ai la naîveté de croire que les personnes que je viens de citer sont effectivement plus motivées que le colllégien ou le lycéen standard et très franchement, je ne pensais pas que donner des cours dans les prisons ou à des adultes analphabètes était une activité à laquelle tout enseignant rêvait.
    De même j'ignorais que travailler auprès de personnes malades et/ou handicapées était le rêve tous les profs.

    Je prends conscience de ma naïveté, mais je suis néamnoins preneur de tout renseignement concernant de telles structures : même si les places sont chères et très demandées, ça ne coûte rien de se renseigner.
  • Je n'avais jamais posté dans ce forum jusqu'à présent mais je suis sidéré par ce que je lis ici : enseignant agrégé en maths 10 ans dans un collège très difficile (l'un des premiers à avoir reçu le statut inique ambition réussite ou éclair pour les connaisseurs) puis dans un lycée de centre ville où je donne aussi des colles j'affirme que ce métier peut être absolument génial et que même avec un programme que je déplore, la calculatrice et oui parfois quelques élèves pénibles, j'arrive à faire les maths que je veux enseigner et je ne changerai ma place pour rien au monde.

    Que certains ne soient pas fait pour ça, c'est un fait, j'en connais plein et c'est un problème majeur de l'EN depuis toujours, mais tant qu'on n'est pas en fonction on ne peut pas savoir, évidemment si on part avec l'idée que ce sera impossible à l'avance... Et non je n'ai jamais passé 80% de mon temps à faire de la discipline, sinon j'aurais arrêté depuis longtemps. Par contre j'ai connu la joie de réussir à faire des cours magiques avec des classes réputées impossible, j'ai eu la joie de connaître la reconnaissance de ces élèves, inestimable. Je ne suis pas superman j'ai connu beaucoup d'échec et quand j'étais au collège je rentrais épuisé tous les soirs mais ça en valait la peine.

    Et aujourd'hui avec mes TS je peux me permettre de faire une heure sur ce genre de choses http://eljjdx.canalblog.com/archives/2014/09/14/30583346.html comme dans un rêve.

    On manque tellement de professeurs motivés, j'en ai plus qu'assez de ce discours défaitiste.

    [Activation du lien. AD]
  • Pour veyne : merci pour ton témoignage et surtout bravo pour ce que tu fais ! Sincèrement, je trouve ça super et ta manière d'en parler, ton enthousiasme et ta passion font chaud au cœur.
    Neanmoins, de tels témoignages sont trop rares (je parle des témoignages que je reçois) pour me convaincre ; j'ai vraiment beaucoup d'amis profs (presque tous mes amis de facs sont devenus profs) qui me tiennent un discours malheureusement moins engageant. Ils aiment leur métier, mais ce qu'ils racontent depuis déjà quelques années maintenant ne me donne plus envie...

    Mais ceci me permet de faire remonter ce message et de poser à nouveau mes questions :

    1) Connaissez-vous des structures qui organisent de l'enseignement pour des personnes en difficultés : personnes handicapées, personnes malades (par exemple enfants hospitalisés), adultes analphabètes ou parlant mal français (par exemple des personnes récemment immigrées), personnes en réinsertion sociales, ou personnes en prison.
    Si oui, savez vous comment contacter de telles structures ?

    2) Avez-vous des idées de réorientation pour un docteur en maths pures qui ne souhaite pas faire de la finance (ni de l'économie ni tout autre travail dans une banque) et qui est nul en informatique ?
  • Pour le 1) google est ton ami. Pour les prisons il y a ceci à lire http://www.sudeduccreteil.org/Enseigner-en-prison.html et ceci http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=58971 Etc. Bien sûr cela implique beaucoup de déplacements, à prendre en compte dans la qualité de vie...

    Pour le 2), à mon humble avis, étant donné que la France est un petit pays où à chaque emploi correspond un diplôme, il est impensable pour quelqu'un ayant ton profil de ne pas acquérir de solides compétences en informatique justement (c'est ce qu'implique une reconversion: se former à un autre domaine puisque celui initial ne mène à rien). Après il faut cibler précisément quels languages en fonction de ce qui a le plus de chances de te palire et d'aboutir.

    Pour te donner des idées regarde le type de profil d'ingénieur Etudes R&D qui sont demandés sur le site de l'APEC http://cadres.apec.fr/liste-offres-emploi-cadres/21_____101831________offre-d-emploi-etudes-recherche-et-developpement.html Ou alors si tu veux faire du développement web tu peux regarder les offres sur stackexchange autour de Paris http://careers.stackoverflow.com/jobs?location=paris&range=20&distanceUnits=Km

    Le problème étant que tu n'as pas de titre d'ingénieur, donc soit tu tentes un concours d'école d'ingé, soit il faudra prouver tes connaissances d'un autre manière (typiquement en ayant un compte github https://github.com/join où tu mets tes codes et tu participes activement à d'autre projets, et en validant des Moocs ayant des certificats de réussite, voir ceux d'informatique sur coursera https://www.coursera.org/courses?orderby=upcoming&certs=st,spec&lngs=en&cats=cs-programming,cs-systems,cs-theory,cs-ai et ceux sur FUN http://www.france-universite-numerique.fr/numerique-technologie.html ) mais c'est beaucoup plus aléatoire.

    Si malgré tout tu ne veux pas faire d'informatique et que les concours de la fonction publique ne t'intéressent pas, alors franchement je ne vois pas ce que tu pourrais faire (à la limite une reconversion encore plus drastique dans une domaine à flux tendus style hôtelerie-restauration, donc passer un CAP en un an, mais bien sûr ça veut dire adieux à un salaire de niveau cadre/agrégé).

    Si tu regardes sur linkedin tu verras que des agrégés des maths se sont reconvertis dans des métiers très variés, quelques exemples: ingénierie statistique http://www.linkedin.com/in/clementballot gestion événementielle http://ae.linkedin.com/pub/aude-girard/2b/944/211 création culinaire http://fr.linkedin.com/in/gwenrassemusse Très souvent ça implique soit une nouvelle formation, soit une expatriation.
  • Bonjour.

    Pour ce qui est de la reconnaissance du doctorat, le conseil d'état a produit ce document:

    http://www.conseil-etat.fr/content/download/34438/296781/version/2/file/avis388823.pdf
  • Merci beaucoup ptolemée pour tous tes conseils si précis ! Pour le point 1, Google doit être plus gentil avec toi qu'avec moi car je n'ai pas trouvé des masses d'info pertinentes, mais je vais continuer à chercher.
    Si malgré tout tu ne veux pas faire d'informatique et que les concours de la fonction publique ne t'intéressent pas,

    Pour l'info, c'est pas que je ne veuille pas, c'est que je ne suis vraiment, vraiment pas doué. Ça fait des années que je m'entends dire que "il ne s'agit que d'apprendre un langage, c'est pas plus dur qu'une langue étrangère", je reste particulièrement empoté. C'est pas que ça m'intéresse pas, au contraire, mais je ne sais pas, ça ne marche pas, je ne dois pas avoir la tournure d'esprit adaptée...

    Pour les concours de la fonction publique, a priori ça m'intéresse aussi, mais là encore ça coince souvent : j'ai passé deux week-ends entiers à regarder sur internet les différents types de concours et j'ai constaté à ma grande stupeur que beaucoup avaient une limite d'âge que j'aurais dépassée en 2015...
    Idem pour les concours école d'ingénieur : comme je suis titulaire d'un master de maths, la plupart me sont fermés pour des raisons d'équité vis-à-vis des autres candidats (ce que je peux comprendre d'ailleurs).
    Je suis franchement prêt à refaire 2 ou 3 ans d'études, mais les formations qui m'intéressent (école d'ingé ou fonction pubblique) me sont interdites :(
    la limite une reconversion encore plus drastique dans une domaine à flux tendus style hôtelerie-restauration, donc passer un CAP en un an, mais bien sûr ça veut dire adieux à un salaire de niveau cadre/agrégé

    Figure-toi que j'y songe sérieusement aussi. Je regarde ça et aussi les masters professionnels.
    En tout cas, merci encore pour tes conseils et le temps que tu as passé à me répondre.
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