crédulité et éducation à l'esprit critique
"Le vrai esprit critique consiste surtout à se méfier de sa propre pensée", cela coule de source pour le mathématicien. C'est par cette phrase que se termine la présentation du livre 'La démocratie des crédules' par son auteur Gérald Bonner, que j'ai beaucoup appréciée. Depuis un certain temps je pense comme lui (à travers un souci intime envers la condition humaine) que l'éducation à l'esprit critique devrait être prise au sérieux dans le système éducatif (jusqu'à avoir carrément un cours d'esprit critique), et l'enseignement des mathématiques devrait ouvrir l'élève à développer la capacité de se demander "pourquoi et comment je crois ceci ?".
Je ne suis pas bien au courant de l'état actuel de la mentalité de l'EN dans l'enseignement des maths au collège/lycée, mais en parcourant ce forum j'ai cru comprendre que la part de logique pure qu'elle lui accorde s'est dégradée au cours du temps.
Je ne suis pas bien au courant de l'état actuel de la mentalité de l'EN dans l'enseignement des maths au collège/lycée, mais en parcourant ce forum j'ai cru comprendre que la part de logique pure qu'elle lui accorde s'est dégradée au cours du temps.
Réponses
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Si tu es un dirigeant d'un pays quelconque, tu n'as pas intérêt à ouvrir l'esprit de ton peuple.
Tu as plutôt intérêt à faire en sorte qu'il (re)vote pour toi aux prochaines élections, ceci expliquant peut-être cela... -
hmmm... écoute le passage où il parle justement du peuple qui est empli de méfiance envers les gouvernements (la réalité actuelle)
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"Si tu es un dirigeant d'un pays quelconque, tu n'as pas intérêt à ouvrir l'esprit de ton peuple. "
Je pense que ce que tu dis est faux, mais je suis étonné de voir à quel point cette idée est répandue. Si c'était vrai, il n'y aurait jamais d'alternance politique...
A mon avis, il faudrait une sacré augmentation du niveau intellectuel moyen pour que ça ait une quelconque influence électorale.
"Le vrai esprit critique consiste surtout à se méfier de sa propre pensée".
Je suis tout à fait d'accord, mais c'est une tournure d'esprit très peu répandue, même chez des gens dotés d'une solide instruction. Interroger les limites de ses raisonnements, "se faire l'avocat du diable", c'est quelque chose, qui, de mon expérience, amène le plus souvent à ne pas être compris. -
aléa a écrit:Si c'était vrai, il n'y aurait jamais d'alternance politique.aléa a écrit:Interroger les limites de ses raisonnements, "se faire l'avocat du diable", c'est quelque chose, qui, de mon expérience, amène le plus souvent à ne pas être compris.
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Je pense que beaucoup de mathématiciens perdent tout esprit critique lorsqu'il est question de certains sujets (politique, religion, voire tout ce qui touche à leur amour propre).
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Oui, je pense que tu as raison.
L'esprit critique des jeunes mathématiciens leur a permis de découvrir que tout ce qu'on avait essayé de leur apprendre était faux, jusqu'au principe des méthodes de démonstration.
Par exemple, je veux démontrer A, parce qu'on le me demande. Je dis que B existe et cela ne fait de doute pour personne. Alors, je démontre A à partir de B.
Or il se trouve que B est démontré à partir de A.
Mais qu'à cela ne tienne, comme tout le monde est d'accord por B, j'ai réussi à démontrer A.
Mon esprit critique a brisé toutes les barrières. -
L'intention est louable mais comment éviter de sombrer dans (une variante du) travers suivant:
Le prof d'esprit critique: "l'esprit critique consiste à penser exactement comme je vous dis de faire" .Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$. -
JLT a écrit:Je pense que beaucoup de mathématiciens perdent tout esprit critique lorsqu'il est question de certains sujets (politique, religion, voire tout ce qui touche à leur amour propre).
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Enfin bref, j'aime bien la vidéo, mon texte c'est juste un rapport avec les maths que j'ai cherché pour avoir un alibi pour la poster ici
Toutefois il parle aussi de la perception des probabilités. -
@alea Tu soulèves un problème d'insertion sociale si j'ai bien compris.
Moi dans les sujets d'actualité je suis souvent le genre "sans opinion", parce que je considère que je n'ai pas assez de connaissances sur le sujet. C'est pas très bon non plus pour l'insertion. -
Alea a écrit:Si c'était vrai, il n'y aurait jamais d'alternance politique...
Certes, mon message était un brin caricatural, mais je pense que l'on est tous d'accord pour dire que les manipulations des masses existent. Et plus tôt on manipule, mieux c'est. -
Je n'ai peut-être pas été assez clair.
L'esprit critique se développe très rapidement chez les humains. Quatre ans, c'est l'âge du NON.
A l'adolescence, chacun le sait, l'esprit critique est plus qu'une caractéristique, c'est un mode de vie.
Alors, si on veut le développer dans le cadre de la pédagogie, c'est la loi du moindre effort : y'a qu'à laisser faire.
Par contre il me parait urgent d'orienter les méthodes pédagogiques vers l'aprentissage, les connaissances, la compréhension, l'imagination, les essais, les échecs etc. et non, ce qui semble être le cas, la capacité de répéter des choses apprises, pour réussir les exercices soigneusement catalogués, et puis c'est tout.
Il ne me parait pas imaginable d'avoir un esprit critique respectable sans une connaissance approfondie de ce dont on parle et si on est dans l'incapacité totale, pour cause de défaut de formation à l'analyse, de dire "je ne comprends pas" avec la volonté réelle d'essayer de comprendre. -
V33, il ne s'agit pas de l'absence d'esprit critique (qui est présent à l'adolescence comme tu dis), mais de sa qualité.
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Je viens de voir cette vidéo et l'intervenant déplore la réticence des gens à admettre des arguments d'autorité (avec histoire de pognon à la clé, vaccins-ogm-gaz de schiste et cie).
Drôle de façon de promouvoir l'esprit critique.Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$. -
@Steven Neutral,
Merci, j'avais compris. Puisque cet exprit critique existe, on ne ne peut rien y faire (sauf certaines méthodes dont il vaut mieux éviter de parler). Par contre, la pédagogie devrait, à mon avis; consister, non pas à la brider mais à mettre en évidence ses limites, qui sont justemennt la connaissance.
On apprend actuellemennt aux jeunes, non pas à faire, mais à refaire.
J'ai lu quelque part qu'il était interdit aux prof de faire une démonstration, ert qu'il doivent se limiter aux résultats. Si avec ça, on forme les élèves à gérer leur exprit critique, c'est que j'ai rien compris. -
L'esprit critique pourrait être enseigné, même s'il y a des difficultés. Après tout, il n'y a aucune raison que l'esprit critique soit plus dur à enseigner que la philosophie.
On pourrait très bien demander dans cette matière aux élèves d'analyser des textes en leur demandant d'expliciter quels sont les aprioris du textes, d'expliciter quelles sont les sources du textes et d'aller vérifier ces sources lorsqu'elles sont disponibles.
En mathématiques, je trouve que les sujets sont trop souvent écrit dans un style "oraculaire". Celui qui a écrit le sujet est censé être un Oracle plus ou moins infaillible qui demande de démontrer des trucs vrais.
Du coup, les étudiants ont tendance à se dire "comment prouver ce que me demande le sujet" et pas "est-ce que c'est vrai ?". Ceci explique en partie les preuves parfois lacunaires des étudiants : pourquoi aller vérifier tel poiint de détail si ça risque de m'empêcher de prouver le résultat ?
Je pense que les sujets de maths gagneraient à avoir des "Montrer que <truc faux>". Cela développerait l'esprit critique des élèves. -
discret a écrit:Je pense comme IIort : l'alternance politique n'existe pas, les gens se succédant au pouvoir étant issus des mêmes promos de l'ENA...
Personnellement, je suis persuadé qu'une clef de l'amélioration du débat démocratique est de mettre en question les mécanismes électifs, dans l'esprit de la série d'articles de Rémy Peyre.
http://images.math.cnrs.fr/La-democratie-objet-d-etude.html
Mais justement, puisqu'on parle des frontières de l'esprit, c'est une idée très difficile à défendre, tant les gens sont habitués à des mécanismes plus simples. -
Foys a écrit:Je viens de voir cette vidéo et l'intervenant déplore la réticence des gens à admettre des arguments d'autorité (avec histoire de pognon à la clé, vaccins-ogm-gaz de schiste et cie).
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Pr Rectangle a écrit:Je pense que les sujets de maths gagneraient à avoir des "Montrer que <truc faux>".
C'est pas christophe c aussi qui fait des trucs de ce genre ? -
Pr Rectangle a écrit:On pourrait très bien demander dans cette matière aux élèves d'analyser des textes en leur demandant d'expliciter quels sont les aprioris du textes,
Quand j'étais au lycée je devais me faire virer genre 1 fois sur 2 du cours de français, je clashais toujours avec le prof. Entre autres raisons, qu'est-ce qu'ils m'énervaient parfois à nous faire chercher des sous-entendus, sans aucune preuve que la réponse qu'ils attendaient étaient bien des sous-entendus de l'auteur. -
Foys a écrit:(avec histoire de pognon à la clé, vaccins-ogm-gaz de schiste et cie).
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S'agissant des vaccins, je ne crois pas qu'il y ait de conspiration mais la mesure de leur utilité est assez délicate car elle dépend des probabilités de
1) tomber gravement malade si on ne se vaccine pas
2) mourir si on ne se vaccine pas
3) tomber gravement malade si on se vaccine
4) mourir si on se vaccine
5) subir un effet secondaire grave si on se vaccine
Sachant que
* les probabilités 1)2)3)4) dépendent du taux de vaccination de la population générale
* les probabilités 1)2)3)4)5) peuvent dépendre de l'âge, du sexe, de l'état de santé général, etc.
* le calcul de ces probabilités est imprécis car certains décès ne sont pas correctement imputés à telle ou telle maladie, et certains effets secondaires ne sont pas signalés ou pas correctement imputés au vaccin.
Bien peu de personnes, y compris scientifiques, ont conscience des ordres de grandeur de ces probabilités.
Exemple : donner ces chiffres pour
- la diphtérie
- l'hépatite B dans le cas d'un enfant
- l'hépatite B dans le cas d'un adulte
- la grippe pour un adulte jeune
- la grippe pour une personne de 75 ans -
Tu oublies de mentionner que l'une des conséquences possibles de la vaccination est la mutation du virus qui n'en devient que plus coriace.
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SN a écrit:Entre autres raisons, qu'est-ce qu'ils m'énervaient parfois à nous faire chercher des sous-entendus, sans aucune preuve que la réponse qu'ils attendaient étaient bien des sous-entendus de l'auteur.
Le commentaire littéraire vise à mettre en lumière un certain nombre de thématiques, ou d'influences, présentes dans le texte, mais il n'est nullement question de prouver qu'il y a un message intentionnellement caché dans le texte par l'auteur.
Mais ce n'est pas grave: si l'on ne devait présenter aux jeunes que des trésors de l'esprit auxquels tous sont sensibles, on n'enseignerait rien.
Il faut féliciter les profs de français d'avoir résisté à l'utilitarisme, d'avoir réussi à ne pas enseigner la lecture des modes d'emploi de machine à laver. Pour rejoindre le sujet d'un autre fil, les matheux seraient bien inspirés d'en faire autant -
alea a écrit:qui montre que la nature du commentaire littéraire n'est pas comprise
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Je ne sais pas te répondre. Mon père, qui était prof de français, m'a souvent dit son étonnement de voir ses collègues demander aux élèves de faire des choses sans jamais leur avoir appris comment le faire.
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Bon d'un autre côté j'étais le "HP" de base à l'époque, pas facile pour ces profs à qui j'ai mené la vie dure, j'avoue.
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1) Les vaccins. J'avais regardé à une époque l'information accessible au grand public sur le sujet. Les sites anti-vaccinations que j'ai consultés contenaient *tous* des choses incorrectes et parfois très caricaturales (dans la lignée de : la proportion de vaccinés parmi les malades est plus importante que la proportion de non vaccinés parmi les malades, donc la vaccination c'est mal). Les sites pro-vaccinations ou neutres ne contenaient quasiment rien de pertinent. Le site du gouvernement était à la limite de la malhonnêteté dans la présentation (l'agencement des données était tendancieux). Au final je n'avais rien trouvé permettant de déterminer s'il fallait ou non vacciner mes enfants. J'ai donc bêtement fait confiance à mon gouvernement.
La question est a priori compliquée, le bilan avantage/inconvénient pour l'individu ou pour la population dépend de l'individu mais les consignes concernent l'ensemble de la population.
2) Les dissertations en français. Je pense que je n'ai jamais compris ce qu'il fallait faire. Me l'a-t-on dit !? -
Pareil pour les dissertations, je faisais du remplissage.
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Les miennes étaient à peu près vides.
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Steven Neutral écrivait: a écrit:Dans cette vidéo, Bonner dit que la tendance actuelle est que l'on demande aux élèves face à un texte (en cours de français par exemple) d'aller chercher ce que l'auteur veut dire derrière, mais il reproche qu'on s'arrête trop à ça. Du genre comme si tout était systématiquement un simple habit pour des sous-entendus, pour cacher ce qu'on veut dire.
Quand j'étais au lycée je devais me faire virer genre 1 fois sur 2 du cours de français, je clashais toujours avec le prof. Entre autres raisons, qu'est-ce qu'ils m'énervaient parfois à nous faire chercher des sous-entendus, sans aucune preuve que la réponse qu'ils attendaient étaient bien des sous-entendus de l'auteur.
Je pense qu'en effet, c'est un vrai problème : à force de n'étudier que les sous-entendus et pas le sens premier, un certain nombre d'étudiants ont du mal à comprendre ce que dit au premier degré un texte, et surtout ce qu'il ne dit pas.
Cela les empêche de comprendre tout texte qui a une valeur juridique, car très souvent, seul le sens premier est contraignant. Par exemple :- Un supermarché qui vend "une compote de pommes aux morceaux de fruits" ne sous-entend pas que les morceaux sont des morceaux de pomme.
- Un industriel qui dit qu'aucune étude ne démontre scientifiquement que son produit est cancérigène ne sous-entend pas qu'il existe des études scientifiques sur le sujet, car toute formule commençant par $\forall x\in\emptyset$ est vraie. Et en général, il n'existe aucune étude sérieuse (parfois, pour se donner une contenance, l'industriel commande une étude pipeau, du style : je teste pendant 6 mois sur deux groupes de 10 rats, je ne constate évidemment aucune différence significative car 10 c'est trop peu, j'en conclus que mon étude ne démontre rien).
- Une société qui vend "des couteaux aiguisés au laser" ne sous-entend pas que ses couteaux sont mieux aiguisés.
- "Riche en omega 6" ne sous-entend pas "bon pour la santé"
En mathématique, cela nuit à la compréhension de l'implication. En effet, d'aucuns considèrent que $A\Rightarrow B$ sous-entend $B\Rightarrow A$. C'est terrible dans le cas du théorème de la bijection : "Toute fonction continue strictement croissante sur $[a;b]$ induit une bijection de $[a;b]$ dans $[f(a);f(b)]$". Et bien cela ne sous-entend pas que toute bijection est croissante ou continue.
Et certains élèves recherchent les sous-entendus des questions pour essayer de deviner des éléments de réponse (par exemple pour savoir si la solution d'une équation est unique). C'est en cela que je critique le côté oraculaire des énoncés : Si on demande "trouver la solution de l'équation (E)" ou "trouver les solutions de l'équation (E)" on donne une une information sur l'unicité de la solution ; et on peut le faire car on a déjà résolu (E). Mais il serait plus logique d'écrire les questions du point de vue de celui qui ne sait pas, et donc de demander "trouver la solution de l'équation (E)" même quand la solution n'est pas unique. -
aléa écrivait: a écrit:Il faut féliciter les profs de français d'avoir résisté à l'utilitarisme
Par contre, je pense que très souvent, l'utilité est invoqué pour justifier l'enseignement de choses inutiles, par exemple :- Les "compétences" au collège qui se résument à savoir faire des exercices type, ce qui est profondément inutile.
- Les applications fausses à d'autres disciplines : j'ai vu dans des livres des maths de lycée des applications à l'économie avec des chiffres très peu crédibles. Je me souviens d'un exercice sur une usine de fabrication de motos dans lequelle le coût de la $n^{\text{e}}$ moto est un polynôme du second degré en $n$.
Ça ne sert strictement à rien d'enrober un exercice de maths dans un texte visiblement faux.
De même, il est utilisé pour refuser d'enseigner des choses utiles, comme par exemple :- L'orthographe (très peu de dictées). Jeune, j'ai dû apprendre l'orthographe en dehors de l'école, en plus des cours de français.
- La grammaire : peu d'élèves sauraient faire une analyse grammaticale complète d'une phrase complexe. C'est du coup plus dur d'en comprendre le sens.
- Les opérations arithmétiques. Ce serait bien de savoir, quand on achète $7$ packs de bière à $8,56$€ (Auchan) on puisse calculer le prix ou au moins avoir un ordre de grandeur.
- Les pourcentages : c'est dommage de devoir demander à son prof de maths comment on calcule les réductions parce que c'est bientôt les soldes (mais le gentil Professeur Rectangle a utilisé un peu d'AP pour répondre à cette question pressante d'élèves de seconde).
- La logique : comprendre ne serait-ce qu'un raisonnement simple, comprendre que "Si A alors B" ce n'est pas "Si B alors A" permet d'éviter de se faire avoir par les rhéteurs et les sophistes.
- La preuve scientifique : comprendre que quand un industriel fait une étude sur 6 mois sur 10 rats, et qu'il dit que son étude n'est pas concluante, il a juste montré que son étude est de très mauvaise qualité.
-
J'ai proposé des cours d'auto-défense intellectuelle dans les classes du secondaire.
Quelqu'un l'a déjà écrit: quelle alternance? Le programme de réformes entrepris par le gouvernement actuel aurait pu être celui du gouvernement précédent. Le gouvernement actuel continuant sur la voie tracée par le gouvernement précédent: politique de l'offre !
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/vaccin-contre-l-hepatite-b-2-4-millions-d-euros-d-indemnites-pour-une-patiente_1566309.html
PS:
Ce n'est pas parce que des gens qui n'ont pas de grandes connaissances sur les vaccins, ogm racontent des bêtises qu'il n'y a pas de problèmes sur les vaccins, ogm. Il y a des scientifiques et médecins qui sont des opposants ou très critiques face aux vaccins, ogm.Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir. -
J'ai écouté la conférence.
J'ai relevé au moins trois points qui m'interrogent:
1)Si j'ai bien compris Il lie démocratie et progrès scientifique et technologique. Le rapport entre les deux n'est pas évident ou discutable.
2) Quand il parle des OGM, il commence par évacuer les problèmes de dissémination sous prétexte qu'ils sont complexes.
(c'est une part très importante du problème).
3) le "biais cognitif" , la propension, selon lui, qu'aurait l'individu à multiplier par 10 par 15 une faible probabilité et il donne comme exemple la pollution des nappes phréatiques par l'exploitation des gaz de schiste. Il avoue qu'on ne sait pas évaluer cette probabilité mais il fait confiance aux exploitants qui considèrent que c'est une probabilité proche de 0 (on doit leur faire confiance bien entendu). :-D
(la pollution des nappes phréatique n'est pas le seul problème de l'exploitation des gaz de schistes)
Et il enchaine avec un petit problème de mathématiques pour divertir (dans le sens de créer une diversion) son auditoire, problème censé illustré ce "biais cognitif" si j'ai bien compris mais dont je n'ai pas compris le lien.
Ce type a un discours ambigüe, il faut faire confiance à l'autorité (politique, scientifique...) et en même temps être critique.
A moins que ce soit: ne vous faites pas confiance mais faites toujours confiance à l'autorité qui sait mieux que vous.
Je n'ai pas très bien compris son positionnement.
Est-il Zététicien "encarté"? 8-)Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir. -
Fdp a écrit:Ce type a un discours ambigüe
[un discours ambigu. jacquot ] -
Merci Pr Rectangle, j'aime bien tes réflexions. Je sais pas si tu avais déjà pensé sérieusement à tout ça auparavant mais en tout cas tu exposes tout ça succinctement et avec clarté.
-
Pour raconter quoi? :-D
Il analyse bien la fabrication de la rumeur mais j'ai l'impression qu'il sous-entend que toute critique du discours techno-scientiste ( y a bon les OGM, le gaz de schiste, le nucléaire, les vaccins etc) est rabaissée à n'être que rumeur et conspirationnisme. Par ailleurs, j'ai l'impression qu'il en a plein la bouche du mot "marché", c'est de la rhétorique sans doute , mais je pense que le choix de ce mot n'est pas que cela.
Est-ce que c'est sérieux en trente minutes d'évacuer toute critique sur les OGM,vaccins etc en les balayant d'un revers de main en se cachant derrière des arguments d'autorité?
En une seule phrase, me semble-t- il, il parle de ceux qui croient que Michael Jackson et/ou Elvis sont toujours vivants et le "prouvent" et des OGM. Est-ce bien sérieux?
Le phénomène de fabrication de rumeur m'intéresse mais je ne suis pas "acheteur" du projet de cet auteur. visant à ridiculiser toute contestation de l'appareil techno-industriel.Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir. -
Un jour je suis tombé sur ça :
http://www.zetetique.fr/index.php/cours/44-supports/143-animation-scientifique
et je ne désespère pas un jour de pouvoir préparer une présentation de la sorte... -
fdp a écrit:Est-ce que c'est sérieux en trente minutes d'évacuer toute critique sur les OGM,vaccins etc
-
Fdp a écrit:[www.lexpress.fr]
Si tu veux du plus lourd tu peux trouver avec google une histoire de vaccin contre la grippe qui a engendré la narcolepsie à vie sur des enfants en Grande-Bretagne. T'auras peut-être plus d'arguments avec ça qu'avec un seul cas. -
FdP, l’esprit critique n’impose pas de douter de TOUT ce que la science et la technique (ainsi que leurs savants) actuelles énoncent.The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
-- Harris, Sidney J. -
S'agissant des vaccinations, une croyance très répandue dans la population est qu'ils protègent totalement contre les maladies, sont sans effets secondaires (mis à part peut-être quelques cas médiatisés comme l'hépatite
et que sans eux on mourrait par millions. La vérité est beaucoup plus nuancée, mais n'est pas clairement exposée au grand public par les autorités scientifiques ou gouvernementales. Une des raisons que j'y vois est que, comme un vaccin confère une immunité de masse ("herd immunity"), il arrive un moment où l'intérêt individuel ne coïncide plus avec l'intérêt collectif : à titre individuel, un individu peut ne pas avoir intérêt à se vacciner contre telle ou telle maladie, mais si tout le monde raisonnait comme lui il y aurait un risque (faible ? Elevé ?) que se déclare une épidémie. Du coup, il vaut mieux maintenir le peuple dans une foi aveugle envers les vaccins afin d'obtenir un taux de couverture maximal.
Exemple : le BCG est-il utile ? Son efficacité est estimée à 75% pour les formes graves de la tuberculose. Pourquoi a-t-il longtemps été obligatoire contrairement à d'autres pays ? -
Je doute franchement que les vaccins soient présentés comme efficaces à 100% et sans effets secondaires.The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
-- Harris, Sidney J. -
Est-ce que quand tu étais petit on t'a dit "la maladie a une incidence de 1 pour 100000 en France ; ce vaccin a une efficacité de 70% mais tu risques des effets secondaires graves dans 1 cas sur 500000, est-ce que tu es d'accord pour qu'on te pique ?" ou bien "ce vaccin est obligatoire, on te pique, tu ne discutes pas et c'est pour que tu ne tombes pas malade " ?
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Ce que l'on dit aux enfants est une chose. Il faudrait plutôt s'intéresser à ceux que disent par exemple les médecins quand ils évoquent le sujet avec leurs patients.
-
Les médecins ne donnent pas d'informations, sauf si on leur demande explicitement. Et encore, il ne savent pas tout.
Exemple :
- je recommande de vacciner votre enfant contre l'hépatite B. Je vous fais une ordonnance.
- pourquoi faut-il le vacciner alors que l'hépatite B s'attrape comme le SIDA ?
- l'hépatite B est un virus dangereux et assez répandu. Il peut causer le cancer du foie.
- mais ne sera-t-il pas temps de le vacciner plus tard ?
- l'hépatite B peut s'attraper en cas de contact avec le sang, par exemple si l'enfant se fait mordre par un autre à la crèche.
- mais ce cas arrive-t-il vraiment ? Combien de cas par an cela concerne-t-il en France ?
- je ne sais pas. -
Il est difficile de mettre en évidence le lien entre une vaccination contre le virus de l'hépatite B et des troubles qui surviennent ultérieurement. Pourtant un tribunal a statué dans le sens de la reconnaissance de ce lien qui est quasi impossible, à l'heure actuelle, de mettre en évidence scientifiquement si j'ai bien compris.
La problématique de la vaccination n'est pas la même pour les pouvoirs politiques et un individu.
Si une vaccination de masse entraîne un faible pourcentage de gens qui seront touchés par un handicap lourd ou décéderont, les pouvoirs politiques considéreront que cette vaccination est un succès.
Ceux qui seront touchés par le handicap lourd, qui sera difficile à mettre en relation avec la vaccination et les familles des gens gens décédés après vaccination, verront les choses d'une toute autre façon.
PS:
Je vois que JLT avait présenté le même type d'argument. B-)
PS2:
Le problème de la vaccination est plus complexe que la parodie, destiné à ridiculiser tout opposant/sceptique, présentée dans la conférence mise en lien dans le premier message.
PS3:
Si vous regardez la série tv (totalement déjantée) Utopia vous n'aurez plus envie de vous faire vacciner. X:-(Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir. -
Je n'ai jamais vu une pomme tombée d'un arbre remontée sans action d'un tiers sur la branche d'où elle vient. B-)-
Donc je ne doute pas de la gravitation. :-D
Le monde est devenu tellement complexe qu'on est obligé de faire confiance dans l'expertise d'un tiers.
J'ai quelques certitudes cependant : la terre est bien ronde, l'homme a bien marché sur la lune etc B-)
Sur le cas des vaccins, je suis persuadé que la plupart des médecins généralistes n'en savent pas beaucoup plus sur le sujet que le péquin moyen pourtant c'est eux (pas tous) qui te poussent à la vaccination.
Je n'avais pas été consulté de médecin généraliste depuis plusieurs années et je vais en voir un, pas loin de la retraite.
La première chose qu'il m'a demandé est si j'avais mes vaccins à jour. Je ne suis jamais retourné le voir et maintenant il a pris sa retraite B-)-Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir. -
Je réagissais à cela.JLT a écrit:S'agissant des vaccinations, une croyance très répandue dans la population est qu'ils protègent totalement contre les maladies, sont sans effets secondaires (mis à part peut-être quelques cas médiatisés comme l'hépatite
et que sans eux on mourrait par millions.
On trouve facilement des médecins qui ont étudié (plus ou moins sérieusement la question), qui se sont fait une opinion sur le sujet (sans doute sur la base d'éléments très incomplets) et qui au final recommandent certains vaccins et se montrent plus circonspect sur d'autres. Si les gens ne se tournent pas vers les médecins ils se tournent facilement vers leurs relations ou vers internet. Sur internet on trouve très facilement des thèses très négatives sur le sujet. Parmi ses relations je ne saurais le dire mais n'oublie pas que le France est la patrie de l'homéopathie et compagnie.
En bref, si la croyance "vaccination=magie" (je résume) est certainement répandue je ne serais pas capable de quantifier la proportion de la population y croyant mais je ne parierais pas sur une si grande proportion que cela. As-tu des données sur le sujet ?
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